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Full text of "Annales De Philosophie Chretienne"

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DE 


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QUATRIÈME  SÉRIE 


IV*  8ÈHIB.  Tom  XIX.  —  N*  109;  18S9.  (S8<  vol.  de  ta  coU.) 


Condittoiis  die  1»  Seuserlpttoit* 

Les  Annates  paraissent  à  la  fin  de  chaque  mois  par  cahiors 
de  80  pages,  avec  Gravures  ou  Caractères  étrangers.  Le  prix 
d'abonnement  est  de  20  francs  par  an. 


S'adresser  au  Directeur^  rue  de  Babylone,  n?  10. 

■wv\/U3[AAA^ 

GollecUoB  été  AdiuiIcs  et  ptallotopblc  chrétienne. 

Cette  collection  se  compose  : 

l""  D'une  1"  iérie,  composée  de  12  volumes  réimprimés  en  entier,  terminés 
par  une  Table  générale  de  ces  volumes  ;  à  4  fr.  le  volume. 

2*  D'une  2*  iérie,  composée  de  7  volumes,  du  XHl'  au  tome  X1X%  terminés 
par  une  Table  générale  de  ces  volumes  ;  à  4  fr.  le  volume. 

3*  D'une  3'  série,  composée  de  20  volumes,  terminés  par  une  Table  générale 
de  ces  volumes  ;  &  4  fr.  le  volume. 

4*  D'une  4*  série,  composée  de  18  volumes  ;  au  prix  ordinaire  d'abonnement. 
—  Chaque  volume  se  vend  séparément  ;  et  on  donne  des  facilités  pour  le 
paiement. 

11  est  bien  entendu  que  ces  faveurs  ne  s'accordent  qu'à  ceux  qui  sont 
abonnés. 


âiiâL 


DB 

PHILOSOPHIE  CHRÉTIENNE 

RECUEIL  PÉRIODIQUE 

OESTIMÉ   A    FAIRI   CONMAITWE 

TOUT  CE  QUE  LES   SCIENCES  HUMAINES  RENFERMENT 
De  preuTcs  et  de  découTertes  en  faveur  du  Christianisme, 

PAS  imB  ••CIÉTÉ 

K  imÉiyLTEDRS  ET  DE  SAVAITS.  FimrCAIS  ET  ÉTR^ 

Sou  la  direction 

DE  H.  A.  BOMMETTT, 

CHETÀLIER  DB  l'ORDRE  DE  SAINT  GRÉGOIRE-LE-GRAND, 

DE    L'ACAUÉHIE    de   LA    REUGION    CATHOLIOOE    DE    ROME, 

ET    DE    LA    SOCIlh'É    ASUTIQOE    DE    PARIS. 

PhUoMopkM  thriêtiamm  JmmmUt,  rellftoill  eSlllOllC«,  Mlll» 

ëoffmailtas,  pobllelsÔDe  morli^iu.  laindia  tanio 

«ne  opère  prOMint.     (Gard.  Malai-,  yVeM  HUwtk.  Pmtrmm 

1. 1,  para  i,  p.  200,  Roms,  4S53.) 


LISTE  AJ-PHABÉTIQUE 

DES  AITTBURS  DOMT  LES  TRAVAUX  EJCTREirr  DANS  CE  VOLUME  : 

M.  riMè  de  BAHBAL.  ~  H.  l'abbè  TH.  BLANC.  —  M.  BONNETTT,  de  l'Académie 
de  laReligioD  eatholiqnede  Rome,  et  de  la  Société  asiatique  de  Paris.— M.  de  CHABBNGCT. 
—  M.  le  ebao.  GAUMK.  —  Mgr  GBRBET,  évèqoe  de  Perpignan.  —  M.  GRIVE  AU 
de  VANiiES.  —  M.  GOÉifEBAiiLT.  —  M.  Char.  JOURDAIN.  —  M.  le  Chev.  de 

PARATBT.  —  M.   Félix  ROBIOU.  —  M.  8CHOBBBL.  »  M.  l'Abbé  VAN  DRIVAL. 
'  Le  B.  P.  VBNTUBA  de  BAULICA. 


irlirttT-ifEUiriEHE  ANNmm. 


QUATRIÈME   SÉRIE. 

TOME  XIX. 

ft^c  ireiiijiins  de  IiA  coiiIiE 

PARIS, 

BUREAU  DES  ANNALES  DE  PHILOSOPHIE  CHRÉTIENNE, 

RUE  DE  RABTLOKE,  M*   10  (FAUBOURG  SAINT-GERMAIN). 

1859 


TABUt  DES  AKTiCU». 


TABLE  DES  ARTICLES. 

(Voir  à  la  fin  du  volume  la  table  des  matières.  ) 


N*  109.  —  Jautier  1859. 


sur  le  ponvoir  public,  ou  exposititm  des  lois  naturelles  de  l'ordre  social, 
ire  suite  à  l'ouvrage  :  le  Pouvoir  politique  chrétien,  par  le  P.  Ventura 


Essai 
pour  Caire 
DE  Ravuca.  7 

Eiamen  de  l'histoire  des  nations  civilisées  du  Mexique  et  de  l'Amérique 
centrale,  durant  les  siècles  antérieurs  à  Colomb,  de  M.  l'abbé  Braaseur  de 
Bourbourg  (!*'  art.);  par  M.  Hyac.  de  (.rahekci.t.  22 

Redierdies  sur  la  M*  dynastie  de  Manéthon.  suivies  d'une  note  sur  l'auteur  de 
la  seconde  pyramide  de  Giseh  (1*'  art.),  par  M.  Roaiou,  docteur  ès-lettres.    32 

Actes  et  décrets  du  concile  de  Périgueux.  tenu  le  3  avril  1856,  traitant  des 
matières  philosophiques  et  de  la  direction  à  duimer  à  l'enseignement  (2* 
an.],  par  M.  Bohnettt.  49 

Etamen  de  la  grammaire  comparée  des  lannues  bibliques,  application  des 
découvertes  de  Gham  poil  ion  et  des  philologues  modernes,  à  l'étude  des  lan- 
gues dans  lesquelles  ont  été  écrrits  les  Livres  saints.  2*  partie.  Grammaire  com- 
parée de  l'hébreu,  du  chaldéen,  du  syriaque,  de  l'arabe  et  de  l'égyptien  ;  par 
M.  rabbé  E.  Van  DriTal  (V  art.),  par  M.  Bonmettt.  65 

De  quelques  erreurs  sur  la  papauté,  par  M.  liouts  Veuillot;  analyse  et  extraits 

par  M.  BONKETTT.  81 

N»  110.  —Février. 

Recherches  sur  la  14*  dynastie  de  Manéthon,  suivies  d'une  note  sur  l'auteur 
de  la  seconde  pyramide  de  Giseh  (2*  art.) ,  par  M.  Roaiou,  docteur  es  lettres.  85 

De  quelques  erreurs  sur  la  Chine,  professées  par  M.  de  Lamartine,  dans  son 
eenrs  de  littérature,  par  M.  le  ch.  de  Paravey.  103 

Examen  de  l'histoire  des  nations  civilisées  du  Mexique  et  de  l'Amérique  cen- 
trale, durant  les  siècles  antérieurs  à  Colomb,  de  M.  l'abbé  Brasseur  de  Bour- 
boarg  i2*  art.];  par  M.  Hyac.  de  Charencey.  1 13 

Nouvelle  et  2"  encyclopédie  théolugique,  ou  série  de  dictionnaires  sur  toutes 
les  parties  d3  la  science  religieuse,  etc.,  publiée  par  M.  l'abbé  Migne  (i"  art.), 
in  tome  1  au  tome  8;  compte  rendu  par  M.  Bomnettt,  127 

La  m^'moire  du  pape  Clément  V  vengée  contre  les  accusations  de  Viilani,  par 
la  découverte  de  documents  nouveaux  (  i*'  art.),  par  M.  Griveau  de  VAmifis.  142 

Notice  sur  la  Pala  d^Oro,  ou  le  rétabte  d't>r  du  maltre-autel  de  l'église  Saint- 
Marc  de  Venise  (1**  art.},  par  M.  Guékeraolt.  152 

NnwDelle»  et  mélanges,  —  Ouvrages  mis  à  l'index.  —  Notiflcation  d'une  {sain- 
teté stmniée  et  de  faux  miracles,  par  la  Sainte-Inquisition  romaine.  —  Prise  de 
possession  de  l'ile  de  l^rlns  par  Mgr  lordany,  évéque  de  Fréjus.  161 

WIU.  —Mars. 

La  mémoire  du  pape  Clément  V  vengée  contre  les  accusations  de  ViUani,  par 
la  découverte  de  documents  nouveaux  (2*  art.);  par  M.  Grivcai]  de  Vannes.  165 

Notice  sur  la  Pala  <COro,  ou  le  rétable  <i'or  du  maitre-autei  de  l'église  Saint- 
Marc,  à  Venise  (2*  art.);  par  M.  Goénerault.  192 

Sources  de  la  doctrine  de  St  Thomas  d'Aquin,  par  M.  Charles  Jourdain.  197 

L'inscriplion  syro-chinoise  de  Si-ngan-fou,  par  M.  Pauthier;  compte-rendu 
par  M.  BORNBTTT.  213 

Nouvelle  et  2*  encyclopédie  théoiogique,  ou  série  de  dictionnaires  sur  toutes 
les  parties  de  la  science  religieuse,  publiée  par  M.  l'abbé  Migne  (2*  art.),  du 
tome  9  au  tome  19;  compte-rendu  par  M.  Oonnettt.  219 

Examen  des  objections  faites  par  les  rationalistes  allemands,  et  par  quelques 
écrivaina  français,  contre  le  récit  de  Moise,  à  propos  des  campements  des 
Israélites  dans  le  désert,  par  M.  Ch.  Schqerel.  233 


6  TABLK  DBS  ARTICLES. 

NouvelUi  et  mélanaes.—  Découverte  du  couvtnt  bàtl  par  Ste  Paule  et  réparé 
par  sainte  Hélène,  à  Jérusalem.  244 

N»  112.  —Avril. 

La  mémoirt)  du  pape  CJément  V  vengée  contre  les  accusations  de  Villani,  par 
la  découvfrte  de  doruments  nouveau\[3*  art.),  par  M.  Gkivead  db  Vannes.  24& 

Prétendu  onlologisme  du  cardinal  Gerdil,  C4>iitre  les  assertions  de  la  Revue 
catholique  de  Louvain,  traduit  de  la  Civiltà  eattolica,  par  M.  Blanc,  curé  de 
Dumaxan.  260 

Discussion  sur  la  notion  de  l'unité  de  Dieu  chez  les  anciens  peuples,  an  sein 
de  l'Académie  des  Inscriptions  «t  Belles-Lettres,  à  propos  d  un  mémoire  de 
M.  Renan,  avec  des  observations  critiques  de  M.  Bonnettt  if  art.).  2S0 

Tableau  ai»régé  du  pontificat  des  papes  qui  ont  porté  le  nom  de  Pie,  par 
M.  l'abbé  de  Barral.  303 

Gonct»rdat  conclu  entre  sa  sainteté  Pie  IX  et  le  Portugal,  concernant  le  pa- 
tronage dans  les  Indes  et  à  la  Chine.  314 

(iours  complet  de  patrologie  grecque  publié  par  M.  l'abbé  Migne;  ouvrages 
compriH  du  tume  34  au  tome  43,  par  M.  Bonnettt.  320 

Nouvelles  et  mélanges,  —  Livres  misa  l'index.  324 

N*113.  —Mai. 

Encyclique  Cum  sancta  l'ater,  par  laquelle  S.  S.  Pie  IX  demande  des  prières 
l^ur  la  paix.  325 

De  l'origine  et  de  la  nécessité  de  la  puissance  temporelle  du  Pape,  ei  réponse 
aux  attaques  dont  elle  est  l'objet,  par  Mgr  Gerret,  évéque  de  Perpignan.    328 

De  l'origine  et  des  souices  de  l'idoiâtrTc  (i*'  art.]  —  l'*"  source,  le  culte  des 
espritf^.  par  M.  l'abbé  Van  Drival.  339 

Rechercher  sur  la  14*  dynastie  de  Manéthon,  suivies  d'une  note  sur  l'auteur 
de  lu  seconde  p>raniide  de  Giseh  (3*  art),  pur  M.  Robioc,  docteur  es  lettres.  3&1 

Le  rèune  de  Dieu  dans  la  grandeur,  la  mission  et  la  chute  des  empires,  ou 

Shilosopbie  de  l'histoire,  etc.,  par  M.  l'abl)é  Louis  Leroy;  analyse  et  examen  par 
I.  l'abbé  Th.  Blanc.  366 

lia  mémoire  du  pape  CJément  V  vengée  contre  les  accusations  de  Viilani,  par 
la  découverte  de  documents  nouveaux  (4*  art.),  par  M.  Griveau  de  Ya^nn^ s,  334 

La  t^hinchine  et  IcTonquin.  Le  pays,  ThiMoire  et  les  missions^  p%g  iH.  Kug. 
Veu'.llot;  analyse  et  extraits  par  M.  A.  Bosneitt.  384 

Le  Nouvi  au-Testament  de  Notre-Seigneur  Jésus-Ghrlst,  traduction  revue  ei 
annotée  iiar  M.  le  chanoine  Gadhe.  393 

Nouvelle  et  2'  encyclopéd.e  théoioglaue,  ou  Aérie  de  dictio  maires  sur  toutes 
les  parties  do.  la  science  religieuse,  publiée  par  M.  l'abbé  Migne  (3*  art.),  du 
tome  20  au  tome  ?9,  coinpte-rendu  par  M.  Bonnettt.  396 

Nouvelles  et  mélanges.  —  Découverte  de  nouvelles  inscriptions  au  Sinai  — 
Découverte  de  fragments  de  l'ancienne  version  latine  de  la  Bible,  à  Rome.  404 

N»  114. —Juin. 

Recherrhes  sur  la  1 4*  dynastie  de  Manéthon,  suivies  d'une  note  fur  l'auteur 
de  la  seconde  pyramide  de  Giseh  (4*  art.l,  par  M.  Robiou,  docteur  ès-lettres.  405 

i^a  comtei^se  Mathilde  et  les  pontifes  romains,  par  D.  LuiGi  Tosti,  religieux 
du  mont  Cafsin.  437 

De  l'origine  et  de^sM^urces  de  l'idolâtrie  (2*  art.).  2*  source,  le  Sabéisme  ou  le 
cul  te  des  astres;— 3' source,  le  culte  des  éléments;  par  M.  l'abbé  Vam  Drival.  446 

Nouvelle  et  2*  encyclopédie  théologique,  ou  série  de  dictionnaires  sur  toutes 
les  parties  de  hi  science  religieuse,  pui>liée  par  M.  l'abbé  Migne  (4*  art.),  du 
tome  27  au  tome  31  ;  compte  rendu  par  M.  Bonnettt.  4&6 

Compte-rendu  aux  abonnés  par  M.  Bonnettt.  470 

Nouvelles  et  mélanges.  —  Nouvelles  littéraires  de  l'Académie  des  inscrip- 
tions, etc.  470 

Table  alphabétique  des  matières,  des  auteurs  et  des  ouvrages.  477 


ANNALES 

eK    PHIIieSOPHlB    CHmÉTlEflTflTE. 

numéro  t09.  —  3mdxtx  1859. 
|lolttt4tte  tï^xitxtntu. 

ESSAI  SUR  LB  POUVOIR  PUBLIC 

OD  EZPdSmOI  BES  UHS  KATDBELLES  DE  l'OBDBE  SOCUL. 

Pour  faire  suite  à  l'ouvrage 
Le  Pouvoir  politique  chrétien,  parle  P.  WKMTVmA  BB  KAIJUCA  '. 


11  y  a  à  peine  quelques  mois  que  les  Annales  annonçaient  le  Pouvoir  poli- 
tique chrétien  du  P.  Ventura  ^  et  déjà,  voilà  que  Tinfatigable  et  fécond  auteur 
donne  au  publie  un  nouveau  volume,  complément  du  premier.  La  question  la 
ploa  «ontroversée,  et  Ton  peut  dire  la  plus  obscurcie  en  ce  moment,  est  certai- 
nement celle  de  l'origine  et  des  conditions  du  pouvoir  politique.  La  tradition 
dirétienne  de  ce  pouvoir  a  été  à  peu  près  perdue,  et  remplacée  par  la  tradition 
paienne,  puisée  dans  les  traités  politiques  des  philosophes  et  des  jurisconsultes 
d'Athènes  et  de  Rome.  On  ne  peut  que  louer  le  R.  P.  Ventura  de  venir  rappe- 
ler à  la  génération  présente  les  solides  et  salutaires  enseignements  qui  découlent 
dea  eévélalioBti  Ciitos  pur  le  Verbe  de  Dieu  aui  hommes.  La  plupart  des  écri- 
vains politiques,  tout  en  profitant  de  ces  enseignements,  les  passent  sous  silence» 
et  privés  de  ce  point  d'appui  nécessaire,  bâtissent  sur  le  sable,  et  ne  fondent 
qoeranarchie.  11  faut  entendre  le  docteur  chrétien,  marchand  d'un  pas  sûr  à  la 
elarlé  de  la  révélation,  complétant  les  théories  de  H.  de  Bonald  et  de  M.  de 
Mdstre,  et  faisant  nnli  part  égale  au  pouvoir  et  à  la  liberté,  au  monarque  et  an 
peuple.  Gomme  nous  l'avons  fait  pour  son  précédent  ouvrage,  nous  allons 
TÊtXa»  nos  lectcnss  à  même  de  connaître  et  de  juger  toute  la  thédrie  du  P.  Ven- 
tura, en  publiant  sa  préface,  où  II  trace  lui-même,  avec  une  clarté  parfaite, 
toute  la  théorie  de  son  livre.  A.  B. 

I. 

« 

a  Toate  qtiesiion  touchant  la  société  n'esta  au  fond^  qu'une 
question  sur  Torigine  et^  les  attributions  du  Pouvoir  qui  la- 
régit. 

'  Vol.  ln-8*  de  xxvrui  et  63i  p.;  à  Paria»  ches  Gaume  frères  et  Duprey,  rue 
Cassette,  n.  4;  prix  6  fir. 
«  Veir  les  n«*  <ravifl  et  mat  »SMf ^mmi»,  p.  aos  et  39&. 


8  ESSAI  SDR  LE  POUVOIR  PUBLIC 

»  La  question  de  la  famille  se  résume  dans  la  question  de 
Tautorité  domestique;  celle  de  l'Eglise  se  réduit  à  la  ques- 
tion de  l'autorité  religieuse;  celle  de  TÉtat  se  concentre 
dans  la  question  de  Tautorité  politique. 

D  (Test  pourquoi  tous  les  auteurs  qui  écrivent  sur  la  société 
au  point  de  vue  politique  s'occupent  surtout  et  avant  tout  de 
la  souveraineté^  et  leurs  travaux  ne  sont  que  des  traités  plus 
ou  moins  directs^  plus  ou  moins  développés^  sur  le  Pouvoir 
public.  Et  c'est  pourquoi  nous  intitulons  Essai  sur  le  Pouvoir 
public  le  présent  ouvrage,  qui  n'est  en  réalité,  lui  aussi, 
qu'un  traité  à  peu  près  complet  de  droit  public. 

»  Dans  les  discours  que  nous  avons  eu  l'honneur  de  pronon- 
cer devant  la  cour  impériale  des  Tuileries,  et  que  nous  avons 
publiés  sous  le  titre  :  Le  Pouvoir  politique  chrétien,  en]  nous 
prévalant  de  la  liberté  de  la  chaire,  que  d'augustes  person- 
nages ont  accordée  à  la  vérité,  qu'ils  sont  dignes  d'entendre, 
nous  n'avons  pu  que  poser  el  indiquer  k  peine  les  grands 
principes  sur  lesquels  reposent  tout  pouvoir  légitime  et  tout 
gouvernement  vraiment  chrétien  ;  mais,  sans  compter  que^ 
dans  le  courant  de  cette  station,  nous  avons  dû  traiter  ces 
graves  sujets  en  moraliste  plutôt  qu'en  publiciste,  nous  n'a- 
vions pu  leur  donner  le  développement  dont  ils  avaient  besoin 
pour  leur  concilier  l'assentiment  des  esprits  sérieux  :  voilà 
la  raison,  nous  dirions  presque  la  nécessité  d'être  de  cet 
Essai.  On  peut  donc  le  considérer  comme  le  complément  de 
notre  prédication  de  1857  et  son  commentaire  obligé. 

D  Ne  devant  rien  ni  à  l'absolutisme  ni  à  la  révolution,  et  ne 
tenant  par  aucun  lien,  fût-il  de  simple  sympathie,  ni  à  l'un 
ni  à  l'autre,  nous  ne  craignons  rien  et  nous  n'attendons  rien 
ni  de  l'un  ni  de  Tautre.  En  outre,  nous  sommes  heureux  de 
nous  trouver  dans  un  pays  où  la  calomnie  et  le  dénigrement 
seuls  sont  défendus  ;  mais  où  rien  n'entrave  la  discussion 
scientifique  des  principes  constitutifs  de  Tordre  social.  Nous 
avons  donc  pensé  nous  conformer  aux  desseins  de  la  Provi- 
dence,  en  nous  prévalant  de  la  position  indépendante  qu'elle 
nous  a  faite,  pour  lancer  du  haut  de  la  tribune  de  l'Europe, 
la  France,  cette  exposition  libre,  désintéressée  et  complète  du 
droit  public  chrétien^  cette  manifestation  franche  et  sincère 


PAR  LE  P.    VENTURA  DE  RAtLIGA.  9 

de  la  Yérilé  en  politique,  qui  seule  peut  sauver  l'homme  et  la 
société  ;  Et  verUas  liberabii  vos. 

11. 

»  De  même  que  le  premier  des  problèmes  de  la  philosophie 
est  de  trouver  une  doctrine  qui  concilie.  Texistence  de  la 
Cause  première  et  incréée  avec  l'existence  des  causes  secondes 
et  créées,  de  même  le  premier  des  problèmes  de  la  politique 
est  de  rencontrer  une  doctrine  qui  concilie  l'action  du  Pou- 
voir suprême  avec  Faction  des  pouvoirs  subalternes,  ou  l'au- 
torité avec  la  liberté. 

9  Égarés  par  l'inspiration  païenne,  les  auteurs  modernes 
n'ont  résolu  ces  problèmes  que  d'une  manière  toute  païenne, 
c'est-à-dire  d'une  manière  contraire  aux  principes  et  aux 
lois  naturelles.  Ck>mme,  en  philosophie,  ils  se  sont  accrochés 
an  Panthéisme  pour  échapper  à  l'Atomisme,  ou  à  l'Atomisme 
pour  ne  pas  se  briser  contre  le  Panthéisme  ;  de  même  en  poli- 
tique ,  ils  n'ont  imaginé  d'autre  remède  contre  l'Anarchie 
que  l'Absolutisme,  et  d'autre  moyen  pour  se  débarrasser  de 
l'Absolutisme  que  l'Anarchie. 

9  Comme  donc  toute  la  philosophie  moderne  se  résume  dans 
le  panthéisme  et  dans  Tatomisme;  ainsi  tout  le  droit  public 
moderne  se  résume  dans  ce  qu'on  appelle  le  système  du  drot^ 
dfvm,  et  dans  le  système  de  la  souveraineté  du  peuple. 

»  Le  panthéisme  n'est  que  la  négation  de  toute  substance  et 
de  toute  réalité  créée,  et  l'affirmation  qu'il  n'y  a  dans  l'uni- 
vers qu'une  seule  substance,  une  seule  réalité,  la  substance, 
et  la  réalité  incréée;  l'affirmation  que  tout  ce  qui  EST  est 
Dieu,  et  que  rien  n'EST  en  dehors  de  Dieu.  De  même,  le 
système  du  droit  divin  n'est  au  fond  que  la  négation  de  tout 
pouvoir  subalterne,  de  tout  droit  social,  et  l'affirmation  qu'il 
n'y  a  dans  la  société  qu'un  seul  Pouvoir,  un  seul  droit  :  le 
Pouvoir  et  le  droit  souverains;  l'affirmation  que  tout  dans  la 
société  relève  du  souverain,  et  que  tout  doit  être  compté  pour 
rien  en  dehors  du  souverain. 

»  L'atomisme,  à  son  tour,  n'est  que  la  négation  de  toute 
cause  première  et  intelligente,  et  l'affirmation  que  les  êtres 
ne  sont  que  le  résultat   des   agglomérations  fortuites  des 


iO  E88AI  SUR  LE  POUVOIR  PUBLIC 

atomes  demeurant  toujours  eux-mêmes  après  la  composi- 
tion; Taffirmation  qu'il  n'y  a  pas  de  composition  réelle  ;  que 
tout  est  AtomeSj  et  que  rien  n'EST  en  dehors  des  Atomes.  De 
même  le  système  de  la  souveraineté  du  peuple^  tel  que  l'ont 
conçu  les  publicistes  protestants,  depuis  Jurieu  et  Rousseau 
jusqu'à  MM.  Gasparin  et  Proudbon,  n'est  que  la  négation  de 
toute  autorité  souveraine,  et  l'affirmation  que  la  société  n'est 
que  le  fait  des  agrégations  fortuites  des  individus,  demeurant 
toujours  eux-mêmes  après  l'association  ;  l'affirmation  que  tout 
ressort  de  Tindividu  dans  la  société  et  qu'il  n'y  a  de  droit 
social  que  dans  l'individu  et  par  l'individu  K 

»  Ainsi,  le'-Droit  ditin  n'est  que  le  panthéisme  politique, 
comme  le  panthéisme  n'est  que  le  droit  divin  philosophique. 
De  même,  la  MUveraineU  du  peuple  ou  l'individualisme  n'est 
que  l'atomisme  au  point  de  vue  social;  comme  l'atomisme 
n'est,  en  quelque  sorte«  que  la  souveraineté  du  peuple  au 
point  de  vue  philosophique. 

»  Il  ne  faut  pas  un  grand  eifort  d'esprit  pour  comprendre 
l'absurdité,  la  laideur,  le  crime  de  ces  systèmes.  Tout  cela 
frappe  les  yeux  les  moins  clairvoyants,  et  il  leur  est  aisé 
d'en  conclure  que,  comme  le  panthéisme  et  l'atomisme, 
par  des  voies  différentes,  aboutissent  au  même  terme  :  la  né* 
gation  de  Dieu  et  de  toute  réalité  ;  de  même  le  droit  divin  et 
la  souveraineté  du  peuple,  par  des  voies  difi'érentes,  aboutissent 
au  même  terme  :  la  négation  de  tout  Pouvoir  et  de  toute 
société. 

»  Or,  tout  cela  est  évidemment  païen.  C'est  la  pensée 
païenne,  base  de  toute  fausse  philosophie,  mère  de  toute 
fausse  politique. 

D  11  n'en  est  pas  de  même  de  la  pensée  chrétienne.  D'après 
cette  pensée,  dans  l'ordre  universel,  Dieu,  en  donnant  l'être 
à  ce  qui  n'était  pas,  a  créé  de  véritables  êtres,  leur  a  fait  don 
du  grand  principe  de  camalitét  et  en  a  fait  non-seulement 

*  «Le  principe  Individualiste,  dit  M.  de  Gasparin,  est  le  seul  qui  conserre  la 
»  notion  du  droit;  la  conscience  est  indiridueUe  et  libre  des  opinions  admises, 
»  des  traditions,  etc.  »  (Voyez  la  suite  de  cet  étrange  passage  à  la  page  295  de 
cet  écrit.)  On  sait  que  pour  M.  Proudhon  Tétat  social  naturel  est  l'on-arcfif>,  ou 
Tabsence  de  toute  autorité. 


PAR  LB  P.   VENTURA  DE  RAULICA.  ii 

des  substances  réelles^  mais  aussi  des  cau$e$  vériiablei,  et 
véritables  causes  de  leurs  propres  effets  ;  et  dans  l'ordre  poli- 
tique, le  Pouvoir  public  n'a  d'autre  attribution  que  de  con- 
server aux  pouvoirs  subalternes  les  droits  qu'ils  tiennent  des 
lois  éternelles  de  l'ordre  social,  et  de  les  laisser  agir  avec  une 
indépendance  complète  dans  tout  ce  qui  est  de  leur  ressort; 
sauf  à  en  prévenir  les  écarts  et  à  les  empAcher  de  se  nuire 
mnluellement. 

»  D'après  la  même  pensée,  comme  dans  l'ordre  universel, 
c'est  Dieu  qui  a  créé  les  éléments  des  corps;  qui,  en  les  grou- 
pant autour  d'une  forme  substantielle,  en  a  fait  de  vrais  corps, 
et  partant  est  le  vrai  auteur  des  corps;  de  même,  dans  l'ordre 
social,  Fautorité  aussi  bien  que  les  associations  des  humains 
sont  d'institution  divine;  c'est  Dieu  qui  a  voulu  les  êtres 
sociaux,  arrangés  autour  d'un  Pouvoir  et  dépendant  de  lui; 
et,  par  conséquent,  il  est  l'auteur  de  tout  ordre,  de  toute  auto- 
rité, de  toute  société. 

B  Voilà  en  peu  de  mots  l'ancienne  philosophie,  l'ancien  droit 
public,  ou  la  philosophie  et  le  droit  public  chrétiens;  et  nous 
n'avons  en  besoin  que  de  les  dessiner  pour  en  faire  sentir  la 
beauté,  la  grandeur,  l'importance  et  la  vérité. 

9  Mais  rinfluence  païenne,  nous  le  répétons  encore,  n'a  pas 
permis  aux  auteurs  qui  ont  écrit  après  la  Renaissance  de  com- 
prendre celle  beauté^  cette  grandeur,  celte  importance  et 
celle  vérité  de  la  pensée  chrétienne  au  point  de  vue  philoso- 
phique et  politique.  Ainsi  ils  sont  restés  dans  le  \ide,  dans  le 
vague  et  dans  le  faux ,  relativement  aux  problèmes  fonda- 
mentaux de  la  philosophie  et  de  la  politique ,  et  il  n'est  pas 
nécessaire  de  passer  en  revue  les  modernes  traités  sur  ces 
facultés  pour  se  convaincre  que ,  parmi  les  plus  célèbres  de 
ces  traités,  il  ne  s'en  trouve  pas  un  seul  où  les  problèmes  en 
question  soient  résolus  à  la  satisfaction  de  la  raison,  du  sens 
commun,  et  à  l'avantage  du  progrès  scientifique  et  social. 
C'est  un  fait  acquis  à  l'évidence  que  ces  problèmes  se  dis- 
cutent toujours;  que,  toujours  faites,  la  philosopliie  et  la 
politique  demeurent  toujours  à  faire;  et  que  la  sagesse  mo- 
derne en  est  à  l'état  où  se  trouvait  la  sagesse  païenne  dans  les 
anciennes  écoles  d'Athènes  et  de  Rome,  dont  saint  Paul  a  ré- 


42  feS&Al  SUR  LE  POUVOIB   PUBLIC 

sumé  dans  ces  deux  mots  Thistoire  lamentable  :  «  Ils  en  sont 
»  toujours  à  apprendre^  sans  pouvoir  jamais  atteindre  la 
»  science  de  la  vérité  ;  Semper  discerUes,  et  nunqtêom  ad  scien" 
»  tiam  veritatis  pervenimteê  K 

0  Nous  n'avons  pas  eu  la  prétention  de  remplir  cette  lacune 
par  les  écrits  philosophiques  que  nous  avons  publiés  jusqu'ici., 
et  par  cet  Essai  sur  le  Pouvoir  public.  Les  titres  seuls  de  ces 
différents  ouvrages  indiquent  assez  que  nous  n'avons  voulu , 
[)ar  ces  travaux,  qu'égayer  la  solution  des  problèmes  dont  il 
s'agit,  et  appeler  sur  eux  l'attention  de  plus  habiles  écrivains. 
Ce  qui  nous  appartient  en  propre ,  si  nous  ne  nous  faisons 
pas  illusion  ;  c'est  la  pensée  d'avoir  voulu  rappeler  les  doc- 
trines des  grands  philosophes  et  des  grands  publicistes  du 
Christianisme,  qu'on  a,  depuis  trois  siècles,  laissés  tomber 
dans  l'oubli;  c'est  la  pensée  d'avoir  voulu  rétablir  et  réhabi- 
liter la  science  aussi  bien  que  la  littérature  chrétienne.  Avons- 
nous  réussi?  Nos  lecteurs  en  jugeront. 

m. 

»  Le  Pouvoir  n'est  qu'une  nécessité  indispensable  et  même 
la  première  de  toutes  les  nécessités  sociales.  Il  ressort,  comme 
une  conséquence  de  son  principe,  de  l'origine,  de  la  nature 
et  de  la  fin  de  toute  société.  Avant  donc  <l'aborder  la  ques- 
tion du  pouvoir  en  particulier,  et  des  rapports  sociaux  des 
êtres  intelligents,  nous  avons  dû,  dans  notre  Essaif  nous  ar- 
rêter à  considérer,  au  moins  d'une  manière  générale ,  la 
société  et  ses  différentes  espèces,  la  société  publique  et  ses 
différents  états.  C'est  ce  que  nous  avons  fait  dans  nos  trois 
premiers  chapitres.  Cela  était  d'autant  plus  nécessaire,  que 
les  modernes  publicistes  ont  établi  des  principes  radicale- 
ment faux,  et  soutenu  des  doctrines  pitoyables  sur  ces  points 
fondamentaux  du  droit  social.  Nous  avons  tâché  de  renverser 
ces  principes,  de  combattre  ces  doctrines  avec  le  secours  des 
principes  et  des  doctrines  du  christianisme.  Nous  avons  ex- 
posé le  droit  des  gens  propre  aux  nations  chrétiennes;  nous 
avons  fait  au  pouvoir  religieux  de  l'Église  la  part  qui,  d'a- 
près les  lois  naturelles  de  toute  société ,  lui  revient  dans  les 

I II  TlmoUi.,  ui,  7. 


PAR  LB  P.  YBNTURA  DE  RACLICA.  13 

traosactioDS  internationales  des  peuples  professant  la  reli* 
gion  de  TÉvangile,  et  que^  même  des  publlcistes  catholiques^ 
par  un  regrettable  oubli  du  Catéchisme^  lui  ont  refusée. 
Nous  ayons  donné  la  démonstration  philosophique  de  la  né- 
cessité du  Catholicisme  touchant  l'existence^  le  perfectionne- 
ment et  la  ciTiiisation  de  toute  société.  Enfin ,  nous  ayons 
Toulu  rétablirle  droit  public  sur  les  bases  du  Christianisme^ 
c'est-à-dire  sur  ses  véritables  bases;  car^  comme  il  n'y  a 
qu'un  seul  Dieu  vrai,  le  Dieu  des  chrétiens;  une  seule  religion 
vraie,  la  religion  chrétienne  :  ainsi  il  n'y  a  qu'une  seule  phi- 
losophie, un  seul  droit  public  vrais  :  la  philosophie  et  le  droit 
public  chrétiens;  à  l'heure  qu'il  est,  le  salut  des  peuples  ne 
peut  venir  que  de  ce  droit  public ,  de  cette  philosophie  ;  Et 
ttrUoA  liberabit  vos. 

IV. 

»  Comme  en  philosophie^  on  vient  de  le  voir,  on  a  fini 
par  nier  toutes  les  causes  secondes  pour  sauver  la  cause 
première  j  ou  la  cause  première  pour  ménager  les  causes 
secondes;  de  même  en  politique,  ne  s'inspirant  que  de  l'opi- 
nion à  laquelle  on  s'est  dévoué,  on  a  fini  par  tout  immoler 
i  cette  opinion  :  on  donne  tout  au  pouvoir  et  rien  au  peuple, 
ou  tout  au  peuple  et  rien  au  pouvoir;  on  n*a  fait  de  la 
liberté  qu'au  préjudice  de  l'autorité,  ou  de  l'autorité  qu'au 
détriment  de  la  liberté.  La  pensée  chrétienne  repousse 
comme  également  fausses  et  funestes  ces  opinions  extrêmes; 
tout  ce  qu'elle  enseigne  touchant  l'origine  et  les  préroga- 
tives du  pouvoir  né  porte  pas  atteinte  à  l'autonomie  et  aux 
libertés  des  peuples,  et  tout  ce  qu'elle  attribue  de  droit  aux 
peuples  n'affaiblit  pas  le  moins  du  monde  la  puissance  et 
l'autorité  du  pouvoir. 

»  C'est  cette  grande  et  magnifique  doctrine,  la  seule  capable 
de  concilier  les  opinions  les  plus  divergentes,  les  droits  les 
plus  contradictoires,  que  nous  avons  tâché  d'exposer  ample- 
ment depuis  le  4«  jusqu'au  10'  chapitre. 

»  M.  de  Maistre  a  dit  quelque  part  :  «  Il  faut  parler  au 
»  peuple  des  avantages  de  l'autorité  et  aux  rois  des  avantages 
>  de  la  liberté.  »  Rien  n'est  plus  juste,  car  d'un  côté  les  rois 


14  ESSAI  SUB  LE  POUVOIR  PUBLIC 

et  les  peuples  ont  besoin^  et  grand  besoin ^  de  pareilles 
leçons;  d'un  autre  côté^  si  ces  leçons  ne  sont  pas  données 
simultanément  aux  personnes  à  qui  elles  s'adressent ,  elles 
perdent  beaucoup  de  leur  efficacité.  Nul  pouvoir  ne  prête 
une  oreille  bienveillante  à  l'homme  qui  lui  rappelle  ses  de- 
voirs, qu'autant  qu'il  le  trouve  sévère  à  l'égard  du  peuple; 
et  jamais  le  peuple,  à  son  tour,  n'écoute  avec  intérêt 
l'homme  qui  lui  rappelle  ses  obligations ,  s'il  peut  le  soup- 
çonner de  vouloir  flatter  le  pouvoir.  Voyez,  en  effet ,  ce  qui 
est  arrivé  à  M.  de  Haistre  lui-même.  Son  livre  du  Pape 
est  l'œuvre  du  génie  ;  jamais  personne ,  avant  lui ,  n'avait 
établi  plus  solidement  et  plus  magnifiquement  les  droits  du 
pouvoir  ecclésiastique  dans  l'ordre  poh'tique  et  civil.  On  a 
beaucoup  crié  contre  cet  ouvrage,  mais  on  ne  T'a  pas  ré- 
futé, par  la  bien  simple  raison  qu'il  est  irréfutable.  Mais, 
puisque  par  un  regrettable  oubli  de  sa  propre  maxime,  en 
vengeant  victorieusement  le  droit  pontifical ,  il  a  eu  l'air  de 
méconnaître  le  droit  national;  il  a  amoindri  lui-même  la 
portée  de  son  immortel  écrit  et  donné  aux  ennemis  de  l'au- 
torité ecclésiastique  le  triste  courage  d'appeler  l'œuvre  d'un 
fanatisme  outré  un  livre  inspiré  par  la  plus  haute  raison 
et  capable,  à  lui  seul,  de  révéler  un  grand  esprit  et  d'honorer 
un  siècle. 

»  C'est  afin  d'éviter  ces  inconvénients  que,  dans  cet  Essai, 
nous  avons  exposé  avec  la  même  impartialité  et  avec  le  même 
empressement  les  avantages  de  Vautorité  pour  servir  de  le- 
çons aux  peuples,  et  les  avantages  de  la  liberté  )K)ur  servir  de 
règle  aux  rois.  Si  nous  avions  séparé  ce  que  Dieu  a  uni,  si 
nous  avioas  défendu  le  droit  monarchique  sans  nous  occu- 
per du  droit  national,  nous  n'aurions  fait  que  l'apothéose  de 
l'absolutisme;  par  contre ,  si  nous  avions  exposé  le  droit 
national  sans  foire  attention  au  droit  monarchique,  nous 
n'aurions  fait  que  réhabiliter  la  révolution.  Dans  l'un  ou 
l'autre  cas,  nous  n'eussions  accompli  qu'une  œuvre  de 
parti ,  nous  ne  serions  qu'un  auxiliaire  de  plus  de  l'opinion 
royaliste  ou  de  l'opinion  révolutionnaire,  auxiliaire  dont  ces 
opinions  peuvent  très-bien  se  passer*  Nous  n'aurions  eu  au- 
cune raison  de  paraître  sous  ia  nouvelle  forme  que  nous 


PAB  UK  P.    VBNTDRA  DB  BAUU€A.  15 

avons  prise  ici.  8i  notre  travail  offire  de  Tintérêl,  c'eM  parce 
que  DOQS  avons  essayé  de  faire  ce  que^  nous  osons  le  dire,  on 
a  trop  négligé,  de  nos  jours^  de  foire  ou  qu'on  n'a  pas  fait 
d'une  manière  aussi  positive ,  aussi  indépendante  et  aussi 
complète;  la  vérité  entière  peut  seule  sauver  le  monde;  Et 
teritoi  liberabU  vos, 

V. 

>  Les  partisans  du  droit  divin  quand  mime  nous  en  voudront 
d'avoir  établi  que  le  pouvoir  politique  n'a  son  origine  immé- 
diate que  dans  la  volonté  de  la  société  parfaite,  et  cependant 
personne,  que  nous  sacliions,  n'a  jusqu'ici  démontré  avec  un 
plus  grand  nombre  d'arguments  puisés  aux  sources  de  la  phi- 
losophie, du  droit  public,  du  droit  naturel,  de  Thistoire  et  des 
croyances  universelles  des  peuples,  l'institution  divine  de  ces 
mêmes  pouvoirs. 

»Le8  ftommei  du  progrès, au  contraire,  ne  nous  pardonneront 
pas  d'avoir  prouvé  que  la  raison  première  du  pouvoir  public 
est  dans  la  volonté  de  Dieu,  et  que  tout  pouvoir  vient  de  Dieu  ; 
cependant  nous  ne  connaissons  pas  non  plus  un  publiciste 
qui  ait  fait  une  plus  large  part  au  vrai  peuple  ou  à  la  commu- 
nauté parfaite  dans  ses  rapports  avec  l'autorité  politique. 

>Toutceladevrailfaire  sentir  aux  uns  et  aux  autres  l'injustice 
de  leurs  procédés  à  notre  égard;  mais  ils  ne  nous  en  attaque- 
ront pas  moins  avec  la  violence  aveugle  de  l'esprit  de  parti. 
Nous  y  sommes  résigné  d'avance,  sachant  que  toute  vérité 
soulève  contre  elle  les  passions  et  les  intérêts  qu'elle  froisse. 
.  Nous  avons  la  conscience  de  nous  être  éclipsé  le  plus  que  pos- 
sible, pour  laisser  parler  les  plus  grands  hommes  du  cathoti- 
cismc,  qui,  on  le  verra,  n'ont  pas  fait  de  la  phraséologie,  mais 
delà  science;  n'ont  pas  fabriqué  des  sophismes,  mais  établi 
des  doctrines  fondées  sur  les  principes  du  droit  naturel,  et 
donné  la  vraie  philosophie  du  droit  public  chrétien,  à  la 
grande  confusion  de  la  légèreté  et  de  l'ignorance  avec  les- 
quelles on  traite  aujourd'hui  de  si  graves  sujets.  Nous  avons 
la  conscience  d'avoir,  toujours  avec  le  secours  de  ces  mêmes 
grands  hommes,  réfuté  d'avance  toutes  les  objections  et  toutes 
les  absurdités  auxquelles  on  aura  recours,  pour  nous  faire 


16  B8SAI  SUR  LE  POUVOIR  PUBUG 

•asser  pour  adulateur  des  rois  aux  yeux  des  peuples^  et  pour 
adulateur  des  peuples  aux  yeux  des  rois.  Nous  avons  la  con* 
science  de  n'avoir  rien  exagéré^  rien  outré;  d'être  resté  dans 
ce  juite  milieu  dans  lequel  seul  la  vérité  se  trouve;  de  n'avoir 
ménagé  aucun  intérêt  aux  dépens  de  la  justice,  d'avoir  dit  à 
chacun  sans  passion  et  avec  calme  ce  qu'il  lui  importe  de 
savoir;  chrétien  publiciste  autant  que  puhliciste  chrétien, 
nous  avons,  dans  ce  travail,  pris  également  à  cœur  les  vrais 
intérêts  des  rois  et  ceux  des  peuples,  et  toute  notre  doctrine  se 
résume  au  fond  dans  ces  mots  :  Peuples,  soyez  soumis  à  l'au- 
torité, parce  que  tout  pouvoir  légitime  est  le  ministre  de  Dieu; 
rois,  respectez  les  droits  de  la  société,  parce  que  tous  les  peu- 
ples sont  les  enfants  de  Dieu. 

»  Dans  notre  jeunesse,  nous  avons  combattu  le  eotUrai  socta/, 
mais  c'était  le  contrat  social  tel  que  le  protestantisme  et  le 
philosophisme  païen  l'ont  entendu,  et  tel  que  nous  allons  le 
combattre  encore  dans  cet  Estai;  du  reste,  dans  tout  ce  que 
nous  avons  écrit  touchant  le  droit  public,  nous  sommes  tou- 
jours resté  nous-même,  nous  avons  toiyours  défendu  avec  le 
même  zèle  la  cause  des  rois  et  celle  des  peuples,  l'ordre  et  la 
liberté. 

dII  est  possible  qu'autrefois,  n'ayant  pas  donné  tout  le  déve- 
loppement nécessaire  à  nos  idées,  nous  ayons  fourni  l'occasion 
de  nous  attribuer  des  intentions  et  des  pensées  qui  n'étaient 
pas  les  nôtres;  ici  nous  avons  voulu  rendre  impossible,  pour 
les  lecteurs  de  bonne  foi,  une  semblable  méprise;  c'est  dans 
ce  but  que  nous  avons  nommé  les  choses  par  leur  nom  et 
exposé  nos  doctrines  de  la  manière  la  plus  claire  qu'il  nous 
était  possible;  et,  nous  défiant  de  nos  propres  lumières,  nous 
n'avons  rien  affirmé  que  sur  les  témoignages  les  plus  acca- 
blants par  leur  nombre  et  par  leur  autorité.  Fort  de  tels 
appuis,  nous  ne  craignons  [las,  de  la  part  des  lecteurs  assez 
justes  pour  ne  pas  nous  juger  avant  de  nous  avoir  lu  jusqu'au 
bout,  qu'on  nous  donne  tort  sur  l'ensemble  de  nos  aperçus. 
Ce  serait  se  roidir  contre  tout  ce  que  la  raison  a  jusqu'ici  pro- 
duit de  plus  évident  et  contre  tout  ce  qu^  la  science  a  de  plus 
autorisé.  En  nous  attaquant,  on  attaquerait,  sans  s'en  douter, 
des  hommes  tels  que  Platon,  Aristote,  Cicéron,  Sénëque,  Ta* 


PAR  JLB  P.   YBTITORA  DB  RACLIGA.  17 

cite,  saint  Chrysostome,  saint  Augustin,  saint  Isidore,  saint 
Thomas,  Cajetan,  Soto,  Navarro,  Covarruvias,  Castro,  TAbou- 
lense,  BeUarmin,  Suarez,  Concina,  Billuart,  Biancbi,  saint 
Liguori,  Mamachi»  Balmès;  et  d'autres  publicistes  distingués, 
teb  que  Jean  Majeur,  Almain,  Gerson,  Durand,  Grotius,  Coc< 
céius,  Puffendorf,  Noadie,  Budé  et  Yatel,  qui  tous,  dans  les 
tJirmes  les  plus  explicites  et  les  plus  solennels,  ont  soutenu  ce 
que  nous  soutenons;  ce  serait  s'exposer  au  sort  de  Diomède, 
qui,  croyant  avoir  atTaire  à  un  homme,  se  trouva  en  présence 
d'une  divinité.  Ainsi,  à  moins  que  l'Eglise,  la  seule  autorité 
compétente  sur  la  vérité  des  doctrines,  et  à  laquelle  nous  sou- 
mettons ce  travail,  comme  tout  ce  qui  est  sorti  de  notre 
plume,  ne  nous  dise  que  nous  nous  sommes  trompé,  nous 
nous  croirons  fondé  à  ne  rien  changer  dans  cet  écrit  et  à  le 
laisser  tel  qu'il  est,  comme  notre  testament  touchant  notre 
manière  de  voir  en  politique. 

VI, 

»  Après  avoir  établi  Torigine  immédiate  du  pouvoir  public 
par  la  communauté  parfaite,  et  avoir  vengé  cette  grande 
théorie  de  toutes  les  attaques  de  l'ignorance  et  de  la  mau- 
vaise foi,  nous  en  avons  fait  l'application,  dans  notre  iO*  cha- 
pitre, à  la  grande  question  de  la  légitimité,  dont  la  solution 
intéresse  à  un  degré  si  élevé  les  chefs  des  nations  et  les  na- 
tions elles-mêmes.  Nous  avons  abordé  cette  question  de  front, 
et  sans  manquer  à  ces  hautes  convenances  dont  rien  n'affran- 
chit un  écrivain  qui  se  respecte,  nous  avons  fait  justice  des 
opinions,  attribuant  la  légitimité  de  la  souveraineté  aux  droits 
de  la  naissance  ou  de  la  force,  à  l'exclusion  de  tiMl  droit  na- 
tional. Nous  avons  passé  en  revue  les  différentes  souverai- 
netés de  l'Europe,  et  tout  en  signalant  ce  qui  leur  manque 
au  point  de  vue  de  la  légitimité  du  droit,  nous  leur  avons  in- 
diqué les  vrais  moyens  de  reconquérir  le  droit  de  la  légi- 
timité. 

»  Nous  avons  dû  nous  occuper  d'une  manière  toute  spéciale 
de  la  légitimité  française,  et  nous  avons  été  heureux  de  voir 
que  celle  qui  trône  à  Paris  est,  quoi  qu'on  eu  dise,  eu  par- 
bite  harmonie  avec  les  principes  du  droit  public  chrétien. 


i8  B8SA1  Sim  LB  1H>CV0IR  PUBLIC 

S'il  en  était  autrement^  jaloux  avant  tout  et  surtout  de  la 
vérité  de  la  justice/  et  de  la  justice  de  la  vérité,  nous  serions 
passé  à  côté  d'elle  sans  y  regarder  de  près  ;  c'eût  été  tout  ce 
qu'elle  eût  pu  obtenir  de  l'indépendance  de  nôtre  caractère. 
Quant  à  ses  actes,  il  ne  nous  appartenait  pas  de  les  juger.  Sur 
ce  point,  cependant,  nous  lui  avons  rendu  la  justice  de 
croire  que  la  vérité  lui  est  plus  chère  que  la  flatterie,  et  en 
lui  tenant  compte  de  ce  qu'elle  a  fait,  nous  avons  mis  sous  ses 
yeux  ce  qui  lui  reste  à  faire  pour  bien  mériter  de  la  cause  de 
la  restauration  de  Tordre  social. 

VII. 

pNous avons  consacré  les  ii*  et  12*  chapitres  à  l'examen  des 
rapports  naturels  entre  le  pouvoir  public  et  le  pouvoir  domes- 
tique. Cet  examen  nous  a  fourni  l'occasion  de  démontrer  la 
grandeur,  la  dignité,  la  noblesse,  les  droits  de  la  souverai- 
neté domestique,  la  paternité  ;  et  sa  supériorité  sur  la  pater- 
nité sociale,  la  souveraineté,  que  le  droit  public  de  la  révo- 
lution a  si  scandaleusement  méconnue  et  foulée  aux  pieds. 
Nous  avons  prouvé  que,  source  naturelle  de  tout  pouvoir 
public,  la  paternité  seule  possède  en  propre  tout  droit  élec- 
toral, et  que,  l'en  dépouiller  pour  l'attribuer  au  privilège  de 
la  fortune,  est  le  comble  de  l'injustice,  de  l'immoralité  et  de 
la  déraison;  que  c'est  là  un  des  plus  grands  crimes  de  la  ré- 
volution, et  le  vrai  coup  mortel  qu'elle  a  porté  à  la  famille 
aussi  bien  qu'à  l'Etat. 

»  Interdire  au  père  de  famille  d'établir  des  majorais  et  des 
substitutions,  et  l'obliger  à  détruire  lui-même  sa  forlune ,  en 
la  morcelant  parmi  ses  enfants,  c'est  aussi  une  grave  atteinte 
contre  le  pouvoir  paternel  et  la  stabilité  des  familles,  seul 
fondement  solide  de  la  stabilité  de  l'Etat.  Nous  avons  prouvé 
tout  cela  par  toute  espèce  d'argumeuts,  et  nous  avons  fait 
ressortir  le  vide,  l'absurdité  et  l'insolence  des  raisons  par 
lesquelles  l'esprit  révolutionnaire  a  prétendu  justifier  ses  in- 
novations funestes,  nous  dirions  presque  sacrilèges,  sur  ce 
point.  Nous  n'en  voulons  pas  au  Code  civil,  et,  en  effet,  tout, 
en  démontrant,  par  le  témoignage  des  publicistes  les  plus 
compétents  de  nos  jours  et  par  l'histoire  de  ce  qui  se  i>asse 


PAft  LE  P.   VENTURA  DE  RAULIGA.  19 

sons  nos  yeux  ^  combien  le  morcelleinent  des  fortunes  est 
fatal  à  la  moralité^  à  l'agriculture^  à  la  richesse  publique^  au 
bien-être  du  peuple  aussi  bien  qu'à  la  stabilité  du  pouvoir^ 
nous  avons  indiqué  le  moyen  bien  simple  par  lequel,  sans 
toucher  à  certaines  dispositions  de  ce  Code^  ou  peut  rendre 
au  père  de  famille  la  faculté  qu'il  tient  du  droit  naturel,  de 
disposer  de  son  bien  comme  il  l'entend,  et  par  lequel  on 
peut  faire  sur  les  successions,  non  une  loi  de  privilège  pour 
une  classe  de  citoyens^  mais  une  loi  de  liberté  et  d'avantages 
pour  tout  le  monde. 

VIII. 

»Enfin^  il  nous  restait  la  tftche  de  réduire  à  leur  proportion 
naturelle  les  attributions  du  pouvoir  public,  que  les  mo- 
dernes publicistes  ont  exagérées  outre  mesure,  en  vertu  de 
leur  principe  de  la  toute*puissance  de  l'Etat,  qui  n'est,  au 
fond,  que  la  consécration  de  tout  despotisme  et  la  mort  de 
toute  liberté. 

»  Pour  nous,  le  gouvernement  le  plus  fort  et  le  plus  heu- 
reux n'est  pas  celui  qui  fait  tout,  mais  celui  qui  laisse  faire 
tout  ce  qui  ne  compromet  pas  la  justice  et  l'ordre  public  ;  et 
qui^  content  d'exercer  les  deux  fonctions  politiques,  les  seules 
qui  lui  appartiennent,  les  fonctions  de  juger  et  de  combattre, 
ne  se  chai^  pas,  si  ce  n'est  pour  les  surveiller,  des  fonctions 
purement  ciikle$,q\ie  le  droit  naturel  attribue  à  la  cité,  et 
qui  sont  du  ressort  du  pouvoir  paternel  et  du  pouvoir  commu- 
nal. Nous  avons  exposé  ces  doctrines  dans  notre  dernier  cha- 
pitre. A  cette  occasion,  nous  ayons  combattu  la  monstruo- 
sité révolutionnaire  de  la  centralisation  au  point  de  vue  civil, 
politique  et  social.  En  cherchant  la  cause  du  malaise  actuel 
de  la  plus  grande  partie  des  Etats  de  l'Europe,  nous  l'avons 
rencontrée  dans  l'énorme  faute  des  gouvernements  assez 
insensés  pour  avoir  voutu  concentrer  dans  leurs  mains  toute 
action  sociale  et  tout  pouvoir  ;  et  nous  avons  soutenu  que 
c'est  là  ce  qui,  en  faisant  peser  sur  eux  toute  responsabilité, 
les  déconsidère,  les  affaiblit  et  les  perd. 

»  Nous  nous  sommes  arrêté  à  exposer  d'une  manière  toute 
spéciale  ces  ravages  de  la  centralisation  en  Italie,  et  nous 


SO  ESSAI  SUH  LE  POUVOIR  PUBLIC 

avoos  démontré  que  celte  question  italienne^  en  général,  et 
cette  question  romaine,  en  particulier,  dont  la  diplomatie  eu- 
ropéenne se  préoccupe  tant  sans  les  comprendre,  ne  sont  que 
des  questions  de  décentralisation,  et  qui  ne  peuvent  être  réso- 
lues par  rénorme  extravagance  de  VunificcUion,  mais  bien  par 
la  décentralisation  de  tous  les  intérêts,  de  tous  les  pouvoirs. 
V  Plusieurs  publicistes,  catholiques  et  protestants,  à  la  suite 
de  l'infernal  Machiavel,  ont  écrit  des  volumes  pour  apprendre 
au  Pouvoir  public  ce  qu'ils  appellent  k  grand  art  de  gouverner 
les  États.  Ces  travaux  sont,  nous  osons  l'affirmer,  aussi  vains 
par  rapport  à  leur  but  qu'absurdes  par  rapport  à  la  pensée  qui 
les  a  inspirés.  Ces  auteurs  ont  pris  leur  point  de  départ  de  l'i- 
dée païenne,  la  plus  fausse  et  la  plus  funeste,  de  la  toute-puis- 
sance  du  Pouvoir  public  et  du  droit  qu'U  aurait  de  tout  dominer, 
sous  prétexte  de  tout  gouverner.  Dès  lors,  ils  ont  dû  embrasser, 
dans  leurs  traités  touchant  les  fonctions  de  la  souveraineté, 
toutes  les  branches,  si  multiples  et  si  variées  de  l'administra- 
tion publique,  et  disserter  longuement  sur  leur  nature  et  sur 
la  manière  de  les  diriger  et  de  les  harmoniser  entre  elles, 
moins  dans  l'intérêt  du  peuple,  que  dans  l'intérêt  du  pouvoir. 
Us  ont  dû  entrer  dans  une  foule  de  détails,  dans  dos  explica- 
tions et  des  théories  sans  nombre,  si  compliquées  et  si  abstru- 
ses, et  partant,  impossibles  à  saisir  et  bien  plus  impossibles 
encore  à  réaliser  par  la  pratique.  Rien  que  l'administration 
communale ,  qu'on  a  dévolue  à  l'autorité  centrale  comme  une 
de  ses  attributions,  supposerait  en  elle  l'élévation  du  génie,  la 
science  du  savant  et  le  dévouement  des  Saints;  qualités  très- 
rares  sur  les  marches  du  trône. 

x>  Comme  la  multiplicité  des  lois  n'aboutit  qu'à  la  corruption 
de  la  république  :  In  Republica  corrupiissima  plurimœ  leges  ; 
de  même,  la  multiplicité  des  devoirs  n'aboutit  qu'au  désespoir 
de  les  remplir;  et  de  là  à  la  facilité  de  les  méconnaître  et.de 
les  fouler  aux  pieds.  Aussi  nous  doutons  fort  que  le  traité  de 
Duguet,  par  exemple,  sur  Yinstituiion  d'un  prince,  en  quatre 
gros  volumes,  puisse  jamais  former  un  bon  prince- 

»  Quant  à  nous,  nous  avons  voulu  faire  un  ouvrage  de  prin- 
cipes et  non  un  ouvrage  de  détails.  Nous  avons  voulu  rappe- 
ler, dans  leur  ensemble  et  dans  leur  généralité,  les  grands 


PAB  LE  P.   VIRTimA  DB  lAULlGA.  Si 

principes  du  droit  public  cbrélîen^  qui  forment  les  vraies  bases 
de  Tordre  social;  et  croyant  avoir,  tant  bien  que  mal ,  n^mpli 
cette  tâche  importante^  nous  nous  sommes  cru  dispensé  d'a- 
border d'autres  questions^  pour  compléter  cet  Essai  sur  le  Pau- 
voir  publie. 

1»  II  est  possible  que^  sous  l'empire  des  idées  et  des  préjugés 
révolutionnaires  qui  dominent  partout,  même  dans  les  régions 
du  pouvoir,  on  ne  fasse  pas  attention  à  la  vérité  que  nous 
venons  de  dire  toute  entière^  et  qu'on  ne  veuille  pas  des  seuls 
moyens  de  salut  qu'elle  ofTre  à  la  société  qui  périt  :  nous 
n'aurons  pas  perdu  pourx:ela  notre  travail.  Après  le  cataclysme 
qui  menace  l'Europe,  qu'on  serait  encore  à  temps  de  conjurer, 
mais  que  probablement  on  ne  conjurera  pas,  le  malheur  por- 
tera conseil;  on  appréciera  les  doctrines  qu'un  aveuglement 
surnaturel  ne  permet  pas,  dans  ce  moment,  de  comprendre; 
on  reconstituera  tout  sur  leurs  bases,  et,  en  même  temps  que 
la  religion  chrétienne  sauvera  les  âmes  et  que  la  philosophie 
chrétienne  sauvera  la  science,  la  politique  chrétienne  sauvera 
la  société.  Cette  fois  encore,  le  salut  ne  viendra  que  de  la  vé- 
rité :  Ei  Veritas  liberMt  vos.  » 

»  Paris,  novembre  1858. 

LE  P.  Ventura  de  Ravlica. 


IV*  siftiB.  TOME  XIX.  —  N«  109  ;  1859.  (58*  voL  de  la  coll.)     2 


2S  BISTOtHB  MS  IfATKM  GtTttJltittS 


%xabïlàms  its  pettptea. 


mSTODUS  DES  IVATIOliril  CÏÏWMMMOSBH 

DU  MEXIQUE  ET  DE  L'AMÉRIQUE  CENTRALE. 

DURANT  LES  SIÈCLES  ANTÉRIEUHS  A  CHRISTOPHE  COLOMB, 
ÉGRITK  SUR  DBS  DOGCIIENTS  ORIGINAUX    KT    BITIBRUIBNT  lfdtDm> 

puiiét  au»  aneiennei  arthive$  dm  inâigiMi. 
Par  M   l'abbé  BBA00BIJB  »E  ■•vmBi»i7m«  K 


I 

Rareté  des  docnmeQta  sur  l'Amérique.  —  Heureoses  déoouYertes  de  M.  l'aLM 

de  Bourbouig. 

L'étude  des  vieilles  traditions  de  TAmérique  n'a  donné  lieu, 
jusqu'à  présent^  qu'à  un  bien  petit  nombre  de  travaux,  et  de 
toutes  les  parties  de  l'archéologie,  il  n'en  est  pas  sans  doute 
de  plus  mystérieuse  que  celle  qui  se  rapporte  aux  monuments 
élevés  par  les  habitants  du  Nouveau-Monde  avant  la  décou- 
verte de  Colomb.  Moins  pauvre  en  documents  écrits  que 
celle  du  Pérou,  Thistoire  du  Mexique  et  des  contrées  adja- 
centes n'en  offre  pas  moins  encore  un  grand  nombre  de 
lacunes  et  de  regrettables  obscurités.  Quelques  ouvrages 
rédigés  aussitôt  après  la  conquête,  dans  leurs  idiomes  na- 
tionaux par  des  princes  indigènes ,  tels  que  Tezozomok  et 
Ixllilxochitl,  un  certain  nombre  de  compilations  espagnoles 
sans  critique  et  sans  goût,  comme  la  Monarquia  indiana  de 
Torquemada  ou  la  Historia  del  delo  y  delà  tierra  d'Ordonez • 
voilà  à  peu  près  les  seuls  matériaux  dont  nous  puissions  dis- 
poser pour  reconstituer  les  annales  d'une  civilisation  qui  se 
développa  pendant  une  longue  suite  de  siècles  et  ne  fut  pas 
inférieure  peut-être  à  la  civilisation  de  l'antique  Egypte. 

Les  manuscrits  antérieurs  à  la  conquête  espagnole  et  dont 
un  bien  petit  nombre  seulement  est  parvenu  jusqu'à  nous, 
demeurent,  malgré  l^s  découvertes  dues  à  notre  savant  com- 

<  4  vol.  in-S*,  à  Paris,  chei  Arthur  Bertrand,  rue  Hautefeuille,  21,  prix  40  fr. 


DU  MEXIQUE  ET  DE  L'AMÈRIQUE  CSNTEALE.  23 

patriote  H.  Aubin,  presqae  complètement  indéchiffrables*  De- 
imis  le  commencement  du  siècle  dernier  où  Tart  de  les  inter- 
préter retomba  dans  Toubli^  il  a  fallu  renoncer  à  en  tirer  auire 
chose  qae  quel(|iu56  noms  propres  et  quelques  dates  sans  im- 
portance réelle. 

Au  milieu  d'une  semblable  pénurie  de  documents  origi- 
naux^ il  convient  de  citer,  comme  un  événement  de  la  plus 
haute  importance,  l'apparition  de  l'ouvrage  intitulé  :  a  Bis- 
taire  da  natUms  civiliséeê  du  Mexique  $1  de  l'Amérique  centrale 
duroRl  les  $iicle$  antérieure  à  Colomb^  |>ar  H.  l'abbé  Brasseur 
di  Bourbourg, 

Fruit  de  vingt  années  d'un  travail  opiniâtre,  cette  œuvre 
renferme  une  quantité  considérable  de  reoseignements  en- 
tièrement nouveaux,  que  l'auteur  recueillit  pendant  le  long 
séjour  qu'il  fil  en  qualité  de  recteur  parmi  les  Indiens  de  Rabi- 
nal  (Guatemala).  Pour  parvenir  à  ce  but,  il  lui  a  fallu  joindre 
à  une  connaissance  approfondie  des  langues  indiennes  l'étude 
de  toutes  les  traditions  indigènes  et  la  Jecture  d'un  grand 
nombre  de  manuscrits  encore  inédits.  Aussi  sous  le  triple 
rapport  de  l'intérêt,  de  l'étendue  et  de  l'exactitude,  l'on 
oe  saurait  contester  à  M.  de  Bourboui^  la  première  place 
parmi  les  écrivains  qui  ont  traité  le  même  sujet. 

La  nouveauté  et  parfois  la  singularité  des  détails,  l'intérêt 
qu'offre  au  lecteur  l'histoire  de  races  jusqu'à  présent  à  peu 
près  inconnues,  nous  ont  décidé  à  donner  ici  un  résumé  aussi 
succinct  que  [K)ssible  de  l'ouvrage  en  question.  Quelques 
pages  seront  ensuite  consacrées  à  l'exposé  des  iiypotbèses  sur 
l'origine  des  Américains  et  le  développement  de  leur  civilisa- 
tion, qui  nous  paraissent  réunir  en  leur  faveur  le  plus  d'élé- 
ments de  probabilité. 

If. 

Indigènes  aux  AnUUeB  «t  an  Mexi^e.  -*  LwQniiMniés,  <p«i|4es  «jdopëem.  -- 
Votan  las  sonnai  an  9*  siècle,  avant  L-C.  —  Zamna  dans  Je  Yuûtaa.  ~ 
Premien  sacriflces  humains,  en  114  deJ.-C  ~  BévoluUons  nouvelles. 

La  vaste  région  qui  comprend  les  îles  Antilles,  ainsi  que  les 
rives  ouest  et  sud  du  golfe  du  Mexique,  semble  avoir  été,  dès 
ks  premiers  temps,  habitée  par  un  grand  nombre  de  tri- 
bas  appartenant  presque  toutes  à  une  seule  et  même  famille 


24  HISTOIRE  DBS  NATIONS  ClVaiSÉKS 

de  peuples.  Bien  que  plongées  dans  la  barbarie^  ces  nations 
se  distinguaient  par  la  douceur  de  leur  caractère  et  une  apti- 
tude marquée  pour  la  civilisation.  Leur  langue,  dont  le  maya 
et  Vothomi  peuvent  être  considérés  comme  deux  dialectes, 
montrait  une  tendance  au  monosyllabisme»  et  certaines  for- 
mes analytiques  que  Ton  ne  retrouve  guère  dans  les  autres 
idiomes  de  TAmérique.  Dans  les  fies  Bakama,  à  Cuba,  à  Hatti, 
cette  race  se  maintint  dans  son  étal  primitif  jusqu'au  moment 
de  la  conquête  espagnole  ;  sur  le  continent,  au  contraire,  elle 
fut  en  grande  partie  asservie  à  une  époque  qu'il  n'est  pas  pos- 
sible de  préciser,  par  la  nation  des  Quinamé$.  Les  traditions  du 
Mexique  et  du  Pérou  nous  dépeignent  ces  derniers  comme  des 
espèces  de  géants  à  demi  civilisés^  mais  excessivement  cruels 
et  adonnés  à  tous  les  vices.  C'est  à  eux  vraisemblablement 
qu'il  faut  attribuer  l'érection  de  ces  masses  de  pierres  brutes 
d'une  grandeur  prodigieuse,  irrégulièrement  placées  sans 
ciment  les  unes  sur  les  autres,  de  manière  à  former  de  véri- 
tables murailles  cyclopéennes  et  que  l'on  retrouve  depuis  le 
Mexique  jusqu'à  la  frontière  péruvienne. 

Dans  le  Guatemala,  leur  domination  fut,  suivant  l'opinion 
de  quelques  annalistes,  renversée  par  Volan,  vers  le  9*  siècle 
avant  l'ère  chrétienne.  Parti  de  l'est,  ce  prince  aborda  avec 
sa  flotte  sur  les  rives  de  VVzumacinta.  C'est  à  lui  que  l'on 
attribue  la  fondation  de  Palenqui  ou  Xibalba,  ainsi  que  les 
développements  de  la  civilisation  dans  cette  partie  du  Nou- 
veau-Monde. La  patrie  et  l'origine  de  Votan  nous  sont  égale- 
ment inconnues.  Peut  être  passa* t-il  par  Cuba.  L'on. a,  en 
effet,  retrouvé  dans  cette  île  quelques  monuments  attestant  le 
séjour  d'un  peuple  civilisé.  Nous  inclinerions  plutôt  à  le  faire 
venir  des  rives  de  VEssequebo  ou  de  YOrénûque,  région  qui 
parait  avoir  été  le  berceau  de  la  civilisation  américaine.  La 
présence  de  nombreux  rochers  sculptés  sur  les  rives  de  ces 
deux  fleuves  nous  prouve  clairement  que  ce  pays  fut  jadis  ha- 
bité par  une  race  industrieuse  et  connaissant  l'usage  des 
métaux. 

A  une  époque  un  peu  postérieure,  le  législateur  Zamna 
aborde  au  Yucatan  et  y  joue  un  rôle  analogue  à  celui  que 
Votan  avait  rempli  dans  le  Guatemala.  On  le  regarde  comme 


DU  MEXIQUE  ET  DR  L'AlliRIQrE  CENTRALE.  25 

le  fondateur  de  la  chevalerie  mexicaine.  Sur  son  iombeau 
s'élèTe  la  célèbre  cité  de  ItzmaM. 

Chassés  des  régions  méridionales,  les  Quinamis  se  mainte* 
oaient^core  an  Mexique.  Us  ne  lardent  pas  à  succomber  sous 
lescoups  des  Othomis,  des  Olmiques  et  des  Tolonaques,  peuples 
d'origine  maya,  qui  dès  lors  commencent  à  entrer  dans  la  voie 
de  la  civilisation. 

C'est  vers  le  3*  siècle  avant  notre  ère  que  Ton  voit  aborder 
à  Panueo,  près  Palenqué^  une  nation  venue  de  Torient.  Son 
origine  est  fort  incertaine,  malgré  le  nom  de  Nahoas  ou  de  Na- 
hmatt  sous  lequel  elle  se  trouve  désignée  ainsi  que  les  peuples 
d'origine  aztèque  et  toltèque.  Ces  étrangers  s'établissent  à 
PaxU,  du  consentement  des  Yotanides,  et  leur  Etat  prend 
le  nom  de HuehtuTlapaUan.  Bientôt  cependant,  leur  puis- 
sance s'étant  accrue,  ils  entrent  en  lutte  contre  les  Vota- 
oides;  le  roi  de  Palenqué  périt  dans  un  combat,  et  son  em- 
pire devient  tributaire  des  Nahoas.  Après  quelques  années  de 
sujétion,  les  Tzendales,  ou  habitants  de  Palenqué/ se  révoltent 
et  contraignent  les  Nahoas  à  s'expatrier.  Une  partie  des  fugi- 
tifs se  jette  sur  le  Tucatan,  et  met  fin  à  la  dynastie  de  Zam- 
na\  l'autre  se  retire  au  nord  du  Mexique,  y  fonde  ces  villes 
dool  les  ruines  se  voient  encore  sur  les  rives  du  Hio-Gila,  et 
donne  naissance  à  l'Etat  de  Téolihuacan,  où  se  sont  célébrés 
les  premiers  saerificu  humains  (174  de  l'ère  chrétienne). 

Les  prêtres  de  Téotihuacan,  sans  cesse  inquiétés  par  les  in- 
cursions des  tribus  errantes  du  voisinage,  prennent  à  leur 
solde  la  nation  sauvage  des  Mixcohuas.  Ils  ne  tardent  pas  à  se 
repentir  de  leur  imprudence,  et  sont  obligés  d'appeler  à  leur 
secours  contre  leurs  propres  soldats  d'autres  barbares  d'origine 
NahuaU,  ainsi  que  les  Mixcohuas.  Ces  tribus  s'emparent  de  la 
cité  de  TéoUhuacan,  et  de  là  se  répandent  dans  tout  le  Mexique. 
Leur  invasion  dure  du  2*  au  6'  siècle  de  inotre  ère.  Le  plus 
célèbre  de  leurs  guerriers  fut  Mixcohuatl,  lequel  ne  tarda  pas 
à  se  rendre  maître  de  VAnahuac  entier,  à  l'exception  de  la  cité 
de  CuiUahuak,  que  ses  marécages  rendaient  imprenable.Après 
avoir  longtemps  assiégé  cette  place,  il  est  contraint  de  se  re- 
tirer. Son  séjour  prolongé  au  milieu  des  joncs  qui  environ- 
nent la  ville  tait  donner  aux  barbares  qui,  à  cette  époque,  en- 


26  HI8T0IIIB  DES  HATIONS  aTlUSteS 

Tabissent  le  Mexique,  le  sobriquet  de  Toltè([Uê$  (habitant 
parmi  les  joncs).  Les  Mayas  sont  presque  partout  refoulés  par 
les  Toftéques  ou  Chichiméques ,  à  Teiception  des  IPMy,  des 
Oihomis,  des  Toêonaqnes^  qui  se  maintiennent  en  corps  de  na- 
tion jusqu*à  l'arrivée  des  Espagnols. 

A  ce  moment  se  forme  la  ligue  des  trois  principautés  toltè- 
qnes  de  CtUhuacan,  iVCHampan  et  Cuiîlahuak.  Céacati  Quêîzml' 
cohuatl,  fils  de  ffom^valcaU,  prince  de  Culhuacan^  venge  la 
mort  de  son  ifère,  assassiné  par  trahison,  puis  il  se  retire  en 
un  pays  inconnu,  et  l'on  n'entend  plus  parler  de  lui  pendant 
de  longues  années.  i 

lit 

Religion  nouTelle  au  7*  siècle.  —  La  confenloii  et  la  continence  des  prêtres. 
—  Rérolations  dlrerse».  —  GomlMits  pour  avoir  des  Tictinifs  hnmalnes.  — 
fUTastons  étrangères. 

Au  bout  de  quinze  ans,  il  reparaît  suivi  d'une  troupe  de 
missionnaires  et  d'artistes,  et  commence  à  prêcher  une  nou- 
velle religion.  Peut-être  avait-il  eu  quelque  connaissance  du 
Christianisme.  Au  nombre  de  ses  dogmes,  il  faut  placer  la  con^ 
fessionauriculaire  ei la  continence  despritres.ll  proscrit  la  guerre 
et  les  sacrifices  humains.  Sa  doctrine  se  propage  au  loin  ;  et  les 
habitants  de  Tollan,  dont  le  prince  vient  de  mourir,  lui  décer- 
nent la  royauté.  Bientôt  celte  ville  acquiert  la  prépondérance 
dans  tout  VAnahuac^  dont  Quetzalcohuatl  devient  ainsi  le  mo- 
narque suprême.  Son  règne  est  réi)oque  la  plus  florissante  de 
Terapire  Toltèque  ;  jamais  la  population  n'avait  encore  Joui 
d'un  si  grand  bien-être,  ni  de  tant  de  sécurité;  mais  il  froisse 
la  superstition  populaire  en  interdisant  sévèrement  les  sacri- 
fices humains.  Tetzcatlipoca  se  met  à  la  tête  des  mécontents  ; 
pour  ne  pas  violer  ses  lois  religieuses,  le  roi  de  Tollan  refuse 
de  se  défendre,  et  se  retire  dans  la  solitude.  Une  foule  immense 
raccompagne,  et  l'on  voit  s'élever  comme  par  enchantement 
une  nouvelle  cité,  Chotullan  (la  ville  de  l'exilé).  Tetzcatlipo- 
ca l'y  poursuit  encore  ;  Cholula  est  saccagée  par  le  vain- 
queur, et  Quetzalcohuatl  se  retire  de  nouveau  sans  combattre. 
Le  lieu  de  sa  nouvelle  retraite  est  vraisemblablement  le 
YuccUan. 

Après  un  règne  long  et  glorieux,  Tetzcatlipoca  est  à  son 


DC   MEXIQUE  ET  DE  l'aMÂRIQUB  CENTRALE  27 

tourTictime  du  iiiéc(»itentenieDt  populaire  et  disparaît  dans 
an  combat  que  lui  livrent  les  parents  de  QuetzalcohuaU.  Il  est, 
ainsi  que  ce  dernier,  éle^é  au  rang  de$  dmuc,  et  rAnahuac 
ne  cesse,  jusqu'au  moment  de  la  conquête  espagnole^  d'être 
agité  par  les  dissensions  qui  éclatent  entre  les  deux  cultes  ri- 
vaux. A  partir  de  ce  jour,  la  monarchie  de  ToUan  marche  à 
grands  pas  vers  son  déclin. 

Au  commencement  du  il*  siècle,  la  nation  toUique,  déjà 
épuisée  par  de  longues  années  de  famine  et  de  peste,  par  les 
révoltes  des  grands  vassaux  et  surtout  par  la  guerre  acharnée 
que  se  font  les  sectateurs  de  QueizaUohuati  et  ceux  de  Tetz- 
eoUiiHKa  succombe  sous  les  coups  d'une  nouvelle  invasion 
de  Ifakooi  Tenus  du  nord.  Pendant  50  ans.  Ton  voit  les  pro- 
vinces les  plus  fertiles  ravagées  tour  à  tour  par  des  bandes  de 
Tépanéques,  d'Axtèques,  de  Tara»ques,  etc.  Le  sage  Quinanizin 
s'établit  à  la  tête  de  la  nation  acolhue  à  Telzcuco  et  fait  le  pre- 
mier succéder  un  peu  d'ordre  à  cette  effroyable  anarchie.  La 
sanglante  bataille  de  PaymuMlan  lé  délivre  des  hordes  les  plus 
brottcbes  qui  tournent  leurs  pas  vers  la  vallée  de  Gholula. 
C'est  alors  que  la  répuUique  de  Tlaxcala  prend  naissance. 
Qudques  tribus  de  barbarëa  exténuées  de  besoin  se  vendent 
comme  esclaves  aux  Chollulans  et  profitent  d'une  fête  pour 
surprendre  leurs  midtres,lea  égorger  et  s'emparer  deleurvilie. 
C^te  dernière  fut,  quelque  temps  après,  rendue  à  ses  anciens 
possesseurs,  grftce  aux  secours  que  leur  fournissent  Quinan- 
dm  et  la  république  de  Ttaxcala.  Les  Azièque$,  chassés  de 
tous  lea  endroits  où  ils  avaient  tenté  de  s'établir,  sont  forcés 
de  ae  soumettre  à  Caxeoxili,  prince  de  Culhuacan,  fervent 
sectateur  de  Qmtzakohuatl,  qui  les  persécute  à  cause  de  leur 
attachement  au  culte  opposé.  Enfin  les  Aztèques  s'unissent  à 
on  oertain  nombre  de  CuUwas  mécontents,  se  révoltent  et 
s'emparent  de  Culhuacm^  après  avoir  mis  à  leur  tête  Ak€h 
fm/iUm,  on  des  fils  de  Coxcoxtli.  Battus  a  leur  tour,  ils 
sont  obligés  de  se  réfugier  sur  les  bords  du  lac  de  Mexico  et  y 
jettent  les  fondements  de  la  ville  de  TénochtiUan. 

A  peine  soustraits  à  la  domination  des  Culhuas,  les  Azté- 
fues  tombent  sous  le  joug  de  Tezozomoc,  roi  des  Tepanèques^ 
dont  rautorité  commençait  à  devenir  prépondérante  dans 


28  HISTOIRK  DES  NATIONS  CITILISÉBS 

tout  l'An^huac.  Nizahuaicoyoîl,  roi  de  TetzcucOy  n'échappe 
que  par  la  fuite  à  la  sentence  de  mort  prononcée  contre  lui 
par  le  prince  Tépanèque.  MaxtlatUm  succède  à  Tezozomoc 
son  père,  et  contraint  Chimalpopoca,  roi  de  Mexico,  à  se 
suicider.  Cependant  Ixcohuaîl,  nouveau  prince  des  Galuhas, 
Nezahualcoyotl  et  le  seigneur  de  Tlacopan  s'unissent  d'une 
étroite  alliance  et,  soutenus  par  un  grand  nonilire  des  villes 
de  la  yallée,  marchent  en  commun  contre  les  Tépanëques. 
Ces  derniers  sont  défaits,  leur  roi  tué  et  AzcapoUalco^  leur  ca- 
pitale, tranfonnée  en  un  marché  d'esclaves.  Dès  lors,  les  trois 
rois  ligués  deviennent  les  maîtres  de  tout  VAnahuaky  et  leur 
pouvoir  s'étend  bientôt  d'une  mer  à  l'autre.  C'est  à  cette 
époque  que  fut  passé  avec  la  république  de  Tloicala,  ce  fameux 
traité  en  vertu  duquel  il  devait,  à  certaines  époques  de  Tannée 
et  dans  les  lieux  déterminés  à  l'avance,  se  livrer  un  certain 
nombre  de  combats  ayant  pour  but  non  pas  de  faire  des  con- 
(|uôtes,  mais  simplement  de  se  procurer  toujours  un  nombre 
suffisant  de  victimes  humaines  à  offrir  aux  dieux.  On  calcule 
que,  sous  le  seul  règne  du  prince  cnlbua  Ahuitzol,  plus  de 
80,000  prisonniers  furent  immolés  au  dieu  de  la  guerre.  Le 
successeur  d'Ahuitzol  fut  Moniezuma  II,  lequel,  par  son  faste 
révoltant  et  l'oppression  qu'il  fit  peser  sur  la  classe  des  mar- 
chands, prépara  la  ruine  du  Mexique,  en  faisant  désirer  à  une 
partie  de  son  peuple  l'invasion  étrangère  comme  un  dernier 
espoir  de  salut. 

Au  sage  et  puissant  Nezahualcoyotl  succéda  son  fils  Neza- 
hualpili  également  célèbre  par  ses  qualités  éminentes  et  sa 
justice  infiexible.  A  la  mort  de  ce  dernier,  l'empire  des  Acol- 
hues  devint  la  proie  de  divisions  intestines  qui  ne  servirent 
pas  moins  les  projets  de  Cortés  que  ne  le  devait  faire  la  tyrannie 
de  Moniezuma,  Mais  avant  de  passer  au  récit  des  événements 
(|ui  vont  suivre,  il  convient  de  reprendre  l'histoire  des  états  de 
V Amérique  centrale  que  nous  avons,  depuis  longtemps  d^, 
laissée  de  côté. 


DO  MniOlIB  CI  DB  L'aHÉNQUE  CBNTRAU.  M 

IV 

U  Toettm.  —  Réformatlon  quasi-chrétienne.  —  Rëvolations  direnes  Jusqu'à 

la  conquête  espagnole. 

Vers  le  7*  siècle  de  l'ère  chrétienne^  on  voit  apparaître  dans 
le  Yvtaian  un  personnage  du  nom  de  CuctUcàn,  envoyé  par 
le  Ciel  pour  réformer  la  religion  des  habitants  de  ce  pays,  et 
dont  les  préceptes  se  rapprochaient  en  certains  points  de  ceux 
da  Christianisme.  Quelques  auteurs  ont  voulu  voir,  dans  cet 
ap&tre  des  Yucatèques^le  même  personnageque  Queizakohuail, 
qui,  après  sa  fuite  de  Cholula,  serait  venu  prêcher  dans  les 
régions  du  Midi  le  culte  déjà  établi  dans  TAnabuak.  Plus  tard, 
le  Tucalan  se  trouve  agité  par  les  guerres  civiles  des  deux 
maisons  princières  :  les  Cocomes  et  les  TtUul-Xiuh;  puis  par 
les  révoltes  des  feudataires  contre  leurs  souverains.  A  la  suite 
de  ces  luttes,  la  capitale  Mayapan  fut  livrée  aux  flammes 
et  le  pays  se  fractionna  en  une  multitude  de  petites  princi- 
pautés indépendantes. Quoi  qu'il  en  soit,  cette  presqu'île  donna 
fort  à  faire  aux  conquérants  espagnols,  et  ne  se  soumit  qu'a- 
près un  demi-siècle  de  luttes. 

Dans  le  Guatemala,  l'empire  des  VotanideSy  déjà  bien  affai- 
bli par  diverses  guerres  intestines,  parait  avoir  succombé  dé- 
finitivement dans  le  courant  du  il*  siècle.  A  cette  époque,  les 
régions  méridionales  se  trouvent  tout  à  coup  envahies  par  di- 
verses tribus  d'origine  toltèque,  comme  les  Cholulléques  ou 
Nahuath,  ainsi  que  les  Quiches  et  les  Cakchiquels.  ÀxcUt,  der- 
nier Foi  des  Toltèques,  chassé  de  ses  états  par  l'invasion  na- 
hnatle,  parvint  à  réunir  presque  tout  le  GtuUémala  sous  sa  do- 
mination, mais  ce  débile  empire  ne  parait  pas  avoir  duré 
beaucoup  plus  longtemps  que  la  vie  même  de  son  fondateur. 
Vers  le  milieu  du   i3«  siècle,  tiucunuUz  met  fin  aux  dis- 
sensions qui  régnaient  au  sein  de  la  noblesse  Quiche,  fonde  la 
ville  de  Gumarcaha  et  assure  à  sa  nation  la  prépondérance 
parmi  toutes  celles  qui  habitaient  TAmérique  centrale;  c'est  à 
un  de  ses  successeurs,  Hnhnapu,  que  Ton  doit  la  découverte 
do  cacao.  A  partir  de  cette  époque  jusqu'au  moment  où  le 
castillan  AlfMrado  va  porter  le  fer  et  le  feu  dans  tout  le  Guate- 
mala, ce  pays  est  presque  constamment  agité  par  les  guerres 
qui  éclatent  entre  les  nations  Quichi  et  Cakckiquik. 


30  BISTOIRE  DBS  PTATIOHS  CIVILIStlS 


Quelques  sages  règlements  des  Espagnols.  ~  Utile  iotenrentiofi  des  oUssIoiinal- 

res  catholiques.  —  Des  influeoces  bouddhiques  ou  scaudiDaTes. 

A  peine  la  conquête  de  la  NouTelle-Espagne  achevée,  la  cour 
de  Madrid  commence  à  témoigner^  par  une  série  de  mesures 
sages  et  humaines,  toute  sa  sollicitude  à  l'égard  des  popula- 
tions indiennes,  défense  est  faite  de  les  réduire  en  esclavage^ 
de  les  faire  trarailler  aux  mines  contre  leur  gré,  on  reconnaît 
aux  indigènes  le  droit  de  nommer  eux-mêmes  leurs  magistrats 
municipaux.  Malheureusement  ces  règlements  étaient  bien 
souvent  éludés  par  la  mauvaise  foi  des  gouverneurs  espagnols, 
et  les  Indiens  eurent  longtemps  encore  à  souffrir  de  Tavarice 
et  de  la  cruauté  de  leurs  conquérants.  Peu  à  peu  cependant,  la 
classe  des  Maeéhuals  on  plébéiens  tend  à  s'élever  sur  les  débris 
de  ranci&nne  noblesse  mexicaine  ruinée  par  les  exactions, 
décimée  par  le  glaive  des  vainqueurs  ;  bientôt  les  ouvriers 
mexicains  rivalisent  avec  les  ouvriers  espagnols  dans  tous  les 
métiers  et  tous  les  arts  de  l'Europe.  Les  races  indigènes  de 
l'Amérique  ne  montrent  pas,  en  général,  une  trop  grande 
répugnance  à  embrasser  la  religion  que  leur  enseignent  les 
prêtres  chrétiens,  leurs  seuls  protecteurs  contre  la  rapacité 
européenne.  Souvent,  les  moines,  les  missionnaires  sont  dé- 
noncés comme  rebelles  au  roi  d'Espagne,  par  un  gouverneur 
irrité  du  soin  que  prennent  ces  hommes  de  protéger  la  race 
indienne  contre  sa  cruauté  ou  ses  exactions.  L'on  peut  dire,  à 
la  louange  de  l'Inquisition  d'Amérique,  que  son  intervention 
fut  toujours  bienfaisante,  et  qu'elle  sauva  de  la  mort  mille  fois 
plus  de  créatures  humaines  que  l'Inquisition  d'Espagne  n'en 
a  jamais  tait  périr.  Dans  quelques  provinces  reculées,  les  su- 
perstitions païennes  se  maintinrent  longtemps  en  vigueur,  et 
les  pratiques  du  NaghtêoUsme  peuvent  être  considérées  comme 
les  dernières  protestations  de  l'idolâtrie  expirante.  Toutefois 
une  haine  sourde  continua  et  continue  même  aijyourd'hui  à 
fermenter  dans  le  cœur  des  indigènes  contre  les  hommes  dé 
race  blanche.  Elle  ne  doit  s'éteindre  sans  doute  que  par  une 
fusion  complète  des  deux  races  conquérante  et  conquise. 

Riche  en  détails  nouveaux  sur  l'histoire  des  peuples  du 
Nouveau-Monde,  le  livre  de  H.  B.  deBaiÊtbowrg  est  en  même 


DU  MKXIQUB  BT  DB  L'AViBlQOB  CBIITEALB.  31 

temps  très-sobre  d'hypothèses.  L'auteur  doqs  parle  en  passant 
d'itifiuenees  bauddMqmB  ouicanimaMi  qu'il  a  cru  reconnaître 
dans  les  mœurs  et  les  souvenirs  des  peuples  du  Nouveau- 
Honde;  mais  le  fait  qui  semble  l'avoir  le  plus  frappé^  c'est  la 
resBemManee  extrême  que  présente  le  costume  des  hommes 
dans  plusieurs  parties  du  Guaiémala  et  des  femmes  de  Palin, 
avec  le»  coefaime&iiit'/s  et  arabes. 

Toutefois  M.  B.  de  Bourbourg  s'étend  peu  sur  toutes  ces  ana- 
logies^ de  crainte^  dil-ii,  de  se  laisser  entraîner  par  l'esprit  de 
système;  il  se  propose  d'ailleurs^  nous  assure  t-on^  de  traiter 
cette  question  de  l'origine  des  peuples  du  Nouveau-Monde 
plus  au  long  dans  un  travail  ultérieur. 

Hyacinthe  db  Charencey. 


32  RBGBBRCHU  SUR  LA   14*  DYKAST1B 


RECHERCHES  SUR  LA  XIY*  DYNASTIE  DE  RANÉTHON 

SaiTies  d'une  nota 

i*'  ARTICLE. 

Tout  ce  qui  sert  à  débrouiller  rimmense  cahoe  de  l'histoire  de  l'Egypte,  sert 
aussi  à  confirmer  les  faits  racontés  par  Moïse  qui  avait  été  élevé  par  les  Egyp- 
tiens, et  à  éclaircir  l'histoire  des  Juifis  qui  ont  eu  tant  de  rapports  avec  ce 
peuple.  C'est  à  ce  titre  que  nous  publions  la  dissertation  sulyante  où  M.  Ro- 
biou  a  fait  des  rapprochements,  et  rassemblé  des  documents  qui  seront  d'un 
grand  secours  aux  Égyptologues,  qui  s'efforcent  de  lire  les  textes  égyptiens,  et 
de  classer  les  connaissances  qu'ils  en  tirent.  Tous  les  chrétiens  et  tous  les  sa- 
vants doivent  S'Intéresser  à  ces  curieux  et  utiles  travaux.  A.  B. 

1.  —  Etat  de  la  question.  —  La  14*  dynastie  a-t-elle  été  contemporaine  on  an- 
térieure à  l'invasion  des  Pasteurs  ? 

Les  trayaux  multipliés^  les  recherches  approfondies,  qui  ont 
paru  depuis  plusieurs  années  sur  Thistoire  et  la  chronologie 
de  l'ancienne  Egypte  ont  désormais  assuré  la  connaissance 
d'un  assez  grand  nombre  de  faits  pour  que  la  science  ait 
presque  partout  renoncé  sur  cette  matière  à  la  liberté  des 
rêves.  La  place  laissée  aux  hypothèses  reste  encore  très^tendue 
sans  doute  ;  mais  ce  ne  serait  plus  que  des  hypothèses  scienti- 
fiques, destinées  à  combler  des  lacunes,  en  raisonnant  sur 
des  données  bien  établies  :  ce  n'est  plus  le  temps  où  chacun 
pouvait  se  croire  appelé  à  construire  un  nouveau  système  em- 
brassant la  durée  entière  des  anciens  âges,  parce  que  les  do- 
cuments historiques  connus  sur  chaque  époque  étaient  si  peu 
nombreux  et  si  mal  coordonnés  que  les  études  de  détail  ne 
savaient  où  se  prendre  et  ne  pouvaient  aboutir. 

Aujourd'hui  des  travaux  d'une  autre  sorte  sont  en  pleine 
voie  d'exécution,  et^  grâce  au  zèle  courageux  des  voyageurs, 
grâce  à  la  multitude  d'inscriptions  qui  ont  été  mises  récem- 
ment sous  les  yeux  de  l'Europe,  ses  espérances  de  restitntion 
liislorique  peuvent  être,  non  pas  illimitées  sans  doute,  mais 


DB  MAlfÉTBON.  33 

immenses  et  presque  aussi  grandes  que  son  ardeur.  Seule- 
ment il  faut  avouer  que  l'on  a  fait  peu  encore,  en  comimraison 
de  ce  qui  reste  à  faire.  La  méthode  est  trouvée  et  habilement 
suivie;  mais  il  faut  l'appliquer  à  Fétude  de  tous  les  faits  que 
Ton  possède  déjà,  et,  pour  obtenir  un  ensemble  tant  soit  peu 
salisfeisant^  il  faudra  en  découvrir  beaucoup  encore.  11  n'est 
donc  pas  à  croire  que  l'œuvre  manque  aux  ouvriers,  d'ici  à  bien 
desannées,  et,  chaque  point  éclairci  étant  un  moyen  d'arri- 
ver à  la  certitude  sur  d'autres  points,  il  m'a  semblé  (sauf  toute 
réserve  à  faire  sur  les  illusions  d'un  zèle  peut-être  intempé- 
rant), que  Ton  ne  doit  repousser  aucun  travail  appuyé  sur  des 
bits,  quelque  restreintes  que  soient  les  connaissances  archéo- 
logiques ou  philologiques  de  l'auteur,  si  ce  travail  peut  amener 
ou  simplement  préparer,  par  Tindicaiion  de  quelque  nouveau 
point  de  vue,  la  solution  de  l'un  des  problèmes  aujourd'hui 
posés. 

Telle  est  l'excuse  que  je  présente  à  H.  le  Directeur  desi4n- 
noies  de  philosopkU  ehrilienne  et  aux  lecteurs  de  cette  revue 
pour  la  hardiesse  avec  laquelle,  habitant  d'une  petite  ville  de 
province,  je  leur  offre  un  essai  d'interprétation  sur  une 
question  plus  d'une  fois  soulevée,  mais  qui,  ce  me  semble,  n'a 
pas  encore  été  traitée  spécialement  et  dans  son  ensemble.  La 
disette  de  monuments  figurés  où  je  me  trouve  réduit  loin  de 
Turin,  de  Leyde...  et  de  Paris  est  sans  doute  un  malheur  pour 
moi  ;  mais,  pour  l'objet  qui  m'occupe  en  ce  moment,  ce  n'est 
pas  un  obstacle  aux  premières  recherches,  car  ceux  qui  ont  à 
leur  portée  les  trésors  de  la  science,  reconnaissent  que  sur  ce 
point  cette  disette  existe  même  pour  eux,  et  elle  sera  précisé- 
ment un  des  arguments  de  la  thèse  que  je  me  propose  de  sou- 
tenir ici. 

n  s'agit  de  la  place  que  doit  occuper  dans  l'histoire  de 
l'Egypte  cette  14*  dynattie  à  laquelle  Jtûius  Afrieanus,  dans  sa 
liste  extraite  de  Manithon  et  reproduite  par  Georges  le  Sy  ruelle, 
attribuait,  selon  les  eopistes,  une  durée  de  184  ans;  Eusèbe 
parait,  d'après  la  traduction  arménienne  et  un  manuscrit  du 
Syncelle,  avoir  adopté  le  chimre  484  comme  étant  celui  de 
Manéihan  ^  Malgré  cette  longue  durée,  cette  dynastie  a  laissé 

*  V.  R.^oid  Rodiette,  /onmai  der  iOMnlf,  niai  J84S. 


di  BBCHBIICHBS  6UB  LA  14"  DYNASTIE 

si  peu  de  traces  de  son  existence  qu'elle  a  découragé  ce  qu'il  y 
a  de  plus  tenace  et  de  plus  entreprenant,  la  curiosité  des  ar* 
chéologues.  Cependant  une  opinion  a  été  produite  par  M.  de 
Bunsm,  dans  un  des  premiers  \olunM8  de  sa  Place  4e  VEgypU 
dans  VMêtoire  du  mmide,  opinion  d'après  laquelle  cette  dynasu 
tie aurait  été  cœUen^farame  et  tribulairede  rempire  des  Hgkêêêj 
et  son  autorité  aurait  été  concentrée  dansla  BÔieê-Egifpie. 

Cette  opinion^  M.  Raoul  Rocbette  l'a  acceptée^  sans  y  insis- 
ter beaucoup,  sans  la  discuter  précisément,  mats  «omnae  une 
idée  indiquée  par  l'auteur  qu'il  examinait  S  et  d'ailleurs  coq* 
forme  au  peu  de  détails  que  nous  connaissons  sur  rinvaeioto 
des  Hyk$o$.  M.  de  Raugé,  au  contrairei  dans  un  écrit  un  pe« 
ancien  déjà  ^,  puisqu'il  remonte  à  douxe  années  environ^  et 
que  la  science  marche  aujourd'hui  avec  une  vitesse  accélérée, 
M.  de  RouRé,  dis-je,  rejetait  cette  opinion  et,  selon  l'ordre  ap- 
parent des  liHes,  plaçait,  avant  Vincaiion,  l'époque  de  la  14* 
dynastie.  Mais  je  n'en  suis  heureusement  pas  réduit  ou  à  me 
taire  ou  à  prendre  le  rôle  impertinent  de  juge  entre  les  ensei- 
gnements des  maîtres  ;  je  puis  en  eflèt  en  appeler  a  H.  de 
Rougi  lui-même  de  la  sentence  qu'il  arait  rendue  d'abord, 
quand  je  rois  dans  Tavantr-propos  de  sa  IMke  iommaire  eur  le 
musée  égyptien  du  Louvre ,  publiée  en  I8j(5,  qe'il  retire  ce  qui 
lui  a  semblé  trop  absolu  dans  sa  propre  critique  4e  l'ouvrage 
de  Bunsen,  de  même  que  celui-ci  a  fait  droit  aux  otijections 
que  lui  avait  présentées  l'auteur  français  ^. 

M.  de  Rougé  déclare  en  effet  qu'au  4lelà  de  VetBpukian  du 
Pasteurs,  le  calcul  des  dates  n'est  pas  aujourd'hui  possible  *; 
et  c'est  ce  qu'il  exprimait  fort  heureusement  quelquesannées 
plus  tôt  S  en  appelant  géologie  de  l'Mstaire  b  adance  du  pre- 
mier empire  égyptien,  où,  disait-il,  a  nous  ne  posons  plus  de 

<  Journal  des  sananU,  mal  et  Ju&o  1848. 

>  Examen  de  l'ouvrage  de  M.  le  chevalier  de  Bunsen,  publié  dans  les  Àimaie$ 
de  f^ilowphie  ehritiemu;  voir  pour  cet  ntide,  le  mioiéro  de  Juin  184T,  t.  v? , 
p.  405  (8*  série) 

s  Voir  Revue  arehéologique,  14*  Tolome,  artiole4e  M.  Alfnd  lUory. 

*  Notice  sommaire  des  monuments  éfifptiens  eiposés  dans  les  galeries  du 
Musée  du  liouvre,  page  23.  —  Voir  cette  partie  dp  la  Notice  insérée  dans  les 
Annales  de  philosophie,  t  xn,  p.  246  (4»  série). 

^  Rapport  sur  les  principtles  eoilecUenBégyptteHns  {Momàkur  du  7  mars  IS&l  ). 


DB  MAXÈTSON.  35 

>  chiffres,  mais  noas  détenninoas  encore  avec  certitude  f  ordre 
■  de  phisîeiirs  dynasties.  »  On  le  voit,  l'^aulear  ne  croît  pas 
même  que,  pour  cette  période,  Tordre  des  dynasties  soit  tau- 
joiin an-dessus  de  toute  discussion;  et,  pour  la  question  spé- 
ciale qui  noua  occupe  ici,  il  disait,  dans  roposcule  cité  tout  à 
rheure  :  «  On  possède  une  trèa-loi^ne  liste  des  rois  qui  soi- 

>  Yirent  les  SivikhoUp  ;  ils  conirtituent  les  t4'*,  18%  16*  et  17* 
»  dyuasties,  sous  leifueUes  Manéthon  place  l'invasion  des  Pas* 
»  leurs  ^  • 

Ce  n'est  donc  pas  se  soustraire  à  Timposante  autorité  du  cé- 
lèbre égyptologue  français  xfue  de  reprendre  sur  ce  point 
Texamen  du  système  de  Bausen  et  de  cberdier  les  documenU^ 
de  toute  nature  qui  peuvent  le  contredire  ou  le  confirmer.  Je 
ne  crus  pas  du  reste  que  Ton  doive  interdire  ici  tout  argu- 
ment tiré  des  dates,  mais  il  ne  doit  être  que  secondaire  et  pro- 
pre aeolement  à  appuyer  des  résultats  obtenus  déjà. 

11.  —  Eximen  des  textes  de  MaDéthoa.  —  Gonsidéralloiis  géogra|)hiqiifis. 

Commençons  par  ce  qu'il  y  a  de  phis  généralement  acces- 
sible, f>ar  les  renseignements  de  l'histoire  écrite,  c'est-à-dire 
ici  de  l'histoire  de  Sebtnnyita.  Si  les  listes  d'Africain  nous 
montrent  les  rois  Pasteurs  inscrits  à  la  suite  de  la  i4«  ày- 
luufte,  il  ne  faut  pas  oublier  que  quelques  rares  fragments  du 
ritiî  même  de  Manéthon  ont  échappé  à  la  destruction  de  son 
ouvrage  et  que,  fiarmi  ces  fragments,  il  en  est  un  textuel, 
(fnne  certaine  étendue  et  qui  se  rapporte  précisément  à  cette 
invasion  :  c'est  sur  lui  que  s'est  établie  chez  M.  de  Bunsen  et 
c'est  sur  lui  que  j'établirai  d'abord  l'opinion  que  je  vais  déve- 
lopper. En  voici  la  traduction  littérale  et  complète  :  j'aurai 
soin  d'y  joindre  le  texte  des  passages  dont  je  ferai  particulière- 
ment  usage.  Josiphe,  qui  nous  l'a  conservé,  ne  peut  d'ailleurs 
être  accusé  d'avoir  altéré  ces  lignes,  car  elles  donnent  le  dé- 
menti le  plus  complet  à  son  étrange  hypothèse  de  l'identité 
entre  ces  cf)nquérants  et  la  famille  de  Jacob. 

«  Voici,  dit  Josèphe,  ce  que  Manéthon  écrit  dans  le  second 
livpc  de  son  Histoire  de  f  Egypte  :  je  vais  rapporter  ses  pro- 


36  RBCHBRGBE8  SUR  LA  14*  DYNASTIE 

près  paroles  '  afin  de  le  faire  paraître  comaie  témoin  :  «  Nous 
»  eûmes  (c'est  ici  Manéthon  qui  parle),  un  roi  appelé  Timaos 
»  sous  le  règne  duquel  le  souffle  de  la  colère  de  Dieu  s'éleTa 
>  je  ne  sais  pourquoi,  contre  nous>et,  contre  toute  attente,  des 
»  hommes  obscurs,  venant  du  côté  de  l'Orient,  s'enhardirent 
»  à  faire  une  invasion  dans  notre  pays,  dont  ils  s'emparèrent  à 
»  main  armée,  facilement  et  sans  combat.  Us  assujettirent  les 
p  chefsqui  y  commandaient  ^  brûlèrent  cruellement  les  villes, 
»  et  renversèrent  les  temples  des  dieux;  ils  firent  à  tous  les 
D  habitants  tout  le  mal  (lossible,  égorgeant  les  uns,  réduisant 
»  en  esclavage  les  femmes  et  les  enfants  des  autres.  Enfin,  ils 
i>  tirent  roi  l'un  d'entre  eux,  nommé  Salatis.  Celui-ci,  qui  ré- 
»  sidait  à  Memphis,  soumettait  au  tribut  la  haute  et  la  l>asse 
»  région^  laissant  garnison  dans  les  lieux  les  plus  convenables. 
»  Il  se  fortifia  surtout  du  côté  de  l'Orient,  prévoyant  que  les 
0  Assyriens  ,  alors  plus  puissants  que  lui,  voudraient  envahir 
»  son  royaume.  Trouvant  dans  le  nome  de  Sais,  une  ville  très- 
»  convenable  à  son  dessein,  située  à  l'orient  du  fleuve  Bubas- 
D  tile  et  nommée  iivaris,  d'après  une  antique  tradition  reli- 
»  gieuse  ^,  il  la  rebâtit,  la  fortifia  beaucoup  et  y  plaça,  pour 
D  garder  le  pays,  une  colonie  de  240,000  hommes  complète- 
»  ment  armés.  C'est  là  qu'il  résidait  pendant  l'été^  distribuant 

I  Uat^BhvofULt  St  niv  JiiÇcv  atOr ou  (Joi.,coiiffe  Apûm»  1. 1,  eh.  14.) 
'  Tous  Ay</ttOyiÛ9Qcyroes  :v  ecOr^  x^tfioêfA/itvoi, 

*  Que  le  nom  de  Sais  ne  nous  trouble  point  et  ne  nous  fasse  point  chereher 
dans  le  Delta  occidental  une  gitualion  inconciliable  sl\  ec  tout  ce  qui  va  suivre 
avec  l'histoire  d'AmosIs  et  avec  ce  passage  lui-même.  La  Sais  dont  il  est  ques- 
tion ici,  c'est  tout  simplement  Tanis,  dont  le  nom  égyptien  s'écrivait  par  on 

^^,  le  ^  des  Coptes (V.  de  Rougé,  Rev.  archéol,,  8*  vol.).  Aussi,  M.  Letronne 

dans  une  note  de  sa  traduction  du  xvn*  livre  de  Strabon  (t.  v,  page  368),  ne 
fait-il  point  difficulté  de  ne  voir  qu'une  pronondaUon  incorrecte  dans  le  nom 
de  Sattique  donné  quelquefois,  dit  Strabon,  à  la  In'oinehe  Tanitique  doNil.^Cf. 
Quatremère  {Mém.  géogr,  sur  VÉg. ,  ait.  Tanis)  et  Deser.  de  l'Ég,  antique^ 
chap.  23.  —  Tsoan,  en  Hébreu,  San  en  arabe).  S'il  pouvait  rester  un  doute  à 
cet  égard,  Il  serait  levé  par  le  texte  d'Africain,  qui  dit  que  la  place  de  refuge  des 
Pasteurs  était  dans  le  nome  séthrotte.  Or,  soit  que  Séthrum  fût  situé  au  point  où 
la  branche  Pélusiaque  rencontre  le  iae  Meuxaleb,  soit  qu'il  faille,  avec  If.  Qua- 
tremère, le  placer  à  l'est  de  cette  branche  (Jfi^  sur  l'Ég.,  Psariom),  il  est  cer- 
tain qu'il  se  trouve  à  l'est  de  Tanis. 


DB  MANÈTHOH.  37 

»  à  868  soldats  le  blé  et  la  solde^  et  les  exerçant  avec  soin  aux 

•  annes^  par  crainte  des  ennemis  du  dehors.  Il  mourut  après 
»  on  règne  de  19  ans.  Après  lui  un  autre  prince  nommé  Béon 
i  régna  44  ans;  puis  Apaehna$  36  ans  et  7  mois;  ensuite  Ap^ 
>  pAii  66  ans  et  Jania»  50  ans  et  un  mois  ;  enfin  AiM  49  ans 
»  et  S  mois.  Ce  âirent  là  les  six  premiers  rois  de  cette  nation 
»  qui  combattirent  sans  cesse^  désirant  extirper  davantage  la 
»  racine  de  l'Egypte  K  Toute  cette  race  fut  appelée  Hyk$os, 

•  c'est-à-dire  rois-pasieurs;  car^  dans  la  langue  ^crée,  Hyk  si- 

•  goifle  roi,  et  ios  signifie  paHtur  dans  le  dialecte  commun  ; 
«  00  en  a  composé  le  mot  Hyk$as.  » 

Pais  Josèphe  donne  une  autre  étymologie,  faisant  observer 
que^  dans  un  autre  manuscrit,  il  trouve  le  sens  de  prisormier 
de  gwrrê  pour  le  mot  égyptien  Hyk  ou  Hak,  et  il  continue, 
en  reprenant  le  récit  de  llfanéthon,  mais  se  servant  désormais 
da  discours  indirect  :  a  Ces  rois  des  Pasteurs  et  leurs  descen- 
»  dants  dominèrent,  selon  Manéthon,  sur  l'Egypte  '  pendant 
i>  5il  ans  ;  mais  ensuite  les  rois  de  la  Tbébaïde  et  de  Fautre 

•  contrée  d'Egypte  s'élevèrent  contre  les  Pasteurs"',  et  une 

•  gnen^e  longue  et  terrible  éclata.  Il  ajoute  que,  sous  un  roi 

•  nommé  Alisphragmouthotis,  les  Pasteurs  vaincus  |>ar  lui,  fu- 
»  reol  chassés  du  reste  de  l'Egypte,  et  renfermés  dans  un  ter- 

•  rain  de  dix  mille  aroures,  nommé  Avarié.  Manéthon  dit  que 
»  ce  terrain  avait  été  entouré  parles  Pasteurs  d'un  mur  bant 
»  et  solide  pour  y  garder  en  sûreté  leurs  richesses  et  leur  bu- 
»  tin.  »  Vient  ensuite  le  récit  du  succès  complet  et  définitif  de 
r/ioummosù (  Thoutniès  ),  qui  ne  se  rapporte  pas  directement 
à  la  question  traitée  ici. 

Considérons  en  elle-même  la  narration  qui  nous  est  faite  : 
ouMlons  pour  un  moment  les  listes  dM/ncam  et  d'Emèbe;  te- 
nons-nous-en aux  faits  produits  et  liés  entre  eux  par  Manéthon 
lui-même;  quelle  est  Tinterprétalion  qui  se  présente  naturel- 
lement à  l'esprit?  C'est  que  les  barbares  arrivent  en  Egyplo 
par  le  nord-est  et  trouvent  d'abord  peu  de  résistance,  mais 

'  RoU/iowriç  dtl  X9t\  troOovvrff  /aôcA)ov  ri^ç  klyùntott  èj^&pùi  rùv  ptÇav. 

*KpotTrivxt  rni  klyvtnw^fifiv. 

>  Mita  rovra  ^è,  rôiv  h  r«)c  ^viMioç  mm  Hiç  AlXrjç  Myùnt»»  BoevcAi&w  ytvMxi 
fqrcv  ivl  rovs  Ttoifiivctç  ittotvAnoiriv»  Remarquei  t^ç  àiXXtit  et  non  ri)f  lotirjlf,  c'est 
comora  t'îl  dÎMit  Vautre  royaume  iffptim, 

IV"  8ÉRIB.  Ton  XIX.  —  N«  109;  1859.  (58«  vd.dela  colL)    3 


3S  RBCHBRCHB8  SUR  LA  14*  DTNA8TIB 

que  leurs  cruautés  soulèvent  contre  eux  une  lutte  désespérée. 
Us  combattent  longtemps  pour  ruiner  la  nationalité  égyp- 
tienne :  ils  ont  soumis  au  tributles  chefs  du  nord;  ils  parvien- 
nent à  y  soumettre  ceux  du  midi.  La  lutte  paraît  terminée^  et 
les  indigènes  découragés  ;  mais  enfin,  peut-être  par  suite  de 
nouvelles  violences,  les  rois  de  la  Thébaîde  et  ceux  de  la  Basse- 
Egypte  s'arment  de  nouveau  et  réunissent  leurs  efforts; 
Tennemi  recule  et  TEgypte  recouvre  à  la  fois  l'indépendance 
et  Tunité. 

La  géographie  est-elle  d'accord  avec  cette  interprétation? 
Oui,  et  de  la  manière  la  plus  simple  et  la  plus  significative. 
L'ennemi,  dont  l'invasion  était  imprévue  ou  peu  redoutée  S 
s'empare  complètement  et  sans  résistance  de  ce  qu'on  a  iv>mmé 
le  Petii  Deltay  c'est-à-dire  du  pays  compris  entre  les  branches 
Pélusiaque  et  Phatnique  K  Mais  ce  dernier  cours  d'eau,  plus 
considérable,  aijyourd'bui  du  moins,  que  la  branche  Tâni- 
tique^  qui  coule  au  milieu  du  Petit-Delta,  est  un  obstacle  à  la 
marche  d'une  armée,  et  les  indigènes  ont  été  avertis  de  l'ap- 
proche des  conquérants  par  le  bruit  de  leurs  premiers  ravages. 
Cependant  on  n'est  pas  prêt  encore  à  une  résistance  énergique, 
surtout  après  la  longue  paix  et  la  décadence  intérieure  qui 
semblent  avoir  précédé  cette  invasion  *  ;  les  chefs  du  pays  se 
soumettent^;  mais  on  conçoit  que  la  soumission  n'était  ni 

>  La  branche  PMalntgiM  de  Strabon ,  c'est-à-Hlire  celle  de  Damieite.  —  Cf. 
Diod.y  I,  88. 

*Tb  •ecrvcxVy  rpirov  ^«px^  t^  /tfyéOii  netpà  rà  irp&ra  i\ié,  o7{  dSpiflrtwt  t- 
AéArac*  xat  yàp  cùii  it^ppta  r^c  xopu^ifc  v^^tttui  ili  rh  i}nh%  roû  AiJirec  Slrabon, 
1.  XTii,  t.  III,  p.  428  de  TédlUon  de  Leipslck.  —  Aujourd'hui,  la  branche  Tant- 
tique,  bleu  qu'on  la  reconnaisse  dans  le  canal  de  Ifon^yv  (V.  Et.  Qnatremère, 
Mémoire  géog,  sur  Vtg.  etc.,  art.  Tanis.  --Girard,  GbttrwHon»  nir  la  vallée 
£Égypêe,  etc.,  |  1,  dans  les  Mémoins  de  la  Commission  d'Egypte}  est  beau- 
coup moins  considérable  que  la  branche  de  Damiette;  celle-ci  est,  avec  la 
branche  de  Rosette  on  Bolbitine,  la  seule  qui  ait  maintenant  un  grand  volume 
d'eau  (GiFsrd,  tbtd.  --  a.  Malte-Brun,  Giog.  univ.,  éd.  de  184&,  L.  166).  Ce 
fait  poa?ait  s'être  déjà  produit,  d'autant  plus  qu'elle  court  presque  directement 
à  la  mer. 

*  Sans  entrer  encore  en  ce  moment,  dans  la  recherche  des  monuments  de 
cette  époque,  on  peut  rappeler  que  des  temps  obecurs  paraissent  suivre  le  règne 
d'Amenemhé  III. 


DE  MANÉTBON.  39 

bien  complète  ni  bien  durable  dans  ce  Delta  occidental,  défendu 
par  une  ligne  difficile  à  franchir,  coupé  d'ailleurs  de  canaux, 
de  bras  du  Nil,  el  où  la  guerre  de  partisans  trouve  des  ressources 
presque  inépuisables  dans  les  lacs  et  les  marais  qui  couvrent 
la  côte',  comme  des  conquérants  plus  puissants  et  plus  ha- 
biles que  les  Hyksos  en  firent  plus  d'une  fois  l'expérience  '.  Au 
contraire,  maître  du  Petit  Delta  et  par  conséquent  de  la  pointe 
(puisque  c'est  de  la  branche  Ganopique  et  non  de  la  Pélusiaque 
que  se  détache  celle  qui  couvre  Xoïs  ),  mattre  aussi  des  déserts 
de  l'est  et  de  la  vallée  de  l'égarement,  rien  n'empêchait  l'en- 
oemi  de  s'avancer  vers  le  sud  en  suivant  la  rive  du  fleuve. 

Les  Pasteurs  s'avancent  en  effet  vers  la  Haute  Egypte,  où 
néanmoins  l'éloignement  et  certains  obstacles  naturels  ^  pou- 
vaient aussi  favoriser  la  résistance  des  indigènes,  mais  à  une 
grande  distance  decelle  qui  se  produisait  dans  le  bas  pays.  Ainsi 
les  étrangers,  possesseurs  de  MemphU,  d'où  SalatU  avait  im- 
posé nîbut  à  la  Haute  et  à  la  fiasse  Egypte ,  possesseurs  du 
Fayoum  et  de  tout  le  cours  moyen  du  Nil,  interrompaient 
toute  communication  entre  les  patriotes  des  deux  régions.  La 
géographie  nous  enseigne  donc  que,  s'il  y  eut  des  luttes  au 
nord  et  aa  sud,  elles  durent  constituer  par  le  fait  deux  États 
indépendants  l'un  de  l'autre,  et  Hanéthon  mentionne  expres- 
sément des  princes  distincts  de  ceux  de  la  Thébaide.^ 

Or,  ces  rois  de  la  Thébaïde,  on  les  retrouve  dans  les  listes 
qu'Eusèbe  a  dressées  ;  ce  sont  eux  qu'il  présente  sous  le  nom 
ie rois Diospoliiainê  de  la  15*  et  de  la  16  dynastie;  cela  ne 

'Sur  ces  terrains  marécageux,  V.  Diod;  i,  34;  Strab.,  t.  lu,  p.  439  de  Tëdit. 
dtée.  Malte-BniD,  I.  ISS,  avec  les  additions  de  Haot,  édit.  de  1845.  —  Les 
Égyptiens  poaYaient  même  ùdre  dWeraion  dans  le  Delta  oriental  par  le  lac 
Veoialèh  et  les  marais  qui  Tavolsinent  (V.  Hnot,  lien  cité  et  Strabon,  p.  441}. 

'Outre  la  résistance  qo'y  rencontra,  ce  semble,  la  26*  dynastie  (éthiopienne), 
ée  la  part  des  ancêtres  de  Psammétik  (Cf.  les  LUtet  d$  Manéthon  et  fart,  de 
M.  de  Rouffé  dans  l'Âthenaum  françaû  du  15  déc.  1855),  M.  Qaatremèie  rap- 
prodie  la  résistance  heureuse  d'Amyrthée  à  l'empire  persan  de  celle  qu'oppo- 
sèrent aux  Khalifes  les  Baschmourites,  habitants,  selon  lui,  de  l'ancienne  Eléar- 
cbie  on  proiince  des  marais  {Mém.  cité,  art.  Nimeschschot).—  Cf.  Hérodote,  ii, 
137, 140. 

^  Tels  que  le  défilé  de  SekeUh  et  l'escaipement  de  la  rive  droite  souvent  Tor- 
loée  par  la  montagne  même,  entre  ce  point  et  Syoul,  surtout  Jusqu'au  délllé 
de  Giht.eyn,  à  cinq  lieues  au-dessous  à'Esné.—\.  Girard,  fieu  cité»  Les  Ëgyp- 
tims  avaient  derrière  eux  le  pays  où  périt  l'armée  de  Gambyse. 


40  RECHERCHES  SUR  lA  14*  DYNASTIE 

peut  faire  un  doute  sérieux  pour  personne,  puisqu'ils  tiennent, 
dans  sa  série,  la  place  correspondante  à  celle  des  dyna$iies 
étrangères  (15%  16*  et  17*)  des  listes  d'Africain.  Si  Eusèbe  a 
jugé  à  propos  d'appeler  17*  la  première  dynastie  des  Hyksos, 
et  d'omettre  les  rois  Pasteurs  qui  la  suivirent,  il  a  commis 
une  maladresse  sans  doute,  et  peut-être  une  erreur  de  chro- 
nologie; mais  cela  ne  doit  pas  nous  empêcher  de  reconnaître 
ici  entre  les  deux  dominations  étrangère  et  nationale  un  pa- 
rallélisme dont  le  récit  de  Manéthon,  cité  par  Josèphe,  nous 
donnait  déjà  la  clef. 

Les  listes  de  l'historien  de  Stbennyius  rappellent  donc  un  de 
ces  royaumes  indigènes  dont  il  parlait  dans  son  histoire  ;  rien 
dMnTraisemblable  à  ce  qu*elles  rappellent  aussi  l'autre.  Or, 
quel  est  le  nom  qu'elles  donnent  à  la  dynastie  qui  précède 
la  15*  ?  (l'est  le  nom  de  Xo%Uy  et  la  ville  de  XoU  est  dans  le 
Delta,  dans  le  Delta  occidental,  dans  le  pays  où  la  résistance 
a  pu  et  dû  se  reproduire  et  se  prolonger.  Il  est  vrai  que  le  nu- 
méro de  cette  dynastie  précède,  dans  Africain,  celui  de  la 
1*^  dynastie  des  Hyksos;  mais,  outre  que  Manéthon,  prêtre  de 
Sebennytus,  compatriote,  descendant  ()eut-être  des  héros  de 
l'indépendance,  devait  placer  les  indigènes  avant  les  envahis- 
seurs, et  eût  été  inexcusable  d'oublier  dans  son  histoire  ceux 
qui  avaient  présidé  à  la  défense  de  la  contrée,  sinon  de  la 
ville  où  il  écrivait,  rien  ne  prouve  que  la  dynastie  XaiU  ne 
fut  pas  indépendante  des  rois  de  Thèbes,  même  avant  l'arrivée 
des  Pasteurs,  et  antérieure,  par  son  établissement,  à  la  1 5*. 
Certaines  raisons  peuvent  même  induire  à  le  penser  :  d'abord, 
cette  expression,  les  chefs,  employée  par  Manéthon  au  sujet  de 
la  soumission  que  rencontrèrent  d'abord  les  étrangers,  puis 
l'éloignement  que  les  princes  thébains  paraissent  avoir  con- 
servé pour  cette  dynastie  Xoite,  comme  nous  le  verrons  plus 
tard  ;  enfin,  cette  décadence  même  qu'une  induction  légitime 
admet  dans  l'histoire  d'Egypte  au  temps  qui  précède  l'in-^ 
vasion. 

J'ai  dit  qtie  Xcis  se  trouvait  dans  le  Delta  occidental  :  je  ne 
doit  pas  dissimuler  que  l'emplacement  exact  de  cette  ville  a 
été  l'objet  in  quelques  doutes.  M.  Quatremère  <,  tout  en 

■  Mém.  géog.  sur  VÉg,,  art.  SMou. 


DB  «ANimOR.  41 

orojant  la  reconnaître  dans  la  ville  copte  de  Skiau,  en  arabe 
SaÀaj  aujourd'hui  détruite,  mais  dont  la  position  est  indi- 
quée par  les  géographes  arabes,  ne  s'en  fie  pas  tout  à  fait  à 
la  ressemblance  des  noms,  hésite  à  se  prononcer,  et  cherche 
dans  la  géographie  de  Ptolémée  des  raisons  qui  d'ailleurs  lui 
paraissent  satisfaisantes,  mais  qui  dépendent  surtout  de  la 
position  des  canaux  du  Nil;  or,  on  sait  que  leur  cours  a  va- 
rié ^  Cependant  il  constate  qu'au  temps  de  8trabon,  XcHi  était 
dans  le  nome  de  Sebennytus,  et  se  trouvait  entre  les  branches 
sebennytique  et  phatnique,  c'est-à-dire  à  l'ouest  de  celle-ci  \ 

OL  —  Disette  de  moomnents  et  coneéqnencee  qu'on  eo  pent  tirer.  -^  Argu- 
ments ardiéologiques. 

Quant  aux  monuments  égyptiens,  ils  ne  nous  apprennent 
rien  encore  à  cet  égard,  si  l'on  entend  parler  d'un  témoignage 
direct,  net  et  précis:  a  Après  la  i3*<Iynastie,  écrivait,  il  y 
•  a  peu  d'années  M.  Maury,  les  monuments  font  défaut  peu* 
»  dant  un  certain  temps.  On  entre  dans  la  terrible  époque  de 
»  l'invasion  des  Pasteurs,  et  on  n'en  sort  qu'avec  la  iS*'.  » 
Or,  au  moment  où  ces  lignes  étaient  tracées,  le  portefeuille  de 
IL  Ltp$iui  était  publié,  et  M.  Mariette  livrait  au  public  les  ré- 
sultats de  ses  découvertes.  On  le  voit,  M.  Maury  parait  croire 
aussi  que  h  44*  dynastie  est  contemporaine  de  l'invasion;  et 
comme  le  chiffre  84,  qui  termine  les  deux  leçons  des  manus- 
crits sur  le  nombre  d'années  que  remplit  cette  dynastie,  ne 
permet  guère  d'accepter  pour  elle  un  chiffire  inférieur  à  celui 
d'Africain  (184),  comme  Africain  et  Eusèbe  sont  d*accord 
pour  lui  donner  76  rois,  ce  qui  rend  plus  vraisemblable  le 
cbitfre  484,  qui  semble  avoir  été  celui  d'Eusèbe,  l'absence  de 
monuments  datés  de  quelqu'un  de  ces  règnes  serait  assez  bi~ 

*  V.  Malte-Bniii,  Géogr.  «m'v.,  ëdit.  de  1845,  livre  156.  —Non -seulement 
in  descriptions  du  Delta  en  ee  qui  concerne  le  cours  des  eaux,  Tarlent  des  an- 
ciens au  modernes,  mais  les  anciens  ne  sont  pas  d'accord  entre  eun,  à  (juelques 
siides  de  distance.  —  V.  Lettonne,  NoUt  sor  la  traduction  de  Strabrâ,  t  v, 
page  362.  —  Cf.  Deser.  de  VÉg,,  Descr.  des  principales  ruines  situées  dans  la 
portion  de  Tancien  Delta  comprise  entre  les  branches  de  Rosette  et  de  Damiette. 
p.  3. 

'  £y  ^i  r^  /U99fodet  rj)  îmip  ZtStyvurixou  xsû  ^«irvucOv  vrhftMroç  Z^U  ^9ti  xctc 
vî^TOcxeeî  iriAe«  :v  ZcCcmuru^k  vo/t^  (L.  XTII,  (.  lit,  page4S0  de  l'éd.  de  Leipiick). 

*Pes  trawLus  modernes  sur  l'Egypte  ancienne  (Reoue  det  Deux-Mùndety 
1*  sept  IS&S,  n.  2.) 


iî  RECHERCHES  SUR  LA  ii*  DYNASTIE 

zarre  si  cette  famille  eût  régné  sur  toate  l'Egypte,  et  autori** 
serait  peut-être,  pour  Texpliquer,  des  suppositions  plus  har- 
dies que  celle  dont  j'ai  trouvé  les  fondements  dans  le  récit  de 
Hanétbon.  Sans  doute  l'histoire  n'est  pas  obligée  de  tout 
expliquer ,  surtout  à  une  pareille  distance ,  et  elle  doit 
souvent  s'abstenir;  sans  doute  encore  l'opinion  de  M.  de 
Rougé  ^  y  que  la  facile  invasion  des  Hyk$o$  avait  été  pré- 
cédée, préparée  par  une  époque  d'affaissement  et  de  déca- 
dence, n'a  rien  que  de  vraisemblable.  Je  l'ai  dit  moi-même  il 
n'y  a  qu'un  instant.  Mais  ce  n'est  là  qu'une  appréciation  géné- 
rale, et  l'époque  de  la  1 3*  dynastie,  à  laquelle  tous  les  manuscrits 
donnent  60  rois  et  453  ans,  suffit  assurément  pour  y  placer 
toute  la  décadence  que  peut  demander  la  critique,  n  n'y  a  pas 
si  loin  de  la  mort  d'Auguste  à  celle  d'Honorius  qu'il  n'y  aurait 
de  la  construction  du  labyrinthe  ^  à  la  Qn  de  la  13*  dynastie. 
En  admettant  ces  chiffres,  que  je  suis,  du  reste,  fort  éloigné 
d'adopter  aveuglément  comme  certains  et  précis,  je  conçois  et 
j'admets  l'argument  de  M.  de  Rougé,  répondant  au  savant 
prussien  qui  voulait  placer  l'invasion  sous  le  tromime  roi  de 
cette  famille,  pour  un  motif  que  nous  verrons  ailleurs,  et  qui 
n'entraînerait  pas  aujourd'hui  sa  conviction;  mais  on  peut 
accepter  ici  la  donnée  de  M.  de  Bunsen  sans  le  auivre  dans 
tous  les  détails  de  son  système.  Rien  absolument  ne  nous 
oblige  à  accorder  ne  uf  siècles  ou  136  règnes,  ni  même  des 
chiffres  approchant  de  ceux-là,  à  cet  affaiblissement  progressif 
de  l'Egypte  que  je  ne  prétends  point  contester.  Car,  encore 
une  fois,  comment  croire  que,  durant  des  siècles  entiers, 
TEgypte  ait  unanimement  renoncé  à  l'usage  d'élever  et  de 
dater  des  monuments,  de  creuser  et  de  dater  des  tombeaux, 
tant  pour  les  rois  que  pour  les  personnages  dont  l'histoire  se 
liait  plus  ou  moins  à  celle  des  princes?  Comment»  dans  ce  long 
intervalle,  le  «  peuple  écrivain  par  excellence  »,  comme  l'ap- 
pelle M.  Ampère,  n'aurait-il  transmis  à  la  |)ostérité  le  souvenir 
ni  d'un  règne  paisible,  ni  de  la  répression  d'une  révolte,  ni  de 

I  Ànn.  de  phil.  chril.,  juin  1847  (  t.  xv,  p.  42»,  V  aérie). 

'  M.  de  Roogé,  dans  le  naméro  de  man  1847  des  Annales,  et  M.  R.  Rochelle, 
dans  le  Journal  des  SavanU,  (mai  1S48),  racontent  la  découverte  de  M.  liCp- 
sius  qui  lui  assigne  pour  date,  le  règne  d'Amenemhé  Ul  de  la  12*  dynastie. 


DB  MAlliTHOII.  43 

h  yictoire  d'an  parti  ou  de  Tusurpation  momentanée  d'une 
autre  famille,  ni  d'une. guerre  soutenue  au  dehors.  L'histoire 
de  la  20*  dynastie,  après  Raim$i$  Eyk^m,  n'est  pas  beaucoup 
plus  glorieuse  qu'on  ne  supposerait  ici  celle  de  la  14*;  et  ce- 
pendant cette  histoire,  on  la  refait  ai^ourd'hui  à  l'aide  des 
monoments  ^  Biais,  dira-t-on,  les  Pasteurs  ont  tout  détruit. — 
Non,  ils  ne  l'ont  pas  (ait.  Ils  ne  l'ont  guère  pu  dans  la  Thé- 
baide  supérieure,  où,  comme  tout  le  monde  en  couTient,  les 
princes  nationaux  se  sont  maintenus  ;  ils  l'ont  pu  bien  moins 
encore  dansla  Nubie,oii  ils  n'ont  peu  t-être  jamais  pénétré  ;  taud  is 
quelai2*^etmémela  13*  dynastie',  ontlaissé  dansces  contrées 
des  traces  manifestes  de  leur  puissance.  Que  les  familles  thé- 
haines  qui  luttèrent  a^ec  des  succès  divers  contre  les  conqué- 
rants et  paraissent  leur  avoir  été  quelque  temps  soumises, 
n'aient  rien  fait  pour  les  arts  sur  le  théâtre  même  de  la  guerre, 
on  le  conçoit  fort  bien;  que  les  provinces  nubiques  leur  aient 
échappé  durant  cet  intervalle,  cela  se  conçoit  encore^;  mais 
ces  Mia,  ou  du  moins  le  premier,  ne  peuvent  s'appliquer 
qu'à  l'époque  même  de  l'invasion  étrangère  et  non  aux  siècles 

*  V.  le  Mémoire  la  récemment  à  rinstltnt,  par  M.  de  Bougé,  et  analyié  dans 
la  Bévue  de  fingtruetitm  puMi^tce  du  14  octobre  1S58. 

*  «  La  S*  dynastie,  dit  M.  de  Rongé  {Ann,  de  phiC.  éhriLt  mars  1847)  reTit 
«  fottl  entière  snr  quelques  monuments  qui  ont  échappé  aux  siècles  et  aux  dé- 
>  fBstaUons  des  Pasteurs.  »  V.  pour  les  preuves,  les  dix  avant-dernières  pages 
àa  même  article,  les  pages  431-7  du  même  volume  (numéro  de  Juin]  ;  R.  Ro- 
cbette  (/oiim.  det  $a/o.,  avr.  et  mai  1848);  Revue  arehéàl.,  t.  ti,  article  de 
M.  Prisée  sur  les  antiquités  égyp.  du  mus.  brlt.  (Cf.  Table  de  lamae),  t.  tiii, 
lettre  de  M.  de  Rougé  à  M.  Maury.  La  NoUee  eommaire  sur  le  musée  égypUen 
du  Louvre  permet  de  chercher  dans  notre  propre  musée,  des  monuments,  en- 
core subsistants  à  cette  époque.  G,  1, 3, 3,  4.  —  V.  au$>sl  Hevue  des  Deux-Mon- 
dei,  !«  sept.  18&5,  le  2«  n.  de  l'art,  de  M.  Maury. 

■*  V.  Notice  eommaire,  A,  18, 17;  R,  8, 4, 5;  C.  8, 9,^Remie  urehêoL,  n*  volu- 
me, art  de  M.  de  Rougé.^itfin.  de  phil  diréL,  Juin  1847,  inlt.— Maury,  1.  cité. 

*  n  faillit  y  revenir  en  armes  et  à  plusieurs  reprises,  lorsque  les  Égyptiens 
euent  diaseé  les  pasteurs.  Ce  pays  pourrait  avoir  été  perdu  dès  la  fin  de  la 
la*  dynastie  ;  cependant,  un  motif  de  croire  que  les  rois  Thébalns  ne  l'avaient 
pss  perdu  tout  entier,  c'est  l'hypothèse  très-lngénlense  et  trèe-vraisemblable 
de  M.  Lepsius,  citée  par  M.  Maury  au  même  art.,  n.  2;  et  selon  laquelle  le  re- 
tour de  la  poisMince,  de  la  nationalité,  de  la  civilisation  égyptienne,  refluant 
des  pays  du  haut  Nil,  an  commencement  de  la  >8*  dynasUe,  auraient  fait 
imaj^neraux  Greea  une  prétendue  importation  de  la  cIvlllsaUon  éthiopienne 
dans  rÉgypte  déserte  ou  sauvage,  aux  temps  primltUii. 


ii  REGHERCHI»  8UB  LA  14*  DTNASTIB 

que  Fon  voudrait  introduire  entre  le  règne  des  SewkhoUp  et 
Tarrivée  des  conquérants.  Admettons  autant  de  rois  fainéante 
que  l'on  voudra  :  à  ces  rois  il  faudra  des  maires  do  palais, 
guerriers,  juges,  prêtres  d*Ammon,  n'importe,  mais  qui  ré- 
gnent comme  les  pontifes  thébains  du  13*  ou  du  12*  sië- 
cle,  et  qui,  comme  eux,  feront  sculpter  leurs  noms  et  leurs 
titres.  Beaucoup  de  ces  inscriptions  périront  sans  doute  du- 
rant celte  guerre  d'extermination  que  Hanétkon  nous  laisse 
entrevoir;  mais  quelques  matériaux  des  monuments  ainsi 
ruinés  se  retrouveront  dans  des  constructions  postérieures  et 
des  obélisques,  des  stèles,  des  statues,  des  bases  de  colosses, 
auront  échappé  an  ravage  S  etsurtout  on  retrouvera  les  noms 
des  princes  dans  ces  tableaux  que  les  Hyksoê  B^ont  détruits 
nulle  part,  pas  même  les  tombeaux  des  rois,  pas  même  les 
pyramides,  signalées  assurément  à  leur  attention  et  à  leur  fu- 
reur, s'ils  avaient  voulu  l'exercer  sur  les  monuments  funè- 
bres. El  je  ne  parle  pas  ici  des  grandes  pyramides  de  Giseh, 
dont  «  la  masse  indestructible  »  eût  fatigué  les  efforts  des 
hommes  comme  a  elle  a  fatigué  le  temps  ;  »  je  parie  des  nom- 
breuses pyramides  répandues  autour  de  la  capitale  des  Pas- 
teurs dans  le  voisinage  de  Memphis,  celles  de  Daschour,  de 
Sakkarah  et  tant  d'autres  K  Aussi,  sans  compter  divera  sé- 
pulcres royaux  moins  apparents,  les  demeures  funèbres  des 
particuliers  furent  épargnées,  à  plus  forte  raison,  dans  les  dé- 
vastations des  conquérants;  et,  en  fait,  les  grottes  où  furent 
ensevelis  les  fonctionnaires  ou  sujets  des  diverses  dynasties, 
se  retrouvent  encore  en  assez  grand  nombre,  surtout  dans  les 
montagnes ^,  malgré  les  éboulements,  les  variations  du  ter- 

*  Surtout  les  objets  en  pierre  dnre  et  4%  téOAe  dimension,  eomme  la»  Égyp- 
tiens en  gravaient  sonrent. 

*  V.  sur  les  Re^ierches  du  colonel  Havard  Vyse  dam  les  pyramides,  les  aiU- 
des  du  Journal  du  iWianU^  avril  1841,  mare,  mal,  juin,  Juillet  1844. 

>  V.  la  AeoiM  artMologiquty  u*  volume  [Uitf  de  M.  Pilase),  vi*  vol.  ÀnL  du 
mut.  hrit\  vui*  vol.,  art.  de  M.  de  Rougé; ii*  vd.,  art  deM.  Mariette;  xu*  voi. 
art.  de  M.  de  Bougé;  Joum.  det  «av.,  Janv.  1S4I  ;  têUrt  de  N.  l'Hôte  (Gf  lelfret 
icrius  d^Ëgffptê,  paailai);  Juin  et  aoAt  1848,  février  «t  mare- 1848,  art.  de  M.  R. 
Rocfaette;  ànmàei  d$  piui,  dirét..  Juin  1847*  art.  de  M.  de  Bougé  (  et  surtout 
page  414  du  volume);  /{apport  de  M.  de  Bougé  sur  les  principales  collections 
égyptiennes,  dans  le  Monûeur  dn  7  man  18&0.  Ummê  des  i^SMhJlofMbt,!*'  sept. 
18&S,  art.  deM.  Haury,  n.  3. 


M  MAKÈtBOn.  4tt 

raîD,  les  excavations  postérieures;  pourquoi  doQC  celles  de  ces 
Irais  ou  quatre  sièdes  attraieni-elles  disparu  des  mêmes  lieuxi 
où  Ton  eo  trouve  tant  d'autres,  avec  les  peintures  et  les  ins- 
cripUoDsdont elles  furent  ornées?  Pourquoi  celte  série  s'arréte- 
t-eUe  précisément  à  la  13*  dynastie  pour  ne  reprendre  qu'après 
llnvasion î  L'invasion  elle-même  n'a  eu  lieu  que  bien  long- 
temps après  les  Sevekhotep.  Gomment  les  Egyptiens  auraient- 
ils  renoncé^  en  pleine  sécurité^  en  pleine  paix^  à  sculpter  et  à 
peindre  les  demeures  où  leurs  pères  étaient  allés,  où  enx- 
mémes  devaient  aller  attendre  leur  union  avec  TOsiris  in- 
fernal*? 

On  peut  insister^  Je  le  sais,  et  poser  cette  grave  objection  : 
Ontre  que  les  monuments  du  temps  de  la  13*  dynastie,  si 
longue  pourtant,  au  dire  des  cfaronologistes,  ne  sont  pas  au- 
jourd'hui bien  nombreui;  combien  en  a-t-on  retrouvé  de 
celte  période  réputée  de  six  siècles,  et  que  remplissent  les 
dvoasiies  HéracUcptriiteê?  Je  répondrai  d'abord  que  les  ves- 
tiges de  la  13"  dynastie  ne  sont  pas  très-rares,  surtout  si  l'on 
tient  conripte  de  cette  idée  de  M.  de  Bunsen,  que  l'invasion  a 
dû  avoir  lien  pendant  qu'elle  durait  encore.  Mais  je  n'insiste 
pas  en  ce  moment  sur  ce  point  :  j'y  reviendrai*  quand  je 
ctiereberai  à  produire  des  documents,  soit  pour  déterminer 
la  chronologie  approximative  de  la  14*  dynastie,  soit  pour 
distinguer  d'dle  ce  qui  ne  lui  appartient  pas.  Je  m'arrête 
seulement  ici  sur  la  question  des  Héradéopolites  et  je  dirai 
tout  d'abord  que  je  ne  suis  nullement  disposé  à  reconnaître 
une  durée  de  $ept  iiédês  à  la  période  qui  s^étend  de  Nitocris 
mxAmemmhé.  Sans  Ytarler  des  différineês  énormes  qvt^ottreftti, 
selon  les  divers  abréviateurs,  les  totaux  de  Manéthon  pour  la 
8' dynastie  (Mempbite)  et  la  19*  (HéracléopoUte),  sans  parler 
de  l'omission  totale  des  noms  propres  pour  les  dynasties  7  à  i  1 , 
qui  ne  se  concevrait  pas  chez  Africain  ni  Eusèbe,  s'ils  avaient 
cru  mentionner  là  une  époque  comme  une  autre,  la  série  qui 
correspond  à  cette  période  dans  le  tableau  des  ancêtres  de 
Tboulmès  111,  à  Karnak,  nous  nrtontre  clairement  que  les 
aïeux  des  rois  Enantef,  de  la  fi*  dynastie,  ont  occupé  un  rang 

'  Sur  le  développement  des  arts,  bien  avant  Tinvâsion.  V.  de  Rongé,  Notice 
(oflHMfrv  Ole  (avant-propos),  at  Bfotury,  lieu  cité. 


46  RBGHBRCHI8  SUR    LA  iV  DTffASTIB 

élevé  dans  le  pays,  sans  régner  sur  TEgypte  entière.  Les  nu- 
méros 12, 13, 14, 15, 16  du  côté  gauche  de  la  salle,  qui  repré- 
sentent cette  femille,  comme  on  n'en  peut  douter  aujour- 
d'hui S  sont  tous  dépourvus  de  signes  ZI  [seigneur  des 
deux  régions)  ou  ^  y|^  (rot  de  la  haute  el  de  la  basse  Egypte) 
qui  désignent  habituellement,  et  dans  ce  tableau  même, 
les  monarques  du  royaume  égyptien,  aussi  bien  que  des 

signes  "^  {  (dieu  bienfaUant),  qui  les  y  remplacent  quelque- 
fois, tandis  que  le  1*'  et  le  3'  de  ces  titres  appartiennent  à 
VEnanief  du  n""  il  K 

Or,  une  observation  bien  simple,  implicitement  produite 
par  M.  de  Bougé,  et  résultant  de  sa  critique,  c'est  qu'une  fa- 
mille de  16  rois,  qui  règne  43  ans  (comme  le  portent  tous  les 
extraits)  ne  peut  signifier  qu'une  famille  de  16  princes  en  tout 
qui,  pendant  43  années,  a  possédé  efTectivement  toute  la  mo- 
narchie égyptienne  '.  Cette  observation  nous  met  fort  à  l'aise 
pour  reléguer  au  nord  les  rois  Memphites  de  la  8«  dynastie  et 
surtout  les  Béracléopolites.  De  plus,  les  chiffres  de  Manéthon 
restant  frappés  d'une  suspicion  très-légitime  (  surtout  depuis 
les  travaux  de  M.  Mariette)  chaque  fois  qu'ils  ne  sont  pas  con- 
firmés d'autre  part,  nous  pouvons  tout  à  la  fois  rejeter  les 
siècles  nombreux  accordés  à  ces  dynasties  par  certains  copistes 
et  l'exclure  elle-même  de  la  haute  Egypte,  c'est-à-dire  du  pays 
des  pierres  durée,  des  monuments  durables  de  petite  dimen- 
sion, pour  les  resserrer  dans  les  contrées  du  nord,  sur  les- 
quelles je  reviendrai  en  détail,  et  dans  les  contrées  moyennes 
où  le  roc  calcaire  et  friable  a  offert  à  M.  l'Hôte  tant  d'bypo- 
gées  dans  un  déplorable  état  *.  Ajoutons  enfin  que  le  mythe 

*  V.  M.  de  Rongé  :  ânnàlet  de  philos,  ch/rét.,  man  1S47  (page  171  du  t.  xy, 
8*  série).  Je  snU,  pour  les  nnmérÎM  dee  cartouches  de  Karnak,  les  cUffirea  de 
M.  Prisse  d'AvesneSy  dans  sa  Notice. 

*  Pour  les  Enantef  qui  furent  yérltablement  rots,  V.  Leemans,  UUre  à  Salva- 
Uni,  p.  27-28,  et  la  Revue  archéologique,  yp  Tol.,art.  de  M.  Prisse  d'Avesnes  sur 
les  anUqnltés  du  Musée  britannique;— tiii*  toI,  lettre  de  M.  Leemans,  2*  partie; 
xn«  vol.,  lettre  de  M.  de  Rongé  à  1^  Leemans.—  Notice  tommaire  tur  le  mueée 
égyptien  du  Louvre,  pages  6l-2. 

*V.  M.  deRougé;  Ànn.dephU,  ehrit.,  mars  1847,  pages  174,  175,  177  du 
t.  XV;  et  Bévue  archioL,  xii*  vol. 

*  V.  Lettrée  écritet  d^Egypte,  pages  85,  86,  46, 82-8,  84-&,  86. 


0B  WMÈiBOn.  47 

de  rosîris  infernal,  qui  donne  aux  représentations  funéraires 
taot  d'intérêt  mjtbologique  et  a  pu  donner  tant  d'impor- 
lance  religieuse  à  la  décoration  des  tombeaux  aux  yeux  des 
peuples  de  TEgypte,  ne  paraît  pas  avoir  été  dominant  dans 
ces  contrées,  si  ee  n'est  après,  que  la  11'  et  surtout  les  12*  et 
13*  dynasties  thibaines  eurent  fait  prévaloir  partout  le  culte 
originairement  thébain  d'Osiris  ^ ,  et  que,  par  conséquent , 
les  tombeaux  antérieurs  à  cette  époque  ont  bien  pu  ne  pas 
être  toqjours  préparés  et  décorés  avec  autant  de  soin.  Ceci 
peut  aider  à  l'explication  de  la  lacune  que  l'on  m'objecte* 
raitet  ne  pas  s'appliquer  aussi  bien  à  celle  dont  l'explication 
est  le  but  des  présentes  recherches. 

Uoe  autre  observation  encore  mérite  d'être  présentée  ici  : 
c'est  l'usage  qu'il  est  permis  de  foire  du  texte  d'ErtUoêthéne, 
qoe  le  SynceUe  nous  a  conservé  d'après  A|K>Uodore.  Je  n'ose- 
rais affirraer  sans  doute,  comme  l'a  fait  M.  de  Bunsen,  que  ces 
dix  noms,  qui,  dans  la  liste  d'Ëratosthène,  séparent  Apappos 
d'AmenenihèsI*',c4>rrespondent  presque  rigoureusement  aux 
treize  cartouches  placés  après  celui  d'Apap  (déduction  faite  de 
la  12*  dynastie),  sur  le  côté  gauclie  de  la  salle  de  Karnak;  je 
n'oserais  surtout  me  flatter  d'y  retrouver,  par  le  rapproche- 
meatdes  noms,  des  identités  respectives,  entreprise  hardie  du 
savant  Prussien,  que  M.  R.  Rochette  a  encouragée  de  son  suf- 
frage %  mais  qu'il  me  parait  impossible  de  soutenir  devant  la 
critique  de  M.  de  Rougé  ^.  Cependant,  sans  admettre  ce  que  la 
UMi  de  Karnak  elle-même  semble  contredire,  que  le  critique 
d'Alexandrie  se  soit  astreint  à  suivre  la  lignée  des  princes  de 
Thèbes,  je  crois  que  les  résultats  des  études  auxquelles  il  s'était 
livré  sur  les  antiquités  égyptiennes  méritent  d'être  pris  en 
très-sérieuse  considération,  même  au  point  de  vue  chronolo- 
gique. Je  crois  en  effet  qu'Eratosthène,  qui  n'avait  pas  comme 
Doos  les  collections  gravées  des  monuments  égyptiens  pour 

'Cf.  Maary,  Uecuê  dêi  Devu^Mondei,  \"  sept.  185S,  n.  8  Init.  et  Ad,  Schmldt, 
tHe(friêihitchtn  Papurug  urkunden  der  Ktmiglichm,  bibliotek  zu  Berlin»  pa- 
let &7-0.  Cependant,  M.  Maury  nous  apprend  (ibid.)  que  M.  Mariette  a  décou- 
vert, près  du  grand  sphinx,  les  vesUges  d'un  temple,  datant  de  la  4*  dynasUe, 
et  que  le  eritique  attribue  à  Osiris. 

'  /oiim.  des  sav.,  mars  1848. 

*  iiui.  dêphil.  eMt.,  mars  1847. 


48  HBGDBBGHB8  SUR  LA  14*  DYNASTIE  DE  MANÈTHON. 

contrôter  sed  recherches  et  lui  servir  de  pièces  jastiflcatives^ 
mais  qui  connaissait  les  livres  historiques  des  anciens  Egyp- 
tiens et  qui  en  possédait  la  langue  S  a  fait  dans  un  ouvrage 
de  chronologie  autre  chose  qu'un  choix  des  princes  les  plus 
fameux  à  son  avis.  Cette  opinion^  adoptée  de  nos  jours  par 
deux  savants  archéologues  français,  ne  me  parait  millement 
démontrée,  et  il  faudrait,  à  mon  avis,  des  preuves  positives 
pour  la  faire  admettre.  D'un  autre  côté,  après  avoir  étudié 
attentivement  la  critique  que  M.  de  Rougé  a  faite  du  système 
de  M.  de  Bunsen,  il  n'est  plus  possible  de  croire,  avec  ce  der^ 
nier,  que  les  omissions  d'Eratosthène  doivent  être  acceptées 
comme  les  preuves  presque  inhillibl^s  de  dynasties  ou  de 
règnes  simultanés.  11  est  aujourd'hui  certain  qu'il  a  eu  tort 
d'omettre  entièrement  la  2*  et  la  5«  dynastie,  et  il  faut  recon- 
naître qu'ailleurs  encore  il  a  fait  des  coupures  non  justifiées 
par  la  science  (telles  que  dans  la  4*  et  la  iV).  Mais  enfin  il  a 
eu  l'intention  de  produire  un  système  de  chronologie  :  s'il 
s'est  trompé  quelquefois,  faute  de  connaître  des  inscriptions 
que  nous  possédons  aujourd'hui,  ne  peut-il  pas  nous  éclairer 
aussi  par  les  vérités  qu'il  a  recueillies  dans  des  documents  au- 
jourd'hui perdus?  Quand  donc  je  le  vois  réduire  à  huit  règnes 
l'espace  compris  entre  Nitocris  et  Amenemhès  I**,  je  me  garde 
bien  d'affirmer  que  huit  générations  ont  rempli  tout  cet  inter- 
valle; mais,  quand  je  n'aurais  que  ce  motif,  je  me  sentirais 
une  répugnance  presque  invincible  à  lui  attribuer  sept  $iiele$y 
sur  la  foi  de  copistes  dont  les  erreurs  sont  aujourd'hui  si 
abondamment  prouvées  et  d'extraits  presque  inintelligibles  à 
force  de  brièveté. 

C'en  est  assez  sur  cet  allument  d'analogie,  mais  cette 
digression  m'aura  été  doublement  utile,  si  j'ai  pu  faire  accep- 
ter la  fin  de  non-recevoir  que  j'oppose  à  l'objection  et  persua- 
der au  lecteur  d'entrer  dans  ma  pensée  sur  les  secours  que 
peut  nous  offrir  le  témoignage  d'Eralosthène.  Nous  le  retrou- 
verons en  effet,  lui  et  Tusage  que  M.  de  Bunsen  en  a  bit  dans 
une  discussion  qui  touchera  de  plus  près  encore  au  sujet  que 
j 'ai  entrepris  d'examiner.  p^lix  Robiou, 

Professeur  d'Histoire  à  Napoléon- Vendée,  Docteur  te-lettres. 
*  Y.  le  Syncelle,  cité  par  M.  Brtinet  de  Preale. 


OiCIIBfS  OU  GONCILB  BB  FÉRIGOBUX.  49 


9rtl|0b0ite  rat^lûiiir. 


ACTES  ET  DÉCRETS  DU  CONCILE  DE  PÉRIGUEUX, 

TEHU.LE    3    AOUT    i856, 

Tr^ttiint  #e«  nmtiAre*  plttlosepMqiieii  et  de  1» 


Nous  avons  teit  connaître  »  dans  notre  dernier  cahier,  le 
chapitre  où  le  Concile  a  donné  une  explication  de  la  3*  pro^H)- 
silion  sigoée  parle  directeur  desÀnnakê,  et  que  les  fausses  in- 
terprétations  imaginées  par  les  Rationalistes  et  lesSemi-ratio- 
nalistes,  avaient,  au  jugement  des  Pères  du  concile,  rendue 
nécessaire.  Nous  allons  maintenant  extraire  du  même  Concile 
tout  ce  qui  concerne  les  matières  philosophiques.  Nos  lec- 
teurs reconnaîtront  aisément  combien  ces  décisions  sont  con- 
formes à  tout  ce  qui  a  été  soutenu  par  les  Annales  de  philoso- 
phie. Dans  tous  les  cas,  et  quand  même  nous  augurerions  trop 
bien  des  doctrines  des  Ànnaks^  nos  lecteurs  seraient  assurés 
de  n^re  pas  trompés  par  nous,  puisqu'ils  ont  sous  les  yeux 
tes  textes  mêmes  du  Concile ,  approuvés  par  le  Saint-Siège. 
C'est  ainsi,  au  reste,  que  noud  en  avons  toujours  usé. 

Nos  adversaires,  nous  pouvons  le  dire,  se  sont  bien  gardés 
de  suivre  la  même  méthode ,  comme  nous  Tavons  déjà  fait 
olxerver  pour  le  célèbre  concile  d'Amitm,  où  sont  posées  et 
décidées  la  plupart  des  questions  philosophiques  agitées  dans 
ces  derniers  temps.  Les  Semi-rationalistes  n'ont  pas  même 
fait  oonnattre  à  leurs  lecteurs  les  textes  des  décrets  approuvés 
par  Rome.  Noos  ne  croyons  pas  qu'il  existe  un  seul  cours  de 
pUhiophie  imprimé ,  qui  en  fasse  mention.  On  ne  les  a  pas 
allégués  une  seule  fois,  que  nous  sachions,  dans  les  contro- 
versesj  et  c*est  ainsi  que  les  vieux  errements  se  perpétuent. 

On  ne  pourra  pas  faire  le  même  reproche  aux  Annales,  et 
c'est  pour  cela  que  nous  allons  consigner  ici  tous  les  décrets 

*  Voir  t.  ITID,  p.  405. 

>  Voir  ces  décrvts  dans  notre  t.  nii,  p.  7,  S&  et  4S3  (4*  aérto}. 


50  DÉCRETS  DU  CONCILE  DE  PÉRIGUEUX, 

qui  ont  rapport  à  la  philosophie  el  à  renseignement  en  géné- 
ral. On  pourra  facilement  en  faire  la  comparaison  avec  les 
principes  soutenus  par  les  Annales. 

Le  concile  de  Périgueux^  convoqué  par  lettre  pastorale  de 
S.  E.  le  cardinal  Donnet^  archevêque  de  Bordeaux^  du  30  mai 
1856,  fut  ouvert  le  3  août  suivant  et  clos  le  iO  du  même  mois. 
S.  E.  le  cardinal  le  soumit  à  la  révision  du  Sainl-Siége  le  3  no- 
vembre. Sa  Sainteté  Pie  IX  répondit ,  le  27  du  même  mois , 
que  les  décrets  envoyés  avaient  été  remis  à  la  congrégation 
du  concile.  Mais  ce  ne  fut  que  le  98  janvier  1858,  par  consé- 
quent plus  d'un  an  après,  que  les  décrets  revinrent  approu- 
vés, avec  quelques  corrections  désignées  par  ces  paroles  : 

«  Peu  de  choses  ont  été  annotées  dans  les  actes  de  ce  con- 
D  cile,  et  vous  les  trouverez  sur  la  page  jointe  à  cette  lettre,  m 

Enfin  il  fut  promulgué  par  S.  E.  le  cardinal  président,  par 
lettre  du  15  mars  1858. 

Voici  maintenant  la  traduction  et  le  texte  des  décrets  qui 
ont  rapport  à  renseignement. 

TITRE  I.  —  De  !•  fei  et  de  1»  doctrlMe  de  TE^ltae. 

Ghap.  I.  —  Du  dogme  de  l'immaculie  Conception  de  la  B.  Vierge 

Marie. 

Chap.  h.  —  De  Vallocution  prononcée  par  le  Souverain-PotUife 

atix  Evêques  assemblée  à  Rome. 

Le  concile  dédare  <iue  c'est  pour  censorer  les  erreurs  signalées  dans  cette 
allocution,  qu'il  s'est  assemUé  et  qu'il  a  réd\gé  ses  décrets.  Nous  avons  publié 
cette  aUoaUion  dans  notre  tome  x,  p.  47S,  et  nous  y  avons  noté  les  divers  pas- 
sages dirigés  contre  le  ratûmalisme.  —  Les  Pères  notent  aussi  qu'ils  ont  eu  sous 
les  yeux  les  4  ^propotitions  du  1 1  Juin  1865. 

Chap.  lll.  —  Du  RationaUeme  de  quelques  livres  récmU  au  ré- 
cemment réédités. 

On  voit  combien  cette  matière  est  Importante»  aussi  le  concile  s'expiime  ainsi  : 

1.  Ayant  présents  devant  nos  yeux  les  avertissements  les 
plus  récents  de  N.  S.  P.  Pie  IX,  soit  à  tous  les  évéques,  soit  aux 
évéques  d'Autriche  S  il  nous  a  paru  que  nous  devions  faire 

I  SS.  Patris  Nostri  Pii  PP.  IX  monita  recentisslma,  sive  ad  omnes  Episoopos 
sive  ad  ÀUitriaeos  Antistitei,  iterùm  iterùmque  meditantibus,  nobia  visum  est 

'  Toutes  ces  lettres  apostoliques  ont  été  publiées  dans  les  âmmIu, 


00MPABAI80N  ATBG  LB3  ANHAU».  Si 

Ions  nos  etTorts,  pour  éloigner  les  embûches  et  briser  les  traits 
de  rennemi  le  plus  acharné  de  TEglise,  le  Raiùmalisme.  Les 
arliflces  et  les  formes  de  cette  guerre  impie  sont  très-diverses. 
Les  ims  dressent  leurs  attaques  dans  les  revuei  ou  les  jour- 
wmx  quotidimê,  les  autres  empruntent  leurs  armes  aux  mo- 
oomeots  de  lliisloire.  Mais  parmi  les  ennemis  de  TEglise, 
œai-Ià  lui  font  la  plus  pernicieuse  de  toutes  les  guerres,  qui, 
parés  du  manteau  de  la  Philosophie,  se  composant  un  visage 
bénin  et  n'employant  qu'un  langage  poli,  affichent  un  cer- 
tain xèle  pour  la  cause  de  Dieu  et  un  grand  dévouement  pour 
celle  des  hommes,  et  cachent  sous  des  fleurs  leurs  discours 
pleins  de  poisons.  Ces  hommes  ont  entrepris  de  nous  imi)or- 
ter  une  religion  qu'ils  appellent  purement  naturelle,  suppri- 
mant frauduleusement  toute  mention  de  la  religion  rivélie, 
ou  la  condamnant  ouvertement  à  céder  place  à  la  seule  phi- 
losophie. A  les  entendre,  il  est  toute  une  classe  d'esprits 
nombreux  et  distingués  pour  qui  le  divorce  avec  la  foi  est 
devenu  tellement  nécessaire,  qu'ils  sont  obligés  de  mettre 
de  côté  toute  religion  positive,  et  de  se  confier  à  la  direction 
dekuneule  raison;  d'autre  part,  il  est  une  philosophie,  uni- 
quement composée  de  doctrines  humaines  et  fondée  sur  la 
seuk  raison ,  qui  offre  un  asile  et  un  refuge  tout  à  fait  sûrs  à 
cette  trempe  d'esprits  ainsi  aSèctés  ou  découragés,  et  qui,  les 
conduisant  au  port  aussi  efficacement  que  s'ils  avaient  fait  la 

nihU  ooD  moUendiun  ut  hosUs  in  Ecclûslam  InfensUftiml ,  Mmpè  rationalûmi, 
amoTcaDtnr  ioaldis,  tela  Infringantar.  At  belli  huJuB  impii  artes  varis,  diversa 
(ides.  Alii  quippè  in  tabellU  publlcis  aut  diarlla  quotidlanis  aciem  ins* 
truant  Alii  tela  petunt  ex  historiœ  monnmentis  malè  récusa.  Alli  de- 
mùm  loDgè  exIUoeius  bellum  intentant,  qui  philosophis  obtecti  palllo,  mitiores 
TDltD^  linguâ  cultiores,  nonnullam  in  DeurHf  pennultamque  tn  hominei 
pietatem  pns  se  ferunt,  quorum  seimo  sub  flore  serpit,  spàrgilque  venena. 
Hi  oamquè  nobia  invehunt  religionem  quam  dlierunt  merè  naturaïem,  eo  ni- 
micim  sanan  ut  omnem  revelatam  cœlitùs  religionem  aut  fraude  pnetermit- 
tant  occulta,  aut  apertè  soll  philosophisB  locum  cedere  jubeant. 

Jàm  enim  ease  Yolunt  animes  numéro  non  pancos,  neque  eosdem  ingenio,  lit- 
teris,  cooditlooe  minus  pnestantes,  quibus  necessarium  intercedit  cum  flde  di- 
Tortium,  ità  ut,  poethid>ità  demùm  quàvis  religione  pontivA,  unius  raUonis 
magistarlo  aese  addicere  cogantur;  aUundé  ver6  non  déesse  philoaophiam 
dodrinas  merè  humanas  soliqw  innitsas  raiioni  proponentem,  qus  hu- 
jQsmodi  animi9  sive  desperatis,  site  peculiari  pneditis  Indole,  tutum 
praeb«t  aaylum  portûaque  refugium,  in  quo  perindè  ac  si  in  Eooletfl»  navi  iter 


5Î  DÈCRBTfi  DU  CONCILE  DE  PÈBIGCJEUX^ 

traversée  dans  le  navire  de  TEglise,  leur  procurera  la  tran- 
quillité de  rame  dans  la  vie  présente^  et  la  paix  avec  Dieu 
dans  la  vie  future. 

2.  Mais  proférer  une  telle  doctrine  dans  la  pleine  lumière 
de  l'Evangile,  qu'est-ce  autre  ctiose  que  ramener  sur  la  terre 
la  nuit  de  VinfidilUi,^  laquelle,  au  témoignage  du  Docteur  an- 
»  gélique,  est  le  comble  de  la  perversité  morale  '.  »  £n  effet, 
puisqu'il  est  certain  que  Dieu  veut  que  tous  les  hommes  soient 
sauvés,  et  qu'ils  arrivent  à  la  connaissance  de  la  vérité,  c'est- 
à-dire  à  la  connaissance  de  Jésus^Christ,  tous  ceux-là  se  reti- 
rent de  Dieu  S  et  de  la  vérité  et  du  salut,  qui  ne  veulent  pas 
connaître  Jésus-Ctirist  et  croire  en  lui.  Car,  i7  exiite  un  $eul 
midiaiiur  de  Dieu  et  deê  hcmme$^  le  ChriU  Jiiue  ^  ;etU  n'y  a  de 
icdui  en  atÂCun  auire,  car  H  n'est  pas  eam  le  ciel  d'autre  nom 
donné  aux  hommee  par  lequel  nota  pui$$ions  être  sauvés  ^.  C'est 
pourquoi  le  Christ  lui-même  a  prononcé  cette  sentence:  Celui 
qui  n'est  pas  avec  moi  est  contre  moi  ;  et  celui  qui  ne  recueille  pas 
aœc  mot,  dissipe  ^;  et,  lorsqu'il  envoie  ses  Apôtres  pour  prê- 
cher l'Evangile  :  Celui  qui  ne  croira  pas ,  leur  dit-il ,  sera 
damné  ^.  C'est  de  ces  docteurs  de  mensonge  que  le  disciple  de 
rameur  disait  avec  douleur  iliya  déjà  plusieurs  Anteehrists.., 

feclBsent,  tranquIUitatem  in  pnesentl,  1016  et  in  œvo  (taturo  sint  pacem  cnxn  Deo 
reperturi. 

2.  Verùm  luec  in  plana  EvaoEolii  Ince  proferre  non  altud  est  ae  noetem  t»^- 
delitatis  redMcere,  «  quA  nibil,  teste  angelioo  Doctore,  in  pervenitate  morum 
perversiua  *  ».  Cùm  enim  c«rtô  constet  Deum  omnes  homlnes  velle  salvos  Qeri 
et  ad  agnitionem  verltatis  venlre*,  id  est,  Jesn-ChrIsU,  quotquot  snnt  qui 
Jesum  Christum  cognoscere  et  ipsi  credere  nolunt,  ipsi  a  Deo  et  veritate  et  sa- 
inte recednnt.  Nam  unus  est  et  mediator  Veiet  hominum  homo  Chrittui  Jésus*, 
et  non  est  m  alio  aliquo  salus,  net  enim  al%%Ld  nomen  est  suh  cœlo  datum  homi- 
nibta,  in  quo  opporteat  nos  salvos  fieri  *.  Ideôque  ipse  Christus  proniilitiat  : 
qui  non  est  mecum,  contra  me  est;  et  qui  non  colligit  mecum  dispergit  *  :  et 
dùm  Aposlolosad  prsdicandum  evangelium  mittlt,  qui...  non  erediderit,  inquit, 
condemnabitur  *.  De  iUis  profect6  dolens  aiebat  dilectionis  Apostolus  :  «  Et  nunc 
antiduisti  multifacti  sunt...  Hic  est  antichristus  qui  negat  Patrem  et  Fitium. 

*  S.  Thom.,  2,  2,  q.  10,  art.  8. 
»  1  Tlm.,  Il»  4. 

*  I  Tim.,  II,  5. 

*  Àct.,  nr,  12. 
^  Lac,  11,  23. 

*  Haro,  m,  16. 


COMPARAISON  ATEC  LES  ANNALES.  53 

Cdui-là  est  un  anUchrist  qui  nie  le  Père  et  le  Fils.  Quiconque  nie 
k  Fils,  n'a  plus  avec  lui  le  Pire  ;  quiconque  confesse  le  FilSj  pos- 
sède aussi  le  Père  K  Et  ailleurs^  saint  Jean  le  précurseur  a  dit  : 
Cdm  qui  esi  incrédule  au  Fils,  ne  verra  point  la  vie;  mais  la 
colire  de  Dieu  demeure  sur  lui  ^.  La'  doctrine  de  ces  hommes 
est  donc  une  doctrine  impie  ^.  » 

3.  Outre  que  cette  prétention  est  impie^  elle  est  très-vaine. 
Car  tandis  que  ces  hommes,  par  une  fraude  indigne,  omet- 
tent et  suppriment  Jésus-Christ,  tandis  qu'ils  l'étouffent  en 
quelque  sorte  dans  leur  perfide  silence  et  a  retiennent  la  vérité 
»  de  Dieu  dans  l'injustice  ^,  »  l'œil  le  moins  exercé  ne  tarde 
pas  à  reconnaître  que  la  Philosophie  qu'ils  produisent  devant 
nous  est  sottement  habillée  de  lambeaux  çà  et  là  détachés  de 
TEfangile .  A  la  vérité,  si,  avant  les  jours  de  Notre  Seigneur 
Jisus-Christ,  nous  eussions  entendu  ces  mêmes  hommes  s'ex- 
primer si  convenablement  et  si  affirmativement  sur  le  Dieu 
créateur^  sur  son  souverain  domaine  et  sa  providence,  sur 
rimmortalité  de  l'âme  et  sur  ses  devoirs,  peutrêtre  eùt*il  fallu 
les  admirer  comme  des  génies  supérieurs  aux  Platon  et  aux 
CicéroD.  Mais  voici  que  ce  qu'ils  nous  offi*ent  pompeusement 
comme  le  produit  laborieux  de  leur  Raison,  c'est  à  TEglise  qu'ils 
font  dirobéy  et  tout  leur  mérite  consiste  à  nous  le  rendre 
fraudé  et  mutilé;  ce  qu'ils  nous  donnent  pour  du  pur  philo- 

Omnù  ^t  negat  Filium,  nec  Patrem  habet  :  qui  confUetur  Filium,  et  Patrem 
Met  '.»  Et  alibi  apud  eoindem  Joannem  :  «  Qui...  increduhu  est  FUio,  non 
cûMnl  titami  sed  ira  Dei  manet  super  eum  ^  » 

3.  Neque  impium  illud  tantommodè,  sed  vanissimum  est.  Dùm  enim  Chnslum 
indifgnd  fraude  otniUMsU,  dùm  iliam  suo  malè  prémuni  silentio,  et  veritatem 
Dti  «R  injusiitid  detinent  S  philosopliiam  nobis  inducunt  corrosis  hinc  indè  ab 
Evangelio  spoliis  inepte  vestitam.  At  enim,  si  antè  Christum  eosdem  tùm  de 
Deo  renun  omnium  creatore,  deque  suprême  dominio  ac  provido  numiiie>  tùm 
de  ijoinortaU  anima  ejusque  offlciis,  tàm  alta  dicere  et  uàquè  adeo  aflirmare 
andiisiemus,  forsitan  illos  ut  Piatone  et  TuUio  pisetanUorea  suspicere  oppor- 
tniseet  Ecce  autemquœ  isti  tanquamtMt  ratione  quœsita  venditcmt,  ab  Eccle- 

*  Noan.,  u,  IS,  22,  23. 
'  Jean.,  m,  d6. 

*  La  traduction  des  paragraphes  2,3  et  4  est  celle  de  Mgr  Pie,  2*  instr,  synod,; 
p.  61  et  25. 

*  Mam.,  i,  16. 

IV  SÉRIB.  TOME  M.  —  NM09  ;  1859  (58«  voL  de  la  coll.)     4 


54  vÈaxn  DU  ooflciu  ni  pteiGUiox^ 

sophiqae,  n'est  autre  chose  que  du  Chri$eam$me  iramqiU  U 
altéra.  N'est-ce  pas  de  ces  plagiaires  que  Tertullieo  disait:!  Quel 
est  celui  de  leurs  poètes,  celui  de  leurs  sophistes,  qui  n'ait 
puisé  dans  nos  prophètes  1  Cest  à  ces  sources  sacrées  que  leurs 
philosophes  ont  étanché  la  soif  de  leur  génie-  Et  parce  qu'ils 
ont  usurpé  quelque  chose  de  ce  qui  nous  appartient,  à  cause 
décela  on  établit  une  comparaison  entre  eux  et  nous!...  Or, 
dans  l'effort  que  font  ces  hommes,  uniquement  avides  de  gloire 
et  d'éloquence,  pour  atteindre  jusqu'à  Fétévation  de  nos  dog- 
mes, s'ils  rencontrent  dans  les  pages  divines  quelque  chose 
qui  puisse  servir  à  leurs  vues,  ils  l'en  extraient  et  ils  raccom- 
modent à  leurs  vains  caprices,  sans  se  faire  aucun  scrupule 
de  l'altérer;  ils  corrompent  ce  que  nous  leur  othrons  de  certain 
par  le  mélange  des  doctrines  les  plus  incertaines ...  Au  reste, 
conUnue  Terlullien,  il  ne  «aut  pas  s'étonner  que  les  philo- 
sophes anciens  aient  défiguré  de  la  sorte  le  Vieux  Tesfaunent, 
puisque  certains  hommes  qui  sont  nés  de  leur  race  viennent 
prendre  encore  chaque  jour  leurs  armes  dans  l'arsenal  plus 
récent  du  Christianisme  ;  ils  détournent  arbitrairement  nos 
Evangiles  dms  U  ansd^  leurs  optnûms  phUosopkiquei;  et,  par 
de  sacrilèges  découpures,  d'un  seul  chemin  droit  ils  ont  faiit 
mille  sentiers  obliques  et  un  labyrinthe  inexbicable  K  » 

»  4.  Que  ceux  donc  qui  veulent  introduire  un  Ckràfùimffiia 
sioicim,  plaUmiàm  et  dialecticien,  examinent  s'ils  ne  sont  pas 
opposés  à  la  Raison  même,  qu'ils  proclament  leur  seul  guide. 
Car  le  commencement  de  la  sagesse  humaine  consiste  en  ce 
que  ne  présumant  pas  d'elle-même  et  connaissant  ses  forces, 
elle  avoue  d'abord  que  la  raison  est  tout  à  fait  incapable  de 

tiâ  snflhnU  sont,  Imè  nec  slneen  ncc  Integra  redduot  «  SI  qnid  enta,  nt 

•  ait  de  cjusmodl  phiiosophis  Tertulliam»,  st  qnid  In  sanctls  ofTenderant  scrip- 
.  tis,  gloriaî  soUas  et  clogoenUa  ttbidinosi,  exindè  legestam  pro  Imtitnto  cu- 
»  riosiUtis  ad  propria  Tertiml ,  affecUnt  yerltatcm  et  affeetando  corrumpnnt  • . 
de  certis  incerU  pnejndicant.  Tara  filsis  Immlsecnt,  «  noetram  banc  parataram 
>  ad  philosophicad  sententias  adolteraTerunt,  et  de  unà  via  obUipu»  moltos  et 

•  ineitricabiles  tramites  sciderunt  *.  « 

4.  Yiderint  igitur  qui  Stoicum  et  Platonicum  et  Dialecticum  ChrisUanl»- 
mum  proferunt,  an  non  tpn  roiiont,  quam  solam  ducem  Tolunt,  advcrsentnr? 
IniUum  qaif^  humans  gapienUs  est  ut,  sUii  non  prvsomens  nec  sul  Inscià 

•  ipoJ.,  4e,  47.— Mgr  Pie  a,  comme  on  volt,  étendu  la  citation  de  Tertnllien 


COMPARAISON  ATEG  LES  ANNALKI.  S5 

connaître  les  secrets  intimes  de  Dieu  et  ses  volontés  libres,  et 
(fa'ainsi  elle  ne  sauraitaccomplirles  devoirs  qui  en  découlent. 
Le  meilleur  usage  et  le  vrai  progrès  de  la  Haison  est  de  con- 
naître jusqu'où  elle  s'étend ,  et  de  s'arrêter  là  où  nécessaire- 
ment elle  est  en  défaut.  En  effet,  la  fin  de  toute  Philosophie  en 
vsage  parmi  les  chrétiens  ne  peut  être  autre,  si  ce  n*est  de 
conduire^  par  Fétude  multiple  de  Dieu,  deThomme  et  du 
monde,  au  Christ  par  une  voie  continue,  c'est-à-dire  à  celui 
qui  est  fa  fndei  siècles,  et  de  toutes  les  choses  de  ce  monde. 
Cest  contre  la  sagesse  de  ces  sages  que  saint  Paul  a  dit  :  a  Pre- 
B  nezgarde  que  quelqu'un  ne  vous  trompe  parla  Philosophie 
»  et  ses  vaines  subtilités  selon  la  tradition  des  hommes,  se- 

>  Ion  les  éléments  du  monde,  et  non  selon  le  Christ  *.  d  C'est 
ce  qu'enseigne  aussi  le  grand  évêque  et  philosophe  d'Hip- 
pone^  quand  il  dit  :  «  Nous  devons  regarder  en  général,  comme 
»  les  ennemis  de  l'ordre  qui  a  été  établi  par  Jésus-Christ,  et 
»  par  Jésu»-Christ  crucifié,  ceux  qui  soutiennent  (|u'il  ne  faut 
V  pas  croire  les  choses  que  nous  ne  voyons  pas,  et  promettent 
»  une  science  certaine,  comme  font  ceux  qui,  dans  la  super- 
■  stition  des  Gentils,  sont  appelés  Philosophes.  Non  que  lapro- 
»  messe  de  la  science  soit  à  blâmer,  mais  parce  qu'ils  croient 
i  pouvoir  négliger  le  degré  si  salutaire  et  si  nécessaire  de  la 

>  toi,  par  lequel  il  est  nécessaire  de  monter  pour  arriver  à 

statlm  pwflteatar  ntionem  ad  intfmlora  Uei  arcana  liberasqne  ejus  YOlnnta- 
tes,  etexlndè  obYenienUa  bomini  munia,  cognoscenda  et  implenda  tmparem 
cm  proTsûs*  Tùm  optimas  est  ratlonis  usus  ac  progresgus,  nosse  quôusque  ea 
pertbigat,  et,  ubl  necesse  est  ipsa  deflciat,  siatere.  Finis  demùm  cujuslibet  phl- 
loioplds  iDter  christianos  Instituts  alias  esse  non  potest,  nisi  cùm  ei  multiplie! 
de  Deo,  de  homine,  de  mundo  consideratlone,  ad  Ghristum  perpetuo  tramlte 
deduclt,  ad  eom  nimirùm  qui  finit  etl  tœculorum,  et  sœcularium  utique  rerum 
uniTersamm.  Centra  istorum  verô  saplentiam  Paulus  :  Videte  ne  </iit>  vot  ded- 
piaf  per  philosùphiam  et  inanem  fallaciam,  teeundûm  traditionem  hominum, 
ieeundùm  elementa  mundi  et  non  secundùm  ChritiumK  Succurrit  quoque  sum- 
mas  Ule  Hipponensium  magister  et  philosophus  :  t  Inlmlcos,  ait,  huic  dispeosa- 

>  tlool  quse  facta  est  per  Jesum  Christum  et  hune  cruclûxum,  generalUer  ac- 

>  dpere  debemus  omnes,  qui  vêtant  credere  ineognita  et  certam  scientiam  pol- 

•  licentur,  sicut  faclunt  hœreUci  universi  et  illl  qui  in  superttitime  gentiiium 

•  philosophi  nominantur.  Non  qu6d  sclentice  pollicitatio  reprehendenda  ait  ; 

•  8ed  quod  gradum  8alul)errimum  et  necessarium  Ûdel  negligendum  putant,  per 

•  ^m  in  aUqaid  certuoij  qnod  esse  nisi  eternum  non  potest^  opportet  aicen- 

*Coloff.,ii,  8. 


S6  DÉGRVfS  Dl}  CONCILE  DB  PÉRIGUECX^ 

»  quelque  chose  de  certain,  et  qui  ne  peut  être  qu'élerael.  On 
»  voit  par  là  qu'ils  n'ont  pas  même  celte  science,  qu'ils  pro- 
»  mettent,  après  avoir  méprisé  la  foi,  puisqu'ils  ignorent  ce 
»  degré  si  utile  et  si  nécessaire  de  la  science  même  »  !  » 

»  5.  Cepenclant  nous  ne  voulons  pas  que  des  choses  si  di- 
verses par  elles-mêmes  soient  confusément  mêlées,  de  ma- 
nière qu'il  ne  faut  pas  que  les  Philosophes  fassent  invasion 
dans  les  matières  philosophiques ,  ou  que  les  Théologiens 
chassent  sans  raison  les  philosophes  des  sciences  qui  leur  ap- 
partiennent. Car  tout  le  monde  sait  que  l'une  et  l'autre  science, 
théologie  et  philosophie,  diffèrent  l'une  de  l'autre,  comme  la 
Raison  diffère  de  la  Foi,  la  grâce  de  la  nature.  U  ne  faut  pas 
trouver  étonnant,  non  plus  que  blâmer,  que  dans  les  sciences 
humaines,  les  hommes,  sans  le  secours  direct  de  la  doctrine 
révélée,  puissent  développer  un  grand  nombre  de  choses.  Mais 
élever  un  système  universel  de  Philosophie,  comme  existant 
par  sa  propre  force,  de  telle  manière  qu'il  n'ait  aucune  rela- 
tion avec  Tordre  surnaturel,  qu'il  ne  soit  [>as  même  un  ache- 
minement vers  les  doctrines  plus  hautes  d'une  religion  divine, 
qu'il  ne  laisse  pas  même  soupçonner  que  Dieu  a  pu  converser 
avec  les  hommes,  et  que  réellement  le  Verbe  a  habité  parmi 
nous,qu'il  s'est  fait  chair,  et  que  nous  avons  vu  sa  gloire,  plein 
de  grâce  et  de  vérité  1  ce  procédé,  quel  qu'il  soit,  non-seule* 
ment  n'est  pas  chrétien,  mais  n'est  pas  même  philosophique, 

»  dl.  Hlnc  eos  apparet  nec  ipsam  scientlam  habere,  quam  contempla  flde  poUi- 
»  cenlur,  quia  tàm  ulllem  ac  necessarium  graduai  ejus  ignorant  >.  • 

6.  Nolumus  intcreà  res  per  se  di versas  tumultuariô  commisceri,  ut  nec  theo- 
logiœ  partes  philosophi  lemerè  invadant,  nec  philosophos  ex  ipsorum  finibus 
theologia  immerlto  jure  exlerminet.  Utramque  enim  scientiam,  thcologicam 
nempè  et  philosophicam,  ab  allerulrà  differre,  ut  à  flde  rationem ,  graUam  à 
natura,  omnibus  In  aperto  est.  Multa  in  scienliis  humanis  sine  revelalae  doclrl- 
nœ  dlrecto  subsidio  ab  hominibus  evolvi  non  mirandum  profeclô,  sed  nec  im- 
probandum.  Instrui  verô  unxvers^e  philosophise  systema,  quod  ità  suaptè  mole 
stet,  ut  nuUum  jàm  habeat  cum  ordine  supernatnrali  commercium,  ut  nuUà 
omninô  indaglne  ducat  ad  subllmiorem  reiigionis  divin»  sapientiam,  ut  ne  «ut- 
pieart  quldem  patiatur  Deum  potuisse  inter  homines  conversari,  et  re  omninù 
Tcrâ  nobiscum  habitavisae  Vcrbum,  quod  caro  factum  est,  et  vidimus  siorlam 
^08,  plénum  gratiœ  et  verltaUs  »,  illud  quodeumque  est,  nedum  chriaUanum^ 

»  JftMirr.  *•  putl  mi,  n.  6,  t  iv,  p.  J 1 1,  édlt.  Migne- 
>Joui.,  1, 14. 


GOMPABAISON  AVEC  LES  ANNALES.  57 

parce  qa'il  n'est  pas  conforme  à  la  Raison  même  naturelle  de 
rbomme.  Car  saint  Thomas  dit  excellemment  :  a  La  foi^  il  est 
»  vrai^  n'est  pas  un  apanage  de  la  nature  humaine;  mais  il 

•  est  dans  la  sature  humaine  que  Tâme  de  Thomme  ne  ré- 

•  pogne  pas  à  l'instinct  intérieur,  et  à  la  prédication  exté- 
>  rieure  de  la  vérité;  c'est  pourquoi^  sous  ce  rapporl^  Tinfidé- 

•  lité  est  contre  naturel  »  C'est  au  reste  ce  que  TertuUien 
dit  d'une  manière  plus  concise  :  a  Nul  n'est  philosophe,  si  ce 
I  n'est  le  croyant  '.  » 

Noos  n'avons  pas  besoin  de  faire  ressortir  les  importants  enseignements  qui 
lont  renfermés  dans  ce  décret.  A  nos  yeax  c'est  la  condamnation  des  Cours  de 
pftiiotopAte  enseignés  depuis  longtemps,  et  dans  lesquels,  dès  l'abord  et  toujours, 
oo  proteste  qu'il  ne  s'agit  jamais  que  de  principes  premiers  et  de  vérités 
naturelles  connues  par  la  seule  Raison,  à  l'exclusion  des  principes  et  des  vérités 
révélées  que  Ton  renvoie  à  la  théologie.  Nous  espérons  que,  bientôt,  NN.  SS.  les 
Évéqnes  feront  composer  des  cours  de  philosophie  où  ces  principes  seront  exposés. 

Chip.  IV.  —  Da$is  quel  9en$  U  foui  entendre  cette  propo$iiion  : 
Vfuage  de  la  Raison  précède  la  Foi, 

Tont  ce  chapitre  a  été  inséré  dans  notre  précédent  cahier  de  décembre, 
tome  xvnr,  p.  405. 

Chap.  V.  —  De  quelques  erreurs,  surtout  en  ce  qui  touche  la 
condition  future  des  bons  et  des  méchants. 

Dans  ce  chapitre,  les  Pères  du  concHe  s'attachent  à  démontrer  les  erreurs  et 
les  faussas  interprétations  données  à  nos  livres  sacrés  par  un  des  messies  et  des 
voyants  de  notre  époque,  rex-saint-simonien  Jean  Reynaud,  Le  livre  où  il  a  in- 
séré SCS  visions  est  intitulé  :  Philosophie  religieuse.  —  Terre  et  ciel.  La  !'•  édi- 
tion parut  en  1854,  vol.  in-S*"  de  29  f.  tiré  à  1500  exemplaires,  d'après  le  Jour- 
nal de  la  librairie,  de  juin  1854;  une  2*  édition  de  29  f.  If  4  parut  en  décembre 
delà  même  année  ;  une  3*  édition  a  été  annoncée  en  1858.  On  voit  que  Ton- 
nage a  été  fort  répandu,  et  que  les  Pères  de  Périgueux  ont  eu  raison  d'en  pros- 
ciireles  erreurs.  M.  Reynaud  a  publié  récemment  une  jusliflcation  de  ses  idées, 

i«o  nec  philosophieum,  quia  née  naturali  hominis  ration!  est  consentaneum. 
Praclarè  enim  Aqulnas  :  «  Habere  quidem  fidem  non  est  in  naturà  humanâ  ; 
>  sed  in  naturà  human&  est  ut  mens  hominis  non  repugnet  Interiorl  Instinctui, 

•  et  e^eriori  veritatis  prœdxeationi  ;  undè  infldeUtas  secundùm  hoc  est  con- 

•  trà  naturam  ' .  >  Quod  breviori  stylo  Tertullianns  ;  »  Nemo  sapiens  est  nisi 

•  fidélisa  » 

'  S.Thom.,  2, 2*,  q.  10,  art.  1,  ad  1 . 
'Tertnll.,  De  Prœter.,  c.  m. 


58  DECRBT8  DU  CONÇUS  DE  PERIOUBUX^ 

dans  une  brochure  qui  a  été  envoyée  à  tous  les  évéqnes  de  France*  —  Voici 
tout  le  chapitre  qui  le  concerne  K 

i .  Parmi  les  ouvrages  hostiles  à  la  religion ,  publiés  dans 
ces  derniers  temps ,  Fun  surtout  nous  a  paru  digne  d'être  si- 
gnalé; c'est  un  livre  qui  traité  dé  la  terre,  du  cidy  du  temps 
tt  de  Vitemité,  du  mondey  des  anges  et  de  Dieu,  et  plus  parti- 
culiërement  de  Vitojt  de  l'homme  après  la  vie  prisenie.  On  ne 
saurait  croire  combien^  dans  un  seul  volume  d'une  médiocre 
étendue^  on  a  pu  accumuler  d'absurdes  rêveries  et  de  mons- 
trueux blasphèmes. 

Des  docteurs  catholiques  ne  manqueront  pas^  sans  doute^ 
d'en  donner  une  réfutation  méthodique  et  complète  sur  tous 
les  points^  peut-être  même  ce  travail  est-il  déjà  accompli. 
Mais,  pour  détruire  toute  hauteur  qui  s'élève  contre  la  science 
du  Christ^,  c'est  [dus  qu'assez  de  l'autorité  de  l'Église  si  gé- 
néralement niée  par  les  incrédules.  C'est  pourquoi  nous  avons 
résolu  de  rassembler,  de  noter  et  de  condamner  quelques-uns 
des  principaux  chefs  d'erreurs  que  ce  livre  renferme,  ceux-là 
surtout  (|ui  sont  en  opposition  avec  la  foi  catholique  sur  le 
sort  final  des  bons  et  des  méchants. 

2.  Nous  déclarons  avant  tout  condamnable  et  tout  à  fait 
inadmissible  la  doctrine  enseignée  çà  et  là  dans  cet  ouvrage  : 
que  la  créature  angélique  ou  humaine,  à  raison  de  la  liberté 
et  de  l'activité  dont  elle  est  douée  par  l'essentielle  et  immua- 
ble condition  de  sa  nature,  est  et  sera  toujours  dans  un  état 
d'épreuve  sans  pouvoir  parvenir  jamais  au  terme  de  sa  desti- 
née; de  telle  sorte  que,  si,  en  vertu  des  mérites  de  sa  vie  pré- 
cédente, cette  créature  était  mise  en  possession  du  ciel,  elle 
pourrait  encore  et  toujours,  par  l'abus  de  sa  liberté,  se  préci- 
piter dans  Venfer;  de  même  que,  reléguée  pour  ses  démérites 
aux  lieux  des  châtiments ,  elle  pourrait  de  nouveau  ,  après 
avoir  satisfait  à  la  justice  divine  par  une  expiation  égale  à  ses 
ofiTenses,  remonter  au  ciel,  sans  être  toutefois  assurée  de  n'en 
pas  déchoir  encore.  Une  telle  doctrine  est  la  contradiction 

*  Nous  empruntons  encore  la  traduction  de  ce  chapitre  à  Mgr  Pie,  qui  l'a  In- 
séré dans  sa  belle  Instruction  synodale,  p.  70-74.  Mais^  nous  supprimons  le 
texte  latin  comme  moins  nécessaire  que  pour  le  précédent  diapitre, 

*  U  Cor.  ,i,b. 


€0IIPABA180K  ATBC  LIS  AMIAUl.  59 

formelle  de  notre  foi ,  puisque  le  Christ  a  dit  en  pariant  de 
réiat  des  morts  :  Voiei  venir  la  naU  où  penonne  ne  peui  plu$ 
iravaiUêr  ' ,  c'est-à-dire  ne  peut  plus  ni  mériter  ni  démériter; 
et  ailleurs^  par  la  bouche  de  saint  Jean  :  Dieu  tieuiera  touieê 
h$  harmee  de  leurs  yeux,  et  la  mort  n*aura  plus  d'empire  ;  il  n'y 
aura  plus  ni  deuil,  m  plotnle,  m  douleur ,  parce  que  leur  pre* 
mère  condition  sera  passée  '.  Et  encore^  au  sujet  des  damnés  : 
Bs  seront  tourmentés  dans  le  feu  et  le  soufre.,,  pour  les  siècles 
<fei  siécleê  '  ;  puis  enfin ,  touchant  Tétat  de  l'univers  après  le 
jugement  :  /{  n'y  aura  plus  de  temps  *.  Du  reste^  cette  mons^ 
trueuse  rehabUitaiion  des  démons  et  des  impies  ^^  a  été  condam- 
née dans  Origène  et  les  origénistes  par  le  concile  d'Alexandrie 
(l'an  400),  avec  l'approbation  du  pape  Anastase ,  également 
par  le  5*  concile  oecuménique  qui  est  le  second  de  Gonstan- 
tinople  (y^n  553)^  de  nouveau  par  le  6«  concile  œcuménique 
ou  le  3*  de  Cionstantinople  ^,  et  enfin  par  le  4'  concile  général 
de  Latran  ''. 

3.  Nous  condamnons  également  les  autres  blasphèmes  de 
l'auteur  sur  l'état  des  bienheureux.  Ainsi  le  dogme  de  la  ré- 
surrection de  la  chair^  l'un  des  articles  de  notre  symbole 
appuyé  sur  les  témoignages  les  plus  évidents  des  saintes 
Ecritures  et  sur  les  paroles  expresses  de  Notre-Seigneur  Jésus- 
Christ,  il  ose  le  rejeter  comme  un  produit  de  l'ignorance  et 
de  l'irréflexion^  et  le  traite  en  conséquence  de  faux,  de  ridi- 
cule et  d'absurde.  Quant  au  sort  des  élus  dans  le  ciel,  où  Us 
jouisseni  de  la  claire  vision  de  Dieu  tel  qu'il  est,  un  en  trois  per- 
Mmnes  ^  et  où  ils  sont  devenus  semblables  à  lui  *  après  être 
entrés  dans  sa  joie  ^^,  loin  de  le  considérer  comme  le  comble 
de  la  félicité  et  de  la  sainteté ,  il  en  vient,  ce  qui  est  à  peine 

*  lOUL  IX.  4. 

^  /Nd.,  UT,  10. 

*/Md.»  X,  6. 

*Coneil,  CotuUtntinap,,  ii^Can.  l,  Adf.  Orig. 

*  t,  ZYin. 

'  C^.  Fitmiter. 

*  Concih  Florent,  Décret,  uaionit. 

*iloan:,  m. 
•*  Vattii.,  xxj,  23. 


50  DÉCRITS  DU  CONGIJJS  DE  PfiRIGCfiUX^ 

croyable,  jusqu'à  dire  que,  sous  ce  double  rapport^  cet  état 
esl  même  inférieur  à  noire  condition  présente.  Or,  rien  n'est 
plus  éloigné  de  la  vérité.  Il  est  écrit  en  effet  :  Vœil  n'a  poini 
m,  l'oreille  n'a  point  entendu,  et  le  cemr  de  l'homme  n'a  pas 
compm  ce  que  Dieu  a  préparé  à  ceux  qui  Paimeni  K  Par 
ces  paroles,  saint  Paul,  après  Isaïe,  nous  montre  clairement 
que  tous  les  biens  que  nous  pouvons  goûter  ou  concevoir  ici- 
bas  sont  infiniment  au-dessous  du  bien  céleste,  qui  est  le  bien 
souverain  et  vraiment  Dieu  lui-même.  El  d'ailleurs,  où  trou- 
ver une  sainteté  plus  consommée  que  dans  ces  bienheureux 
qui,  pour  n'avoir  pas  transgressé  la  loi,  quand  Us  pouvaient 
la  transgresser  ^,  sont  parvenus ,  par  la  grâce  de  la  persévé- 
rance ,  à  cette  perfection  de  liberté  qui  rend  k  péché  impos- 
sible,'.; et  dont  la  volonté,  délivrée  de  tout  mal,  est  remplie  de 

toui  bien  ^. 

4.  Quant  à  la  doctrine  que  Tauteur  met  principalement  en 
relief  dans  son  livre  touchant  les  peines  des  méchants  après 
la  mort,  nous  la  condamnons  pareillement,  nous  la  repous- 
sons ,  et  nous  Tavons  particulièrement  en  horreur,  parce 
qu'elle  est  infiniment  pernicieuse.  Certes,  l'amour  divin  n'est 
que  trop  souvent  étouffé  dans  le  cœur  de  l'homme  sous  le 
poids  des  passions;  qu'arrivera-t-il  si  une  doctrine  hypocri- 
tement flatteuse  vient  y  détruire  même  la  crainte,  et  offrir  à 
la  génération  des  pervers  un  Dieu  sous  le  gouvernement  duquel 
les  vices  affranchis  se  mettraient  à  l'aise*. 

Ces  châtiments  des  méchants  après  la  mort,  que  Jésus-Christ, 
la  vérité  même,  et  avec  lui  l'Eglise,  son  organe,  nous  présente 
comme  éternels,  l'auteur  les  repousse  avec  indignation ,  il 
les  déteste ,  et  il  déploie  pour  les  combattre  toutes  les  res- 
sources, de' son  esprit  et  de  sa  plume.  Après  avoir  tiré  de  la 
raison,  des  sentiments  du  cœur,  de  l'état  actuel  des  sociétés 
humaines,  bien  plus,  de  l'Evangile  lui-même,  sinon  pris  à  la 
lettre  du  moins  entendu  selon  l'essence  même  de  son  esprit, 
la  matière  de  nombreux  sophismes  qu'il  expose  d'un  style 

«  I  Cor,,  u,  9. 

*  Ecdi.f  XXXI,  10. 

»  Aug.,  De  ctint  Det.llb.  xxu,  cap.  ult. 

*  Tertttl.,  ado.  MareUm.  lib.  n,  18. 


COMPARAISON  AVEC  LBS  ANNALBS.  61 

ému,  il  finit  par  arriver  à  une  conclusion  vraiment  éton- 
nante. Plein  de  bons  sentiments  pour  rtîiglise^  il  l'engage  à 
effacer  de  son  symbole  cette  croyance  funeste,  qui  n'est  au 
surplus  qu'une  pure  création  de.  la  scolastique,  aftirmant  que, 
pour  quiconque  lit  la  Bible  et  les  conciles,  il  est  évident  que 
ce  dogme  impie  de  l'éternité  des  peines  n'a  jamais  été  défini 
comme  de  foi. 

Pour  nous,  jugeant  et  condamnant  de  nouveau  toutes  ces 
assertions  comme  Hausses,  contraires  de  tout  point  à  la  foi 
catholique,  impies,  très-scandaleuses,  et  depuis  longtemps 
déjà  jugées  et  condamnées  par  l'Eglise,  nous  professons  avec 
les  Pères  :  que  la  doctrine  touchant  les  peines  éternelles  des 
réprouvés  dans  l'enfer,  nous  ne  l'avons  pas  reçue  de  la  bouche 
àds  hommes^  mais  qu'elle  nous  est  venue  de  Jésus-  Christ  lui- 
même'.  Fils  unique  et  éternel  de  Dieu,  par  le  ministère  de  ses 
Apôtres  ;  dans  ce  passage  surtout  où  le  même  adorable  Jésus 
s'annonçant  à  l'avance  et  se  montrant  déjà  comme  le  juge  des 
Tirants  et  des  morts,  nous  rapporte  la  sentence  qu'il  doit 
prononcer  contre  les  réprouvés  au  jour  du  dernier  jugement  : 
Retirezrvauê  de  moi ,  maudits  :  allez  au  feu  éternel  ;  et  il 
ajoute  :  Ceuâ>-et  iront  à  V  éternel  supplice,  et  les  justes  dans  la 
m  étemelle  ^.  Or,  qu'il  s'agisse  ici  d'une  éternité  véritable  et 
prise  à  la  rigueur,  soit  pour  les  bienheureux,  soit  pour  les 
réprouvés,  c'est  ce  qui  ressort  évidemment  de  la  clarté  du 
texte  ;  c'est  d'ailleurs  ce  que  viennent  confirmer  mille  pas- 
sages du  nouveau  ou  do  l'ancien  Testament.  Bien  plus,  la 
sainte  mère  Eglise,  à  qui  il  appartient  de  juger  du  véritable 
sens  et  de  l'interprétation  des  saintes  Ecritures  ^  ne  Ta  jamais 
eatendu  autrement.  Nous  en  avons  une  preuve  manifeste 
dans  la  profession  de  foi  formulée  et  souscrite  par  les  Pères 
du  quatrième  concile  de  Latran  :  Tous  (c'est-àndire  les  ré- 
prouvés et  les  élus)  ressusciteront  avec  les  corps  dont  ils  sont 
fnmntenant  revêtus,  afin  de  recevoir,  selon  leurs  mérites,  les 
médumts  un  châtiment  éternel  avec  le  démon,  et  les  bons  une 
gloire  saris  fin  avec  Jésus-Christ  *,  Le  concile  de  Trente  et  le 

*  Gûl.,  I,  12.  ^ 
'Hatth.,  XXV,  41»46. 

*  Condl.  Trident,,  Sess.  4.  Décret,  de  edit.  et  usu  S.  Libr. 

*  CoRal.  Lateran,  iv,  Can.  i.  Firmiter. 


02  DÉCHETS  DU  OONaLB  DE  PÈRieUICX^ 

Symbole  de  saint  Athanase  sont  en  parbit  accord  avec  cet 
enseignement. 

5.  Nous  déclarons,  de  plus,  que  ce  serait  un  vain  subterfuge 
de  dire  a^ec  Fauteur  précité  :  que^'enfer,  à  la  mérité,  est  éter- 
nel, mais  que  nul  n'y  doit  éternellement  demeurer.  Car  il 
est  écrit  :  Si  Varbre  tombe  au  midi  ou  au  $epUniriony  m  quelque 
lieu  qu'il  soit  tombée  il  y  demeurera  ^  Sur  quoi  saint  Bernard  : 
«  U  y  sera,  dis-je,  immuablement  et  irréTocableraent  fixé. 
»  Jamais  il  ne  pourra  se  relever,  jamais  même  changer  de 
0  place  '.  »  Avant  lui,  saint  Augustin  avait  réfuté  les  mômes 
rêveries  :  a  Que  Ton  n'apporte  point  ici,  dit-il,  Topinion  erro- 
»  née  d'après  laquelle  quelques-uns  cherchent  à  se  faire  illa- 
»  sion  :  à  savoir,  que  c'est  le  feu  qui  est  appelé  étemel  et  non 
0  le  châtiment.  Us  croient,  en  etTet,  que  ce  feu  étemel  ne 
»  sera  qu'un  lieu  de  passage  pour  ceux  à  qui  ils  promettent 
s  le  salut  par  le  feu,  en  sorte  que  ce  feu  serait  bien  allumé 
s  pour  l'éternité,  mais  que  son  action  sur  les  coupables  ne 
»  serait  pas  éternelle.  Prévoyant  ces  vaines  pensées,  le  Seî- 
p  gneur,  avec  l'autorité  souveraine  qui  lui  appartient,  conclut 
n  ainsi  la  sentence  prononcée  contre  les  méchants  :  Ceux-ci 
»  iront  au  supplice  éternel  du  feu,  et  les  justes  dans  la  vie 
9  éternelle.  Le  supplice  du  feu  sera  donc  éternel  comme  le 
»  feu  '.  » 

6.  El  pour  ce  qui  est  des  opinions  diverses  des  sociétés  hu- 
maines, de  leurs  lois,  de  leurs  institutions,  nous  déclarons 
hautemeut  ne  jamais  les  prendre  pour  règle  de  notre 
croyance,  de  notre  conduite  et  de  notre  enseignement  dans 
l'ordre  des  choses  divines;  car  c'est  à  nous  qu'il  a  été  dit  : 
Prme%  garde  de  ne  pas  voue  eonformir  aux  maximes  du  giiele  *. 
Notre  fondement  à  nous,  notre  loi,  notre  règle,  c'est  la  parole 
de  Celui  qui  a  dit  :  le  ciel  et  la  terre  paieerant,  mais  me$  por 
role$  ne  paneront  point  ^.  » 

C'est  pourquoi  nous  exhortons  de  tout  notre  pouvoir,  et 

nous  avertissons  les  f>asteurs  des  âmes  et  les  prédicateurs  de 

I  KceUê. ,  u,  a. 

>  s.  Bernard.,  5«fm.  85.  (Alias  49  inter  parroi.) 

*  Aug.,  lib.  de  /id.  t\  oper,,  cap.  35. 

*  Rom,,  xn,  2. 

*  Matth.,  unr,  S6. 


COMPARAISON  AVEC  LES  AlfNAU».  63 

PEvangile  d«  ne  pas  négliger  d'entretenir  de  temps  en  temps 
les  fld^es  de  la  sapréme  et  inamissible  félicité  des  bienheu- 
reux dans  le  ciel^  ainsi  qne  de  la  grandeur  et  de  Téternité  des 
peines  réservées  aux  damnés  dans  l'enfer  ;  qu'ils  aient  soin 
d'exposer,  selon  la  saine  doctrine  des  Pères^  ces  dogmes  d'un 
si  haut  intérêt,  et  de  les  Tengèr  des  vains  sophismes  d'une  sa- 
gesse mondaine  et  d'une  science  qui  ne  mérite  pas  ce 
nom. 

7.  Et  tonte  cette  doctrine  que  nous  venons  d'exposer  sur  les 
eUfûRMils  ittmêls  des  réprouvés  dam  Vmfer,  nous  la  tenons  et 
nous  l'embrassons  comme  entièrement  révélée  de  Dieu^ 
transmise  par  les  saints  Pères,  admise  par  les  catholiques  en 
tout  temps  et  eu  tout  lieu,  dépassant,  il  est  vrai,  notre  portée, 
et  impénétrable  à  la  raison  de  l'homme,  mais  très-vérilable 
et  absolument  certaine;  nous  tenons  de  plus  qu'elle  est  très- 
sainte,  trè»*pieuse,  conforme  à  la  miséricorde,  loin  d'être 
opposée  à  la  justice;  nous  la  croyons  de  cœur  et  nous  la  pro- 
fessons de  bouche  ',  et  nous  l'enseignons  avec  autorité,  selon 
le  pouvoir  qui  nous  en  a  été  divinement  donné;  enfin,  nous 
dédarons  que,  quand  bien  même  non-seulement  un  homme 
ou  le  monde  entier,  mais,  par  impossible,  un  ange  du  ciel 
enseignerait  une  doctrine  contraire  ^  la  nôtre  doit  demeurer 
pour  tous  les  chrétiens  l'objet  d'une  foi  très-ferme  et  tout  à 
bit  immuable.  Si  quelqu'un  agit  autrement,  qu'il  sache  qu'il 
s'est  exclu  lui-même  de  la  foi  catholique',  et  qu'il  a  encouru 
ces  mêmes  peines  étemelles  dont  il  nie  Texistence. 

CHAP.  VI.  —  Sur  quelques  écrivains  d'histoires. 

Vold  eommeot  le  concile  noas  met  en  garde  contre  les  histoires  récemment 
publiées,  en  parUculier  par  quelques  ecclésiastiques. 

I.  Mais  ce  n'est  pas  seulement  dans  les  travaux  philoso- 
phiques que  l'on  trouve  des  erreurs  nuisibles.  Quelques  histo- 
riens de  notre  temps  pervertissent  souvent  la  vérité  des  faits  par 
des  exposés  faux,  ou  dénaturent  l'histoire  de  certains  person- 
nages par  des  jugements  iniques.  Ils  s'attachent  partout  à  in- 

'Jtom.  X,  10. 
'  Gai,  I,  S. 
'oTim.  m,  S. 


64  DÉCRETS  DU  CONQLE  DB  PÉRIGUEUX. 

sulter  les  souverains  pontifes^  les  saints  et  les  hommes  véné- 
rables par  leur  piété;  quant  aux  mécliants  et  aux  ennemis  les 
plus  acharnés  de  l'Eglise^  ils  les  entourent  toujours  d'une  pro* 
tection  bienveillante.  11  ne  faut  lire  ces  auteurs  qu'avec  une 
grande  précaution^  et  les  louer  c'est  une  grande  inconve- 
nance. 

»  2.  Nous  notons  ici  avec  douleur  que  l'auteur  de  la  JV<m- 
velle  histoire  de  V Eglise  de  France  (M.  l'abbé  Guettée)^  deux  fois 
frappé  des  censures  de  l'Eglise  de  Rome,  et  condamné  dans 
notre  Concile  de  la  RocheUCy  persiste  opiniâtrement  dans  ses 
erreurs.  Nous  condamnons  ses  nouveaux  écrits,  de  même  que 
nous  avons  condamné  les  premiers,  comme  étant  remplis  du 
même  esprit.  » 


Après  ce  décret  dogmatique,  viennent  trois  autres  chapitres, 
dont  nous  nous  dispensons  de  parler,  parce  qu'ils  sont  étran- 
gers  aux  matières  philosopliiques,  puis  un  2*  TITRE  traitant 
de  l'observance  des  précédents  conciles ,  en  6  chapitres ,  un 
3*  TITRE,  en  6  chapitres,  sur  quelques  maux  de  la  Religion 
et  leurs  remèdes,  et  enfin  un  4*  TITRE  traitant  spéciale- 
ment de  l'état  de  l'Eglise  dans  les  colonies  françaises.  Nous 
ne  les  publions  pas,  parce  qu'il  ne  s'agit  plus  là  de  questions 
philosophiques,  et  nous  renvoyons  au  texte  du  concile  ceux 
qui  voudront  connaître  toutes  les  sages  prescriptions  de 
mœurs  et  de  discipline  prises  par  les  Pères  du  concile  de 
Périgueux.  A.  B. 


GBAlUfAlRE  GOHFAKÉB  DBS  LANGUES  SÉMITIQUES.  65 


GRAMMAIRE  COMPAREE  DES  LANGUES  BIBLIQUES. 

APPUCATION  DES  DÉCOUVERTES  DE  CHAHPOLLION 

ET  DES  raiLOLOCOES  MODERNES, 

A  L'ETUDE  DES  LAMGOES  DANS  LESQUELLES  ONT  ÉTÉ  ÉCRITS  LES  UVRBS  SAINTS. 

OCUXIÉHC  PARTIE, 

Grommotre  comparée  de  V Hébreu,  du  Chaldéen,  du  Syriaque ,  de  1^ Arabe  et 

de  V  Égyptien  f 

PAm  M.  l^Abb^  E.  tant  DUVAL, 

ChueiM,  ProfciMBr  d'Éerilure-Siinte  ao  Gniiiil-Sémioaire  d*Arrtf ,  Membre  des  Sociétés 

■siniqiiefl  d«  Ptm  et  de  Londret,  ete. 


Dans  notre  tome  Vn,  p.  349  (4*  série)^  nous  avons  rendu 
compte  du  i^  volume  de  cet  ouvrage,  et  nous  avons  fait 
ressortir  tout  l'avantage  qu'il  offrait  auxétudiants  et  aux  ama- 
teurs de  la  langue  hébraïque.  Cette  i^  partie  donnait  l'histoire 
ft  ranalyse  de  tous  les  alphabets  sémitiques  grecs  et  latins. 
Aujourd'hui  le  savant  auteur  publie  un  nouveau  volume  où 
il  expose  la  grammaire  comparée  des  langues  sémitiquesy  y 
compris  Végypiien,  Après  une  étude  attentive  de  l'ouvrage, 
nous  pouvons  dire  qu'il  n'en  existe  pas  de  plus  méthodique, 
de  plus  clair,  et  qui  en  moins  de  pages,  donne  une  no- 
tion plus  complète  de  toutes  ces  langues  si  importantes  pour 
l'étude  de  la  Bible  d'abord,  ensuite  pour  l'histoire  de  tous  les 
peuples  orientaux,  qu'on  a  tant  besoin,  en  ce  moment,  d'étu- 
dier, pour  connaître  leurs  croyances,  leurs  mœurs,  et  pour 
essayer  d'entrer  en  relation  avec  eux,  et  d'y  faire'pénétrer  avec 
la  civilisation  européenne  le  Christianisme  qui  en  est  la  base. 

Nous  allons  maintenant  rendre  compte  succinctement  des 
différentes  matières  qui  composent  tout  Tonvrage.  Ecoutons 
d'abord  l'auteur  lui-même,  exposant  dans  une  courte  préface 
quelle  a  été  sa  pensée  : 

«  De  très-hautes  approbations  ont  accueilli  le  premier  vo- 
lume de  cet  ouvrage  en  France  et  à  l'étranger  ;  ce  que  nous 
désirons  pour  celui-ci,  plus  élémentaire  et  plus  simple  par 

<  Vol.  in-S*  de  208  pages,  à  Paris,  chez  i.  Lecoffre,  rue  du  Vieux- Colombier, 
»,prii  :  6fr.  —  La  l-*parUe,  prix  :  t  fr.  60. 


66  GRAMMAIRB  GOWABAB 

la  nature  même  du  sujet  qu'il  traite^  c'est  qu'il  se  répande 
parmi  les  élèyes  du  sanctnaire  et  cfu'il  leur  serve  d'initiation 
à  ces  langues,  réputées  si  difficiles  et  à  la  fois  si  utiles^  dans 
lesquelles  ont  été  écrits  la  plupart  de  nos  Livres  saints. 

B  Nous  nous  sommes  placé  à  ce  point  de  vue  en  écrivant  ces 
leçons  :  nous  avons  supposé  que  nous  avions  un  jeune  homme 
à  conduire  par  la  main  dans  ces  contrées  peu  explorées  ;  nous 
J'y  conduisons  doucement^  pas  à  pas^  écartant  les  obstacles, 
lui  découvrant  des  choses  nouvelles  pour  lui^  des  horizons 
inconnus,  des  points  de  vue  qu'il  n'oubliera  plus  désormais. 
S'il  a  assez  de  confiance  pour  nous  suivre  jusqu'au  bout  de 
cette  route  peu  longue  et  non  sans  attraits,  nous  espérons 
qu'arrivé  à  la  fin  de  ce  modeste  volume  il  sera  charmé  des 
connaissances  nombreuses  qu'il  aura  acquises  «  des  idées 
claires  et  précises  qu'il  se  sera  formées  de  bien  des  choses,  et 
surtout  des  facilités  qu'il  aura  de  travailler  désormais  seul,  et 
d'approfondir  peu  à  peu  ces  matières  importantes.  En  toutes 
choses  c'est  beaucoup  de  posséder  la  clef  de  la  science  ;  c'est 
cette  modeste  clef  que  nous  offrons  ici  pour  les  langues  de 
l'Orient;  à  l'aide  de  ces  éléments  simplifiés  il  sera  loisible  aux 
amis  des  saintes  lettres  d'aller  ensuite  beaucoup  plus  loin.  » 

Or,  ce  que  vient  de  promettre  ici  M.  l'abbé  Van  Drivai,  nous 
pouvons  dire  qu'il  l'a  fort  abondamment  exécuté. 

Le  livre  entier  est  divisé  en  deux  parties  dont  la  i**  traite  de 
la  fatigue  écrite,  et  la  2«  de  la  longue  parlée.  La  i**  partie  est 
divisée  en  20  leçons. 

La  i'*  et  la  2*  Leçon,  comprennent  Vitude  de  l'alphabet  com- 
paré des  quatre  diakcies  de  la  langue  sémitique  :  hébreu,  chai- 
déen,  syriaque,  arabe. 

Rien  n'est  plus  concis  et  plus  clair  que  les  notions  qui  y 
sont  données,  et  les  étudiants  peuvent  en  peu  de  temps  y 
apprendre  à  lire  ces  quatre  dialectes,  les  plus  importants  et 
les  plus  nécessaires  à  connaître. 

3*  Leçon.  —  Des  parties  du  discours  en  hébreu.  —  Du  nom. 

Voici  quelques  considérations  essentielles  3ur  les  vices  de 
la  méthode  ancienne,  et  sur  la  méthode  nouvelle,  suivie  par 
M.  l'abbé  Van  Drivai. 

«  L'un  des  défauts  communs  à  presque  tous  les  ouvrages 


DBS  LANGUES  SiHlTIQUBS.  67 

graramaUcacn  composés  par  les  anciens  missionnaires^  dit 
Abel  Rémusat  ^,  est  d'avoir  pris  pour  base  et  pour  modèle  les 
radimenfs  latins  qui  avaient  cours  de  leur  temps  dans  les 
collèges;  d'avoir  en  quelque  sorte  voilé  les  formes  particulières 
de  chacun  des  idiomes  différents  qu'ils  voulaient  enseigner 
soas  un  d^isement  commun^  et  d'avoir  souvent^  par  leurs 
eflorts  pour  ramener  à  un  seul  et  même  type  les  systèmes  les 
pins  disparates^  embrouillé  la  matière  par  un  grand  nombre 
dérègles  superflues.  Ainsi  les  paradigmes  des  déclinaisons  et 
desoonjugaisons  latines  étaient  appliqués  forcément  aux  di- 
rerses  modifications  des  noms  et  des  verbes,  dans  les  langues 
qui  n'ont  pointde  cas  proprement  dits,  et  qui  marquent  à  peine 
les  temps.  Des  conventions  arbitraires  qui  régnaient  alors  dans 
les  claies  remplaçaient  presque  partout  les  principes  géné- 
raux, base  de  la  tbéorie  du  langage.  Ces  rudiments  tartares, 
chinois^  japonais^  offraient  non-seulement  des  génitifs  et  des 
ablatifs^  des  plus-que-parfaits  et  des  gérondifs  en  di  ou  en 
do,  mais  la  question  quô  et  la  question  undê,  et  jusqu'à  la 

règle  du  que  retranché v  Ce  que  le  savant  orientaliste  dit 

ici  de  la  manière  dont  on  a  traité  longtemps  les  langues  de  la 
haute  Asie^  nous  pouvons  le  dire  en  toute  vérité  des  idiomet 
timHquêê.  Il  semble  qu'on  ait  pris  à  tftche  d'accumuler  le 
plus  possible  de  ditflcultés  autour  de  ces  langues,  afin  d*en 
empêcher  l'accès.  Il  n*y  a  rien  de  plus  simple  en  réalité  que  le 
système  de  ces  langues^  et  on  a  trouvé  le  secret  d'en  faire  quel- 
que chose  d'inabordable.  Voyons  donc  de  près  ces  choses  que 
la  renommée  dit  être  si  terribles,  et  sans  doute  bientôt  nous 
serons  les  premiers  à  rire  de  nos  frayeurs. 

»  Notre  but,  nous  l'avons  déjà  dit  plusieurs  fois^  est  defact^ 
iiïer  l'étude  des  langues  bibliques  ;  on  ne  sera  donc  pas  étonné 
de  voir  que  nous  avons  cherché  à  les  présenter  de  In  manière 
la  plus  simple  possible,  à  les  débarrasser  de  tout  ce  qui  ne 
leur  appartient  pas  essentiellement.  Hâtons-nous  toutefois  de 
dire  que  ce  n'est  pas  un  système  morcelé,  incomplet,  que  nous 
avons  à  exposer,  mais  bien  la  langue  sémitique  tout  entière 
et  sous  tous  ses  aspects.  Procédant  par  voie  d'analyse,  nous 
parviendrons  facilement  à  conquérir  la  possession  de  cette 

*  Dans  le  premier  volume  de  ses  Nùuv.  Mélangeg  attaiiques,  p.  351. 


68  GBAMAIAIRE  COMPARÉE 

langue  précieuse;  la  méthode  comparative  achètera  de  nous 
éclairer  sur  chacune  de  ses  parties  constitutives  et  nous  fera 
distinguer  ce  qui  en  elle  est  essentiel  d'avec  ce  qui  n'est 
qu  accidentel  (p.  11).  » 

*•  Leçon.  —  Du  verbe  en  hébreu. 

L'auteur  émet,  sur  la  nature  du  verbe^  des  idées  nouvelles 
fort  dijETérentes  de  celles  qui^  jusqu'à  présent^  ont  été  offertes 
dans  les  grammaires  sémUiques.  Nous  allons  les  exposer.  Après 
avoir  cité  un  passage  de  Tabbé  Bergier^  il  ajoute  : 

a  Essayons  de  faire  l'application  de  ces  principes,  en  simpli- 
fiant, en  aplanissant  la  voie,  en  suivant  la  méthode  analytique, 
eu  nous  rendant  compte  de  chaque  chose,  en  appelant  la  lu- 
mière sur  le  mode  de  constitution  d'une  langue  parlacompa- 
raison  que  nous  en  ferons  avec  les  autres  idiomes. 

D  Les  verbes  en  hébreu,  comme  dans  les  autres  dialectes 
sémitiques,  comme  aussi  dans  le  copte  et  l'égyptien,  sont 
très-simples  de  formation  et  très-riches  de  significations  diffé- 
rentes. Ils  n'ont  pas,  à  vrai  dire,  de  conjugaison  ;  ce  sont  des 
racines  ou  mots  primitifs,  peu  ou  pas  différentes  des  noms  de 
substance  ou  de  qualité,  auxquelles  on  adjoint  ou  dans  les- 
quelles on  insère  une  ou  plusieurs  lettres  qui  viennent  non 
pas  précisément  modifier,  mais  plutôt  augmenter,  accroître  le 
sens  premier,  au  point  de  faire  signifier  à  ce  mot  ainsi  accom- 
pagné le  sens  de  toute  une  phrase  parfois  assez  longue.  C'est 
un  système  absolument  analogue  à  celui  dont  il  vient  d*être 
question  pour  les  pronoms  af fixes.  Ici  seulement  le  système 
est  beaucoup  plus  développé  ;  il  est  perfectionné,  surtout  en 
arabe,  au  point  de  donner  à  certaines  formes  verbales  ainsi 
composées,  une  énergie  et  une  concision  dont  nos  langues  de 
rOccident,  si  prolixes  en  général,  n'ont  pas  même  l'idée. 

D  Nous  allons  étudier  ce  beau  système  en  lui-même,  en  nous 
efforçant  de  donner  la  raison  de  chaque  forme,  à  mesure 
qu'elle  se  présentera  à  nos  yeux.  De  cette  manière,  nous  n'au- 
rons aucun  besoin  de  charger  la  mémoire  du  lecteur  de  ces 
tableaux  effrayants,  de  ces  règles  multipliées  et  pour  la  plupart 
arbitraires  et  superficielles,  qui  encombrent  les  granmiaires. 
Allons  au  fond  des  choses,  nous  serons  étonnés  et  charmés  de 
leur  simplicité  et  de  leur  sens  profond. 


DES  LANGUES  SÉMITIQUES.  69 

>  Sapposons  le  mot  verbal  aimer.  Ce  mot  exprime  une  idée 
générale^  très-nette  sans  doute^  mais  sans  application  spéciale 
à  une  personne  ou  à  une  chose  ;  il  est  clair^  mais  il  serait 
insofOsant  s'il  ne  pouvait  être  combiné  avec  d'autres  mots 
pour  contribuer  à  rendre  une  foule  d'idées  pratiques  dont 
l'expression  est  un  besoin  de  tous  les  instants.  Il  en  est  de 
même  d'une  foule  d'autres  mots.  11  a  donc  fallu  inventer  un 
système  de  modifications  ou  plutôt  de  combinaisons  faciles^ 
uniformes,  propres  à  répondre  à  ce  besoin.  Or,  voici  comment 
00  a  procédé. 

»  Ces  besoins  que  nous  venons  de  signaler  ont  rapport  à  des 
circoDstances  de  temps,  de  personnes,  de  genres,  de  nombres^ 
ou  bien  encore  à  des  degrés  de  force  quant  au  sens,  à  des 
noaDces  multiples  et  parfois  délicates  de  signification  ;  les 
langues  sémitiques  ont  satisfait  à  toutes  ces  exigences  d'une 
manière  complète,  et  elles  Vont  fait  avec  une  perfection  de 
détails  étonnante,  vu  surtout  la  simplicité  des  moyens  qu'elles 
ont  employés. 

»  i*  Vovons  d'abord  les  combinaisons  relatives  aux  circons- 
tances  de  temps,  qu'il  s'est  agi  de  combiner  avec  l'idée  géné- 
rale du  verbe. 

1»  Il  y  a  trois  époques  bien  caractérisées  dans  le  temps  :  le 
passiy  le  présent,  l'atentr.  C'est  dans  cet  ordre  naturel  que  ces 
trois  idées  se  présentent  tout  d'abord  à  l'esprit;  c'est  dans  ce 
même  ordre  d'idées  que  la  grammaire  sémitique  les  envi- 
sage; c'est  seulement  à  une  époque  relativement  récente 
qu'on  s'est  avisé  d'inéervertir  cet  ordre  logique  et  de  com- 
mencer par  le  présent.  Or,  supposons  maintenant  que  nous 
entrions  nous-mêmes  dans  l'action  dont  il  s'agit,  et  que  d'a- 
bord nous  voulions  exprimer  cette  idée  que  nous  rendons 
actuellement  en  français  par  ces  mots  :  Tai  aimé.  Ici  deux 
systèmes  légèrement  différents  se  présentent  :  le  système 
égyptien  et  le  système  hébreu,  et  le  premier  nous  donne 
clairement  la  raison  du  second,  qui  ne  paraît  être  que  l'abrégé 
du  premier. 

»  Pour  rendre  cette  idée  :  J'aiaimé,  l'Egyptien  énonce  d'a- 
bord l'idée  générale  aimer;  puis,  pour  exprimer  l'idée  de 
temps  passé,  il  a  recours  à  une  préposition  dont  la  figure  même 
nr*  siRu.  tome  xix.  —  N^»  109;  1859.  (98«  vol.  de  la  col.)     5 


70  GRAMMAIRE  COMPARÉE 

représente  Veau  qui  s'écoule,  et  dont  le  sens  répond  si  notre 
préposition  de;  enfin,  il  écrit  le  mot,  ou  plutôt  la  partie  de 
mot^  l'affixe  pronominal,  qui  sjgriifie  mot.  ^ensemble  de  ces 
combinaisons  ser^  la  suivante  :  ^t'ner  est  passif  est  écoulé  de 
rf^oi,  formule  renijii^  par  deux  lettres  ajoutées  à  la  racine  et 
exprimant  fiiqsi  en  cinq  lettres  l^s  i(]ées  renfermées  dans  la 
racine  elle-mêmp  et  le^  circonstances  de  temps  et  depersuime 
qui  l'accompagnent.  Ce  système  est  ingénieux  et  énergique  sans 
doute  ;  le  système  hébreu  est  plu^  simple  encore  et  non  moins 
fort.  Il  rejette  même  la  préposition  et  raisonne  ainsi  :  Trois 
idées  sont  en  présence  :  une  idée  verbale^  une  idée  de  temps, 
une  de  personne.  Qr,  sj  je  place  les  deux  mots  qui  expriment 
l^s  deux  idée^  de  verbe  et  de  personne  dans  Tordre  de  succes- 
sion daqs  lequel  elles  sont  Tune  par  rapport  à  Tautre,  au  point 
de  vue  du  t^mps,  c'est-à-dire,  si  je  mets  la  première  celle  qui 
a  eu  lieu  1^  première  ^l  la  seconde  celle  qui  n'est  venue  qu'en- 
suite, cette  simple  juxtaposition  déterminera  par  elle-même 
la  troisième  idée,  celle  du  temps,  sans  qu'il  soit  aucunement 
besoin  de  l'exprimer.  Je  dirai  donc  simplement  :  Aimer  moi, 
et  une  lettre,  une  sin^ple  affixe^,  suffira  d'ordinaire  pour  ren- 
dre la  double  idée  de  temps  et  de  personnes.  Quelle  admirable 
concision  !  Ççi  système  est  le  même  pour  toutes  les  personnes, 
pour  toutes  les  voii^,  et  dès  ce  moment  nous  connaissons 
la  moitié  de  ce  qu'il  y  a  à  sa\oir  sur  les  verbes  sémiti- 
ques (p.  SO).  D 

L'auteur  fait  ensuite  l'application  de  ces  principes,  et  on 

peut  dire  qu'il  a  vrain^eut  simplifié  et  facilité  l'étude  de  cette 

partie  du  verbe  hébreu,  qui  exprime  le  temps  et  les  personnes. 

.  5«  L^oN.  -TT  Expositijon  de,  Iq  formation  de  ce  qu'on  appelle 

les  voiXy  ou  formes,  ckçtivf,  pawtt«,  énergie. 

Dans  celte  exposition,  M.  Van  Drivai  fait  encore  l'observa- 
tion suivante  : 

a  Les  grammairiens  ont  généralement  le  tort  de  donner 
comme  formant  des  conjugaisons  distinctes  l'une  de  l'autre 
toutes  les  formes  verbales  dont  nous  allons  parler.  Il  n'y  a 
qu'une  conjugaison  en  bébreu^  de  même  que  duns  les  autres 
langues  sénûiiques,  si  toutefois  on  peut  donner  ce  uom  aux 
formes  si  ^imv^es  qu^  nous  avons  exposées,  dans  la  leçoQ  précé- 


DBS  LANOOBS  SÉMITIQUES.  71 

deote.  Ce  mode  docoûJugaifiOii  osi  le  même  (K)ur  le  verbe  à 
son  état  simple  et  pour  le  verbe  à  son  étal  composé*  ainsi 
qn'uo  va  le  voir.  Pourquoi  donc^  ici  encore,  inventer  à  plaisir 
des  difficultés  qui  n'existent  pas?  Pourquoi  vouloir  toujours 
s'obstioer  à  ne  voir  Thébreu  et  les  langues  de  TOrient  qu'a 
travers  le  prisme  trompeur  de  nos  langues  de  l'Occident,  si 
différentes  des  premières  sous  le  rapport  grammatical?  Voyons 
les  choses  en  elles-mêmes^  et  à  leur  point  de  vue»  nous  les 
saurons  plus  vifce^  nous  en  aurons  une  oonnaissance  plus 
nelte,  plus  profonde^  plus  durable  (p.  32)»  » 

6'  LcçoN .  —  D»!  parties  du  discours  en  hébreu.  —  La  diclian. 

Les  Orientaux  entendent  par  le  mot  dîclton  ce  que  nos 
grammaires  appellent  eonjtmctians,  préposUions^  adverbes,  in- 
terjections^ etc. 

L'auteur  en  donne  une  explication  complète  et  en  même 
temps  irès-facile  à  retenir. 

7*  LsçoN.  —  De  la  syntaxe  en  hébreu. 

Après  avoir  tracé  les  règles  de  cette  partie  de  la  langue  hé- 
braïque, l'auteur  i^oute  : 

«Qu'il  nous  suffise,  en  finissant  cette  première  partie  de  nos 
études  des  formes  grammaticales  de  la  langue  sémitiqne,  de 
dire  qu'on  a  souvent  regardé  comme  des  idiotismes  propres  à 
la  langue  hébraïque  des  façons  de  parler  dont  on  trouve  des 
eiempies  dans  toutes  les  langues  ;  qu'on  s'est  trop  accoutumé 
à  penser  au  latin  et  au  grec,  en  traduisant  l'hébreu  et  les  lan- 
gues de  l'Orient  ;  ({U'enfin  on  a  multiplié  comme  à  plaisir  les 
réglés  et  lee  exceptions,  jusqu'au  point  de  rendre  fort  obscure 
une  langue  fort  claire  par  elle-même.  On  eût  mieux  agi  sans 
eootredit  m,  oubliant  un  peu  nos  langues  dérivées  et  afbi- 
blies  par  un  excès  de  civilisation,  on  s'était  efforcé  d'aller  tou- 
jours au  fond  des  choses,  de  consulter  un  peu  plus  la  nature 
et  un  peu  moins  l'art  et  les  systèmes  de  convetition.  En  un 
laot^  il  suffit  de  savoir  que  l'hébreu,  comme  les  langues  de 
l'Orient,  est  une  langue  pleine  de  mouvement,  d'images,  de 
poésie;  qu'on  lise  ces  langues  avec  ces  idées  et  à  l'aide  de  * 
principes  de  linguistique  comparée,  on  en  aura  bien  vite  com- 
pris tont  le  système  ùt  pénétré  l'esprit  (p.  49).  o 


72  grammaihe  comparée 


8*  Leçon.  —  «rAmmalre  elua^af^ue.  i«  Des  caractères 
généraux  qui  distinguent  le  chaldéen  de  l'hébreu. 

On  y  trouve  les  règles  des  permutations  de  lettres^  que  le 
cbaldéen  fait  subir  à  Thébreu^  et  qui  forment  une  des  diffé- 
rences de  ces  deux  langues. 

9''  Leçon.  —  2""  Le  nom,  le  verbe  et  la  diction  en  chaldéen. 

Modifications  peu  nombreuses  de  ce  qui  a  été  dit  pour 
rbébreu,  et  enseignant  ce  qui  est  particulier  au  chaldéen. 

10*  Leçon.  —  Etude  de  la  langue  «Triaiiue» —  i<>  Lec- 
ture des  caractères  particuliers  à  cette  langue. 

Voici  en  quoi  M.  l'abbé  Van  Drivai  fait  consister  cette  étude. 

a  Une  difficulté  particulière  se  présente  tout  d'abord  à 
l'entrée  de  cette  nouvelle  étude.  Il  s'agit^  en  effets  de  se  fa- 
miliariser avec  un  nouvel  alphabet^  d'apprendre  une  série 
d'autres  caractères,  et  l'expérience  nous  prouve  que  souvent 
ce  sont  ces  genres  d'obstacles,  peu  sérieux  au  fond,  qui  en 
réalité  arrêtent  davantage  ceux  qui  veulent  étudier  les  langues 
de  rOrient.  Nous  allons  immédiatement  aborder  cette  diffi- 
culté d'un  nouveau  genre,  en  essayant  de  l'amoindrir.  Hà- 
tons-nous  d'ajouter  que  c'est  la  seule;  car  si  le  syriaque  s'écri- 
vait avec  les  caractères  hébreux,  on  ne  trouverait  presque  pas 
de  différence  entre  cette  langue  et  le  chaldéen,  que  nous  ve- 
nons d'étudier  (p.  65).  o 

Nous  devons  noter  aussi  la  remarque  suivante  sur  l'antiquité 
relative  de  la  forme  des  lettres  syriaques  et  hébraïques. 

a  On  le  voit  donc,  en  somme  Valphabet  syriaque  est  très- 
facile;  il  est  plus  rationnel,  plus  naturel,  moins  systéma- 
tique que  Vhébreu  carré.  Quant  à  ce  dernier,  voici  le  juge- 
ment qu'en  porte  l'orientaliste  distingué  que  nous  citions 
tout  à  l'heure  ^  Ce  jugement  se  rapporte  singulièrement 
à  ce  que  nous  en  avons  dit  dans  notre  première  partie  :  a  11 
»  est  très-vraisemblable  que  le  caractère  hébreu  carré,  dans 
»  lequel  sont  écrits  les  manuscrits  des  livres  bibliques,  et 
p  dont  nous  nous  servons  dans  l'impression,  dérive  de  l'écri- 
»  iuve  palmyrénienne  ^,  ou  d'un  autre  alphabet  sémitique  an- 

>  KlaproUi,  Gramm.  générale  f  théorie  des  signes,  p.  79. 

>  Nous  ayons  donné  dans  notre  Dictionnaire  de  diplomatique  des  Annales  la 
forme  de  Valphabet  palmyrénien,  le  xxv*,  et  de  Valphabet  syriaque,  le  xxi*. 


DBS  LANGUIS  SÉMITIQUES.  73 

>  cien On  a  voulu,  à  la  vérité,  faire  remonter  l'antiquité 

»de  rhébreu  carré  jusqu'au  temps  du  prophète  Esdras. 
»  (458  ans  avant  J.-G.]^  et  Ton  a  prétendu  que  les  Juifs  Ta- 
»  valent  adopté  des  Babyloniens  à  l'époque  de  leur  captivité 
»  parmi  ce  peuple;  mais  ces  assertions  ne  sont  appuyées  que 
»  sur  des  hypothèses  ou  sur  des  traditions  vagues  de  rabbins; 

>  elles  ne  méritent  donc  aucune  confiance,  et  l'on  peut  pré- 
»  suroer,  presque  avec  certitude,  que  la  formation  de  Té- 
»critnre  hébraïque  actuelle  ne  remonte  pas  au  delà  du 
»  4*  siècle  après  notre  ère.  Une  simple  inspection  de  cet 

>  alphabet  démontre  qu'il  a  été  façonné  et  rendu  régulier^  de 
»  sorte  qu'on  y  a  supprimé  les  marques  caractéristiques  de 

>  plusieurs  de  ses  lettres,  pour  les  rendre  plus  carrées  et  plus 

>  uniformes  (p.  69).  » 

il'  Leçon.  -*-  Formes grammatiaUeê  du  syriaque. 

M.  l'abbé  Van  Drivai  prouve  ici,  par  de  nombreux  exemples 
et  par  une  analyse  savante,  que  le  syriaque  est  une  sorte  de 
transition  entre  les  idiomes  primitifs  et  les  idiomes  relative- 
ments  récents  de  l'Asie  et  de  l'Europe. 

i^  Leçon.  —  Etuél«  de  1»  Imague  mwmhem  —  Lecture 
di$  earactérei. 

Tableau  des  lettres  arabes,  et  analyse  très-raisonnée  et  très- 
claire  de  leur  valeur  relative. 

13*  Lbçon.  —  Du  nom  et  de  la  diction  en  arabe, 

iV  Leçon.  —  Du  verbe  en  arabe. 

L'auieur  émet  d'abord  les  considérations  suivantes^  qui 
donneront  une  idée  avantageuse  de  ce  verbe,  et  pourront  faire 
naître  à  quelques-uns  de  nos  lecteurs  le  désir  d'étudier  cette 
belle  langue. 

«  Voici,  on  peut  le  dire,  le  chef-d'œuvre  des  langues  sémi- 
mitiques.  Le  système  hébreu,  si  ingénieux  et  si  simple  à  la 
fois,  se  trouve  ici  porté  au  plus  haut  point  de  perfection.  Le 
verbe,  en  arabe,  est  aussi  simple,  plus  simple  même  qu'en 
bébreu,  et  cependant  il  est  aussi  riche,  plus  riche  même  que 
le  verbe  grec.  Dans  cette  dernière  langue,  en  effet,  on  est  par- 
venu à  exprimer  toutes  les  nuances  de  la  pensée,  de  l'action  ; 
uoe  abondance  et  une  variété  remarquable  de  formes  tou- 
jours heureuses  et  combinées,  placent  la  langue  grecque  à 


74  GBAMMAIIIE  COMPARSB 

un  rang  élevé  dans  la  famille  des  langues  ;  mais  cette  abon- 
dance n'existe  qu'aux  dépens  de  la  concision,  et  elle  nuit  à 
l'énergie;  les  prépositions  multipliées  outre  mesure  altoogent 
le  discours  et  le  rendent  en  quelque  sorte  loquace  à  Texcèd. 
Ajoutes  à  cela  des  difficultés  de  formation,  la  multiplicité  des 
formules  diverses^  le  travail  de  mémoire  que  nécessite  l'étude 
de  tant  de  mots  souvent  assez  différents  les  uns  des  autres,  ces 
mille  adjonctions  et  mutations  entre  lesquelles  la  racine  pri** 
mitive  va  presque  se  perdre  et  disparaître  ;  que  de  causes  de 
langueur,  que  d'embarras,  que  d'obstacles  à  la  prompte  et 
facile  intelligence  d'uu  texte  ! 

D  Rn  arabe,  au  contraire,  vous  ne  v<Mrrez  rieo  de  sesi** 
blable  quant  à  ces  embarras  et  ces  longueurs  de  la  forme  ; 
vous  trouverez  plus  de  richesses  et  une  énergie  incompa- 
rable pour  le  fond.  Aussi  cette  tangue  a-^t-elle  un  prolbod 
cachet  de  concision  et  une  force  de  peinture  telle  qu'elle  re- 
présente admirablement  te  double  caractère  des  peuples  qui 
la  partent  depuis  si  lengtevnps  :  la  mâle  vigueur  des  de8cei>- 
dants  d'Ismaêl,  la  merveilleuse  et  [poétique  imagiDatioa  des 
enfants  du  désert  f p.  901).  » 

i^^  Leçon.—  Résumé  comparatif  des  quatre  dialee^hibr^u». 

Pour  montrer  le  peu  de  différence  qu'il  y  a  entre  les  fcNrnies 
de  rhébreu,  du  chaldéen,  du  syriaque  et  de  l'arabe.  Fauteur 
donne  en  plusieurs  tableaux,  et  en  hébre»,  les  fomes.  du 
nom,  du  pronom,  du  verbe  et  ite  la  dietioa.  IVoù  Ton  peut 
conclure  que  celui  qui  sait  une  de  ces  langues  peut  bien  vite 
apprendre  toutes  les  autres. 

Les  ie^,  47%  18*,  19*  et  20^  Lbçoms  sont  consacrées  à  l'étude 
de  la  langue  égyptienne  et  de  la  langue  copte.  Nous.en  rsadrone 
comple  dauis*  vdi  autre  cabie^.  Mafe  pour  teporriQer  ce  qui  pe  - 
garde  plus  parlicuMèrement:  b  langue»  hébrauiue,  nous  ajo»r 
terons  que  M.  l'abbé  Van  Drivai'  termine  som  «ohime  : 

i  <*  Par  une  dissertation  sur  bi  natwpo  des  signesrvoyiUes  et  la 
prononciation  des  hainguee  sémitiques  ; 

i"  Par  un  exposé  du  système  dBS.Mùssorétespomrim  tramorip- 
lions  to  kciure,  ^accentuation^  et  to  po$Mtuaêior^dBs  linressamus. 

Yoici  la  oonclusie»  dis  eeè  intéressant  travail  : 

ip  V  Les;letlpes>M.  n*  ii  n*  M).etplu8particulièpeni6iiile»troia 


DKd  LAN6ÙÈ8  SfeUmOÛiS.  75 

lettres  K.  \  1.  étaient  considérées  {)af  les  Anciens  contme  les 
Téiitables  voyeUes,  correspofldafit^  où  à  pea  près,  anx  lettres 
analogues  qui  se  trouvent  aux  mêmes  places  dans  les  alpba- 
betè  des  autres  lances.  At^jourd'hul  encore  les  Sabéens  con- 
^rvent  la  doctrine  et  l'usage  des  anciens  sous  ce  rapport. 

»  2*  Ces  vajelles  n'étaient  pas  toujours  écrites,  en  sorle  que 
souTênt  il  follait  suppléer  mentalement  une  toîx,  un  son,  pour 
parrenir  à  prononcer  une  ou  plusieurs  lettres-coiMonnes  dé- 
pourrues  de  voyelles. 

*  3*  Ces  voix  ou  sons  supplémentaire^  n'étaient  pas  les 
mêmes  chez  tous  les  peuples  de  race  sémitique;  saint  Jérôme 
TOUS  assure  même  qu'il  régnait  à  ce  sujet  une  gi^ande  liberté. 

»  4*  Les  Massorëtes,  en  voulant  filer  par'  des  signes  nfoùveâtix 
ces  sons  supplémentaires,  n'ont  |K)int  précisémefnt  atteint  leur 
but,  qui  était  d'empêcher  Fallération  de  l'hébreu,  puisque 
cette  altération  était  déjà  consommée  et  qu'ilÀ  ne  sont  poinft 
d'accord  avec  leurs  devancier^,  nî  fnêîiie  souvent  avec  leurs 
contemporains,  ils  ti'ofit  donc  fait  que  filet'  la  prononciation 
qui  était  en  usage  de  leur  temps  et  dans  le  pays  où  ils  étaient 
«fx-mêmes.  Leur  infstitution  n'a  donc  ni  le  caractère  tfani- 
versalilé  pour  les  lieux,  ni  celAi  d'Immutabilité  pour  le 
tetnps.  C'est  une  institution  locale  et  restreinte  à  une  épocfue 
déterminée. 

»  5*8i  toutefois  cette  institution  n'était  que  ce  que  ilfoiis  ve^ 
tH>m  de  dire,  elle  aurait  une  utilité  relative  Incontestable,  en 
ce  sens  qu'elle  serait  un  témorn  vHant  de  la  manière  dont  on 
énonçait  la  langue  hébraïque  à  l'époque  et  dans  la  contrée 
de» Massorëtes;  mais  il  n'en  est  pas  ainsi.  Portant  f^op  loin 
iew' système,  d'ailleurs  bon  et  utilef  eu  soi,  ils  ont  affecté  de 
fews  si^es  nouveaux  non-seuFemenl  les  consonnes  dépour- 
voes  de  voyelles,  mais  les  voyelles  elles-métwes,  exactement 
cemrtte'  on  le  voJ<  dans  certains  dictiioûnaires  de  proi^onciation 
de  la  tangue  anglaise.  Dès  lors  les  feKre^-^voyeltes  devenant 
itioliles,  puisqu'elles  étaient  rertiiplacées  par  despotMis-voyelles, 
itoi/ont  pas  cralnf  d'en  retrancher  im  grand  nombre.  Ils  ont 
même  souvent  retranché  d^s  consonnes,  lorsqu'elles  étaient 
réj^es,  par  exemple,  et  ris  ont  indiqué  ces  retranchements 
par  des  signes  particuliers.  En  somme,  ils  Ont  Complètement 


76  GRAMIIAIRE  GOHPARÈB 

défiguré  l'aspect  du  texte  saint;  ils  Tout  en  réalité  écrit  dans 
un  tout  autre  système  graptiique^  et  en  cela  ils  ont  certaine- 
ment beaucoup  contribué  à  en  rendre  l'étude  effrayante. 

fi  6"*  Et  cependant^  chose  singulière,  de  cette  trop  grande 
extension  donnée  à  leur  système  résulte  aujourd'hui  pour 
nous  une  utilité  réelle.  Ainsi,  à  Taide  de  ces  signes  par  les- 
quels ils  ont  remplacé  bien  des  voyelles  et  parfois  aussi  des 
consonnes,  et  à  l'aide  des  textes  manuscrits  anciens^  nous 
pouvons  aujourd'hui  rétablir  d'une  manière  certaine  ces 
lettres  retranchées,  et  rendre  ainsi  au  texte  sacré  sa  véritable 
physionomie  primitive.  C'est  en  ce  sens  qu'on  peut  dire  que 
les  Massorètes  ont  rendu  service  aux  Livres  saints;  c'est-à-dire 
que  la  confrontation  de  leurs  textes  ponctués  avec  les  textes 
manuscrits  qui  ne  le  sont  pas,  peut  servir  à  démontrer  l'au- 
thenticité de  telle  leçon  et  la  préférence  qu'on  doit  lui  donner 
sur  telle  autre  (p.  200).  » 

Enfin,  M.  l'abbé  Van  Drivai  termine  son  livre  par  l'exposé 
suivant  du  plan  d'une  nouvelle  édition  du  texte  primitif  des 
Livres  saints. 

«  Une  des  choses  qui  éloignent  le  plus  de  l'étude  de  l'hé- 
breu et  autres  langues  sémitiques,  c'est  sans  contredit  la  ma- 
nière dont  cette  langue  se  trouve  ordinairement  écrite  ou  im- 
primée. Non-seulement  il  faut  d'abord  se  familiariser  avec  des 
caractères  étrangers,  mais  il  faut  encore  savoir  distinguer  où 
commencent  les  mots,  où  ils  s'arrêtent;  il  faut  se  livrer  à  un 
travail  analogue  à  celai  que  présente  le  déchiffrement  de  cer- 
tains manuscrits,  où  tout  se  trouve  joint  et  lié  de  telle  ma- 
nière que  l'œil  a  d'abord  de  la  peine  à  reconnaître  les  mots 
auxquels  il  est  le  plus  habitué.  On  conçoit  combien  ce  premier 
inconvénient  est  grave  et  comment  il  a  pour  effet  de  décou-* 
rager  bien  des  hommes  de  bonne  volonté. 

»  Un  autre  inconvénient  se  rencontre  dans  le  système  ordi- 
nairement employé  pour  la  transcription  ou  l'impression  de 
rhébreu  :  ou  bien  le  texte  se  présente  sans  aucune  ponctua- 
tion (sauf  les  deux  points)^  si  l'hébreu  est  sans  points- voyelles, 
ou  bien  il  est  tellement  surchargé  de  signes  très-difficiles  à 
retenir^  que  dans  un  cas  aussi  bien  que  dans  l'autre  il  y  a  une 
véritable  confusion. 


DES  LANGUES  SÉMITIQUES.  77 

9  En  outre,  les  alinéas  ne  sont  pas  toiyours  assez  bien  indi- 
qués; les  vers  ne  sont  pas  toiyours  écrits  ou  imprimés  autre- 
ment que  la  prose  ;  enfin  on  ne  trouve  dans  les  textes  ordi- 
naires aucun  de  ces  secours  que  la  calligraphie  antique  savait 
fort  bien  présenter  au  lecteur  et  que  l'art  typographique  a  tant 
perfectionné  de  nos  jours. 

>  Pourquoi  ne  pas  adopter  pour  Thébreu  ces  moyens  que 
ToD  a  mis  en  usage  pour  faciliter  Télude  et  la  lecture  des 
langues  de  l'Occident  depuis  l'invention  de  l'imprimerie? 

>  Ainsi,  dans  notre  pensée,  une  nouvelle  édition  de  la  Bi- 
ble hébraïque  devrait  être  conçue  de  la  manière  suivant^  : 

»  i*"  Tous  les  mots  seraient  séparés  les  uns  des  autres,  à 
l'exception  des  lettres  affixes  formatives  des  modifications  du 
^erbe  ou  du  nom  ;  un  trait-d'union  pourrait  indiquer  la  liaison 
particulière  qui  existe  entre  tel  et  tel  mot,  mais  ces  mots  ne 
seraient  jamais  complètement  unis  et  confondus.  Il  y  a  là,  se- 
lon nous,  un  premier  élément  de  grande  clarté. 

>  2'  La  ponctuation  généralement  usitée  en  Europe  depuis 
l'invention  de  l'imprimerie  et  employée  pour  toutes  nos  lan- 
gues de  l'Occident  serait  appliquée  à  rhébreu.  Cette  innova- 
tion, ou  plutôt  ce  moyen  analytique  auquel  nous  sommes  si 
habitués,  serait  du  plus  grand  secours  pour  la  lecture  et  l'in- 
telligence des  textes  bibliques.  M.  Barges,  nous  l'avons  vu  plus 
haut,  a  proposé  avant  nous  ce  moyen;  M.  l'abbé  Beelen,  pro- 
fesseur de  langues  orientales  à  l'université  de  Louvain,  l'a 
déjà  mis  en  usage  dans  sa  Chre$iomathia  rabbinica  et  chaldaica  ; 
c'est  donc  là  une  idée  partagée  par  des  hommes  qui  font  au- 
torité en  cette  manière,  et  par  suite  une  idée  qu'il  est  fort  à 
propos  d^appliquer,  pour  Tavantage  de  tous. 

>Âu  reste,  il  est  clair  que,  système  pour  système,  mieux 
vaut  celui  qui  est  le  plus  simple  et  surtout  le  plus  connu  :  tel 
est  évidemment  le  mode  de  ponctuation  généralement  usité, 
il  est  plus  simple  que  la  ponctuation  massorétique;  il  est  plus 
facile  à  distinguer;  il  parle  davantage  aux  yeux;  il  est  fort 
connu,  et  partant  excellent  pour  la  pratique.  Si  l'on  objectait 
que  ce  système  n'est  pas  ancien,  nous  répondrions  qu'il  en 
est  de  même  du  système  des  Massorètes  ;  et  puisqu'on  ne  voit 
aucun  inconvénient  à  ajouter  au  texte  biblique  proprement 


78  GaAMBIAIRE  COMPARÉE 

dit  ces  signes  de  divisions  et  de  repod^  nous  tte  voyons  pas 
pourquoi  on  trouverait  le  moindre  inconvénient  à  les  rem- 
placer par  des  signes  plus  clairs,  plus  connus  et  déjà  employés 
dans  toutes  les  éditions  des  textes  grecs  on  latins  dé  la  Bihte, 
lesquels  textes  n'avaient  pas  autrefois  plus  de  ponctuation  de 
ce  genre  que  n'en  a  aujourd'hui  le  texte  hébreu.  Ge  qui  a  été 
reconnu  très-utile  d'un  côté  ne  le  serait  pas  moins  de  l'autre. 
Nous  le  répétons,  du  reste,  il  ne  s'agit  pas  même  ici  d*0ne 
chose  nouvelle;  il  s'agit  simplement  de  rem|»facer  le  moins 
connu  par  le  plus  connu  généralement  usrté  et  approuvé. 

»  3^  On  mettrait  plus  de  soin  à  bien  faire  ressottif  à  F^il  fes 
différentes  parties  du  texte  des  livre»  saints.  Les  gtrillemets 
seraient  employés  pour  indiquer  un  discours;  les  lignes  sé- 
parées et  plus  rapprochées  du  milieu  de  la  page  distingue- 
raient les  vers  de  la  prose  ;  les  points  d'tnferrogatkrn  et  d'ex- 
clamation achèveraient  de  dé^ner  le  sens  pailicufier  de 
certaines  phrases;  en  on  mot,  tout  le  système  dont  on  se  sert 
pour  l'impression  de  nos  langnes^  de  l'Occident  serait  d|)pliqué 
à  l'hébreu  et  autres  langues  analogues,  et  cette  setile  amélio^ 
ration  (nous  en  sommes  convaincu  par  pins  d'une  expérience) 
suffirait  déjà  pour  conquérir  à  l'étude  de  ces  langues  un 
grand  nombre  de  partisans. 

»  A  ces  avantages  matériels,  tfoufs  voudrions  en  joindre 
d'autres  d'nne  réalisation  bien  a^ortremenf  difflcMe. 

»  Nous  voulons  parler  de  la  rêMUutUm  de  toutes  les  lettres 
que  les  Massorète^  ont  eu  la  témérité  d'enlever  au  texte  sacré, 
pour  les  remplacer  par  des  signes  de  dupticationf  ou  par  des 
points.  Cette  restilulmi,  voici  comment  nous  la  comprenons. 

»  D'abord,  rien  de  personnel,  rien  cfui  repose  s^r  te  juge- 
ment individuel. 

ft  Peur  cela  nou»  nous  ferions  une  règle  inflexiMê»  de  ue  ja- 
mais admettre  une  leçon,  un  mot  quelconque,  à'  moins  que 
nous  ne  trotirr ions  cette  leçon  dams  un  ou  pliiftienrs  bons  ma- 
nuscrits. En  mettant  ainsi  en  dehors  toute  idée  personnelle, 
et  n*ayant  recours  qu'aux  sources,  à  la  tradition,  ou  plutôt  à 
des  textes  icril$^  il  est  ini«pos8ibte  de  tomber  èàM  Fesprit  de 
système,  et  jamais  on  ne  s'exposerarit  à  mettre,  comme  les 
jpùtB  deila  Maflsore^  une  mai»  téméraire  sur  l'afche  sainte. 


UBft  LilKGUES  SSMniQGBS.  79 

• 

»  Toasks  déments  de  ce  grand  trayail  existent.  Kennîcott 
el  Rossi  noas  les  fournissent  dans  les  innombrables  Tariantes 
qu'ils  oni  recueillies  dans  plus  de  six  cents  manuscrits  et 
qu'ils  (H) t  publiées  à  la  fln  du  siècle  dernier.  Ce  sont  ces  Ta- 
nautes  que  nous  donnerons  p^jur  une  très-grande  pai'tie  des 
mots  de  la  langue  hébraïque  et  que  nous  comparerons  à  la 
prononciation  des  mots  par  les  anciens,  ainsi,  qifanx  formes 
DUftssorétiques  S  dans  le  wmibulaire  critffiir  &t  raisonné  qui 
formeta  le  3*  Tolume  de  cet  ouvrage.  C'est  à  Vaide  de  ce 
Irarail  auquel  nous  nous  lirrons  sur  rbacnn  des  mots  de  la 
langue  sainte,  que  nons  avonsFespoir  de  donner  un  jonr  un 
texte,  le  plus  pur  possible  quant  à  l'orthographe  et  au  mode 
primitif  da  transcription  de  chacun  de  ces  mots,  un  texte  qui, 
nous  pouvons  le  dire  dès  maintenant,  prouvera  la  bonté  des 
anciennes  leçons  dont  se  servaient  saint  Jérôme  et  les  docteurs 
chrétiens,  et  les  altérations  dont  les  juifs  se  sont  plusieurs  fois 
rendus  coupables. 

I»  En  attendant,  qu'il  nous  soit  permis  de  donner  un  spéci- 
mm  de  ce  que  pourrait  être  ce  texte  d'après  le  plan  que  nous 
venons  d'exposer. 

B  C'est  par  là  que  nous  terminerons  cette  seconde  partie  de 
DOS  éludes  comparées  sur  la  grammaire  des  langues  bi- 
bli^ies. 

9  Nous  ajoutons,  pour  l'usage  des  commençants,  au  texte- 
spécimen  ci-dessous,  des  titres  courants  en  français.  Inutile 
d'avertir  que  ces  sortes  de  notes  ne  seraient  pas  dans  notre 
texte  définiUf. 

(D'après  les  manuscrits  de  KennicoU.) 
La  créaUon  en  général. 

;toi  vnn  nnvi  v^  n  i  .y^Kn  nw  i  onx;  n  r»  nrht(  vra  rfmn  3 
.  DnD  n  ^JD  "»  remo  xrrfni  nn  i  ;DTnn  >»  "t^  ym  ^ 

Premier  Jour.  —  Création  de  la  lumière. 

■pn  *?  1  ;  «  cïp  »  :  TiK  V  dvi'tk  vrp  ^ .  -pnn  n  pa  i  iw  n  p  D'»n*7K 

*  C*est  en  donnant  ces  formes  massorétiqoes  que  nous  aurons  aussi  l'occasion 
d'er.trer  dans  quelques  détails  sur  les  données  grammaticales  propres  au  systè* 
noe  des  Massorôtes,  ce  qui  complétera  en  même  temps  ce  second  volume. 


80  «AiniAIBB  GOHPAIKB  0BS  lARGUIS  SÊMITIQUIS. 

Entenniiianl  Tarticle  consacré  en  4883,  ao  1*  volume  de 
cet  ouTrage,  nous  disions  : 

«  Nous  ne  pouvons  que  féliciter  filgr  l'évêque  d'Arras  d'aToir 
»  appelé  à  la  direction  de  son  grand  séminaire  un  homme 
»  aussi  savant,  et  aussi  érudit  que  M.  Tabbé  Van  Drivai,  et  d'une 
»  science  et  d'une  érudition  aussi  saines  que  les  siennes.  Ces 
9  études  valent  un  peu  mieux  que  de  s'occuper  à  faire  ou  à 
»  publier  des  mémoires  dandeêtins  contre  les  droits  du  souve- 
»  rain  Pontife.  »  Nous  ne  pouvons  que  répéter  ici  les  mêmes 
éloges,  en  ajoutant  que  ces  travaux  valent  mieux  que  de  pu- 
blier des  pastiches  de  Platon  ou  d'Aristote,  comme  on  le  fait 
depuis  quelque  temps. 

A.  BOMKl'lV. 


D«  QUELQUES  ERREURS  SUR  LA  PAPAUTÉ.        8i 

DE  QUELQUES  EMEÛrS  SUR  LA  PAPAUTE 

PAm  'H.  Louis  TEVIIiLOT  *. 

Au  moment  où  la  Papauté  est  attaquée  avec  un  redouble- 
ment d'injures^  de  calomnies,  qui  font  craindre,  non  sans  rai- 
son^ à  tous  les  chrétiens,  un  renouvellement  de  commotions 
sociales^  c'esl-à-dire  de  punitions  de  Dieu^  il  faut  que  tous 
ceux  qui  croient  en  Jésus-Clirist  et  en  son  Eglise  réunissent 
tous  leurs  efforts  pour  défendre  celte  Papauté  qui  est  non-seu- 
lement le  centre  de  notre  Eglise,  mais  encore  la  pierre  fon- 
damentale de  tout  Tordre  social.  M.  Veuillot  a  donc  fait  une 
œuvre  et  chrétienne  et  nationale  et  sociale,  en  réunissant  dans 
nn  volume  de  petite  dimension  les  divers  articles  publiés 
dans  ï Univers,  ayant  pour  but  de  défendre  le  Pontife  romain 
et  ses  actes.  Ces  articles  ont  subi  diverses  améliorations^  et 
divers  compléments^  qui  en  font  une  œuvre  plus  opportune 
que  celle  publiée  dans  son  journal.  Nous  n'avons  pas  besoin 
de  dire  que  les  lecteurs  y  trouveront  la  verve  et  le  talent 
d'un  chrétien  profondément  convaincu.  Pour  preuve,  nous 
allons  donner  un  extrait  du  livre^  en  choisissant  le  portrait 
qu'il  trace  du  chef  même  de  la  Papauté^  de  celui  que  Jésus- 
Christ  lui-même  [choisit  pour  son  vicaire^  et  à  qui  il  confia 
le  gouvernement  de  son  Eglise. 

SAINT  PIERRE. 
«àSaint Pierre,  le  prince  des  Apôtres,  peut  être  appelé  aussi  le 
prince  des  Saints.  Elu  de  Jésus-Christ  pour  être  le  fondement 
de  l'Eglise,  il  a  été  formé  par  ce  divin  Maître  à  toutes  les  ver- 
tus qui  allaient  devenir  l'auguste  caractère  de  l'humanité 
régénérée,  et  il  a  reçu  avec  ces  vertus  nouvelles  l'investiture 
d'un  pouvoir  tout  nouveau  et  tout  divin,  que  n'eurent  pas 
avant  lui  les  Justes  les  plus  aimés  de  Dieu.  Saint  Pierre  est  le 
modèle  des  croyants,  des  pénitents,  des  apôtres,  des  docteurs, 
des  pontifes,  des  martyrs.  Toutes  les  auréoles  sont  autour  de 

'  Vol.  ia-18  de  xtviu  et  304  p.  à  Paris  chez  Gaume  frères,  prix  2  fr.  50. 


\ 


8t  DB    QimiiQOES  EBBBUB8  6I}|   LA   PAPACTk. 

sa  tête,  toutes  les  palmes  sont  dans  ses  mains  ;  il  a  la  sagesse 
d'en  haut  pour  enseigner,  la  puissance  d'en  haut  pour  con- 
damner et  pour  absoudre  ;  il  tient  les  clefs  du  Ciel,  et  c'est  à 
lui  que  l'humanité  doit  dire  ce  qu'il  disait  lui-même  au  Sau- 
veur des  hommes  :  Vous  avez  les  paroles  de  la  vie  éternelle. 

»  Par  la  volonté  de  son  Maître,  saint  Pierre  a  entrepris  la 
plus  étonnante  révolution  que  le  monde  ait  vue  et  que  Tesprit 
do  rhomme  puisse  concevoir;  par  une  assistance  qui  a  été  le 
prix  de  sa  foi  et  de  son  courage,  il  Ta  accomplie.  Seul  et  pau- 
vre, il  a  attaqué,  il  a  renversé  les  dieux  et  l'empire  de  Rome. 
Il  est  mort  sur  la  croix,  du  supplice  des  esclaves,  maïs  en  réa-  * 
lité  législateur,  pontife  et  roi  de  la  terre,  le  premier  roi  de  la 
dynastie  qui  soit  éternelle  ;  vainqueur  de  César,  qui  était 
Néron,  c'est-à-dire  vainqueur  de  tous  les  vices  et  de  toutes  les 
erreurs  ensemble,  dans  le  moment  que  l'erreur  et  le  vice, 
maîtres  incontestés  des  hommes,  recevaient  d'eux  les  hon- 
neurs divins.  II  a  brisé  ce  joug  ignominieux;  il  Ta  brisé  pour 
jamais  en  instituant  cette  royauté  de  la  vérité  qui  ne  laisse 
plus  au  mensonge  de  triomphe  assuré  ni  paisible^  qui  ne  lui 
permet  plus  d'étouffer  la  sainte  révolte  des  consciences,  et  qui^ 
toujours  prête  à  combattre  pour  la  justice,  n'ignore  pas  qu'elle 
enchaîne  la  victoire  lorsqu'elle  accepte  le  martyre. 

0  La  gloire  de  saint  Pierre,  même  en  ce  monde,  surpasse, 
s'il  est  possible,  ses  travaux.  Il  y  a  bientôt  dix- huit  siècles 
pleins,  qu'un  ministre  infime  de  la  police  de  Néron  le  con- 
duisit au  supplice  ;  après  dix-huit  siècles ,  il  est  le  per« 
sounage  le  plus  vivant  de  l'histoire.  Toute  langue  a  publié 
son  nom  ,  toute  langue  le  prononcera  jusqu'à  la  fin  des 
temps.  Toute  intelligence  capable  de  recevoir  FEvangile 
a  connu  sa  vie,  a  béni  ses  œuvres;  les  plus  nobles  génies  en 
ont  médité  les  moindre»  circonstances;  la  poésie  et  les  arts  y 
ont  trouvé  des  inspirations;  la  théologie  en  a  tiré  des  lois.  Son 
tombeau,  visité  de  tous  les  peuples,  est  devenu  une  source  de 
vie  et  Tarc-boutant  de  Tordre  social.  Là,  il  règne  encore,  pro- 
tégé par  la  foi  de  ses  innombrables  enfants,  maintenu  au  be- 
soin par  l'effroi  de  ceux-là  mêmes  qui  jalousent  sa  puissance 
paternelle  et  qui  seraient  tentés  de  lui  refuser  leur  hommage. 
Tout  croule  dans  le  monde  si  ce  trône  est  ébranlé.  De  ce  faîte 


SAINT  PfBBRK.  83 

subtime,  toujours  battu  d'orages  formidables  et  impuissants^ 
Pierre,  vivant  dans  son  successeur,  investi  de  tous  les  privi- 
léges  que  Jésus-Clirist  lui  a  donnés,  gouverne  les  pasteurs  et 
les  troupeaux,  çnçeigne,  redresse^  lie  et  délie,  commande  aux 
inteUigenci»  et  dirige  les  âmes.  Vainement  l'orgueil  conteste 
ou  se  révolte,  en  appelle  au  sophisme,  à  la  ruse,  à  l'injure,  à 
la  force  brutale,  et  quelquefois  sépare  tout  un  peuple  et  tout 
m  empire  ;  ceux  que  l'ennemi  entraine  dans  les  ténèbres 
conservent  un  souvenir  et  un  besoin  de  la  lumière  qui  les  ra- 
mènerout.  Pierre,  assuré  de  l'obéissance  de  l'élite  du  genre 
liumain,  définit  Terreur  et  reste  le  roi  de  la  vérité.  Il  n'y  a  pas 
de  main  asçez  forte  pour  abolir  ses  lois.  Sa  parole  est  la  digue 
immuable  que  la  mer  afibiée  peut  bien  couvrir  d'écume,  mais 
ne  peut  pas  emporter  ni  franchir.  Il  voit  sans  trembler  le  fu- 
rieux e^ort  des  révoltes,  il  écoute  sans  pâlir  leur  clameur  im- 
meose«  et^  se  tournant  vers  sou  peuple,  il  bénit  deux  cents 
n^ilUons  d'âmes,  dont  l'Amen  fidèle,  éveillant  tous  les  échos 
de  la  terre^  couvre  à  la  fois  la  protestation  de  l'hérétique,  la 
négation  de  l'incrédule  et  le  cri  passionné  de  la  brute,  qui 
hurle  d'obéir*  Tel  est  aujourd'hui  ce  pouvoir  de  Pierre,  contre 
^^uel»  depuis  Kéron,  se  sont  tour  à  tour  et  tous  ensemble 
conjurés  tout  ce  que  l'espèce  humaine  a  produit  de  géants.  Il 
a  vaincu  Néron,  Arius,  Mahomet,  Luther  et  Voltaire;  il  em- 
brasse le  monde  connu;  il  est  établi  sur  deux  cents  millions 
d'âmes,  et  ses  conquêtes  ne  sont  pas  encore  finies,  car  la  plé- 
nitude des  nations  entrera  dans  son  bercail.  Ainsi  lui  tient 
parole  Celui  qui  lui  a  dit  un  jour  :  Tu  e$  pêcheur  d^hommes. 

»  Or,  ce  mortel  plus  favorisé  qu'Abraham,  plus  puissant 
que  Mqîscs,  plus  inspiré  que  les  prophètes;  ce  législateur  et  ce 
pasteur  de  l'humanité,  ce  Vicaire  de  Jésus-Christ,  qu'était-il 
pour  de  telles  œuvres  et  qu'a-t-il  fait  pour  une  telle  gloire  ?  Il 
n'avait  par  lui-même  ni  fortuee,  ni  force,  ni  génie,  et  pour 
toute  science  il  savait  conduire  sa  l>arque  et  raccommoder  ses 
filets;  mais  il  était  droit  et  simple  de  cœur;  il  crut  en  Jésus- 
Christ,  il  l'aimOt  et,  lorsque  Jésus-Christ  lui  commanda  de 
quitter  tout  pour  le  suivre,  il  n'hésita  point.  C'est  le  secret  de 
sa  puissance  et  de  sa  gloire.  Â  cause  de  cette  simplicité  d'où 
naquit  sa  foi,  de  cette  foi  d'où  vint  son  amour,  de  cet  amour 


84         DE  QUELQUES  ERREURS  SUR  LA  PAPAUTÉ. 

dont  le  fruit  fut  Tobéissance;  de  cette  obéissance  qui  ne  con- 
nut rien' d'impossible  et  qui  ne  refusa  ni  les  travaux  de  Tapos- 
tolat,  ni  le  martyre,  Pierre,  à  son  tour,  fut  aimé  de  Jésus- 
Christ.  Le  Fils  de  Dieu  le  prit  à  son  école  et  le  forma  pour  être 
l'instituteur  du  genre  humain.  Ecoutons  là-dessus  ce  que  la 
parole  apostolique  dit  aux  pauvres  :  «  Tous  avez  la  foi  de  saint 
»  Pierre  et  vous  êtes  chrétiens  comme  lui;  vous  pouvez  avoir 
D  la  charité  de  saint  Pierre  et  aimer  Dieu  comme  lui  ;  par  con- 
D  séquent,  vous  pouvez,  comme  lut,  mériter  toute  l'estime  du 
»  Ciel.  Voilà  la  véritable  grandeur,  une  foi  animée  de  la  cha- 
»  rite  c'est-à-dire  de  l'amour  de  Dieu,  et  une  charité  soutenue 
»  de  la  foi.  Car  rien  ne  nous  rend  plus  grands  que  ce  qui 
»  nous  rend  grands  devant  Dieu;  rien  ne  nous  rend  plus 
»  grands  devant  Dieu  que  ce  qui  nous  approche  plus  de  Dieu^ 
0  et  rien  ne  noub  approche  plus  de  Dieu  que  la  foi  et  Tamour 
»  de  Dieu.  Qu'importe  que  nous  soyons  revêtus  de  la  pourpre 
»  ou  couverts  d'habits  usés  et  déchirés,  si  sous  ces  habits  usés 
»  et  déchirés  nous  sommes  plus  agréables  à  Dieu  que  les 
»  princes  sous  la  pourpre?  Au  lieu  de  demander  à  Dieu  une 
9  fortune  temporelle,  au  lieu  de  lui  demander  des  trésors  péris- 
»  sables  et  une  puissance  humaine,  demandons-lui  une  foi  vive 
D  et  ardente.  Ce  double  mérite  disposa  saint  Pierre  à  la  souve- 
»  raine  dignité  de  l'Eglise  où  Jésus-Christ  le  voulait  élever  ^ .  » 

»  Voilà  une  philosophie  toute  simple,  toute  populaire,  toute 
pratique,  en  même  temps  que  toute  sublime,  dont  les  orateurs 
chargés  de  célébrer  les  grands  hommes  à  qui  Ton  dresse  des 
statues  trouveraient  difficilement  le  texte  dans  la  vie  de  leurs 
héros.  » 

Dans  le  reste  de  l'ouvrage,  l'auteur  traite  ensuite  trois 
questions  importantes  : 

V  Les  papes  d'Avignon  ; 

2»  Clément  XI  11  et  Clément  XIV  ; 

3**  Le  pouxanr  temporel  des  papes. 

11  est  peu  de  nos  lecteurs  qui  île  veuillent  lire  dans  l'ouvrage 
même  les  développements  donnés  à  ces  trois  questions,  et 
qui,  nous  pouvons  le  dire,  n'y  trouvent  à  s'y  instruire. 

>  Le  P.  Bretonneau.  Mystères^  A.  B. 

•  . 

Yenailles.  —  Imprimerie  de  BEAU  jeune,  roe  de  TOranf  vrii;,  <6. 


85 

ANNALES 

DE    PmiiOSOPHlE    CHRÉTIEIirif 

nwmvo  tt0.  —  iAirtèr  t859. 


3rc^0l00te   égyptienne. 

BECHEKHES  SUR  LA  XIY*  DYNASTIE  DE  MANÉTHON 

Suivies  d'une  note 

^   ARTICLE   *. 

IV.— Arguments  géologiques,  prouvant  que  la  14*  dynastie,  ayant  régné  sur  la 
basse  Egypte  au  temps  des  Pasteurs,  n'a  pu  laisser  des  traces  de  sa  domination. 

Mais  il  est  des  faits  d'un  autre  ordre^  (]ui  ne  reposent  point 
sur  l'interprétation  plus  ou  moins  légitime  de  textes  antiques 
et  obscurs^  des  faits  aujourd'hui  encore  visibles  et  palpables, 
qui  expliquent  comment,  si  l'on  admet  que  la  14*  dynastie  a 
régné  seulement  dans  la  basse  Egypte  et  au  temps  des  Pasteurs, 
on  devra  aussi  admettre  qu'elle  n'a  guère  pu  laisser  de  tracefl 
actuellement  visibles  de  son  existence;  des  faits  qui,  par  con- 
séquent, font  encore  de  la  disette  même  de  monuments  qu'on 
doive  lui  rapporter,  une  confirmation  indirecte,  mais  nette  et 
précise,  de  l'opinion  qui  m'a  paru  la  plus  conforme  aux  rares 
données  de  l'Iiistoire  sur  ces  temps  reculés.  Ces  faits  sont  ceux 
que  présente  la  constitution  géologique  des  diverses  contrées 
de  l'Egypte  et  que  je  résumerai  ici ,  surtout  d'après  le  témoi- 
gnage des  savants  de  l'expédition  française  entreprise  à  la  fin 
du  siècle  dernier,  et  en  empruntant  souvent  leurs  propres  pa^ 
rôles.  Il  ne  s'agit  point  ici  de  comparer  leurs  systèmes  avec 
rétat  actuel  de  la  science,  mais  de  recueillir  les  faits  qu'ils  ont 
observés. 

a  Le  Nil,  à  son  entrée  en  Egypte,  à  la  hauteur  de  l'ile  de 
»  Philœ,  dit  M.  Girard,  coule  dans  une  gorge  étroite,  bordée 
»  sur  chaque  rive  par  des  rochers  de  granit.  Ces  rochers  tra- 
»  versent  le  fleuve  à  un  demi-mj  riamètre  environ  au-dessus 

*  Voir  le  cahier  précédent,  ci-dessus,  p.  33. 
IV  SÉRIE.  TOME  XIX.  —  N»  HOj  1859.  (58' vol.  de  la  coll.)     6 


M  RBCHERGHB$  mVi  lA  i^*  DYNASTIE 

»  de  la  yilte  de  Syëne;  et.c'sest  en  Irapobissajat  cette  espèce  de 
»  barrage  qu'il  forme  la  dernière  de  ses  cataractes.  •  L'Egypte 
fi  semble  commencer,  en  quelque  sorte,  là  où  finit  le  sol  grani- 
»  tique  ^  n 

A  son  tour,  M.  deRoùéres  désigne  4es  envircms  de  Philœ, 
de  Syène  et  de  la  cataracte  comme  la  contrée  où  se  présentent 
les  terrains  de  granit  2;  et,  en  ce  qui  concerne  spécialement 
le  sjénit,  dont  les  variétés  rouge  et  gme  Curent  |bien  souvent 
employées  pour  les  monolithes  égyptiens^,  Tauleur  dit  ex- 
pressément :  «  En  remontant  la  vallée  d'Egypte  et  suivant  le 
»  cours  du  Nil,  on  ne  commence  à  rencontrer  cette  roche  qu'à 
D  une  demi-lieue  au  nord  deSyène;  elle  se  prolonge  beaucoup 
«>  au  sud  de  la  cataracte  etderUe  de  Philœ  ^  » 

«Ce  n'est,  dit-il  ailleurs,  que  vers  Syène,  une  heure  avant 
»  d'arriver  à  la  cataracte,  que  paraissent  sur  les  bords  de  la 
9  vallée  les  terrains  primitifs  et  ces  montagnes  granitiques  si 
0  renommées  parla  beauté  des  roches  qui  les  composent,  par 
0  la  grandeur  des  blocs  qui  ont  fourni  ces  temples  mono- 
D  lithes,  ces  obélisques,  ces  statues  colossales  et  tant  d'autres 
»  objets  qui  décoraientles  édifices  de  l'Egypte  ancienne  ^.  m 

Il  est  vrai  que  la  vallée  de  Qoceyr  contient  aussi  du  granit 
et  que  les  Egyptiens  sontallés  parfois  y  chercher  certains  ma- 
tériaux, bien  qu'en  petite  quantité,  à  cause  de  la  difficulté  du 
transport  *  ;  mais  on  verra  que,  quand  il  y  aurait  eu  là  des 

*  Description  de  l'Egypte,  Histoire  naturelle.  —  Mémoires.  —  Observations 
sur  la  vallée  d'P<gypte,  par  M.  Girard  (init.]* 

'  Desc,  de  VÉg.  antiquités^  ch.  iv.  Descr.  d'Ombos  et  des  environs,  seaion  ii 
[par  M.  de  Rozières);  descript.  deGebel  Selseleh,  et  des  carrières. 

'  De  lu  constit,  pkyi,  de  VÉg,  et  de  ses  rapports  avec  les  anciennes  Institu- 
tions de  cette  contrée,  par  M.  de  Rozières.-— Introd.  |  7;  6*  partie,  chap.  i,  §|  l 
et  2. 

*  Àntiq,  Appendice i,  !'•  partie,  g  2.  —  Cf.  De  la  constit.  phyt,  etc.,  !'•  part., 
ch.  m,  !  1, 

*  De  la  constit.  phys.  de  VÉg.,  r*  partie,  chap.  vu,  |  2.  —  Le  feld-spath  et 
un  grès  quarteux,  dont  on  a  fait  des  colosses,  se  trouvaient  dans  le  voisinage 
(6«  partie,  ch.  ii). 

*  Desc.  minéral,  de  la  wMe  de  (?Otfyr,  par  M.  de  Rosières,  |2  2  et  4.  L'au- 
teur, après  avoir  signalé  dans  cette  vallée  différentes  sortes  de  roches  (grès, 
brèches,  granits,  porphyres,  schiste,  gypse,  quarts,  feld-spath),  i^oute  :  «  L'ob- 
•  eervation  nous  a  montré  constamment  que  les  Égyptiens  n'ont  été  chercher 
■  au  loin  que  ce  qu'il  leur  était  impossible  de  troufer  près  d'eux  :  e'est  dans  les 


t>B  IfAMèt'IlOlV.  87 

tarrièresen  pleine  eiploilation^commeaiix  environs  de  8yène, 
le  résultat  serait  le  mènie  pour  le  raisonnement  dont  j'établis 
ici  les  bases.  AanJessous  de  celte  vallée^  on  tronTe  des  cailloux 
roulés  en  assez  grande  abondance  S  des  matières  dures^  mais 
Dondu  granit^;  et  la  pierre  généralement  employée  pour  les 
monuments  de  la  vallée  supérieure^  c'est  le  grès^  qui  occupe 
une  place  importance  dans  la  constitution  géologique  de  ce  pays. 
Le  grès  commence  ou  plutôt  recommence  'à  se  montrer 
dans  les  dtîux  chaînes^  arabique  et  Uhygue,  au  point  où  cesse 
le  granit^  et  toutes  deux  serrent  d'abord  de  fort  près  les 
bords  du  fleuve^  puisque,  pendant  un  certain  temps^  les  deux 
bancs  de  grès  ne  sont  distants  entre  eux  que  de  trois  à  qua* 
tre  milles  4.  A  six  myriamètres  de  Syène,  la  vallée  du  Nil  est 
resserrée  par  les  montagnes  au  point  qu'elle  forme  un  véri- 
table défilé.  C'est  là  que  se  trouvent  les  vastes  carrières  de  Sel- 
seleh  (rancienne  Silsilis),  qui,  grâce  à  leur  position^  offraient 
tant  de  facilité  pour  le  transport  par  eau  des  matières  exploi- 
tées ^.  La  chaîne  arabique  continue  à  border  le  Nil  ^  A  20  ki- 
lomètres au  nord  d'Esné,  un  nouveau  défilé  se  présente  :  c'est 
celui  deGibeleyn^  après  lequel  on  entre  dans  les  plaines 
d'Hermonthis  et  de  Thèbes  ^;  mais  déjà  le  grès  monumental  a 

•  deux  ebaines  de  inontâgnes,  qui  bordant  la  valUe  du  Nil,  que  se  trouTont 

•  Umtet  leurs  carrières  de  gnniU,  de  pierres  calcaires  et  de  srès  de  différeotes 

•  aortes,  seules  maUères  sénéralement  employées  dans  la  construction  des  an- 
»  dens  monuments.  Celles  qui  n'existent  que  dans  le  fond  des  déserts  ne 
>  Toflt  été  qu'en  petite  quantité  et  le  plus  souvent  pour  des  monolithes  d'un 

•  Tolume  médiocre.»  Ib.,  J  4,  suh  fin,  V.  aussi  l'introduction  de  ce  mémoire  et 
la  S*  partie,  ch.  ti  du  grand  mémoire  sur  la  constitution  physique  de  l'Egypte. 

*  Girard»  Itefrr.  de  la  vallée  de  VÉgaremmt,  $  2. 

'  Cependant,  dTaprës  Halte  Brun  (1. 156)  on  en  trouve  encore  près  de  Selsekh, 
et  il  s'en  mêle  au  grès  friable  de  la  Haute-Egypte. 

*tes  montagnes  granitiques  de  Syène  interrompent  le  terrain  de  grès  et  ne 
le  terminent  pas.  Ses  lambeaux....  se  prolongent  dans  la  Nubie,  couverte  égale- 
ment d'édifices  en  grès.  Ccnst.  phys,  de  Vtg.  (4*  partie,  ch.  i,  (  6).  Plus  haut, 
[\^  partie,  ch.  lu,  S  1}»  hauteur  a  feilt  observer  que  le  terrain  granitique  s'é- 
teod  au  sud  de  Syène. , 

*  Girard,  Gbserv.  sur  la  vallée  d'Ég.  (sub  inlt.]. 

'  Ibid,  —  Cf.  de  Rosières,  De  la  const.  phys,  de  VÉg»,  4*  partie,  ch.  i,  {  4  ;  et 
Â^ùi.,  descr.,  ch.  iv,  sect,  ii,  $  I . 
'  Girard,  Lieu  cité. 
')A.,ibid. 


REGHERCHtS  SUÉ  LA  14*  DYNASTIE 

cessé  de  se  montrer,  dn  moins  en  bancs  continus.  En  effet, 
M.  de  Rozières,  après  avoir  indiqué  une  petite  vaUée  située  à 
cinq  lieues  au  sud  d'Esné,  et  par  conséquent  à  40  kilomètres 
au  moins  de  Gibele^n,  ajoute  :  «  C'est  un  peu  au  nordde  cette 
»  vallée  et  sur  la  même  rive  que  Ton  commence  (en  remon- 
»  tant)  à  trouver  le  gisement  de  Tespèce  particulière  de  grès 
»  qui  a  été  employée  par  les  Egyptiens  à  la  construction  des 
0  édifices  de  la  Thébaïde  ^  »  Et,  vers  le  commencement  de 
son  ouvrage,  il  fixait  à  10  myriamètres  de  la  cataracte  le  point 
oii  le  terrain  de  grès  rejoint  le  terrain  calcaire  dans  les  mon- 
tagnes d'Egypte  ^.  (1  faut  ajouter  ici  que  toutes  les  parties  de 
cette  zone  n'étaient  pas  également  propres  à  fournir  des  ma* 
tériaux  pour  la  construction  des  palais  et  des  temples.  M.  de 
Rozières  nous  apprend  en  effet  que,  vers  la  partie  septentrion- 
nale,  le  grès  est  de  qualité  fort  médiocre  et  se  sépare  en  feuil- 
lets, surtout  au  long  contact  de  l'air  ^.  De  plus,  la  ti*ansition  du 
grès  au  calcaire  ne  s'opère  pas  brusquement.  Après  l'avoir  fixée, 
pour  la  rive  orientale,  à  cinq  lieues  environ  au-dessus  d*Ësné, 
et  par  conséquent  à  une  petite  distance  du  point  où  commence 
la  roche  exploitée  pour  les  monuments,  roche  qui  se  retrou- 
vait même  vers  le  nord,  dans  les  couches  inférieures  *,  l'au- 
teur ajoute  :  a  La  zone  des  montagnes  de  grès  se  dirige  du 
©  nord-est  au  sud-ouest.  Sa  limite  est  très  irrégulière;  elle  for- 
»  me  plusieurs  saillies  et  plusieurs  enfoncements  considéra- 
»  bles,  occupés  par  des  montagnes  calcaires,  de  sorte  qu'on 
»  voit  se  succéder  à  plusieurs  reprises,  soit  dans  le  désert,  soit 
n  sur  les  bords  de  la  vallée,  les  deux  sortes  de  terrains.  Sur  la 
»  rive  gauche,  ces  alternatives  sont  plus  prononcées  et  le  cal- 
»  caire  se  prolonge  sur  une  plus  grande  étendue  :  on  le  voit 
»  reparaître  jusqu'au  delà  d'Edfou  '^.  »  Dé  même  aussi  le  grès 

*  De  Rûzlères,  De  lu  constUi  phys.  de  Vtgypi.,  k^  partie,  di.  i,  |  I.  Cf. 
4*  partie,  ch.  m,  pattina.  -^  }£A.ànt\q.  (Descti)  ch.  iv,  sfiot.  ii^S  t,  •  C'est,  dum, 
•  ia  gréa  à  fitiiiis  quartzeux,  liés  pftf  «q  glutea  oràiBairemeat  calc^re.  » 

'  \^  partie»  ch.  i,  g  2. 

*  4*  partie,  ch.  i,  $  4  etsurtoat  ch.  n,  à  la  fin  duqaet  Taoteur,  déterminant 
à  25  lieaeâ  la  longueur  des  terrains  de  grès,  fait  observer  qu'il  n*y  a  de  grandes 
carrières  que  dans  la  partie  moyenne.  Voir  aussi  oh.  m,  n.  t,9»  7,  et  AuAiq, 
rDescr.)  nbi  suprà. 

*  Id.  t6td.,  chap.  ii,  et  7*  partie,  ch.  i,  h.  i . 

*  4*  partie,  ch.  i.  n.  2.  ^  ■ 


n'est  pas  rigoureuseoMiit  limité  par  la  latitude  d'E8né>  et 
M.Girardy  après  avoir  parlédes  montagnes  calcaires  de  Thèbes^ 
nous  dit  :  «  Ces  bancs  calcaires  contiauent  d'eocaisser  la  val- 

>  lée^  en  descendant  vers  le  nord  :  on  ne  voit  qu'accidentelle- 

>  ment  reparaître  le  grès  en  rochers  isolés^  et  encore  faut-il 
•  pour  cela  s'avancer  à  quelqne  distance  dans  l'intérieur  du 
9  désert  ';  s  ceci  nous  reporte  à  la  description  de  la  vallée  de 
Qoceyr. 

Enfin,  pour  ne  rien  omettre  de  ce  qui  peut  toucher  àla  ques- 
Uoa  archéologique  dont  je  vais  bientôt  montrer  le  rapport  avec 
oes  détails,  pour  ne  pas  négliger  une  roche  dure  et  capable  de 
résister  au  tempSj  que  les  Egyptiens  employèrent  aussi  dans 
leurs  monuments,  je  dirai  qu'une  brèche  siliceuse  agatifère  a 
fourni  aux  anciens  de  grands  blocs  durables^  entre  lesquels 
on  ne  peut  oublier  le  fameux  colosse  dit  de  Memnon,  puisque 
les  propriétés  de  cette  rochi*.  ont  fourni  l'explication  du  phéno- 
mène qui  avait  tant  occupé  les  esprits  au  temps  de  l'empire 
romain  ^  Mais  cette  pierre^  la  plus  dure  après  le  syénit^  dit 
M.  de  Rosières^  se  trouve  dans  les  mêmes  gisements  que  le 
granit  lui*méme,  c'est-à-dire  aux  environs  de  Syène  ^.  Cepei^- 
dant  l'auteur  cite  ailleurs^  à  Qoceyr  et  même  aux  environs  du 
Kaire,  défi  exploitations  de  brèches  de  variétés  différentes  *,  et 
ajoate  que  l'on  trouve^  dans  les  décombres,  divers  cailloux 
provenant  de  blocs  de  poudingues  et  employés  dans  la  déco- 
ration des  édifices;  que  spécialement  à  Karnak  on  rencontre 
beaucoup  d*agates  et  de  grains  de  quartz  étrangers  au  sol. 
Mais  évidemment  les  cailloux  des  vallées,  pas  plus  que  les 
poudingues  qui  séparent  les  couches  de  grès  de  celles  du  sol 
primitif,  ne  pouvaient  être  employés  comme  éléments  consti- 
tutifs d'un  monument  tant  soit  peu  considérable  ;  d'ailleurs, 
ces  dernières  couches  cessent  de  se  montrer  même  avant  le 
point  où  le  grès  a  disparu,  loin  se  prolonger  au  delà  ^. 

Or,  depuis  les  environs  de  Thèbes ,  les  deux  chaînes  qui 

*  06icmUtofis  SUT  la  vallée  d^ Egypte  (aub  init.) 

^  V.  le  beau  Mémoire  de  M.  Letronne,  sur  la  statue  vocale  de  Memnon*— Cf. 
te  RodèKS,  De  la  eongtU.  phy$»  de  l'Égypt.,  6*  partie,  ch.  i,  n.  4  et  ch.  n. 

*  De  Rozièrea  :  De  la  contîit.  phys.  de  l'Égyp.,  6*  partie,  ch.  i,  d.  J,  2,  3. 

*  Und.,  chap.  m  et  ti.  —  Cf.  ch.  1,  n.  2. 

*  4*  partie,  eh.  1,d.  3. 


M  BiCHncen  tim  ia  14*  dthashb 

raivent  la  vallée  du  Nil  sonl  calcaires  «t  ne  ctisseot  plu»  4q 
rëtre  jusqu'à  la  ba^ee  Egypte  inclusi'remeiity  où  Ton  sail  que 
la  chaîne  libyque  se  détourne  rers  le  nord-ouest  et  la  cliaioe 
arabique  droit  à  Test.  An  passage  deH.  Ginurd,  que  j'ai  cité  il 
7  a  peu  d'instants  sur  la  nature  de  ces  montagnes,  Xe  puis 
joindre  ces  lignes  non  moins  formelles  de  M*  de  Rozières  : 
«  Depuis  leur  exlrémiti  sepf^nlnona/e  jusqu'à  dix  myriamètres 
A  de  la  cataracte,  elles  (ces  deux  chaînes)  sont  Tune  et  l'autre 
»  de  formation  secondaire  et  de  nature  calcaire  K  »  L'auteur, 
dans  sa  description  de  la  tallêe  de  Qoceyr,  montre  presqu'à 
chaque  pas  le  mélange  ou  ralternative  de  roches  calcaires  et 
de  siliceuses  ^;  mais  cette  vallée,  terminée  d'ailleurs  du  côté 
delà  mer  Rouge  par  des  montagnes  purement  gypseuses  ou 
calcaires  «,  est  encore  dans  la  Haute-Egyf>te  ;  celle  de  l'Egare- 
ment, objet  d'une  description  spéciale  par  M.  Girard,  est  de 
même  nature  que  les  grandes  chaînes.  Il  est  vrai  que  près  de 
son  embouchure  dans  celle  du  Nil,  on  aperçoit  une  carrière  de 
grès  blanc,  d'où  Ton  tire  des  pierres  à  meules;  mais  la  vallée 
est,  en  ce  lieu  même,  pleine  de  monticules  gypseux,  bientôt  res- 
serrée par  des  hauteurs  calcaires  et  coquiUières,  et  présentant, 
sur  le  chemin  des  caravanes,  ici  un  sol  de  marne,  là  des  cris- 
taux de  gypse.  Plus  loin  on  découvre  un  monticule  isolé  de 
grès  rouge,  auquel  succède,  vers  le  sud,  une  série  de  rochers 
calcaires  et  bienlôl,  au  nord,  des  mamelons  gypseux.  Quand 
ensuite  une  gorge  se  rencontre  sur  la  roule ,  le  calcaire  se 
montre  à  droite  et  à  gauche,  et  il  est  visible  aussi  sur  le  sol 
de  la  plaine  d'où  les  royageurs  commencent  à  apercevoir  la 
mer  Rouge  ♦;  la  silice  ne  se  montre  guère  dans  cette  yallée 
que  sous  forme  de  cailloux  roulés. 

Que  le  calcaire  ait  été  exploité  pour  les  monuments  de 
l'Egypte,  cela  n'est  pas  douteux.  Des  carrières  nombreuses 

1 1**  parUe,  ch.  i,  $2.  —  Cf.  inli^MMf  ^Dearr*)»  cèap.  iv,  sMt  3,  ver»  le 
commeneemeot. 

>  QoarU,  $rH  cakaire  etqtiarUeox  ($  iKmeatagn»  4e  gré»,  puis  46 brMies 
et  de  poadftngaes  ({uartaBiUr  piii»gnnUk|ues,  pote  eneore  de  brèdiea  et  de  por- 
physes  ($  2),  a>»qaelles  fuceèdeot  des  nootagûes  deaetaisie,  poie  gypsenses  et 
calcaires  ($  a);  et  enfin  de.giaiiH(S  4). 

*  Iléaie  méBieire,  %  4. 

.«  JMairipfton  deia  vaUée  de  r£»Bnmeiit  par  11.  6éiBRly$  I. 


I      .-       ••       V 


m  MAIlAlllDlli        '  01 

MA  6nc(m  Tisibles  iur  diveto  I>oio4s  dèscbalntibcalcalres^  et 
toute  difflcullé  sur  l'âge  de  certairlesex^leilatiohs  disparaît  de^ 
▼aot  les  dates  qui  »'f  trouvent  inecritel.  On  sait  même  que; 
saut  les  revêtements  en  granit^  kn  inatiè^e  de  la  grande  pyra^* 
mide  provenait,  sinon  du  sol  môme  ou  elle  eët  b&tie,  '  du  moins 
des  carrières  de  Tourati'  ^*  Et,  comme  il  est  reconnu  que  les 

»0BtreI«fteélèbtr8S«ofnlManMde}a'Tbâ>aide,  éétiàte  dàm  la  13*  Lttttt  de 
Chtflifolfldn,  et  les  osnAères  i^  marbre  des  aoeienei  figyptievfi.  gue  Miiito-Bnia 
(1. 1&€)  lodiqae  daii«  VËgypte  cpoyenne,  lu^  un  terrajif  fort  étendu  au  N.  da 
SyoQt  (Lyeopolis],  les  carrières  et  les  hypogées  calcaiies  se  montrent  comme 
d'étape  en  étape  dans  les  Lettres  de  N.  L'Hôte ,  tandis  qu'il  traverse  cette  région 
et  une  partie  du  Saîd.  Cest  d'abord  (dans  la  2*  lettre)  Thypogée  situé  à  une 
dcmMtoM  de  Sekarom  (an  peu  au.  8.  duF^youm)  piés  de  ruines  gn'il  crcdt 
être  celles  d'Uip^Qûn  (pu  81}.  Un  peu  plus  Uin  sont  lea  vaste»  carrières  de 
Sdieik'HauaTi^  situées  dans  la  chaîne  araljlque  et  portant»  dit  le  voyageur, 

•  le  \emi9  d*une  prodigieuse  vétusté  (p.  35)^  >  et  celles  de  Baheyn^  où  i*on  volt 
on  bypogée-s^ios  œuvre  du  fils  d^  Ramsès  te  Grand  (p.  36),  près  de  Samâlloot 
'CyoopoIisV  Un  peu  au  N.  de  M^iêh»  et  par  conséquent  à  une  faible  distance 
de  là,  est  un  hypogée  fort  mutilé,  où.  Ton  reconnaît  des  flores  de  divinitéa 
%ptienoes  (  pp.  36,  ^8»  a9i  4J»12  }   «;  Siur  la  même  rive  du  fleuve,  ajoute 

•  N.  L'H6te,  et  à  peu  près  vis-à-vis  de  Minieh,  commence  une  longue  suite  de 
>  carrières  et  d'excavations  antiques.  On  rencontre  sur  tout  cet  espace ,  des 

•  modltcoles  plus  ou  moins  étendus.  Hle  qu'ils  offrent  de  remarquable ,  ù*ti^ 

•  rôtorme  quantttd  de  lamenta  d*albàir'd  travaillé  qui;  partout,  couvrent  le 

•  aolet  formoot  presque  la  partûioonstiUitive  des  décomlAJres.»  L'Hôte  y  a  recon- 
QQ,  dans  deux  tombes  inachevées,  deuT  cartouches  appartenant  aux  plus  an- 
ciennes (tynasties  (p.  42-3).  bientôt  viennent  les  grottes  de  Béni- Hassan  et  les 
carrières  d'Ântlnoé  (p.  44);  celles  d'Hermopolis-magna,  près  de  1^e.>r  (p.  45), 
iltDéds  aussi  dans  la  monragne  de  Test  (et  porèonaéquènt  moins  propr  à  «Me 
deitloation  funéraire,  d'apnès  les  Idées  ^fypUeBnes»  au  ihohis  ^esdeniièrea  éff^ 
qiKt);  on  y  trouve  la  date  de  Fan  32  de  Thoutmosis  IV  (m)  (p.4a).  La  8«  LeUre 
ttt  consacrée  aux  grottes  de  Tell-Amama.  Dans  la  4*,  l'auteur  mentionne  les 
innombrables  excavations  (carrières  et  tombeaux]  le  plus  souvent  ébauchées  du 
^^fàd  Abott'PedaK,  qui  ne  se  terminent  que  vers  ManfaTotrt,  ped  avant  Syout 
{p.  80-2),  eeOe  de  Samoun  (8<?,  les  ayp(»giéesi  presque' détruits  de  Syout  mâhe 
(P-83].  hypogées  qu'il  croit  fort  anciens  et  dont  la  destruction  est  toute  récente. 
Us  carrières  liypôgées  4e  Qcu^  BUKèhW  (Atitssopolis)  sent  à'peapràs  dans  le 
même  état  et  portent  aussi  des  vestiges  d'antiquité  (p.  84),  aiaBiqtjoilesi  eaca- 
ntUodsdeGif^,  prèb  def  anetenne Thts  (p.  S8)w  V>.  ensate  dans  \m  hr  lettre^ 
itnferepele^TAaydos  <p.  lli^el  les  hypogées  des  envimntdf  AàinynlPa^eipoUs, 
(pw  13S),  uMile  «pu*«l  sent  derdi^eiliie  grecque.  -^  V.coeora  Champ  ,  lettre  ^. 
et/ourna/det  ravanlf.  Janvier  184!  (art*  de  N;t/^Ate).        ' 

'  V.  Ampère  IBeehenhe*  en  Ég.  et  en  Nubie,  Bévue  des  J>eu»*^iÊonâ»s\4^  huv. 
1146)  ~  Cette  cari!lèfo  perte 'le  cartouche  d'an  lAnsënemlMf^A'Meti  celui  d^Ah. 


9%  RECHBRCBE8  Sim  LA  li*  DTIfASTIB 

maisons  particulières  étaient  généralement  en  briques  ^  ces 
carrières  étaient  destinées  surtout  à  la  construction  de  monti- 
ments  qui  auraient  pu  laisser  des  traces  intéressantes  pour 
rbisloire^  sans  préjudice  de  la  destination  funéraire  que  les 
habitants  des  lucalités  voisines  pouvaient  donner  aux  e^^cava- 
tions.  Quant  au  Delta ,  formé  d'un  terrain  d'alluvion  ou  du 
moins  de  terre  végétale  et  meuble^  et  desable^  il  ne  peut  être 
qu^tion  d'y  chercher  ni  carrière  ni  pierres  d'aucune  sorie^ 
sauf  la  ligne  de  rochers  calcaires  qui  s^étend  le  long  des  lacs 
Maréotis  et  d'Aboukir  qu'elle  sépare  de  la  mer  3;  dès  Rosette^ 
la  côte  devient  sablonneuse;  elle  est  tout  à  fait  marécageuse 
quand  on  a  dépassé  Damielle  en  avançant  vers  Péluse  *. 

Admettons  maintenant  une  royauté  égyptienne  réduite  aux 
contrées  qui  s'étendent  de  la  branche  Canopique  à  la  bouche 
Mendésienne;  quel  moyen  lui  reste-t-il  d'élever  des  monu- 
ments qui  puissent  transmettre  à  la  postérité  le  souvenir  de 
sa  munificence  ou  de  ses  combats?  Sur  les  lieux,  on  trouve  des 
briques;  on  en  peut  avoir  en  quantité  illimitée,  cela  est  vrai; 
il  est  vrai  aussi  que  des  monuments  ainsi  construits  peuvent 
être  durable».  Il  suffit  d'en  donnerpoup  preuve  la  grande  py- 
ramide sud  de  Dasch'îur  et  celle ^[owara^  et  ces  enceintes^, 
et  ces  pylônes', qui,  bien  loin  même  du  Delta,  moutrent  com- 
ment les  Egyptiens  savaient  user  de  ces  matériaux.  Mais  on 

mes  (4«  lettre  de  Champolllon).  V.  pour  d'auU-es  édifices,  Champ.,  leUreg  16*, 
I6«.  18*î  LHôte,  pages  3t,  113-21. 

»  N.  L'Hôte,  lettres,  p.  127.  Dmct.  <te  VÉg.  ant. ,  ch.  jiv,  sect.  ii,  $  2  ; 
Atteun  vestige  de  constrotitioDS  ancienoes,  dit  M.  de  Roxières,  n'a  pu  faire 
soupçonner  que  les  maisons  particulières  fussent  construites  en  pierres.  Les 
mines  des  anciennes  villes  ii^oflb«nt  partout  que  des  é&tris  de  poteries,  des 
fragments  de  briques  crues  et  des  amas  de  poussière. 

*DeseT,  de  VÉg,  DesiT.  des  monum.  anc.  Appendice  I,  1**  partie,  %  5  (fin). 

f  Girard,  Ob9êrtJÊi<m&swr  lavaUée  du  Nil,  $  1. 

*  Malte-Bron,  L.  1 68  et  additions  4e  Hnof . 
»  Joum.  des  Sao.,  jaQIet  1M4.    ' 

•  V.  Champ.,  ieUret  »%  9»;  N.  L'Hôte,  lettrée,  pages  109,132.--Cr.  128,  128, 
et  Appendice  H.  —  Dear.  de  fÉg.,  Descr.  des  ruines  de  San  (Tanis),  où  l'on 
eoDstate  remploi  de  la  paiile  liftdiée  dans  ces  briques.  ^  Description  des  prin- 
dipaiesfuloes  siHiées  entre  les  branches  deRosette  etdel>am1ette  (Jdliois  et  Dq- 
Bois  Aymé),  ^  1  elB.-Cf.  Deter,  de$  ruines dAShfi^  etb.  par  M.  Jomard ,  sect; 
i,SI..V,a»S8iJ.i.Ampèfe,»«OTie<te«D«M»'Jfi>iidrff,l5noT.  lS46,l<'avrtl  1848. 

»  V.  N.  L'Hôte,  lettres,  page  85.  .     .  > 


DE  MiMETHOlf*  99 

sait  aassi  a^ec  quel  acharnement  (le  mot  n'est  pas  de  moi)  les 
populations  ignorantes  de  ces  contrées  ont  ruiné  les  monu- 
mente  antiques  pour  en  utiliser  les  débris  S  et,  à  plus  forte  rai* 
son,  comment  elles  ont  fait  disparaître  en  les  taillant  et  en  les 
dispersant,  ceux  qu'elles  ont  trouvés  abattus  par  les  ravages 
delà  guerre.  Voyageurs  et  archéologues  sont  d'accord  là-des- 
S08.  Les  monumenlsen  pierre  calcaire  qu'auraient  pu  fournir 
soit  la  branche  Dord*onest  de  la  chaîne  arabique,  soit,  ce  qui 
est  bien  plus  probable  à  cause  de  la  faeilité  du  transport  par 
les  canaux,  la  ligne  des  rochers  d'Aboukir,  ont  été  détruits 
également,  car  c'est  sur  ceui-là  surtout  *  que  s'est  exercée 
FaTidité  paresseuse  des  habitants  de  l'Egypte,  qui  veulent 
s*épargner  des  travaux  d'excavation  :  je  doute  que  les  pyra- 
mides elles-mêmes,  celles  du  moins  dont  les  dimensions  n'ef- 
frajaient  pas  trop  les  démolisseurs,  eussent  résisté  à  leurs  ef- 
forts, si  elles  s'étaient  trouvées  plus  voisines  de  populations 
a^lomérées  et  sédentaires  ^ ,  comme  celles  du  Delta. 

L'archéologue,  il  est  vrai,  n'a  pas  toujours  besoin  de  trouver 
des  monuments  entiers ,  et  les  débris,  même  dispersés,  lui 
suffisent  souvent,  lorsque,  comme  en  Egypte,  ils  soniconverts 
d'inscriptions.  Là|  d'ailleurS;'Jes  simples  grottes  funéraires  de 
|iarticn1iers,  même  assez  obscurs,  peuvent  fournir  à  l'histoire 
de  précieux  documents.  Mais  encore  faut-il  que  ces  débris  ne 
soient  pas  réduits  en  minces  fragments,  que  la  surface  n'en 
soit  pas  brisée  ;  encore  faut-il  que  ces  tombeaux  puissent  être 
reconnus.  Or,  est-il  vraisemblable  que  beaucoup  de  briques 
OQ  de  pierres  calcaires  aient  conservé  les 'sculptures»  ou  les 

*  Ce  ne  sont  pas  seulement  les  populations  qui  les  ont  détruits  pour  des  usa^ 
ges  privés. 

'  «  Qaant  aux  monuments  en  pierre,  dit  M.  Jomard  (lieu  cité),  si,  aujodr- 
■  d1iui  on  n'en  voit  pas  pour  ainsi  dire  de  tracer  (-.  à  Athribin  ),    pas  médie 

>  les  matières  dont  on  les  avait  construtts^H  nefiiut  pas  en  élra  Surpris;  ^n 

>  songeant  avec  quel  acharnement  les  habitants  modernes  ont  eonvirti  en 
»  «haiis  tout  le  jnarlins  €$  ^  pierre  cakaire  qif  Um  ont  trouvé  dans  les  rlHes 
»  inciennea.»-  \\  iijottte  qu'on  n'a  épargné  que  ce  4ui  étaK  trop  éloigiié  des  hà« 
bitalioRfl  modernes.-^^Y.  aussi  scetion  n,  Çt  ;  et  Déser.  des  ruines  de  SdA,  snrtODt 
îtfl  la  fin.  N;  l/HdUs  nmwdlt  (pote  f  28)>  «QaaDt  au  beaa  portfqoe  égyptien  qu'on 
•idinifattencofc  ki  ^  Anhaiouneitt'oii  HennopoHamagnà)  il  y  a  quelquM  artnées/ 
•  Ua  dtsparv,  coKme«'«asont «Ûèf  tous  leamonanleiiCa  on  i^ie^ré  calcaire.  *>  ^ 

•  V.  Jottfiuii  des  Sotronl*,  1 844.  .        .    /    - 


M  UCBBMBZ»  0E  MJL  ié'  DTII ASTIS 

hiéroglyphes  qu'elles  portaient,  lorsque  taol  de  géncrations 
les  ont  employées  aox  plus  vulgaires  usages»  pour  ne  rien  dira 
de  l'action  possible  des  vapeurs  de  la  mer,  qui  eût  agi  sur  des 
pierres  plus  dures,  sur  des  éléments  minéralogiques  moins  ac- 
cessibles à  rbumrdité?  Est-ce  dans  le  sel  meuble  de  rbunras, 
sur  un  terrain  sujet  à  des  inondations  onmie/lfs  et  irréguHérts, 
ùà  de  plus  le  cours  des  eaux  varie,  que  les  sépulcres  seraient 
restés  intacts?  Et  les  monticules  factices  où  devaient  s'éleTer 
les  villes  antiques  n'ont-ils  pas  en  mille  fois  leurs  flancs  déchh 
rés  par  l'inondation  *  ? 

Enfin,  si  l'on  cherche  à  se  rendre  ciMnpte  des  restes  da  l'an- 
tiquité découverts  dans  la  basse  Egypte  parles  rares  visiteurs 
qui  l'ont  choisie  pour  champ  de  leurs  explorations,  on  n'y 
trouvera  guère  de  monuments  dont  les  matériaux  soient  em^ 
pruntés  au  paya.  Feuilletez  les  Mémoires  de  la  Commission 
d'Egypte  relatib  à  la  tO|>ographie  antique  du  Delta;  vous  y 
trouverez  sans  cesse  mentionnés  des  monuments  de  grani^ 
dont  la  provenance  lointiine  n'est  pas  douteufte  et  s  été  remar- 
quée par  ces  savants  eux-mêmes ,  soit  dana  les  descriptions, 
soit  dans  les  études  générales  sur  la  géologie  de  TEgypte. 
«  L'intérieur  du  Delta,  dit  M.  de  Bozières,  quoiqu'il  n'ait  été 
»  Tisité  qu'en  partie,  a  offert  aux  voyageurs  qui  font  parcouru 
»  nombre  de  monuments  lires  des  carrières  de  Syéne;  le  plua 
»  considérable  de  tous  est  le  grand  édifice  de  fohbeyt,  qui, 
•  construit  entièrement  en  granit,  ne  le  cédait  point  en  éten- 
»  due  à  la  pbipartdes  temples  de  la  Thébaîde.  p  Puis,  après 
avoir  dit  qu'on  trouve  peu  de  monuments  intéressants  vers  la 
branche  occidentale  du  Nil  (sauf  Alexandrie),  tandis  qu'il  en  a 
signalé  plusieurs  dans  l'est ,  il  ajoute  :  «  Dans  le  Delta,  doÊU  le 
»  50/  n'est  formé  que  de  terre  végétcUe,  on  ne  pourrait  trouver 
»  de  matériaux  assez  solides  qu'à  d'assez  grandes  <tistances, 
»  et  il  devenait  naturel  d'attacher  plus  d'importance  k  leor 


<  Sur  les  vârisliouda  Hit,  v.  ffttpré,  |  ii,  ntle  t7«.  «—  N.  t'Hdte  dans  son 
rapport  au  MioÎÀtre  (/oum.  de  Ttiisfr.fncM.,  10  Juillet  iS4l).  iiit<}ii«  cet  rutnet 
peu  vifiitées  ne  sont  que  des  débris  recouverts  par  les  eaux  on  le  Onon.  —  Cf. 
Vaory  i  i)tÊ  trù9.  «wd.  tur  VÉg.  mte.,  $  3.  V.  encore  là  ùeitriptùm  des  villsa 
de  l'ancien  Deita,  comprises  entre  les  bouches  de  DanfleUte  el  de  Rosette  (  par 
MM.  Jomaid  et  Du  Boys  Aymé)  et  la  Ustcrifictoif  d'AlliriblSt  «te.  tp«rll.Jo- 
mard),  dan»  la  Description  de  l'Egypte. 


f    '  - .  f  t   l 


01  HAIlÉfSOll.  96 


»  choix  '  ;  aoAsi  la  proportion  du  gmnit  âu  grès  esi-elle  ici 
»  beaucoup  piust  forte  que  daaa  la  Tliébaïde.  » 

L'âftuméraiioQ  pomplèteet  détailla  des  débris  considérables 
de  granit  qui  ont  été  signalés  par  la  Gommissioo  d'Egypte^ 
après  une  ei{rforalion  iocomplète  parmi  les  ruines  du  bas  pays, 
serait  tçop  longue  et  peu  utile  à  reproduire  ici.  Je  signalerai 
setdement,  à  cdté  des  fameux  obélisques  d'Héliopolis  :  i*  Les 
énormes  blocs  et  les  nombreux  débrÎF,  en  granit  rouge  de 
Syéne,  trouTés  arec  une  moUitude  de  fragments  de  grès  dans 
Tenceinte  encore  reconnaissable  de  Tanis^  ainsi  que  les  blocs 
informes  de  granit^  aperçus  à  peu  de  distance  de  là ,  sur  les 
monticules  et  dans  la  plaine ,  le  tronçon  de  statue  en  grani- 
lellenoire  de  Syèœ  et  les 24  colonnes  enterrées  presque  à  fleur 
de  terre  dansla  plaine  au  midi  de  la  \ille  et  formant  une  avo- 
oue  monumentale  ^;  fr  les  tastes  ruines  sculptées  du  temple 
eo  granit  noir  et  en  gpranit  rouge  de  Babbeyt ,  à  8  kil.  1/2  au 
nord  de  Semennoud  (Sebénnytus)  ^;  S""  les  antiquités  trouvée^ 
à  Méballet  el  Kebyr  et  consistant  en  un  assez  grand  nombre 
de  fragments  de  granit  dediCrérentescouleurs,en  blocs  de  grès 
siliceux,  semblables  à  ceux  qu'on  extrait  delà  Montagne-Rouge^ 
aux  environs  du  Kaire,  et  en  quelques  pierres  cubiques  de 
grès-brècbe^  parqil  à  celui  des  statues  colossales  de  la  plaine 
deXbèbes  *  ;  4'*  les  pierres  granitiques*  reconnues  à  Saïs^  où 
Hérodote  signale  des  édiâces  si  importants  en  granit,  cons* 
traits  peu  avant  l'invasion  des  Perses^;  5^  les  blocs  de  granit 
qniindiquent,  à  TelMMnkhdem  (avec  ksdistances  itinéraires), 
remplacement  deCynopolis  ou  Lycopplis,  sur  lecaipal  Busiri»* 
tifoe*  ;  O''  les  grandes  corniehes  de  granit  qui  figurent  dans  les 
ruines  de  Babaste  ^-V  enfin  les  blocs  et  l'énorme  saocttuiire 

\ 

'  Appendice  eiax  "demlpUom  des  moQumentaî  anciens,  I,  par  H.  de  Rozièretf, 

'  Descr.  des  ruines  de  5dn,  par  Louis  Cordier  (Desc.  de  TÉg.)- 

*  Descr.  dei  prtfieifalesyuineê  altuéei  entre  les  bondies  de  Rosette  et  de 
OunieUe,  $  t. 

*  Ibid.t  S  3.  —  €r.  Chfamp.,  lettre  3*^  —  Pour  les  motraments  d'Amaais,  T. 
Oérodote,  il,  173,  ITd^.    . 

?^»iflr^defff«tiiM<rJCftit!i5w,  9te^s6ct.i^$2.  '    ^' 


M  mECBERCHBS  Sm  rA  i  4*  DTIf A8T1B 

monoltthe  oroé  d'hiéroglyphes  de  Tmfty  el  Enklyd  (ThmuiB), 
près  du  lac  Mendésien^  ainsi  que  le  torse  en  granit  noir  d'une 
statue  assise^  avec  des  hiéroglyphes  au  dossier^  et  les  sarco- 
phages de  même  matière  trouvés  au  même  lien  ^ 

C'en  est  assez  pour  constailer  Timportance  que  les  anciens 
attachaient  à  se  procurer  pour  la  basse  Egypte  y  même  à 
grand'fieine  et  à  de  grandes  distances,  des  matières  plus  so- 
lides que  celles  qu'ils  trouTaient  dans  ce  pays.  Mais  la  Gens- 
mission  d*Egypte  ne  pouvait  fixer  Tâge  de  ces  monuments^  et 
Champollion  ne  s'est  point  arrêté  dans  Tintérieur  du  Delta. 
Nestor  L'Hôte,  en  le  parcourant  2,  a  suppléé  en  partie  à  cette 
grande  lacune  des  premières  explorations.  'Voici  les  passages 
de  son  rapport  ^  qui  touchent  à  la  présente  qiiestion  :  la  cita- 
tion sera  un  peu  longue,  mais  elle  me  fiatatt  ici  d^une  impor- 
tance capitale  pour  les  conclusions  que  je  vais  présenter. 

Après  avoir  dit  que  les  emplacements  d'AthribIs,  Pharboe- 
tus,  Leontopolis,  Thmuis,  n'offrent  plus  que  des  monceaux  de 
décombres,  le  i^é  voyageur,  qui  venait  de  parcourir  le  Delta 
oriental  et  central,  poursuit  en  ces  termes  : 

«  On  reconnaît  encore  dans  les  ruines  de  Buba$te  cette  dis^ 
position  observée  par  Hérodote,  qui  dit  que  de  toutes  les  par^ 
ties  de  la  ville  on  (touvait  voir  le  grand  temple....  Il  ne  reste 
aujourd'hui  qu^'une  douzaine  de  blocs  de  granit  ensevelis  sous 
le  limon  ou  en  partie  couverts  d'eau  ;  le  peu  d'hiéroglyphes 
qu'on  y  retrouve  donne  la  légende  d'un  roi  originaire  de  cette 
ville,  Osorkon,  de  la  22*  dynastie,..  Rhamêè$  le  gtand.*...  avait 
contribué  àl'embellissement  de  Bubaste.  Il  suffit  pour  l'attester, 
d'une  très  belle  colonne  en  graml,  enlevée  des  ruines  et  qui 
gît  maintenant  à  peu  de  distance  du  canai  de  Zagarig.  Le  car- 
touche d*Osorkon  se  lit  également  sur  cette  colonne;  mais  il 
n'y  est  qu'en  surcharge  sur  celui  du  grand  RhamsèB. 

»  Les  ruines  de  Tani$  couvrent  un  es(>ace  encore  plus  étendu 
que  celles  de  Bubaste  ;  les  blocs  de  granit  amoncelés,  les  obé- 
lisques renversés  et  rompus  indiquent  remplacement  de  son 
grand  temple  et  en  attestent  la  magnificence.  Cest  encore  te 

>  Ibid.,  sect.  n,  $  1. 

*  Dam  8on  dernier  Toyage,  postériear  aux  lettres  citées  pins  haat. 

*  Journal  de  rimtfViHon  publique,  10  Juillet  IS41. 


DIS  ujotimw.      .   .  97 

nmnduffraxïd  Uuim$é$  qu'on  lit  sur  ces  yastes  ruines,  ainsi  que 
le  nom  plus  rare.de  sonfik,  Menephtab....  La  terre  et  le  sable 
recouvrent  aujourd'hui  toutes  ses  ruines. 

»  Les  ruines  de  Thmuis  (Tell-Tmay)  ne  sont  plusguère  qu'un 
f«sleamas  de deconnbres.  Le  seul  monument  dequel(|ueim- 
portance  qu'on  y  voie  encore  est  la  chapelle  de  granit  qui  or- 
nait le  sanctuaire  du  temple.  Ce  monolithe  a  plus  de  ti  pieds 
de  hauteur  sur  12  de  largeur^  et  peut  passer  pour  un  des  blocs 
les  plus  volumineux  que.  les  Egyptiens  aient  transportés.  La 
iigmdêiu  Pharaon  Amatis  se  distingue  à  peine  sur  l'encadre- 
ment  usé  de  cette  chapelle.  Plusieurs  blocs  de  granit^  épars 
autour  du  monolithe  et  qui  faisaient  partie  du  sanctuaire,  sont 
les  seuls  restes  du  tempk^  qui^  ayant  été  construit  m  pierre  cal- 
caire, a  eompléiement  disparu.  » 

L'auteur  parle  ensuUe  d'autres  blocs  degramt,  qui  portent  la 
légende  de  Rhamsis  le  grand.  Sur  l'emplacement  présumé  de 
LéoDtopolis^  il  n'a  vu  qu'un  mur  d'enceinte  en  briques,  et, 
sur  les  rives  de  la,  branche  de  Damiette,  il  reconnaît  à  peine 
des  vestiges  de  monuments  aujourd'hui  cachés  par  le  limon  ; 
mais  il  menliotofi  des  restes  de  grands  édifices  épars  dans  les 
^Ues  de  Sœnann^md  (Sebennytus)  et  Mehallet  el  Kébir  (près  de 
^s)  ^  Quant  au  grand  temple  de  Bebebeyt,  entièrement  rui- 
né aujourd'hui,  maïs  dont  les  débris  sont  couverts  de  sculp- 
tures, il. s'exprime  ainsi  : 

»  il  serait  impossible  de  se  rendre  compte  de  l'étendue  et 
du  plan  de  Fédifice  saos  déplacer  les  blocs  et  dégager  le  ter- 
rain jusqu'aux  fondements...  Il  faudrait  avoir  vu  cette  ruine 
pour  se  faire  une^  idée  des  énormes  iravoMO!  el  du  temps  qu'a  dû 
coûter  l'extraetion  de  tant  et  de  si  volumineux  blocs^  leur 
ttansport  de  SyènCy  à  l'extrémité  de  l'Egypte,  leur  érection  et 
enfin  la  sculpture  dotant  de  bas-relieite, d'ornements  el  d'bié- 
ro|lypbeâ  sur  une  matière  aussi  dure*  »  Mais  ce  temple  n'est 

*Si,  comme  fl  est  bien  probable,  l'iancienne  ville  arabe  de  Salvba  cotTespon- 
(Uh è  rëmplaeimi6ttt^e Xtfy  (V!  Quatreikière,  Mém,  Qéogr.  ntr  Vt^:,  art.  Slcdou, 
n  ftot  se  aouvBfiîî  ^ae  daps  Ld  chapitre  ^  de  la  DeftoripUon  de  !*£;§)  pte  (Antl- 
^iiii),  MM.  Jollois  et  Du  Boys  Aymé  admettent  que  les  restes  d'antiquités  re- 
troQTéi  à  Mehallet  el  KébIr  pourraient  y  avoir  é\é  apportés  do  quelque  viUe  voi- 
sine, telle  qu*Ai»dtf  of^^ûltm  ou  Sabenn.mis.  Oa  peut  aussi  bien  admettre  qu'ils 
le  farent  de  XoU,  puisque  Solienaytiis  est  raprésenlé  par  Samsnlioud. 


M  REGHBRCHBS  0I7B  lA  14*  DYNASTIB 

GOmmencé  que  sous  Amyriée  (2^  dynastie)^  et  n'est  acherë 
qae  sous  les  rois  grecs.  A  Samanhoad^  N.  L'Hôte  a  également 
recoDDU  le  nom  d'Amyrtée  sur  les  ruines  d'un  temple  el  de 
plus  le  cartouche  d'Alexandre  sur  un  fragment  de  t)as-reKef. 
Il  ajoute  que  «les  noms  de  Psammitik  m,  â'Amasis  et  d'Amyr- 
V  tie  se  lisent  sur  plusieurs  fragments  dispersés  dans  la  TiUe 
1»  de  Méhalet  el  Kebir  n,  et  résume  ainsi  ses  impressions  ar- 
chéologiques sur  cette  coiïtrée  : 

'  «  Je  n'ai,  dit-il^  rencontré,  dans  mes  non^breuses  re- 
<:herebes ,  qu'un  setU  fragment  hiéreglyphique  appartenani  au 
irieux  style,  qu'on  pourrait  appeler  Memphiie,  et  qui  caracté- 
rise l'époque  très-ancienne  de  Tart.  —  Il  est  pOrmîs  de  croire 
d'après  la  fréquence  du  nom  de  Bhamsés  le  Grand  sur  les 
ruines  subsistantes,  que  ce  ne  fui  pas  axHtM  répoque  de  ce 
Pharaon  que  cette  partie  de  la  baàse  Egypte,  longtemps  sou- 
mise aux  Pasteurs ,  Tit,  sur  beaucoup  de  points,  s'élevel*  des 
édifices  sacrés.  »> 

Ainsi  les  rois  d'Egypte  ont  fait  venir  de  fort  loin  dans  le 
Delta  les  matériaux  qui  leur  paraissaient  nécessaires  pour  éle- 
ver des  monuments  propres  à  transmettre  leur  souvenir  aux 
ftges  les  pins  reculés  ;  mais  Tobélléque  de  Sésartesen  I,  trouvé 
à  Héliopolis  \  est  le  seul  ou  presque  le  seul  de  cestnonuments 
aiviourd'bui  reconnaissables,  qui  soit  antérieur  à  l'eipulâon 
des  Hyksôs.  Avant  l'invasion  peut-être  on  n'avait  pas  aussi 
bien  senti  l'utilité  de  ces  pierres  dures  que  lesroisde  l'âge  pos- 
térieur aiment'à  mentionner  dans  leurs  in^riptions  ';  cepen- 
dant on  l'avait  sentie,  et  Ton  en  avait  bit  usage;  le  revête- 
ment des  grandes  pyramides  en  est  un  exemple  qae  Ton  ne 
peut  oublier  ^.  <Mais,  si  l'on  admet  l'existence,  dans  la  région 

>  V.  N.  L'Hôte,  Notice  sur  les  obélisques,  pages  40-1 .  Les  deux  autres  obélisques 
datés,  qui  d'HéfiopoIiF  ont  été  transportés  à  Rotne  appartiennent,  l'un  au  père  de 
Rhamsès  le  Grand  (Sëtl  Ifoiènpbtafa),  l'antre  à  Pmmmëtft  1  {tbid. ,  pages  f  4-f  T). 

*  V.  dans  les  lettreM  de  CbampolMoa  i  Dédicace  du  tei^ple  d'Amada  |>&r 
Thoutmosis  ni  (lelire  It*},  celle  d'un  mpnwnenl  de  Loaqsor  parua  Améi^ophis 
(lettre  12*),  celle  de  la  galle  hypostyle  du  Rhamesséion  {lettre  13«),  celle  d'un 
temple  élevé  par  la  18*  dynastie  à  Tlièbes  [lettre  1,8*),  et  rinscription  du  père  do 
Rhamsès  le  Grand  à  Kourna  {lettre  20*). 

*  V.  Joum,  des  Sav.,  avril  1 841,  mars  1844.  —  Cf.  Lenormant,  éclaire,  sur 
e  cere.  de  Myeerinus,  A  et  H.  —  Appendice  t  aux  descriptions  des  antiquités  de 
rSgypte,  ]'•  partie,  $5. 


de  Xoîs^  d'une  dyoaslie  tantôt  \assale des  Pasteurs^  taotôtleur 
enoemîe,  oo  doit  comprendre  maictenani  que  toutes  les  diffi- 
cultés relatives  à  Tal^sence  de  monuments,  pour  les  cinq 
siècles  qu'Eusèbti  attribue  aux  rois  Xoitis,  disparaissent  tota- 
lement; on  doit  comprendre  que  l'on  ne  peut  guère  espérer 
dé  renîcontrer  comme  documents  de  leur  existence,  des  frag- 
ments tels  que  ceux  qui,  dans  la  plaine  deTbëbes,  oni  subsisté 
après  les  ravages  des  Pasteurs,  certainement  poussés  jusque- 
là  et  ari'ètcs  tout  au  plus  au  défilé  de  Gibeleyn.  Dans  la  Tbébaïde 
inférieure  et  moyenne,  ces  fragments  d'édifices  en  pierres 
dores  ruinés  par  les  envahisseurs,  ont  servi  à  reconstruire  aux 
mêmes  lieux  des  temples  dédiés  sans  doute  aux  mêmes  divi- 
nités'^ et  les  ravïiges  des  Vandales  modernes>  bien  que  déplo* 
râbles  pour  Tart,  ont  pu  être  utiles  quelquefois  à  l'histoire,  en 
mettant  au  jour  ces  inscriptions  des  vieux  êges,  que  Ton  n'eût 
pas  toujoars  aperçues  a  la  surface  des  bfitiments  relevés  avec 
ces  ruines.  Si  donc  la  14*  dynastie  eût,  comme  la  i3^,  pré- 
cédé l'invasion  et  régné  sur  cetle  vallée,  elle  eût  sans  doute 
laissé  conune  elle  des  inscriptions,  des  stèles,  des  statues. 
Mais  reléguée  vers  les  bouches  du  Nil,  le  pouvait-elle  ëgale- 
ment>  Outre  que,  d'après  Manéthon  lui-même»  le  pays  où  elle 
a  régné  a  été  le  làéâtre  d'boatilités  afiVeuses  et  prolongées,  ex- 
pofié.p^  conséquent  à  de  fréquentes  dévastations;  outre  que 
l'orgueil  de  ces  Pharaons  a  probablement  trouvé  durant  cet 
mtervalle,  peu  d'occasions  de  se  produire  aux  yeux  des  con- 
temporains et  de  la  postérité,  comment  pourrions-nous  re- 
trouver les  monuments  funèbres  ou  les  monuments  religieux 
qui  ont  dû  être  construits  durant  cet  intervalleîEsi«il  croyable 
que  les  rois  de  Xots  et  leurs  officiers  en  aient  tiré  ta  matière 
des  carrières  de  Syène,  ou  de  5tbt7ts  j' Personnepe  le  soutiendra 
sans  doute.  Lorsqu'ils  étaient  eux-mêmes  en  guerre  avec  les 
rois  Pasteurs  de  Mempbis>  ceux-ci,  maîtres  du  fleuve,  c'est-à- 
dire  de  la  seule  voie  de  communication  possible,  n'auraient 
point  permis  un  commerce  pacifique  entre  eux  et  ce  qu'ils 

'  Cf.  Cbaiop.,  lettre  4*,  Ciiaflip.-Figeaç,  V£g.  onc,  pagç  301  ;  l'Appendice  II, 
tax lettres  de  N.  L'Hôte;  De  Rougé,  Ann,  de  phiL  ehrét,.  Juin  1847  (p.  4l5-6  <itt 
t.  XT,  3*  flërie};  J.  J.  A.,  Revue  des  Deux-Mondes,  15  déc.  1847  (reproduit  dans 
les  inn.  dephil.  ehr'ét.,  sept  1858).  Cf.  Descr.  de  VBg.  antiquités,  cb.  vm, 
S  2.  di.  Il,  Mct.  I,  S  2. 


iOO  RRGHBRCHB8  SDK  LA  i4*   DTNASTIB 

nommaient  probablement  la  mauvaUe  race  de  la  Tbébaïde^ 
comme  les  rois  thébains  ont  dit  plus  tard  la  mauvaise  race  de 
HEfhiopie  ou  de  la  Syrie;  et  lors  même  qu'ils  étaient  soumis^ 
Pétranfer  n'eût  point  permis  aux  Tbcbaîns,  ennemis  plus  dif- 
ficiles à  dompter  à  cause  de  la  distance^  et  par  conséquent  en- 
nemis plus  irréconciliables  de  la  domination  étrangère^   de 
commercer  avec  le  Delta.  Assurément  nos  distinctions  fort 
sages  et  fort  louables  du  pavillon  couvrant  la  marchandise  et 
de  la  marchandise  neutre  sous  le  pavillon  ennemi^  de  la  pro- 
priété privée  et  de  la  contrebande  de  guerre,  étaient  bien  in- 
connues des  Grotius  etdesVattel  A'Ataris;  surtout  rabolition 
delà  course  les  eût  trouvés  obstinément  rebelles;  et  d'ailleurs 
les  Xoïtes  eux-mêmes,  lorsqu'ils  baissaient  la  tête,  n'étaient 
plus  sans  doute  aux  yeux  des  habitants  de  la  haute  Egypte  que 
des  traîtres  et  des  fauteurs  de  l'ennemi. 
^    Il  faut  cependant  reconnaître  que  ces  périodes  de  paix  avec 
la  U*  dynastie  durent  occuper  une  grande  partie  delà  domi- 
nation des  Pasteurs.  Nombreux,  belliqueux  et  ayant  le  siège 
de  leur  puissance  à  l'entrée  même  du  Delta,  ils  n'auraient  pu 
poursuivre  habituellement  et  durant  des  siècles  contre  les  po- 
pulations du  Delta  occidental,  une  guerre  comme  ils  savaient 
la  faire,  sans  les  exterminer  ou  être  exterminés  par  elles,  si 
même  les  deux  peuples  ennemis  n'avaient  à  la  fois  disparu, 
dévorés  l'un  par  l'autre  dans  ce  furieux  acharnement.  Si  donc 
on  regarde  comme  établi  le  fait  de  la  simultanéité -entre  la 
dynastie  Xoïle  et  la  puissance  des  étrangers,  il  faut  presque 
forcément  admettre  que  leurs  rapports  devinrent  pour  long- 
temps pacifiques,  et  c'est  en  effet  ce  qui  semble  résulter  du 
texte  de  Manéthon  que  nous  avons  vu  plus  haut.  Or  rien  n'em- 
pêche de  croire  que,  durant  cet  intervalle.  Tes  indigènes  de  la 
basse  Egypte  aient  pu  se  procurer  paisiblement  des  grès  à 
meule  et  des  brèches  des  environs  de  Memphis,  peut-être  aussi 
quelques  pierres  de  dimension  médiocre,  extraites  de  ce  mon- 
ticule de  grès  qui,  dans  la  vallée  de  l'Egarement,  interrompt 
la  série  des  roches  calcaires.  Enfin  il  n*est  pas  inadmissible  à 
la  rigueur  que,  pendant  quelques  années  de  paix  générale,  ils 
aient  pu,  par  exception,  tirer  des  pierres  de  la  hïmte  E^pfe. 
Il  faut  donc  se  garder  de  porter  des  jugements  trop  absolus. 


PE  MAfiBTHOM.  lui 

de  Urer  des  cooséquences  trop  précises  sur  ce  qui  dut  se  fairp 
à  des  époques  que  oou s  connaissons  si  peu;  mais  il  faut  aussi 
avouerqueces  faits  n'altère raienlguère  la  valeurdesdéductions 
auxquelles  je  suis  arrivé.  U  est  en  effet  reconnu  que  la  brèche 
agatifere  de  Syène  a  composée^  dit  M.  de  Rozières,  de  grains 
»dequariz  de  toute  grosseur,  tantôt  anguleux,  tantôt  arrondis, 
vnoyésdansune  pâle  formée  de  petits  grains  de  quartz,  d  peut 
s'écaillera  la  surface  sans  l'intervention  de  l'homme,  attendu 
que  «  par  le  laps  du  temps  et  par  l'action  alternative  de  l'hu- 
«miditéetde  la  chaleur  du  jour,  elle  e$l  exposée  à  se  fendre  S» 
et  que  le  craquement  ainsi  produit  est  l'explication  véritable 
des  sons  que  faisait  entendre  au  lever  du  jour  le  colosse 
d'Âménophis,  durant  les  années  où,  brisé  par  un  trembla- 
meut  de  terre,  il  laissait  la  rosée  pénétrer  à  travers  une  sur- 
face déchirée.  Le  même  auteur  nous  apprend,  nous  l'avons 
TU,  que  certains  grès,  même  dans  la  Thébaïde,  se  fendent  en 
feuillets,  par  suite  d'une  longue  exposition  à  l'air  -.  Le  granit 
même  peut,  comme  la  brèche  de  Syène,  s'imbiber,  se  dessé- 
cher, s^altérer  par  suite,  surtout  les  surfaces  qui  ne  sont  pas 
polies.  Outre  que  les  rois  de  la  basse  Egypte  n'avaient  guère  le 
choix  des  espèces,  M.  de  Rozières  dit  que  le  syénit,  qui  se  con- 
serve parfaitement  dans  la  haute  Egypte,  subit  quelque  alté- 
ration dans  le  voisinage  de  la  mer,  soit  par  suite  d'un  choc 
soit  par  la  désagrégation  de  ses  éléments  et  l'exfoliation  de  la 
surface,  surtout  quand  elle  n'est  pas  polie,  sous  l'inQuence  de 
rhumidité  atmosphérique  ^.  La  géographie  physique  expli- 
querait donc  ici  la  perte  de  certaines  inscriptions,  même  tra- 
cées dans  des  conditions  plus  favorables  que  celles  des  pierres 
calcaires;  elle  s'expliquerait  encore,  comme  je  l'ai  déjà  dit« 
parla  mobilité  du  sol,  qui  en  a  sans  doute  englouti  un  grand 
nombre^ ,  et  qui  peut-être  nous  en  rendra  plusieurs,  si  des 
fouilles,  dont  l'importance  a  déjà  été  plus  d'une  fois  entrevue, 
mais  qui  présentent  des  obstacles  de  plus  d'une  sorte  et  qui 

'  De  la  ccnstit.  phyt.  de  VEgyp.,  6*  part.,  cliap.  i,  $  4. 
* ft.,  4«  partie,   ch.  iii,S§  t,3,  6,  7.  8, 11; —7- part.,  ch.  i,  g  1. 
'  àniiq.,  appendice  I,  r*  part,  $  6« 

'  V.  pi  as  haut  le  rapport  de  N.  UH6te  et  aussi  les  Mémoires  de  la  commia- 
slOQ  d*Ê^p(e. 

tv  BéRiB.  TOME  XIX,  —  N«  110  ;  1859.  (58»  vol.  de  la  colL)      7 


iOS         MOmfflW  Mm  1.4  14*  BTlUSnK  K  XAIIÉTHOH. 

demandernenl  probableiiieDtdes  précaotieiis  eiirfeuM»  ^tos 
rintérét  de  l'hamaoîlé  *,  soot  diii^^  dans  ce  bal. 

Mais  n'existe-t-il  préseotemenl ,  sous  les  yeux  de  TEurope 
saTaole^  de  moDumenls  d'aocune  espèce  qui  puissent  donner 
qaèlqaes  lumières  sur  rhjsioire  ou  la  chronologie  de  ces  lemps 
inconnus  ?  C'est  ce  que  j'essaierai  d'examiner  a^ant  de  termi- 
ner  ce  travail,  en  faisant  observer  toutefois  que  je  suis  toin 
d'aToir  la  scîefice  et  les  ressources  Béoeasairas  pour  traiter  ce 
sujet  délicat  dans  tous  les  détails  qu'il  peut  comporter;  néan- 
moins, puisque  j'ai  entrepris  d'appeler  sur  un  point  de  cette 
importance  l'attention  des  hommes  compétents  en  meUant 
sens  leurs  yeux  les  considérations  qm  peuvent  faciliter  la  so- 
letton  da  problème,  en  éciaircissant  les  questions  préalables, 
on  me  pardonnera  d'aller  jusqu'au  bout  dans  la  carrière  bien 
courte  qne  mes  forces  me  permettront  de  fournir. 

Fâjx  BoBiou, 

PratoaeDT  dlûrtMie  à  Xapoléott-Tendée, 


Doctciir  èft-kttres. 

■A  cftoit  ta  fihalattwni  malsaineftproTeDaot  ta  tares  remuées.  On  sait  Tef- 
frojaMe  mortalilé  causée  paimi  les  ooniers,  par  roorertiire  du  canal  d'Aleiaii- 
dria. 


tm^omsuf^jB»  sftMim^  ««ir  là  chiki.  103 

■  ■  ■■lui  t«  «■■'»■  )■»    -  ■  J.  I      i;^;  '.'  :  ■"■'i..iLii    i  ■ ,  .:.  i...  .,^,ijy7Tp 


9riAttt0itô  pttmttitifd. 


K  PIQUES  ERREURS  SUR  U  CHINE  ET  CONFUGUIS. 

PROFESSÉES 

I  I 

Psr  1I4  MB  ftAflf  AmviHB,  daM  ion  Cmrs  de  tiÊtirûture. 


JA.  de  Paravey  a  publié  dans  le  numéro  du  23  jauifier  der- 
nier de  la  GasuUe  de  France^  une  Lettre  où  il  relève  un  (j^raud 
nombre  d'erreurs  professées  par  cet  écrivain,  et  beaucoup 
d'aatres  auteurs,  sur  cet  empire,  et  sur  le  commencement  de 
la  civilisation  des  peuples  orientaux*  Ces  questions  sont  de 
celles  quMl  appartient  aux  Annales  de  traiter^  et  d'en  consi- 
gner les  éléments  dans  leurs  pages.  C'est  ce  qui  nous  décide 
à  publier  cette  Lettre.  Nous  le  faisons  aussi  parce  que  cela 
nous  fournit  Toccasion  de  reproduire  le  témoignage  que 
rendent  à  la  science  de  notre  ami  et  collaborateur  deux 
hommes  de  science,  et  de  sens^  M.  de  Lourdoueix  et  M.  Fabbé 
Mùigno.  Voici  d'abord  les  paroles  dont  M.  de  Lourdoueix  a 
fait  précéder  l'insertion  de  cette  Lettre  : 

c  Le  savant  M.  de  Paravey,  dont  les  travaux  ont  jeté  tant 
»  de  lumière  sur  l'histoire  de  l'Orient,  veut  bien  nous  adresser 

•  les  notes  suivantes  à  propos  des  derniers  Entretiens  insérés 

>  dans  le  Cours  de  Littérature  de  M.  de  Lamartine. 

>  En  publiant  cet  article,  dont  le  haut  intérêt  sera  compris 

•  par  nos  lecteurs,  nous  ne  prenons  nullement  la  responsa- 
»  bilité  des  griefs  personnels  énoncés  par  l'auteur  contre  quel- 
»  ques  savants,  quoique  nous  croyions  que  le  monde  scienti- 
»  fique  en  général  n'a  pas  été  juste  à  son  égard. 

»  Les  opinions  et  les  travaux  de  M.  de  Paravey  méritaient 
»  au  moins  une  discussion  qu'il  n'a  jamais  pu  obtenir,  il  est 

>  Yrai  que  les  faits  produits  par  lui  infirmaient  la  direction 

•  suivie  par  la  science  moderne  ;  mais  ces  faits  ne  sont  pas  de 

>  ceux  dont  on  se  débarrasse  par  le  silence.  » 

(H.  DE  LOOEDOUBIX.) 


i04  DB  c'vnovnn  i«rbum  sub  la  chihb 

Voici  maintenant  la  Lettre  de  M.  de  Parairey. 

A  M.  de  lourdouêi»,  Diredeur  de  la  Gaxeite  de  France. 

M.  de  Lamartine,  avec  tin  style  d'un  éclat  admirable,  par- 
court successivement  tontes  les  littératures.  S'il  se  bornait  i 
examiner  les  parties  poétiques  de  ces  littératures,  à  analyser, 
par  exemple,  l'épisode  admirable  de  Sactmtala,  si  gracieuse- 
ment traduit  par  l'excellent  M.  de  Ché«y,  notre  ancien  et  illus- 
tre ami,  nous  n'oserions  faire  les  moindres  observations  sur 
les  réflexions  que  lui  inspirent  ces  poésies  antiques  et  A  peu 
connues  encore  de  notre  jeunesse  lettrée,  aussi  frivole  qu'or- 
gueilleuse. 

Mais  M.  de  Lamartine  ignore  l'histoire  de  ces  peuples  asia- 
tiques qu'il  entreprend  de  juger  :  ici  de  longues  et  pénibles 
études  sont  nécessaires,  et  son  génie  poétique  ne  peut  se  prêter 
à  ces  études. 

Nous  sommes  heureux  de  Kii  avoir  bit  connaître,  autrefois, 
les  iV^motres  savants  des  doctes  missionnaires,  qui  savaient 
convertir  la  Chine,  à  l'époque  de  Louis  XIV. 

Nous  sommes  fier  de  lui  avoir  parlé,  16  premier  peut«étre, 
des  célèbres  empereurs  JTan^-Ay  et  Kien^long  qu'il  vient'  de 
louei"  si  dignement,  mais  qui  étaient  de  race  tartave  manU 
choue,  et  nullement  mongols;  ces  Mongob  aux  traits  grossiers 
n'étaient  faits,  comme  Aitita  et  Cengis-khan,  que  pour  la  dé- 
vastation et  la  ruine  des  peuples  oecidentaux. 

Ebloui  par  ces  livres  en  nombre  immense^  qui  sont  con- 
servés en  Chine,  M.  de  Lamartine  n'a  pas  su  distinguer  leur 
ftge  précis,  et  y  reconnaître  toute  rAncieime  çivi1isati<m  de 
l'Assyrie  et  dé  l'Egypte  des  Pharaons,  contrées  primitives  dont 
il  né  connaît  que  les  fleurs. 

S'il  s'était  rappelé  ce  qu'Hérodote  dit  des  conquêtes  de 
Sésostris  dans  la  Colchide,  et  ^'^H  eût  vu,  datis  Dioèore,  que  le 
grand  rot  OsymandiaB  était  figuré  sur  les  murs  de  Tbèbes, 
allant  punir  les  révoltés  die  la  Bactriàne,  alors  il  eût  pu  conce- 
yoir)  comment  l'antique  écriture  hiéroglyphique,  adtérieiire 
au  déluge,  conservée  à  Babylonc,  et  portée  ensuite  en  Egypte^ 
avait  été  plus  tard^  par  les  Egyptiens,  transportée  jhsqu'en 
Chine,  et  s'y  était  conservée  jusqu'à  nos  jours.  ^ ... 


MOnSêÈXê  TAR  H»  'M  LAItARTlllE«  169 

La  Chine  ioiiebe  la  Bactriaoej  et*  le  docte  Mf.  de  Hami^ev, 
dont  les  Lettres  orientales  pleurent  encore  la  perte  récente^ 
araif  bien  vonln  traduire  ponr  nous,  et  nous  ei^yoyer  de 
Vienne,  un  passage  ancien  d'iimt,  où  Ton  voit  que  les  Arabes, 
bku  longtemps  avant  notre  ère^avaient  marché  \ers  la  Chine, 
et  avaient  fondé,  près  ce  vaste  pays  encpre  inculte,  le  royaume 
mabe  d'El-^CaHb. 

Les  Om^ours  de  la  fiactriane  et  de  la  grande  fiucbarie  où, 
de  nos  jûur8,.s6  parte  «encore  le  persan  ancien,  ;avaient^.nou9 
dit  M.  RémusatiL'alpbabet  syriaque^  et  poisédaient  en  même 
temps.  Les  £inflfs,  ces  livres  hiéroglyphiques  sacrés,  que  vaqte 
avec  raison  M.  de  Lamartine,  et  que  TEurope  a  tort  de  ne  pas 
bire  traduire. 

Ces  livres- étateot  imprimés  eu  caractères  antiques  et  hiéro*- 
glypbiqufis,  et  avaii^nt  été  copiés  sur  les  murs  de  Babylone  et 
de  Ninive ,  murs  en  briques  retrouvés  de  nos  jours ,  et  où 
Mmocrite  et  les  autres  Grecs  venaient  puiser  des  leçons  de 
philosophie  ei  de  morale,  nous  disent  les  anciens  auteurs  occi- 
dentaux. 

Dans  Hérodote,,  on  voit.qqe  les  Grecs  avaient  emporté  de 
Babyfauie,  le  pMa,  le  gnomon  elles  douze  heures  de  qos.ca- 
dcans,  h6ttr^^symb<Aiques^  où  nous  avons  retrouvé,  et  dans 
le  même  ordre. antique,  tes  dauzê  premiire$  leHreê  4e  noM  tU- 
ptabeU  pkimco'hHiir0iifue$,grBc$  si  latvm  ^ 

Ces  douze  heures  hiéjroglyphiques  figurent  encore  sur  la 
hoQssoie  des  Japonais  «t  des  Chinois,  c'es^à-diror  sur  l'instru- 
ment qui  montre  le  pôle;  et.quand  ilfait  impypimer.ses  admi- 
fables  vefcs  qui  élèveat  V&me  vers  le  ciel  et  ne  la  ramènent 
pas  vers  la  fange  d0»jrévolution9,  comme  son  livre  tropcélà- 
bre  des  Girondim,  M.  de  Lamartine  nese  doute  ipas^ull  em- 
fdoîe  des  caraotèies^alphabéti^pres,  sortis  d'abord  do  la  Chaldée 
et  précieusem^it  i^ooservés  sur  ides  papyrus  égyptiens  et  dans 
lefldietionaairesd'an^nSiiarfiftèTesi»  qu^  nous  offre  la  Chine. 

Nous  avons  démontré  tout  celai,  il  y  a  plus  de  trente  ans,  et 
M.  de  Lameafaaia,  à  qui  nous  en  pariionSi  comme  à  M.  de 

^  Lti  ÀmioUs  (mi  miXAlé  les  figures  de  toutes  ces  leUrea  dans  leur  dietion- 
nain;  de  diplomaiiqiie,  ftinsl  que  lès  fbrmes  des  lettrée  dé  tous  les  alphabets 
lémltiqucs.  • 


l06'  DB  QuisbQcns  mBuiSiSim  la  cmm 

LiiiïiarUné/ aurait  mieux  fait  de  prêter  son  styleMoqnent  à  dos 
travaux  positifs  sur  l'histoire  du  mondé  eîprès  le  déluge,  qmé 
d'employer  ses* teilles -flévreoses  à  écriiie  les  Parokê  d^tm 
Crâyant.  « 

'UEiarôpe>  comme  lî.'  de  Lamartine  lut*inéfiie>< manque  de 
foi  et  néglige  la  Bible,  parce  qu'occupée  d'une  potttique  révo- 
lutionnaire, de  romans  on  de  légendes  du  moyen  âge,  elle 
néglige  les  soufoen  antiques  de  Tbistoire  dn  monde,  qui  exts* 
tént  seulement,  :  dans  les  livres  de  Moïse,  et  dans  les  Uvres> 
encore  antérieurs,  portés  et  conservés  en  Cbine. 

nul  n'a  réfùlé  ni  ne  réfutera,  nous,  osons  TaCBrroer,  ce  qne 
nous  avons  âiU  en  quelques  pages,  en  4826,  dan»  notre  Esmd 
iur  les  Lettres  *  ;  mais  ne  pouvant  nous  réfuter,  on  s'est attaetié 
à  nous  étouffer,  même  à  la  Société  asiatique,  qtte  nous  avions 
fondée  avec  MM.  de  Sacy,  de  Gbâryet  Abèl  Rémusat,  société 
qiii  pourrait  être  utile  au* commerce  avec  rAsie,  et  à  l'étude 
des  plus  anciennes  histoires,  mais  qui,  malheureusement, 
n'est  soutenue,  ni  pat  le  goilvernement,  ni  par  Ifes  riches  fa- 
milles de  France,  bien  loin  à  cet  égard  de  la  noble  aristocto- 
tie  anglaise.  < 

Le  clergé  ne  s'aperçoit  pas  que  tous  les  temps  antérieurs  â 
notice  ère  sont  devenus,  dans  Fesprrt  frivole  de  notre  Jeunesse, 
comme  des  mythes  plus  ou  moins  nuageux. 

Dans  nos  musées,  comme  sur  nos  théfttres,  on  voit  figurer 
Adam  et  Kve,  plus  ou*  moins  vêtns,  et  Ton  n'y  volt  qu'une 
pure  fable,  comme  celle  de  Vénus  et  de  Cupidon.  En  ce  mo- 
ment  même,  on  se  fftoqtiedés  enfers,  dans  la  pièce 'd'Of79M#, 
et'M*  Renan  les  nie  danb  les  Débats,  bien  qu'ils  «oient  figurée 
sur  lous  les  monuments  d'Egypte,  d'où  sortait  McUse. 

HT.  de  Lamartine  en  estiàlui-mèiihe,  quand  il  place  en 
Cbinë,  4000  ans  avant  notre 'époque,  i00,006,000  -d'hohHnes 
efc'un  peuple  déjà  venfédiaiistofisisos  arts.       >- 

L'illustre  Newton,  qui  n'avait  pas  le  style  poétique  de  M.  de 
Lamartine,  mais  dont  la  télie  qlait  peut-être  un  peu  plus  forte, 
ne  [>artageait  pas  ces  fausses  idées,  non  plue  que  votre  célèbre 
baron  Cuvler,  qui,  dès  1^21,  s'appdydit  sur  nos  Mémoire^ 
{encore  manuscrits  en  ce  Jour],  pour  mônlreîr  quo  Fhomme 

*  Ghex  Benjamin  Duprat,  à  Paris. 


nôFBSrttS  'MR  M.  ' M  LJUUltlIlIB.  i07 

est  moderne  »r  la  tetrre,  et  que  le  dernier  déluge  n'a  pa$  été 
plB9  ancien  que  ne  le  du  la  Vidgate.        i  , 

-Kawlon  citeit  la  Bifaie,  quand  Abraham  dit  à.  Loih.  :  «  La 
»  terre  est  libre  devant  nous^  séparons-nous  ;  si  vous  menez 
»  vosifoupeaux'à  gaoche^  moi  j'irai  à  dnaite  ;  sî  vous  préférez 
a  la  droite»  moi  je  marcherai  à  gauclie  avec  tous  les  miens  ^» 

A  la  même  époque^  on  voit  un  rot  d'£(am  ou  de  P^rsépolis^ 
avec  quelque»  autres  petits  rois  d'Assyrie,  veni?  exiger  le  tri*^ 
bot  des  rois  deSodomeet  de  fiomorrhey  pciys,quî  touchaient  à 
l'Egypte.  '  .  . 

Ahrahaniy  avec  sa  tribu,  suffit  pour  disperser  .tous  cesipetHs 
rois»  et  délivrer  Loth  ;  mais  si  nous  en  croyons  tes  nulles  du 
Uusée  do  Louvre»  l'Egypte  avait  alors  des. rois  p^iisanta^ 
depuis  plus  de  é^Oaps  II 

Les  câbles  de  Manéthon  sont  pnéférées  4  la  Bible  et  au^  récits 
du  docte  Bratosthëfeie  y  le  Guvier  des  académies  d!Alexan*' 
drie.  ♦ 

La  Bible  esti  renversée»  on  veut  voir  un€|  Inde,  une  Chine 
civilisée,  bien  longtemiis  avant  le  déluge  de  Ncié.  Ce  déluge, 
admis  par  Cuvier,  vers  2600  à  t400  avant  notre  ère»  d'après 
les  livres  conservés  en  Chine  ^  et  même  d'après  ceux  de  Caton 
l'ancien,  devient  aussi  un  mythe,  et  alors  M.  de  Lamartine, 
ébranlé  |>ar  la  fausse  science  des  orientalistes  de  nos  jçAirs» 
voit  eu  dliine,  où  l'on  mangeait  encore  de  ia  chdir  Jeûnai  ne» 
après  Cpdfueios»  et  mi\  temps  de  Marco*  Polo  %  le  type  idé^l 
d'une  civilisatioii  oomptète^ 

Si  avec  H.  de  Bonald,  dans  sa  Théorie  dv  pomoir^  il  f^'élait 
boméà  louer  ces  ànckens< livres»  et  à  nous  citer. AesS^^cAtu 
ou  les  quafa'eiivtws  des,  disciples  de  Conlueiufli.qui»  eafMBu^. 
comme  i^os  la Bi(>le»  tout'  du  respect  des  fllS'  pour  leurs  an- 
cékes  la  base  de.  l'état  socja>4  ^^^^9  qui  lui  aurions  souvept  si^ 
gnalé  la  sagesse  des  ancieae>  iiiérogty pkb^  '  et  4es  ,préçieuic 

»Wk^i«>/"'i  •''' ''""    *•   ^'^  ''"'  '  '"^•'  •'•' 

^Yoir  daM .  lé  "ifi^/et,  IkhxM  Je  k  ^  "^^k^  iatltiilë*:  ifi«!D^il^#  t 

V«te  wi«i*,laih>#tfrt4a<oii.4e  H.iCuvlersuf  le.ddlqtP.t,  y,  R.4a(J'^  série).., 
•y<4r  le^'fnîay,ea4e,çç,fiV^d^R3.I^  ^<^rp  de  1|.  4^  Paravey  au  président  de 
l'ikxadémie  des  sciences  vxtïwùhropopKagiedu  hahiiantâ  de  la  Chine.  Anna 
let,t.  Ti,p.  162  (V  série).  .il 


108  DE  QUBbQOBS  RmSVRft    8IJ1I  lA  GBIRB 

livres  conservés  en  Chine,  nons  n'eussions  pu  qu'applaudir  à 
ses  pages  éloquentes. 

Mais  oublier  ces  crimes  affreux  de  riofanticide,  si  communs 
en  Chine^  et  qui  ont  fait  fonder  à  notre  ancien  ami^  Mgr  Fer- 
bin  de  Janson,  la  société  touchante  de  la  SaitUe-Enfance  ; 

Ne  pas  flétrir  ces  supplices  cruels^  dont  les  images  dégoû- 
tantes nous  sont  sans  cesse  apportées  de  la  Cbioe  par  des 
voyageurs  ignorants  et  frivoles; 

Ne  pas  citer  ces  livres  obscènes,  à  j^ares  obscènes,  achetés 
en  Chine  à  tout  instant^  et  placés  à  grands  frais  dans  le  cabî* 
net  des  manuscrits  de  la  Bibliothèque  de  la  rue  de  Richelieu, 
voilà  ce  que  nousne  pardonnons  pas  à  M.  de  Lamartine,  qui  ne 
voit  jamais  qu'une  desfaces  de  la  question  qu'il  veut  envisagiyr. 

Ainsi,  il  voulait  la  liberté,  et  il  nous  menait  à  Tanarchie. 

Ainsi,  en  louant,  comme  il  le  fait,  Confucius,  il  semble 
mettre  «es  livres  au-dessus  de  TEvangile  :  il  cite  le  Père  Amyot, 
docte  jésuite,  et  il  oublie  de  dter  le  livre  le  plus  important 
de  Confucius,  Vlmariabk  milieu,  traduit  en  français  et  en 
latin  par  M.  Abel  Rémusat,  notre  docte  maître,  livre  que  no«s 
avions  autrefois  prêté  à  M.  de  Lamennais,  et  dont  il  avait  ap- 
précié toute  la  haute  iniporlance. 

Dans  ce  livre,  en  effet,  Confucius,  aussi  bien  que  Phifon, 
venu  après  lui,  répète  sans  cesse  que  l-homme  ne  pourra  an'i* 
ver  que  par  le  secours  d*un  SAiift,  qu'il  nomme  le  Chmg,  et, 
dans  une  note  curieuse  publiée  aussi  par  M.  Rémusat,  Confu- 
cius déclare  que  ni  lui,  ni  les  rois  ses  prédécesseurs,  n'ont 
été  le  véritable  Saint  *. 

M.  de  Lamennais  a  cité  cette  note,  et  l'a  oubliée  ensuite  ; 
maïs  notre  jeunesse  frivole,  qui  méprise  ses  aïeux  et  tous  les 
libres  sérieux,  préfère  lire  les  Paroles  d'un  Croyant,  ou  les 
Girondine. 

A  Berlin,  où  règne  le  matérialisme;  onne  s'occupe  que  des 
livres  sacrés  et  fabuleux  de  l'Inde;  à  foudres,  comme  à  ParÎ8> 
comme  à  Berlîo,  on  donne  aux  raonumenls  égyptiens  une  an- 
tiquité absurde  et  ridicule. 

>  Vulr  U  ntatloB  de  Goofaelas  «tdet  Miâ«sailleiirt  ddioto,  «iml  qa^  lanofe 
d'Abel  Kémasftt  sur  Ir  fuUire  vcave  du  /Patni  dan»  les  Amaie»,  t.  xit,  231$ 
XTi,  129  ;  x?ni,  283  ;  m,  26  (2«  série). 


»ftOFBSSAiSS  PAR  H.  DB  LAMABTiSE.  iO& 

Il  manque  à  Paris,  oomine  à  Londres^  un  protecteur  riche 
et  éclairé  des  études  qui  se  font  sur  la  Cbine^  depuis  M.  De- 
guignes  le  père  et  U.  Rémusat,  et  qui  seules  seront  utiles  à 
l'Europe  incrédule. 

M.  Deguignes,  dans  son  admirable  Histoire  des  Buns,  trop 
peu  connue  en  France^  a  donné  les  origines  de  tous  les  peu- 
ples modernes  de  l'Europe,  et  il  a  puisé  ces  origines  certaines 
dans  les  livres  conservés  en  Cbirre,  et  qui  y  ont  été  écrits. 

Mxis  nous  occupons,  depuis  quarante  ans  et  plus,  de  ces 
liifres  conservés  en  Chine,  mais  qui,  antérieurs  aux  Tsin  et 
aui  Hany  n'y  ont  pas  été  écrits^  et  nous  y  avons  retrouvé, 
DOtt-senlement  nos  chiJDTres  prétendus  arabes  et  nos  lettres 
alphabétiques,  mais  encoi'e  les  constellations  du  planisphère 
de  Dmdêrah  ^  et  d'un  curieux  monument  chaldêen,  astrono- 
mique aussi,  dont  nous  venons  d'entretenir  l'Académie  des 
sciences;  mais  notre  voix  est  étouffée,  on  feint  de  ne  pas  nous 
comprcmlre. 

Nous  terminons  cet  article,  écrit  à  la  hftte,  et  où,  malgré 
nous,  nous  avons  parlé  de  nos  travaux,  par  ce  que  vient  de 
dire^avec  son  esprit  an  etingénieux,  le  docte  mathématicien, 
M.  ra!)lH*  Moigno,  dans  le  journal  Favant  le  Cosmos,  qu'il  pu- 
blie depuis  sept  ans. 

UAcadémie  des  sciences  avait  nommé,  pour  examiner  notre 
Mémoire,  lu  dans  sa  séance  du  8  novembre  dernier»  $ur  un 
xodiQq[ue  chaldien^  expliqué  à  la  fois  par  la  Grèce,  par  l'Egypte 
et  par  la  Chine,  M.  Btot,  qui  nous  avait  reçu  autrefois  à  TE- 
cole  polytechnique,  et  qui  depuis  voulut  s'emparer  de  nos 
premiecs  écrits;  M.  Mathieu,  beau^frère  de  M.  Arago,  qui  fut 
notre  condisciple  dans  cette  Ecole  célèbre,  et  qui,  en  1820, 
TooluL,  mais  en  vain,  faire  rejeter  par  l'Académie  les  Mémoires 
où  nous  établissions  que  les  zodiaques  égyptiens  étaient  posté*-  '  ' 
rieurs  à  notre  ère;  et  enfin  M.  Delauoay^  académicien  plus 
jeune  que  nous,  et  qaû  nous  ne  eoiinàistâotis  nullement. 

A  cette  commissioD,  l'Académie  des  Inâcriplions  avait  ad- 
joint MM.  Renan  et  Alfred  Maury^  qui,  bien  jeunes  encore  /  ' 

^  Vohr  le  Mappori  fait  |far  M.  Delsmbm  à  l'Acâdëtiile  des  scienees,  tur  Vcr'i- 
mdkUéAenne  eu.  vtàiaqàeit  Uê  mimoitei  inédi»  dé  M.  de  ParaVëy/dans 
les  iniHifef ,  t.  n^,  p.  89  (  l»»  Bérie  ),  '  ''  r . 


i19>  DB  ^VBUQW»  BRMimS  «CREA  CHDftt 

seeifailent  mim  réparer  là  Chine  de  l'Asie  odcidentate ,  et 
n'ont  pas  fait  des  études  suffisantes  pour  nous  juger.'  N<his 
avons  ré<iùsé  cette  savante  commission  mixte*  Vùk\,  en 
analysant  notre  Mémoire^  cei  que  dit>  comnie  préambule, 
M.  l'abbé  Moigno  c 

n  M.  de  ParaTey  défend  une  Ibèse  trèsnmpopulaîre  à  l'tns- 
»  titiDt;  la  thèse  que  la  Chine  (dont  on  s'occupe  tant  en  ce 
»  jour)  est  (domina  le  Japon  qni  la  touche]  beaucoup  nrioins 
»  ancèenne  qu'on  ne  ie  pense. 

D  II  affirme  qu'elle  n'a  en  d'empire  qu'aprës  Alexandre  et 
t>  après  la  ruine,  par  les  Parthes,  de  l'empire  gréco-syrien  de 
»  Bactri^ne>  efn  2fi6  anè  avant  notre  ère>  *  (époque  où  elle 
reçut  le  nom  4e  Tsin,  proncincé  Tdiin  et  CA/W,  et  qtii,  sous 
la  forme  Tsir  ou  Sir,  devint  le  nom  des  Seres  d'Orient^  parmi 
les  Grecs;  tandis  i)ue  te  Japon  fut  nommé  pays  de  SUa,  par 
les  Arabes,  peuples  qMi,  avec  les  Grecs  et* les  Syriens,  otit  civi- 
lisé ces  contrées  de  l'Orient  extrâme). 

«  n  dit  qu'elle  s'est  emparée  d'abord  de  fhi^oire  des  Perseê 
»  primitifs  {cÀi  du  pays  d'Elam),  qui  sont  les  i7  rois  éthiopiens 
D.ciiéd  par  Héroâôtt:  11  ajouté  qu'elle  s'eét  attribuée;  après 
»  ^es  47  rois,  l'histoire  des  Pharaons  d'Egypte,  »  (A  l'éfioque 
où  ils  dominaient  sur  les  peuples  à  diadèmes,  à:  barbe  épaisse, 
vêtus  de  riclies  cachemires,  figurés  mncus,  dans  les  tombes 
des  rois  d'Egypte  àThèbes,  et  qui  ne  peuvent  être  que  des 
Mèdes,  alors  soumit  à  l'Egy|>te)» .      '  .       t 

«  Il  affirme,  enfin,  qu'elle  s'est  ensuite  emparée  de  Vkktoire 
» des\rois de Ninîve <doqt ori  reti^ouveeil  ce jont,  les  palais  et 
leaioecriptions  t^iéroglyphiqueSy  ktenlic|ues  au  cliinois  ancien, 
comme  il  l'avait  di^  déjà  dès  1826);  »  <  i  ;  .       .  ■ 

0.11  assure  que  tes  livrés  astronomiques  conservés  ^nCfiine 
»  n'yonti  pas  élécomposé^,  tr^rissontàlàfois  assyriens  et 
0  égSfptiâns  D  ((^t  dès  t8S<^  dans^  sbn  savtotft  rapfM>H,  M.  De- 
lambre,  auteur  de  Y  Histoire  de  l'Astronomie  ancienne,  l'tWWiét- 
taiti  <uiist  que  Cuvier^  et  le  doctie  M.  Am^ré^te  père*,  mats 
leuF  i?appert  aétéétoDifé).  .  -^  •     ,.  -    -i  . 

«iCSomme,  «eli.  ;  odnééquence,  on  (bit,  à  presque  to^es  les 
0  QOtfimunicaUons  d^  se$  tra^vaux  à  l'Acadénliie  des  sciences, 
A  un  accueil  plus  que  sévère,  nous  croyons  savoir  que'M.  de 


•  Parave;  a  retiré  son  Mémoire  i»  (Mémoire  qu'il  se  propose 
d'ioiprîmer)*  >  .  .< 

La  chose  était  vraie^  en  eflkt,  et  en  revenaot  à  M.  de  La« 
mariine^  oous  lui  apprendrons  que«  d'apirèsla  généalogie  de 
Confiiciiis,  personnage  qu'il  vante  si  fort,  généalogie  apportée 
eo  Chine  par  la  Camille  de  cet  ancien  sage,  voisin  dn  temps  de 
DanieU  chef  des  mages  de.  la  Syrie  et  de  la  Bactriane,  il  était 
lie  la  même  origine  que  les  Pliaraon^  d'Egypte^  dont  les  des- 
cendants, après  Sésostris,  ont  aussi  pénétré  en  Corée>  comme 
le  montrent  les  livres  conservés. en  Cttlae. 

Aussi  la  Cîorée,  encore  en  ce  jour*  a^  elle^  outre  les  biéro*- 
gljphes,  un  alphabet  analogue  au  nôtre,  et  est^^lle  peuplée 
d'une  race  à  traits  presque  européens,  traits  qu'avait  aussi 
Cofifudus.  .  I.    . 

Ce  chef  des  lellnéoi  ou  plutôt  des  magçs  assyriens  de  la 
Chine,  dépendaîtc  comme  ton»  les  petits  princes  des  colonies 
occidentales^  établies  en  Chine»  des  rois  de  la  Perse  ou  de 
riran,  c'est-à-dire  des  Cyrusetdes  Darius,  dont  les  noms  hié- 
roglyphiques se  retrouvent  dans  les  lettres  de  lu  Chine. 

La  Chine  alors  qffraitce  qu'était  l'Amérique  il  y.a  cept  ans, 
ai?ec  ses  colonies  espagnoles»  portugaises*  françaises  et  an- 
glaises, qui  toutes  y  opt  importé  les  histoires  de  leurs  pays,  et 
ont  donné  aux  villes  qu'elles  ont  fondées  des  noms  européens. 

Dans  mille  an^  peulrêtre,  on  fera  vivre  eu  Amérique  notre 
héroïque  Pucelle,  et  Ton  supposera  qu'elle  se  battait  à  la' 
Non\elle-Orléans« 

Ainsi,  I/es  Chioofô  ont  placé  dans  leur  pays,  alors  encore  non 
peuplé,  les  sept  années  de  famine  sous  Joseiih,  qu'ils  nomment  • 
Y-yn;  ils  y  ont  mis  le  siège  de  .Troie,  vHle  qu'ils  nomment  ia 
>ille  fortifiée  de&JKuenry,  et  qu'ils  font  prendre  ^n  1184  avant 
notre  ère;  ils  y  ont  placé>  à  Vépoqua  de  Salomon,  une  reine 
mystérieuse  qu'ils  comment  Su*vang-mou,  et  qui  est  la  reine 
deSa6a. 

1^  dates^  en  Ct^ne,  sont  positives,  grâce  aux,  cycles  de 
soixante  ans  emportés  de  Babylone  :  pour  ces  trois  événo'  •• 
ments,  eUes  sont  jdeqtiques  f^yec  celles  de  laBiMe  et  des  his- 
toires greccfues,  ^t  U  hasard  n'a  pas  pu  produii^e  cette  com<^ 
plète  densité,  . 


112        DE  QUELQUES  EBREtRS  SUR  LA  CHINE. 

Confucius  a  parlé  à  peine  des  temps  antérieurs  au  déluge, 
réparé  par  Yao,  Ûls  de  Ty-ko  ou  du  patriarche  averti^  et  qui 
n'est  autre  que  Noé. 

Mais^  après  notre  ère^  un  tombeau  ancien  a  offert  une  his- 
toire du  monde  non  mutilée  par  GoafuQius,  <^tquy  comofieqce 
par  un  homme  rouge,  sens  du  nom  d'Adam^  en  hébreu^  et  par 
une  femme  dont  le  nom  signifie  :  celle  qui  enîraine  tes  autres 
dam  son  propre  mal^  et  qui  esi  placée  à  dix  génaratioDs  ayant 
le  déluge  dTaa  ^ 

Tout  ceci  est  donc  conforme  à  notre  Bible,  et  M.  de  Lamar- 
tine, en  nous  consultant,  Teût  appris,  et,  avec  son  immense 
talent,  il  n'aurait  pas  amené  ses  jeunes  et  nombreux  lecteurs 
à  croire  que  la  civilisatioadela  race  grossière  et  mongole  de 
laGbine  lui  était  propre,  et  devait  servir  de. modèle  à  TEu- 
rope,  qui,  à  Tégard  d^  ce  pays  lointain,  est  ai^asi,  faute  de 
comprendre  ses  livres,  dans  une  complètei  erreur, 

C\X,  DE  PaKAVRT. 

«  Voir  dails  les  Annales,  t.  xv,  p.  380  (5*  série),  le  mëmdh-e  de  M.  de  Para- 
vey,  Intitulé  :  Identité  du  déluge  éPTào  et  de  eOui  de  ta  Bibhe.  Ce  1néinoh«  se 
troiwê  cbex  Dnprat,  soiib  \t  titre^dê  Dêomewlê  Ai/ro^yfhtfiter  tniporfO  dtAs- 
iffriêf  1839»  t  • 


HISTOIRE  DES  NATION^  CIVILISÉES.  113 

—  '    ■  ■  ■ '  I    -  ■     '        ——«a 

HWTOIlftK  ]»ES  BTATIOJVS  ewWIMéWÈM» 

DU  MEXIQUE  ET  DE  L'AMÉRIQUE  CENTRALE. 

DURÂIIT  LES  SIÈCLES  ANTÉRIEURS  A  CHRISTOPHL  COLOMB, 

fiCUTE  SUR  DKS    DOCUMENTS  ORIGINAUX    JBT  BNTIÈRBUBNT  INÉDITS^ 
puisés  otic  anciennes  archives  des  indigènes, 
ParM.  t'abbé   BttASSEVm    Ofi    B«rAB«l7mis. 

2*    ARTIGLB  K 

En  attendant  la  publication  du  Mémoire  que  M.  l'abbé 
Brasseur  de  Bourboutig^  nous  promet  sur  l'origine  des  peuples 
du  Nouveau-Monde,  et  qu^appéllent  de  tous  leurs  vœux  les 
amateurs  d'ethnologie,  comparée,  nous  nons  permettons  de 
résumer  ici  les  hypothèses  qui  nous  ont  paru  offrir  le  plus 
d'apparence  de  vérité  au  $ujet  du  peuplement  des  deux  AAié- 
nques,  Mous  exanameroiis  tour  à  tour  le^ questions  suivantes: 

l'^LesÎDdigènesderAm^ique  forment-ils  une  race  unique? 

S*  Ont-ils  toujours  été  dans  l'état  de  profonde  barbarie  où 
lés  Européens  les  ont  trouvés  au  moment  de  la  découverte? 

3«Quelle  dut  être  la  région  de  l'Amérique  la  première  habitée? 

4*  Quels  sont  les  points  d'analogie  les  plus  importants  signa- 
les jusqu'à  ce  jour  entre  les  races  de  l'hémisphère  occidental 
et  celles  de  l'ancien  continent? 

s*  Quel  est  le  point  d'où  sont  partis  les  premiers  colons  qui 
aieot abordé  en  Amérique? 

VI. 

îraiU  earactM^Iques  des  habitants  de  l' Amérique.  —  Analogies  tartares  et 
caucasiennes.  —  Type  mongolique  des  Esquimaux. 

i*  Unité  de  la  race  américaine.  La  preuve  la  plus  forte  de 
lunilé  d'origine  des  diverses  tribus  indiennes,  c'est  la  prodi- 
gieuse conformité  de  leurs  traits  physiques.  Tous  les  voyageurs 
qiii  les  ont  visitées  en  ont  constamment  été  frappés.  Le  type 

'  Voirie  premier  arUde  au  n*  précédent,  ci-dessus,  p.  22. 


144  HlSTOntE  DBS  NATTONS  GIVILISÉBS 

dit  américain  sa  eonserve  le  même  sous  les  climats  les  plus 
divers  *,  et  telle  triba  de  la  NoUTelle- Angleterre  ressemble 
itififtinient  plos,  sous  ce  rapport,  à  telle  autre  tribu  de  la 
Guyane^  que  les  Anglais  ne  ressemblent  aux  Cosaques,  ou  les 
Français  aux  Persans. 

La  ciievelurë  noire,  toujours  lissé,  la  couleur  cuivrée  de  la 
peau,  la  structure  pyramidale  de  la  tête,  la  légèreté  de  poids 
de  la  boite  crânienne,  les  pommettes  médiocrement  saillantes» 
récartement  des  arcades  zygomatiques  ',  la  profondeur  des 
fosses  nasales;  lé  front  très-large,  ma!is  plns'ftiyant  que  chez 
aucune  des  autres  races  humaines  ',  les  contours  du  visage 
arrondis,  les  yeux  légèrement  bridés,  les  lèvres  charnues,  la 
boucfae  large,  l'arcade  maxillaire  supérieure  avancée,  la  mâ- 
choire inférieure  assez  forte  et  formant  de  ses  deux  branches, 
non  pas  un  angle,  mais  une  courbe;  tels  soni  les  principaux 
caractères  communs  à  tous  les  habitants  de  cette  vaste  partie 
du  globe  et  par  lesquels  ils  semblent  participer  à  la  fois  du 
sang  tartare  et  du  sang  catuasique.  Nous  devons  mentionner 
également  la  forme  des  cheveux  à  tube  aplati  *,  comme  chez 
les  IMom  et  les  nêgrêi,  an  lieu  d'être  cylindriques,  ainsi  que 
ceux  des  autres  races  humaines,  et  enfin  la  petitesse  remar- 
quable des  pieds  et  des  mains* 

Les  Eêkimofax  seuls  nous  offrent  un  type  différent;  leurs 
traits  purement  mongoliqws^  sont  une  conséquence  Yraisem- 
blkble  de  leur  séjour  dans^  une  contrée  extrêmement  ftt>ide. 
De  n^ême  que  le  type  nègre  est  le  type  propre  aux  races tropi 
cales,  de  même  le  type  mongbliqtie  semble  s'être  formé  soos 
linfluénce  d'une  température  très^rigoureu^.  Les  matelots 
de  l'équipage  du  capitaine  Parry  ayant  hiverné  dans  l'archipel 
de  la  Nouvelle-Géorgie,  sentaieikt,  sous  fiofluenee  des  froids 
polaires,  leurs  tempes  se  rétrécir  et  l'angle  ekterne  de  la  p^n«- 
plère  se  relever.  Une  génération  ou  deux  passées  sous  ce  ciel 


'•  I 


*  Voy.  Màlte-Brun,  Prieîs  de  géùgr, 
'  Maury,  La  terre  et  Vhùmme. 

*  Malte-Brun,  Précis  de  giogr. 

*  E.  Dommenech,  Les  Indiens  de  l'Âmiriqu^da  ticrd;  datai  la  lleviw  eontemp. 
année  1S58.  *      '  "  •  -      -  .    ;  •        1%        ..-:). 

*  Hollard,  Les  races  humaineSé  '   ^  '  ■ 


DU  «Wqi^P  ET  M  L'AViUIQUK  CBVTRALE.  4i5 

impitoyable  eussent,  sans  aucun  doute,  suffi  à  donr^er  i  leur 
(K)$lérité  ces  yeux  bridés,  cet  écartemeat  des  arcades  zygoim- 
tiques,  ce  rétrécissement  des  teni)>es  que  nous  remarquoiis 
chez  les  tribus  de  l'Asie  boréale.  Eu  i^reuve  de  cette  assertion, 
nous  pouTons  citer  Teiemple  fourni  par  les  Lapon$.  Ce  peufUe, 
coBfiné  fbos  la  région  la  plus  boréale  de  l'Europe,  offre  le 
type  mongolique  infiniment  plus  prononcé  que  ses  voisins, 
les  Firmaii,  et  cela  malgré  une  intime  ressemblance  entre  les 
idiomes  de  ces  deux  nations  K  Les  Samoyè(k$  des  environs 
d'Ark^ngelsk  nous  donnent  l'exemple  d'un  pbénomène  tout 
semblable,  ce  même  type  se  remarque  chez  eux  d'une  ma- 
Dière  beaucoup  plus  frappante  que  chez  les  tribus  finnoises  de 
la  Russie  central^.  Au  reste^  la  structure  de  la  langue  des  Es- 
kimaux  prouve  incontestablement  une  identité  d'origine  entre 
eux  et  les  autres  nations  américaines. 

VIT. 

Analog|e&  morales  entre  lea divers  peuples  américains.  —Analogies  des  Idiomes. 
—  Analogies  des  usages.  —  Analogies  des  cultures. 

Soos  le  rapport  morai,  les  nations  indiennes  n'offrent  pa& 
moins  d'analogie  que  sous  le  rapport  physique.  Pour  en  être 
convaincu,  il  suffit  de  rapprocher  les  récits  des  missionnaires 
de  l'Amériqne  septentrionale  du  Voyage  au  Pérou  de  la  ConiOr 
fmt.  Tous  remarquent  avec  un  égal  él^nnement  cette  pa^ 
tieoce  extcaordinaire  à  supporter  la  douleur,  ce  stoïcisme  far 
ioaehe,ce  oaractèreàilafoisenfant  et  apathique, qui  semblent 
être  le  trait  distinctif  de  toutes  les  nations  indiennes  ^ 

L'étude  des  idiomes  atnirieains^  elle  c^ussi,  nous  conduit  an 
mêmies  coaclilsîons.  En  effet,  si  les  mots  diffèrent  beaucoup  ' 
de  tribu  à  tribu,  coname  chez  leSiAustraliens j.les  Nègres  d  \f» 
peuples  de*  l'Asie  tx)Fèafe,  en  un  mot,  comfne  chezla  plupacf 
dei  races  sauvages  ou  barbares,  les  mêmes  formes  gramma^ 
ticales  *  ont,  en  revanche,  été  signalées  dans  tous  les  idiomes 
parlés  depuis  les  rives  de  la  Méditerranée  ^rctiq.ue  jusqu/au 


*  Stbkïdber,  Les  loHffuei  de  f  Europe  moderne^  .     t  , 

*  Wlieman,  Sur  Us  rapports  de  la  science  et  de  la  religion  rMlée.  ^  ,.    .. 
*BoselljdeLorgue8,  leC/iriff  deoanlie<t^(«*  <  mM 


110  HISTOIEE  D£S  NATIONS  aVIUSÂBS 

sud  de  la  Palagouie.  Partout  Ton  voit  régner  Tusage  d'attacher 
le  pronom  régime  au  verbe,  partout  même  structure  incor- 
porante S  même  mode  de  former  les  mots  composés  par  bri- 
sure, partout  les  prépositions  sont  remplacées  par  des  post- 
poçitions.  Les  deux  langues  indiennes  les  plus  dissemblables^ 
sous  le  rapport  du  dictionnaire,  s'éloigneraient  vraisembla- 
blement moins  Tune  de  Vautre,  quant  à  la  grammaire^  que 
l'anglais  de  l'allemand  ou  l'italien  du  latin  ^. 

Quelques  auteurs  avaient  cru  retrouver  dans  ridiome 
othomi  ^  et  un  autre  dialecte  de  la  même  famille,  des  formes 
monosyllabiques  analogues  à  celles  de  la  langue  chinoise.  Une 
étude  plus  approfondie  a  prouvé  qu'ils  s'étaient  trompés.  Tous 
les  linguistes  sont  aujourd'hui  d'accord  pour  rattacher  les 
deux  langues  en  question  à  la  classe  des  idiomes  dits  incor- 
porants *. 

Les  recherches  de  quelques  philologues  tendent  à  prouver 
au  reste  que  les  différences  qu'offrent  entre  eux  les  vocabu- 
laires des  diverses  tribus  indiennes  ont  été  fort  exagérées.  De 
83  langues  examinées  par  MM.  Barton  et  Yater  ^,  il  y  en  a 
70  dont  les  radicaux  semblent  les  mêmes,  et  l'on  a  pu  arriver 
ainsi  à  reconstituer  les  éléments  d'un  lexique  originairement 
commun  à  plusieurs  familles  de  la  race  cuivrée. 

Ce  qui  parait  encore  justifier  notre  opinion,  c'est  qu'un  cer- 
tain nombre  d'usages  vraiment  caractéristiques  ont  été  signa^ 
lés  chez  la  plupart  des  nations  indigènes  de  l'Amérique.  Men* 
tionnons  notamment  la  coutume  de  porter  enchâssé  dans 

1  Duponceau,  Recherches  sur  les  langues  indiennes. 

>  Naxéra,  DisserlcUio  de  lùiguâ  othomitied. 

'Cette  assertion  ne  saurait  tqutefois  d'appliquer  eans  beaucoup  de  réserve,  à 
ta  langue  Othomi^  alnal  qu'aux  autres  dialeotea  de  la  famille  Jfaya.  Lea  dUÎé- 
renées  entre  eux  et  les  autres  iillomes  du  Mouveau-Monde  sont  trop  considé- 
rables poumons  permettre  d'arûrmer  d'une  manière  bien  positive,  la  filiation  in- 
dienne des  premiers.  Ajoutons  cependant  que  par  leurs  traits  physiques  et  par  cer- 
taio^  détails  de  leurs  grammaires,  tous  les  peuples  de  race  Maya  se  rapprochent 
beaucoup  des  autres  Américains.  Les  travaux  récents  de  H.  Brasseur  de  Boar- 
bourg  et  la  publication  prochaine  de  sa  Grammaire  Quichée  auront  pour  ré- 
sultat de  faire  ressortir  la  nature  évidemment  monosyllabique  de  tous  lea  idio> 
mes  des  Aborigènes  de  l'Amérique  centrale. 

•  Transad»  of  the  American  ethnologie.  Society^  vol.  1". 

*  Robertson,  Hist,  de  l'Amérique. 


h  lètre  inférieure  une  pïèrte  ou  utt  morceau  de'  boîs,  qui  se 
^trouve  à  la  fois  parmi  les  Indiens  de  l'Amérique  russe  et  do 
rOréRon,  à  la  cour  des  empereurs  du  Mexique  et  du  Pérou  el 
chez  presque  toutes  les  tribus  brésiliennes.  Ce  Irait  est  d'au- 
tant plus  digne  d'atlenliort  qu'il  n'a  encore  été  remarqué 
nulle  part  dans  Tancien  Monde,  excepté  toutefois  chez  une 
on  deux  petites  peuplades  de  l'Afrique  orientale. 

Il  convient  de  rappeler  également  l'aplatissement  de  là 
tfte  des  enfants  nouveau-nés,  ustté  chez  plusieurs  (ribus  des 
Elats-Unîs  *,  au  Mexique  et  au  Pérou,  et  qui,  dans  ces  deux 
dernières  contrées,  a  existé  de  tout  temps.  C'est  ce  que  prouve 
nnspectîOD  des  figures  humaines  sculptées  *  sur  les  motiu- 
ments  de  Palenqué  et  des  crânes  extraits  des  plus  anciennes 
tombes  aymartu.  En  tigueur  chez  certaines  nations  de  l'Eu- 
rope, cette  pratique  recevait  dans  le  Nouveau-Monde  un  déve- 
loppement extraordihaire  el  signiflèatîf  au  plus  haut  degré. 

L'inspection  dés  euliureê  connues  en  Amérique  au  moment 
de  la  découverte  semble  établir  encore  Tideritité  d'origine  de 
toutes  les  tribus  de  race  cuivrée.  Un  petit  nombre  de  plantes 
aliraentaires  ou  d'un  usage  fréquent,  telles  que  le  maïs,  le 
tal)ac,lesfrijoles  ou  haricofe  d'Amérique,  étaient  seules  l'objet 
des  soins  des  Indiens  ^,  dans  la  plus  grande  partie  des  régions 
chaudes  ou  tempérées  du  nouveau  continent.  Nous  sommes 
porté,  pour  notre  part,  à  voir  dans  ce  fait  plutôt  la  preuve 
d'un  legs  fait  par  ut)e  andëYme  natton  agricole  aux  tribus  qui 
3e  sont  successivement  séparées  d*elle,  que  le  résultat  d*urt 
emprunt  de  certaines  peuplades  aux  peuplades  voisines.  A 
Tétat  sauvage  ou  même  nomade,  l'homme  n'obéit  guère  rfu'à 
lanmthie.  Les  siècles  s'écoulent  sans  qu'il  songe  à  modlQer 
son  genre  de  vie  ou  à  s'approprier  les  arts  et  les  procédés 
agricoles  dés  races  plue  avancées  que  lui  en  civilisation.  C'est 
ainsi  que  Tou  voit  la  culture  de  la  folle-avoine  en  honneur 
^ourd'bui  chez  les  Métomims^  rester  parfaitement  inconnue 

*  Mnary,  La  urrt  ei  l'hùmmé. 

'  Dopait,  Voyttgeau  Mexique. 

*Ui  natloiw  eîYilftsées  éa  Mexique  et  du  Pérou  avalent  oonnai&sance  d'un' 
grand  nombre  de  plantea  potagères»  dont  l'usage  est,  de  nos  jours  encore,  reaté 
inconnu  en  Europe. 

\r  SÉRIE.  TOME  XIX.  —  NM 10  j  1 859  (58*  voL  de  la  coll.)     8 


'^  i' 


IIS  aiSlOIM^DBâ  KilTKW  CiTItIflfeBi 

à  toutes  les  nations  voisines  ^,  et  las  peuplades  des  Etats-Unis 
prélérei:  Texilet  les  misères  d'une  vie  errante  aux  aYanHages 
iacontestables  du  régime  sédentaire.  De  même  que  nous  som- 
mes porté  à  reconnaître  dans  Tidentité  des  €$pêces  animaki 
domestiques  chez  les  peuples  Tartares,  Nègres  et  Européens, 
une  preuve  de  la  parenté  étroite  qui  les  unit  l'un  à  l'autre,  de 
même  nous  ne  pouvons  nous  empêcher  de  conclure  de  la 
similitude  des  cultures  chez  la  plupart  des  nations  indiennes 
à  l'origme  unique  de  toute  leur  race.  Les  plus  anciens  mona* 
noieots  de  l'Amérique  témoignent  au  reste  de  Tantiquité  de 
Tagricullure  dans  cette  partie  du  monde.  On  a  retrouvé  dans 
les>  ruines  de  Palenqué  des  figures  sculptées^  le  cigare  à  la 
bouche  %  et  des  éjpis  de  maïs  parfaitement  reoonnaiseables  se 
voient  encore  gravés  sur  les  rochers  des  rives  d^VEssiquébo. 

VIII. 

■  -  •' 

Les  feoples  atnéricainft  n'ont  pas  toi^oura  été  dans  l'état  AeWliaria. où  an  les 
a  trouvés.  —  Mines  de  calvre  exploitées,  -r  Statues  et  cultures  retrouTées. 
~  Numération  décimale. 

2*  Etat  ancien  de  civilisation.  Les  peuples  du  nouveau  conti- 
nent paraissent  avoir  joui,  dans  rorigine^  d'un  certain  degré 
de  civilisation  supérieur  à  celui  qu'elles  possédaient  au  mo- 
ment de  la  conquête.  C'est  ce  que  s'apcordent  à  démontrer 
une  foule  de  traditions  indigènes.  Quelques  tribus  de  la  Nou- 
veUe-Bretagnei  aujourd'hui  absolument  barbare^^  se  rappel* 
lent  avoir  connu  et  pratiqué  jusqu'à  une  époque  relativement 
peu  ancienne^  Tart  de  travailler  les  métaux^  et  des  traces  d'ex- 
ploitation dans  les  mines  du  lac  de  cuivre  ^  sont  venues  confir- 

*  Cette  culture  se  retrouve  cependant  au  Mexique.  La  folle  avoine  y  est  connue 
sous  le  nom  de  Wachtîi  et  ne  sert  qu'à  la  tiourrituiis  des  be^Uaux/Ge  n'est 
guère  qu'en  cas  de  disette  que  les  hoAimes  en  font  usage  pour  leur  propre  anb- 
sUmoce* 

>  Gabirera's,  City  of  Tukaiafi,  Le  cigare  était  parCaltement  connu  desMexicains 
au  moment  de  la  conquête  espagnole.  M.  l'abbé  B.  de  Bourb(iurg  nous  assure 
que  c'était  un  passe-temps  favori  de  Montezuma.  Le  même  auteur  inclinerait 
à  voir»  dans  la  scène  où  se  trouvent  représentées  ces  figures  il'hommes  ftAhant, 
]nii8lolre  à'Hunah^  et  à*EahdlanqiU,  que  les  princes  île  Ptienqné  «vident 
obligés  de  ftimer,  en  les  menaçant  de  la  mort,  au  cas  oft  leurs  cl  f^area  iffendralent 
ft  iTéleiBdre.  Voy.  Hitt.  du  naHom  tivUiàéei  du  JfMçfue,  Ut.  !•*. 

*  ÀnndUt  de  la  propagai.  âê  la  foi,  année  i8S7-5S . 


DU  WÊXêVM  et  m  L'AXÈaïQOK'ClinnULB.  119 

UKrieafe-  iértloîgnage  sur  ce  point.  Le^Htmpéi  cooserf aient 
u»  vdigae  souvenir  de  cette  nation  civilisée  des  Àllis^êem$  S 
détniilfr  par  eux^  ^t  dont  les  naonoments  subsiMent  encons  sur 
le»  rives  dn  Missidsipi.  D'un  autre  côté,  les  forêts  de  la  Guyane 
aDjomd'taui  oceupéed  par  quelques  tribus  anthropophages,  ro- 
cèleut  dans  leurs  scditudes,  des  statues  de  pierre,  des  sculp** 
turef,  des  roches  gravées,  indices  certains  du  passage  d'une 
ustiêvi  déjà  policée.  Enfin,  Ton  retrouve  chez  un  grand  nom- 
bfe  de  tribus  des  plus  barbares,  certains  usages,  certaines 
oérémoni^  religieuses^  la  culture  de  quelques  plantes  alitae»* 
taires  qui  semblent  afotant  de  débris  d'une  ancienne  dvili^ 
tttion  ai]yourd'hui  perdue  ^i  Ce  qui  exclut  encore  l'idée  d'une 
origine  absoltinienl  sauvage  des  tribut  américaines,  c'est  la 
présence^  chem  la  plupart  d'entre  elles,  du  système  de  numéra^ 
tion  décimale.  On  le  retrouve. notamment  chez  les  Péruviens, 
les  Aymaras,  les  Tarahoumars,  les  Lénapés,  les  Dakotahs,  etc., 
et  généralement  chez  toutes  les  peuplades  qui  avaient  su 
se  maintenir  dans  un  étal  de  lumières  supérieur  à  celui  des 
tribus  environnantes.  Si  quelques  familles  ethnologiques,  les 
Caraïbes,  par  exemple,  comptent  par  cthg,  ou  les  Calitonilens 
par  quatre,  cela  tient  uniquement  chez  ces  nations  à  une  perte 
plus  complète  de  la  civilisation  et  à  cette  diminution  des  fah 
cnltés  calculatrices  qui  en  est  d'ordinaire  la  première  suite  ^* 
Je  ne  pense  pas  qu'on  ait  encore  vu  une  seule  peuplade  re^ 
tombée  dans  un  état  de  barbarie  complet,  en  conservant  la 
numération  par  dix.  Si  donc  les  Indiens  avaient  débuté  par 
la  ^ie  sauvage,  au  lieu  de  commencer  par  un  état  plus  ou 
moins  civilisé,  jamais  ils  n'eussent  découvert  le  système 
décimal. 

Nous  savons  en  effet  que  les  peuples  qui  sortent  de  la  bar-r 
barie  pour  s'élever  au  rang  des  nations  policées,  gardent 
toujours  leur  manière  de  compter  primitive.  C'est  ce  qui  a 
lieu  notamment  pour  les  Azteks  et  les  Othamies  qui  comptent 

'  ffntwrt  pUtore$<fHê. 

^  Mifiiy,  La  tetrê  H  ^homrne, 

'  iM  AfMS  éBè  Ues  KmirUfs,  dont  Vorigliie  tartans  somble  aqlomrd'btti  Ânoon» 
tenaille»  ont  également  adopté  la  numération  {lar  5  et  par  20.  Voy,  PilinuiMHr, 
«ber  den  hau  der  Alno  iprache»  Voy.  égalemeni  notre^  gramnukife  di  la  langue 
oiAo  et  nos  rechtrehes  sm  Uf  languei  amérkoéui» 


110  BmOinB  Mfl  IfATIOM  CIVILMÉn 

aujourd'hui  encore  par  cinq  ei  vingt  K  Ce  seul  fait  suffirait  aa 
besoin  pour  nous  prouver  jusiju'à  l'évidence  que  les  ancêtres 
des  Mexicains* étaient,  au  moment  où  leur  idiome  s'est  formé, 
moins  policés  que  les  sauvages  de  la  Nouvelle-France  *. 

Enfin,  nous  sommes  encore  confirmé  dans  notre  opinion 
par  cette  considération  que,  si  l'on  a  vu  des  fractions  de  peu- 
ples civilisés  retomber  dans  Vétat  sauvage,  comme  les  petiU 
fttofies  de  Tlle  Bourbon  et  les  descendants  de  ces  colons  por- 
tugais, dont  le  docteur  Yvan  visita  les  villages  dans  les  forêts 
de  Malakka  \  il  est  sans  exemple,  au  contraire,  qu'un  seul 
peuple  sauvage  se  soit  policé  de  lui-même  et  à  moins  de  con- 
tact avec  les  nations  étrangères.  Toutes  les  observations 
recueillies  jusqu'à  ce  jour  tendent  à  faire  voir  dans  la  vie 
sauvage,  non  pas  l'état  primitif  de  rhumaiitté.  mais  bien  au 
tetttraire  la  perle  d'un  état  antérieur  de  civilisation  et  de  lu- 
mières ^. 

IX. 

QiifUfuraat  les  première  pays  de  rAmcriquc  qui  forent  habités  ?  —  Les  pays 

équinoxiaox,  tels  que  la  Guyane. 

a*"  Séjour  primitif  des  tribus  américaines.  Telles  sent  les 
faisons  que  noas  avons  de  croire  à  l'unité  d'origine  des  tribus 
indiennes  et  à  leur  état  ancien  de  civilisation.  Il  nous  est  plus 
difficile  de  déterminer  le  lieu  de  leur  séjour  priniitiL  Nous 
inclinerions  cependant  aie  chercher  dans  les  régions  chaudes 
de  l'Amérique.  Ce  qui  nous  guide,  c'est  la  teinte  cuivrée  de  ces 
nations,  qui  se  rapproche  beaucoup  du  teint  des  Hindous,  des 
Arabes  et  des  habitants  de  la  côte  de  Barbarie,  la  forme 
aplatie  du  tube  capillaire  dans  la  race  indienne,  comme  dans 
Certaines  races  méridionales,  et  la  nature  même  des  plantes 
cultivées  chez  les  indigènes  de  fAmérique,  par  exemple,  le 

*  Transaet.  of  the  Àmeric  etimoi,  lociely,  wl.  l». 

•  »  Bisté  des  nàHotit  cmlisées  du  Mexique,  pac  M.  de  lÎQUrbourg. 

*  Les  Coféeos  ,  bien  que  civilisés  plusieurs  siècles  déjà  avant  Tèfe  chréUeonc, 
ont  toujours  conservé  leur  système  numéral  par  5.  Voy.  Àtia  polyglotta  de 
Klaproth.  Les  Basques  donnent  aujourd'hui  encore  lieu  à  ta  tnéme  obserratioB. 
Yoy.  Cl.  impoMihle  vencdo  de  loinramendi. 

*  Dé  Wranu  e^  Chi»ê,  par  le  docteur  Yvan. 

*  Soiréeê  de  SavU-PéteràfOurg,  J-  de  Maistxe. 


DD  MSXIQIIB  BT  9E  l'aMÉRIQUR  OKHIRALB.  Ift 

lâbacy  \e  mais,  dont  la  physionomie  seule  suffità  atlester  Tori* 
gine  tropicale. 

De  toutes  les  contrées  équatoriales  du  Nouveau^Monde^ 
c'est  à  coup  sûr  ia  province  limitée  par  rOrénoqaeet  le  fleuve 
lies  Amazone?^  qui  semble  avoir  été  la  première  peuplée.  Là» 
en  effet,  se  voient  encore  les  monuments  indigènes  paraissant 
le?  plus  antiques.  Notre  opinign  d'ailleurs  s'accorde  parfaite- 
ment avec  les  traditions  des  peuples  du  Yucatan,  de  la  Kondi* 
oamarea,  du  Pérou  et  du  Brésil,  qui  tous  préten<leni  avoir 
rrçn  de  Vesi  ou  du  nord  les  rudiments  de  leur  civilisation.  0e 
là,  les  tribus  se  seraient  répandues  sur  la  surface  entière  d^ 
continent  américain,  retombant  dans  un  état  de  barbarie  de 
pins  en  plus  profond  à  mesure  qu^elies  s'écartaient  de  leur 
première  patrie,  et  finissant  comme  les  peufdades  de  rOrégon 
l't  du  Buenos  Ayres,  par  atteindre  un  degré  d^abriitissement 
comparable  à  celui  des  races  de  la  Nouvelle-Hollande.  Qn  doit 
même  attribuer  la  disparition  des  anciens  habitants  de  cette 
région-mère  à  Tinvasion  des  peuples  Caribes,  d'abord  ses  con- 
génères, qui,  après  un  long  séjour  dans  TAmérique  du  Nord, 
rcTinrent  envahir  les  petites  Antilles  et  tes  rives  du  golfe  de 
Mexique,  &{Mrè8  en  avoir  diassé  les  nations  aborigèqe^  ^ 

La  race  incoonue  dont  les  monuments  couvrent  encore  ka 
riTes  du  Mississipî  et  les  plaines  du  Canada,  a  certainement 
en  une  cMrigioe  méridionale  et  semble  a^oir  pris  Aais^ace, 
w  le  pteteau  de  y Aiiawak '. 

X. 

Ripports  entre  les  race»  américalDes  et  celles  de  raaciea  Monde.  —  Rapports 
avec  les  races  d'Europe^  en  particulier  avec  les  Basques.  —  Coutumes  sem- 
blables. ->  Grammaire  basque.  —  Vocabulaire  flntioiii.  —  Difficultés  sur  un 
pvisssi  ]Nir  le  détroit  de  Behring.  *-  ProbablUtët  plue  grandas»  par  l'Océan 
Atla]itiqa«.  ^  Analostos  avec  les  Egyptiens. 

4*  Bappori  des  races  américaines  avec  V ancien  Monde.  Peu 
de  questions  ont  été  aussi  agitées  que  celles  des  rapports,  soit 
de  langue,  soit  de  mœurs,  que  les  peuples  de  TAmérique  nous 
l^r&enlent  avec  ceux  de  l'ancien  Monde.  Tour  à  tour,  on  a 

'  ftobertion,  Hiti.  de  VAmériq, 

'Celte  opinion  se  trouve  rapportée  par  M.  Brasseur  de  Bourbourg,  Bisi,  des 
vitMf  du  Mesiqtœ.  Méaomoins»  il  ne  la  regarde  pas  comme  incontestable. 


voulu  lew  troa^ep  nne  flliâtion  cbaoatiéeniie  S  celUq^e  ^,  si^ 
bériènrieou  malaie.  Eiifin,  un  grand  nombre  de  litigui&tas 
seiriblent  disposés  à  adrt^tlre  te  mélange,  à  une  épCKiu©  très* 
ancienne,  de^lribiife  te^Mres  Tenues  par  le  décroît  deBihrinfff  ^ 
atec  les  natîom  indigènes  du  Noweau-Monde,  donlTorigine 
eontîunemît  toutefois  à  rester  un  m-yetetc.  .       •  :        . 

Depuis  quelques  années  «ependanti  «né  éludé  plus  appro*- 
fondie  de  la  grammaire  comparée  a  pernfiis  de  coastatel-  le» 
fessen^btences  httlmesr  <joc  noos  offre  la  langue  ftfls^tw  â«?ec 
quelques  Idi^mei  du  NouYeau-Moode  et' notatwmefrt  a^eè  le 
kiehm  ou  péruvien;  et  lia  patenté  deë  natiow  du-Noi^Gau- 
Monde  tivèt  les  peuples  de  race  ibitiênm  setoble  désormais 
rnï  feît  BcquÏB  à  la  science  ♦.  Tous  les  ethnologues  ont  été  frap- 
pa de  là  ressemblance  extrême  qu'offne  le  type  des  figures 
eculpWes  'SUT' les  murs  des  palais  A'Vœmùlei  de  iPoIenQué 
avec  ie  type  boique  d'aujoard'imi.  L'iisa^de  la  eom^ade  en 
Afertu  duquel  sit6tqu\n7e  femme  accbuêbait,  c'était  le  mari 
qui  se  mettait  au  lit  pour  redevoir  les  compliments  de  toute 
la  flimUte,  a-cxistô  à  la  fois  dans  quelques  cantons  de  la  JVa- 
f^mn  espagnole  et  dans  les  grandes  AnHUè»]  il  se  retrouve 
encore  aujourffhui  parmi  certaiïïés  peuplades  des  rives  de 
VA$tiJa»((mê.  Le  je«i  de  paume>  de  tout  temps  le  grand  divertis- 
sement national  des  Banques,  était  patimi  les  peuples  du  Mexiu 
que'  et  du  (^atémala  ^  un  jeu  sacré  auquel  les  princes 
«eulë  pouvaient  prendre  part.  Enfin,  Fo^ia  retrouvé  dtin»  des 
feuilles  faites^èn  Ecosse  *et  sur  les  fciords  duiRhin  ',  des  débris 
lumiains  patiiissant 'rembnter  plus  bantque  l'époque  eeMqae 
etdont  t<>n^  tes  caractères  sont  identiques  à  eeuN  de  la  rae 
amérioaine.'    •      •  •        •  •.  .  ..,:;. 

'«Iia!^uiihasat<d«ing<Miier;à  cètédésveisemblaticesifuetioijis 

oA^ela  |;ramn^it^;  <ie9<>¥0dabtrlaires  basque  et  •amérii^aîfii'në 

•  . .     .  '     i  '  '  ■     '     '  '  -      '      '  '  " 

'  E,  Do^mnepcch,  Us  Indiens  de  l^Améri^ .  d^  Nord.^     r  :  •.   .  i  ■ . 
iyiahehnin,  Précis  àègéog.'  ^  '         .  .     /    /, 

•  Brasseur  de  Bourbourg,  Hist.  des  nations  du  Mexique, 

•  Daniel  WIIsod,  sur  la  TptobMMé  d'itne  poptkUimn  «nli^t^Mii^ mis  Gélus, 

'  Voy.  an  article  de  M.  Lltlré  dans  la  Revue  des  Deu9-MondeM,  tSSS. 


v^*.' 


DU  HKIOQS  ST  M  I.'AlltelQI«  GBNIRALI.  1S3 

préseotoût  entre  eux  que  de  bien  bibles  analogies.  Ce  lait  est 
d*autant  «plus  extraordinaire  que,  sous  ce  dernier  rapport,  les 
idiomes  du  Nouveau-Monde  se  rapprochent  sensiblement  de 
cem  de  la  famille  fitmoise  proprement  dite.  En  Mmip#,  4n 
afOfdfo,  en  péruvimj  les  radicaux  les  plus  importants»  ceux 
surtout  des  noms  de  nombre,  rappellent  souvent  d'une  manière 
snrpfenaute  les  radicauxcorrespoadantsdu  madjar,  du  iekfnh 
votàr,  du  swomi  et  du  lapm  K      ■     ■  ^ 

n  est  bien  difB<il0  de  ne  voir  dans  des  analogies  de  eette 
Datitre  4ue  le  résultat  de  relations  plus  ou  moine  passagères, 
afaut  Qiisté  entre  les>  deux  oootin^nts.  Un  peuple  n'emfurunte 
goèreè  un  autre  le&  formes  de  sa  grammaire,  ni  les.motsqui 
servent  à  désigneif  les  objets  les:plûs  esseutiels.  Toutes  Jtea  im 
que,  sur  ce»  deux  pointa,  il  y  <a^  entre  «leux  idiomes,  une 
étreite  affinité^  on  est\en  droit  de  conclure  à-  la  eommuaaulé 
d'odgioede  Cesimèaies  idiomies.  Les  rapproehenients  linguis- 
tiques entre  les  dialectes  américainsel:  les  langues  banque  ou 
brtare  ne  sauraient,  au  reste,  donner  lieu  à  aucuoei difficulté 
sérieusd^  si,  cx>mme  nous  l'espérons.  Von  parvient  à  caUacberi^ 
l'idiome  eu^arien  lui-même  aux  idiomes  de  VOuml^  Dès  lors, 
tes  languefi  du  ISouveau-Mende  ne  eerai^nl  plus  quedes  scaurs 
de  la  langue  èosfuc,  ayant  conservé  dans  leui "s  racines  plu»  de 
ressemblaaee  que  les  dialectes  finnoiê.  - 

Cieei  nous  prouve  à  quel  point  est  déniiée  de  fondements 
V<HPÂnioii  de  ceux  qui  veulent  faire  venir  les» premiers  babi* 
tants  de  l'Amérique  par  le  détroit  de  Bfîkpinff^  Leslapgue^  du 
Kouveau^oifde  4i^Gèii!eot  totalement,  soua  le  douille  rappoi^ 
de  la  grammaire  et  du  dictionnaire,  de  celles  de  Im^Sibémou 
de  TAsie  orientale,  à  l'exception  toutefois  de  Tidiomedes 
Mumk^chiê,  peuple  habitant  le  nord  du  KaiKipbat|La>  et  dont 
Toriginfi  puremeat«aniéricaineest.aiijoard'iiiuiJbor9  dt^  doute. 
On  a  remarqué  d'ailleurs  que  plus  un  peuple  s'éloigne  de  son 
séjour  primitif,  plus  son  type  tend  à  s'altérer  sans  que  jamais 
d'ailleurs  aucune  influence  de  climat  ou  de  civilisation  puisse 
Ini  rendre  ce  premier  type  une  fois  qu'il  a  été  perdu  ;  c*est 

'  V07.  notre  article  sur  les  affinitii  de  ta  Ukn§mhaii^ê  av€c  Jcp  idioine$  4t 


ainsi  queles  traiU  de  la  vBceeauewqfu,  encore  presqu 'intacts 
ebez  ks  Finnois  S  s'eSCaci^Dt  peu  à  peu>  à  mesure  que  Ton  s'a- 
Taxice  vers  l'^s^t.  Enfin,  chez  les  Twks  et  les  Mongols,  le  type 
européen  disparaît  complètement  pour  faire  {)lace  au  type  tar- 
tar^  ou  niongo^ique  ^.  Si  donc  Ton  admets  pour  les  nations  du 
Nouveaa*lUioude^  une  origine  asiatique,  l'on  devra  retrouver 
chez  eiu  la  même  contormalion  physique  que  chez  les  peu  - 
pies  de  Textrême  Orient.  Or,  l'expérience  prouve  tout  le  con- 
traire^ et  nous  savons  que  le  type  américain  intermédiaire 
eutre  le  type  mongol  et  caucasique  se  rapproche  surtout  de  ce 

dernier  ^. 

Uae  migration  par  Vocian  Atlantique  semblerait  au  con- 
traire ne  donner  lieu  à  aucune  difficulté.  La  traversée  en 
barque  ou  en  canot,  d'une  si  grande  étendue  de  mer,  n'offre 
pas  d'impossibilité,  et  nul  motif  ne  nous  oblige  à  recourir  ici 
à  l'existence  si  problématique  de  l'ancien  continent  de  l'Atlan- 
tide. Sans  rapporter  l'histoire  dq  don  Alvarez  Cabrai,  surpris 
par  la  tempête,  à  son  départ  de  Lisbonne,  et  jeté  sur  la  côfe 
de  Brésil,  dont  il  fait  ainsi  la  découverte  involontaire^  il  suflit 
de  citer  cette  petite  barque,  qui,  en  1731,  se  trouva,  par  la 
violence  de  l'ouragan,  por'ée  des  Canaries  jusqu  a  ïî\c  de 
Trinité  S  aux  Antilles,  où  son  équipage  aborda  sain  et  sauf. 
C'était  précisément  en  face  de  cette  côte  de  Guyane,  où  des 
raisons  d'un  autre  ordre  nous  ont  déjà  engagé  à  placer  le  ber- 
ceau de  la  civilisation  et  de  la  race  américaines, 

'  Monie  d'Aïuet,  loy.  w  SpiUhtrg. 

*  Cest  un  fait  reconnu  aujourd'hui,  que  lea  nègres  des  États-Unis  qui  se  sont 
coDâervés  purs  depuis  trois  siècles,,  bien  que  \1vant  an  milieu  de  peuples  cin- 
Usés»  et  s  )us  un  climat  tempéré,  ne  montrent  encore  aucune  leodanoe  sensible 
à.modliler  leur  ^pe primitif.  Voy.  NoU  et  Qiià4ém,  Hfpf»  ^  licmkm.  Qui-^ 
q^ea  analooUftl^  avalent  dépendant  cru  lemanuer  ime  légère  dâmiiHiUon 
*dans  raplaiisseiçent  de  la  boite  crtnienne  et  la  structuie  laineuee  du  sys- 
tème capillaire.  Des  observations  plus  précises  et  plus  suivies  leur  onld<mné 

tort. 

*  Nous  avons  vu,  chez  M.  Bra«eur  de  BourbouDg,  des  phetographits  de  ém* 
<^danU  de  familles  royales  4e  l'^io^iav^  cenUale^et  4Q0t  les  tnûls  asM  |w 
rement  finnois.  Nous  avions  mépe  cru  tout  d'abord  que  c'était  des  perlMita 

d'habitants  de  la  Finlande  que  nous  avions  sous  les  jeux. 

*  Roselly  de  Lorgnes,  le  Christ  devant  Je  eiéçle»  et  Amolee  4e  pkHosojikiè 
chrétienne,  t.  tvm,  p.  178  (*•  série). 


DU  VUlQim  BT  BB  L'AMiftlQIIB  GINTâALE.  125 

Tout  en  attribuant  une  origine  orientale  aux  peuples  du 
Nonveau-Monde^  nous  ne  prétendons  pas  nier  que  de  temps 
à  autre  des  embarcations^  venues  d'Asie  ou  des  Iles  océa* 
nieones,  n'aient  pu  être  poussées  par  les  vents  sur  les  cAtes 
aioérieaines.  C^est  ce  qui  est  arrivé  dernièrement  pour  une 
embarcation  japonaise.  Jetée  malgré  elle  ^  sur  les  rivages  de 
Californie.  De  pareils  accidents  ont  dû  se  renouveler  de  temps 
à  autre  dans  la  suite  des  siècles.  Ge  que  nous  croyons  toute- 
fois, c'est  que  le  Nouveau-Monde  n*a  pas  été  peuplé  par  l'Asie, 
c'esl  que  les  colons  asiatiques,  loin  d'imposer  leurs  mœurs  et 
leurs  croyances  religieuses  aux  nations  de  race  cuivrée,  ne 
paraissent  avoir  influé  en  rien  sur  le  développement  de  leur 
civilisatioii  et  ne  se  sont  jamais  trouvés  en  relations  suivies 
avec  elles;  s'il  en  eût,  en  effet,  été  autrement,  la  première 
chose  qu'eussent  faite  les  émigrants,  c'eût  été  d'apporter  aux 
peuples  américains  la  connaissance  du  fer,  des  animaux  do- 
mestiques, du  riz  et  de  quelques  autres  céréales,  toutes  choses 
ignorées  des  races  du  Nouveau-Monde  ^  jusqu'à  l'époque  de  la 


*  Bévue  orientale  américaine,  n«  l**. 

'  N'u'ibitinB  pas  les  analogies  qai  semblent  exister  entre  les  civilisations  du 
Noi¥eai»-lloiide  et  ceUea  de  Tantlque  Egypte  et  de  TAfrique  septentrionale. 
Qoelqiies  ressemblances  Irès-slnsulières  dans  les  pronoms  ont  été  signalées  entre 
les  Chellehs  on  Kabyles  da  Maroo  et  les  Unapés  (V.  Hist,  dee  Berbères  de  M.  le 
baron  de  Slane,  toI.  nrj.  Les  cérémonies  mystérieuses  des  habitants  de  Palen> 
qoé  offrent  bien  de  la  ressemblance  avec  celles  des  Égyptiens  que  Jamblique 
nous  bit  connaître  dans  son  ouvrage  sur  les  mystères  des  Égyptiens.  Enfin,  la 
eoalear  ronge  était  regardée  par  les  habitants  de  l'antique  Egypte  comme  la 
plus  noble  de  tonte  les  conteurs.  Dans  leurs  sculptures,  les  hommes  sont  tou 
joan  peints  en  rouge,  tandis  que  les  femmes  le  sont  en  jaune.  Les  peuples  étran- 
8iKà  i*Ëgypie  sont  peints  sdt  en  noir,  soit  en  jaune,  soit  en  blanc,  mais  ja- 
nuls  en  nage,  ft  moins  qne  lennf  princes  i^eussent  fait  un  traité  d'alliance  arec 
1«  nnMoUs  (¥oy.  Mas  de  la  commission  â^tg^te  et  Nott  et  Gliddon ,  Types 
of  MBMfcdi):  Le  ronge  jouit  d'une  feveur  égtile  chez  les  Indiens  des  fifafs-Unfs, 
q»i»piiir<flLpilm«r  tenr  aopéiiorité  suf  les  autres  races  d^hommes,  s'intitulaient 
le  peuple  rouge,  bien  quMls  ne  soient  que  basanés.  Les  tradiUons  religieuses  qui 
Kntnmvcnt  à  la  fois  thex  les  anciens  Grecs  et  les  Américains,  telles  que  le  culte 
d'ireitout,  le  Mars  des  Canadiens  (Voy.  Génie  du  Christianisme),  qui  rappelle 
^9UeaieQtriipK  des  Grecs  et  le  Pûarûms  des  Égyptiens  et  la  légende  d'Orphée, 
il  bien  conservée  ches  les  Lénapés,  et  dont  lés  traditions  guatémaliennes  sem- 
UeBtfUons  «  aasnré  U  Brasseur  de  Bourbonrg,  avoir  conservé  quelques  vesti- 
sn,  ont  très-probablement  pris  naissance  sur  les  bords  du  Mil.  Enfin,'  les  peuples 


It6         Bigioiu  I»  HATio»  aroASÈÊS  ne  xniQiift. 

découTerle  et  coooiies  au  coDtraire  depok  lyie  haute  anti- 
quité chez  les  Chinois,  les  Hindous  et  les  Japonais.  Ces  colons 
n'eussent  pas  manqué  également  de  donner  aux  indigènes  de 
TAmérique  un  système  d'écriture  plus  complet  que  celui  dont 
se  serraient  les  habitants  du  Mexique  et  du  Péroo^  et  malgcé 
la  ressemblance  de  quelques  usages  *  signalés  entre  les  Peaux- 
Rouges  et  les  peuples  de  l'Asie  centrale,  nous  persistons  à 
croire  à  l'origine  purement  onentalê  de  la  race  et  de  la 
chrilisation  américaines. 

H.  de  Cbakbxckt. 

•   •  • 

de  rAmériqne,  îgDoranU  comme  les  andens  ÉçypUcos,  de  l'art  de  forger  le  fer 
(Voy.  RoberlMD,  Hist.  de  rAwnériqui^,,  nrHent  comme  eux  le icnpiaeer  par  le 
cehrre  doiti  an  moyen  de  procéda  atyouid'bai  pecdiis« 
'  Dupaix,  ifoniuiifiiff  du  Mexique. 


nWftUM  KT  î*  KfCTGLOlPÉBiK  TflÉOLOGIQIJV.  iSt 

•ft     ■■"»*>      -j'h'*'-      -■■ij>i--f ».i.i     É,. y 

•  :  .  ■ 

;2lf0l00âtqut  totljoltqtu. 


NOUVELLE  «  2*  ENCYCLOPEDIE  THEOLOGIQTJl 

p 

r  r  . 

00      . 

Snr  toutes  les  parties  de  la  science  religieuse,  ottMnt  en  fasaniQait  et  pai.oiiln 
ilpliabëtique,  la  plus  claire,  la  plus  facile,  la  plus  commode,  la  plus  variée 
et  la  plus  complète  dés  tbiéofdgie^/ 

P«Mlée  par  M.  Vmhhé  MICïim  K 

En  terminant,  dans  notre  cahier  de  septembre  dernier  *,  le 
compte-rendu  des  52  volumes  de  la  i'*  Encyclopédie  théolo- 
jfifue,  publiée  par  M.  Tabbé  Migne,  nous  annoncions  que 
oous  ferions  connaître  prochainement  à  nos  lecteurs  les 
ouvrages  qui  entrent  dans  la  nouvelle  Encyclopédie  IhéologiqtÂe, 
qui  est  la  2*  de  ces  collections,  et  qui  est  aussi  composée  de 
52  volumes.  Nous  tenons  aujourd'hui  notre  promesse,  en 
commençant  ce  compte-rendu,  et  l'on  verra  que  les  nouveaux 
Dictionnaires  ne  sont  pas  moins  dignes  que  les  premiers  de 
Ggurer  dans  la  bibliothèque  des  savants,  et  ne  sont  pas  moins 
propres  à  faciliter  les  recherches  et  à  compléter  Tinstruction 
de  tous  ceux  qui  s'oceup«aUd'iÛ6toire,  de  science,  ou  d'apo- 
logétique, soit  philosophique,  soit  tbéologique. 

TOMB I  à  III.  —  1851.  Prix  24  fr.  les  3  vol. 

DlCnONMAlRE  DE  BIOGRAPHIE  CHRETIENNE,  jrréientant  to  «ne:  !•  des 
Vf^rsonnagts  hûtoriquet  de  tout  les  pays  qui  se  sont  signalés  comme  apologie- 
^  et  défenseurs  de  la  révélation,  par  leurs  ouvrages ,  leur  vie  ou  leur  mort, 
anint  ef  depuis  l'ère  chrétienne;  2'  celle  de  tous  les  hérésiarques,  chefs  de 
»ae, sophistes,  incrédules,  philosophes  athées,  déistes  ou  révolutionnaires,  etc., 
<mi  ont  troublé  la  paix  de  V Église  et  qui  ont  combattu  l'influence  et  les  progrès 
it  la  religion  ;  3*  celle  des  écrivains,  prosateurs  et  poètes,  qui  ont  publié  des 

'  Prix  6  Cr.  le  vol.  pour  le  souscripteur  Â  la  collection  entière,  7  fr.,  8  (ir.  et 
ntéme  lO  fr.  pour  le  souscripteur  à  tel  ou  tel  dicUonnaire  parUculier,  52  vol., 
I^x  312  fr.  —  Ghes  Uigne,  éditeur,  rue  d'Amboise,  à  Montrouge,  banlieue  de 
Paris. 

^  Voir  Annales,  t  xvui,  p.  189. 


128  IfOUTELLB  R  2*  BNCTCLOPÊDIB  THÉOLOGIQUB. 

owDraget  sut^  ponr  ou  eonfre  la  rêligiontoveela  nommctatwre made  êl  détaH- 
Uê  de  ces  écrite,  eu,,  ete.^Ouvrage  dimt  U  fond,  emprunté  à  FeQer,  a  été  cor- 
rigé et  tris'souvent  refondu  d'ofirèM  lee  vnàieçMênt  de  la  critique  et  de  la  5t» 
bliographie  contemporaine.  —  Enrichi  d^une  foule  de  notices  dont  un  grand 
membre  ne  se  trouvent  dans  aucun  dictionnaire  biographique,  et  prolongé 
i»9qkià  Vannée  1850  induHvement',  par  François  PniEifNÈs,  membre  de  pin*- 
aieurs  Soclf^tés  saTantes  de  Paris  et  de  Lyon,  auteur  de  Vlnmiêution  du  dânandue 
considéré  sous  les  rapports  hygiénique,-  économique^  moral,  social  et  rêligi€%Km, 
et  de  plusieurs  ouvrages  couroimés. . 

Qui  n'a  pas  besoin  d'un  dictionnaire  biographiijue?  Quî> 
dans  la  plupart  des  circonstances  les  plus  importantes  de  la 
vie,  prêtre,  magistrat,  littérateur^  historien^  /écrivaia  quel- 
conque^ n'a  pas  besoin,  ou  au  moins  n'est  pas  bien  aise  de 
connaître  l'homme,  l'auteur  dont  on  parle,  de  savoir  en  peu 
de  mots  et  de  temps,  ce  qu'il  a  fait,  les  ouvrages  qu'il  a  com- 
posés, l'esprit  qui  y  a  présidé.  Us  diverses  éditions  qui  en 
ont  été  publiées?  Aussi  combien  n'a-t-on  pas  composé  d'ou- 
vrages de  ce  genre,  à  commencer  par  les  huit  ou  dix  éditions 
du  grand  Dictionnaire  d$  rabbi  JUoreri,  qui  est  arrivé  à  la 
fin  à  10  volumes  in-folio,  et  la  Biographie  Mickaud^  qui  s'est 
étendue  de  70  à  80  volumes  in-B"»?  Ces  éditions^  faites  pour 
les  grandes  bibliothèques^  sont  inaccessibles  au  coiiimun 
des  lecteurs  qui  ne  peuvent  y  mettre  le  prix  exigée  et  se 
voient  même  souvent  embarrassés  du  nombre  des  volumes. 
Aussi  a-t-on  fait  à  leur  usage  des  biographies  moins  étendues. 
Parmi  celles  qui  ont  eu  le  plus  de  vogue,  il  faut  citer  celle 
de  l'abbé  de  Feller,  qui  parut  au  commencement  de  ce  siècle, 
et  qui  a  eu  un  grand  nombre  d'éditions  corrigées  et  aug- 
mentées. C*est  ce  même  ouvrage  que  publie  M.  Perermés,  mais 
il  faut  le  dire,  suffisamment  corrigé  et  grandement  aug- 
menté,  puisqu'il    comprend  tous  les  atrtenrs  morts,  jus- 
qu'en «850. 

Que  dire  do  l'œuvre  de  l'abbé  de  Feller  et  de  celle  du 
nouveau  biographe  ? 

La  biographie  de  l'abbé  de  Feller,  malgré  ses  précieuses 
qualités  et  les  bonnes  intentions  de  l'auteur,  est  jugée  depuis 
longtemps  non-seulement  comme  incomplète^  mais  souvent 
comme  inexacte,  et  ne  suffisant  plus  à  cet  esprit  de  recher- 
ches exactes  et  complètes  que  l'on  exige  dans  un  livre  comme 
celui-là. 


ounrieiîfiAiAB  di»  peusbciîtions.  129 

M.  Fereaaès  a  plusieurs  fois  refaitles articles  de  Peller^  et  nous 
pouTOos  dire  qu'il  les  a  sensiblement  améliorés,  les  articles 
DesmrUs,  Bossuei,  Fénelon,  etc.,  par  exemple;  mais  plusieurs 
fois  il  n*a  fait  que  le  copier>  et  il  y  a  même  quelques  lacunes 
qi]i  nous  étonnent.  Ainsi  à  Tarticle  Coffin,  il  a  copié  Feller, 
qui  Tante  beaucoup  trop  cet  auteur,  et  ne  dit  pas  un  mot  de 
son  jansénisme  inconsidéré  et  opiniâtre.  C*é(ait  pourtant 
une  chose  nécessaire  à  noter,  et  d'autres  éditeurs  de  Feller 
t'avaient  déjà  fait.  Nous  ne  saurions  aussi  comprendre  pour- 
quoi aux  articles  Descaries  et  Malebranche,  l'auteur  omet 
d'â\ertir  que  tous  les  écrits  philosophiques  de  ces  deux  au- 
teurs ont  été  mis  et  sont  encore  à  Vindex.  Dans  une  biogra- 
phie catholique,  on  devrait  indiquer  tous  les  livres  que  l'Eglise 
signale  ainsi  à  Tattention  des  chrétiens  pour  qu'ils  se  gardent 
des  erreurs  qui  y  sont  contenues.  Cela  empêcherait  de  leur 
prêter  une  foi  aveugle,  comme  on  le  fait  pour  des  théologiens 
très-mal  notés  à  Home,  et  en  grande  vénération  dans  certaines 
écoles. 

La  partie  philosophique^  ainsi  que  dans  Feller^  nous  parait 
laisser  beaucoup  à  désirer.  Mais  c'est  là  une  matière  neuve  et 
qui  demande  un  dictionnaire  à  part^  et  nous  croyons  savoir 
qu'on  en  prépare  un  pour  la  dernière  Encyclopédie.  M.  Migne 
a  déjà  publié  un  Diclionnaire  de  philosophie  scolaslique  ;  pour 
complément,  il  faut  un  Dictionnaire  de  philosophie  contempo- 
raine, et  nous  formons  des  vœux  pour  que  ce  dictjoi^naire,  qui 
demande  beaucoup  de  temps  et  de  soin,  soit  bientôt  ac(ievé» 

Pour  complément  des  connaissances  utiles  à  une  biogra- 
phie, on  trouve  dans  ce  dictionnaire  : 

l*"  Chroootog^e  de  l^bl9l«ireB«int«u 

2*  Soceession  chronologique  des  papes,  depuis  S.  Pierre  Jusqu'à  no»  jouis. 
}*  TaUleau  sommaire  des  «celles  géqéri^x., 

h*  Tableau  synoptique  et  alpbabéUque  dés  personnages  dont  les  notices  sont 
ooDteoQcs  dans  le  dictionnaire,  rangées  par  ordre  de  siècles,  jusqu'au  19*  siècle. 

f 

TQiKEft  IV  ^t  V*  -*  1S61.  Prix  16  fr.  le^  2  VoL 

DICnONNAIRÉ  GÉSÈkXL  ET  COMPLET  DES  T^EnSÉCUTlONS  touffertes 
parf^iaeedlMifUS,  depmùpJimÈ^hinistjvigqû'àhorjourt.  IVriéTcWt^iM' de# 
Jwi(i^-4(9ta$ip9^^vr9fwinsh  dmtmpeietHi  d'Orleikf^iilw  arienst'tiep  icono^- 
diutts,  des  TandaUi,  det  roU  de  Perse,  d^ Arménie.  Persécutions  dans  les  m«« 


130  NOUVELLE  ET  V  ENGTCLOPÉDIB  THÈ0L06IQUE. 

^ions  modernes,  notamvfient  in  Chine,  en  CochnuMne,  au  Japon,  e9iAbffseinie^ 
en  Égypie,  en  Amérique;  puis  en  Angleterre,  en  Aiîemagne,  en  Kussie  et  en 
France,  en  1793,  etc*,  etc.  Lee  sources  principales  auxquetles  un  a  puisé  êont  : 
les  AetcM  des  Apôtres,  lee  Pires  de  V Église,  et  notamment  Bueèbe,  Socrafs,  So^ 
ipwèfitft  Lactance,  S,  Justin,  S.  Cyprien,  S.  Jérôme,  S^  Jean  DameLseêné, 
5.  Jean  Chrysostome,  S.  Grégoire  de  Tours,  S.  Maruîhae,  le  martyrologe  ro- 
mainet  autres,  les  Menées  des  Grecs,  Sulpice  Sévère,  Elysée  Wartobed,  Botietn- 
dus  et  ses  continuateurs,  Baroniiu,  Surius,  Ferrarius,  Vssérius,  Bède,  Mahil^ 
long  TilUmont,  Fleury,  Atititord,  les  Assemani,  les  Lettres  édifiantes,  Touton, 
Fontana,  Henrion,  Bohrbachert  et  la  plupart  dee  historiens  etngkns,  framçaie 
et  autres^  Par  M.UJy  Belodoio^  auteur  de  VhUtoire  générale  des  pereécuHane 
de  VBglise,  etc,,  etc. 

I  .  1  * 

t 

S'il  est  ua  spectacle  qui  soit  vraiment  digne  de  fixer  l'at- 
ienlion  des  aoges  et  des  bomnieSy  c'est  celui  d'un  chrétien  en 
présence  d'un  de  ces  proconsuls  romains  devant  qui  Tuni  - 
vers  entier  tremblait  et  obéissait.  Le  chrétien  non-seulement 
ne  lui  obéit  pas^  mais  il  donne  les  raisons  qu'il  a  de  désobéir 
à  ses  ordres.  Ces  raisons  devaient  paraître  un  peu  singulières 
à  cet  adorateur  de  la  fortune  de  Rome.  Elles  lui  annonçaient 
que  le  règne  non  pas  seulement  de  Kome^  mais  encore  des 
dieut  de  Rome  était  fini,  qu'il  était  temps  d'adorer  de  nouveau 
le  Dieu  antique^  créateur  du  ciel  et  de  la  terre,  le  Dieu  tradi- 
tionnel^ le  Dieu  que  les  païens  adoraient  sans  le  connaître. 
Nous  avons  encore  quelques-uns  de  ces  dialogues^  etc'est  pitié 
que  de  voir  dans  quel  embarras  se  trouvent  ces  magistrats,  ces 
guerriers,  ces  philosophes,  ces  épicuriens,  ces  stoïciens,  qui 
interrogeaient  les  chrétiens,  A  bout  de  raisons,  ils  leur  fai- 
saient souffrir  toutes  sortes  de  tourments,  et  enfin  leur  Maient 
la  vie,  lorsqu'ils  n'avaient  pu  leur  ôler  la  foi. 

La  lecture  de  ces  combats  et  de  ces  souffrances,  ou  plutôt 
de  ces  triompties,  est  à  coup  sûr  ce  qu'il  y  ade  plusémouvant 
dans  Thistoire  de  rbumanité,  et  Ion  ne  peut s'empécber d'en 
terminer  le  récit  lorsqu'^ne  fois,  et  même  par  hasard,  on  l*a 
commencé.  Aussi  il  faut  savoir  gré  à  M.  l'abbé  Migne  d'en 
avoir  condensé  et  réuni  le  recueil  dans  ces  deux  volumes.  La 
méthode  de  l'auteur  est  excellente;  la  voici  telle  qu'il  la  trace 
lui-même  ; . 

L'ouvrage  c(Uê  nota  deniloiis  ati  pùbHe  n'est  autre  cbose  qat  l'histoire  par 
ordn  alphebéique  êes  persécution  enduréee  f>ar  ftgUse  cMoUtide,  ^onr  la 
défense  des  Téritës  contenues  dans  lee  aalntee  ficritures^  Les  tflles  -des  nanolyn, 


MCHOHNAIUDIS  FBMSttunOlfS.  I3f 


iflunA  ils  existent,  toot  la  base  de  notre  tTavaH.  A  défaut  de  ees  actes,  <fest 
rbistoiie  ^  nous  guide.  Aussi,  dès  le  début  de  cette  préface,  nous  prévenons 
leleefettT»  qtfaoCant  ipienous  Pavons  pn,  nons  avons  donné  tes  acfes  des  mar- 
tjn.  Patto«t  où  nams  afons  pu  eraiie  trouver  l'authenticité,  nous  avom  d&nné 
tegtiMtmmt.  De  quel  droit  aurions^noua  mis  notre  style,  nos  récits,  nos  ap-> 
piédatJMwa»  à  ^aptece  de  ces  réponses  inspirées,  à  la  place  de  ces  monuments 
à  vteéraMe»?  OÔcl  est  kf  lecteup  qui  paisse  nous  savoir  mauvais  gré  de  ce  res- 
peet  fDi  BOBS  a  servide  règle  f  Quel  est  celui  qui  eât  préféré  que  notre  plume 
eacnûga  eàt  eommit  «n  td  erimeP  Oui,  partout  où  cela  a  été  possible,  nous 
sfOBB  elté  tataellement.  £b  présence  d'un  pareil  devoir  à  accomplir,  nous 
a'avflasxeeiilé  ni  devant  les  redites,  ni  devant  les  longueurs.  Nous  n'avons  Jamais 
troové  trop  étendus  les  actes  authentiques  que  l'Église  vénère  et  que  les  mar- 
tyrs eux-n»émes  ou  des  témoins  oculaires  ont  écrits.  Nous  protestons  de  tontes 
SOS  fortes  dontre  <te  '  vaiiddlsme  sacrilège  qui  se  permet  de  décapiter  les  monu- 
ments historiques  J«s  plais  saints,  les  plus  vénérables;  contre  l'orgueil  tooonce- 
Table  d'écrivains  qui  se  mettent  A  la  plaoe  des  P^res  de  la  foi,  des  mutyrs^de 
Jêsii^Clurist,  des  narrateurs  qui  ont  recueilU  de  la  bouche  des  martyrs  ou  do 
celle  de  témoins  oculaires,  les  choses  qu'ils  racontent.  Le  soin  avec  lequel  les 
premiers  chrétiens  reckielUalent  ces  monuments  4ul  constatent  la  piété,  la  fol, 
le  eoar^ge,  les  edmbufs,  la  mort  des  martyrs,  te  profond  respect  avec  lequel 
los  éjg^sea  les  oonsef valent,  rachamtment  que  les  pcaesséculenrs  mettaient  ft  les 
détmtre,  tout  cela  doit  nou^  donner  la  mesure  de  la  vénération  profonde  aveQ 
laquelle  nous  devons  les  recevoir  et  les  conserver.  Nous  avons  donc  estimé  avec 
raison  qnll  était  convenable  de  donner  dans  notre  dictionnaire  autant  que  pos- 
sible les  plèoeé  authentiques.  CTest  moins' brillant  peut-être  pour  l'écrivain  ;  au 
fond,  e\Mt  phia  otUe  pour  le  leeteur,  c'est  plus  utile  pour  l'histoire  en  elle-même 
^i9}< 

Ce  qoe  M.  Betouino  promet  ici,  il  Ta  exécuté  avec  sagesse 
et  disceroement.  On  trouvera  en  particulier  dans  ce  livre 
l'histoire  des  persécutions  dans  toutes  les  parties  du  monde; 
ktableaa  des  martyrs  d'Arménie,  de  Chine,  da  Japon,  etc.,  y 
est  tracé  a^ec  assez  dé  détail,  pour  se  faire  ime  idée  jtisle  de 
la  manière  dont  la  foi  y  a  été  et  prêchée  et  persécutée.  Ainsi 
qu'il  Ta  annoncé,  autant  qu'il  a  pu,  il  a  cité  les  pièces  au- 
àientiqoefi  et  officielles.  Elles  sont  importantes  pour  tous 
ceux  qui  veulent  écrire  Vhistdire  ou  seulement  connaître  les 
OHMirs,  nous  diriods  la  physionomie  du  paganisme,  soit 
Miâen>  sert  moderne;  et  c'est  urt  vrai  service  que  M.  Tabbé 
Migne  h  rendu  à  tous  cenx  qui  veulent  se  former  une  idée  des 
travaux  immenses  que  l'Eglise  a  entrepris,  et  des  souffrances 
qu'elle  a  endurées,  pour  ouvrir  les  pays  idolftires  à  la  civili- 
nbon  chrétîeDue;  qui^^i  ce  moment,  semble  dévoila  y  péné- 
trer d'une  manière  gétiéi<a!e  et  sdtdé. 


138  NOUVELLR  IT  î«  BNGTCLOPÈOIB  TBÉOLOOIQUB. 

'  '  '* 

TOME  YI,  comprenant  laoo  col,  —  186K  Prix  7  fr. . 

■      ;      I  •  ••  •  . 

DlCTlONNiJRfi  D'£U)Q|IBMG£$AGRÊf;  $aM€naÊU.:êve9itmpàÊiêipmidê^fw4' 
qtut  principes  ilémentairei tur  Vart  de  hitn direct  tw  Véioquencem  générai, 
les  préeeptet  de  téloquertce  chrétienne,  et  tes  règles  spéciale  que  Von  doit  ob^ 
'  server  dont  les  àitets  genres  de  prédication  ;  par  H.  Tobb^NADAL,  ancien  pf^o- 
fenâ^r  d*éUq^mm  samé^  au  grm^sêmiMire  de-  ÎUmetni;  ntiti  de  deux  mp- 
pm^dfkes  cantmnù  int4iffi^ewmt  1 1?  1^  BHJÊtrOUQUEilHI  ^RËDlGAViirrai , 
parÀxtgusiin  Vaurio,  évéque  de  férone  et  catdinali.Z*  UB  PRÉMCATfilia»  on 
V examen,  diaprés  l'Écriture,  les  conciles  et  les  Pères,  dtceqv^il  doii  éir^ei  de 
&eqti*it  doit  dirp;  ^pai"  HT.  tdlbé  "Moukl,  ancien  théologal  de  Paris,  ancien  ar- 
ûhiprétrede  Ifolrt-Dtme  ^1  ancien  curé  de  Saint-Uôeh. 

S'il  est  un  livre  aécessaire  à  tout  bomiiiequi  doit  parler  en 
public,  mais  plus  spécialement  à  tout  prêtrç,  c'tïfll  bien  ççlui 
que  nous  annonçons  ici.  En  effets  c'est  une  chose  pénible  de 
loir  combien  Tart  de  bieii  dire  est  négligé^  surtout  par  ceux 
qui  sont  obligés  par  devoir  de  prêcher  la  parole  de  Dieu. 
Aussi  qui  n'a  pas  entendu^  dans  les  cajinpagoes  et  jnéoie  dans 
les  villes^  tourner  en  ridicule  la  parole  sacrée^  à  cause  de 
certaine  maladresse,  de  certaine  rusticité  de  ceux  qui  Tan- 
noncenl?  Pourquoi  cela?  C'est  que  parler  en  publipj  arranger 
convenablement  les  paroles  que  Too  a  à  prononcer,  ce  a'eU 
pas  là  un  art  que  Ton  apporte  en  naissant.  Couime  toutes 
les  autres  sciences^  l'art  de  bien  dire,  Tort  de  bien  parler  est 
une  chose  apprise.  Sans  doute,  le  génie  particulier  modifie, 
eiubellit,  perfectionne  cet  art.  Mais  les  priQiçipe&  eu  sont 
appris. 

Or,  dans  bien  peu  de  maisons  d'édùcationj  ou  enseigne^cet 
art.  Les  jeunes  prêtres  sont  lan^^és  dans  la  carrière  tout  ueufo, 
et  éux-mênies  ne  se  mettent  le  plus  $ouvent  eu  peine  que 
d^apprendre  bien  par  cœur  leur  sermon  ;  la  dictioci^  ^e  geste^ 
tout  cela  vient  comme  il  peut. 

Pendant  qu'il  n'est  pas  de  petit  acteur  et  de  petite  actrice^ 
qui,  par  de  fortes  et  longues  études,  ne  vienuenià  hout  de  se 
présenter  convenablement,  et  de  parler  d'une  ndaoière  aisée, 
naturelle,  con>aincuej  à  ce  public  qu'ils  sont  chargés  le  plus 
souvent  de  corrompre,  ceux  (|ui  doivent  $aMver  lee  âmes 
croiraient  perdre  leur  temps  en  apprenant  à  parler.  — Quand 
je  tais  cette  comparaison ,  à  Dieu  ne  plaise  que  je  TecttUe 
conseiller  au  prêtre  d'imiter  l'acteur;  il  n'y  en  a  que  trop  qui 


DICTIONNAIRE   d'ÊLOO^BNCE  aACRÈB.  i33 

le  fonf,  et  que  Von  ne  saurait  trop  blâmer,  quelle  que  soit 
leur  réputation.  Mais  on  dort  imiter  et  le  soin  et  la  peine  que 
ces  prédicateurs  du  monde  prennent  pour  ne  se  présenter 
que  conTenablement  devant  le  public.  Que  les  jeunes  prêtres 
se  souviennent  bien  d'une  chose,  c'est  que  Téloquence  de  la 
parole^  de  Dième  que  Téloquence  du  geste^  sont  des  choses 
apprises,  et  apprises  sans  beaucoup  de  peine.  Et  d'abord  les 
gaucheries,  les  inconvenances  n'ont  besoin  que  d'un  profes- 
seur ou  d'un  ami  fidèle  pour  être  indiquées  et  évitées^  et 
quant  aux  délicatesses  de  la  voix,  du  geste,  de  la  tenue,  c'est 
encore  là  une  chose,  qu'avec  des  soins,  des  répétitions  et  des 
«emples,  on  peut  facilement  acquérir.  S'il  y  avait  dans 
chaque  maison  d^éducation  un  professeur  de  déclamation 
oratoire,  si  seulement  une  génération  de  prédicateurs  sortait 
lou^  les  vingt  ans  de  ces  maisons,  cette  génération  ferait 
école,  et  pour  peu  que  les  jeunes  prêtres  le  voulussent,  ils 
acquerraient  toutes  les  qualités  d'hommes  puissants  en  pa- 
role, a^ec  une  facilité  dont  ils  seraient  eux-mêmes  étonnés. 

Dans  tous  les  cas,  et  à  défaut  de  professeur,  voici  un  livre 
qui  devrait  être  entre  les  mains  de  tous  ;  car  il  renferme 
d'excellents  préceptes  pour  la  double  qualité  nécessaire  à 
tout  prédicateur,  celle  de  bien  composer,  et  puis  celle  de  bien 
prononcer  un  discours.  Nous  l'avons  lu  avec  attention,  cl 
nous  pouvons  dire  qu'il  renferme  toute  la  substance  des 
40  à  50  ouvrages  indiqués  dans  l'introduction. 

Nous  devons  cependant  faire  une  observation  à  M.  l'abbé 
^adal.  En  général,  il  est  très-réservé  sur  le  compte  des  pré- 
dicateurs vivants.  Pourquoi  donc  a-t-il  fait  une  seule  excep- 
tion pour  le  plus  apostolique  peut-être,  M.  l'abbé  Combalot 
Il  lui  reproche  entre  autres  choses  d'avoir  parlé  contre  te 
Nviuriàimu  et  le  Pantkéismey  devant  im  auditoire  de  cam- 
pagne, et  regarde  cela  comme  inutile  (p.  i4S);  nous  ne  le 
croyons  pas.  f I  est  probable  que  M.  l'abbé  Nadal  assistait  â  ce 
discours,  alors  il  aurait  pu  en  profiter  lui-même,  et  il  n'aurait 
pas  écrit  les  phrases  suivantes  : 

Oalle  kimièn  iwnie  qat  éclaire  nos  intdiigeiices  et  qui,  aidée  de  la  réflexion 

etde  re\périance,  s'appelle  Raison....  est  une  faible,  mais  véritable  ifiMANATioif 

ai  cette  intelligence  divine,  en  qui,  de  toute  éternité,  résident  comme  dans  leur 

IV  SÈRIB.  TOME  XIX.  —  NMiO  j  i859.  (58*  vol.  de  la  coll.)    9 


434»  NOUVBUil  BT.  2*  EKCarCLOPÉDIBj -niÈOIiOCiQUB. 

première  et  unique  source  les  types  de  toutes  l^s  natures  qui  tîiMit  créées  dms 
le  temps  (p.  839). 

.  En  prenant  ces  expressions  dans  leur  sens  naturel,  c'eàt 
du  Panthéisme  véritable,  et  M.  Cousin  ne  s'e^tjaiiiais  exprimé 
aussi  clairement.  On  ne  comprend  pas  non  plus  les  phrases 
suivante^  :  ^ 

Çeit^  lumière  de  ia  Raison  qui  est  en  nous,  bien  que  tortfint  de  la  lumière 
suprême,  (iu(l)rille  dans  fintelligence  de  Dieu,  a  été,  par  la  destination  de  sa 
nature,  enchaînée  à  cette  frêle  argile,  dont  \c  voile  épnU  en  intercepte  les  rayons.  .^ 
dte  «kt  réirécie  pat  sa  nature  et  dégradée  par  le  péché  ;t6.). 

Une  itnanalion  de  Dieu,  (destinée  par  sa  nature  à  être  en- 
chaihéey  él  de  plus  réirécie  par  sa  nature  et  dégradée  par  le  pé- 
ché, tdiit'cela  nous  paraît  inexact  en  théologie  et  en  philoso- 
phie, et  se  rapprochant  beaucoup  trop  des  façons  de  parler 
rationalistes.  Hbus  dirons  la  môme  chose  des  phrases  sui- 
vantes :  ,  . 

Consultez,  ô  pécheurs,  la  loi  de  votre  Raison  :  sa  voi\  est  la  voU  de  la  Divi- 
nité; il  eTie  vous  absout,  Bleu  vous  absout;  si  elle  tous  condamne,  Dieu  vous 
edildanuic'(p.  $41). 

Que  M.  Nadal  se  souvienne  que  tous  les  Rationalistes  signe- 
raient Ces  principes,  et  surtout  qu'il  se  soiiviehne  que  M.  de 
La  Mennais  est  moi'l  dans  la  foi  â  Vuntté  de  substance  et  à 
ridentificalion  delà  Raison  divine  et  de  la  Raison  humaine;  on 
doit  donc  toujours  en  faire  la  distinction. 

Le  volume  se  termine  par  deux  appendice^;  le  1*'  comprend  : 

La  Rhétorique  du  prédicateur,  comppsée  par  Tordre  de 
S.  Cliaries  Bocromée,  par  Aug.  Valerio,  évêque  de  Vérone^  et 
traduite  en  français  parTabbé  Dinouart,  in-12,  P^ris,  1750. 

Le  2*  appendice  comprend  : 

Le  Prédicateur,  ou  examen  d'après  l'Écriture,  les  Conciles 
et  les  saints  Pères,  de  ce  qu'il  doit  être  et  de  ce  qu'il  doit  dire, 
par  M  l'abbéJtforc/,  voJ.  in-l2,  Paris. 

Ces  deux  volumes  sont  remplis  de  préceptes  uliies,  et  cora- 
piètent  con\enableraent  l'ouvrage. 

«rOME  vu,  comprenant  1252  col.  —  1851,  prix  1  fr. 

DlCTtOMNAIRE  OB  LITTÉRATURE  CHRÉTIENNE,  isontenant  !•  une  ana- 
lyse liUiraire  complète  des  Uvrct  saints,  des  études  sur  ies  Pères  et  les  hagif^- 
graphei  ies  pim  .c^W6w;  —  2"  une  ofprMation  et  une  analyse  détaime  de* 


MGTIOlfNAIllE  ra  LnTÉRAlTBB  CHRÉTiENTiE.  185 

beaiâéfde  faffte  ditrin,  tant  m  général  qu'en  parHcuiûr;  ^Z*det  disserta- 
tions spéciales  et  entièrement  n(mveUes  sur  les  différents  genre*  et  ies  eâpèéet- 
divtrsa  de  la  littérature  chrétienne  ;.  —  4»  des  cUaiions  et  des  exercices  for- 
mant un  cours  inédit  et  complet  de  littérature^  parX,  L.  Goiistant,  ancien 
professeur  au  petit  Séminaire  de  Paris. 

La  connaissance  de  la  littérature  est  indispensable  dans 
toute  éducation,  soit  laïque,  soit  ecclésiastique.  Mais  quelle 
littérature  faut-il  connaître  et  prendre  pour  modèle?  Pen- 
dant longtemps  les  auteurs  païens  ont  presque  seuls  ser\l 
d'exemple^  et  leur  autorité  e&t  la  seule  qui  fût  citée  daos 
les  classes.  Cependant  on  ne  peut  nier  qu'une  grande  amé- 
lioration s'est  faite  dans  les  esprits^  et  les  écrivains  sacrés 
d'abord,  puis  les  Pères  et  les  littérateurs  chrétiens  ont  été  lus, 
eiaminés;  alors  on  a  bientôt  reconnu  qu'ils  renterniaient  une 
grande  abondance  de  beautés  littéraires^  et  Ton  s'est  empressé 
d'en  offrir  les  exemples  à  admirer  et  à  imiter  à  la  jeunesse  de 
notre  époque. 

En  publiant  un  Dictionnaire  de  liltéraliire,  il  était  impos- 
sible que  M.  l'abbé  Migne  ne  vint  aider  pour  sa  part  à  cette 
meilleure  direction  de  la  littérature^  et  Ton  peut  dire  que  sous 
ce  rapport,  Tauteur  du  présent  dictionnaire  est  complètement 
enlré  dans  ses  vues.  Il  convieni  de  citer  ici  quelques-unes  des 
considérations  qu'il  a  consignées  dans  son  mlrodiKlian: 

Trop  longtemps  encore  après  que  It  eroix  a  purifié  les  solîtndefl  de  Lnciiéttto 
CQ  de  Tlbur»  noua  avoni^  appris  dans  Horace  le  rhythme  des  cantiques  divins. 
Qu'avons-nous  à  démêler  avecBacchus  et  son  cortège?  que  nous  Importe  le  vent 
qni  a  Sjufflé  sur  les  cendres  de  Ligurinus  ou  de  Nérée,  et  pourquoi  nous  ap- 
preod^on  encore  à  compâUr  aux  Infortunes  de  Dfdon,  la  femme  vaine  et  aduf- 
ière,  quand  nous  ne  savons  pas  «noore  pleareî  avec  eette  mère  sans  tache  qui 
sooffre  au  pied  de  la  croix  où  «on  fils  eupire  P 

5tabat  mater  dolorofla 
Juxta  erucem  laer^mosa 
Dum  pcndebat  ftliuâ. 

Noos  avons  tous  encore  été  nourris  dans  l'erreur  qui  retint  si  longtemps  saint 
Augustin  captif  des  prétendues  chaînes  d'or  qui  sortent  de  la  bouche  du  vieil 
Hermès.  Nos  vieux  professeurs  ont  sollicité  pour  la  Bfble  et  pour  rËvangilc  notre 
indulgence  cicéronienne  ;  nous  nous  sommes  faits,  à  notre  tour,  les  Olibrius 
de  DOS  saints  martyrs,  et  nous  avons  fait  comparaître  les  apôtres' devant  notre 
Me.  Nous  avons  toisé  avec^des  centons  de  Y/'rgile  écrits  sur  le  papier  écolier 
qoi  nous  sert  de  mesure,  les  grandes  métaphores  des  Prophètes  et  des  Pères»  et 
tinoMiie  DOUA  sommes  pas  érigé»  en  peUts  Proeustcs,  c*e8l  que,  bien  faearaii- 


136  NdtVEiui  W  S*  KKCYCLd^Éélfe  ¥tfÉ6tO«ÏÔBK- 

sèment,  i'autorilé  tofcMftle  né  conttàlt  ànilile  ijata-n»  ta*  lenni^c»  ni  J«»,elr 
*iHfx(p-''»^)''   •••'■•-  •     •  ,■    I  '•••■  •   '    ■  •■ 

L'aulcur  prouve  ensuite  qu'il  est  impossible  qu'une i8en»T 
iOable  anomalie  se  wnUnue  et  se  propage  plus  longtemps,  et 
^e«t  i»OMr  ajder  àceUe  réforme  de  renseignement  littéraire, 
nwMÏ  trace  ainsi  le  programme  do  la  vraie  littérature  cbre- 
lîennè  de  cell^  qu'il' s'efforce  de  mettre  en  relief  daa»  s©b 
livre.  Voici  ses  parolijs  aussi  bien  écrites  que  bien  pensées  : 

'  iNtus  étaWI«»n»itonclclKi«'il  existe  un  ordre  de'  beauté  particulier  auChHë- 
tlaWmeet  v»l  doit  tm^Ogiiwr  «omplélcinent  la  llllérature  et  fe.  aria  :  heauifi, 
l,to,,q«!nV  «PPQSW  «IV  bmti*  co«««..o««eJJ«  ou.  feintes  de  la  l.tte««- 
tu».ii^âneî.l>«>«t«arév41*».  *ul«wfl  le  Sai.nt-bsprlt  Im-meoie.  en  parant 
ÏÏThCea  n'a  pa»  dédaigné  le.  ûgures.du  langage  et  les  harinon.es  poétN 
f^  ffaUtam.  tout*  obM,Bé.dan3  le  monde  A  ravénemenf  duChr.st.ah.sme. 
Sloln«.v6Hcamodiflép.ofo«lémcnt  tous  le,  esprtu,  et  to"«  l"^»  «^«"-  t 
Za  était  en  kaui.  dMB  le»  «s»»»»"  et  dan,  les  opinion,  l.umame».  a  été  mis  en 
S.  et  oe.quV  était  en  haa*  été  rMevé  ef  l.aul  =  esl-çe  que  ces  grande,  revolu- 
«Îl  d«  Y«*e  ««  pu  i^at^-PPlir  «an,  que  la  forme  d«  Yerhe,  qui  est  la  parole. 
Mt«iiinu*ée  et  dwiawn  «piUcMan»  ses  goûU  !•  Donnerons-nous  la  m«.nc  pa- 
^f^^^Zm  CécUa  qu'à  âa  muse  Euterpe  ?  peindrons-nouê  range  Ga- 
Î^Î^Tr«Srïc«I.l  J?  0»  artistes  l'ont  fait  et  se  sont  rendus  ridJ^ 
SiTC^chX  ,pM«n«ifl«.W«n,  du  sffirltualiMne  sont  travestie|et  même 
î^o^é^lor«,u'on  leu.  prtte  M  attr^lwi^.elj^^ffàe..  hétérogènes  des  d  vlni- 
îéTae  ta  flh.iiu.U  e.t«al  qw».l»  pr<!»(!»dw  rew«ance  a  tout  confondu,  et  oue 
le^révolies  du  sensualiwn».  i>ut  porté, leurs,  aUçntats  jpqué  *"'•. I«^»1>Jf  ^"- 
Z^  au  culte  delà  roortifteatton  etde  la  sainte  douleur.  Depms  celte  ëp6^^. 
îî^vivon»  daoa  u»  vUritablfl  ebaos,  où  la  lumière  lulic  partout  avec  les  tétiè 

tol«*:(pp- !*»**)•■    i"  ■    ■-  ' 

Aprèsavoir  fait  observer  «ombi«n.o«slte confusion  .doil|aus^ 
<*pr  feprlt.M.  -(îo'hsUrtt  esi^îsse  qtt(*ltae»-u«8  fltstraila  de  la 
UmU  Pg^v,ç^ç- NOS  lecteurs  pe  .ct^nj  pas_  ««jbés  de  tefe 
<j«iiniattre,  et  nous.penson».qM'Us  y„?ipplaudjroul  :  ,,   ,   .„     . , 

Alors,  la  littérature  éhKt*etaww««M« .  «ar  la  ^teiimsa  waU»^r,w.  ç9iwnP 
ï,  mW'alà'slWméi  <*W  monde  «lueni.axeo  d»^r«nfpor»8,#,joK  et,4 apipur 
^ttfe  iniiite  HoiJVelle  ra'jwmftrtë  de  tairt«»  le»  8lolr«.*l,.Thaliw.  #  WUWRép 
fll  tltés  les'ëirtiiw'da  ««hwW*  ;  éetle  muse  dtontta,  w)M»to  beaw^a  ir^semblfra 
ivifl^  aé'MÉtié';  **«*(»«'««««««»  «etanAie  «1,  ïtoBe, Wut>  la  loU  >  v^^, 
Iree  que  jamais  inspiration  pM*.féeUt«leiç'a««ad«>né  !aa,8érte  frwwtf»  w^e 
'      .  .     uL  f.miiiA  dp  fhefs-d'oiuvre:  et  vierge,  parce  que  les  souvenirs  de  la 

piiis  il  trûcè  poWu/  IttlWatttÉ*  hoù  velledea  «ègl«ei  amvr«li«B, 


puiser  iilgéf]ieii66iTi«nt  daD6  un  célèbre  pa99age.de  iS.  PauU  et 
que  nous  croyons  fort  propre  à  faire  sensation  sur  f>lus  d'ua 
eêipTil:       ;•'••■'-       *  ■     •  .  ..    '•  .  .  .    "     . 

La  muse,  cl^rét'ienne,  au  contraire,  n  a  jamais  trahsigé  et  ne  transigera  jatoate 
arec  le  vice:  elle  a  atisst  des* larmes  et  dé^  iourirdtf/mals  %*êaipoBr  Ip  tverU 
ef  Hnnocence.  Leê'  rose^  âd  ia  edurotane  ne  m  foivt  janiaU  f|é(rifis  à  la  vapefrr  de 
reDce«<|bi  iMiHesor  iesaiiCeU.de  rUnpodiq\i«  Y^q^^  ni  eCTeuillées  dans  ka 
orgie»  d'Anacréon^eUe  ^'e$t  .poui^pt  r^oureuse  et  sévère  que  dans  la  hainp 
du  mal;  elle  approuve  tout  ce  qui  est  bien,  accueilte  tout  ce  qui  est  aimable, 
admet  tout  ce  9111  estjuste^  glorifie  tout  ce  qui  est  honorable^  toujours  auivant 
la  doctrine  du  grand  Âpôtré.  ^Itè  se  ()laU<  «n  niffleu  4es  Jeunes  vierges,  et  se 
loue  avec  les  enfants  ;  elle  résiste  aÙK  pMssânèe^lM  la  tetve  àirac  Jestinaityffat 
tonne  contre  riniquité  par  la  voit  des  Ph>pfié1eset  de8'Pèreli.Tciurà.Aèiurrliérol- 
qoe  et  enfantine,  pleine  de  douceur  et  de  force,  pacli^ue  et  guerj-éérty  'teinte 
d'épines  sanglantes  ou  parée  do  Ils  dont  rien  ne  fléirft  la  blahcheni',  elle  prie, 
elle  pleure,  elle  bénit,  elle  menace,  elte  sourH,  elfe  cbnaole.  [^es  Tertua  dont 
elle  disposé  sont  celles  dé  toute  la'hléraTdtfe  cël^è,  ei  dttM  lé^  x-iœara  des  an^ 
ges,  elle  se  reproduit  neuf  fbts,  tonjômt  différente  et  toi^foUr»  la'inéaiei  ^è 
remplace  ain>i  toute  seule  lesneuf  maseâ  qu'efllei  a  ^éttfdnéeB.'Le  eOQi]^Mid^Unu> 
nie  mesure  dans  sa  main  ptus  hardie,  f  orbe  des  roues  étoilées  qui  touzngieiit 
devant Ézécbieli  elle  a  remplacé  par  la  Bible  lé  livre  de  Cllo,  et  a  distribué 
les  trompettes  au \  anges  de  l'A pocalypte.  Pour  l'emplacérles  sept  antres  mofle^ 
elle  prend  les  traits  et  les  attributs  îes'Mpt  terfut^  «tllréltennes;  aèa  earactèret 
sont  ceux  de  la  charité  ellemémé,  dont  elle  est  TlMrgiine.'  •    -    .  .    . 

Elle  est  patiente,  elle  est  bonne,  elle  n*est  i^int  jalêose,  eOntcaioeoieBt  ,êm 
lénie  de  ces  poètes  qu'Horace  appelle  une  espèce  iraidbh* 

Elle  n'est  point  Inconvenante,  eHe  évite  l'enflure,  ce  qui  la  distingue  spécîA» 
iementdn  romantisme  et  du  cynisme  de  nos  ëcrivdtns modernes.'  - 

Elle  n'est  point  ambitieuse,  elle  ne  oherehe  pohit  aa  propre  glolcs,  lflea4if^ 
liante  en eeîâ de  tbbi'leBdicfrlfiilnapfltofaDes.     <i'',',><,   |  . 
>  Ette  nfa  00  met  IpoinHi  fsa  «ol^,  et|  ,na  .pense,  jamais  ie  m^\,  oipdainnant  ainsi 
lei  saljrlqufBpi  rt  1«  ^éqUpmejira.  jiiMi-soq 

Elle  ne  met  pas  sa  joip  dans  le  désordre,  comme'Ies  elpToitéùrè  àè  lâ  Tfttèfà!- 
tare  du  crime;  mais  elle  sé'compifalt  dsfns  la  Vi^ritë,  fcr  tftf  la'  rend  ItrasBàm 
aox  polénilques  du  |ouirnênsme  et  anx  inveetivea^dea- partis. 

La  pattence,  fa  !bl,  res^érrince,  la  tolérance  de  tout  cç  qui  n'atteint,  paa 
rhomieur  de  Bien,  l'abnégation  de  soi-même,  le  ^évoue^nent  pour  le^  autres; 
tel  est,  dans  tonte  son  analyse,  le  génie  de  la  littératore  chrétlennej  parce  que 
c'est  le  génie  du  Christianisme,  dont  cette  littérature  doit  reprodi^re  uoique- 
fflentle9senttmettti^lespenséa(fp.  i&el  td>«.  , 

Ensuite  Tauleur  lait  remarquer  avec  raison  que  TËgUse  a 
créé  toiTtes  ies  langue»  de  l'Europe,  ou  du  moins  les  a  itiodi- 
Bées  profondéiVienf/pér*  TintroducHon  dans  tous  les  idiomes 
deTélément  éviaitigëlique.  La  littérature  de  la  Bible  et  des  Pères 


138  NOUVELLE  >inr '9*  ENCTCLOPÈDIE  TfltOLOGIQlE. 

a  formé  l'esprit  de  ce?  prédicateurs  dont  la  voix  transforma 
les  peuples  barbares.  Le  eanoo  des  livres  sacrés  et  la  liturgie 
romaine  ont  donné  ao  monde  une  nouvelle  littérature^  sans 
mélange  de  tout  élément  protane.  Mais  rennemi  de  Dieu,  de 
l'Église  et  de  Thomme,  a  tenté  et  tenie  encore  de  reprendre 
son  empire,  en  cherchaiit  à  introduire  de  nouveau  Télénneot 
païen  et  barbare  dans  la  société  chrétienne;  c'est  un  devoir  de 
réagir  énergicfucment  cotitrc  cet  ennemi. 

Nous  croyons  que  ce  livre  servira  à  cette  réaction,  et  nous 
exhortons  vivement  tous  les  pères  de  famille  et  les  chefs  d^ns- 
Iftution  à  puiser  dans  oH  arsenal  chrétien;  ils  y  apprendront 
à  connaître  les  exemples  puisés, 

i  I'  Dans  l'Ecriture  sainte,  et  y  verront  ce  qu'il  y  a  de  plus 
précieux  dans  les  livres  qui  composent  la  Bible. 

S"*  Dans  le$  Père»,  qui  to«s  sont  jugés,  analysés*  on  cités. 

8"  Dans  la  liturgie,  ei  les'  admirables  prières  él  cérémonies 
de  Voffice  divin.  .        - 

À""  Dans  les  plm  célèbre»  hagiographeê  et  les  exemples  choisis 
de  leurs  travaux. 

0"^  Dons  leê  liuêraieurs  et  poëies  chrétiens,  tant  anciens  que 
modernes^  tant  imprimée  que  restés  jusqu'ici  manuscrits' daas 
'  nos  biblièthèifues. 

En  somme,  nous  ne  voulons  pas  dire  que  nous  approiivohs 
tous  les  jugements  portés  par  Tautenr,  mais  son  livre  est  neuf, 
curieux,  intéressant  et  instructif;  ii  est  digne  dé  faire  partie  de 
toutes  les  bibliothèques. 

r  TOMEB«VUI,compren«otUir><H>K -r.lB$i«prii.(^fr.  .  , 

DICTiONNAlAE.DB  BOrrAMQUË.  Orgawgrapihdejimaiami^, phy^lojfic  !«é- 
gétales.  Méthodologie  et  géographie  botanique.  Histoire  naturelle  des  f^ç^fUt 
indigènes  et  exotiques,  phanérogames  et  cryptogames.  Applications  à  la  religion, 
à  VagricuUure,  à  la  méâ^ctne,  à  Ncontmie  domestique^  à  Vindustrie  et  aux 
arts.  Pdf  h.  F.  Iéhaw  (m  SAiMT-tLAviEw),  Membre  de  la  société  géologique  de 
Francete^,,eit.,av€e  cette  épigraphe  i 

«  Dédit  (iQpolnlbus  pqientiam  Alti^sioius,  taoDorari  in  mirabilibus  suis.»  .. 

Ëccli.,\\x\ni.Q. 

Qui  n'a  pas  occasion  pour  son  plaisir  ou  pour  se$  études  de 
connaître  quelques-unes  des  plantes  ou  quelques-uns  des 
arbres,  qui  composent  le  rè^e  de  la  nhtul^îDansilea' Villes 


DIOTUHIfîAiBE .  9&  BOTANIQUE.  139 

ooonne  dans  les  champs,  on  cultive  le&  fleurs^  c'est  mànne 
souvent  le  seul  délassement  de  rbooiine  d'étude  et  de  rbofmne 
désœuvré^  de  la  leinmedu.  monde,  ou  de  la  femmti  solitaine  et 
retirées;  Jesi  aonvalescents  et  les  .n^alfaneui^eiix  j  troii\enl  <iin 
soub^jeineiit  à  Leurs  douleurs  pbyBiquesou  morates*  Mais  c'est 
surtout -rbom me  quibabiieiacam|>agne^  propriétaire  et  agri- 
culteur, qui,  à  chaque  instant,  a  besoin  de  se  renseigner  SMr 
une  infinité  de  détails  jrelatifs  aux  différentes  espèces  de  plantes 
que  la  udture  K>et  si  aboadammeni  et  si  ricfaemeut  à  ea^dis- 

Quoi  doDc  db  plus  utile  et  de  plus  commode  que  d'avoir 
sous  Ma  main  et  continuellement  près  desoi^  un  livre,  qui 
dionoe  des  notions  ei^actes  sur  les  noms,. les  qualités  nutri- 
ti>es  ou  médicales  de  toutes  les  plantes^  de  tous  les  arbres  qui 
soDt  sous  nos  yeux?  Or>  efest  ce  que  tait  aveo'un  soin  parfait, 
et  surtout  avec  clarté^  u^thode  et.^iacU.^udû>.le  Dictionn.  de 
M.  Jehan.  Nous  conseillons  donc  a  tous  ceux,  qui,.nese;Conteu- 
taul  pas  d'adiuireraeulevui^tdes^yeux'lemagniiique  spectacle 
de  la  nature,  veulent  encore  pénétrer  plus  avant,  et  connaître 
las  admirabias  refisoj*t&  qui  donuent  et  entretiennent  la  vie  du 
laoude  :^égèVàU  PMSsi admirable  peut-etreiqi^  le  moipde  ani- 
mal, nous  leur  conseillons,  disons-nous,  de  l'étpdiejravec.ce 
dic^ioni^aire^  eit.ilsi  y.appreodrout  bôenidt  t^Siles  seorelsdf  cet 
infiiii,que  QKHis.foiulpnsteplussouventaux  pieds  sans  en  cou- 
naître  le  pri;i.Bt  comme  nous  voulons  donner  Mneidée  etde  la 
richesse  de  celte  mine  féconde,  et  dela.ixianièrp  dootJVI.Jleban 
la  met  en  lumière,  nous  allons  emprunter  les  citations  sui- 
vantes kVihtMtùtHan  <ttri  précède  lé  dîcl;  âlifli'àliétique.  Voici 
d'al»ôrd  Comment  il  chen;he  à  cdfptiver'rattentiôli  de  sôdlec- 


SQogBaque  Je  Tégjéta(  est  h^  Uea  qui  unit  le  moDd«  dea  eorps  bniU  à  celui  des 
étr^  «aimés;  qtte,.si  d'un  eôtér  il  plonge  dans  la  niatlère  jnoisganîque  qui  lui 
sert  de  support  et  d'aliment,  de  l'autre,  il  porte  sa  tête  dans  les  rangs  du  r^e 
animal;  qu'il  y  a  vie  aussi  dans  la  plante,  croissance,  succession  d'âge,  généra- 
tion, naiiisàncig  6t  mort;  et  que,  ndurrlè  pÂr  le  sol  et  VàtmospHèi-e^  elté  devient 
à  son  tdùr  ta  fibûiYftur^  de  Taniauil,  qui  en  transforme  les  éléments  en  autant 
'^e  paijuiai  delnirfi^ine,  at  les  fait  pMSif  fij^^ik  ^i^e.sp^^re.^^  vte,plu^  élevée 

'Vm\  pénétitMifa  plus  avant  d^staf  stoootui^  même  de;  ce 


1 40  IfOUYEUS  fl  S*  BKMO^^tmMr  TlÉMMIQfJB. 

iRjMde  presque  îdgoodu  à  U  plupart  des  lioiimies»  il 
kft  admtfables  secrets  de  la  erêafion  yégélale  : 

At»-tou9  jamais  pemé  à  tanlts  Icb  condUiont  éaat  laiteii«i  est 
paor  rexistence  de  eellt  fleur  ^i  wnstbanii^  de  cattecMile  qni  Yousiioiifflt, 
deeetaibredoolfoaettYoïimleefniitoilâMievs?   f — piwwii  tttaammt  te«t 
aelie,  s'encbaine,  le  eombioe  et  ^cssBpdie  dtoarAlTen.  fMr  l'existence  d'Ut 
seolbrin  d'herbe,  il  faut  dans  les  ôeoi  an  soif  il»  sur  la  teire  imoc^n,  astoor 
du  ^be  une  atmosphère  poisant  à  la  sorface  des  men,  par  les  pcocédés  de  f  éva~ 
ponCieo  »  ooe  immense  quantité  de  vapean  qui  toat  se  condenser  II  haut  en 
une  itee  de  JUHiseB  que  les  Tenta  prenènent  sur  testes  les  légloiis  dn  gietoe,  fe 
la  aurlaee  duquel  Us  retombent  en  pluies  fdimidantea.  Le  fluide  aquedi.  ^Miiclié 
pénètre  alors  dans  le  sol»  U  »'j  cba^e  de  diVeisea  substances,  mais  prindpale- 
ment  à'aeide  carbonique;  pompée  dans  cet  étal  par  les  ^pemMes  deMadnes, 
cette  eao.  par  un  phénomène  que  les  lois  de  la  physfqne  et  de  la  méeanlqne 
n'ont  pn  jusqu'ici  eipUqaer»  monte  à  travers  les  oNehes  ligneoes  de  tapliwta 
jusqu'aux  ieuilksi  paneime  à  ces  appendices  fottnoéa  qui  sont  \m  poumomr  des 
Téflétaux,  la  sève  subit,  sous  l'influence  dea  fluides  imfnodéEibicB  de  la  Aalear 
et  de  to  lumière  du  soleil,  une  élabontÂonestentieUe;  elle  penl  par  rexfaalalMin 
une  grande  partie  de  feau  qu'elle  contenait,  et  par  la  décemposittea  du  gat 
acide  carbonique,  elle  se  dépouille  d'une  quantilé  surabondante  d'oxygène 
qui  est  rejeté  dans  ratmoqpbère*  Cette  seeoode  sève  ainsi  pvépaeée,  plus  Hciie 
en  principes  nutritifs  91e  la  piemîère,  descend  du  senoet  vm  la  neliie,  * 
travers  des  couches  corticales»  et  coacourt  esientieUcaieiit  alors  à  r«Bcn>laBé- 
ment  du  végétal.  .  ^ 

lllfsf'dOtN:  tout  ee'mood^  Terdojpant  et  fleuri  tire  son  origine  de  trois  prin- 
cipes étémentelAsèeulanei.ii  4e  elwi^ene,  f^o^y^jne  et  rfcfdrogéRf ,  auxquels 
vient  ^sjoutar,  dqaa  qpiHqnes  eilceik4aaoes,  n^  qnatilèeii  ^rUipe,  fatoi9. 
Cest  avec  ces  quatre  éléments  que  la  nature  laçQto^  l9  fcQlllfa,  im  Afijun^  les 
paifuDis,  les  fruits,  les  graines,  Fécorce,  le  bois,  les  gommes,  les  fécules,  le 
sucre,  les  rés^i^rles  ktfle^ fixes  et  volatiles,  tous  les  produits  immédiats  du 
règne  végétal.  L'étonnement  redouble  quand  on  pense  qu'au  milieu  de  ces 
tmsformatlons,  de  ces  assloillatlons  de  combinaisons  dilmiques  intimes,  mer- 
«eilleuses.  inimitables,  chaque  plante  conserve  taivariaMement  ses  qualités  et  sa 
forme  distlnctive,  tous  ses  traits  caractéristiques,  depuis  l'aqiect  de  son  en- 
semble jusqu'au  nombre  des  dentelures,  jusqu'à  la  disposition  des  nervures 
dans  chacune  de  ses  feuilles,  en  sorte  qu'on  peut  dire  :  qui  a  vu  l'individu  a  vn 
respèce  entière  (p.  14,  f&.)  ^  w.*^ 

Après  avoir  ainsi  décrit  la  nourriture  et  l'accroissement  de 
la  plante,  M.  Jelian  expose  les  mystères  de  sa  coloration  et  de 
sa  parure  : 

Le  même  fluide,  pompé  par  la  radoe,  nourrit  diversement  la  racine  elle- 
même,  i'éeorce,  le  bols  et  la  moelle  ;  il  devient  feuille,  il  se  distribue  dans  les 
branches  et  dans  les  rfjetons,  alimente  les  fruits  qu'il  développe.  Qui  nous  ex- 
pliquera la  variété  de  ces  métamorphoses  f  Qui  nous  rèvâera  les  secrets  de  la 


mécfliiqaeç^  ^e  ,!•  çtaife.4B4a'Pioff<t«tK«,  Utiles  liBS  re^otrces  <te  Part  qo'eBe 
emploie  dans  lacréatioo.de  Uat  de  oJic&^'ocavre  ?  Piofooda  acratateora  dm 
tels  et  d»  opérations  de  ta  naiare.  dîtcs-noos  qnels  sont  les  moules  où  elle  jette, 
cba|pie^it0tMipiy  éuftM  Poifginè-dei  choses,  totttcg  ces  corolles  aux  formes  si 
«doiiaotea?  Quelle  ealla  palalte  où  elle  broie  toutes  les  brillantes  couleurs  dont 
rfte  teareiél?  Ea  pKooonait  une  prairie,  c'est  le  même  fiolde  que  vous  voyez 
nMgif  laUe fleur»  dMÉer  à  telle  antre  Téclat  de  la  pourpre  ou  de  Ter,  azurer 
ee«e.e|.blan«hlrceH©^M?*-.  Dttes-iHMis  quel  est  ralambîcoù  la  nature  dlMillè 
toM  m  em«8ffni|D8i  tpm  i0»«eet«  exhalent,  où  elle  pr^pai*  toiia  ces  neetara 
détectaUfa  qui  ram|diB»]it  les  frulta  de  nos  vergers  P  Comment  le  même  fluide 
qaenoQs.aiena  vn^tuntà  iriMire  tei rtmaTormer en  racines, «n  ëcorce,en  bols,  en 
feu})«a,«nlleQtt^eti5.,de?lfent-n  ftn  dans  »a\1gne.huffedan3l'olivler?Commenl 

doM,4awtepiTOijèie»eitr'aonctoeBxdan«ratttre?Pi)nriïuoilasaTeurde!npèchc 
orm-ellapMlattiéne^e^etledê  la  ^kwmtte;  d^'îa  4gf*e<w  du  fruit  dupai- 
mKf?€oMieiil  oèméBKTlIafâQ  (pal  flatUfrsFagféablemfenHe'^oôt  en  passaïrt  à 
Iwewdea  plastM^dooèe^  devIan-U  ftpre  en  se  iransmeltant  h  tTaiïires  plantes 
qtfaalàïit.  et  parvtont-tlaa  dernier  d<^  d'aroerjome  dfem  Tabslnthe  ou  fa 
KMMWBée?  CoantMBt  aafringeni  et  rude  dntts  les  une?,  s'e^tll  converti  dans  les 
iiiti«se»iiDeaiili5tmH3e*dileiise«émometite* Illustres  savants",  vous  confess*^ 
TOUS igBofioee.  Wmtëet,  c'ert  ^ouâdëniftider  de  ^lilcverlé  volTe  qui  couvrt  ' 
le  JBïsIto  de  ta-Tle;  c'est' voua  demander  fe^plicatlon  des  phénomènes  dont  le 
Créitear  s'fest  itaorvié  le  secret.  "Reconnaissons  donc  ici  sa  main  Invisible 
^«  magniaquenent  •  Ubérale  hl'  ne  ftU  q^ié l'ouvrir,  des  nuages  de  Hèurs 
s^caécbap^enl,  etleïi^eiirdt  l'homme  est  encliante  (p.  15). 

Ce  volume  par  sop  utiJIMé,  par  le  charme  des^escriptions  qm 
y  sont  coniques,  p*r  Ja  modicilé  de  «on  prix,  doit  être  entre 
le»  Bmias  de  tous  ceira  qui  aim^t  la  naWire,  et  peuvent  en 
suivre  lés  opérations  etles  merveilles.     •  "' '•' 

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LA  MEMOIBE  DU  PATE  CLEMENT  V. 

VENGÉE 

f 
•  •  i        I 

PAR,  LA  DÉCOUVERTE  DE  DOCUMENTS  NOUVEAUX. 

Les  4nnaîes  renferm(Bnt  dé^  de  nombreux  4lM»imeQU|  nouveaux  ou  im- 
vellemeot  mis  en  œuvre^  pour  veqger  U  in^mpire.  dç^  .^quver^iM^  p^oUfn, 
souvent  calomniés,  même,  hélas  I  par  des  écrivains  ci^Uioliqiiçs. C'est aiosi que' 
pour  ne  parler  que  des  princip^x  arUcles,  ellee  oni  successivement  publié  : 

1"  Les  extraits  de  Vhistorien  protestant  Schœl.  privant  la  perpétuité  deiear| 
pçlmauté  dans  l'église  (t..  7  et Â). 

2*;  Xahleau  hi^U)riqpi0,  de  leur  inpMetice  sur  les  beau?(.,i^'<ts-(t.  lO^t^)* 

3"  Les  pceuyçs  ^e  la  réhabilitation  de  la  mémoire  de  S.  Grégoire  F//,do&né($ 
par  le  protestant  Voigt  (t.  16)  et  par  ,1e  rationaliste  M,  Michelet  (t.  10.) 

4*  La  Défende  de  Boniface  Vfll  par  l'examen  de  ses  actes  et  de  Touvertore 
de  son  tombeau,  par  S.  E;  le  cardinal  Wiseman  (t.  24  et  25). 

5*  VApoîoge  des  actes  et  du  pontificat  d'Innocent  f/f,  par  rhisforicn  proies-! 
tant  Flirter  (t.  16  et  29). 

6*  Les  papes  Liberius,  Vigilet  îlùnoriuf,  déferidus  par  I^exumen  des  boit 
premiers  conciles,  contre  les  calomnies  des  Grecs  schlsmati^aes  et  de  quelque^ 
historiens  catholiques  qui  les  accusaient  de  faiblesse  on  de  trahison  (t.  4S« 
46,47). 

7*  On  a  défendu  leur  aKiof^iContre  les  «ttequeb  des-do4tearf  des.c€piclles  M 

B41eietdBGoo^tanç^.tt,.4W:.     ,  j   .       i  .■,     ..       t, 

t   8"  La  mémoire  du  pape  CalHste  vengée^  centre  l'auteur  anonyme  des  Philo- 

sopliQumena  (t.  47).  ^ 

9*  La  Pragmatique-tantiitin,  dont  on  s*e^  tant  serti  dontrè  eus,  a  étéeon^ 

vd^intiêe-dé  ftnmeté,  par  un  élevée^  l^Éodie  des^Ghavte&,  !m«  T/ionio^cy  {U  4S|. 

.1  l^.'AectiQcatipni.d'£irreMrf  $ur.la:fie  dfi  ltQ«n XXIL(t.:&7).  i .     .    . 
11*  Les  jaes  de  Pie  711  ont  été  exposés  et  défendus  p|EU',M.  Artçiud  {l.  !(>;< 
12"  Un  prélat  romain  a  traité  fa  question  de  leur  indépendance  intérieure  rj 

eû^érieure,  d'ohe  manière  qui  ne  larssè  guère  de  doute  dans  lès  esptlts  impar 

•  If  "'On  t  denné  ichu  Ibm  tUafet^t  Horst  les  droite  .«pi^  leur  sMit  «itribués  par  Iti 
contaies-fli!^sapréS|C5f»qF»».(^A4).,..    .    ,.     ....    ,..,!■,  l'î   .I» -.ir.  -  . 

14*  On  a  donné  Vtndication  complète  de  tous  les  écrits  des  W^  qui  se  trou^ 
vent  dans  les  Patr'ologies  latine  et  grecque',  publiées  par  M-  l'ab^  ^igne  CvoU 
^ifàbiesgénétafes):         ''  •'    "•' "   '  '  ' -i'    ''  -     '''■'^'    .-'lU^-..    • 

15*  Enfin  les  Annale' ont  PMI>II^^u</?<  l0sh^Uf||t\,  ficté^s^pirofOMiiifins^  a>Rct'e^ 


YEKGÉE  MV  liJI  •ÉCOUirtRTBiy'tH' MAKUSCRIT.  443 

û^ffrouTét,  qui  eoiMfment  les  questions  jiMIosophiques  (voir  Tables  générales) 

Voiià  ce  que  les  Annales  contitfmpnt  d^à  pour  la  4éfense  de  la  mémoire  des 
pontifes  romains.  •  *       - .       » 

Aujourd'hui  elles  Tont  ajouter  i  loas  ces  documents  une  pièce  nouvelle  qui 
Toige  la  méqioirf  4a  (ippe  Clém$ft  F.        .  •       . 

On  aak  que  l'bis(cri4S»  italien  ViUuni  l'a  aecusé  d'avoir  acheté  la  tiare  du  roi 
Philippe  le  Bel,  auquel  il  avait  promis  en, échange,  par  un  acte  simoniaque,  la 
destruction  des  Templiers  et  plusieurs  autres  choses,  dans  une  entrevue  qui 
amH  et  lte«  «n  Fian»  frfti  dd  Snbiti^aan.  d*Atigëly. 

Or,  c'est  la  fausseté  et  l'impossibilité  de  cette  entrevue,  qui  a  été  prouvée  par 
une  pièce  réefinment  découverte  et  publiée  par  M.  kahànit,  dana  un  ouvrage 
ayant  pour  titre  :  . 

CLÉMEPO'  V  ET  PHILIPPE  LE  BEL  ;  UUre  à  M.  Ch.  âCAremberg  sur  Ventre^ 
tue  de  Phttippe  U  Bel  et  âe^ertrand  de  Got  à  Satnt-Jean-d*AngeH,  suivie  du 
JWRNAl  DE  LA  nSITE  PASTORALE  de  Beftranâ  de  Coi  dans  la  proritic?  ec- 
désUatique  de  Bardeau»,  en  1 304  f  M  305  <. 

Void  d'abord  te  compte^retidu  de  cet  ouvrage,  qui  est  lul-méme  complété 
par  les  recherches  de  notre  collaborateur. 

Nous  publierons  ensuite  les  extraits  nécessaires  de  ta  visite  pastorale  de  Bar  • 
(rtmd  de  Got,  pièce' nouvelle  et  qui  mérite  à  ce  titre  d'ôtre  consignée  dans  nos 
AmaUt.  •  A.  BoNwrrr. 

î. 

Position  difficile  que  (ait  à  J'Égliffe  l'ainUlion  de  quelques  princes  italiens  à  la 
&o  du  13'  i^iècle.  —  Commencement  de  la  Mte  gallicane  contre  ka  principes 
romains.~Difncultés  dans  Téleclion  de  Clément  Y.-^Cause  de  i'animQsité,des 
ItaUens  et  de  .YiUani.— On  l'accuse  d'avoir  acheté  la  papauté  par  un  pacte  si- 
moniaque. —  Découverte  ^un  journal  qui  prouve  l'impossibilité  de  la  réu- 
nion.—Détails  sur  la  découverte.—  Une  dissertation  de  M.  l'abbé  Lacurie.— 
Ce  journal  prouve  la  fausseté  du  récit  do  Yillani. 

Depuis  que 'kl  Sftinte>  énergie  dn  pape  Grégoire  Yfl  et  de  ses 
successeurs  avait  à  la  fois  rétabli  la  discipline  dans  le  clergé 
et  imposé  une  barrière  à  toutes  les  usurpations,  l'ordre  fondé 
sur  la  suprématie  pontificale  av^il  réparé  les  désastres  des  in- 
vasioDseLéle^à.ia  flociétéicaiholique  du.mojen  âge à.soxi  apo- 
gée de  gloire  et  de  gfandenr.  Mais  ia  an  du  43*  siècle  fut  pour 
la  Papauté,  mère  et  maîtresse  de  Tuttivers  chrétien,  une  époljue 
de  tristes  eipbarrasçlaris  ses  domaines  temporels.  Les  Papes 
avaient  sauvé  Tltalie  du  joug  allemand  par  leurs  etToriseU^ur 
iaiiuence^  fiouvetii  piriDSorits^  errants,  dépouillé8>  eaptifc  pour 
la  liberté  de  TÉglise,  qui  était  en  même  lémps  la  cause  de  la 
natiorialllé  ilaïierine, 'durant  la  longiie  lutte' avec rÉmpirç  au 
sujet  des  investitures;  et  maintenant  que  Tennemi  commun 

<  Vol.  tiHB*  de  t99'p:  A  PaHs,  chez  A.  Durand'^  ptix  :  8  fr^  •     ' 


avAit  disparu,  qve  par  suite  des  deux  naionciations ,  de  Ro-- 
dolphe  de  Habsbourg  la  ^«limKaUoa  et.ViQdépeudancê  des 
Ëiats  di^  SainIrSiége  éilfieqt  soLeunellemeni  recoâhues^ 'il^ 
avaieut  peine  à  y  copsçjrver  leiiV  autprité,  D^s  diss,en9ipns  àg^i- 
iaieul  les  provinçeseccléslastiques.  De  ir^obiles  dyoastiefi  cher- 
cbaientà  s'élever  dans  différentes  viUes^  les  MoBtefolUro,  les 
DaPoleata,  les  Malatesta,  etc.,  toujours  çutpurées  dé  rivalités 
et  de  pièges.  Home  sentait  b^en  «  que  ce,i|'élait  que  (^r  son 
»  uaipp  iolime  avec  U  Papauté  A)u'eUe  resterait  la  ville  éter- 
9  nelle,  la  métropole  do  la  chrétienté;  »  et  cependant  un  qs  - 
prit  de  faction  s'y  entretenait  par  les  souvenirs  de  la  vieille 
république  et  par  la  lutte  de  deti^  pui,ssa^n^s  j^aoùllçs,  des  Co- 
lonna  et  des  Orsini  ^  Les  élections  de6  p^pfss  diçvenaieut  sou- 
vent difficiles  ^.  De^  onze  pontifes  montés  s^r  la  chaire  de 
saint  Pierre  depuis  la  mort  de  Clément  JV,  qui  jamais  n'était 
venu  à  Rome  du  rapt  sop  i^oqtificat  [29  novembre  1208}^  jus- 
qu'à ravéoeraent  de  .CZ^'meii(  F  (130^)^ plusieurs  ne  pouvaient 
gaèrr  résider  dans  cette  eapitalei  Martin  tV  ae  troqv^it  pas 
ofi  se  bfire sacrer  (i23l) ,  «LU  errait. d'Oryiiç^oçi  yil^bç/et  de 
Vilerbeà  Orvieto;  Grigoirt,  X  n'avaii.pu'  passer  a  Home  que 
quelques  jourcr^  Nicolas  lY  et  Bimifaoe  Yllt  seuls  régnèrent 
assez  de  temps  pqur  apaiser  en  partie  les  fli.yi§f0|3S(  inteistines. 
Sous  ce  decnier  commença  la  iQngue  lullfi  gallifan^.  . .    . , . 

Un  Colaana  s'était  joint  au  légiste  frança.is  GwUaume  de 
Nogaret  pour  assaillir  et  insultée  ^ffm/ooc  JJlIIx  ditq^$pf|  |ia* 

,  '  A  la  mort  deCIémeot  IV,  \fi  conclave  dura  trois  ans  ;  ppjs,  après  Ôregofre  X 
(iO  janvier  1276),  à  In  suite  de  trois' règnes  très-<^ourtâ,  car  Ses  trot^'^oceesseurs 
motrrarent  d&ns  la  ihérhe  hmiéé,  \t  SaMt'*Slégé  flitef^eore-  vacant  pendanf 
fd  mois  et  6  ]oUf|,  jusqu'à  ra^éneméiilde.Hicolaa  Ut  (2i  mn  iSTMi  pa*f)  èl  m 
mort  itt  iioAt  lM>ii  pendant  10  fQol*  M  im^  JOMr^  f  t  à  ]|i,«Hi|t  ^p  pf^^  ^ipivanf  » 
Bononus  lY  (3  nvril  i2S7)f  pendant  10  ^ols  et  18  Joprs;  aprèi  NU'olas  IV  (4  a- 
vril  1292)  pendant  2  ans  3  mois  et  2  jours.  Artaud  de  Montor,  îiUtoire  des  rou- 
terains  pontifes' romains,  Paris,  ISbi,  i.  m.' '  '•«'»'  • 

>  UriMMW;!!* xtn/p.  lM.^AtiMi4.^V.1MkaniB  fACtf.,  pi  i4e> metAMt^ape» 
de  1S71  A  uok  OMIS  tt^  an  a  Téaileanont  wps  1  QH»Ah  X,  ImoeblV, 
Adrien  V,  Jean  XXl»  NIcoUs  lU,  Martin  IV,  Honorlus  IV  »  Nicolas  1X4  3.  C^m- 
tin  V,  Boniface  VIH  et  Beooit  XI.  Adrien  V  doit  ét^e  Gonpté  coa^ma  pape,  bien 
qu'il  n'ait  pas  été  consacré  (Artiaud,  t.  m).  En  retranrhant  les  interrèg^ea*  aor 
laa  S4  ana^  ces  papes  a'i)at  i^empU  i^eUeinant  «pie  27  ana.  Ratanla»  uu»  iai« 


VEKGÉe'  PXr'  là'  bBicbijVelItE  D'tlf  ÉAfiCSCRIT.  i  4S 

laisd^Àriagni,  et  pilïer  te  trëscrr  pontifical  (1803).  BMoÛXf, 
quîexcottiniilniâ  lés'  raVis^etif^;  fat  émpDisonhé'iiprèg  buit 
(uois^  âé  têghy  (i^t)4)  1  '&itMA  T>af  l  ;  '  malgré'  la  '  réeôn^lliaUoh 
delà  royauté  tran^jàiseôTët'WSa^nt-Siége  pat  la  elémènee  dfe 
ceponlîte,  la  sUtattiôn  élàllteyojouri  cbmpltqti^  Firritatiôri 
de  Phfli'p^e  ïe  )^î  lï'étaA  pas  entièrement  calmée;  «  il  ne  ti- 
D  sait  à  rien  moînâ^  la  suite  le  proùta^  qu^à  faire  déclarer  nais 
*  tous  lès  âdttefe  dé  Botrifàkife  et  à  i^àyél»  son  poiiiilîcat  ^é*  l'Aid-' 
»  loire  kë  l^É^lisie^:*'  Le  'J-ôï'et  rfeS  liîgtstis  pooràUivaîent  aVec 
achaméméni  âuf  lîonifàcè  définit'  les   Hofctrlnefe  M^oniàînes 

T  I 

qu'ils  voulaient  rehVerstî^,  àfltt  fl'àssnret  ïelriomplie^de  Imtê 

C'est  (feris  6ek  èii^èdh^â'ncé*  tbtefes  el'  pérîtfëà^es  îqbe'S'as^ 
5<ml)la  à'I^éroDse  le  côhclave  après  la  flrt  ino|»inéé  tie'Bc-' 
noîlXl.  o  L'Églite  rifnâîné  fut  vacante  iô  mois  et  28  Jowr^, 
8  l)aree  (fufe,  àiVi^i  tfii'  àioiné^ qh'oft  le  'Wcohle'  dTapWrs  riilsto-' 
»  rien  :ifeàh  V^lfdhiVM'tàï-dlriau^  ïfldlentWîViéfe  en  deux'  paiv* 
^  lis  i'IérfclJefôyii Vfterhîéf  étaJehti  m^blmit'Ùrdnt^l  Monte- 
«  et>^rt)rdV  Al  Pri/ô'.  Ifepfêlendiiétti,  dfit-do,  élire  niî'rA>niife' 
»qtii  tiétîitBtaan^i  IWJr' p^éitiiefr  étôt  JesH^dlennfl'i'lean&pii-' 
Bfehl^èt'tenWà^ki  ffdHle&rk;  ils^  étftienl  afféottomié$  fa  ia^ 
«France;  brïife!rè!iisiieW< à  résilritrilbelliH',  ^ipmdeani  ià  ttwf- 
mo  GhibeUifiù.  Léèth'efc^dërâUlre'parti;  T^lmattaiSlié a  taf  tfté^' 
moire  dé  BOn^f&èeVlA,  éïslient  Maihimitùs\i0  Oftitti  ^tFrm- 
fmiff'à«fdHr;rié*t4idë'B6ttïfàcd«i"^i  "  iNi:.--'   .''..<i  .r,.,   / 

Enfin  u^  'choix^ftitr  fjsit  en  dëbons  dnlBaci^^caHége;;  un  fran- 
çais, B^ti'bM^e^GàYSii^^  «95/ 
^ch6\éi\uii'^età^^  hè\mié>  f 25)^^^  ii^iiétu  ptiv  'iQ  Voix  sii^ 
15  y^^nteji.JBti^^R^jte  'j^.rjuiWrfMi^ilé,  par  iiWçpsw^  4és  cinq, 
3«lres«L^iitiiueiioB  française^  toute  vieLoriûiiâti  qu'elletfàliine 
|mlttMefrîtlà¥lëfrii5Sdre'«dé®o>nifdce''\^tt.  01  «  tant 
lui  reki*t>'îqstît<^,  né'^èmrmri'mh  «rtlttà  'df!-  SafAt-ïSégè' 
etglonfla  la  mémoire  de  hoj^ihci^,^pi\j^^&i(:^.\^^^ 

^tM»M^  cëoÊfiBtàVke  ^aipeonk»  ideiveiro  dii  pontiâoat  '<  lôiilnh 


i  46  LA  MÉMOIRE  D9  VÀ¥^  GLÉMfeNr  V      > 

(ju'il  prononça  lamippreâsion  de  Fondre  desTieinpliërs  (13*3), 
il  prit  une  grande  mesurequi  lai  parut  iGommândée  par  la  né^ 
cessité  des  GoajonGtai!e9r  mais  qui  causaïune  grande  irritation 
en  lisiUe.  Ayant  peur,  d'aller  à  kmneU  «'cerlam  qià'i)  lélaît  d'y 
»  devenir,  feans  profit  pour  UEgitse  et  sans  bénnéur  pour  luî^  le 
0  jouet  des  violences  d  de  la  cupidité  des  grands  ^^  »  il  trans- 
féra le  Saint-Siège  à  Avignon  (mars  1309).  Sessixsaccesseurs  y 
demeurèrent.  «  L'éloignement  des  papes  les  fil  anssitot  regret- 
»ier  de  lltalie  eaiière;  et  le  besoin,  Totilité  de  leur  aetioi)  et 
»  de  leur  présence,  dit  notre  autenr»  ne  s'y  Arent  jamais 
»  mieux  sentir  que  lorsqtfils  n'y  furent  plus  K  »  Toute  Tani- 
mosilése  porta  contre  la  mémoire  de  Glénneât  V,  pour  avoir 
Je  premier  déshérité  Rome  delà  cour  romaine.  Les  rumeurs 
populaires,  traduites  vaguement  par  Dante*,  se  formulèrent 
plus  lard  dans  l'histoire  écrite  parle  vieux banquierdiplomate 
VilUmi.  Kntacber.  l'élection  do  Clément  V  de  la  plus  odieuse 
simonie,  c'était  le  moyen  de  se  donner  belle  «carrière  contre 
sa  personne^  ses  mœurs  et  contre  tout  son  pontificat.  Villani  a 
trop  facileavent  aec&eiUi,  s^il  ti«  l'a  pas  imaginée,  uno  fable 
produite  par  les  rancunes  italiennes^  qui,  dit  M.  Rabaais,  vou- 
laient [HTcndre  leur  revanche  de  l'élection'  de  Pérouse  et  de  la 
translation  du  Sainl-Siége  ^. 

Suivant  l'historien  Florentin,  répété  et  copié  par  tant  d'au- 
teurs, la  promesse  aurait  été  faite  par  Tarelievôque  au  roi 
Philippe  le  Bel,  dans  une  forêt  près  de  Saint-Jean  d'Angély,  de 
remplir  six  conditions  dont  une  même  ne  Inr  était  pas  encore 

V Université  catholique,  wpt.  1860,  t.  x,  p.  248  {fr  aérte).-^  Artaud,  Clément  Y, 
t.  iii  ;  Fleury  et  les  ûutres  histoires  ecclësUsUquc». 
.  >  Havendo  paara  dt  venire  a  Roma.  Infessura,  apud  Eceard,  t.  n,  «p.  1865. 
>  RabanU,  n"  lxv,  p.  143» 

*  N"  Lxiv,  p.  139. 

*  Les  vers  de  Dante  (Enfer,  chant  xix,  vers  82-87.;  ce  ehant  est  oootre  les 
Sirooniaques),  cUés  par  MM.  Lacurie  {tbid.,  p.  217)  et  Ratianis  [xv  xxvni,  p.  88], 
n*ont  aucun  trait  directe  la  prétendue  entrevue  du  roi  de  France  et  de  Be^ 
Irand  de  Got.  Dante  n'eàt  pas  manqué  de  flétrir  un  tel  fait  arec  précision  (Ra* 
banis,  Ujc,  cit,)  S'il  l'eût  fait,  resterait  à  apprécier  son*  autorité.  M.  l'abbé  Lar 
curie  pense  qu'elle  ternit  nulle  sur  ce  point  à  cause  àt  l'aDimoslté  du  poète 
florentin  contre  la  maison  de  France,  de  sa  hahie  contre  Clément  VU  et  de  Ytè- 
prit  gibelin  qui  défigurent  «on  poème  {Dissert, ^  p.  218]. 

*  N«  XXII,  p.  67. 

■ 


TENGÉE  PAR  bA  DÉOCWIfKinPB  D^eif  UANUBCRIT.  147 

éaoocée^  et  à  ce  prixjl  eût  obtebu  la  tiare,  non-sculemertt  par 
laprûleelion  f,  m»i&  paririaflueiice  décisive  du  roi. 

Leseonemisde  TEglise  ne  pouvaient  manquer  de  recevoir 
avec  plaisir  le  récit  d'un  liistorien  aussi  acorédîté.  Longtemps 
leâ  catbcliques- r«fil  accepté  aussi,  quelquefois  avec  hésitation; 
plusieurs  l'ont  repoussé*  Sur  le  témoignage  d'un  seul  chroni- 
queur^ prévenu  contre  les  papes  d'Avignon  et  contre  la  France, 
conicedii  par  le  silence  ou  même  par  les  récits  des  historiens 
ooQteai|koraiiis>  qui  racontent  l'élection  comme  régulière,  ou 
aveedes  cireonsiânces  qui  ne  peuvent  éadrer  avec  la  préten- 
due enti^vue,  quoique  d'ailleurs  plusieurs  de  ces  écrivains  ne 
ménagent  pas  dénient  V  ^  ce  fait  apocryphe,  bien  que  se* 
rieuseineni  contesté' avec  des  raisons  déjà  convaincantes,  no- 
tamment par  le  jésuite  fierthier  ^  a  passé  dans  Thistoire  éru- 
dite  ^  et  s'y  maintenait  souvent  encore  jusqu'au  moment  où 
par  bonheur,  îL  y  a  quelques  années^  on  a  pu  le  convaincre 
d'erreur  ou  de  mensonge  avec  l'évidence  la  plus  manifeste. 
C'est  li  un  avertissement  pour  les  chrétiens  fidèles.  La  sage 
défiance  des  P.  Berihier,  Berault-Bercastely  de  l'abbé  Rohrba^ 
cher  et  de  M.  Arlau^  auteur  d'une  nouvelle  JJtjtoïre  des  souve- 
ruini  pmUfts.  à  rencontre  de  l'entrevue  et  du  pacte  simo* 
niaque,  est  justifiée^. 

Ne  nous  hâtons  jamais  de  faire  des  concessions  historiques 
anx  adversaires  de  ta  sainte  Eglise  romaine.  Croyons  à  la  pu-* 
raté  de  notre  Mère,  instruits  par  tant  d'exemples  de  la  perver^ 
site  audaeieuse  qui  la  noircit  et  l'outrage  sans  aucun  solide 

'  Voltaire,  ÂamaUt  de  VEmpire,  Henri  VII,  année  1308. 

^  M.  Tabbé  Lacune  en  a  doomf,  dans  fa  Dissertation,  un  bon  fésnmé,  d'après 
le  P.  Berthier.  Diseouts  sur  le  pontificat  de  Clémeni  V,  en  tête  dti  t.  xm  de 
TBistoire  de  V Église  gallicane.  Cf.  Rabanis,  n*"  xxit,  p.  9f,  note  i,  txxin, 
p.  106, 107. 

'DUamra  cécité,  g  l**,  p.  5  à  iS. 

*  Voyec  rindieaUoD  des  principaux  auteuraqui  Vont^admis,  dansBabanu,  n^i, 
p.  4  et  6;  Laeuile,  p.  210  ;  Artaud,  m,  104  ;  Berthier,  loe.  di.,  p.  vj.  Bntre 
aatres,  on  remarque  Raynaldi,  Sponde,  PagI,  Oanlel,  Brumoi,  Bisi.  de  TÉglise 
geUieane,  !W'.  xsiv^  t.  xii^  p.  334. 

^  Berault-Befcaàtel,  Hi>l.  de  l'Église,  année  1305.  ^  Hisî.  de  VÉgHse  galU- 
caM.t.  xin^  2oc;  eil.  Rohiibacher,  Hist.  uniwrseUe  de  l'Église  catholiqHe, 
t.  XIX,  p.  497.  Artaud,  t.  m,  CUment  F.  Benuistel  et  Artaudne  spécfflfent  pas  les 
coDdiUons. 


fpadement.  Qupi  !  on  déshonore  un  souterain  pomUfè  ;  oo  Ini 
Un  acheter  honleusçmpnt  du  roi  de  France  U  iUAre>  pae  la  .|tf  us 
u^fâme  des  machinations,,  et  cela  eans  preuves' !  Du.  Jttéme 
coup  on  porte  a^einle  à  l'honneur  de  la  moitié  du  sacré  Gol- 
^6^>  ciui  ne  chercha  en  Luii  suivant.lerQcM»  que^i^  ^rélafc  ft«a- 
t)]lieux  et  vénoL^  et  consacra  scieuunent  parTélectioa  un  trai- 
té qui  déshonorait  les  plu9  haute  dignitairos  de.  l'Eglise. 
QueUe  horrible  cpmplicilé  ^l  Pour  offaoer  cov^plétemeniet  à 
jamais  une  a.UÂ^i  jénormq. souillure,  il  n'a  fallu  rien  moins 
qu'une  preuve  matérielle  et  irrécusable.  Il  est  établi^  il  est 
hors  de  doute  qu'à  Tépoque  indiquée  pour  ceUe  myalétriemae 
entrevue,  B^rirmdi^  Got  et  Philippe  étaieol.bien  IpiuiTunde 
l'autre  et  tous  de^x  bien  loin  de  Saint -Jean  d'Angél)^  eii{u^ils 
ne  s'y  sont  jamais  rencouti'és  avant  réleciiou  ilu  pape.  Cda 
résulte  d'un  manuscrit  que  M.  Rahaiius^  duyeii.de  la  Faeullé 
des  lettres  de  Bordeaux,  a  découvert  dans  cette  ville;  àisavoir 
le  Journal  de  la  visite  pastorale  de  Be^rirtmd  dt.Goi  du  17  .moi 
1304  aa 22  jtitn  4305.  ..  i 

Un  premier  mémoire  rédigé  àceâte  oocasion  par  M*  Rabaois 
et  qu'il  avait  fort  peu  répandu  (184^),  a  servi  à  M>  L'abbé 
Lacurity  chanoine  de  la  Rochellet  à  publier  une  inlént^soBte 
dissertation  ^ ,  qui  a  été  insérée  en  entier  dans  t'Uniwrmêi 
catholique  ^  11.  y.  prouve  la  fausseté  de  Taplravue  et  par  gqii* 
séquent  du  pacte  simoniaque.  par  Tiiioéraire  die  Berlrand  de 
Got;  par  les  actes  ofûciels  de  Philippe  le  Bel  et. par  les  diffl-- 
cultes  des  chemins  au  moyen  âge^  qui  n^e  permetlaieoAfias  de 
franchir  les  distances  indiquées  dansl^intervalle  de  temps  où 
Villani  circonscrit  toute  l'intrigue.  Cette  disseriatian  est  bonne 
et  sagement  écrite.  Le  travail  plus  piquant  de  M.  Rabanis  ne 
doit  pas  la  faire  oublier.  L'auteur  montre  d'ailleurs ^qu'il  ne 
faut  s  en  rapporter  qu'avec  réserve  à  Villani^  dont  L'histotre 
est,  sous  un  air  de  simplicité  et  de  droiture,  mélangée 'de 
fables  puériles  et  ridicules. 

Bien  que  l'opinion  qui  est  soutenue  dans  celle  dissertation^ 

'Lacurie^p.  23K 

'  Rabanis,  n*  xxxiii,  p.  107. 

*  ▲  Saintes,  Scheffler,  in^',  62  pege^  1869.  —  Nou»  eiUna  sur  la  cflptoihie^ 

Uon  de  VUnivenité  catholique. 

*  Livraison  de  sept.  1850,  t.  y,  p.  214  à  244  (2*  série).  '      • 


YERGÉfe  l'Ail' ÉA  lyftÊbdvkkTk  ift^  MANUSCRIT.  ii^ 

et  qui  «^éteilj(yro[«i^ée,  soit  «  passée  àujourd'btii  à  l'état  dt 
«lieocomnimi  ^>  »  il  étaK  ju^le  que»  le-saVafnt  qui  avait  eu  le 
bonheur  de  Aètm\t\r  le  Jownai  da  tn^iftes  ne  restât  pas  (ou* 
jours  eSkeé:  fl^ajrant  pu  reirouvet  aucuti  exemplaire  de  son 
fniij(MTmdmùire,<\m^H  reste  n^était,  dit-il^  qu'one  ébauche^ 
il  d'à  pusalftsfiiire  à  lapk'&nfiesse  foite  à  un  ami  de  Jui  commu^ 
Qiqaer  ses  recherches  snr  cette  question  qu'en  faisant  un 
nooTftau  travarit  :  e'ést  celui  qu'il  Tient  de  faire  paraître.  Il  était 
bon  que  la  solution  fût  présentée  par  un  homme  peu  enclin 
aux  idées  romai^^  même  très-sé\ère  envers  Boniface  Vllf, 
aiis^ate  pour  mieut  (Hire  ressortit  Téloge  dés  papes  fran- 
çais '.  Ce  ^ore  dinjustice  est  en  quelt^ue  sorte  inhérent  à  la 
profession  de  foi  et  dn  ton  de  iriomplie  avec  lequel  on  signale 
la  châle  du  tétt  def  fHonarcAte  UhiDer^lte  de  Grégoire  VIL  On 
nsgarde  éetti  théorie  cdmme  '^  un  instroment  de  circonstance 
*  poar  rarnenet*  te  elèr^e  darns  la  main^  de  rautorjié  aposto- 
Blîqiie',x>  etpour  96utenfr  la  nafîonalité  italienne  contre  les 
armes  et  l'or  de  l'étranger  *•  A  part  donc  quelques  vues  peut- 
être  un  peu  paradoxales  à  force  d*être  françaises  ^,  la  justesse 
des  dévàtoppetnènts  eoùflmie  la  preuve  principale.  Le  ton  de 
eètle diè^ùssfoiif  e^i^eltii  delà  scfeficè  désintéressée,  Térudi^ 
Ikn  en  est  riche,  le  style  aisé  et  ^nimé.  iur  le  point  décisff 
rartooi,  elle  est  fiarfaitement  nette.  Sans  perdre  le  temps  à 
tro^  faire  réUfiarqUer  des  |^brai;es  hasardées  tellôd  que  celles- 
ci  :  «  a  à'éB.ftllait'  dé  fceaiicèùp  (]Ué  Rome  eût  jamais  voulu 

>  reconnaître  dans  son  éVêque  un  prit^ce  on  un  souverain  ^.  » 
M  bien  emsore,  en  parlant' 4e  Boniface  VTH  :  «  On  peut  dire 

>  que  FIÉglicectéfittpprouvait  hautement  les  actes  d^un  pontife 


>  I 


^Ii^xMD^^xlk;rat>>'^i  à  lit.  ' 

*  Voj.  ia  belle  page  122,  au  n*  xl,  eur  l'époque  (le  la  lu^te  oohtre  rEmplre;. 

'  Contestant,  comme  on  est  bien  libre  en  efiet,  Texplloation  de  VUlani  ton- 
<tot  fai  longtieDr  du  condaTC  jusqu'au  prétendu  compromis,  Il  nie  rcxistence 
to  le  coDdaTe  du  parU  ultramontain,  qu'il  est  bien  obligé  pourtant  de  nom- 
mer et  de  reconnaître.  Il  prétend  assez  gratuitemetft  que  tons  les  cardinaux 
^toàtA^huoûûé^  et  eda  dèf  le^comdletièeiiient,  pourïidmmér  un  pape  agréable 
i  la  France.  N**  xxx,  p.  9S,  xiv,  p.  48. 

•N*ixi,  p.  1Î7. 

IV*  sÉERiB.  TOMB  XIX.  —  NM 10;  1859.  (58*  vol.  de  la  col.)    iO 


150  LA  HtHOllB  VO  PAM  CUBMaSt  T, 

»  auqoel  arail  manqué  la  plus  esseoUelle  des  qualités,  le  dis- 
w  oernemeni  de  sa  siluatioB  et  la  coDscieuee  de  son  temps  <;  • 
atÉàk;hoDS^DOiis  a  cette  preuve  esseatielle,  péremptoire,  tirée 
da  précieux  Jonmo/*  document  qui  n'a  pas  été  Cuit  pour  le  be^ 
soin  de  la  caitse^  oomme  on  va  le  roîr. 

Le  cabier  de  papier  qui  contient  le  sommaire  des  actes  de 
la  Tîsite,  découvert  par  M.  Rabanis  dans  les  archives  de  la  Gi- 
ronde, parmi  les  titres  de  propriété  de  l'Église  de  Bordeaux, 
doit  être»  comme  on  en  juge  par  récriture,  de  la  fin  da 
i6*  siècle.  C'est  une  traduction  en  français  d'après  le  registre 
original  latân,  lequel  a  été  connu  d'André  Dueheme  (au  milieu 
du  17*  siècle),  et  des  auteurs  du  Gallia  Chri$iiana  (au  com* 
mencementdu  18«).  Beaucoup  d'auteurs  ont  fait  mention  de  la 
visite  pastorale  de  Bertrand  de  Got  ;  aucun  ne  s'était  avisé  de 
rapprocher,  ceoune  Ta  fait  M«  Rabanis,  les  faits  marqués  au 
Jmwnaly  des  circonsfances  si  minutieusement  détaRlées  par 
Villani,  et  d'en  tirer  la  preuve  de  la  fausseté  des  imputations 
odieuses  de  l'auteur  italien  ^. 

Rien  de  moins  suspect  qu'une  pareiBe  pièce,  tant  Toecasiou 
et  le  motif  en  sont  indépendants  de  l'entrevue  ;  en  effet  les  mé- 
tropoHtSrins  une  fois  pendant  leur  pontificat  avaient  le  droit 
de  parcourir  les  diocèses  de  leurs  suffraganis,  en  y  eiefçant 
toutes  les  fonctions  épiscopales  et  en  prenant  gratuitement 
leur  ^te,  leur  repas,  tout  leur  entretien  et  celui  de  leur  nom- 
breuse suite,  dans  les  communautés  d'hommes  ou  de  femmes^ 
les  chapitres,  cures  et  prieurés,  qui  étaient  visités  tour  à  tour 
ou  qui  se  rachetaient  par  une  contribution;  et  pour  .éviter 
tout  abus,  la  prestation  en  était  immédiatement  constatée  par 
acte  notarié.  C'est  le  sommaire  authentique  de  ces  actes  dressés 
journellement  pendant  toute  la  visite  de  Bertrand  de  Got^ 
depuis  le  17  mai  1304,  époque  de  son  départ  de  Bordeaux, 
jusqu'au  20  juin  130S,  où  il  reçut  dans  le  prieuré  de  Lusignan 
la  nouvelle  de  son  élection,  que  M.  Rabanis  a  trouvé  et  met 
par  l'impression  entre  les  mains  de  tous  ses  lecteurs  ^. 

I  N«  ixiix,  p.  119. 

*  Le  Gallia  Christiana  ne  garde  bien  de  mettre  ea  doute  le  itécit  de  VUlani, 
RabanU,  n*  i,  p.  S. 

*  N«*  II,  m,  p.  &  à  10,  et  préface  en  tête  du  Journal,  p.  147  et  suiv. 


VEKGRR  FAft  lA  DÉQOUYKBTI  D'UN  lUNtJSGRlT.  J51 

N093  Aws  associons  YOloiiticrs  a  la  joie  que  restimable  au-» 
teor  dit  avoir  éprouTée^  lorsque  déjà  incrédule  sur  le  récit  de 
Villani,  et  cherchant  tout  ce  qui  pouvait  éclairer  de  quelque 
hunièce  rprigiae  et  les  actes  du  pontificat  de  Gléraent  V,  il  a 
fait  cette  heureuse  découverte.  En  possession  du  relevé  offi- 
ciel des  actes  et  des  démarches  de  Bertrand  de  Got  (ou  du  Gat 
cocaïne  il  l'appelle)^  pendant  Tannée  qui  précéda  son  élection, 
année  marquée  pan*  la  célèbre  entrevue  prétendue ,  il  s'est 
empressé  de  comparer  les  dififérentes  étapes  de  Tarchevâque 
avec  l'historique  de  Tentrevue  et  avec  les  actes  du  roi.  Ce  tfa- 
?ail  d'analyse  et  de  confrontation  lui  a  donné  immédiatement 
la  certitude  que  le  roi  et  l'archevêque  n'avaient  pu  alors  se 
rencontrer  ni  kSaini-Jean  d'Angely  m  ailleurs,  et  que  chacun 
d'eux  avait  à  opposer  un  alibi  aussi  formel,  aussi  palpable  que 
iamais  les^ibuoaux  en  aient  constaté  ou  admis.  Tout  était  là. 
Quant  à  l'autorité  de  YiUani,  il  s'était  déjà  assuré  que  son  récit 
fourmillait  d'erreurs  sur  les  choses  et  sur  les  personnes  ^ 

Dans  le  prochain  article  nous  ferons  coonaitre  le  récit  de 
Villanij  et  nous  en  ferons  l'examen. 

A.  GaivBAU  DE  Vannes, 
*ii*iD,p.  10, 11. 


I 
I 


I5t  KOïiàr  ftnt  LA  ^AlA  i>'olrf> 


Std^Mâgit  c^réKiMt* 


NOTICE  SUR  LA  PALA  D^ORO 
mv  iLR  mifer  ABUB  mrmm 

M.  du  Sommerard  père,  cet  amant  passionné  de  Part  au 
moyen  âge,  parle  avec  Véloge  qu'il  mérite,  de  ce  magnifique 
monument,  le  clief-d'œuvre  de  l'art  bjrantîn,  dans  plusieurs 
endroits  du  texte  de  son  savant  ouvrage  les  Arts  au  moyen  âge  *: 
Dans  le  5*  Tolume,  page  193,  on  trouve  quelques  détails  sur 
l'origine  de  ce  splendide  monument,  dont  on  promettait  la 
description  page  850  Celte  description  n'a  pas  été  donnée  *, 
mai&2>ien  celle  du  retable  d'or  de  St-Ambrorse  de  Milan,  fort 
l)eao  monument  sans  nul  doute,  maïs  qui  n^a  aucun  rapport 
avec  celui  qui  nous  occupe. 

Le  comte  de  Cicognara  a  donné  d'asseï  longs  détails  sur  la 
fala  d^Oro  dans  son  ouvrage  Je  Fabriche  di  Venemi,  etc.,  în- 
folio,  tome  f;  mais  peu  de  personnes  )>ossédant  rouvnrge  de 
if.  du  SommeranU  et  moins  encore  celui  de  Cicf^am,  nious 
avons  pensé  être  agréable  à  plusieurs  des  lecteurs  de  cette 
Revue  y  en  publiant  ce  qui  existe  de  plus  satisfaisant  sur  le 
monument  en  question,  et  surtout  en  leur  faisant  connaître 
ce  qu'en  a  écrit  en  i856,  M.  Jules  Labarte  dans  son  récent 
oorrage  intitulé  :  feckercAes  mr  ta  pemtwn  en  émail  dans 
roMiquiti  ff  Ir  ma^em  âge,  in-4*,  qui  est  d'un  prâ  aaaei  élevé 
et  ne  peut,  par  conséquent,  être  actieté  que  ptfr  un  nombre 
très-limité  d'artistes  ou  d'arcbéologues. 

Dii  reste,  nous  n'avaos  pas  rintenlion  de  toucher  à  la  diffi- 
cile qoe^linn  de  rexécution  du  monument  aiii  point  de  Tue  des 
émanx  qui  le  rendent  si  important  et  qui  en  «mt  un  moan- 
ment  si  haut  placé  dans  Thistoire  de  l^rt  ;  notre  bot  est  dé  ne 

•  Tooie  n,  p.  4S7  ;  t  IB,  p.  !«•;  t.  n,  p.  e,  ei. 

•  A'cette  pi«e  m,  Ml  V<  «ctt«  «a^^-  Véfr  H  ««cfIpliMi  é%  e»i«iMe 
cfaapitR  xiT.  MifMtrfs,  cMocr,  etc.;  mah  cOt  bb  »>  ttmm 


mms  en  occoper  qu'au  point  de  vue  iconographique  des  fl^ 
gures  et  des  sujets  ç^  yjK>pt  représentés* 

Le  célèbre  retable  de  St-Marc  de  Venise,  connu  sous  le  nom 
de  Pala  d'Orp,  dit  M.  du  Sommerard^  est  en  émail  incrusté, 
eorichi  de  pternes  (iréicfeiises  ^  Il  fut  ctfmaïaÀd^  iConstanti- 
Dople  en  976,  Pj^^l^Aof^  Oi:sépto,  preqiier  du  nom,  d'après 
celui  de  TÉgliseSte-Sophie^  et  puis  apporté  à  Venise  en  1106, 
par  les  soins  du  doge  Paliero,  dont  le  portrait  an  pisd  r^ut 
placé  à  cette  époque.  Plusieurs  augmentations  y  furent  encore 
&ile&^|i  i,^'  et  14*  siècle  et  jp^ème  au  19%  comme  nous  le  ver- 
rons dans  la  suite  de  cette  notice,  Çé  Retable^  dit  iA.  Jules 
Labarte^,  est  certaine.mei^t  le  plus  beau  monument  qui  nous 
soit  parvenu  de  ^'épfiaillerie  byzantine.  Les  émaux  sont  d'une 
admirable  cpps^rvaUon  ^  les  pierre?  précieuses^  dont  la  jnon- 
tarf^esl  garpie,  sont  dues  à  la  générosité  de  plusieurs  nobles 
vénitiens.^.  Ce  colos^  mqpum^iit,  type  merveideux  du  tra« 
uii  de  rémaillerie.  byzantine;  à  carnations  nuancées,  faisait 
partie  du  trésprde  l'église  St-Marc  de  Venise,  lorsque  M.  dU 
Sommerard  y  venait  en  1840,  pour  étudier  les  monuments 
de  cette  viU9,      .  , 

Panpji  le^  monup[ients  que  M«  Victor  Petit  a  copiés. si  babi-r 
iement  pour  I4>  du  SQmmera|*d,  setrouvent  deux  dessins  dé 
la  Pola  d'Oro.  M«  du  Sommerard.  non  content  de  faire  fairq^ 
onecoyie,  de  l'^qsemble  du  beau  rçtable  de  St-MarCj  en  a  fa  i 
dessiner  plusieurs  fragments,  dans  l$i  dimension  d'environ  moi- 
tié de  l'original;  et  dans  tous  leurs  plus  petits  détails.  Voir  les 

*  Ce$t  sans  éonte  par  erreur  qa'e  le  gavant  archéologue  ()ué  nons  éltoni,  dit 
que  ees  pleTt«8  proventlent  en  grand  aotél  de  S&fht-llare  dé  Vente  ;  ear  oir  ne 
tt  «enilattBi  dtntf  paa  imégbié  df  dëftoiilller  i'aut^l  pimiv  eiuiotibr  1a  téUJble. 

'  ftn  G«ngi,,dai<l  sQV'  gtoaialre ,  v  Palh  altarî^, .  o^  dl(  ri^n , de  cet  qroe- 
ment  d'antel  à  Sainte-Sophie;  il  ^  contente  de  citer  les  vers .qul'sont  gravés  sur 
itPote  d^Oro  de  Saint-M^  de  Venise,  et  renvoie  pour  pins  de  détails  ant 
oimages  de'  Sansovtnns  et  Stringa  sur  Venise  {aâ  Santa^ntm  et  SUrin^cm^in 
îMKi«  fkwrU^.  U  Magtilfl^e  roahre  autel  de  Salntc^Sophlei  doti  pA^le  Du 
C«p»  dans  la  ÇoiuUmtin^i^li^ehfUtianaf  f|it  détruit.  ^  1:^0^.19]^  4e. la,  prUe 
^Gooftaiitiiioplevsr  li«  a  oiiés«  >  ...       ! 

'  l^e  17  de  son  ouvrage  cité  plus  tiaut. 

*Uiarttaumoyendg€,ip..tmi»,  .         .  j     -,        .    ..,    1 

^  Ct  qiÊi  ptottvetalt  411a  oci»  pierreries  ne  provieiinent  pas  de  Vaulel  de  SpHnU 


i54  NOTICE  SUR  LA  PALÀ  D'ORO 

»  - 

planches  xxxii  et  xxxiii,  iO'  série  de  VAXbum  des  Arts  au  moyen 
âge,  dont  quelques  exemplaires  sont  en  couleur. 

Sur  la  planche  de  détails  on  trouve  : 

i  "  La  figure  en  pied  du  doge  Faliéro.  2*  Un  des  4  évangélistes. 
3*  La  figure  en  pied  de  S.  Paul  '  tenant  un  rouleau  et  un  Tivre 
carré  et  fermé.  4**  Celle  de  Jésus-Christ  assis  sur  un  trône,  bé- 
nissant d'une  main  et  tenant  de  Tautreie  livre  des  évangiles, 
dont  la  couverture  est  enrichie  de  pieireries.  »•  Celle  de  l'ar- 
,change  S.  Michel  tenant  un  étendard  et  une  grosse  perle. 
O*"  Plusieurs  fragments  de  Tornementation  des  encadrements 
qui  renferment  les  figures  et  les  sujets. 

£n  1847^  ce  retable  a  été  restauré  complètement  et  rétabli 
au  mois  de  mai,  même  année,  sur  une  base  de  marbre  de 
diverses  couleurs^  un  peu  en  arrière  du  maitre-autel  de  l'égtise 
St-Marc.  Ce  fut  à  cette  époque  que  M.  Jules  Labarte  eu(  le 
bonheur  de  le  voir  en  septembre  même  année. 

Dans  Tensemble,  dit  ce  consciencieux  archéologue,  la  Pala 
d'Oro  offre  à  la  vérité,  un  as()ect  resplendissant  d'or,  irémaux 
et  de  pierreries,  mais  il  n'est  pas  possible  de  Ij^ien  apprécier 
tous  les  détails  des  charmantes  peintures  en  émail,  qui,  sous 
le  rapport  de  Tart,  font  son  principal  mérite,  attendu  que 
pour  bien  juger  des  tableaux  de  la  partie  supérieure,  il  fau- 
(Jrait  pouvoir  monter  sur  une  échelle,  et  que  de  plus,  le  ino- 
noment  est  couvert  'd'une  glace  épaisse.  Heureusement  que 
M.  Labarte  Tavait  étudié^  examiné,  et  fait  dessiner  avant  sa 
réinstallation  ^. 

.  Le  retable^  se  compose  de  deux  parties  di^in^tes renfermées 
dans  des  cadres  dont  les  ornements  se  répèieoL 

La  partie  sapérSeure^qui  peut  avoir  environ  75  centimètres 

'  GeUe  4^re  est  très-remarquable  et  peut,  à  elle  seule,  donner  une  i4ée  de 
toutes  celles  qui  sont  Représentées  sur  cet  incomparable  monument. 

>  En  effet  en  1847,  on  ne  fit  que  rétablir  la  Pala  d*Oro  à  la  même  place  où 
^'avAit  fait  mettre  le  doge  André  Dandolo,  au  I4«  siècle. 

*  Les  archéologues  sont  loin  d'élre  d'accord  sUr  ce  que  c*est  qi^'un  retaille  et 
un  contre-réta2>le.  Quelques-uns  luéme^  dans  le  même  ouvragç,  disent  le  con- 
traire de  ce  qu'Us  ont  écrit  quelques  pages  plus  haut.  Comme  il  faut  s^arrèter  à 
Auelque  chose,  pournous,  \e  retable  est  la  pièce  de  décoratioa  placée  au-diessus 
d'uQ  autel  appliqué  contre  un  mur  ou  isolé,  comme  la  fala  d^Oro  t  Saint-Marc 
de  Venise.  Le  contre-rélable  est  le  devant  d'autel,  comme  celui  qui  était  autre- 
fois à  Bâle  et  qui  se  voit  maintenant  au  musée  de  Cluny. 


DU  MAITRE- AUTEL  DE  SAINT-MABG.  1!S5 

de  hauteur,  comprend. un  médaillon  qui  occupe  le  centre  et 
dx  tableaux 'placés  sous  des  arcades  en  ptein-cintre^  repo-^ 
sant  sur  3  colonneites  en  faisceau. 

Ces  tableaux  sont  disposés  trois  par  trois  à  gauche  et  à  droite 
du  médaillon  central^  avant  la  forme  d'un  quadrilatère  dont 
les  Geôles  sont  alternés  ou  coupés  par  des  posions  de  cercles. 

Ce  médaillon  renferme  une  ligure  de  Tarcbange  S.  Michel^ 
dont  la  téie  est  ceinte  d'un  diadème  de  perles  et  le  cou  enrichi 
d'un  collier  de  pierres  fines  ^  sa  longue  tunîque  émaillée  est 
couverte  de  pierres  précieuses.  Les  bras,  exécutés  en  haut 
relief,  font  saillie  sur  le  tableau.  D'une  main  Tarchange  tient 
une  perle  d'une  remarqué  grosseur^  de  l'autre  un  étendard  dit 

LlDscription  Ô.A.P.lftHÀ.  (pour  6  ^fi-^ùsi^  Mtj^àYiX  est  pla- 
cée au-dessus  de  sa  (ête. 

Les  6  tableaux  d'émail,  à  droite  et  à  gauche  derarchange, 
représentent  à  droite  :  i^  le  crucifiement;  â**  la  descente  aux 
Limbes;  3» l'entrée  de  Jésus-Chrisfà  Jérusalem 2. 

A  gauche  :  i*  Tascension  ;  â*  la  descente  du  St-Esprit  sur  les 
apôtres*;  3'  la  sépulture  de  la  sainte  Vierge.  Dès  inscriptions 
grecques  indiquent  les  nom$  des  fêtes  instituées  dans  l'Eglise 
d'Orient,  pour  la  célébration  de  ces  mystères  de  là  liturgie 
chrétienne. 

M.  Jules  'Labarle  Fait  remarquer,  page  18  de  son  texte,  que 
le  Christ  n^esf  pluç  vêtu  de  ce  long  vêtement  nommé  Co/ô- 
(tum  ^  comme  le  représentent  quelques  monuments,  tel  que 

'  Sur  ce  genre  d'étfAdard,  voir  te  ^ioHain  de  da  Gange,  qui  donne  de  Ibogs 
déUiIsàce8ujet,eirifitml«r:£0OfkdeMflcrf^  .    .     >      > 

>  EYj^enunevtil.y  a  eu  ici  Mn  ^écIasaemenL  pui^i^e  cai^U  fi  eu,  ^ep. levant 
b  Passion. 

'  Le  tableau  ne  nous  semble  pas  représenter  ce  sujet,  puisque  I&Salnt-Ksprit, 
rame  de  ce  sujet,  né  s'y  trouve  pas.  Comment  expliquer  lea  deux  personnages 
places  sous  Varcade  ? 

'  Spr  ce  genre  de  Tétement,  remplacé  par  la  dalmatique,  vo)r  TïTcérof-^âneon 
de  ifacri.—  Voir  aussi  les  savants  détails  donnés  par  le  P.  C!i.  CaMef  dans  le 
3*  volume  des  Hélanges  d'archéologie ^  Sur  diverses  Ûguresiie  Christs  peints  Ou 
iculpté*,  et  sur  leurs  Tëtements.  —  Voir  auss!  cen](  publiés  pat*  Comeliti^  Gnrti 
âaossôn  traité  De  Clavis  dominicii,  in-l^,  planciiés.  p.  39/57,  ou  dans  le  The- 
fâ(tirv(  antiquitatum  Pàntificiarum  d\\ngeîus  Hôcca,  et  encore  ceux  publiés  par 
le  cardinal  Ikirgifli  dans  son  livre  I>è  Cn<ce  i^ehWna,  1  vol.  in-^.    ' 


le  pbylactèpe  *  dit  de  Moina.  lui  c'est  un  Jiagq  qui  pesddQ  t& 
ceiature  et  descend  jusqu'au  genou,  comme  celui  que  portç 
le  Christ  sculpté  sur  l'Agiolhyride  eu  j,ir^re^aiQ>arteoaDt.aii 
Cabinet  des  médailles  de  la  Bibliothèque  çle  Richelieu  ^* 

Dans  le  tableau  qui  représeptc  la  sépulture  de  la  sainte 
Vierge,  le  Christ  placé  derrière  le  tombeau  qui  occupe  la 
premier  plaa^  tient  Tâme  de  sa  mère,  représentée  sous  la 
forme  d'un  enfant  serné  dans  des  langes  \ 

Ces  tableaux,  qui  ont  environ  ,33  centimètres  en  tous  sens» 
renferment  un  assez  grand  nombre  de  (igur^s.  l^es  $ujets^  dit 
M^  jLabarte,  (à  qui  no^^  devons  la  ms^ure  parties  de  cesdétaib, 
et  de  ceux  qui  suivent),  sont  sagement  composés,  les  Qgures 
bien  groupées  ne  manquent  pas  d'expressiqn»  malgré  la  roi- 
deur  dont  la  peinture  en  émail  incrusté  ne  peut. ise  défaire  en- 
tièrement* On  y  reconnaît  Tœuvre  d'une  école  qui  avait  conr 
serve  les  bonnes  traditions. 

Avant  de  quitter  cette  partie  de  la  Pala  d'Oro,  nous  devons 
faire  remarquer  que  les  À  coins  de  la  ]|;)Qrdure«  sont  garnis. des 
figures  symboliques  qui  servept  d'attribut  aux^  quatre  évangé- 
listes.  A  savoir  Taugie,  le  lion^  l^aigle  ^  le  bœuf  ou.  le  veau 
du  Sacriûce.  ,! 

*  Oii  trouve  une  descriptioD  de  te  Phylactère  dans  Tpuvragf  d^  M^Un,  inti- 
tulé :  Vojjage  dans  le  Milanais,  etc., 2  vol.  in-8*,  t.  i,p.  359.  Ceinonument  est 
gravé  dati?  rouvragc  de  Prisl,  Hemorie  diHonxat  t.  ï,  pi.  vi,  ïi*  à.  On  sait  que 
par  fihUùeîèré'on  éittênd  wûvem  dès  thasèè  bien  difflérenies  ée  fbrmes.  Pour 
les  uns,  c'est  un  coffre  à  reliques,  une  croix  servant  de  reHifUtlr^  pMir  d^adlni^ 
ce  sont  des  ttapdep.  dP  pascheipi9 o^  d'étofSs  .sur  Us^eeUes:  on  écrivait  das  sen- 
tences^ etc.  Le  mot  phylactère,  an  moyen  âge,  exprime  toujours  une  espèce 
de  pancarte  tenue  par  un  personnage ,  et  sur  laquelle  est  une  inscription,  un 
textiBde  l'Écrittire  SillMé,  Wc. 

*  publié  et  expliqué  pal*  HL'  Ch.  LeoormAnt  dans  le  Ttijfor  dé  nuiniiimàêiqué 
et  âo.nUjipti^t  inonfifietm  fiu  po\fen4Qe  e^de  ^'fitsKilir^? itnodsKnr*  'l'^ partie 
dn  BeeuêH  des  has-reUefs  etùrntmmUy  plan<rhe  Lvn,  texte  p.  3t. 

*  Gomme  nous  voyons  lus  corps' àts  mdrtsY  eUvefeppésàiiHittilM^égvp;'' 
tienne  sur  tant  de  ba8*rs|l0ii4ea>toiiiteâvi  tirés 'dea^caisKONiltea  cihrdiieniias  de 
Rome«  doni  les  ouvrages  dtt'BoaiO',  d'AriNgliit  Bottarl,  etcf.,  nous  cflfrent  (Ibt 
d'exeniples4  fflus^tard.  noua!  vo^mM l'Ame  rapnéaenlito  iimp  itet  inMfatifl«i'#eé 
mânaioflts^  leaaeiilptiiffèS'd^s  «MptyiiÉa  tl  aUlMs;  eqoHne  '«M^tfé  '  igin% 
Dne.-Bôn-paftaansaniètcaBiuÉf  mi  ledit  pattènl)  mat*  «Ni  sme^flMMIfl^^crië-' 
eardiainal  avee  leaiotidiaeu**^  Volrteirâyiifa  d'otia  éA«f«^'<d«Jh«*4è8  braa 
dn  Père  Étemel  dans  Annalu  de  pftt7of.^ti  ynn^f  ;<<MII»<)Htffta))^'  ^  W  ^  •• 


1  * 


DU  VAmtB-AUTBL  DE  «AIKT-VARC.  187 

La  partie  inférieure 'de  }a  Pata  â^Oro,  qui  porte  \  mètre 
4d  ceotifiiètres  environ  de  hauteur,  se  compose  d'une  partie 
caolryeetde  deux  parties  latérales^  fermées  chacune  de  trois 
rangées  de  figures  superposées. 

Cet  ensemble  est  encadré  en  haut  et  sur  led  côtés^  dans  une 
bordure  composée  de  22  petits  tableaux  carrés,  dont  i  7  sont 
pIacé»horisonta}ementei  \S  verticalement.  Ils  sont  séparés  les 
QDs  des  autres  par  des  listels  formés  de  pierres  fines  et  de 
perles.  Le  tout  eat  enfermé  dans  un  encadrement  ciselé,  sem- 
blable à  celui  de  la  partie  supérieure. 

M*  Ifiles  Labarte  pense  que  toot  cet  ensemble  n'a  pas  été 
cooço  d'un  &eul  jet,  et  que  le  rétable  a  subi  des  additions  et 
même  des  ramanic^roents  à  difiëren tes  époques,  comme  nous 
le  dirons  plus  tard. 

Les  lUgne^  d'èDcadrements  ne  f  e  rencontrent  pas  toujours 
exactement  et  les  petits  tableaux  de  la  bordure  n'ont  aucun 
rapport  arec  les  figures  soit  du  centre  soit  latérales. 

La  partie  centrale  forme  un  carré  long  de  i  mètre  environ 
de  hauteur  suri  8  cetitimèlres  de  longueur,  et  divisé  en  3 
bandes  naégales  en  banteur.  Au  milieu^  dans  un  médaillon 
circulaire  dont  le  contour  est  formé  de  pierres  précieuses,  le 
Christ  i^st  assis  sur  un  trône  d'or  enrichi  de  rubis,  d'éme- 
raudes,  de  saphirs  et  de  perles.  Le  nimbe  qui  orne  sa  tête  se 
compose  également  de  belles  pierres.»  ses  mains  soU  op 
luuil-reljjçi  d'or,  de  la  droite  il  bénit,  de.  la  gauche  il  tient  le 
livfe  des  Ëvapgiles. 

Le  médaillon  cifculaire  qui  renferme  le  Christ  est  tracé 
dans  dn  reclangle,  dont  les  champs  sont  remplis  par  4  médaîl- 
loDs  renfermant  les  figures  des  Evangélistes  et^une  grande^ 
qoaflUté  de  pîerxes  précienaes.  Le»  nomâ  des  ËYangélistes  sdtit 
tracés  en  laim  ^  au-dessus  de  leurs  figures,  et  sur  le  livre' 

'  fi«  ««iW^  mi/kU9m»  m^éfoits  en  laiin,  ud  htstoiiea*  KiHe»  a  touIq  entN 
^  ^ pr«i)v« qn'ikDQ  pwlie  4e  la  Pala  dwI  éU  exécutée  perdes artlstas  vénl« 
Ucos»J|l.  )«a)i9fte.f<«>uTa.ain«  une  clarlé  et  une  jreeutude  4|iil  paratfgcnc  in-< 
cMt«^lU^,^^^fr.i«  €im%  ett  .ioiposaibie,  attendu  que  l'drt,  en  Italie,  au 
10>  tiMfà  éUMi  4BiWt  jin  4onplet  état  de  déeaéencc)  et  -que  les  «rtistea  t^nltteBS. 
n'oQt^.qil'lJjflii^r  4m  imenipHofu  UainesturdeÈ  plaoet  lataséesvides  yar  les 
utlstq»;g<^QoB|tM(Ptlaopte«.VeiBtl0dévclop|iaiB^  son  opinioapJ  23  4  39 idii  . 

teite  de  ses  Jlectorcta  ave  i'J&iio4{(me^  et<;. 


158  nOTH^B  suit  M  PALA  D'jOBP    . 

qu'ils  tiennent,  les  premiers  mots  de  VBvangile  dontil^  sont 
les  auteurs. 

La  partie  supérieure  du  médaillon  circulaire  où.  se  trouve 
Jésus^iilbrist,  se  relève  en  pointe  et  porte  un  médaillon  beau- 
coup plus  petit  dans  lequel  est  représenté  le  Saint-Esprit,  doinl 
la  tête  est  ornée  d'un  globe  crucifère  '>  et  dont  les  {»eds  re* 
posent  sur  un  trône^  comme  on  en  yoit  plusieurs  représentés 
sur  les  mosaïques  chrétiennes^  et  comme  uous  en  trouvons 
plusieurs  malheureusement  si  mal  gravés  dans  les  motitmenla 
Votera  de  Ciampini  ^. 

Deux  cbérobins  ^  et  deux  anges  se  voient  dans  des  niches 
de. formes  inégales  à  droite  et  h  gauche  du  S^int-Esprit.  Le$ 
deux  anges  semblent  tenir  des  encensoirs  dont  on  ne  voit  plus 
que  les  ctiaines. 

De  chaque  côté  du  médaillon  du  Christ  sont  des  bandes  dont 
celle  du  haut  renferme  i%  archanges^  6  à  droite  et  6  à 
gauche^  vus  de  profil  et  dans  l'attitude  de  la  salutation.  4  de 
ces  fi;guressont  accompagnées  de  leuv^nom&^JU^cheL,  Gabriel, 
RQphaH  et  Uriel  ^.  Sur  les  8  autres  se  lit  ^abréviation  O  X,  T?, 
initiales  qui  expriment  les  2  mots  grecs  ^  dtpxarf^fXoc. 

Au-dessous  des  Arclianges  sont  représentées  les  figuras  des 
13  Apôtres,  dont  les  noms  sont  écrits  les  uns  en  grec^  les  aulres 
en  latin.  Ces  figures  quj  sont  vues  de  face,  ont  30  centimètres 
de  hauteur,  et  sont  d'une  grande  beauté  ^.  Elles  sont  placées 
sous  des  niches  qui  affectent  la  forme  des  timpans  goUiiques 
des  monuments  de^  43*  et  i4*  siècles.  Celles  des  archapges 
rappellent  Içs  timpans*  des  monuments  du  i5*<ou  l'arc  Tudor. 

*  AUribut  qui  est  à  i^majfquer,  pour  sa  forme  inusitée. 

'Tome  I,  i)l.  XLin, flg.  2,  p.  178.  Autre  planche,  p.  200,  20( ,  pi.  tlx;  i3S, 
qui  en  offre  4.  Tome  a,  pi.  xv,  p.  68  et  quelques  autres^,  6tc. 

*  Et  non  pas  Beulement  dea  têtes,  comme  le  diaent  quelques  auteucs.  lia  «ont 
enUers,  pui^^qu'on  Toit  distinctement  leurs  pieds,  tous  leurs  vêtements. 

*  <3es  noms  ont  été  oubliés  sur  la  planche  de  la  Pala  d^Oro,  publiée  dans 
l'ouvrage  de  M.  Jules  Labarte,  p.  16 À  17. 

^  M,  Labarte  les  regarde  comme  la  partie  la  plus  parfaite  de  la  Paki  d* Orac- 
les poses  pleines  denoUessa,  les  draperies  largement  disposées,  les  émaux  qiii 
aervenl  à  fermer  les  camailons  sont  disposés  avec  tant  d'art  »  que  Tartiste  eat 
parvenu  à  faire  ressortir,  par  un  léger  modelé,  les  diverses  parties  du  ymg«. 
On  peut,  dit  le  savant  archéologue  que  noua  suivons  pas  à  pas,  regarder  ooa 
12  figures  comme  le  cb«f*ci'€eutre  de  la  peinture  en  émail  tocraiOé»  p.  21  dtt 


DU  llA1TfiE--ilTJTEt,  DB  «AlUT^MARC.  150 

M.Labarte  fiiitobserTerqne  ces  belles  figures  tiennent  toutes 
des  libres,  hors  une  seule  qui  tient  un  volumen  ^  Ce  sont  leurs 
seols  attributs; 

M.  Labarte  felit  remarquer  qu'elles  sont  placées  sous  des 
arcs  à  pleîii-cintre  brisés,  surmontés  d'un  arc  en  fronton, 
disposition  archi tectonique  qu'on  rencontre  surtout  en  Italie 
elqiri  se  troute  si  souvent  reproduite  stirles  ivoires  des  artiste^ 
de  ce  pays  au  i  4»  siècle. 

Au-dessus  des  deux  bandes  latérales  au  nfiédriillon  renfer^ 
maot  le  Christ  assis  sur  un  beau  trône,  est  une  longue  bande 
composée  de  17  médaillons  carrés,  encadrés  d\ine  bordure 
d'émail  bleu.  Un  Christ  en  croii  accompagné  de  deux  anges 
adoratedrs  et  deë  flgifres  de  la  sainte  "Vierge  et  de  S.  Jean,  sert 
comme  de  milieu  aux  divers  sujets  placés  à  sa  droite  et  à  sa 
gauche;  i\  rèphiduisënt  dîvers  sujets  lires  de  la  \ie  et  de 
la  passion  de  Jésuâ  Christ.  Parmi- les  f7  sujets  filacés  horizon- 
falement,  sous  le^  n»^  6  à  *îl.  l'on  remarque  surtout,  TAnnon- 
ciationyn*  9;  là  Présentation  an  temple,  n»  14  ;  le  Baptênje  de 
Jésns-Cfarist^  1S;  la  Descente  aux  limbes,  i3;  la  Cène,  15; 
TAscension,  18;  la  Descente  du  S.  Esprit,  *9;  et  Ici  l^sprit 
Saint  n'a  pas  été  oublié;  seulement  reparaissent  les  î  person- 
nages placés  sons  l'krcade  au  milieu  des  Apôtres,  comme  les 
représente  le'  sii^jèt  de  la  ban<fe  supérieure.  Lettre  K. 

Quant  aux  sujets  sous  les  n*»  iO,  46  et  t  T  ^  nous  n'osons'  pas 
les  désigner,  notre  guidé  ne  l'ayant  pas  fait. 

De  chaque  côté  de  ces  44  sujets,  sont  représentées  6  figures 
de  saints,  tenatitchacnn  un  em^ensoir  d'une  main  et  peut-être 
UD  vase  à  parfums  de  Taulre. 

Qu^iUit  aux.  dix  sujets  placés  perpendiculairement  en  ma- 

recherdifs,  etc.  11  serait  ebrl6ut  de  savoir  d'une  maoière  tèriaïne  si  ces  13  fi- 
gum'aetit  toûjcnra  rceùTpe  éè9  artiéteè  bysanUns  ou  des  addUione  d'artistes 
vénitiens. 

*  Sur  la  difllSr'PYice  du  \!ohti/iienoi  du*  livre  cùrré  ou  codei^  voir  le»  détails 
donnés  dans  la  Revue  arehéoL,  t.  xii,  |>.  i9$,  note  f .  ' 

^Saof  «fteor,  le  h^^lOfeêHM^tilf  repirésenlér  un  sujet  oomplexe,  radoiibtion 
des  msges  et  le  songe  de  Joseph,  k  qui  Bien  dit  de  prendre  l'enftmt  et  la 
mère  ft  de  fuir  en  Egypte.  —  SI  la  flgitre  du  n*  16  n^avait  pas  d'allés,  on  poiif- 
rait  peut-être  y  toir  lésus-eiîrist  soi*  le  ment  Thabor  et  ses  trois  disciples.  -«- 
Quant  au  tî,  serait-ce  la  mission  des  Apdtres  :  lie  et  dùêite  gentesf  Nous  rls- 
qocms  tes  Indlealions  en  attendant  la  décision  de  plus  hattiles  que  nous. 


tM  NOTICE  SUR  JJk  PAJUA  A'OaO  .DB  «lUNT-MARC. 

mère4e  bor4ttjre-«t  portât le«  w^  i  àt^  main  gaMche  eL^ 
à  27  à  maia  droite  du  spectateur  S  ils  représeoteni  divers 
sujets  delà  yje  Aq  ^.,MpiH:,^  dpnjt  des  iastiti|i1iO0^1atines  don- 
nent l'explication  en  dix  médaillons;  ils  sont  également  en- 
<!adrés  d'émail  bleu.  Ces  tableaux  malgré  leur  petite  dimen- 
sion offrent  une  grande  finesse  d'exécution,  dit  M.  J.  Labarte. 

Sous  la  bande  au  milieu  de  lai|uelle  trône  la  belle  fi{Çure 
de  Jésus-Christ,  au  milieu  des  figure^  desi  4  Evangélist^s  ^, 
s^en  broute  une  autre  divisée  en  trois  compartinieiits. 

Celui  du  milieu  présente  trois  arcades  renfermant  chacune 
ope  figure  debout  avec  des  inscriptions,  puis  Tiennent  deux 
parties  latérales,  renfermant  chacune  4ft  figures  dans  iS 
niches  toutes  en  pleîn-cintre  surmontées  d'un  extra-dos  bombé 
qui  se  relève  en  pédicule  orné  d'une  grosse  perle. 

Dans  la  niche  centrale  du  i*'  compartiment,  se  voit  la 
sainte  Vierge  debout  avec  lea  mooogramnies  usités  M  P-0¥ 
{Mater  MT)Tifip9coû).  A  sa  droite  est  la  figure  du  doge  Faliero, 
vêtu  comme  les  grands  officiers  de  la  cour  de  Constant! nopie, 
avec  celle  inscription  latine:  Oc.  Falelrw^IH-GrdhVeMci^ 
Dux.  {Ordtlafo  Fûleîro  Dei  gratta^  etc.) 
.  A  gauche  de  la  sainte  Vierge  esirimpératrice  Irène,  dont 
une  inscription  indique  le  nom  et  sa  qualité.  Pour  ces  deun  fi- 
gures, leur  coutume  et  les  inscriptions,  voir  la  planche  d^en- 
semble.  Lettres  A.  C. 

L.   J.  GVBVBITAOfaT. 

\ia  suite  au  n*  prochain.) 

1  On  y  remarque,  entre  antres  sujets,  une  IrapostUon  des  mains  snr  la  tête 
d'an  personnage  k  genwsx;  8.  Marc  faisant  tomber  une  Mole  de  la  eokxme  où 
elle  était  placée;  un  évéque  tenant  une  crosse,  et  parlant  à  un  autre  persoima^* 
Cet  évéque  a  été  représenté  assis  par  un  artiste,  et  debout  par  un  autre.  A 
droite,  on  remarque  ta  mort  d*un  saint,  une  translation  des  reliques  de  S.  Marc» 
etc. 

'  On  en  trouve  ^  détail  page  a  du  texte  de  M.  le  comte  de  Clcognara.  —  Les 
sujets  oommenoeal  9w  eo  bas,  oe  q«i  est  fort  singulier. 

'  Ba  ne  sont  paa  ancompagnés  de  leurs  symboks,  eomma  plus  tacd,  les  4 
nexes. 


II017?BIXI»  ffr  lÊtlVAWJÊB.  i^î 


I 


âe-^s9K9B9rstt9EessseBKaeaaess9aaés9ei 


noijVelles  et  mélanges. 


I  ' 


ITAU6  f  BOME:  OurraBes  mis  à  Vinde»,  *^  Vat  décret  du  220  janvier  1869, 
oDt  été  mis  à  l'index  les  livres  suivants  : 

VAlUmagne,  par  H.  Le  Bas,  maître  de  conférence  à  l'École  normale,  3  vol- 
iB-8*,  à  detti'edoiiMs,  âvcîB  gravures;  faisant  partie  dé  la  cotlpction  {oubliée 
œo&le  titre  i  Ututm'r pittoresque,  histoire  €l  çkteription  de  tom  les  peuples t  de 
leur  religion,  mœurs^  coutumes,  industrie. 

Bommentsteîaiifs  à  ta  suppression  des  jésuites,  acceptés  et  toujours  en  vf- 
gaenreo  ÏMcanVi  avec  m»  pragmatique  de  téopold  W  (en  italien).' 

Outrages  iuidiSs  de  Fr.  Guicciardinl^  illustrés  par  J,  Canestrini,  et  publiés  pa^ 
es  soins  des  comtes  P.  et  )i.  Gulcciardinl. 
f  •  -  '  •     ■  •         • 

^Hoti^catûm  d!une  saimteU  simulée  et  de  faux  miracles,  par  la  Sainte -Inqulsi- 
tien  roumaine. 

•  Koôs,  Pr.  lacfrttbe  dé  Pèîrarl,  do  l^èrdire  des  Prêcheurs,  makre  en  saint  e 
tbéolaglf ,  cwa^mÊite  gtaénd  a«-ia  Salvt^lnqulaition  i^maine  et  univtN 

«eUe^elc..      •         ,  .  , 

«  Marianne  Mancini,  Aile  de  trente-quatre  ans,  née  k  Fotigno,  qui  vivait  dans 
a^tilè  fcr*  TeFtertttolM  âppaUl  ToM,  &3fmt,  j[>ar  d'aniûcieases  iiiveintl«nia, 
dierché  à  passer  pour  une  sainte^  s'éUai  vantas  da  révélatlous,  «la  priphétieiv 
(fettage*,  de  viaiou!^,  d'^PPÇ^ritlons  de  Jésus-Christ  et  de  la  très-saint  Vierge 
Msrie,  ainsi  que  d'urte  missfoft  etfràardinnins  pour  établir  une  eongri^gation 
^^mtuëè  «t  de  Miinal  totinéa  à  ràlbtmer  le  eleilgé  et  le  peuple;  le  tout 
>c6oiiipagn^  d'aiKtiea  dons  erus  surnaturels  et  de  grâces  particulières  de  Dieu. 

»  Et  étant  étalill  par  les  actes  vérifiés  sur  lesdltes  choses  et  par  Taveu  même 
de  ladite  Marianne  Mandni,  fait  Juridiquement  en  ce  ^int-Ofilce  ^près  sa  ré- 
dusiun,  que  tfos.  ce#  oeleSt  en  te  qui  touche  les  susdites  visions,  apparitions»  ré- 
vélations et  autres  faits  réputés  prodigieux  et  gr&ces  particulières  de  Dieu,  fu- 
niA  tromperies,  Jactanees,  fliuB8e.té8  et  fictions  ; 

•  CfinséqiiemmCTt,  en  exécution  du  décret  de  la  sacrée  congrégation  du  Saint- 
Ote,eii'date'de1afé«le'vv,  tsjanvleriase,  alla  que  iepuUieaeltdétrotttpé, 
^  ponceft&evit  de  l'en^U  de  etaBoan  taota  faoase  croyaMa  à  Je  sainteté  de  la 
midite.| 

•  KoasnoÙflona^eidéQlarooa  (pela sainteté  de  Marianne  Maacini  est  simulée 
^  telnfe^  accompagnée  de  maximes  erronées,  immorales,  et  que  lesdltes  chosea 
(^t  été  respectivement  fausses  et  supposées,  à  cause  de  quoi  la  susdite  a  ét( 
conclanuiée  par  le  Salnt-OfBoe  à  douxe  ans  de  prison. 

^QoepersoBnedotie,  àPaveniif^,  n'dse  âfflmierim  teiilr  HaHannè  Hsinélni 
<^me  sainte  à  Téç^rd  deadlvéë  <ti0ees  etqiie  lu  peeodeiseeiétéiétabde  par  mé 
^«oMlsaÉit  ff  aMVènea.  mH  aatiérament  dlsaoutov  aaoi  toutes  peilM  à  inMI^r 
Psr  les  Km»  et  Rdr.  cardinaux  Inquisi  leurs  généraux . 

•OooDé  à  la  chancellerie  du  Samt -Office,  au  Vatican,  le  14  Janvier  I8&9. 

•  P.  Jadntliede  FEaajJu,  des  Frères  jfrêcheurs,  commiseaire  général  du 
5««MV/îce. 

•  ADgdo  AacBMTi»  notaire  de  la  Sainte -Inquisition  romaine  et  universelle,  • 


IM  IfODVSLUS  ET  aiÉLANeSS'. 

FRANCE  -  UÉRINS.  —  Pris$  de  poaeâsion  de  l^le  de  Urine,  par  Mgr  lor- 
dany,  évéque  de  Fréjue. 

TouB  nos  lecteurs  ont  entendu  parler  du  monastère  de  Lérina,  de  sa  grande 
réputation  et  surtout  de  celle  de  ce  Vincent  de  Lérias,  qui  a  posé  en  tecoieê  si 
piéclB  les  droits  exclusifs  de  rËgliae  catholique  à  la  peri>étaité  de  ses  tradi- 
tions. 

Ce  monastère»  fbndé  en  410  par  saint  Honorat,  après  diverses  pliaaes  de 
gloire,  de  calamités  et  de  décadences,  était  possédé,  à  la  fin  du  sLècle  dernier, 
par  des  Bénédictins  delaréfonne  duMontrCassin  et  de  Saint&^ostJne  dePadoua. 
—Cet  établissement,  comme  tant  d'autres,  fut  empnrté  par  la  tempête  révola- 
tlonnaire;  en  dernier  lieu,  Tile  entière  avait  été  adietée  par  un  Anglais- 
Mais  le  lèle  de  Mgr  Jordany  ne  put  supporter  longtemps  de  voir  cette  antique 
Ue  dee  Sainte,  possédée  par  un  hérétique.  Grâce  à  ses  soins,  et  aidé  du  dévoua- 
ment  de  quelques-uns  de  ses  diocésains,  i'ile  est  remise  sous  la  main  de 
l'évéque,  et  la  cérémonie  do  la  prise  de  possession  a  eu.  lieu,  le  9  février,  en  pré- 
eence  de  tontes  les  populations  des  environs,  et  avec  le  concours  de  Mgr  de  €ba- 
lendon,  archevêque  d'Aix,  Arles  et  Embrun.  C'est  en  cette  cireonstanœ  que 
Mgr  Jordany  a  prononcé  le  discours  suivant,  qui  fera  connaître  la  grandeur  et 
Tà-propos  de  cette  acqubitlon. 

«  Mo2«sEiG!fEoa,  ns  VtàMES, 

•  Ce  sera  un  grand  Jour  dans  les  fastes  de  notre  Église,  queodoi  qui  awa  vu 
nn  successeur  de  saint  Honorât  sur  l'antique  siège  d'Arles,  et  un  aucccaieiur  4e 
saint  Léonce  sur  celui  ée  Fréjas  venir  viaiter,  pour  les  rendre  à  la  vie,  les  mines 
du  célèbre  monastère  que  ces  deux  saints  pontifes  fondèrent  de  ooocerl,  il  y  a 
^us  de  quatorze  siècles. 

•  Quand  on  remonte  par  la  pensée  vers  les  temps  primitifs  de  ce  monaaièce; 
quand  on  évoque  le  souvenir  des  saints  illustres  et  des  grands  hommes,  qui 
sout  venus  successivement  se  former  à  la  sainteté  dans  cette  solitude  ;  chtrehar 
ici  nn  abri  pour  y  cultiver  en  pai^i  la  science  et  les  lettres,  pendant  queTEu- 
lepe  était  inondée  parles  barbares,  on  ne  peutae  défendre  d'un  jMRtimentdon- 
iooieux  au  spectacle  que  présentent  ces  ruines.  Auraientmlhsa  la  deatinée  de 
œs  ruines  majestueuses,  semées  çà  et  là  sur  notre  sol,  et  qui  attesteol  la  domi- 
nation à  lamaia  évanouie  d'un  grand  peuple.  Le  Seigneur  ne  permettra  paa 
qu'il  en  soit  ainsi. 

•  Les  œuvres  de  l'homme  meurent  avee  lui;  nnUs  les  cenvres  de  Dieu  enft  mu 
principe  de  vie  qui  les  rend  impérissables.  Un  grand  écrivain  l'a  dit,  et  l'his- 
toire confirme  sa  parole  :  Qt^nd  Dieu^  efface^  c'est  pour  écrire.  Si  donc  le  apec- 
tacle  de  ces  ruines  a  quelque  chose  de  navrant  pour  le  camreathoUqnc,  que  aen 
espérance  ne  défaille  pas  :  il  y  a  quelque  choie  ansai  qui  lui  dit  qu'elles  doivent 
revivre.  L'Êgliae  qui  sanctifia  ces  pierres  par  ses  bénédictions,  en  les  consaomnt 
au  culte  du  Seigneur,  est  toujours  vivante  dans  les  héritiers  des  Pontifes  aortls 
en  si  grand  nombM  de  ce  monastère  justianent  appelé  Séminaère  d'EvHfuet,  Sa 
fécondité  n'est  pas  épuisée  ?  ce  qu'elle  a  pu  dans  iea  temp« anciens»  eUe  le  pent 
encore  ;  les  siècles,  en  i^éconlant,  ne  peuvent  altérer  aon  étemelle' Hvncete. 

•  Plus  d'une  fois,  depuis  les  jonrs  d'fionorat  et  de  Léenee,  les  oragea  -aont 
venus  battre  ces  niofs,  eoDune  les  fiels  qui  sous  entourent  sont  venus,  en  (Mb, 
ae  briser  sur  cette  plage  et  la  blanchir  de  leur  éeuma.  Après  les  haÂnaas,  tas 
Sarrasins  ont  promené  Ici  leurs  dévastations  ;  ils  ont-  fait  de  nombuenaes  vie- 
tfanes  parmi  les  cénobllea  qui  habitaient  celte  lie.  La  terre  qne .  nous  foulons  a 
étéabrenvéedusang  de  cinq  cents  martyrs,  disciples  de  Porcah»;  diaque 
pierre  de  ce  sol,  teint  de  ce  sang  géoëreux,  pourrait  être  endiasaée  dans  l'or, 
coonne  une  relique  précieuse.  Les  maurtilen  ne  Cardèrant  pas  de  disparaître,  et 


MOUVELUIfi  JSt  HÉLAIIQBS;  I6G 

liielilM toutes  les  Tcitus  rafleufirent  dafi«de  nouveaux  cénobftes»  attira  par  les 
exemples  et  la  vertu  toujours  féconde  du  sang  des  martyrs. 

»  Oui.  nmpiété  peut  bien  disperser  la  milice  sainte  et  renverser  les  temples  ; 
mais  te  temps  ne  larde  pas  d'arriver^  où  les  peuples  désabusés  sentent  eux- 
mêmes  le  besoin  ito  relever  les  édifices  sacrés,  de  réparer  les  désastres  de  la  re- 
ligion, qui  sont  toujours  leurs  propres  désastres. 

>  Da  reste,  c'est  Dieu  qui  fait  la  tempête  et  le  calme,  sekm  les  desseins  de  sa 
JuUce  ou  de  sa  miséricorde.  Quand  il  ébranle  le  monde,  c'e^t  pour  le  tirer  de 
atsrpèiur,  poiir  le  renoufeler  en  le  puriftÉnt,  pour  montrer  sa  présence  si  faci^ 
taneot  ouèttéd.  La  caime  se  fait  ensuite;  c'est  ie  moment  dps  réparations  ;  c'est 
le  jour  où  l'Église  renoue  la  chaîne  de  ses  traditions  glorieuses. 

>  Ces  tradiiloQs,  Monseigneur,  noua  les  avons  recueUlies,  Votre  Grandeur  et 
fflol,  dès  notre  enfance,  dans  nos  églises  natales,  et  noua  les  trouvons  vivantes 
dans  les  Églises  confiées  à  nos  soins. 

a  Léloqnent  archevêque  de  i^yon,  S.  Eucher,  dans  son  magnifique  éloge  de  la 
HrtHode,  trbos  a  dit  ce  qu'était  Lérins,  quand  il  est  venu  y  puiser  la  sainteté 
anc  la  stieoee.  «  IMeu!  a'rcrie-t-il,  quelle  admirable  société  de  saints  j'ai  ren- 
ccmtrée  dans  cette  ile  I  Licur  vie  exhalait  la  suave  odeur  des  parfums  les  plus 
précieux.  La  beauté  de  leurs  âmes  venait  se  refléter  sur  leurâ  figures.  Unis 
par  les  liens  de  la  charité,  humbles  et  tendrement  pieux,  graves  et  modestes 
dans  leur  démarche,  silencieux  et  recueillis,  prompts  à  voler  où  l'obéissance 
led  appelait;  on  aurait  dit,  en  les  voyant,  qu'ils  n'appartenaient  plus  à  la 
terre,  mais  à  la  cour  câeste  :  c'était  une  famille  d'anges. 

•  J'abBoet  je  vénère»  dit-il  ailleurs,  tous  les  lieux  sanctifiés  par  la  retraite 
des  amis  de  Dieu  ;  mais  j'aime  et  j'honore  par-dessus  tout  ma  chère  ile  4e 
I4rltt8;  elleqni  a  reçu  tant  d'hôtes  échappés  an  naufrage  d'un  monde  semé 
d'éeoeilaet  qui  leur  a  fait  respirer  avec  tant  de  bonheur,  sous  ses  frais  om. 
brages,  le  sonlBe  vivifiant  et  déiicienx  du  Seigneur. 
»  Léclns  esl  arrosée  des  eaux  célestes;  elle  est  verdoyante  et  émaillée  de  fleura- 
Tonty  itemsales  yeux  et  l'odorat;  elle  est,  pour  ses  habitants  heureux, 
f  image  du  paradis  qu'ils  posséderont  on  jour.  Elle  était  digne  de  recevoir 
d*BoDO«at'deB  règlements  divins;  d'avoir  pour  fondateur  et  pour  père  ce  grand 
hamtoe,  dontfe  bean  visage  semblait  être  le  visage  même  de  la  charité;  digne 
de  tant  de  prêtres  illustres,  que  les  Églises  des  Gaules  venaient,  à  l'envi,  cher- 
filer  pour  les  mettre  à  leur  tête.  » 

•  Tel  Alt  Uexime»  successeur  d'Honorat;  deux  fois  poursuivi  par  les  recher- 
ciies  empressées  des  fidèles,  et  fuyant  deux  fois  dans  les  forêts,  pour  se  dé- 
laberaux  lionnears  de  l'épisoopaL 

>  De  là,  sortit  le  vénérable  et  courageux  évéque  de  Tioyes,  saint  Loup,  dont 
raspeet  fit  fléchir  le  barbare  AUila;  puis  Hilalre,  Yiiigile  et  Césaire  d'Arles, 
Agricol  d'Avignon,  Fauste  de  Riez,  grand  par  sa  profonde  scienco,  éminent  par 
Rs  veitns,  qol  le  firent  choisir  pour  succéder  deux  fois  à  Maxime  ;  eomme  su- 
férienr  à  Ljérins,  connue  évêque  sur  le  siège  de  Riez. 

^Rienn^eUhu^,  au  sein  de  l'Église,  l'éclat  jeté  dans  le  monde  par  le  livre  de 
Viacest  de  Lérins.  €?éSt  dans  ce  livre  que  toutes  les  hérésies  peuvent  lim^  con- 
^OHéB  en  qnelqnes  pages,  les  arguments  qui  les  frappent  de  mori,  en  les  sapant 
par  la  bnae.  Le  se  lisant  ces  paroles  qui  sont  ie  trait  distinctif  et  comme  ia  de- 
^  de  rÉgHBa  calhnii^iue  : 

«  Foar  découvrir  lea  pièges  des  hérétiques,  éviter  toute  erreur,  et  conserver 
^  lalbi  dans  son  intégrité,  il  faut  afiîsrmir  sa  croyance  par  l'autorité  de  la  loi 

•  diflne  et  par  la  tradition  de  l'Église  catholique.  81  quelqu'un  me  dit,  ajaute- 

•  t^ll,  qoe  l'Êedtue.est  paiiàlte  et  qu'il  est  inutile  d'y  ajouter  i'interprélalion 


IM 


socrnisi  n 


ce  Ui  «*!ir  ^rsE.  aaiis  -mut  f^ÊOSQoBt^  •.ifàimmx ctf 

4BS  «-V  »  5!t  Ht  .-«n  a  3ii>usitF»  arttsïii^.  àk .  Iiev  «i  a 
^  *■>  1  -  ^«t  •  -t*  -rcî  ""il»?  sar  -îû*.  Ce 

<t  Tar  s  5!»  ù»  *'fc«.ct»?  i  b*iç  ^•bt-.:   ±  ^^  *if^ 

V  r' S :<»~Tt_  T-fît-f i-nc*  fB .ac^p .  je  ae^  wgOfnl  ite 
.  V  TT  <  ^'ft-t  «c=«  i?  Ler-r»  ;u»*r  n^.ater  sir  i?  aiear  ^Ar 

'«iT-r  :'•?"- îr.  'ra*  *t  Tirrr»,  tôt  uas  rrçti.irm'-»A  ctKî;«VC«. 


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ANNALES 

BB    lPlEI1i#fi#riIIB    ClimBTIBlfME. 

l!Qmfr0  ttl.  —  Utors  t8$9. 
LA  MÉMOIRE  DU  PAPE  aÉMENT  V. 

VBNGÉB 

€«JiVKK  UB»  ACCIJftAVIOlf  ft  BB  TIIiIiABri, 

PAR  LA  DiGOUVËRTB  DB  DOCUMeifrS  NOCVEAUX. 

II'. 

Teite  et  traduction  da  récit  de  Villanl.  —  Le  roi  Philippe  le  Beî,  d'après  ce 
récit,  aaralt  donné  la  papauté  à  Bertrand  de  Got,  moyennant  six  conditions 
simooiaquea. 

U.  Rabanis  '  commence  par  reproduire,  en  le  traduisatit 
en  frdDçais^  le  récit  de  Villani,  contenu  dans  un  seul  chapitre 
de  son  hhtoire.  Malhenreusement  it  en  a  retranché  le  com- 
mencement et  la  fiu,  le  préambule  et  la  conclusion  qui  ont 
avec  le  reste  irafe  liaison  essentielle  ;  dans  le  narré  même  il  a 
&ii  plusieurs  Suppressions;  sa  traduction  élégante  ne  rend 
pas  toujours  assez  strictement  Vuriginal  :  de  plus^  quand  il 
arrive  aux  six  conditions,  au  lieu  de  transcrire  le  texte  et  de 
te  traduire  mot  pour  mot,  c'était  bien  le  cas,  il  renvoie  à 
l'exposé  qu'il  en  a  tait  précédemment,  lequel  contient  une 
très*grave  inexactitude.  Enfin  il  ne  donne  du  texte  italien 
qu'un  très- petit  nombre  de  phrases  en  note.  Nous  avons  donc 
dû  nécessairement  recourir  à  l'ouvrage  de  Yillani,  et  comme 
dans  les  diverses  histoires  de  France,  ou  ecclésiastiques,  les 
|rfas  répandues,  que  nous  avons  été  à  même  dejconsulter  sur 
la  question,  même  dans  VHiHoire  des  Français  de  Titalien 
Sismondi  ^,  ce  texte  n'est  nulle  part  ni  reproduit  ni  même 

'  Voir  le  l"  article  au  N*  précédent,  ci-dessus,  p.  142. 

'  N*  IT,  page  1 1  à  17  ;  n*  I,  page  8.  —  Cf.  Lacurie,  Diuertat.,  pages2l6,  217. 

*  Tome  11,  1S26,  pages  159  à  162,  année  180S. 

ir  SERIE.  TOME  XIX.  — ^  N*  lil  ;  1859.  (58*^  vol.  de  la  colL)    H 


traduit,  mais  seulement  analysé  et  quelquefois  dén^nré  dans 
les  détails^  amplifié  ou  fort  abrégé,  nous  regardons  comme 
utile  d'en  donner  id  une  traduction  entière  el  plus  litlérale, 
qui  complélera,.en  la  modifiant^  celle  de  M-  Rabaoîs.  Il  a  lui- 
jpêroe,  regiarqué  avec  raison. que  «dans  Jes  quQstion3  de 
9  ce  genre  et  IcM^ue  Ton  doit  juger  sur  la  foi  d'un  iémoin 
9  unique,  les  délails  deviennent  la  substance  même  du  foit, 
ji  on  ne  peut  en  prendre  ou  en  laisser  à  sa  fautaisie,  et  s'il  y 

•  a  preuve  qu'ils  sont  erronés  ou  contradictoires,  le  fait  qui 
0  ne  se  soutenait  que  par  eux  perd  toute  réalité  ^»  Usons 
donc  avec  la  plus  grande  attention  ce  récit  unique  et  extraor- 
dinaire dans  les  annales  de  l'Église  de  Dieu.  On  pourra  com- 
parer nolrç  traduction  avec  le  texte  italien  que  nous  trans- 
crivons au  bas  des  pages. 

méékt  Mm  JfOMmmk.  —  i'*  piaitie,  llv.  YIU,  diapitrô  Lxxx. 
ftComment  mowna  k  pape  BenoUy  et  de  Fikeiion  du  pape 

CUment  V. 

»  En  l'année  de  Jésus-Christ  1304,  le  ±V  jour  du  mois  de 
•jttlUel,  mourut  le  pape  Benoit  dans  la  ville  de  Pérouse,  et, 
dîfron;  par  le  poison.  Au  moment  où  il  était  à  table,  vint  à 
lui  un  jeune  homme  vêtu  et  voilé  en  habit  de  fbmme,  se 
disant  tourière  des  religieuses  de  Sainte-PélronHle,  du  couv  en  t 
de  Pérouse,  avec  un  bassin  d'argent  contenant  beaucoup  de 
belles  figues-fleurs,  el  il  le  présenta  au  pape  de  la  part  de 
l'abbesse  de  ce  monastère  en  signe  de  son  dévouement.  Le 

ta  primm  pmrie  éttlt^  bUl^rle  «BlTenan  4e  •■•!  lenFi»  et  pour 
sous-tUre  'Ul«é*rle  ««reBUBe  di  Giovan  fUlwù  cittadino  Fiorentino, 
kno  qXC  anno  1338.  /»  fetutia,  BiDLlX.  édUiOD  donnée  pac  H.  Bepigio, 
florentin,  petit  inA*  k  ^  bibUoUièqu^  Maxarine.  -  i-  ]^U.  libra  VUl-, 
pag.3tV3l9.  ^  r.  ..  .. 
'ci^p..UJPLè*Co»i\«i)ri  Fapa  Bef^dâUo,  e  d^llf^  ekUioM  4i  Papa  CUmmte 

quinlo. 

WelU  anni  4i  Chriato  13(H  a  di  21  dei  mesc  di  Luglio  mort  Papa  Eonfdetto 

.oeil»  ciUa  dl  Perogla.  odissetl  41  v^«o».  die  stMiida  «|U  •  ««  menaa  •mtn- 

^ju».. gU  v^ne  iwff  giovan^,  weatite,.  e.  lelala  in  haJ^^  di  femina»  powv^farri- 

iSIwiemolpa^  ^«*°® 

*  4Îiw^  inolU  beUi  flchi  flori.  é  pveaentosU  i  P^a  df  aarte  délia 
jB^iilisa  di  %ueHo  monialcro  sua  deyoU,  U  Pai^  U  iwcwlta  oou  ffnnd«  fesU, 

•  N*  uu,  P«ges  65,  ce. 


VENGÉE  PAB  LA  DJECOUVERTK  D'UIV  MjINUSCRIT.  '  16 

pape  les  accepta  #a^ec  grand  plaisir^  car  il  en  mangeait 
votontîers^  et  comme  elles  lui  étaient  offertes  an  nom  d^me 
recluse,  sans  en  taire  Fessai^  il  en  mangea  plusietirs  ;  d'où 
aussitôt  il  tomba  malade,  et  en  peu  de  jours  il  mourut,  fi  (ùt 
enseveli  avec  de  grands  honneurs  par  les  Frères  prêcheurs^ 
étant  de  cet  ordre^  dans  leur  sanctuaire  à  Pérouse.  C'était  an 
bon  et  honnête  liomme^  un  juste  de  sainte  et  religieuse  vie; 
il  avait  la  volonté  de  faire  le  bien;  et  par  la  jaloasiede 
quelques-uns  de  ses  frères  les  cardinaux,  on  dit  qu'ils  le 
firent  mourir  de  la  sorte.  S^its  ont  réellement  commis  ce 
crime.  Dieu  en  a  promptement  tiré  contre  eux  une  bien  Juste 
et  manifeste  vengeance,  ainsi  que  nous  allons  le  montrer.  En 
effet,  après  lamortdudit  pape,  naquit  la  désunion,  et  la  dis- 
corde fut  grande  parmi  les  cardinanx  assemblés  pour  élire 
uo  pape,  et  |)ar  lears  factions,  ils  étaient  divisés  «a  deux-partis, 
presque  égaiu^  dont  l'un  avait  pour  chef  messire  François- 
Mathieu  Rosso  delli  Orsini,  avec  messire  François  GuaJiani, 
•neveu  du  pape  Boniface^  et  l'autre  messire  JMapoléon  delli 
Orsini  del  Monte  et  le  cardinal  de  Prato^  Geuxrci  veulai<int 
rétablir  dans  leip^  étal  leurs  pare oiU  et  amis  les  Colounes^  ils 
étaient  amis  du  roi.  de  France,  ^t  peaittbaient  yersle  p^ti 
gibelin.  U  y  ay^it  {dus  djeneuf  nuiis  qu'ils  étaient  en  ^enclave, 
pressés  par  les  Pérugins  d'élire  un  pape,  et  ils  ue  pouvaient 
s'accorder.  -  .     ' 


pcr  che  gll  mangiava  yolentleri,  e  sania  fane  3a^o»  jperche  era  çreseDtato  da 

donnt  rfaichluM,  ne  mangi6  aseai,  onde  i^contanente  cadde  n^alato,  e  In  pochi 

di  moiio,  e  ta  sepellifo  a  grande  honore  a  frati  predicatori,  ch*'era  di  quetlo  or- 

(Uneln  saoto  Areolano  di  Perugia.  Questo  fu  bubno  e  honesto  huomo»  e  fae 

i^tuto  e  di  santâ  e  religi06a  tUa,  e  harea  voglia  di  fare  ognl  bene,  e  per  Invldia 

<li  oerU  iuoi  firaU  Gardinali,  si  dice  il  feoerè  per  lo  detto  modo  moriré,  onde 

UUio  ne  tende  1oro(8é-colpa  n^  !iebbon<^  itt  Brève  aubi  ^usta  e  aperta  vendetta 

corne  si  moetiera  appresso,  che  éffpo  la  morte  dei  detto  Papa,  nacque  sdama, 

e  fo  grande  dieeordia  kitra  '1  colleglof  >de  Cahilnall  in  eleggere  Papd,  e  pér  loro 

Ntte  erano  dif  isi  In  due  pffirti,  <}tiasl  perjgoaii,  dell'  una  era  eapo'messere  Va- 

UMolkMBodelftOraini,  oon  Aeaser  FranceacoOuatanimipote'diPaprBcMfÉtlo, 

e  deir  aitra  era  ea]H»  messero  NepcHeonedem  Orsini -del  Honte,  d-eafditaafo  da 

Prato,  ^r  rimedei^  i  toropsreuU  e  tiaâti  Cotonnesi  In  istatoi  e  enifke  amici 

M  re  di  Francia^  e  pendeano  in  parle  ghlbtflina,  e  essendo  sfaf i  per  femp^  di 

piadi  9  mesl  rlndiiusl  e  dlatretti  per  ii  Perugini,  perche  chiamassono  Papa,  e 

non  poteano  accordarsi* 


r  »^)A1^  Ao  \e.  cardinal  de.Prato  (McoQlranl.  à  rÀ:;art 

Ai^9|^ic^Jl«.card|i3al;  Francesco  Guataoi^  lui  dit  :  Vnqu$ 

1»^  ,f2)i^p^gf^djui)al  et  «préjudice  à  rÉ^lisedç  ne  pa$  «oromer 

^  Mq.piipQv^  ^t  Messer  Francesco  répondit  :  «  Ce  retard  ^'esl 

j^i/t>a&.da  nia  biita.»'  If  cardinal  dePi^atorepriit ;  a£t,si)e 

»^.V:5>|is  4rottvaiB  un  bon  expédieiit»  seriez-Y^us  sali3{ait?j> 

.V^mIq^  répondit  :.  a  Que  oui.  »  Et  ainsi  eq  couférant  ensemble, 

Âb, ,m,,T4nrï^Q^ià/^<  compromifi  par  rindusM'if^^et  la  çf|gacité 

.4f^  cardîjoal  i^  i^ratp  rei^Qonani  avec  Messice  Franpesco^  k 

^affpifquje  49a  deux  iactii]QQ§  Tun^  ^u  choU  'de^  <}!i^atani^  ppur 

Oter  ttpulJ^QHpçw^  choisirait  à  i$a  volonté.  troi$,  candidats  de 

VmUf^^tiié  ^ea:nvMits^  bommest  aptesi  au  ponti0qit,.el<|ue 

i',fifiiM'A^:/^Uop.[dai^  .40.  jours  désignerait. pacrni  ces  trois 

:^lpi(nu'il  Uâ  i^n>iendrait^  et  que  celui-là  fierait  pap^.  Pour 

joparif  d^Ves^ir^^JtfathieiJi  oaicboisitde  (aire  lapréseAlatio^i, 

^n  .çriK^ïaiH..prendine( l'Avantage.^. et  iIs,nQnjiipièi:ent.tipi$  ar- 

^h^y^pes,  ;d'-a|i  ddà  des^  monts>  créés  ^r  ie  ,pape  B^nilaee., 

.M^  rder^Me^ire  Fra^cesço.  Guatani ,  le^ueù  él^uenlL.,  fort 

JLquiis  wtWy ^vfiiepl  l^u^r  confiapce^  et  étalept.eppe^l|s4^  roi 

,.4<îJFraRpa)wr  ^pj:?aire.  lU  se.pr!Qn>ç.tift|çp|;4oqç^gyç]|flue 

fût  celui  que  l'autre  parti  prendrait^  d^avbir  un  pape  agissant 

^émi  iéQT  'Mii»«el  leur  anit  i  fHinni»  9m  Uma^élaîl-^  |»6iiHàre 

li^ne  i;afeK«5vC(|ue'dé  ««vdeflMBy  eitaM^lmv  pltis  inliiM^ 

>'Le  sagi?  et  avisé  cardinal  de  Pï^ito  jtigea  quëiè  cttKt  de 

•  ■  -  •  _  i.    . .  •   •  *> 

«  AU! fine trtmuiatti'Iil'MMimle^i itatoflrameaerFnnbeMoteDUBtflW^ 

dtnflfe  M  Éeist^eiikbgft (  dUie  r  w  adl^  faoclunD  ^aiide  •  tmafe  s^i^njlHbailo^  ai 

•  v'M^tft  CHfMav'à  dott  oMâmiipe  i^jn;^  t  mnnr  Vnmemi^iitptmK.m  nêki'H- 

iràrestl  éMyCènttr  ?w  QoelH 4^pà9ê  «  dl^  4,».e4N|il>T4gléauid»'ln8ltnie  ymammi 
queifa'c^he(nrdifl  perindttsthaèMgatfltàidêl-oaidinale'dff.ftstvJ  Uattftido  od 

péf  lèf^aiè'tfii  égél  «xfMMft  ItegUMItemB  ttftiBiqiittpti  ^goflcinttlihnwpafeiip^ 
>(td;  iiâf  à  tii«  pflfMM;eralWti^<Mli«ilo.iÉrrài40;  difiaUdtaBcslIaiA  m  qnH^ 
4ll%(iiiâlé'^  IM  ptÉit)è«M<  «:<f«iN6  foaèe-l^.f^U  part^flUimKrtlIétlHp 

ri  prase  dl  fuv  la  eleUione,  credendoel  prendere  il  vaotaggio  e  elessero  tre  Ar- 
idwaaMtlsoilfaanqiitanli  ikUi«(«mUp«r{«^  BoiiUlitio  pi^^p^  oio^ 
:s&AmiinilVfto^«M^«l->»#î^niîM^  |or9iavf)i8arjto^(CQ^an4(9i  ^Ôp^ 
ilMrajpifl0iprem)ei*e  d/'havfrePapa  a  lo^^  j^nnci,  ploro  nmi^^  *a  fféjUUfjà  Ue 

fiteruBod  primo rArelfeH9ll«'^^iy^UP4Muc^i«^^       Ij ,,  ,,   ,,.^ ./,  ;, 

*  Ici  leDlement  M.  Ralwnts  oommencesa  tradopj^^p^  :•  }>t  i^ .'!  ,5  ,^['  ,v  * 


▼BfCÉE  PÀV  LA  BÉCÎOlJVEIfrt  'D^iiïl  11 VlffesCRlT.  H^ 

lliTchtvèqitef  de  &oitfeaùi;  Messine  ÏCartiônd  (fèGot*/ mieux 
cnrtf'(raacdn  ttt^s  autres,  tépondfdit  à  leiiri^îrifentîon^jWiin 
qu'llMf  créàtiirè'du  fvape  Boni  face;  (siriûWmterrt  M\i  dit  roi 
rfê  trancé;  pour  offënijes  faites  aur  siens' t>eiîdant  te  gftètrte 
de' Gascogne  par  Messîre  Chàrleè  deValdîi*.  ^MfàiS'^le^'ëon^ 
naissant  porir  homtnè  atîrfe  d'honnetir  et'de  pôowlf ,  W  pour 
Gascon,  qui  de  teaf  pâture  s'ont  cnpîdes-*,  pertsàiVt'qh'ti 
powatt  aisémfenl  feife'  sa  pah 'at^ed  le  rOî,'  ils'  Itf  choistréA^t 
secrètement  et*  par  serment,  lui  et  la  partie  dfn  Wlléççe»  ^iri 
lui  appartenait;^  et  ï'accôrd'èobscrtt  par  un  cort*g«'à  Ruïtré 
avec  des  aclefe  et  des' sûretés  desdilcs  conve^nftion's  d  doti- 
ditioiis;  par  sei^  propres  lettres  qui  étafent  les  prertnë^ies, 
ainsi  que  desa^itrefeeanïih'atix  de  ion  partiVllff  FécHVinéïW'att 
roi"  de  FVadce,el  lls'fenferhl^rfent  dertanJî  "àsixi  iMîr^cftèhét  l^és 
pactes  et  cônditrohs,  et  aussi  la 'commtsfefondott'née  ^arieuk 
à  l'autre  patfl;  et  pdr  deé  tnes^df^ffe  fldèleé  tel  bohs  cmirrîëft 
disposés  p^r  Jeûrs  fournisseurs;  sans  ^ite  !%ùlrfe  {Jartf-  ^se 
ctouUtd^ HetTy  ïU l'éuTO^fèreût de Pérôuseà Paris^n'41  jéow, 
ai^rtîfeant  et  Vrlëtît  Wroi  de  ÎFVahdè  pWla'  tétletf^de^t?tt^^s 
retires  <qué  s'it  wulaît"  rddop^fer  sapofeitrotaHëiit^la'sflfînte 

deUa  cha  oolk)  del)l  a/iXri,  qoo  tutU)  che  toi&e  creatnra  di  papa  BoniraUo.  e  non 
amico  deî  ré  di  PrÂncia, 'peir  oïfesie  fatte  a'saoi  nella  giiiBrra  dl  Ôliàiccgna»"  pet 
OHMrCaAonét^rVîBtdfe,  «artonoBeen^é  huooM  .va^s'iyjioiipre.f'  dl^^fgnçiifi,  e 
die^M^fidumie}  ebftidiUatafatDiiO'Mipidi*'  ohe  diie^glerMi  {lotea  pa^çare 
«i.iK  at  otil  pmere-acorélaioeBtc^  «  par  ÊtÊcnmmtVt  €^|;e  Ja  boa,-  pfirtA  dpi 
oHesio»  e  fdrdiar^  ifano  aottefio  ail'  aktro  ooQ'Cafta  e  caotebs  4alia  delta  cop- 
tcDanaae  patCi^  -pctf  «ucrèatlerd*priB(ia,  o  dalU  aUrI  cardinale  di  sua  p^te  acriaso- 
aoal  fttf:dtita[i6la,:efiioMQaoiiO'dammaotlo  H  to^  patU  e  cpnve> 

aae  e  la  QaMiiidBi<ina  da  \oixt-%  l'altm  pnU$f  et  par  fkiati  nKjii^l»  le-luiQri  cqiariéii 
«Aaatf  p6Bii:*lotfo:iiiercalanU,<ima  aeniandona  naUa  i'alira  parie,  mandil- 
Mia êâ, Heatfgla^à' Ptrlgli  ïn> il  '41,  admiwendD  e  pre^and^  il  Aodi  Franqia 
pBMrtcKms  dalla  Kmo  tettert»  c^is'alUr  YolflMarac9ttM«ra;6ifp  fltnU^  iq  aanfa 
■'     •    '    -^  •  .'..♦{.'*         '      .      .•..'--.,  ,••.:/  v  ■•    ^   '    \     ,  , 

'»  I      i        •  ■      .    I     iF 

'  %  Tlflto^  dit  M.  Babariia,  'colifond  Ici  F^/trdfid'  <2é  (^f  a^^tt  ami  nariai 
)taym(mâ;ciurfdt>ardinâ1  dii  (itrede  Salnté-Marfe-la^Néuvé,  AgOlétaitfiràoe 
ifaMaÎNietià d'AiÛÔtii.  v  CJ^o^»):  €^  T<!ut  dii^  ««Al^nieat ^è  VlIfaftlicoiittNdil 
Ittooma,  malail  na  ctmM'^lëiûéëiî^tiàti^i^!  '  "^  '     "t^''"  i»  «î    '  '^ '" 

'  Frère  du  roi. 

•Voilà de Teaprlt bien iflacé4  -^         '*  iMwi.  -»;  .^^ .  '  » 


ÉgIifilËjit>j9élftMîrfiesiarlij»leàiOolonnes>  il'un  dimeini  ilsefl^ 
un  ami,  (c'était  Messire  itaniOiuldeiGQt^tarcheTéqiieide'Bat*^ 
df)81}i,.cb)nti fl^'hii  f^fflafedlv  l'^to  dels  tfoisletmdidaisptfapobés 
p^r , l*^Utee  paijli)^ ;ei  tce,  oq  t.ûbenriiaiit. '  et  dégociani  aveciliiè  ; 
d^jcpnveiilioM/d'^ibordifioiifT  lid-iTtêtne  *el- poqr^  ses  amis, 
puîsgU^eniflaiiDaMo-éta^  wiiiiaftré|eetièp^'/im  de  ces  ti;oifrlà^ 
CQliiJ^  (|ii'îl  kii;|)Iaîraft,        ,. .  :    .      <  •  i     :i  /  .•, 

A^lJàt%à^4fiVtux»,  ^  te. lectutv  ide ' o€Si lettres,  jet actesytid 
rmlplîr^lajoie^  ieiide  ipenitt  pas  de.tcirapsL  J)ë  sqifèilieoirojft 
d6fiidetti^S'.4nwak^  p^r  mËaBagpr^y^Bn^xaœogaèy  à  Fdrôhè-^ 
vâijiie  ^déiBonteai)x>  /tti  tnanfUttiilidej  veopr  <à^  ^  -nenoenlte^ 
pascp  tjiïfiliaYâitià Jmiiipai^€rr<'£X «a  boui^^  kîx. jeilrs;  iëiroi 
se^toQiiv^aiilrefides^Touâ^n.piltijte  eiiSBpritefGoii^pàgnisi  dans 
mia.  fcÉréir  à^itnèjafcha^<surîc(tercitoii«(d6fiaÎDtHskafci^d'AB4- 
gflkji^^  ^flirefileditaFçlievaiiitiy  «il  il  'eoMlféDii  anec  hn.  :  Après 
qo^)s ceaeeqt^eidfendl]  J^}inefise>eo6einBlttjet  ((u1ilsi>se  furent 
jucéfi/surtl'huièlf-i^dâlitëj- le 'Dèî^ilàisiinaaraF^ciiui  (tor  id^ 
boofles'pavqM'  pduf^le  Tâaoodlkpf  fsivèc.  niessôirB  Ouiiië»^ 
VaMs^yipiiiBitl^jopla':  «  Ynia^tuyorcheTèque,  j'aienimaiiide 
»  (}qoi  te)filireiPsl|H3;  si  je/^ieijx^telë'ést  pour<oela  q|ue  jesufs 
»  ^ëniu  ver0'terK><Si'deDo-iu  apite  Broipeisi  detD'aocorder.sttt 
«  ^riàc^  (|be*je'te'den»D9eratvjefer£fi*qcié'itu*obfiefinûs  ed 
»  hoDaéur;  <èt  ^paur  quc^  tu  soi^  bien  ceiiaiii  qùè  j'ea  dite 

era  roes^er  RamoDdo  del  GoUo,  arcivendvo  ^i  Bordilli,  rono  de  Ire  eletli  ]^ 
coittdèÂi^l  ddraUra  ^Hd,  eét»ifidô«<Mtfandd'toa'liii  patil,  priMa  i^We 

tré;^trf'all*f'pfeltow6i  i"'- -'î-    '-J--'-   ^'    <..  •••r  -i'    ...a.--;. .    «    ..  .-       .-.i. 
^Ijo  Rè'dl'FiaiMlaliavttte  lè'd«ftf«l  IMtera  é  eettimeasIèiA  fli  m«lio  ^leigi^'è  * 
8o1IVc1t&  %\\i  MapriVà}  Itt.priimi  nkândoa  iMUre  «ntelievoli  per  tiieaal'ltt  4>ims-l 
cogiia'âll^  Aith^scéto  m^BéVllèlIài^  th''Wli  se'll'fadeflce  4fjMiiktro«  ohé  ll^bléà  • 
paiHr«re'M  rm  î^i^sééU  fr«  fiM  H^^iléCpirlamièto^n '|)é4»4iettipagiiiag> 

l'aHàré  «i«ed«ti^; %1l«  pirlalmâhlèisoa  lur<î6o  béll»  pAleltfi  j^  rteMÎcllittito  «Mh  • 
inë^CT<GaHttili^v#Mft,«ipèi«ili  «ftgt^iA'VêdirÀr^i^^aiootvovf^kb  m  himmA* 

*  Sur  la  question  du  lieu  d'e*1'ëb(rWèé''pfeîetiduë,'Tiyef'ftab&nl8,  ii^'xrt^* 
page  &S,  note  J,  et  page  60;  et  surtout  LaBiatt/«nwsrtilf  «s(fto2fqlic,>  aatf» 
p.  219, 224  (2«  série).  »uu .  n.  .  j  ».>|  ^ 


VENGÉB  Tja^JA  vkofmmn  Df^'VANfjsciirr.         ITf 
•  {[ibiivoiivéooiilecflr  UdéeoavHt^oraetluimcnitia'Iesife^ 

»4j&4afl^eMvàadMHèiit  detla'di^attépdpale;'  ^t^j^fit en  effet' 
qoe  le  rai  dtaitaifdirèidé  lie  ferre  <Pape,  comme  étourdi  â^jéie/ 
se  jeta  à  KSipîeds<«t  'dit  c  >«  iIdbDGttignéar>>^  vefoUien'  à'pré^' 
asHt.  qilete  rii'aôinèsiplùs  ijulicmme  qui  soiit  au  monde(y  tt  : 
qoe  ta  veux  me  rendre  le  bien  pourleiinhI;ftik  b'fifi  qu'il 
cdmmfcmdter^'-o^^t  (à-  moi  là  «bénry'eti  je  serai  :1fouJoon  dlm 
b'màmë  dkpesiiloBsn'Lè  vbi  le^rdiéra/lelialni  sanr*la'boiiçh&'  ' 
etidi.'dil  3.(LiiC9<i»ar.:9jrd€€i^'Bpé6islBS  'qui^féàff^i'ie''iol^9t>nt' 
aUa^mal^A^  qœ  'iu>knèiréi|moilie»|[Mtrfa(ilèniâÉittbveeta- 
«ntfe  figlM^,  ^  irt  :^adi  lui  ne  lasse»  Ijpsitdeaatner'  ler  (iriéltait  <(ue. 
j'aiicoDioissi  |wr  Û  capture  du' pape  Bonîtaee^  f^>la[ft%  de  me 
raïkdreiia telnmanfon^-  arinsi  t|ff à  me9cà>litp]icBs>;  -^  it  3%;- 
Jtté  coaeèdesiteotds  tes  décimes'  pauh'cihq  ans  danfr 
n^tiïjajiÈnfy  d&n;  dban^der  à  sappbrterlfas  dépenses  cfile 
j%i  fED^aàl  la»  goenreide'EiaDdDe^'  ^-^  là  ti^y  Éluélii^délniiBas  el' . 
aboUhmia  mémoire:jdufpapetBo»ificce^-^iai5%  ^piedaronf^  ■ 
drasladigutô  dut parditudat à' mesure  JaèqoiBslstàfiBiiçsiite  * 
fiiero^  cb|la  fGolono^  tet'lelr  rétablirai  daosleOr  létât,  et^qi^ec. 
tiiferbaieoinaêrob  tdmpft  qpettfued-anstder'inêsi  amis  oairdi- 
iiauiL^)4^i1iif<6*  grèo^'ét;pâMi(iesse^'jerinehréiteryed^  la4ii^ 
eb'tempf  elil)eu>iGÉr«lle'istd^mie  iÉfiportanceà  être  seonHe*^ 

L  e]M  fùj  jCf^Q  che  W  ne  lio  ilvoderQi  •tri^ade  Cu»i1  e  roosUolil  le  Mterç  1) .^  ' 

disse:  «  SigDore  mlo,  bora  conosco  che  m'ami  piu  che  huoiUQ el^a  p\^§,yf^pi  '  . 

*  fMmMlie  i^.ix^«  tii  )uU  a  comandctrai  et  le  à  tt4i4iiri9»,et:8eingrQfiaâ> 

»  ce$|,Âl8^ite«*i  |je.Bei)6  ril^ve  eu  e  tectoUo  in  boecai  e  pel  H  disHe  :  «  1^  «ei  .ipe^^  > 

>  Mk  «mt^b*  Jko.resUo  M  le^Bcnio^  «ucite  t  La  prinvi  the  nH  rîcclDcilii  perfettf -  , 

>  vefttefeipitaiVa  Cfiidaa,  «  jGieeUwi  pfer<)Dnere41  «lie^^tiyoïb  eh'  i/e^co^mle^pw  , 

*U  taimidi^meeRflefll  MU  i«4wlinefflr.^  aopt4el  i^W.se^inej.i^.a^V^te.  , 
*«ll^«S<W'JM♦7a)^s^elPi41:Flao4rak«U4MaI;l^^^  , 

*  1^  «Mpnf»  ûk  i^ffs  Ae9lCiiUe«  M  a^tnta  cl^tm  mn4eci|i  ra^eiwifâdffl  «Kd|pel«fa)i, 

*  à,ii|eMArij]ae«PQ(el<w^iser.l^)0M<4fJis.Cph«ii)ay  ^ii^U^etÀ^ilqflUi^Hi^  f^  « 
«  Mf.eeqj«ro(ji9ii«w0fCtyM^tiaiQlii|aM.iten^^  „ 

*  To  pofur  ruoi.  .  '.«'i  *  -  'î»  '  v<'  .<r  » '.  .  -.j 


in,  14 

»  LVudief êqoe  prooiit  toat  par  mantmokmÊt  le  cêrfmJkH 
Mit,  ei  encore  ûjx  dosât  pour  Mage  fOo  frère  el4eiBl:dB 
ses  BeTemi  d  le  roi  lot  prottA  el  îm  de  I»  bire  éUre  Ripe. 
Cela  fui,  ib  se  sépaièrent  aTec  farce  nasi^wa  d'amitié^  et 
particeoL  Le  roi  eroiDeDa  lesdîts  Align  soos  yrétetle  d'amilié 
et  coHViie  pour  les  récoecMkr  avec  nneaa^  Cbaries  ';  il  te- 
tpiinia  à  Fois»  el  aoasîtôl  il  éeriirit  a»  cardiiial.de  Prah  ta 
au  autres  de  soo  collège  ce  qu'il  a^ait  tût,  leur  disaai  ifabla 
noBMBassBPt  ea  touie  sécHrité  pour  paipe  nwniiifl  Eamand  :de 
Golj  archevêque  de  Bordean^t  fou  apédal  el  paifnl  aati*  El, 
selWa  qu'il  plut  i  Dieu,  la  beaofpie  lut  si  liiranMace  qoe»  daus 
rkilenralle  de  35  joure»  la  répouae  étaîl  parrcmie  à  Vérooee 
d^is  )e  plus -graud  secret  *. 

»  Le  caidiud  de  Pralo  Tajaul  ie(oe,  la  ofiUMBHiiriua  mùib^ 
lensent  i  ara  coU^  et  reqiul  pnnleiiiBHBul  Tanlre  coUige 
qulb  eufsont,  dès  qu'il  iNwdiaiiy  mk  iânniQD#éiiérale,  pane 
qaaaan  panî  imuhit  observer  lQ8caBTeuliou8.Geiqiii  Mifilt 
sur-le-dwnpw  Et  ksdila  coUéges  s'étanâ  réuins  eoaesBkle^ 
cwuM  a  frilail  mtîfier  ei  OHÉkser  ronke  de  OBS  fail%  €kk 


«L'ArdrescoTo  prantio^tiino  yer  mu aiucato tn sa!  Cofpm  Iktmîmi,  CC  oKre 
BdMfrfêr  Matfe»  «  fl4Mrro,craM  s»ti  «eytfU.  «C  «»Be  |É«  lit^ié  e 
«  IH  fi  iHlii  dmm  ftr^,  •  «•  ^Mi«ia  ffiMe 

û  Ue  i  dHti  statid  sôtt0  c^fcrta  ^MMre  wà  licaDtUîiili 
Carto.  ci  tnmmnri  àl^M^^i,a  ifinalif  bH  wrijw.  <ii 

C  MB  ShZI  •lâUB  CMiQpOy  QvC  BB»'Bft  BHO^  vCpB SGHWSCI 

B«wii>étl€<tt«,aictiMwmêl  B«rèA.«î«BiMc«aaiaBlepttfiBttoimiet, 
e  cfiK  fîMiBft  à  Dw  te  kâaasiA  fii»«  «didta.  cke  jft  tnaU  d*«nB  et  fa 

•  E  kiTvU  il  cantiiBlela  èettaris90àta.b  iBaiiife5l6  à  acrcto  *  SMcolleglDyi 
te  w»bCir^te9  fvteM»  pknrwr  i  faUl»  «<«h  fvteite  A 


'  It»  aptjicul  are  iprts  wh  Mwtewtwa  rim  ée  f »trc  î 

>  Ces  érai  I^B»  Mot  nppôB^  *o<^  "B*I  ^  F''"^^  ?v  ^- R'^aDte- 

■Le  texie  est  trèi-cteir  :  av  Bewte  Totd  le  cotenenCaifia  dr«a  éea  mtima 

^  ont  ateii  le  ifcft.  Ai  P.  lnn»>T  :  «  It  le  amrrKr  retearsa  à  KfMsefO 

»  3&>}«n,  c^est-à-fitr  fal!  ne  sejassa^oecet  tetesraDe^  tespsdcpiis^'if 

»  sraft  qttillê les car^BBOx  )i»fii*l  iw  reto«r  asyrèsdren.  •  ffùf.  dfe  rM^Kti 


iiiàii&.  '▲(irësicflai'k  eardîDâl  d«  Prâtd  fi*  Valoh*  haWlemèirt 
aa:4etledè  ta  fiélofc  Écritoréy  iftfi«e'fîap(M)rtaît%  Ift  eirébif- 
î»ltace>«^eten  ^et^^du  (H^uVoir^â  liil  concédé  de  ta  nwlhïèife^ 
sœ4énoriBéé  ^idr  4e  €«Miipïi()i«/li^^  fh^ssmï  ' 

BdnDkid  îtedit  âdt,  tfrcbâVôqnê  de-  So^nleaux y  «et'  aaftsilM  âVec* 

i  Lfe' fuirli  do  spftpf'.  eiHMfbc^y  «e^OïïMresàrtt  pas  cette  Irflrtïe 

iliaVaienUe  plo&de  céntiànU.  h^  eidi\]éÈ;  Aé  Vèim'\6û'^^Ati\ 
été>jirise«au  joar/îly  ëutgrattd^  ôoniertfciiûn  et  dltei^dftfoh^ 
eatre  les  deux  partis  :  chacun  des^ëut  soiltenaii-^Éiè  téltl' 
étaillfaim!dii'8mii>E08dilai-}6S  éardîiifatrt'  éfetil  femilé'dfl  iJen 
oiiib!étaieiil:«;tfèrmés^'  dndofi défont  Ihcètillhefil  <te  liA  <m-  ^ 
vcrarip.dècrel  aewD'iéteell^JâUJafllàdéà'^      où  il  itàil , 
CrtttéliMM^B  &tfaityte8Rjoiira0)ttfn/I^^^^^ 
L'EgfaraposlDll^caSraitété^vacafatef<l«inolsèl28jo«t^.  »    '  » 
«NoiM^a^ms rfliiliino  fertoon^^ièntiMi'de  èelàltà  eenim 
de  rii\jéijjeu?t  et j(>JJ  ^,ti;ii.t^èui3jq  quji.wfiaa  l^M^  éHecMop  jB.t 
jHMir  l'cxeiftpte  .â6s,;t«iia|#9  à/wair.'  En-  efitel*^  d'ia»portant«ï. 
clMseti 's^eûsiiivdreiU/ «oirnmf inoiis  le  dhnoQf  phifc ^iard  a»' 

per bcariiDftle  ds Philo; pfo^ostii «ivMiéitfé «n^à auttdmft  d^lÀl^éMtàâcrtl^'  ^ 

ci««  npi  lluiiipnidMtotaMsjW^'RlÈRMm^  d^'  déife  6^fb,  «fki>r6èpeëtty«i^WP- 
Wlâ,  e  qiUvl  con  grande  allegrem  di  cifllIW&É  t^Urtifi^fa^iUiftWtè  !%•  Déafk  ^1aiî^(^ 

•«imnsiptendohipuiedliiifMi'ftoMitld  !o  Ittgahno».  èl  trttnM?<f;>èttr^rta4it  ^ 

e  lillÉte'lhRi^to  i»it2<^âeilfliëlmf0i]«i  g^«àdè  «WllB#ltv<è  tufè  liébbê^ttti'  Ifi*^  .^ 
fiiDiglie,  che  dascnnç  dfcet  ch'ert  i^mico  di  sua  parte,  e  /clo  fatto  e  uscttl  |  Cçr- 
tottU  di  là  ond-crmo  hTrtëlillisf;  flicôiilan-érilê  ôrdlnaVo  di'niandarUla  éreWlôn^^ 


*iiiBiwaim>TWn[àrToligîiiiïéb«otte m qdesloft^^^  pçr losQttîlé  cl)èÏÏô' fùgé- " 
giibiébtfié^.fk(ta';firè  la  dfe(ta' életlfoV/e  pCT'esempîa'  det  fut^rô,  pé'roèW  ' 
mifdS^àÀe'iie^é^TO  (^6  tniàû  Wfetti  al  ïçinpô  deî'suo  Papalo/ e  qUè^tf  ' 

'  Mous  aarlona  bien  voalo  le  connaître.  o^r  n^r^;  mo^\  * 

' Id  s'arrête  M.  RabuUa.  <'<  ^/^^  ■  ^ >  '  1^  ' 


1     I 


teiB|)a.cb<Mn  ;t)ODttfioat;.  et  cette ^éleotiott  fol  la^cftifiie  pur  la- 
queue  le.  pontificat  !  vint  à  tceiui  d'au  >  delà  des  «uoiU^  >et  la  €oar 
lKmtîfica)e:!$'Qd  alla  9U. delà  des<iâOBls,  en'fljiNrteji|ue  du  pédhé 
qut 4e6i j cairdîinaux' avaieitt domiDiS' fea laisantmouctr  le . pape 
Bai0lt,;»1l5  8'eii'étaîeat:iiéel1eD|eBtinendus;coiip^blte>  et  de 
cotte  .CiraMdideuaD;  éledtîôs^  /  Hà  faiieot  bU^  ebâtîâ&par  tes. 
GapQops^. contviB  nous ae.taffdaroos pa^  àileîdut.w:      .  .     . 

:.;  '  ■    ,'  ,  •'     :  I   ■  !-   '     ■  .•  '■     ,.    i;  .1  1    •!{  I  .   l'î»  1  ;.  «il 

î'J  (i  •   !     I    ''   ♦.''    .  •  .  /i!  '.'  '  JHî:  -^  »-  •'.     .,  -  ..   îi;  .  I    lit  j      ,  •  .; 

Discussion  un  texte.—  Impc^^ilités  bistoriqi^es^—  inexecùUpn  aefi  prétenâoes 
'    :''«M''       '•    condltforistriïpoBèésparlè'ïoi:    «  i"!        -     •  ' 

.<f.\:Ulfi^|,  ()j^  iKol^e raviitenr,  xi>qraUTpas(ir9ceii^iac^09a 
»  ^yee  piuft4i|e>suitaJw4'PpIamb>i4|uwdjl.L'a^n^  rui 

»  9?l  ^MWW*  î^éwm<HWleirççH/<3lpdiç!4ç  tw*  PWéa;  . 

Aywl.  ^'/?i>ordeiî.  lfl^:idjifç«#§çM)i|,dçq  ^ii;.e9f)dHioD%.  ^eimDi^ 
noDs-le  dans  ses  détails  accessoires.  M.  Rabanis  pose  à  Tencon* 
treJfis.quîrtiSpqiflt^Wiva^;!.  Jl.ijî.!,  .w.  I...  i:.»    ..    ''  .:  - 

».*•.  J9êr,^r^  <k^ttP'éi,9titP4^>daq»  çemv^W^^etjl  «'M«it 
»  iï|épie  jpipaMéJé  i'^npéwiî^VTjOii  dfi:Kr|ai]ii^^,i!l/avteWH^ 
trs,flHej}^  fipcMOiWitsr^i^lwri^^ft  Wîco»ifiri?fi^rit  pftS'.eti  dér 
mea^t(pUjjtôtaeipr/é^effdu.  dP^nvAg^qu'aiirailt  of»u$étatti  çor 
rejït^  die  rarcheTéqpe,^^  .Bor^e^iu*  la  guerw  centre -kat An- 

^?,.^  }A  r<*al)iUt^iiaa  eWa,  réittlégrationides  Qoloooai  aNiâentt 
ét4,!AMQWiJi^  .^  me  i^iRiip#:Beifioitii2;iyi^ltipar  4:tqiA€te 

spG^^pé  ^^  K  iwqjcipftiité,  fomaîri^,  aprèft  iai  mmt  de  oe,  pon- 
tife,, p^vx^ainMaiîaijafjfce.iioi  Sainft-JStég^,  è  r^fceeptfcw , ^ç-  fo 
re9|ffiSude?i,.iD5i?:rflrîA«?j  .Pierrei.ei., Aac^^^  danSi le  Saçrôr. 

Collège    .»  c»    •  ;>liJjjo.f   jiîîill  iil»  -îjîiiMUM  r:'»t;Jj  L»iiiUi?frHj  i,ï   «l» 

ne.ftit jî}ippis.d«y/Wé3  i?^ PQWifllie  d^^hHîM^tle  JMi.  ♦•  m  \r  i: 

éieit\t^k'\u^iià^y6ùûj'é  che'rt'^apaio'Vciiiie  *am  On'ramQPtanl.^e'jà*  liiVte 
n'«|Hkiabââ(ttiti  j^e^  dëf  >^ëati^  oMiMieM  W^i  i^ài^^  'ilM  iùéiU  'di 
Pa|)||  VfiM«(lt<Vi«««oIy(i^.^Mtel9tfemèlUf  treflolntttieI«iiidnr»itaw<l^^èié 
gastigati  dt  Guasconi  come  appresao  direoMUii  .aijufi'i  st  vnui^iiivit  <u'j#:  .iriRli  ' 

•  Rabanfs»  n»v,  pagejf?.^.,  ^  ^yt   ."i  ./.y/  'î  ,  ?.  f  ^i  .q  ,"ny  «  \r   ti  ..<.n;,f..;,  ' 
'  Cf.  Bnimoy,  Hist.  de  l'Eglise  gaîlieane,  liv.  xxxt,  t.  xu^p.  ^m  'n  ,  l\  • 


4«  cL'élecUoa:  de'  dftrlrahd  dôCk^i  Q^eut f^a»  lien  pâ^rcom-** 
Itmmiîs»  ce  iftiî  aurait «nlminé  l'imaûi mité  des  suffrages;  èllei 
fut  décidée  à  la  majorrlédeiOivoiktèr  1»;  eficelaâu  dernier  ) 
scnitipy»  oamme 'l'a- déjà  proorré  l'ittuslire'  Mansi,  d-ai>rèsle: 
procè^Terbal,  ce  qui  indique  queila  tulle  conliona  Jbsqù^A  la 
ÔB^  Ba  oQti^e,  d'aprèi  le  pvocè^^erbflli  la  proclamation  dti 
Douvean  pape  fut  faite  par^Franbasèo  CuaCuni,(ehBf  du  par^* 
oltramontain  et  non  par  la  cardinal  de  Prato;  et,  d*après  In- 
fessura,  qui  avait  les  pièces  souÂles yeux^ ce  fut  Napoléon  Or- 
sini  qui  prononça  la  clj5ture  du  copçjiaYe  '.     j  .      .  ,, 

Dqds  le  développen;ieot  d^,ce$.it^^  Tauteur^  fait  preuve 
d  une  érudition  variée  :  par  les  deux  premières,  il  écarte  les 
iiein  t>réieiteg  d^  Fedtrévue,  'k  savoW  1°  M  ^écbnciliatlôi^  db 
Bertratîdde  Gdt<<aVéel(iti^M  dved0lûii4ésd^  Valois  ^  lâ"  la 
restituikm  à fMrfeaoïK^tonhey d6 leur* ancienne fortune.t^ouis 
tepat¥t^n$ûe  oè dernier  potot  daH^la^discu^on  des  condi"^ 
tioas.*'  •  *  ■     "I     *  '•''>•'-  '''   '  ''  '  '"'*    •    '.'»''    ■  "     •  '    •■  'Il  » . 

On  lira  surtout  avec  intérêt  la  défdi^ëe  dtr  ctffdiiidl  de  Pratb, 
rhomtriè  tié  w>ùtm/pA^\&pfiMéxerûéûïkt  iafl^lfés,  iqûe  le  Sâcré- 
ùAlégb  âtali;  délégué  pduil'i<épdddlié  en  toÀ  tîon^  à  te  lettre 
coHécnve-du  «leitgé  de  FVttnce  eontte  bdMfacé,  et  qtli/tour 
sagteiHnU  '^'H 'était;  jurait:;  datis  lliypdthè^è  âe  ViUmi,' 
cott86ri¥ifaé  «lia  pli»  niaise  et  ta  plus^  criminelle  âoltlsé,  «>  sanfs 
proflt  pour  lui  et  au  seul  avantage  du  roi  de  France.  En  effl^t 
le  calcinât  de  I^ratû  btlôi^'Câi^diiiatix  de  don  pâ^U/^  éci^vant 
àFbflippele  Bëldenrfailièmii  toi  faire  ëtiteMi^<]ue  mrttônd 
de'Got,  >leak*  kWttdidat;  iiKfe  lîiMit'élu^^^'  isil^  Mh^Aiait^à  Vk- 
gvâery-metlalent  pâi*  ta  mènie  lKlècH6n  entre  lè^  biàliiis  âë  ee 
prinee^r c'était  «  le  reiMlfe  à'shfBïit:&  et  ^sad^'  ebhdttioif  s]  ma! trié 
>  de  la  personne  et  des  volontés  du  futur  pontife  *.  »  '  *    '-  "^''  ^ 

ilteipi|o|f0i/}l  yiâ^tiiiéqu^Mâdn!  tMt^ 
ditM.  Rabahfë,  tiettWdtri'^di;  oUiptl^  ()à*H  ffot^I^^^ 
de  Gqlélajt-il  ou  nop,  (J^nstpus  ^çs  q^^^^  Jç  c^djc^ai.wi;  Ïeqfl4... 
Wvçaj,|d^i  pijrti  tfifpçai^  diçyaÀpftt/ç^.  ï;^W)^-.Ww 

'fi^fl«\le8/tftfnifmleMÉc>a6iraUMlA*hf«MliAw  W'^ 

Vlllanl.  Nous  traiterons  de  l'autre,  inlrBinib  cà<'»."jqi.  ■>n^'>  in".-Lut)  tu  ji-.-fj-»!* 
'  Cité  par  Rabanis,  d*  tu,  p.  48. 
•Ribanl»,  n*  ▼  à  m,  p.  18  à  48  ;  n-  xxiv,  p.  72,  note  1.  '  I    '  '  '  •     ''  ''  '^  [ 

' /l,  D*  XlllV-']».  4Sb^l^    J  xf'/fJ.  .vif  .'.i^fO  ''0  ••  '.VH  '   '^i.   i»Jt^  ,  fil. .1.1    1.)* 


I  :. 


lit 


m  '  '  •  '  ÏA  -kÈHoitiÉ  6tf  VAW  bMiîift'  V 


UW!/.!  I 


tiUibquè leïqî  de iFYâii'ce  jcdni[itfeïi<iè  îiaf  hil-diW •:  b'J^i'dMis 
i'MmUa  dè"()ù()i  tetàiré  Pajiesi' j'ei-feUit  *.'*'  VïHablidit  tfai^ 
Mir^  ëh  'f  èi'ifaéS  fdriijelâ;  6àé,  d&tii  U  tiiâîftdtt*  rOij'étaA^  remisé 
rëlèôtipri  a\iii  des  trdl^'^rthévèVjdéS' proposée;  tseliH  tfaTiMui 
plairait  ;d(i,  choisir  ^'..Ué.ii  C^t'deitx  (jUl  >sOhi  Misé^icdinpfeéter 
hietifinconniis'  :'btl  Q^'tiàns  indtqiië  ni  teitt^àbnis.-'UT  -leor 
sié^é  aii^hicpiscQpal^  ni  leur  pfàjfs,-  bi^h  ({n'brt  mxié  lalSée-  Mi- 
fen'dré';(^u'ils  étaient  ft^ticaiâ,  pai^  qu'ils  étài<5tat '^'acr  delà 


Dànè'ses'pài'oleà  à  jSèrtrând  dé'flpl!,  'sai'*arttlér'r6cit>il  mon'- 
Iraît  bien  quMI  l'ènlèridaU  ainsi,  ii  Dbhb;  'dâbë  lô  dafe'OCi-l*bii- 
lipp^.aursiit  fait  sayoir  qu'il  n'y  avait  pas  moyéii  dfe  ^Vitt^ager 
{iVeé"çet  hoMmél'té  patti'ffàiitdii,yté^  )^M<é'iettlné  total 
déjkq^ara'rife'i'diirsvetddn^'nmpdssibilité'dé-fàlrfe'Un'jeeond 
eS'sàî,'eû't  pris 'àli'iïasaydmi  deè'deuic  àiiitéà  caViiïMatS'S  » 
étcëla,"»hàïgrë'  Ikéfabiiqdé'cc^  cat'é'ùàùk'  âVahïkrt''feiil,w*»e 
termis'^,  entre  eux,  de  Bertrand  dç  Got,  choix  évid«tt)nldiit 
subofdor^né  à  Ja  Volonté  du  roi,  pbiir  àéfcordéi-'fe'^rtcH'dttns 
m' différéntèsl'paHiëS'.  On  se  deniahde'  dan^  ^Uél'infék^ila 
niôitie  du(Sà<iréï-(jàllége  .aurait p^- sflh^î ' riatt-ifier 4e  Vkn^ 
r'hohùéfir'dè  l('Kffl,iëe  »/ A»ilàht  yàddraît  è'rèh^  le 'redit  «fe'FkT' 
rè//,.de:H^idénçe,,<)uij  à  rencontre  de' ceiùf^i^fltûrtf;' perte 
«jùe  ,P^illrp|{é■,'p<i^i^  %e"értre  BettWnd  dé  tîotjàcWéla^pBriir» 
genf  le  $acrô-Cdltége  t^i;eritîer«.'' '    '    '  ''''  '>"ii'  "'"i  •• 

Ce  i\4  'sôn{i)as'ïà'tès.sëi]Iës  i)bsMatiôMs'tp]^lYn!ii8sle"f*ire 
nlàïlfe  téi^éjCil  de  Villahi.'Én  èufvantl\)i-di^tré8'dfcttlti»téi<îes, 
d^âbô'rd  '  <<•' VlU'àdi  'çhéi;ché,  '|idr'tiW  Jra'itr  fcèn^lW'ébirtte'TteJ 
Gàsiônài  à'Vé|\ifésenfct;|:,  ^rtràn^ >con)ni6  ùn'l^foiMVmê'  t^ui^idé; 
sans  oser  pourtàTJrlé'  qdkirâ^^  ilihsï'dîréciëihdh'iv  A^  miMM 
passage  signifie  bien,  comme  a  traduit  M.  Rabanis,  que  la  cu- 
pMitètfe'SertviiDU':  d«r  6ot  «  oflhiit'niojeiitdk.lB  «âcoqeilier 


'  QrcoDStance  omise  par  lil.  RabaïUa,^.  '  /,       V  ' 


'»       1        «  <<    f  I 


*  Dans  sa  Chronique,  écrite  en  1330  (citée  par  H.  Ràbanls,  n-'xxViiri;  p:  il): 


VEZIGÉ£,  Pjgic  1^.  p^HVmTE  p'iTi  yAlfUSCBIT.  1 77 

'     '       •  '  »  • 

»^  alséinf  nt  a vçq  leioi.  9  Non  pas  que  Philippe  fût  disfiosé  àUU 
dDvner  de,  ^'ai^pent  eQ.échainge  de&dçcioicis.  pendant  cinq  an- 
fiées  :  'OO,  coQiii^ULpssez,L'a\idità  de  Philippe  k  Bel  qiii  ne  crair 
gait  p«^  4'aÙérefv  les  monnaies  et  accabla  sas  peuples  d.lfn^ 
pôttf  j  ça.  l^UaçfolrQ  Bpnîface  VIII  fpt,p!  grande  |)âr|ie  f^uç 
^iiereUe il'argeAt.  Maj3.c^4t4i Lassez  de  donner  à  Berlrfipd  la 
Papauté.' I^eut- on' rOu))lie!r^  qu^  dès  l'année  iaoç^  Philippe 
ftdre^fsa  <le^  plfûpteç  a  Plément  au  sujet  des  Charges  imposées 
atm  ^Ua€|p  d«.Friiace  ^  Ainsi  topD|)e  la  malignité  d^  Viliani, 
et  riifi|iiutaJtipp  qufclje  renferme;  de  rapine,  et  de  dilapidp^oç 
dtt  trésor! popljflpal,  contrai  un  .pape  qui  a  envoyé  de»  sonimes 
immenses  à  lUme,  pour  réparer  .rjnqendie  de  âaint-Jeân  d^ 
LaU^n  ^B'e|i  a<|^  n^oins  lai^sé  à  sa  919^  ùq  s^çse?  Vjçti^.trér 
sor.qii'oB  afpiUé*r    _, . .  ;        î'  .     ; 

tf  UhûJprjien  ne  qous  dit  f^  non  plus  dans  quelle,  \ille'  ou 
dans  quel^U}age\de4^  ^scogoe^  le  messager  du  roi  a.  trouvé 
rafdi^vêime^  U^ût  é^é,reu  effet,  bien  epi barrasse  de  Tlndi- 
qa^j.paisqn^  Ber;bcao4de  Gçt  n'était  pas  en  Gasi:o(|[pe^.mais 

3Mb  r9Lj|râyj4Pafi,i'ef|d!?7-yôifs  ^n  pçtité  çompa^piè  j  l^eUte 
1aDi,qur/9nn[pud/a,:f  ,oé,^f,)à<'d€s  té:inoins  d'aptant,piû&  ^ttea. 
tifsi(|ue  le  fçn/^vj^\i  la  gJcaoc^e  cpii;ipagx)iè.  'Coi^mçnt  donc 
D'a^rap^l  rjep  l,i;aj?spiré  de  cps  .faits  avant  ,1a. .pu])liçatîon  ^ 
rhi$toir(e.(^ç;Vil^n/,f  V  ïliaûl.bien^  (|ît  spjritiïeUeni^pl  4l.'Ila- 

»  '>îH»^,.qAI|?.qua|3u;yn,ftiV  ^  !?»î*  9U, 

>  et  pourquoi  lui  seul  s'il  vous  plait.?  Cpmiperlt  a-(-|l  pu 

»«ava|r.qe,  f\ «ç,  d^3,spp,|eriips.  tout  le  i^oipcle  ?|KPoriait J^j?  »' . 


f  Avignon,  1. 1,  p.  578,  684,  t.  n,  p.  &8. 

' Voy. Fieury,  11t.  91,  n*  28,  année  t808.  IW.  Dî/n^  ri;inhife  f^^f 4';  èt'f^è  dl- 
tersMhUfotm  fcdâJlë8ti<<(fes; '^  KtoitJfe,  Vkiy;  pàjfe  i'44.     '  "    ^""*  * 

»N*xiii,p.«7. —  «•xxm,  même  page.'"*- '   ''  '"'<   -i  .m  ,..,.,  v...o..v.  >  | 

*  M.  Lacnrie  sappose  que  c'est  rarcberéque  qni  a  (âfélftéfàf-iHèiifi^lA'iiÂtflse, 
eLU  se  sert  de  c^tte  drcopiUnce  pour  retarder  d'un  Jour  la  date  à'^asslgoer  à 


,.    s?  1(43^  sernfient  réoîpr<H]ue  ife:C(tti/{aficé!^  comitte  teadxiii  Ra- 

.bj^nis,  ou40  /Ûa/)^^:P0iTiaie  tfadait.F!leury>  pcêlé  9ui:  Tautel 
pair,  l!9r<^e\êqu(e  de,  Bordeaux  et  par  \q  roi,  a'eslril  pas  bien 

JmT^iserqblable;!  Quoi  2;  ripéme  a?apt  les  fronfi^  paroles  de 
Philippe,  Bertrand  jusqu'alors  son  ennemi,  suivaat  te  récit, 
Iu|  fvoue  confiance  ejoUèns»  lui;  pfwciet  une  inviolable  fidélité. 
il,2ie  sail  pourtaqjtpas  encore  ce  doqt  le  roi  veut  l'entretenir. 
I^p  P,  ;Bru,pEiQyj(  moins  clair'voyant  en  oe  point  que  le  P.  Ber- 
,tb|er  son  coniinifsiteur,  le  P«  Di^niel  également^  en  admettant 

:1e  récit)  o^t  tf*aduii  n^ïvemen^t  ces  .mots  leofturolt  in  mVaUare 
eredfifWh  par:  et  h  serment  fait  surVQutflpor  Varch^fue  de 
garder  le  eearet^  bie^  mieux  Daujel  ajoute  :  mr  la  propasilion 

,  que  /e  rot  allait  lui  faire  ^  I*fe  croy^  P(^  que  ces  savïuits  jé- 
suites, qui  supprimaient  ^insi  le  serment  du  roi,  fussent  bien 
élo^nés  au  fonddq  vrai  sens  dei'auteur  florentin.  Bertrand 
de  |Got  promettait  l(^t  secret  ^au  roi  avant  de  savoir  ce  dont  il 

r  s'agissait^  commea  i^n .  instant  aprè^  il  aurait  promis  d'accom- 
plir lan^.  condition  (la  0")  qiue  lei  roi  se  réservait  de  ne  lui  f ai re 
connaître  que  dans  un  temps  ultérieur.  G'e$l  donc  là  du  ro- 
mon,  comnieïditltl.Rabi^ais,^ ..         •      mr 
G""  0ns  e^t  frappé  encore  d<^i'ex<;ès  de  lâçliejtô  c^e  la  n^KHise 

...de  l'Archevêque  :.«  Monseigueur^je  voi^  bien  àpréseai  etc.  » 

Ëslf^^iea  19:  le  langage  du  piême  honnwe  qui  savait  sqleoael- 

.  lenaçnt  prpti^^té  (ui  sujet,  de  la  Qosv^catian  qfù  hii  amt  été 

ladp^asée  ççmvfl^  à  tousi  les  autres ipjrélats  du  royaume  pour  as- 

.  sifitf  r  à  Vasft€ypbl^  tenu?  par  le  roi  à  J^arjs  aip  moiy  d'ayril  ^302, 

dans  le  but  d'pbtep^r  une  mani^tatipp  .^u^dergé  fraufais 

a  contre  les  actes  et  les  doctrines  de  ^opfface  Ylll>.,>vel  avait 

,aip^i  poui^gçqç^finljujainitçnuy.nçft  pas.s^^^^  pri- 

la  prétendue  entrevue.  Dissert.,  p.  224,  230.  II  ne  faut  paa  sortir  du  texte  de 

'  HisU  de  l'Eglise  gallicane,  t.  xii,  liv  xxxv,  p.  332,  in-12,>.édltt(tii  1T5I. 

.Han^ii  ifÂ^  d«;^rafH:0)4q'i3rt  PII»  PfSOii  années  )f 301, 180^  On  regmefte  de 

..voir  eut,  ^p^|le«(  làiM^rHw  ir*évecMier: pai! seg*  mn^UHMlNia <i.iltniwt.idiia  de 

reliersau  récit  de  ViUMii»A  ^>c(»nbleri|eâ  ku^vnes.^Vi^SMivlB,  eadisintcpie 

:Beii^n^4tfiai.<m9n4aii^a(90C<i^^  Mm  «éleetiipfeïet  la 

suite  du  récit.  On  lit  cependant  en  note  t  «  toute  cette  narration  p«iiiaitfaititre 

',  >  «uspeote^  a*ay«mt  peur.i^teiirqii«MUl«pi.«y.^r  latfttconm.mi'lttiHtftificat 

'N*xxu,  p.  66.  ;.,  „    ■(   il  -. 


VENGte^M'lA  ttfed^U^KMi  «"«!<  MANUSCRIT.  '179 

tildes  de  Vbfitim  de  Bordéàvx,  comme  le  (à(t  ressortir  exclu- 
sifTenietit  il.  Ri|baûte<>  bdiâg  cmbone  les  libertés  «edé^rastîques? 
qiÈi  ensnile  tf^aiit  été  au  riombre  des  pt^latd  qdi.  bi^vant  les 
dé(èn9e8  expresse^  du'  toi/  se  rendirent  au  concile  cdnVoqlié 
parce  tiMlifeM  ■"'    ''"  '     * 

f"  On  i^iiiarque  cette  particularité  que  Târchevêque  donna 
au  roi  son  frère  et  Isés  deux  neveux  eil  étage;  Commeni  se 
trbuiaiënt4U  là  ?  L'archeTdque  les  avait-il  ëmménéà  avec  liii  ? 
Comnlentayàit-^il  eule  iemp^'  de  les  réiinit*?dd  bien  d'où'les 
fil  on  Tenirl  Où  furent-ils  détenus  à '  Paris  1  Quaiid  fUrent^ls 
rendosf  Silence  complet  dé  Thistoire  là-desstrs.  Ëncorel  des 
léisM)ins^  et  tous  trois  et  leurs  ^ens  bien  co'mplaistmls'  et  bien 
difièrets.  Cette  circonstance  du  frère  et  des  nèteûx  donnés  en 
otages,  né  slitBtp^lle  pG(s  à  -elle  seule  pour  fÀitie  tomber  le  récit 
tout  entiet*,  dès  i|UarestlBâf  stiJouitThui  que  Blertranâ  de  Got 
était  en  Poilbu,  ôccwpêàla  vMede  sa  provirù;e,  dadslaquèUe 
apparemment  il  noterait  pas  eu  le  droit  de  nourrir  à  sa  suite 
fioïi  frère  et  ses  neveux  anx  dépett^  dès  églises  ;  et  qtrll  conti- 
nuait enoore 'cette  tisite  pastotalë  dans  la  même  contrée, 
comme  le  marque  Fleury  lui-mémê,  et  éolnmé'lé  certifie  le 
jûwnal^  ^uùkd  la  nouvettt  tint  qu'il  était  itu  pape  '  P'  '  '    * 

L'bJetorien  ndtrs  dédaiie  au  teste  (pie  Philippe  ne  le^  emme- 
nait pas^  à  Parte  pcfartinë  récoÉKiittatiOn  réelle  aVec  Ghài*les'de 
Valois,  'éi  qute  tie  b^éfaut  là  ^u'un  |irétéMe  pour  leb' retenir 
œmmeefeges.  Ainsi  ii  détruillui-mémé  le  pk^tkndfi  désiir  du 
roi  d^anè  pareille  râednciliaUbh.'CÂ^réé^cifiatiOn'eèt  donc 
unefeble  cotniiie  la  brodille  quiTaurdit  Occksibnnéë  et  dont 
M.  Rabarils  à  ftrftljusUcé"  -       =  i 

8*  A  deux  ^eprises'  ViBàni' boud' fait  connaître  qtie  lés'con- 

*  Voyez  sur  ce  fait  n*  vm,  page  25  à  29.  L'auteur  s'en  prévaut  à  Mi'ààtre 
]^oint<Âb>-meX"  •'•   '"*'      '.•/''      '   i'-'    *  ,   ■'■         "  ■'    •'  *• 

'  N*  nt,  ptoge  2S.  Ml  Rabanlê  en  bon  gMlënil,  noté  ced  tMs  iàtpbrtaTfts  Au» 
ane  dinuiiiloii  ff«BM0eiM.  Nous  <revorifl  afvoâer  tofilefoiflf  (ifoe  ^lettraiM!  éS6  Got 
signt  ta  ]etttre«Mtodilii&adyeMiéeiKi  Sii<5t^G(yllé^e  par  tBiiêéatti}éë<(in  ftorgé 
ftaa^  (il»  wr,  page  27).  «1  le -fit  in>6biiMebieiïf  par  eofkilëéeeàâàfnèë  ft'  Té^rd 
éettféaam^''  '    •' *  ■•'*-  '   *■  ■  ''"'■  '  ' '  *    *'■  ■*'     ^  '  *•  "^*   '  ' 

*Vkntyraiiî.  mNt,\  Itr.  ^,  fl^^t.  W*  lèô  iêr!ttéé  dé  Théodoire  âeWém,  de 
Jean  de^  ^V^ctor  14  ilV^mâlric  â'AugMr/Mo^fàpfae  deOëfrieint  V;  dttft'^rRa- 
banifl,  n*  m,  page  S.  ■'•'  '^ 


180  LA  MéMOlRS  DC  PAPE  CLBUNT  Y 

Tentions  des  cardinaux  furent  rédigées  en  actes^  et  la  seconde 
fois  en  actes  authentiques.  D'où  vient  donc  que  ces  actes  si 
bien  scellés  ne  nous  sont  pas  parvenus^  tandis  que  nous  avons 
ie  décret  de  Télection  qui  les  contredit? 

9<'  Il  faut  enQn  convenir  que  les  réflexions  de  la  fin  du  cha- 
pitre, à  tort  omises  par  M.  Rabanis^  sont  de  nature  à  exciter  la 
défiance.  Yillani  établit  une  liaison  intime  entre  le  crime  sup- 
pose de  plusieurs  cardinaux  qui  auraient,  dit-on,  empoisonné 
Benoît  Xh  et  la  double  punition  qui  en  fut  la  suite  :  à  savoir 
i"  l'élection  de  Clément  Y  dans  laquelle  une  partie  du  Sacré- 
CoUége  aurait  été  subitement  trompée  par  l'autre  ;  S""  la  trans- 
lation du  Saînt-Siége  à  Avignon,  les  nominations  de  cardinaux 
français  et  autres  mesures  prises  par  Clément  Y  qui  furent 
peu  agréables  aux  Italiens.  Ce  sont  donc  là  des  anecdotes.  Je 
m'étonne  au  reste  qu'un  homme  tel  que  M.  Rabanis  ait  si  mal 
entendu  ces  réflexions  finales  où  Yillani  lance  avec  une  dou- 
ceur ironique  les  plus  noires  et  les  plus  méchantes  accusa- 
tions, a  L'impassible  historien,  digne  ancêtre  de  Machiatel, 
0  dit  M.  Rabanis,  ne  voit  dans  toutes  ces  infamies  (préten- 
s  dues  de  l'élection)  que  le  triomphe  de  la  prudence  et  de 
»  l'habileté  I  II  les  juge,  il  les  admire  en  artiste  ^  »  Est-ce  là  le 
senlimeut  de  ce  florentin  qui  a  rempli  son  histoire  de  cruelles 
diatribes  contre  Clément  Y,  comme  le  dit  M.  Rabanis  Ini- 
même  ^  qui  transmet  aux  siècles  à  Tenir  pour  leur  instruction 
morale,  le  récit  du  double  crime  et  des  châtiments  qui  s'en 
seraient  suivis?  qui  qualifie  l'élection  de  frauduieuscy  et  qui  a 
en  quelque  sorte  j*amassé  tout  son  fiel  dans  cette  petite  phrase 
que  M.  Rabanis  a  citée  textuellement  en  italien  ^,  phrase  san- 
glante lancée  comme  un  stigmate  d'impiété  sur  les  auteurs  de 
l'élection  prétendue  simoniaque  :  a  Et  selon  qu'il  plut  à  Dieu, 
B  la  besogne  fut  si  bien  menée,  etc.  »  E  corne  piacq^e  à  Dio,  la 
hisogna  fue  si  sollicita,  etc. 

*  N*  ui,  page  43  ;  cf.,  n*  xxxn,  ^ge  85,  in  une. 
'N'XLV,  page  143. 

*  N»  IV,  p.  16. 


VENGÉE  PAR  LA  DÉGOUYEBTB  D^l^N  MANOSCRIT.  18t 

IV. 

Examen  et  réfutation  des  six  conditions  mises  en  avant  par  ViUani.  —  1"  Les 
Templiers.  —  ?•  Abolition  de  rexcommunication  du  roi.  —  3*  Promesse  de 
donner  les  décimes.  —  4*>  Abolir  la  mémoire  de  Boniface  YlII.  —  5*  Rétablis- 
sèment  des  Colomia.  —  6*  Condition  non  exprimée. 

Passons  maintenant  aux  six  conditions. 

Pour  en  bien  discourir,  ilfaut  naturellement  les  connaître 
(Time  manière  très-exacte.  Nous  pe  pouvons  nous  expliquer 
comment  M.  Rabanis  ne  les  a  pas  exposées  conformément  au 
texte.  Dans  sa  traduction^  lorsquMl  arrive  à  cet  endroit  le  plus 
important^  il  met  :  a  suit  le  détail  des  fameuses  grâces,  p  se 
référant  ainsi  à  Ténoncé  qu'il  en  avait  fait  au.n'»  I,  et  qui  est 
ainsi  conçu  : 

«  Six  conditions  auraient  été  imposées  an  prélat,  qui  Jura,  sur  Thostie  con- 

*  sacrée,  de  les  accomplir  :  fabsolnUon  du  roi  et  de  ses  ministres,  frappés  ou 
»  menacés  d'excommunication  pour  les  violences  exercées  contre  Boniface  VUI, 
»  la  condamnation  solennelle  des  aetes  et  de  la  mémoire  de  Boniface  ;  la  réinté^ 
I  gration  dans  le  Sacré-CoUége  des  cardinaux  de  la  maison  Coicmna,  que  ce 

*  pape  en  avait  exclus,  et  la  resUtution  des  biens  et  honneurs  enlevés  à  cette 
>  maison  ;  la  suppression  et  îq  condamnation  des  Templiers;  4a  perception  pen- 
»  dant  cinq  ans  des  décimes  prélevés  srr  les  revenus  du  clergé  de  France,  pour 
«  la  guerre  contre  les  infidèles;  la  sixième  condlUon,  le  roi  se  réservait  de  la 

*  spécifier  en  temps  et  lieu,  et  Bertrand  de  Got  ne  s'engageait  pas  moloB  à  la 
«remplir  '.  > 

Ainsi^  faute  de  bien  distinguer  ces  diverses  conditions  par 
numéros,  non-seulement  des  deux  premières,  M«  Rabanis  n'en 
fait  qu'une;  mais  de  la  4*  il  fait  la  âS*;  la  5*  devient  la  3*,  la 
3*  devient  la  A%  et,  par  une  distraction  inconcevable,  pour 
la  5%  il  indique  la  suppression  et  la  condamnaiian  des  Tem- 
fiiers.  Il  faut  croire  que^  dans  ce  moment-là^  M.  Rabanis  aura 
jeté  malencontreusement  les  yeux  sur  quelques  ouvrages  d1* 
gnorants  auteurs  modernes.  Il  parait  en  effet  que  cette  odieuse 
addition  n'est  pas  tout  à  fait  nouvelle;  car  M.  Tabbé  Lacurle^ 
dans  sa  Dissertation,  après  avoir  relaté  les  six  conditions 
(  page  217),  ajoute,  page  243  :  a  Oserait-on  avancer  pour  dire 
»  qu'elle  a  été  aussi  octroyée,  que  la  6*  grâce  restée  secrète 
9  coQcernaii  les  Templiers?  »  Encore  une  foia,  c'est  là,  sans 
doute,  de  la  part  de  M.  Rabanis,  une  pure  distraction^  car 


Rabanis,  n*  i,  page  3, 4. 

IV  SÉRIE.  TOMB  XIX.  —  N«  111;  1859.  (58*i;oJ.  de  la  coll.)  lî 


ISf.  JU  XiMOlM  W  PÀPS  CLÉVSNT  V 

il  tf  est  pas  dit  un  mot  des  Templiers,  dans  la  suite  de  Topusn 
cule  :  il  est  certain  au  surplus  que  celte  condition  ne  figure 
pas  dape  le  texte  de  Villani.  On  ne  la  trouve  ni  dans  Brumoy^ 
ni  dajîis  Fleury,  ni  dans  Daniel,  ni.  dans  Sismondi  j  je  ne  sais 
où  elle  peut  avoir  cours,  ni  comment  Scbœl  peut  la  laisser  en 
doUjte  S  En  outre,  Thistoire  delà  suppression  des  Templiers  dé- 
montrerait au  besoin  Timpossibilité  qu'elle  ait  été  imposée 
d'avance  à  Bertrand  de  Got.Jndôpendamment  des  énergiques 
réclamations  du  Pape  contre  Tirrégularité  de  la  procédure 
royale,  dès  le  début,  et  de  Tesprit  de  justice  qu'il  montra  dans 
cette  affaire,  il  faudrait  admettre  qu'il  aurait  menti  à  la  face 
du  monde,  lorsqu'il  a  dit  dans  la  bulle  de  convocation  du. con- 
cile général  de  Vienne  (iS  août  1308)  :  a  Ces  plaintes  (  contre 
»  les  Templiers  )  nous  ont  été  portées  en  secret  dès  le  eommen- 
a  cernent  de  notre  pontificat,  avant  même  que  nous  allassions 
»  à'L]foi^  pour  notre  couronnement;  mais  tdles  étaient  si  peu 
»  vraisemblables,  que  nous  n'avions  pas  voulu  y  prêter  To- 
»  reîlle.  Ensmte  notre  cher  fils  le  roi  de  France,  Philippe,  en 
x>  étant  ausji  informé,  nous  a  donné  de  grandes  instructions 
9  sur  ce  sujet,  par  ses  envoyé^  ou  par  ses  lettres,  ce  qu'il  n'a 
»  tait,  que  par  zèle  pour  la  foi,  etc.  ^.  »  Du  reste,  il  est  bien  clair 
que  l'entrevue,  de  Saint-Jean  d'Angély  étant  une  fable,  cette 
CjOndition.n'a  pas  plus  existé  que  les  autres. 
.  Cet  incident  vidé,  examinons  les  deux  premières  conditions 
auxquelles  se xattacbe  un  troisième  prétexte  de  l'entrevue  qoi 
était  de  faciliter  au  roi  de  France  sa  paix  avec  l'EgUbe.  GCHn- 
prendpa-t-on  que  la  moitié  du  Sacré-GoUége  ait  pu  concevoir 
la.  pensée  d'une  réconciliation  dont  le  coupable  imposerait  les 
conditions;. et  qu'un  archevêque  et  un  souverain  aient  pré* 
tendu  réaliser  ce  monstrueux  assemblage  d'une  absolutilMi 

1  Court  ^hitio\re  des  Elatt  européens,  tinnée  130$. 

3  Cofic,  t:  xt,  p.  1503,  apud!  FÏeùry,  IIv.  91,  n»  2*6,  année  là08.  V.  règne  dé 
GKmënt^,  paièirt^,  mtioûi  n"  HO,  année  laot,  et  fa  correspondance  de  Gl4- 
raent  «vec  Phtllppole  Bell  Dam  aa  lettfe  au  rot  du  24  ao6t  i306,  il  lisait  d^à 
ce  qu'il  a  répété  dans  la  bulle.  (Fleury,  ibid,,  n«  19,  d'après  BaluM»  Vies' des 
papfl  d:4tKa»w>»..V  41.  J.  T^,  etd'aprèaDu  Puy,  Bût,  du  différend,  p.  100;)— 
Sur  le  pro^  dea  TempUierfl^  cf.  Brumoy,  Hist.de  VEgiise  gaUieane,  t  su. 
liv.  XXXVI,  notamment  page  386,  et  Robrbacher,  Histoire  de  VEgiise,. i.  tn, 
Ut.  77,  notamment  page  515. 


VENGÉE  PAR  LA   DÉCÔÉVÈKTE  H^tN 'MANUSCRIT.  183' 

obtenue  et  donnée  par  iin  doublé  et  nouveau  criitiei  oiï  blûtÔJ, 
pour  enifiic^er  la  belle  expression  de  notre  auteur,  mrrnét 
une  u  eonspirabon  contre  Dieu  et  l'Eglise  jurée  sur  ITîùchâ- 
>  rislie  *  ?»  Ces  considérations  suffiraient  pour  rc\)Oii^ser''cé' 
préleite  de  Tentrevtie.  M.  Rabarïis  le  rejette  par  un  ihotif 'Éils"- 
torique  qui  parait  d'autant  plus  digne  d^àttentioh^  qulla  sét^Vi 
apssict  antérieurement,  à  determinerrabbé  Rotirbaclièrà  Mé-  ' 
go^bors  de  Thisloiré  le  récit  de  Villani  ^.  Il  est  îdtéressàHtde 
de  le  discuter  complètement^  car  ces  deux  auteurs  n^'ont  faiï 
que  renoncer. 

d  Le  roi  Philippe^  dit  Robrbacher,  demandé  avant  tôtii 
»  d'être  réconcilié  avec  l'Église  et  absous  de  Pexçommuriféa- 
alimi.  Or,  Benoit  XI  lui  avait  accordé  Tiln  et  Taiitre  même 
i>  avant  qu'il  Teût  demandé.  ))  .      :i     «      i 

«  Oans  son  court  pontificat,  dit  M.  Rabanîs,  Benoît  Xt  ayaît 
D  complètement  abrogé  et  anéanti  toutes  lésb'ullesj  tôlis'lès 
»  actes  de  Bonifàee  YÏII  pai^'lesquels  le  foi'h^ail  pu  être  frapiié 
»  ou  nmtac^' seulement  d'excommunication  *.  i  Noiisf  conéul- 
tens  F/0ttr{f>  l'un  des  auteurs  îhdiqués  en  ûote;  nôtfs  y'li*ou- 
vons  qu0  Benoit  xr  donna  au  roi  l'absolution  des  censuras 
sans  qo'iM'eût  demandée;  ce  'que  ce  pape  «fil  valoir  tyothme 
une  grâce  singulière  par  sa  lettre  du  i  avril  1304  *!  t'IéurV 
fait  observer  que,  par  ses  lettres,  le  roi  donnaît  à  seè  étriiîlôîiés 
pouvtoîr  d'accepter  en  son  nom  Tabsolation  du  pâpfe'  |)6ûr 
iOQteslescensuiies  qu*îl  pourrait  alvôlb  encoûniéis,  maîstiynl 
pas  de  la  demander  (D'après  VBist.  du  différend,  pè(g. /sâi)!^^ 
«  Les  ambassadeurs  (envoyés  par  le  roi  à  Benoît  ^iôur  lé  ïéll-; 
citer' sur  son  avènement)  étaient  chargés';  dit  lé  IP.  Brtihiby,' 
Goi^inualeurdu P.  Longaetal,  de  traiter  atbc  Blénôiiâé  dotidë- 
mélé  et  de  recevoir  en  son  notri  ral)solùtion  ^otrr  toulèsleécen- 
soresquMl  pouvait  avoir  encourues,  ils  ne  parlèrent  point  de  cet 
article,  et  le  pape  la  donna  sans  être,  prévenu,  AiQSii'éçri]i-il 
au  roi  dans  sa  répQQscdu  â  avril  1304  ;  «  Jugez  de^  iiotre*  t^&ne> 
»  dresse  parle  soin  que  nous  avons  eu  de'voas.préVeiiip/'eii 

^Bm.tmitêr«elU de l'Efitie, ijint, l!V.  i;r,^.'4^,  Ce iofuihé éèi  dé  fMS 
--*Ceit  la  pfemière  raison  de  Roh^bachier.'  Nous  avons  dëji  énbhcë  ta  seconde. 

*N«xi,p.  39.  .  ■.    ;^      ..         •  .'..^      '• 

*¥\tury,Uist,eeelés.,]iY.  90,nMl.  '  '  '      ' 


m  la' MÉMOIRE  i)U  i^ÀPE'ciiMKfrr  T  ' 

V  vbos  donnant  ce  que  tous  ne  âeiDancfiez  pas^  l'absi^luUon 
jJ'fles  censures  peut-être  encourues  '.  »  Par  une  'bulle  du 
h'^'tïi^\,  i\  absout  tous  les  prélats  et  les  ecélésîa^ti^aes,  les 
barons  él  autres  nobles  de  l^excomnniunicaUon  encoutnè  pour 
âVôir  empêché  ceut  qui  allaient  en  cour  de  Rome  et  ceux  qui 
àWfent'eu  part  à  la  prise  de  Boni  face,  excepté  -seulement 
^Guîlîhuhie  de  Nà^aret  dont  le  pape  se  réserve  Tabsoiation .  Par 
Wnë  âtitre  bùHe  du  même  jour,  il  pardonne  à  ceux  des  pré- 
fets'et  docteurs  français  qui  n'avaient  pas  été  à  Rt^me  Suivant 
le  mandement  de  Bonifece^  leur  désobéissance  à  ce  pontife  *. 
'  Avec  le  roi,  la  reine,  les  princes  delà  maison  royale  et  les 
Français  en  général  étaient  absous  par  le  pape  des  censures  '. 
L'exception  daseul  Nogaret,  évidemment  conmie  étant  auteur 
ptlnfclpSl  du  crime  d'Anagny,  montre  que  Benoit  XI  ne  per- 
dff  pas  de  vue  ce  grand  méfait  dont  <  rinstruction  n'était  pas 
alors  complète.  ÏDopnis  il  ordonna  de  la  poursuiv):e  et  de  la 
terminer;  et  alors  les  choses  changèrent  Idéface.  ' 
^Par  une  bulle  du  7  juin  id04,  donnée  im  mote  avant  sa 
rùoty,  B^noK  ^)  déclara  avoir  encouru  Ifexcommunication, 
les  aufeai^  et  complices  des  excès  commis  à  Anagny  contre 
Bonifacb,  et  en  particulier  Guillaume  de  Nogaret,  SciarraCo- 
lonha  et  quatorze  complices  dénommés  dans  ladite  bdlle,  et 
les  citait  à  comparailre  devant  lui  pour  entendre  la  juste  sen- 
tence de  leuts  actes  notoires,  et  s'y  soumettre  humblement, 
sinon  le  pape  procéderait  contre  feux  nonobstant  leur  ab- 
^ntd  ^  M.  Rabattis  a  cherché  à  atténuer  la  portée  de  cette 
bulle  :  <r  Le  pape;  dit-il,  n'entendait  pas  recommemier  la  que- 
i<  ipelle;  Phlilippe,  quoiqu'on  en  veuille  dire,  était  désormais 

i  htert  de  causer  et' là  ft*ance "aussi  ^»  Assurément,  à^ part  ce 

.« ,'  ''1  •■    •'  ^    _  !    ■     ;        '  .  •  •,.•■,.  I 

'^Vnimôif,'  bat.'de  i*S§li9e  gallicane,  tr  ïti,  annie  1404;  pvàf8,Mé^oo 
ln-12.  —  Remarquei  ce  peut-être,  qae  M.  Rabanes  traduit  sans  doute  par  ces 

àwttrtoti'fnwwicif.-         /.••■.  >  /.  .  .  .:       / 

"Fleury,  Hist.  eccUs.,  llv.  90,  n«  41,  t.  xiï,  Ift*l3;  ^.  T3»  V4i  d^|»nrlWtr. 
«irifiTlWf^,  j^.'tOî,  Î08,  îî».        •'  ■  •    M     ',    '•• 

»  Brumoy,  Hist,  âtTEpHte  gaUicane,  t.  xn,  p.'aiQ,  853'.         ^  '       •  -     ' 
>  *^ékie  tradùtt  «rrfrati^r9>de^hibiille  9mif/^o}itimhé^,^m,^^néhemTe  dt 
ngt(^,  ti  \n,\\^.il,  1^.  408  à405.€ir.  analykeiâansttviiao^fv  M<.«M^^f^ 
gallic,  iiv.  xixv,  t.  xii,  p.  320.  t'<'i   ' 

*  Voy.  n*  XI,  pages  40, 41.  l»    ,    i  '<* 


point  partiçulî<er>  .^ut  était  a^rraiigé  et  pacifié.  JU'absoJiut|oo 
snbçifiait  ,p9ur,tow  les  laits  de ,  résiatapce  du  démêlé, .  yac 
exemple»  ppur;rappel  au  concile  ;  assurément  Benoit  XI  était 
bien  loin  d'avoir  enyie de^ provoquer  uue.qouvel)e.lutl,e;.fl# 
reinqttre  ;  XoiU  :  «Il  question,.. ei  réciproiquenaent  je  veux,  ciboire 
trèsrv(4<mtiers  avec  M.  Rabanis>  contre  les  insinuations,  de 
SéSDipndi .^  que  cette  huUe  n'a  pas  causé  la  mort  du  poutiCe.et 
que  Philippe  le  Bel mc Ta  pas  tail empoisonner^  mais, pour  le 
papej  le  devoir  de  sa  cbar^^  après  informations,  élaitjicomnna 
il  le  pi:o€laaiait>  d^  iiç  pa»  laisser  irnpun  le  forfs^it  éuofmi^ 
d'Apagny.  C^est  donc  une  question  assez  délicate  de  savoir 
quelle siluation  cette  nouvelle  bulle  faisaitau  roi  Philippe.  S'i) 
était  coupable  de  ce  crime  pour  Tavoir  ordonné  Ofj  feivorisé» 
deoieuraît-il  réeUement  hors  de  cause?  11  y,, avait  ^v  ipoins 
doute. à  cet  égards  puisque  plus  tard  Clément  V  narpàs  juge 
iflutile  de  lui  donner  là-dessus  une  décharge  de  tout  reproct^ft, 
comme  nous  allonsrle  voir  dans  un  instante  Benoit  Xl,  difn^^ 
bulle^  n'exceptait  aucun, des  auteurs  ou^omplicesr  :.à  )^  véaité 
il  ne  pcononçait  pas  encore  rexconimuoication,  m^isiil.l^ 
déclarattreacourue,  «t  c'était  là  un  de  ci«,  crimes  qui  entrai-i 
aeot  sni:  \»s  coupables  Texcoramunication  par  jl/e  seul  fijtit.^,  ^ 
Philippe  avait'le  privilège  attaché  à  la  couronne  de^ra^ce^ 
de  ne  pouyoir  ét?e,.eYCon^ro;UjQiQ  saws  pne  autorisation .  spé-r 
oiale  dm'Saint-Siége  ^  inétpe  pour  un.  semhlîaibie  c^Sy  .tôt  ou 
tard  la  preUfVe  du,  crime  pouvait  être  acquis^  cojpitEe  lui  et^la 
peine  prononcée.  Enfin  Guillaume  de  Nogaret^t  sesicompUçes 
coQDUB  ou  encore  inconnus  restatentr  compromis  et  somsJ^ 
coâp'd£r  VeKcomoMuiicaftiQO^  Au§si  M.  IjUbanisâit^ii  :  arQue 
>  caUq  bulle  désobligeât  profoQdémentlext)^^  qu'elle  contrariât 
*  l'opiniâtre  vivacité  de  ses  passions^  cela  n'est  pas  douteux  ^.  0 
U  résulte  donc  pour  nous  de  cet  examen  attentif  des  ^tes 


-•  '    '/  •'  . '  •;  »  '  f, 


*  Vov.  le  passage  de  Sismondi,  cité  par  RabaoiB^  n*  xlv,  p.  (i^,  im^U)  i,  KwI» 

'Bergfer,  Dictionnaire  de  théologie,  mot  etieamvfiwiieaéion  et  diGtétaUf 
^  Grégoire  U,  Uv.  v,  litre  aS,  4e  eententia  eMommimicatû»yii#.  «     . 

'  Y«ir  la.  (niMe  d'Alesandie  JV  «a  roi  UuU  IX,  du  9&  airll  JMS,!da98>  la 
CoiUciioipi  4t9  piFii9ilà§e9  awitMê  à  te  çoutowm  de  Fnmctf»  pubUiie^tv 
MM.  Tardif,  p.  33S.  v 

*N"xi,p.  41.  ../,•,' 


Mis  •    LAUiOfOIBII  DU  PAP&  CLÉHfiNT  V 

de-Benoit. XI  comparés a^ec  ceux  de  son  successeur^. qu'il. T 
âirait  réellement  pour  Philippe  le  Bel^  qui  Yraisemblablement 
j^e  pouvait  se  sentir  tout  à  fait  innocent  du  forfait  d'Ana^y, 

.matière  à  demande  soit  pour  lui^  soit  pour  ses  partisaoç^  à 
reflet  (d'être  par/at(«fiien(  réconcilié  avec  l'Église. 

'  1  Mais»  bien. que  les  deux  premières  conditions  pussent  ainsi 
avoÀrnn  ol4et>  la  question  de  leur  réalité  n'en  reste  pas  oioîns 
entière!  On  ne  saurait  en  effet  établir  à  l'appui  qu'après  l'é- 
lection de  Clément  V,  Philippe  ait  jamais  réclamé  cette,  récon- 
dliation  avec  l'Église  et  ce  pardon  qui  lui  auraient  été  prorois 
d'avance  Avec  serment  sur  l'hoatie.  Tout  cela,  il  faut  le  dire, 
taiï  fut  accordé  par  une  bulle  donnée  à  Poitiers  le  i*'  juin.! 3^7, 
sans  qufil  paraisse  qu'il  l'eût  demandé-  Ce  prince  orgiMilles^a^^ 
comme  ie  qualifie  M.  Rabaoisavec  l'histoire  \  ne  s'humiliait 

'  pfaa  '  volontÀersi  U  est  essentiel  de  voir  à  quelle  occasion .  le 
.|)^pe  donna  cette  bulle»  Gément  y  déclare  qu'après  ses  prières  ^ 
souvent  réitérées,  le  roi  a  enfin  consenti  à  laisser  passer  ^n- 
lièrpioentau  Saint-Siège  et  à  l'Église  l'examen  et  la  décision 
àft  ^affaire  relative  à. Bonifece,  et  voulant,  dit-il,  lui  en  té/ivoi- 
gncC'^a  reconoaissance  et  le  mettre  en  sûreté  pour  fave^ir,  il 
révoque  et  annule  toutes  les  sentences  d'excommunications, 
d'intendit  ou  autres  peines  prononcées  contre  le  j;oi,  le 
ffoyeume;  les  dénonciateurs .  et.  accusateurs  de  Boniface»  les 
prélaA^i  barons  et  amtces  haibitants  du  royaume,  confédéré^du 
.]70*,.M9tfauieuirs  ou-adhérentSi  de  qneb|)ue  qualité  ou  dignité 
qo'^  soient,  ^depuis  la  commencement  du  différend  enfre  )Bo. 
nijbce.eiie  roi»  c!est-à*dif^^  comme  le  porte  la  buUe^  d^ppis 

I  la^  TiwâsaiKt  de  Ifan  1300^  sans  ejtcepter  l'attentat  d'Apsigny, 
«oi  des  temàes  qui,,  ài'égard  du  roi,  n'çi^priment  pas  soMleajif^ot 
UBi  pardon  en  'Oas  de  besoin^  nsii^is. l'anéantissement 4f  t5]yte 

t.iikiQul|)atioq  possible»  la  d^qbaffge  même  de.  tout  neprncl»/^  si 
quelque  indice  pouvait  le  faire  naitre.  Cette  déclaration  répond 
pt-pcîsemenl  à  la  situétîdn  ^lU'aVaît  faîte  à  PhUipfic  la  bulle  de 

y,  Bejjio^t  ;^  è}  a:poun  p,lùçi  de  terja^jnçr.  le  différent  sau3'rç.tp|ir. 

«  Et  si  l'on  pouvait  à  l'avenir  vous  charger.de  quelque  r^ro- 

^'^cfae'A*  l'Mcasion  des  accusations,  injures  ou  auires'éxcës 

8  Cotniriis  contré  Bonifâde,  nlBtn'e  "de  sa  capture  ou  du'pilMge 

•N*  xxn,  p.  66.  •<••..  ..;l  -. 


YKNGÉIS  MA  LA  «ÉeOUVniTB  D'ON  MilSlS€RIT.  187 

•  du  trésor  de  l'Église,  nous  abolissons  ce  reproche,  votls  en 
t  décliargeons  et  vous  en  qniiions  entièremontr  »  Le  pBpeab* 
â6ot  aussi  Guinaunne  de  Nog^àret  et  Renaud  de  Safûno  ifui 
avaient  pris  Boniface^  pourvu  qu'ils  se  soumettent  à  la  fiénl- 
tence  que  leur  imposeront  trois  cardinaux  qu'il nf>ninhe)*.:  >  ' 

Gettr absolution  du  roi  et^  ses  fauteurs  en  génét*al  sut*  les 
làils  du  différend  et  en  particulier  sur  Tattentat  d^Anagny^ 
peut-elle  s'expliquer  autrement  que  par  les  conditions? 
Évidemment  oui.  La  huUe  était  destinée;  on  le  voit  bîeinylà 
apaiser  le  roi  qui  sollicitait  des  procédures  contre  iaimémcnre 
^  Boniface  Yllt,  mais  en  mdlne  temps  à  le  récompenser  de 
fabandon  qu'il  faisait  au  S^int-diége  de  celte  poursuite.  Quoi 
de  plus  contraire  à  la  4*  cdndition  et  surtout  h  laQ^  eonlre 
la  mén^oire  de  Bémiface  VIH-,  tette  que  Villatii  pnétendramous 
la  révéler?  Un  prince  aussi  fler  et  ausri  bainëuid  euk^flisi 
bcilëm^nt  dacriflé  ce  que  Berit^nd  de^  Got  lui aiiraiti  efi(}xiré 
d'avancfef'    '•'  •  ^    *  '  -  •    m   ■:•..,.,...'.  , .,.,,, 

Philippe,  j'en  cnonvrens,  aprèèf -  arvoii*  accordé  au 'pape  de 
vive  voi)t  la  î^nonciation  à  la  poursuite,  'n'en  persista  pas 
moins*  dans  son  dessein.  Lorsque  1  revintà  la  charge  son  (i;et 
article  deux  ans  après.  Clément  qui  cherchait  toiijourqè^oaer 
d'adresde,  de  douceur  et  de  temporisation  viH-à^f6>)4eice 
priDce,  donna  une  nouvelle  bulle  le  97  avril  de  la  ei'année 
de  son  pfontiflcat,  c*esi-à<4)re  de  l*an  Idi'i,  après  qu'il  eut 
ebtemi  du  roi;  cette  fois  par  écrit,  qu'il  remit  entièrement 
Au  pape  et-  au  coheile  prochain  la  déclsioi¥suir'raec»sât)on 
d'hiéré^  intentée  contre  Boni Aedcft  éouteiiué  pài<  plusieurs 
laeeusaieuT^'au  nom'du  toi  :  le  déslst^meiit  de  ^ur9»itie9>iut 
iirit  par  des 'lètttt^s^pa  tentes  diié««  de  l^ontaiineMeaik  «d^nt^is 
dé  iMfiet  t31«<  G^é9l-H-dire  t31i  aiarit  Pâques  >i'€etli|  bulle 
'  ftlinitià  q  de'  1%tlippe>  vtoulait  bieti  aitre!  thtm  qu^un  fkardon^ 

'  "'  I       "•'.!•!    :  '  •'      '*  ■   ^     «    <•!    »      •  I.!  '•!   iM.    imh|  'j   lî.  fi    ,ir.  j  .i 


Flenry»  Hist,  ecclét.,  Ilv.  91 ,  n*  47«  d*aprëd  VHist.  du  différend,  p.  2d6, 299,  502. 
—  Laenrie,  Dti^rrt.,  p.  243.  »»«*   s   • //   ^' 


c'est là-Hdire  qu'il  voulait» une  déctoraMoû  d'iomooeace  per- 
ëùan^Me  du  forfaU  d'Anagny.  Il  l'oblîDt  par  ladite  bulle»  du 
refte  mo&r  maK^  de  «elle  du  i"  juin  1307  ^Le  pape  axoepte 
de  'la  grâce  généralcy  Nog&net  et  quelques  lUliena  avec  ceux 
d'Ana^f^  luai&il  reivient  à  eux  dans t deux. autres  bulles  du 
même  jour*.  U  absout  Noigavel  à  U'Oanditian  que  €q1uî-h3, 
aprà»  avoir  fait,  plusieurs  pèlerinages  indiqués,  irait  à  la 
Terre«Sainte  pour  jr  nesteir  toujourD^si  le  temps  ne  bii  en 
était  abrégé^,  ti  Sur  la  péuiteoee: imposée  à  Guillaume  de 
s  Ne^ret  et  à  ses  complices  et  qui  ne  fut  pas  exécutée,» 
M.  Rabanis  s'est. borné  àTindication  des  soiirces ^.  Il  faut 
noter  avec  sçin  que  ce  ne  fcit. qu'en  mai  idlO  que  Nogaret 
pria  le  pape  de  Tabsoudreà  oautèle  des  censures  qu'il  pouvait 
av€4r«ei»courue$*.U  nous  semble  que  si  Clément  eûtaeeovdé 
cette  grâce  en  raison  d'u»  serment  slmoniaque,  Nogaret  m 
aurait  de  suite  réclamé  i'exéeutioa,  ^'an  mieins.il  aurait 
voulu  en  profiter  dès  Tannée  1307^  lorsqu'elle  lui  était  offerte, 
et  qu*«oSi»  le  pape  n'aorait'sans  doute  pas  pu  y  mettre  de 
pareilles  conditions» 

Au.. reste,  l'histoire  des  iconditioiis  ayant  été  faite  après 
coup,  ai  on  allègue  l'exéc^ition*  d'une'  partie  d'enljv  nulles, 
coroitie  lia  fait  Du  Puy^  c'est,  dit  M.  :Rabanis,  de  la  propiiêtie 
rétrospective ^  11  ne  s'est  donc  pas. étendu  ]à-dessjus«  Déjà 
auparavant,  on  Ut  dans  le  JHH0ur$  $ur  le  potuificai  de 
Clin^mi  F»  par  le'P«  Bertbîer:  «Qu'il  était  fort  aisé  à .Yilloni 
»  et  à.quiconque  voulait -décrier  iilément  V^  d'imaginer  les 
p  siii  articles  de  la-cotivetitton  prétendue  latte  auprès  de  Saint* 
D  Jean^d'Attgéli,  paroe  qu'einefTetiCe  pafie accorda  la  plupart 
i>  de  ces  gnaees  au*  roi  ^.  savoiri:  le  rét^issament  des  €oton  oes, 
»  les  décimes,  l'absolution  de  toutes  ,  les  i  censures,.  Jesilpro^ 
V  cédures  contre  Boniface,  les  promotionsde  cardinaux,  eto^M 
Les  conditions  ayant  plu  être  lmBgrnéei).d!apffès  tes  faits,  c'est 

*  I^»  «soi  ti-'  4 il  VioV.  Rayitaldft,  aé\  asHMin  tiSfivd.  <nap«]\  Pftmmj  eU.> 
pages  SOI,  S02.  ,   , .   ' 

»  V«;f.  iavote),  n*i»p:  4.  -t  x     .   „  /    '  .   ..  ^      ,.   . 

*lltft.  dt  f Eglise  gaUicoM,  t.  un,  Disc.,  p.  14.  •>.  ..f    :>>  \ 


YENGÉB  WAt^tk  UÊGODtrftRtB  D^UN  iTAtilfSGRIT.  199  ' 

menisoù  de  plus  d^éladfértes  faits  avec  ficHii.  Sang<iauie> 
en  détriiissinl  la  tétiébretise  entrevue,  obrtime  nous  allons  le 
voir  dans  un  mètanb,  td\humalêe$  usités  pastûfol^  veM 
pour  ainsi  dire  imiiosBlbltô;  les  (x^tenduespromesse».  Toù--^' 
lefeisily  à  ane  véHtalble  sâ^sfadiori  pour  l'esprit  à  fbrljQè^^' 
les  deux  genres  de'  j)retivefe  Vùn  pa/  l^iHre  él  àmittitrer, 
colilime  Ta    tait  Ml   Rabaanis,  rinvraisemUailce   de   cette* 
i odieuse  câlarnntë/v  qui  a  peié  si  longtemps  dans  Hiistorre  - 
sur  Clément  V.  Nous  regreUoflS  dùnc  qlie  l'auteur  ne  Besdit' 
pas  occupé  davantage  des  conditions  èti  elles-mêmes^  d'autanf 
plus  qu^ii  nous  fait  cdonlattre  que  «es  études  éc  sont  poKêes  ■' 
depuis  longtemps  avec  intérêt  su^  les  actes  de  ce  pontificat  ^K 
Âû  mom«^nt  où  après  cinq  siècles^  rdppanfion  du  JmArniU 
y\eni  mms  donner  nue  foTl;e  invincible  pour  laver  complet 
tement  la  mémoiite  de  dénient  V,  de  la  tache  et  ménm  dU 
soopçon  de  siinonieon  de  lâctieté^  il  nous  a  paru  bon- de  ' 
rappeler  se^  aWtts -^u'on  'peul  sanscraibte  req^procher  » '4e 
l'hièloire  des  ^ix  conditionë  ^témonttée  fiiinsse  et  catomïiiteuseî  ' 
et  de  passer  toutes  les  conditions  en  revue.   Voilà  e»  éftûX 
déjà  que  sur  Tôbjèt des  dttni jirhicipalès,  nous  voyons: une 
dédamtiOTi  du  pape  exclusive  de  la  <lenKiÉde  d'absolation  que    ' 
supposerait  la  promesse  de' Bertrand -de  Gol. 'Qnoi  dé  f4u8' 
diSèrent  qtfonô  abëotiition  d'a^eô  mie  déclaration  d'innow 
cencet  On  remarque  en  outre  que  ï^hilipfie^  fortement  pressé 
parle  pape  de  rendnder  aftt  procès  contre  Bonifacei  M>jet   * 
de  h  4r  condrliony'a  consenti  par  •deux  fois  a  7  renoncer: 
Clément  aurait-il  p^i  ainsi  ttiRatnlénî^1edtoii-dû  l'Église  de 
jQger  seule  dës'  causée  ecclésiastiques-  et  avcc'uoe'  éntièrd 
liberté,  s'ii  eût  été  Mpottin  coupable»  serment?- Rec^mnaitod 
là  c«t<i homme* toujours^ dt9^)ddé  H  obéir,' e-4enipresar0lt(m\ 

Onantàok  déeimesl-itni' RHit'l^dbJkt  4t  >lfii  B<}  dle^  t  Eurent  >  î 
accordées  par  Clément^  en  1306^  dans^Ies  ternies  d(^  Ij^pr^*. 
tendue  condition,  c'est-à-dire  pour  cinq  ans,  au  siy^t  ,^e^ 
trais    iramettses  elnldofés  pourr  lar>  j^erre!  de  Flaqdbe^^. 

>Nmii,  p.7.  ■"  '.'>'«''-^-'  î 

'  Bnimoy.  Uv.  xiii,  i]  «t;  J.  '*i9;-^  Rbhffe^èfii*';  \H.  Il,  f.  Xtac/fl.  <a(».'U.  * 
Voine  de  Saint-Denis,  coDiiouateur  de  Nangis,  SpieiL^,  ta  11,  p.  €3a<i^d  ^t-* 

^N,Dise.,  p.  10).  «Il     .<.:         /;.«.,  i./m>;    4m^  1  i  *ii  .U'U  • 


160  LA'  VÉHOIRË  DC  FA'Pfi  CÎLÊtfSNT  Y 

Clément  avait  déjà  accordé  à  Phflip|)e  toutes  les  levées  faites 
sur  le  clergé,  même  celles  <jut  avarent»  Tair  d^exactions-*. 
Un  voîle  était  ainsi  jeté  sur  le  passé,  et  quelques  sacrifices 
pécuniaires  coûtaient  peu  ponr  rétablir  ef  assurer  dans 
rà^enir  la  paix  religieuse  dans  le  preihier  royaume  du  monde 
chrétien.  ' 

La  5*  condition,  qui  était  le  rétablissement  des  deux 
Colonnes,  Jacques  et  Pierre*^  dans  le  cardinalat  et  dans  Vital 
dont  ils  avaient  été  dépouillés  par  Boniface  Vllf^  nous  donne 
à  rechercher  si  Fauteur  Fa  justement  écartée,  non-seule- 
tnent  en  elle^ménfie,  mais  comme  cause  inutile  de  l'en- 
trevue, et  riinetterali  in  stalo:  Ces  expressions  ne  laissent 
aucun  doate  quil  ne  s^agit  pas  là  seulement  de  la  restitution 
du  cardinalat,  mais  encore  de  la  réintégration  des  deux 
Colomies  dans  leurs  biens,  droits  et  dignités.  L'auteur  fait 
observer  qu'ils  y  étaient  déjà  rentrés.  A  la  vérité^  le  pape 
Benoit  XI  avait  rétabli  les  membres  de  cette  famille  dans 
l'exercice  de  tous  leurs  droits  civils^  cl  révoqué  l'arrêt  de 
Boniface  qui  les  déclarait  à  perpétuité  incapables  des  dignités 
ecclésiastiques  ^  ;  puis  le  Sénateur  de  Rome  et  les  Anciens  du 
peuple,  réunis  spontanément  au  Gapitole  après  la  mort  de 
Benoit  XI,  s'étaient  empressés  d'annuler  par  un  jugement 
solennel  toutes  les  déchéances  qui  avaient  pu  les  frapper 
dans  leurs  droits  civils  et  politiques'.  Mais^  en  supposant 
qu'on  n'eût  pas  besoin  de  la  confirmation  par  le  nouveau 
pape  de  cet  acte  fait  pendant  la  vacance  du  Saint-Siège, 
restait  toujours  au  moins^ta  question  du  cardinalat  au  sujet 
de  laquelle  M.  Rabanis  dit  seulement  :  a  Cette  omission  (de 
»  la  part  de  Benoît  XI)  tenait,  d'après  la  trës-jusle  obser* 
0  vation  de  Raynaldi^  à  de  graves  considérations  de  dis- 
»  cipline  ecclésiastique,  et  pouvait  d'ailleui^  être  aisément 
D  réparée  *.  »  Elle  suffisait  toutefois  pour  motiver  la  5*  de- 
mande du  roi  :  aussi  est-il  fort  possible  que  Philippe  le  Bel 

«  Rohrbacher,  ibid. 

*  Rabanis,  n"  xi,  p.  39.  d'après  Da  Pay,  Preuves  de  rhistoire  du  diffiftni, 
pages  207, 227  à  230,  278,  et  d*après  Raynaldi,  t.  iv,  p.  376  à  380. 

*  Rabanis,  ibid.,  d'après  Du  Puy,  Preuves,  p.  278.  •  On  y  trouve,  dlt-U,  le 
proci«-verba1  de  la  délibération  du  Sénateur  et  des  Ânxiani,  • 

*  N*  XI,  p.  39  et  40. 


ait  ÎQfercédé  pour  ses  s^mis  auprès  du  pape  :  ce  qui  a.  très- 
bien  pu  se  faire  après  TélecHon  avec  efflcacité,  le  roi  ayant 
Tii  le  papç  à  LjOQ  eo  assistant  èk^  so,n  courounement  ^e 
14  noTenibre  1305  K  Les, deux  Colonnes  furent  en  effet  rélabjjis 
dans  leur  dignité  d^  pa^dinal  par  Cléinent  V^  le  15  décambre 
1305  2.  On  peut  donc  Irés-bien  admettre  TintervenUnn.  du 
roi,  sans  qu'il  s'ensuive  nécessairement  que  celte  grâce  eût 
été  imposée  d'avance  au  pape.  Il  est  bien  à  croire  aussi  qu'il 
coaienta  le:  roi  dans  la  promotion  de  cardinaux  du  même 
jour  dont  neuf  sur  dix  étaient  français  ^  :  toutes  choses  qui 
3'expUqueat  très-bien  p^r  les  circonstances  d'alors  et  par  la 
présence  {du  roi,  sans  Tbisloire  des  conditions.  Voilà  les 
raisons  pour  lesquelles  la  5*  condition  doit  être  rejetée^ 

A.  Griveau  db  Vanhes*  • 

^Bnimoy,  liv.  xxxv,  i.  xii,  p.  335.  —  Rphrbacher,  Hist,  de  VEglisef  liv.  77* 
t  xta,  p.  sot. 


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(Il  I-   <;;     r    \f    ^  * 


tôt  .'HOnCErSUBiLAfPJUU'iDfOilO   il 


'O  ".     Aî.'^  ,, 


ttu  MAîm-AtrrEt'DÎà  l'^église  sAmT-MAni  is   ItImsë. 


•  I  I 


i"    ARTICLE   K 

,  Les.  12  ûg^re^.,plavéi?3  ^  droite .^t  à.  gaucUd  de  celles  citées 
ci*d6.ssuS:i  reprçsenj^ot  l^.propUctqs  yus.de  face,  tenant 
ct^acun  rUne  paqcarie  ou  phylactère  sur  le(|uel  sont  écrits 
quelqu^^-ups  des  text<^s  de  leurs  prophéties  \ 

Le  nom. dp  chacun  d'eux  est  écrit  près  de  la  tête  ;  i  des 
i^sçriptiqp^  d^s  pajicarte^  ou  phylactères  sont  en  grec  et  8  en 
latin.  Qqtre  (pus  le^  sujets  et  les  figures  en  pied  signalées  plus 
hs^ut^  i^  ne, faut  pas. publier  les  figures  de  saints  en  bustes^ 
pl^ée^:.lçs  i^ns;  dao,$,  des  cadres  ronds,  d^autres  dans  des 
cacjres  car^és^  €;t  qui  sont  répandus  dans  lça.bordure|s  des 
deux. parties^  dio  ^ts  ^«ta  d'Qro,  Malheureusement  ces  bustes 
ne  portent  aucune  déitîgnatjon  de  noms.  Ils  sont  au  nombre 
de  108  si  .nous. ayons  hi^en  compté,  à  savoir  :  68  dans  la  par- 
tie  supérieure  et  4^' dansja  partie  intèrieiure. 

Dans  le  bas  de  la  Pala  d'Oro  sont  deu|[  grandes  inscriptions 
dont  le^  J^^ttires  sont  pn  émaU  incrusté  et  dont  M.  Labarte 
donne  le  teiijle  pagie  3P  de  sa  dissertation.  Ces  2  inscriptions 

*  Voie  le  premier  article  «0  n*?  précédent,  «l-dessiis,  p*  lâl. 

'  Ces  divers  textes  et  les  noms  de  chaque  prophète  auxquels  ils  apt>a^ 
Uennept^e  trou^enl.^j'epfiodiilU  dans  la  ditsertatipn  d«  M*  le  comte. 4^  Q\^^ 
gDarvP««e!iJ... 

'  Nov»  diM0»  |e^  4eaK'  parties». aar  jU  est  .à.  remafqiier  ^t,  le  rétahle  ^st 
dWjsâ  en  deuic  portions,  d«it  €e|lf  4u  baa  est  bien  plus  grande  que  celle  di^ 
haut  et  semble  tenir  à  l'autre  par  des  charnières.  Dans  Je  priricipe,  la  f  «^. 
d*OrQ>  aeryatt.de  ooifttfie^tablei  on  parement  au  devaoi  d'autel  de  S.  Ma^e  de 
Venioe..  Ml  iules  JUbacle  donne  .d0s  détails  Ibrt  Intéressanta  à  ce  «ijetej^  sur* 
l'épQqtte,4}à!le.daffanl  (VautÊi^tubuim  altarit,  es!  détenu  lerâadk, du  «piSism. 
autel  moyennant  des  additions  consldérahles.  Voir  pages  17.,  18,. 25»  2fi^Â9 
lû«  siècle»  on  ne  connaissait  pas  encore  rwase  des  rétablis:..  On  peujl  voir  à  ce 
sujet  tous  le6  détails  donnés  par  le  célèbre  cufé  de  Cbamprond,  Thicrt,  chap^ 
tre  umdf  et  tiasertaiian  sur  hs  ûMtHt,  itrtottt  la  page  181  4  188,  touties  les 
autorités  citées  par  le  savant  critique.  1  .^ 


DU  VIIIT1U»-MJTBL  DB  BAUfr-^irARG.  198 

qui  sont  en  latin^  font  cohpailre  Yépoq^e  biiTsL  Pàlà  d'^Ofo 
fui  exécutée  et  en  quelle  atrtiéè  éi!e  fut*' restaurée*. 

M.  J.  I^barte.  pages  17  et  21  de  son  texte,  dit  que  parmi  les 
inDombrabléâ  pieweriei  cjui  ^oiiTréni  toutes'  les  parties  de  la 
Ma  tCOro,  on  iMt9rqt|ç..4f  yXiicaaiv^^fVttigiies;  il  est  regret- 
table jç|,i»e  }X.  Lfi^^rt^np^nous  en.  ait  pas  ,in/iiqfl4  M  Pla^ce, 
nous  n'avons  pas  pu  les  découvrir. 

£n  résumé^  suivant  les  savantes  recherches  auxquelles  s'est 
livré  M.  Labarte,  il  paraîtrait  prouvé^  contrairement  à  Topi- 
Dion  de  Cicognèii*a^'qué  tbuWh  pai^lié  sapérïeoi^e;  le  mé- 
daillon du  thrlst,  lés  ii  ligures  cPAi'changes  et  celles  des 
i2  prophètes/  tbrnîaiènt  là  décorafron  du  parement  d^aiïtel 
que  le  doge  Orseolô  fit  exécuter  au  fô'  siècle  S  Côtfstanli*- 
Dopfe^  qûé'  lek  autres  ^lààties  d'émail  et  des  piérides  précieuses 
torenl  ajoutées  par  le  doge  Fàïîéfrô,'  Vers  irti,  Idt^qùMI  lit 
convertir  lè  pafemfcni  d'dutel  en  fftdfrfe ;' que  lotîtes' les  pcîn - 
lùres  en  '  émail  sottt  d'off tgîne  'bJzantitteTj  qu^au  ^oArinien- 
cement  dû  i^  àlècle,  verâ  iitt92/lé  dô^ê  Zîârti  aurait  fâïl 
restaurer'  Ik 'i^îli  d'^dra  kans"  y  Vieti  =  tibaôgef,  niaîs^èri  y 
ajoutant  des  pierres  flbe^  et  des  perlés  (léti^uitSés  parle  terhp's 
ou  pârdek  màins'înlBdèles;'qifau44*slècfle;ié  dôge'Baridolp 
aurafif  ïaît  i^Bilre  'prèsqti'étiUëi*6itienl'les'  dïspdsitfohs  archf 
teclurales  du  màîkiiiiéût  et  ericàdi'er'le  tôiiidan^  tjtié  hor-^ 
durô'd'âr^én!  ciselé  et  dôrè.  '^     '  '^    '     .   .<.«-.i 

Ènflri,  dé  f34i'ài34l,  eùtlieti  urte dferuîère  ré^tàitt-atioû  de 
la  Pàla  éTÛrb,  qiie  Tori 'atù'ibùe  a'û  hoittmë  'bôheiisegna, 
d'après  une  note  ébrite  k  la  plume  surle  bois  qui'sert  a  fi^er 

'  Ces  ïnser\pi\oiA  dé\/^  du  14*  '«léele;  pulfl^i/élléff  fûmUai  grAvëéé  ser  lé  iAù- 
iminent  en  1345,  à  Tépoque  de  sa  restauraUon  par  les  ordres  du  ^d^Atidreà 
Etendolo,  iteseéndÉfÉt  do  célèbre  Henri  Dandoloqul^  ft  80'  tm»,  j;)reMltV  en  T203, 
lscrc»fx  et  déteirtiilAàtt  j^'tt'bhivoiffe  et/saprésancé  iPes^lt  la  priée  de  Gons- 
tWïfiÀoîile, -eit  l«)4'.'  -•  ■'»  ...;.•       • -•...< 

'^B^«ii^e^oà1e«'btf£lrrèf  Itabeni  dtaleiit'd^miin'foli  tiMMe8'diiM>tii  «otifèè- 
tMMi  â»  ^SnttRit;'  eemUi^kr  pt<mi^thiop}û\<e  ditas  «Dii*tral«ÉMterti»rWtMi(if  Ntftrr 
leMMff, pages  delà inuhôèUfen  dee^Mnaniusbrltpar  le  édmtedeil'teMtildpfôr 
et  N^SuicUarâi  à«  jii/  ftttfpareDlhèaé,  an  doit  la  anwitBiiiitroâiJtiUiiiiMMrkttie 
elcrtU){tfe)»laaée>èn  téle'de  \2L'tmd9ii^tafû/y<il^'a»sxfih^t^diu^ 
^m\»'mîé^^àga^CvuaA0tt^'âm^olj^tk*^ar4  d^la  «Dit^etibn: de  Mi  ftebrdgev 
M«^.  ei«!M»  la^êyeifl  MtkMke  iiqdeil&4poq«erie  WDtiie  f  liéo{lille'ff  dû' 
écrire  son  traité.  ■       -m     .  .      -|..,..t....j , 


i94  NOnCE  Stm  LA  PÀIA  d'ôeo 

les^  pïaqcies  d'émail^  et  ainsi  conçue  :  uccciaii.  Giath.  {Gidiin-* 
bad^ta)  Sônensegna^  me  fecit.  orale,  pro.  me.  Formule  bien 
simple^  bien  ctîrélienne  et  qui  semble  réunir  tous  les  caVac- 
tëres  de  la  vérité  par  sa  simplicité  même.  Bonensegna  serait 
aussi  Tauleùr  du  ôadre  ciselé  qui  entoure  tout  ce  beau  et 
splendide  rétable.  '' 

Avant  1796,  dit  un  auteur  italien^  Meschinello,  tome  II  de 
son  ouvrage  intitulé  :  Chiesa  ducale  di  S.  Marco,  on  comptait 
sur  là  Pàla  d'Oro,  1,300  perles,  400  grenats,  90  améth>fètês, 
300*  saphirs,  autant  d'émeraudes,  15  rubis,  4  topazes  et  ks 
2  camées  antiques  ^ 

Nous  offrons  ce  travail  au  lecteur,  en  toute  humilité, 
puisque  la  meilleure  partie  appartient  à  M.  Labarte  et  à 
quelques  autres;  nous  l'avons  fait  d'après  4  gravures  qui  re^ 
produisent  la  PcÀa  d'Oro,  à  savoir  :  1',  2»  celles  publiées  dan^ 
l'ouvrage  de  Cicognara,  le  Fàbriche  di  Venezia^;  3*  la  planche 
publiée  dans  les  Arts  au  moyen  âge  de  M.  Dusommerard  père, 
aibuhî',  iO*  série,  pi.  xxxni;  4*  celle  publiée  dans  l'ouvrage  de 
M/Labairté,  Recherches  mr  la  peinture  en  émail  y  etc.,  page  lî. 
Ofilfe  la  planche  (l'ensemble  du  monument  donnée  par  Cico- 
gnara, tdrne  i*',  de  son  ouvrage  cité  ci-déssus,  pi.  xv,  îlclônne 
detix  autres  planches  très-importantes  xvï  et  xvii,  répré- 
sénfaiit  la  première,  là  descente  de  Jésus-Christ  aux  limbes  et 
l'ascension  de  J^sus-Chrisl  en  présence  de  ses  Apôtres^  et 
de  la  sainte  Vierge  placée  au  milieu.  Ces  deux  reproductions 
sont  de  la  grandeur  de  iWîgînal.  La  deuxième  pla^tié, 
n*  Ivii,  fàà  UrniW  An  monument,  représente  une  figure  en 
pied  du  doge  Falé'dro  bu'Palérîo  en  costume  d'officier  d'ê  la 
ceint*  dijtfyzànce,*  éè  t^uî  sehitle  prouver  an  travail  byzahtîn. 
Celle  fï'g|iire  se  trouve  à  main  tirbile  de  la  sainte  \1er^e,  en 
ba'^'de  la  /'olad'Oro, lettre  A  délai  pïànehë  des  Ans  oi^ikiyM 

cam^  |in^({u^  «çrijiept  ^^  ^Mipan^^  cq  ^  ,wpl j<iufirait .  l'ipposs^Uf ^^  <fp 
les  trouver  sur  les  ^gravures  faile^  dii  monument.  'p 

^'Àont  feiemplaire  apparûient  à  la  Bibliothèque  de  irinstitùt',  im'^t 
n*  122  A.  ..-  .»  ,;  ' 

*Contra(n!m0ntan  testa  dei'iBmigUe^  qui  dit  que  M«ai4^i<l«'«flt,^l0fé'aa 
ciel  BB  présence  de  tes  A*p6tr6s  ist  de  plus  de  500  frères,  mais  il  a  ^ll«  mbu^ 
la  place. 


DU  MAITI^ErAUT^L  DE  i^AINT-MA9G.  195 

âge;  celle  figure  lient  un  sceptre  ;  l'autre  figura  en  pied  est 
celle  de  Salomon  qui  porte  le  titre  de  prophète  et  tiçiit  un^ 
pancarte  avec  une  înscriptioa  grecque.  Près  sa  tête  est  plç^cée 
sons  le  n*  iv  de  la  Pala  d'Ora,  le  raonograinmp  qui  .exprime 
sans  doole  cette  qualification  de  Propheta  donnée  à  Salomon 
et  le  mot  grec  GAAHMON  ou  ScUoman. 

En  bas  de  la  même  planche  est  représenté  un  fragmeut,de 
frise  formée  de  branches  de  chêne ,  dont  quelques-unes 
portent  des  glands^  au  milieu  de  celte  frise  un  médaillon  reur 
fermant  une  très-belle  figure  de  saint  en  buste^  lenigint  uq 
liTre  carré  et  fermée 

Quoique  le  texte  de  la  planche  dise  que  ce  fragment  appaf- 
ti«it|fcla  bordure  de  la  Pala  d^Oro^  nous  avouons  n'avoir 
pas  pu  découvrir  dans  quelle  partie  de  cette  bordure, ^e 
tiou¥e  cette  figure^  tant  l^s  détails  à  Jorce  d'être  réduits  sout 
devenus  vagMes^  souvent  même  méconnaissables^  sur  les  . 
trois  ou  quatre  planches  dont  nous  nous  gommes  servi  pqpr 
faire  notre  travail.  Nous  avoiiis  donné  l'explication  des  divers 
sujets  représentés  sur  la  Pafa  d'Oro,  d'après  les  gravures,  piu-. 
Uiées.par  MM«  Dusomm^rard,  €icognara  et  Labapte>  et.le^ 
renseignements  que  nous  devons  à  le^r  érudition^  mai^ 
comme  il  eiXiste  entre  ces. diverses  reprgduclioiis  di^,mêp[ie{ 
monument  des  difTérenceys  assez  remarquable^^  nous  allons 
indiquer  ici  les  plus  frappantes,  pour  que  chacun  se  tienne  t 
sur  ses  gardes  au  si^et  de  ces  planches*    .  . 

1*"  Le  costume  du  grand  ange  qui  occupe  le  médaillon  (|^ 
haut  çst  dessiné  avec  beaucoup ,  dç  .^pii)  dans  l'ouvrage  >de, 
U.,  Dusompaerard^  —  les  détails  i  du  costume  sont  ;riçlfes;^t . 
nombreux»  —  tous  ces  détails  ont  disparu  sur  laplanfcht^  ^ji, . 
comte  de  Cicoguara  >et  sur  celle  de  M.  tabagie,  —  1^,  forniQ  . 
des  ailes  est  modqrniçée.  et.  nje^t,  plusi.dan^  J^.sljfjiei,  dp  jnp- 1 
nament.  Les  pieds  sont  représentés  nus  par  un  artiste  et 
chaussés  par'  un  autre.  Le  beau  nf mbe  de  Fange  est  réduit  à 
on  simple  cercle  sur  la  plauche  de  MM.  Labarte  et  Cicognardl 
Ici,  lasa|ut(s  Vierge  a  un  voile  qui  lui  couvre  les  yeux;  j^ 
ses  yeux  sont  à  découver l.  ,  <;  i    < 

^l^wA  aVoDS  It^li  4it  16  symliolUme  repiiésciilé  pbr  ee  gpdnc  délivres  en  q)po- 
^tiottaiwckiôrre  rmU.  —  M.  l'ebbë  Groanieï  donne  fticofedf autres  aperçus 
^  ce  s^let  dans  son  iconographie  chrétienne,  in-S**,  page  iSO. 


^^hfrào^e  repréiciHéeftAaftÀ.tuamiigûUa.4fi  IftdSWlte  Yigege, 
lient  un  8ce|)tre>.sur  la  gravure d^  M.  pusommprard,  —  celles 
de  M.  Cicojfnara  et  de  Mf/ Labarte'le  répréseti lent  tenant  un 
sceptre  et  une  espèce  de  glaive. 

K:3t)4'€^^8^.*?^âm'.a^is;ttn-:i^ri0M^ 

soniincrard  dans  le  petit  bas-relief  placé  sous  le^n^  13  jeia 

bande  \),  et  qui  représënfeTàlJëscente  aux  limbes.  La  figure 

:idtf|  JéB»»-ChfM  ia6siS(SurilB;lpÔDp  esftûomm^  oPMsla  Confient 

r  JbB  it])ad»tions  ifit'  teS'^fMeratHreB  «ondaonq^ç^  r^.Q^viisoii  ,çfùie 

.  >dfiNi'VlioYntDe'.  4fi  ^^  à  4û  misv*^  L«».($4ravu(:^.  i4e^  mAf.  CÂa>- 

tignava*  et  Labarte  Ib  représeaièot  oomoie  un  vieillard.  Les 

dra|)lBries  sont  égalemeut  changées  de  forme  et  d^  $|L;le'S^r 

j1^  grrdvnvèB-'dë  MM^  €)eagoara  let  Labar^^  Ces  deu^  nies^j^eufs 

tét)ôéstoteDi!l6-Cbifistl6s  pieds. nos»  La^  gravure  fie  Jfi^.  Du- 

'^ODiièerard  reppésenieilâ^lpiéd^Xhfkussé^dfîPAiidates..  .... 

t  /  i Lai flgukre  (placée  à  main  gâucbe  df^flaLsainteiVi^rgiîyiibetil^  C, 

i>opté'  ntie  eowroJQno'  ai  4-.>9intJ9S>  fJMvGiQQgD^rf  lain^.qf^e 

i'M.rLab&Tieini{.lui«o  d9nneat'<fii^»3.  i     >  ,^     .  . 

'  •  iLeë  'inficrsptioBSiplàuétiiS!  Ay-desdus^  de^i is^ujets  d^.  l^.grai^fie 

•  bande «dttb^nt^ de  i^L^Pabs:  d\Oro,,  efceûpléidauXh  ..9PQti  90s^ 

c  sur'  da^  )^)liyfaotèmfi'  pttr  M.'dêt -Gifit^par^ijet  M.,  La^url^..  '*- 

rJMii'DnsDBmnennrd Qefer.  doDafi\..po»é(^i  h  jnème  l^;cbaoip.4es 

:(MDQàstô  pelti «tableau 60lis<  l6,Q.^\ft7vr6|«ffésrajU^ït,^n^.irj||]^ 

wlatioiDde  veliqueq^  uiides^petsuottagaattii^  UP4>  lça%g^,<^rgii 

si^aT^^k'  ëidoableq  -ofoiaîBoiuai  i  Iuq]  uae.  dm  .gr^yure^.  et.  à 

iioroifflUQuisimpié/daM  fdTaAtreâ*  J^ousiigm^ronA 

reproductions^estdans  le  trai^'iiouai  ii^iiHti^uons^qiM^i.i)^  <}ue 

iriqud  dvohBfioos  le8;ycuximaÂsiyaf»riàs4cHiites^cps  diff^COfipfs  et 

bieri  d'àutrefeque  nopsin'atwif  ^sana  4i»ute  pas  .vues»  jiL  c^t 

tnèH'à^cDai<idoev'iu)UsTegn^Uon8>de  le  d)rp^.qunijb^  meiMqiHre 

des  copies  faites  jusqui^à  ;oe.  jolip^deJa  Pa/ai  d'ÔrOufi^*  SQÎt 

^'udç  -ofribmtbien  iniparbite^  bien  :  îMompIète  ,  ipêma  de 

.l^orfgfiiàl^  ek  qkietenYâTgniflqoetnDiiiuinaiildopt  JiQus.QYOfis 

d«ta<]é  Uss  .éétàilsvd'apràs  (^s^doounfeiita»x{u^  nom^  ^HP^y 

xùktÀetide  efutore  loRgtetB^s.iUtie.reprDdiictiML  qMÎsoîlt^Iflff^ 

de!  ^  beaiïtd  et  sartotit^cf  sôir  importanoeiau  piéotda.'vue 

d'iconograplMe.  cbrélîe&ne.    ....    .    .  Ur^:  Gi;ENji£8AUt7i 


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SOmCES  DE  U  DWTfilIlEèE  s.  THOMAS  D'AQWN. 


i.i 


n=  n'y  a  pa»  longtemps^  qu^a  para  uo  euTiBge  ay&ot.  pour 
litre:  La  fhihsephie  d9'  saint  Slèêmas  tHÀquitty  par  Charles 
^mrdmn,  ùHvrage  courùoni  pari' IngtiM  impérial  de* France, 
Académie  âe$  eeteneeêmaratéS' et  pptitiques^^  La  décision  4e 
rAcaéémie,  la  position  de  l'aotoury  agrégé  do  la  Faculté  4es 
kiîtes,  el  chef  de  diviéfon  ao  mîoisièrè  de  rinstructioo  pu- 
blique et  des  cultes^  k  latent  aveic  ieqiàel  Ifouirrage  est  récjigé^ 
le  soin  tout  fiarticultep  qu'aprifr]'«uteur  de  ne  rien  éùrequi 
pftt  M<6S60r  les  dogmeb  ehrétieBs^ieo  ont  fail  jin  livre 
(fu^e  imporlanee  iréèlle^dans  les  circonstances  actnellesb  f)n 
effets  les  études  se  sont  r^po^tées.avets  un  g^aod  enti'aiti.fitir 
l»aiilëuir«  scolirstiqiics^ot  en  periiottli()r  sur  ^ini .  Thomas. 
Le»  laiton alistës  d'ât}ord  en  oui  publié*  tf esiéttcdos  (dus  ^oo  moins 
eiaeles^«l  c'est<sur  la  propositionlde Jéj  Gousiniifue i'Ac&dénue 
amiS'  la  qoesllon  de  l&pbUotopkieàê  S.  Tionos. au  con^oute. 
Les  auteurs  catlioliques  les  ont  suivis.  On  a  édité  et  P)Ofiiédf|te 
tmc&  I&  ^S&mme  Oiéalogfqùey  dont  on  a  taiiidûum  itadmiicmi 
{rmçatm^ek  la  Sùmm94Hmtre^ks.GMtiU^qjatyùik  ai  tradliile 
aussi*  en  français;  oit  a  tvariutt  même  les  petits  êraiiéê  pAtlofo- 
tU^um  duisa^nt  dœU^ur;  enfin  iM^  l'abbéiMijgjDe  împktinie.en 
ce  moment  une  :^A'lfcm«amplA0de^s.œtiVfes.  i  )i|  . 

Rendrecômpte  dois€fsdrverëtr»vaux>Bpprécter  surtout  la>phi- 
)<)sopMcf  du  ^int  dodkmr/et  fnrter  ontjugem^t  suc  les  livnts 
oi  cette  philosophie  eët  éxamiUi^e^  sont  une  oeuvre  déimdue, 
cesemble^  àunerevûe de  philosophie^  v  ;  .  , .    >  .  ^ 

Miiislci  es^t  remburras».*  Toutes  iosi  écolss^iliéme  les  phis  iC|p- 
posées^  invoquent  leisainidoetewr^iet  prétlendpnt  mettra  leurs 
pHocifiés  H  1«9  cotlséqueMës  qé'Ûsion  iirelit  siMis  là  pooM:- 
(onde  ce  mattre  c^élèbœ.RationsVsleilySeifii^ratianaliatesiifra- 
dilionalistes^  onlologistesi,  psycholdgistes^  angtotéliciens>  plè- 

'2 W.itt^,  fô&8, ehet  Hachette,  rue  Ptsrre^rmkib»  t4.  Prix,  l&ftyi  I 

IV  SÉRIE,  TOME  XIX.  —  N*  111  ;  1859.  (58«  vol.  de  la^M.)    13 


408  vBlbJ^tfMS^MiiUÊi  IMMXaiHll 

docteur,  et  citent  à  l'appui  quelques-unes  de  sesiisvfiQStttoiiSj 
^.;mMafM>6oigneuseaiei}i;de  bôté  ti^Ues^qui  leuirisoot  ctm- 
tft^i^v\Mqu»^Evdn6d^à  tfeoté^qu1il9'  ettja^une:ml^tobH  cidle 
q»ift: rapport} À  ^origine»  de  \nw  «Qnwî^saaces  !etî.à\Hétet  |wûr 
mitif  de  l'àme  humaine^  que  la  plupArtt  lianneni  conipldle»^ 
Qienivà  l'écart.  G^t^st-c^Ua  qui  nou&^«iiN(ms;cîté»s4>souvcnt: 
(^iliitotû'bunaQîne  eBlAM  ci)mnienceime»b  Qaininei\iine.4âMe 
».  m«a, t$ur  Jaq^eUe' H  n-y t ^  rien-  A^éorit. *i.  »^.Ge«e  pri^poaitkill 

la^«akaia»^St9tiaQali$ine^WiqM'Uia8l  mposéid^psil^  0iuvi»«es 
dQiiMl  /iiJe^.jÇiw?»,  etea.  parii(W3^i^;4lan&cpUii  id«.M^  CH>Uflio> 
M vfîatVJe  Aew  ei  Jei  * w,K|ui  ^»  renferme  toute  ta  ibéori^  wrtir 
cbnétieiptne)  r^duifian t  a  v\e».  le  rcAe de Jai révélatioD)  «xjlérioRre 
djM«pbfj^iAnUine».  -     >>  im  i>  •.  ;,,<  >.;    ^  -mi  i    .1  .  ;  .i    .- 

.  ^s4s$Af^4^QPidppC(diip&4>Qi  pfOKbaiDd article «d'OiifaiBiper 
rouNfVigei^eMM^ufd^in,  ourice  fK^wt  3(^qci.al.d^itapbtlosqphie 
de^mift  ThcMD^^i  ^l  DOti».diiroo4  àVayonn^Q^  quemiip  croie 
gnons  qu'il  la^'^it.un.peu^peoc^idan^  ld.$en9i  d»  gwiijraUwPr 
lismejien.liaiçfrwitdin^.l- wibre.  Itt  prcTOier,  et.eB^enttel^Mrîn- 

ci|ie,4«Hwnl.Tbqfnasi  jwiqt-êAre  inein«iq\iie.npHS!iie.n#i|» 
Ir^^ippeiFQns  ptp  en  disantitmep'eat  à- ae  (principe  qw'il  M^UPr. 
siqriilDEsquedana i'actiel^qiu'oA  va^Ureril  adoietla.sM{]ipo3itiQii 
qii'il  pQurP*ifbi€»  y  «voir,  ipcohépeqceietccaatriacjiçlipn. dans 
les  itpyéo^ies  ,pbiloiSiQphiques  de.  TAioge  d^iL'éciol^  ?.  Stois  ft^e.nfi . 
sont  p8^«  la$»qwe$tin^naiqoe  bous  ycHilpn^^  tr^er^ea  c^.fnofQQn^ 
j^pi^s.aHoQ^  uqm  ban^ec  à  ^trair«^(te,f4?a\Ii¥re>tp\À;b^irt^. 
epïWFMqmi  ^^i^  des.«>wr-çes  d^i/a  ^poinne  dw  Wf>^t  df¥î(*r, 
Ce  qui  nous  décide  à  faire  ce  choix  et  cette  ,p<pbM<?aiiPi»«»c^ie^t 
que.vo?esl  Jà  ua  pojw»,\quiiafiqpwt!de;iwur,pn,  y^r  rtpç,tfw- 
PWtî^pqf  .j,gç»t  .^|boïna*.îS'e6l^a^d4^d€»  joaioq^JwrjniWjWrto 
qu^ji^  pb^to9<wfe^eP:,.aw*if  île  pAwi  ^puafwf  U,teçi; a  ^ét^Ws.. 

Or,  en  ce  moment,  les  Ration$li?te;5  an^ys<?nt,  cjtent,  éditrat^ 
traduisent  la  plupaçtjfJaicespbilpsppt^^s  g?;ec)B,  latips^arab^ 

juifs^  qui  ont  eu  une  si  grande  influenceAiji<inQyaa  âgi^ietiiqiui 
ont  tant  occupé  les  *)dlaâ*ftiuè8*    '    "'      •  w       <  i; 

^YoirJeloxtsetiUwdiiiftBQtnitoBiejm^p.  77{d«9^ie),      .. 

>  Voir  d^FtiètyPi  SlO*^  -  «  .•    f    ■  ■  :      ..    •.    .     .• .    ,  ..1:  <• 


ii^  Bouiltet  d  donitéiiiiettadudtièfrdesi;ftntoefe5  ria  Min'ni^; 

iMi  Sdutaoldema^pablfé  iini^siwiJ  «ir '/es écoles  ipAYdjçopAJJ 
flwi  Wresi/w  ^raft»  f<i  wommtwém  àirla  dmriné  fP^HgûT^Mf)^ 
tetlé-^rabeèttmdutUdû.^.'^"  «î  ""!        •••    rA   ..;./!  -.i   ),t,  .^ 

'Mi/Mufik  feU  paraHre^rtès  Métanffes  dipMloiôpkié  Ju^^^t 
oHibk,  rm fermant  dm  Mtraits  de  ta  S&iêrce  di^  pie  d^  SaiMnèn 
Ibnèêbir&t  { rAVicebrt^fidéS:  ThotnUfe')/  trékfflîte'ett'frart^is 
^flptevc^iôtt'hébmîcïiie  deSchem-tob-^ibn  Fâlaquèrù;eU.;éic.< 

On  V6*lavècquelteadtîvftéoh  Sepoifteirer^ces  élu^ïe^,  èvémx^ 
ment  ces  ttiéèrle^  pWlosophWpaes,  'toutes^  imprègbèei  de  Mn- 
fliéîsmé  eldé  flatldDàHwne/be  ^épttadéni  Vlrfnte  nbtt^e»  société-^ 

Bf,  cepeodarit,  aocuric  réfutalîoft  dfe  ces  systèmes,  '  àtièbûë 
défense  de  la  doctrine  catholique  contre  ces  attaifUèS' sUbilled- 
et  quéïqtiefoirf  éblouîssatites;  ne^c  pi^oduisent  pônftf'les'*p6- 
logîslcs  èath(>ïiqdd^;  qah  afd  côrttrâlk*e>  Hin'dô'rtorAem,  ^atte- 
ctedt  à'faife  dU'PlatotîJsme',  du  Ctf^téstenisrtie  et  dti  Aïàlèferan- 
chiÉttifé,  quâYKl  llfejîé  font  pasduteemi^i^aiibiiaUsmé.''  "i-  -'  •  ^ 

a^S:  'Tbonnas'a  i*éf irté  idutfcs  ceè  thébrlè»'el'tmifeééà  philo^ 
sojihës.  Mate  Ces  i*éftitellôris  SDrtI  éliat^es- dtfïïs-  «e^'iriimf^nses 
>T)Idfnëâ  fet' iViêîé^s  àf  toutes  les  qaèatibfis  de  la  IhéologîeJ'Ett 
vafïi|'voûè iîitéfrofgbfe les  tables âes  maiiêr^é» îbM^ àses T^rËf^ 
lés,  le  nom  nifime  deces  jihao*50iphe!g  ny^^l  ^iaëcité;  Lei^i 
édltéti^s  tïé  se  dôtitabl'pas'de  la  tésui*rtdtlottde'ûes''théoi^le^,  ' 
oiiBlWè^  aii  17*  et  a^  l8^»itete,  ^àfesontibcittiiés  ft:  dofaflei-'lia 
liste  (tpkàbàiqite  Httf nofn  »de'(*4  '  philo\s&fihe!^,  ^ttS  citer  la-^ia^e 
oùaëïï'esf  parlé,  eMe^^àDétHries-  a^^ptéèi?  pferS.'Thowâ^  • 
oQrffiilééspar'tai^-      ■"  ""  '"!•'  «■  ■"•    ■'  -■  •'   ■:•,.     ' 

Cëlèfi  ddûcqui^outèi^ait  a  rédition-des  Otutres  de  dikt  Tko^  i 
metf îme  table  raiiômée  de^màtiêreB,  qui  côm^rëriétÈiii  le'ttdrtï'. 
dcldiré  cei  ptoAoyojihès  ërf  irtdkjddntà'^uéWè'^^ceâtiii^li  ^'Ji^i^i 
«H'i^-s^ai'aeW^che.tt^^^^  '•  •'  ••'"'  -•"  •'    "  •  • 

''Vol!i'û-8-/i]V,*18Ssl.(irer«ifch^lè';tiH<VTr/so^^         I  ■'    Ui:.''ti^l:i^^ 
•îVôl»hi-8*;îMfU,DI4bl>'t»l3J!"»l'''.'H  '»('.'Mj  \-  ••n       •     îu-»  j.r|-      i-: 
' 2 livraisons  ln-8».  A  Paris,  chez  Fra)wk>rta33f  19591.  ,    »     ..,  ,  „,  tjjj;|  ;i,  . 
^  L'éditioD  donnée  \iN  Huraueus,  in-fol.,  Ôologne,  1640,  donne  une  liste  de 
46  philosophes,  oratenré^Ott  {jélteè  i^ïêtA.  -M  ViOSbé  OtUMK^dhtMà^  (ML  ûé 
saint  Thomas,  n'en  compte  que  42,  en  y  Joignant  le  Livr^'de9fCâifm$éi'>  i\  f  ' 


200  SOURCES  DE  LA  DOCTIIIIIB 


/    .  ••    j    '/  »'  •    î    1  ^, 


quel  principe  S.  T>oiinas  Taccepte  ou  le  réfuie;  celui  surtout 
quî  voudrait  extraire  tfes  écrits  du  saîtit  docteur  les]^!S6ages 
mi  cës'i)bUt)8opbfeS  sonï'réftttés^,  -fer?»».'  un  Volurtir  qtiî  sefaH 
trèMfi'p  ^t  i^^  aursiil'iln  débit l^clfè  et  assuré:  CTe^t  là* une 
cèu\  re'qnë  flouà  rècaoïTriandons'  à  tous  ceut  qnl  tottti  ctt  ce 
îîioméîît  4ç  Si  thoniasrôbiel  de  îctilç  études.  '•     '  ' 

'  Efl  al^ôhdaiiï,  noua  sommes  bien  assurés  que  toiisUtoht 
avec  hniétèlVextrait  snivant  de  fouvrage  de  M.  ïourdâftiJ- 

Mais  auparavant,  nous  croyons  devoir  dohtier  te  tHrt  dés 
chapitre^  quiptecedetat.  ,    .  « 

te  livre  !•',  confenanl  !'i?^oittf<m  de  là  pMlésdphit  tit  ^ftti 
"r|fc(>mai,cpm  prend.:        .    ^ 
^     4*^  Seçixàn  i^Esiiuhsé  He  /d  philosophie  scoiàs^qut  Mttnt 

S.  Tfcotn««..  '     '. 

*  î^  Section  :  Authenticité  dfis^ouvi'ages  dé  S.' Thomas,  tra*^ 

cliaDitres* 

""  kbu's  fp^ns  o.te'erv'èr  ici  (jjuc  nons  Wôyons  qiieitî'éiVà^  Xùti 
.que  M.  Jourdain  t'efusé  d'admettre^u  wômbrtîdesbtr^^és 

du  saint  docteur, lin  CÔmminidfresirtt  I.ft**é  dé  ta  con^liUton 
'  del^philo^phfe  de  feoëcé.  Ce  CôwiiriéiitàTre  a  èxiéièj  'et 

ïe'èàrdlûal  ';iS!îiî'ré  signale  dans  là  bibliothèque  dd  mbnraé- 

'(èffe'qe  VrMéT^^kh'{Wàllètlktéhmsiài:^    I!  lipfte  poÀr'tltl^  : 


aslrpioglies  corponarejat  un  tivre  x/c  nrcrc 

qU^its  atlfn)ûaiént,aii  saint  docÛAii^^.  ' 
^      i'S^ioti':  Ahùlpst  âè  iddôttrine  Àe- 
'  çHapiirés,  d'est  le >  chailirre'qiîicrnotÉS'dG.....,»^  .^  .  - . 

■;     'r.'i.''i!, il   !  '  ..'I 


>  *    '  Picu&Mirand.t»,afflrokuitam,  1. 1,  t.  i,  p.  384.  ià-fol.  Basile«,  1^1. 


on 


'-■|/T  î  '';<!    .'  l     \'i    ^'«  ,j»  i;«y  ^.(f' 

PB  SAIIIT  THOMAS  D'AQUIM.  101 

losoph^é  c^rélienrii^;,  j{^i)3ndâ  jUBe^i^hJlospptiie  qui  n^idiBé 

pose pouif  bv^l  a^Qué  la  défeaçejeL^a  c^émoqstrau^'n.çiu  chrls- 
lianisme;  enfin  (^^  ^^t  j^^fl^trpe, c?p, toul^^^Sj^  gpu,r ^in'sVdifp 
iiiiflfégpée  4^  cjroyanpes^  et  de^  «eqiini.ep.t^  tiae  .rÉ\}ingi|e  à 
fait  pmîJQirrfiaifs.la  ;spçiéf4i.^1égéw|rç^  .ei-j^njcjUÇçe^p^^ 

vertwdeiaqw?^..   ,,..!.,. ..„.,.   »..,.".  ï' !*  r,  ' 

B  Le  livre  par  excellence  auquel  8a|ipt<f  bp^i^a?  denpaqde  cfes 
^pM^Uop^  qui  ,esl^raliRieiî^qM^i<jlifiO>.)a  règle  ibujpî^rs  yvé- 
sente  de  son  génie^  c'est  donc  la  smnie.J^çrilùfé.  ââ  plu|]^ 
savante  et  jûeuse  9  c^ii^f^le  Ihra.d^  Jofi  et  çt^ui  des 
f  joumes,  le  Cantique  des  cantiques,  les  prophètes  /âaïe  ^^Jér/l^ 
miellés  fuatff  JÉ^a^eiii^ei^^.p^i^ui*^  f|e;$  épUr^tg^  de  Mfini  P/auL 
A  toutes  les  pages  de  ses  écrits^  on  rencontre  des  citaiiç>ns4e 
la,Kble  qui  lyi  (pM^nil  Iftfltpt  (ilesjfïrvujfps^  .lant^^t,  4cs  oljjeor 
tioaSperqp'M  VapjpJifJM^.WtQw't  ^  Wftltfp  dlaccofç^  ayjbc  lfi% 
opinipo^  qu'il  souttepi..  JDeyjant.ces^  lé<nojgnagpS;{.<f9R^ 
mécoBuaiire  daui$,l.a,â^pie  ^vril^rt^^/ru^e  d«s  sources  pfifi<ipi^ 
jalç&.poa^seqlerttenld.^  ^  tlfjéolo^,  n^aii^  (le^çia  pUilpçp^hil^  î 
Saint  XbpiiWï^'WPP'',^H.pa^r.|*^n  AM^vjpps^  djan^i  élude  ^le 
la  ^ibleiia«ê^l)^vél:^(^|^pnçr,!^,nlén^e;^]iil^^^^  les 

roêflje?  «^tiniCîntÇf  qui^  q^e^.q^s,ipt^rpriBt^,  q^d€4^t»,^^^f  el^it 

qoi  a'pris  de  nos  joui-s  m  ^Uepipgflfi,  d*^.«v,,yçi^lf  ^,,d^YeWl>Pp- 

les  appliq^,.<:p^,.ppoftédf^  ulil^,|>efjl-q|i:^  p^  éç^irçrle 
côt^  iiif^rif  ue  de  la  composition^  n'entrent  pas  dians  tou(e3 
les  profondeurs  du  texle  sacré.  11  y  a  une  setence  des  sainU^ 
Écritin1«*tffr?'cfenftdté**wédtt*r''lw  àHrifted'teçiwte  qu'elles 
reoferqfiepi,  et  à  efi,i|rer/l^s  lumière^  pour  l'entendement  ^t 
3e8  règles  pounrJ^  ypjoi?*^,-  fi^ibi  fcience  qiji  nVrien  .cje  co^m»- 
mun'avec  la  purp  p)iilplog.ie^,  est  Ïq  m^le  fi/ae  Va^tiquiié  cliiçQ*- 
tienne  ait  cujti|vée  et  que, 8a|pt. Thomas  pQ^^Iât  |  eltê  c^nsti- 
(u0  le  fonds  de  sa  théologie;  elle  ôgu're  ausd  uarnoLi  les  éïi^ 
ments  de  sa  métaphysique  et  de  sa  morale.  '  ' 

•  Après la Bjblejparriîl  ifesmodeles  dont  le  Jâiitt^otteot- s'est 
nourri,  nous  trouvons  eu  première  ligne  les  êcrhaihê  éccli- 


aé^  sôWfcké'  i«  'tÀ"l)ofc«Asi?'' 

à'<jiier  [.Wtïï  leurs  tJu-rt-dgès  M  éUiférit  'ftmttlery  îïln'ttit'^' 
nééefeall-é  d'*n'l'elevei-t»'ét)îblèiWe»itïé^Wtations'é]^arsei»'*iBs' 
a'3^t)^/;i^  (fe'(Aéofo$t(r-ét  d»b^>  ]à'$()irtMè («cln(^«  iei'GeHmi^W 
6trflftil*6Ù\Hr:ia  éViartte  tf'i*-,  ctJcôtriinefauWé  ijifilesÉVàrti;' 
g[iies,  tout  entier  composé  d'extraits  qui  'SbtTt'WfIiés''tiJâf  dh^i 
thtnkit'iortk>  de  i^adiëHl  i  lohAèt  ôh  ^dHéoOrs  séih^i:  Ahbëlis  < 
é(  là^ki^krt' des  édlitéurs'tetitié'&Và'd Itti;  bhlIdÀhriélifféil^té 
de'^  ëctU^itis^reig; eVdè  ^'èdHVàràs'te(*M,'qrtloWt  éffiftils 
à  cèûlHbufioW.  Ori  troirt'e'nài'mî  «tr:if1éè tiMik  lé^  plHirgrîJHèi 
<lé  'llt^.gHs^  dtimeàti'è:  kacHti  Amhtoke-,  séiri t  A'<it|tië«W; ^itft 
JerôHië^  '  sdtnt  Gn'goïré  de  Naaiinzfe,  '  jàiht  ëaàîf^,  "^îht'Jean 
Dsatiashm'i' sàifril  Jeàrl  CtirVibsfdftiéf Sà'fnt'Cifbriéii/s^inf  tfî^ ■ 
lalré*,  feffnf  Alhatià^,'âiint  èvê^éffé'flë'Nvs^/Eiisèbè  dft'Cé^ 
sal^éff,  'el'ëiV'  àt'HTâhli'fliitJ  épô^ttè  prtii'it'tt)'é6i;hê^  de  ttttUè  r 
léldôre/dfe'  ^ ville;  'flèdé ;  ' Aflctai'ii;  llafcàW  MëUf :  UAer  jièrtiie'  tfèé' 
cifeliôfi^'pènl  a'vinir  éïé'fe^t*^nlêè  â"d»atl6i^tiS'r*euètlSi'et  'à' 
des  gW^.«)k  ktrjouird'b'ul' Ij^WoeSTnitfi^  •fâ'frtiipiii'i 'sorti'  àh  f^  ' 
mjère  (haitii  tfeé  ttbWâg'es'  'dfeàiPèréS  lèitittè'S'VHéifetft  tbujolii^  i 
cbnyéWé$;  '^t  '^uéftqùëi-^'nf  deè  TC>ris=gt*«ife  avëiéht'lété  f^kdiills  ' 
cfës' lé^'l^i^ëmlers  sTerfés  dlé'la'sè<îl.M<iiiè'/AVi  rè^^^^ 
n^î^iStâ'it>'Às"di  vèTsi'ôn' â'drtli  âutéUi*;  è^tit  Tbdriias.idé'8bb'' 
prbVîlîàk^iV'';  fefe's^i^'îl  Uriiiïttkfwlte'qnïieîtif'^^ 
C^t  Wniètiie  expëdlëiit  iiôWi  'il  è*è(ait  Wvj  slii*  uûè'ïim  ■ 


grande  échelle,  pour  approfo'nnif 'lar^ntU/iMnéè  ''d'Jti'ikotè^ 

qu'U'àh'fiti  àhilk  acîjUfrîi*  û\ïe  'èïli<Ktltih'efidësi^sfr(^ '<^iii'-d-' 
«iè  HeWpy;  't^éfestfit'  |)iii«f  'pWaigfé^ë,'  ét'cftii/  dà^s'tdilèlfe^'' 
siècles,  auratl'paiii'tiilsTrenmrqnabèet.  ■■■•'\  ■,■•  •m  ,.j// .,  p  ../.  \  ■ 


pour  la  construction  du  inonuimâBt[éle7^/pan<sdpiéiâ«n.If4iDjir).: 
neur  de  la  religion.  Nous  youloïîsiifftyi^^^mUiâu^êyvgtëàé 


»  Parmi  les  écr*va;n^  de  J'a^Mqwrté^  AriUqte  ^i^^^X^"^!^ 
vmxm^At»  Ui^t€?riçqsy  jç^lfii  qi^ft  ^  été  ^^.pjna  Ia|^^liçr,à|5aint,. 
Tkwai^.  îiQjus^ayoBSi  yiv  qnV?!^  i^ya^t  fçon^ipent^,  d>pf es  ,|fp^pp^;. , 
TçU^  lra?|uctioinsiatip!?s.çiitrpRi;j$es  par  ses,  soin^^  l^^^f/a^ 
P^5t4)i<,  Ja.JIfor^fi  la.^^/^^QVf,  et  *ïiême.q^ç^i}ps,ff;af(^i49. 
pbi^080fthie.^lat^re^e•,,   ..  ..,.    ,.  ..;,•,.    .,  .j  .>  i  .. 

»  I)e  /fjoloi^U  oç,  pail^t  laifojr  cowii^  (\\\e,  le  Tii^^^;  tp^^w^.  et . 
espli|r(ué;fmrCl;tal|QMiH^f  V^'^i^M^^i^ti^^  ^u'il  faU  du^^n^nn 
est  ^mpiHwtée, .  biço  fler^ajinernçat,  ^\\  .avpf:  ^inofj/jii^^?^  dî'A^,, 

Ua  ^sUj>ïiiôp.4'iin  grand  pftjds,  ftt  Jlitler,  ,çonit;ciui7e  flp'i^, 
possi^dpjt  la  Itfpu^tyme  et  IpsXow;  mais  celle,  supposition  e^t 
cortMIte  p^r.  le  .té,^nojgD3gq  Jp,  ^aip^  dpclpur  quf,  déç|a^0: 
exîMresf^mpnt,  f^^ios,  nn.ipaasa^e  ^dp.  ses  C(^v(^fi^Q^^&,  guçj^j 

Tei^effwfs.ff'ps^^p^  ^^a  floppfj^parçp gpe  les oyypjag^pù^ 
il  l'expfpfi.ne,senl,p3ft  j|ar,vepus  ^^f.  MWff«  ^.Ï^^S:<i',i5.<fiBJpS;  jfifr ,. 
m^jatf,c|p  saiijt  .T»ipfflps.,i^fi  savaient,  Jijêop^.j)»^  .B"\W^  9^! , 
peut  s'pf}  {Çpçvûrocrpieq  j&ç,  peportapl  çii^^quatrjèipe  livre.  d,u, 
trailfl  dv  Çia?if^rfHW?r^,de«^rû^e^^  s^  P)at()^f  wt  jensieipé  j^'.^ 
mqmlW^té.4ç&.We^f  etid^,^çn|ifn^s^ çp.^i cetlfj  ppmior^  dCj, 
luiétai^ pas,prêt^tîni»sl<fro.<fp^. l)fç  ^t;j?.totç 3.  Une parf^J|lejhf ^^ 
sibtiop  sur  up  (pqî^l  j^e; )fa^t  alfséjà, , yéf ifter  es,t,  d'auta;^ t ^^lo^  re- 

TiT4nf>^deffiir«çi;l^:i4u^|t^^'d,*,,.,,,,,,  ,^,;.   ..,j^,, ,,  .,1,,,^    , 
?  V^N^enc^  deSf0^y^ï^ge^de^^a,(of^n;^^aJtpaç^çaxîsdo^^     ^-a-,^ 

c^^^ftf  ap^.^lqu^.frpgrnpB.^srte  J/?ptni>< 

alorp  j^fHii%f  d^fl^^^lf^  éçpJ^^;iTPft^|  ^|n.^  T^^oqf)^  avj^^^.,^  çp;^ 

'  /  s.,  q.  Lxxirv.  art.  3;  Fr.  iind/w  n,jC>.ieH;  li^TrUlc»l^l,<j24UMi.i   ,-  ,1  i  [? 


^^T«^*|iftiFir<îW»«wU»WlY»rp*-W»JiiM,  >,,,,/  .11. .[-;[.,',  ,.ï    ,1,  .^,„,„ 
*  -  Imponlt  (ArJstolcle»)  aibl  (P^f^ç^q^9i^î{d;«(^io.(>l^topU 
cnetqnod  omnia  essent  communia,  et  arguit  ëontrd  eumaètn  ae  moribûs.' %t 
tamencertum est  qood,  licet  Plato  ill^m  opinlonem.teneret. quantum  taoçien a<]^ 
norwnqn  tepuiKftçd  Mlum  dç.aJUls,  i'^/n  WViiura  Wknria^m'ltV.'JTetiè- 

Toi  li»,  ilkM^dlrt.é7,  0^111,^15^  ll«.      ..         ,  '  ^,       , 


dis^oSitfen  fe'2*eé%i>dé  #r(k;bkf,tpii  68toitéé>(ftiifefitof€0fH 
mèhikif^idUt*  lèHvfid  de^  CâNMs^f^  et  Jèifnùlé  defta  iWàfMrede-  : 
rto*ii^i dé  W*n*fti^^'  (^u'uw^v(*èvôqiiede.Çatornf^Alttho,  . 
avÉa«^i-adUiiauigi^;dès'la'ftflWa4^»«iqcte^ii  '  'î^o  i  .  mu^  • 
amu^  fie  pa'rlooi  î«tf  dé€Jécrîii«ih8  *M'R<>m^  qaUhk^^  - 
trèS-^hipàttaiis  m  ïtibye^-  ège,  bnl>  loutef  proportion,  gftrdée^ 
exéPèé'^r  la*  phHokoplife  bnef  iiifliierice' bcancpnp  «rtohidne  ' 
qiré'^ebx  dé ic/ ârède.  SalnilM»iii)iS) p06S6dail:iA:eiie-fDéqu€fnin:  : 

imvkt  \e^^At^Mé^èHk$Sfuifs\m  iéitiHtanitraJrail  diffio^f^eli' 
dans  les  coiidittons^firclitùnteB  deia  «cMncé  blstefiqDey  <MWdrp  : 
trèà-^httsàrdé,  <^uë:deî«l^e«^e^'ia•Us♦è «racteideÉ euwÉlgÉB ^JImb 
TAtt^é' <fe  ï'école  a'  em  iotis  les fyerixK >(>n rpcat dési^^n  cfltpaiH 
dirit  ftiW  cefrtthidaieitalfcé^oélèbredep'  Calc»)^)  *Riiisq«!Îl.Vii  i 
côrtiiA'éflfé,  1â('!lP^l£^ftyi<iîW'dUTîct»meiqii^    cite  hafcihtdter*  : 
iil^iit';  ^plhSïêuw^critrtttiti*irta*Pëd  dUwn#o^KjJ iqûbbpiflsl  fiiag-f 
m^^hiS tl'Alsttfce»,'  -éi/  lèlivrë  de  te^Swanflé  j(te*i  viditei^uiCiâm*- 
céffkm'/^'""'' *"'  1. 1    'iloirTiA  \i{;  'j'Tjito  iîra  ^>îî  :»ii  ^.yfi'n*\  '<-" 

*JfVDflfe  lès  màtértktiX'hdmllrèiix,  abffBflaWëi'  tnbfktéowiix; 
ehtbté'  '<|ttc  ^Wè8-0Mi*»ê}>^ué'  FirudStio»  pUloeopiiicpiel  do 
iaP^^^siëelé  6fl*§it  ali  jl^énte  Rèta^disoMt  et  fIpéUlodi4fllfyvdlr' 
«àïHt'Thtimâè>.  t}t'*t'P^i'<5iiiiUtt'p«0TOirtireFde  ôea-ri 
QbëWei^ptubts'^i^tr^it  tiaM6>flAxiéj|S&^  solircfs  ^luiiluî'? 

étaient  ouvertes  If  Si  nous  voulons  donner  une  répMlS64jaipk«f. 
pWtfeé'à'  'cètlè  queètidhy'it'^sti^BécéssdirèHiiHè  di^Gl  poltc^vH 
rWHô'  }ë^  dttféréiit^^  tmméhe»  <fe4a»philoiofIhie  riè  i'Angmié*  ■ 
l^dte!.  àfitt  iliË'nmislr^flrerooiQflè  de  il^nflufiriqeii^rli4fulfQni^> 
qiHîfa^'fetetltto'pdtlt'W^élôëéciriwIpôt^  i»    hnlih  if 

'  y  ÔèÉtitttti  loutîg'rana^Tfilftinède  lhé«Ufeée/Jad^ 

prii^éittdlil  t)bjeti^:<  i^'ladélififiiBtimlîdn  deiieoiiBteaad  dB^^mi^i 
-£i'^%  déBAilldff '*és^«ttrtbttteldi«fa»v**^  Mr^ç^idînattôri  et»- 

'^ijMP^f'  é(èmbiMraf^eiifiNnoëIdef(Hea;{d«si'i»oH^ 
taient  au  docteur  Angélique  :  1*  celle  quAristote  a  suivie,  el 


dela^Mlkft]t4e:catisalîtâ,tà  Ji»)t«emitir  mot<!V^  \ïWTsq\nlftiiu 
idme.  qui  œnsisle  àl>pr<)ftveR[i)îttii  yt  }H*i6rtvjpm'i^^^ 

poopHoifHrcmiërei'aajdélnotistrati^iifêl toutepénipfM4i^i^PP^y  ! 
daiiëla  faripe  coimtie âtRS.'ila  fond.  i^aél^mepta.noav^M^/ 
qM!  !le  •  (Shitistianisitiel  A¥aîi|  iido^^ 

minés  par  les  DéirûnlsciBno^  4é  iftf ,  U^rt^  d^  la  Méâ^hlk^V^y  ^ 
qui  einfprÉiflt  Cortcitieot  «etto  |^jije«4e"U  )Soim»e:de  (A^ffliP^ 
et  phuieacoiiBi|ttlit4ètrB;la  iS6ttlme*ci)f9M,ie4.Cif^f(9.^ ,  >  >  l  ^^f) 
^Tôaletnîsv'à  laipslw^ë^ireiadidteBce'.divinQii^r  Je,|{iptfr#/T.  » 

leslafftff  «b'peffioNM  qiiroDt»hâônv!etlcy>«f3>  et -qui  cpij^^isfn^f. 
DécéésaArcmfent  à  ùnipre«Éeiiélr6,  fMçinçipç  d^rloiftc  iY^r^Viifii, 
delfNil  bieq;!  i/aiitréy)trrétf  de  t*rtrtttfw>ide.rwwi'.$iqt  dfi^U'^, 

ces  preuves  ne  se  rencontre  chez  Aristote.  La  preniière|r,f)UÎ 
estretfioséf  pin  s9àik\IAMtgéêtiniiAdhwle^M(mlmw^  ^J^^îpt 
AiiieloiQ^  <à{Oeciln^  maëHeigiW.  di3f|PIa(<^r>m£>  La  ^ft^po^^^^i , 
sodvMTt^lévéloppée  diMo^itagnJiceniln  dfe  (£0(^49  à  iiPVffi^^  t 
des  Perés»d&lfË9li9e.ijCt(vr<mif€tiiav»Bii  wqif^na  q^f^t^jgenn^ 
hiiifaaiii)ài|aide6  ottlnK>idâpiiii9ite(^aliOPyri»c(Qi94<9Ci(  (^ glqi^,^^ 

i^SiAfistniera  4e{inéf  ite^'avoir'fixfrt^/ to  riénfonik^ti^MHW'  ^ 
premier  Motèmn  d^  »lfiiiii^ei1soi  (ddiA^râjd^iàTidi^teippéci^HH}  ^ 
((Ile  Ib'ptlrîlopopliiBfbe  pevl  dipasearyiOiOtté  rmpilhs  i^^^tci^Ai;!^  * 
la  définition  des  all«Ibut6'(]iw4ns,»i}t  6^»dfoetfânfy>0piff^lt^i<)ai?n> 
liej  fiféioigtac>  lro|p .  visibtenlèn  ti  dui  Gfartstianhm^»*  PQ^fi  /«H'i'^Ue 
ail«{ià  étoe  iidopiéeifar)9aiii4r'lHi<unas<jSiuri(lps ip^rfecMP^^nd 
Ura^bukr  laaiàiufirë  donfciLx)toiittitJei>liiQn^^ni«<^fiQr)n^^ 

choses,  sur  sa  volonté  inflninienjrilihwnjufcte'efciWigo>i}ai«wpf#i 
P«Bîèi|e  )elf:jé')diKatt(jpr»^|ii^>l^Doi^0>sf[nifjQ«4i^i4  ^^iî^ii^e 

ij  ,'«inrt>.  /; 'jJuUhk'i/p  vil:»:)  "f  : 'j'j|.il')««f  A  ui  >!>('[>  (jr.  Jii.if;* 
'  Voy.  plusbaat,  sect  m,  c.  ii,  p.  ISâ  et  suiv.  :  I^our  justifier  les  assertions 

^t  ce  diapitre  est  rempli,  nous  ne  pouvjdbfe  que{renfD>Brà,fliOtte)iA]k)(mTfl6 

«MfM/tt  êd^f^Wm  iai4»iicKKie,MaftniÉk,  e^lA  K06nlôlm«itiKae^.niîuiMts 

Wérieartdoiai«i4)lre«iii»«it'«té'4]abilétt(iA'l^  \a  -rut  ii^o-^r^^ft 


(k'  imlnV  '  Vbbmdsy  i  otcse  4è\tmiition  l  «^i  i^E^i$â  oiUhBliqm  :  c« 
skreilce^<iBtebi#Vrei.  DcftousUès  fcterprètesr^it  toxieiMCiFéi  ism\ 

lefvé'>dè^!ai4iek9fdeiQaijSdfiime»iri^'CAë(rfd0t>»felr  tofi$iQimw 
coiAfié<iMii  (Fi^ltl9v<quKtrâifteliit!tde&iattt<i}bii4d  dîfvtiis;)  oonAien 
s'etY'  tr&uiH*^âitfi^dol1llle6  icmvdilsidtisinetk'^PfmtQi^  soi 
(fiiiBlquef4issagèdèrihi)ê(pio'd^Ifif»(lohef  II  .yardpeuià.sftiUfteii' 

ooéè»  '$erivé i  id^éèmila;  i  lo  (debfceuri  tAng^Hique i  rfi'i9i] ntilnA ; pdi 
cMBi  t>mir  f)Halele9liUiinëféiiie'(iuiluiiÔtftit'ëglMiU  fiar  tes 
stiOh^gestdélfÉgitteeorotnefleifiHisaxiiénRmntéïih  r^tii- 

»  La  même  observation  s'appliqneiàiaidoctpUie'de'daiflLTbO' 
n^a^  ^ui^  ^\é^' rà^pùftB  ^Meu\et\iu\wumtk.(il^e'À  i  t^antiquité 
qi»*ii^iâ'«ètttprimtéilB  dognofoduiINëûrficéatevIn  qmit^^ftmmmqm 
Vt»»'^'tmb\tse^^ûi  exMte  parte  aeblriKi^Mdf < sal  vofoqtéttMa» 
qu4»M^â^  (|tl«F^là((ihilqsopbie<airUqiie«dineUûitnane.  mnti&» 
étiÊirhèlfe  <(^>  Mbfééevqued'effobt  idei  f§kif )S:é|«iiialti(fk)9Qim)e&(t)C 
ati«'^tois''dunnoinbre'Bt4«frhbniikinne'Y  Bslfoeilbémet^h^z  le4 
aiféiefl^'^ëltAngdidÈr  IMdofea Mpuj$;éilfidéei<^ttfttrip 
9li!i^i^iA7I^>Uifii|^iiidt»rs;>dotit  lërral^fr()'eml>ra8Sôîtop^|pà  boiPi 
m^i^fquVrëgle  les  moindffes évétwMenl^  wiimiitvies exuM 
seil^id^tib  sog^âBse'elid'ilne  bontérififiniesa  ^aliiB  idOttteyH  au- 
rattf  pto  reouëitIlir)d'aAitiîrQl)tes<psdlûeq  <le^Q«ttéii|érill^da»ia  ta 
drtftej^iié»lder(Pltoi9n^(tâ^ib;]és  nwldb  possédés,  »f(r(hieli  ceriaifte^ 
ment)  iil\èrf  a^  bdmii^  f  la  im^  ^Hanto'cbea.'Cteérflin'  et  ^hei  5A 

trement complète,  précise  et  lumineudetoblszJesl^Vi^tl^^f^i 
el'tmtiMffi^^^ûïAiAmy\m  \qûe'M(dQ^mk  db  ItMpirqyid^iwa/^ 
qu«)saft)t^Fhoiha8i^»\àèi<ÛJriq,  sëiBtlfaGheiéht)i4iMlcrt:ii'da«n4 
idde»4)dp}late9^t(iveo>l(»<{iKiM  ibBe)coBf6ndspraft|!l0^riAi0d<)| 
la  gribep^ietft/idëe  >de^ili|  prdinotiopi(pl^9^(pie>)  ofteMi'tdîre  dd 
cancMFrs$itU*«AliQirdcii)iett>iaK^i^  deilp')ttéii^pfH  Oir^ 
deux  idées  sont  essentiellement  cbrétieni;](^8\)t^eiA>le^toUritili9^ 
niwte  t(tii'tos(Qi(aitliiUfadutirâiddD4ilBfi»fBd^\^\qili  «fait 
proijMgdésj  |loiiii|MeifôiBl  AaignsMo  panifecosiiite»e\ks  jl 
prier,  en  développant  la  première  avec  un  écM  incomparabl 
tantôt  comme  une  suite  naturelle  du  4lW!0^:^^^^ 


Id  thMe  «rd^  )a«téUènvpUon;lantM\cMtme?Ieid€liiniarifin%t 

dinlIMeii^  aieUgle^et  «padsifitf  eB\(9raflEdBlbotnmtSidm 
!^folM><i '  être  4é>  diëclfilèl.  Le^irtatôriMxifque'la  drddiUiM^ 
pr^fali  tiA  ireoQ  ^de  1  t»i  t  cet  te  "^fdrme  >rigôilreU8ë  qui  mi  tsa  t  y  rai(^ 
amibsffiléJ  De'f»Ui9^  il  aidéQoigdéiiiqatréiebéleité'a^  nifrtjaiii» 
d'ime  ftiéèif  id  >one  fcyoletd'ôdâd»  secckpdaÂresiqxii^D'étaiOiDtiirvaoli 
Ini  qéte'rtâ'1^gue6lprle80eMi1lleÉftoJ)EQfun(|iNrtvâ'i^<M'tti4>^ 
^enÂéte  torvd-4e1j|ithédégîe;>oecp]itDfalété  <lofiD64  pevqcmiii^i . 
le  premier  d\i  Iiloifl9jil^n>a'i|ibp0ltonjoiirs  affermi  lisQKJ(;OQ^> 
mentst]tiid8S<'ba0(isipé(kuiières^  ij(Mi.'>  n«>;h  /  r  t-do  Min  mi  rj  .. 

»!A"(ti«sfaire*«ril^oh.  d^éoittewIéJa  )UiéciloHi0y\lfiiinitotiori  de»! 
F^!i*feif^filaeap  olMtfi;9ainl2  ï4loitiaa,^iàc)d'abttfearii}flw^ 
Tnntèfbi^j'aérr/la^cfàeMJdnldat  tèrii»f5diÉry  ^[qstiânDfureiSaM \ 
Ang^in/  GCVdtiiU<Ddm'>lfpi(iMiS)VùfrqUi(il^i.ls^(i  d«^ui(t(»^[ 
<;fn'fito«€»^nt|if»élte'€wittè:qiMiëKifta  kle 

i()é^^é9ti6tent-«Hes>?  ^jy  éàiuteruM  ir«^dDS<»<t|uennKms.Biromi 
t»'Ttiié#cm<tnt  i^roduUe»>^iqe/£eÉDbléft*aitrilipa9  0ntaiid^ 
>ê<|ttdl  d'it2fipdDe:9>  El I cet)so4antvl  ùfadse >.T»itiHrquabie>\\6aiaJi \> 
ThmmatB^bonnM^i  pBwMmkm'^  quë^idans  42d  nlQCoeai|»nMiAQiii 
il  te<:liRittâÉ;ill'9d(^teK9à(dtelritieyJ  entelidbisa^i^  daotrJiifîi>^ 
non  p0i.ie«ll0'qoilM>esl  pvéiëepaiiainîaffilbr,  etittirigrécet  laih.  i 
covd  rèely  iiaÂièfeadiDiieprdciiisellaliX;Qbf«Qt{<tna\diiv6(a^ 
ntet  BTofas  teimnisvd'aQthes»teolà8tn|iieft>;ântmfdutm*8iif^n(dff  1 1 
GttPii  ^^ftim^iris^db  Mimjfrvms\\etiiïnoaitQri(àoiÈ[fbiml^^^ 
^6n»1^di6cj^le'dti^SdoratenM(rilul  Im  !<t'yj-Hj  .'<ti(<](iin>  tfciro'n) 

'»t'aiit'cb'  qiiiieai  db  laitlidorië^dqd'nMlfafdiitiltait/.DOUâ^tfm^ 
a>tHnts%faalè4i^'rabii!i€k)ddDS  te  jierÎjDiiee£tiyH«^daDBila(màtaii|> 
phf siqéé'  i  d*i4^f6;ra|ièi  lell  sattDuti  dittsi  ifosi  ioiivrageâ  1 4l|l/^i!Pli I  ^  i 
Miib/diëzrM'ddctiHii!»Aq;tc|liqQë>*fliifi4  fi^iS'He  BiigtlaM^ 
toppèii(ëi]l9«^ii^tiHeftieitt  ètréIragaiNléB  ooloinàétàiiiil  Vifweniimy) 

Viifîki  pj^dkp(é9i>^n0pffindipal>J3ruHlétffat>aàJflll  flibonnatsie^t  mmï  i  i 
€Ofiti^tt'^jlrtealèfr^(faAaiii|  oÉI«rageâ  AÉrStagifrite)t]i^il»iâ8|krH| 

1. 111^  jC.  lUf  p.,ZuV*  f         r         I»  /■  . 


•|anip46|lal'déilhiliouide  Ifâme^  tcmçnBcw/kaélé^^ifinài}^  tie  fe 

aiieh ne . awari ttiélè >podssé0 1 par c ieiM  A^Àâ^ ai  dtai idMiséipieiiee 

in^èmès^^oenalme'l^hyfiioUièse'de  t^nlfé ide  r«il0MinnM^  ((i^ 

^nduariaitiell&inkè^e  àJanéi^UBaidid  lai||«isoonaUté4uJraai^ 

sob  «ufonen^enehieiil^  dâ  iMiieitti^rble  set  i4ei<toufe.  mtigiM 

€an{rlaile  danger  ibufiièrRQFbiséinÉdie-cteimUilritré^^^ 

<Iacieù8eS'<(fuil)éri))atéti6me/èalmi^idmhs'M'«tY^ 

•dKs 'Comal^DtalleuH<K!riMîai  Tkimkiiû$^'ki\*Vhi»ph»mAe  •àoaii 

<ifH*i8eI de* lentes 'ppasàgns  àuk  défmseurd  ide'irotMTalnite' 

'Sur* 'quelques  •  poiiUt  «de  déta4>*iet)  prJMipaïdiiidDt  •  «i»  >ce  (|t 

taoobe 'l'afiàlysé  des  'pasaions^  rleutreoMVS^it  JkHivragc  d 

^Mmaùuêiinni  KÀienmei  frriqiièMmien(l  BnÛhUiysliidiffiictled 

ffii^nrialtpe  les' iargies  efti^»ub4^  «{li'tt  fit^à  son! maHI»e^4/bii 

^iy  afibèn«ai«rr)  cMmtefiUéavecI  ni^igi^atidlluxe^'énàdltionl 

ItaaiAéide»  iUitt^  €it4és  bpuscttlefi  paycbolo^fqueaidfAristol 

-wÉoithii^iiiiéièe^tèulbilir  doé  {yêtétsiiqua  >v%oui>BiJseaÉnl{ 

réco/e  d'Averroes.  Quelle  est  dooc/eDJ  péydifidl^e^j  la  p^ 

tongnia(8ii(|ui<>r6vieiit<iài  sdiM  Thomas  î'OMra^da^ifiBMedr  ( 

l^exfMMIianl  qiiéi  làly C0ini»éi  piiploui'  aittèi|ra;'iik  tid>  doit'  qu 

>kiUfiiélnei  Dé'iquiiiisetoli'ilotts^  lijfi  «niài^lkil  >ieipkia  ol«i| 

meoY/^b'eattVitiâfyia  pittfaitde,  *miiiuttoUBe»^]fidèfle«ip<toioil 

i2oak|«6»4uti9idadUrciit»^  q4!»41  Hnitientrer  Aamiteâ^tabteaiix  i 

iiaiil«oçfmi>qtiié  d«s<vétiiiili«oâitces  :  ntflte^e'esKité  ^ua  ft 

^iioifdyrëJBii  ^dâfah^aimodètetiiiifil  a^dé^ntleg^boxi^'e^ 

"Oltit^e  dei'botfittiè.  JAuaai.  ièvi<te»»artfu<irai'qur>)èd>  arttej 

ixnrtespofidâhte^de  4«i' ^oir»t»«  dè^ihéoUffk  fleicdtttlwiieni  <^ 

c^udé-^ilalioita?  la  dorihdfiwaace'du  ««Ui^ibiimain^venipU 

>j  a^'lA9Mi»éiiadfifaaMThoina^e»t  là  pattia4e A^ 
'paiM*  |uiul*ièl#Q  la  {>h»  'HerfiârfjUabte.'Mêiiva  «prèl  (pté  le  11^ 
ninismé  fdt  itonibèia«0<^toiflA'  ta  aeoittstiqub  dttus^ttn  4lscré 
complet,  au  f  ^«  aiècié  f(ar  ëxeM{>l6^  ella  a  ooinei^vébiii  rayi 
de  4[}é)âbriiér  «fâSd  M  «eoieore^  M  Uoèble  ^  inftueiidé  da>  VHvHtqii 
elulé^  Pères  96^  trattii  dè^toules  pcirta.  LDTsqtaiî'isaiiBi'Ttioti 

{  .,     •       .         ...     :      !       .,..,.      i  •      »!<.  i     «n'.'    ' 

'  Of  unitate  inîelleetûs,  0pp.,. edU.  I^ubeis,  t.  iix,  p.  :^4  et  .«qq,.,  Voy.  ] 
haut,  secl.  il,  c.  VI,  p.  139  cl  f40.    '  '       i'        i 


iTeitt  d^olf .  im  tmrétfmibi»  Ati  la  oatul*e  fhumûirie^l  et  ^oè  pvf- 
cmififtiit  lèsr^iSëiK^nlte  jodoblitaiilii^àrigeattiâB  bbmntresvliiflUh 
elàr6|i^tte{ cette. fiai  qe  poidsistè^nJL^aoii'iea.tilafsif^'ni  damtfan 
miiea^  ini  jdails  ksr  faitmleunl,  m  fdlans  le  >pof  ti»olrv  mmB  daiiB 
h'Sade\p&iumùn4e\^My  qUe^&itm^  aUtretolM»a,.ain8Î  i)ii« 
lioijBrllaK'elië^smnanipéi  ^e«bniinenter  àiéikiifilièi^iéÉiUim- 

U)i^ijié^i;^ti^J[Ohai741d<)tot«>toid«/inM<^idte  ifaMy  distihgue 

fk6  4euteiHt-îa(enpiéUiUaEli«tid^  Uunappliciitidii^iaeirrjecKiè- 
nail*«ib|iii9|5ili{>9M  kfiirïiéfilM>cîlaUoa&:Cpéq<p6nle&i[]aril  fafÉ;4eB 
Pwd$eè$ê  etrditf  lOficirMieia^ipiié  ^r  Gratieiii  ;un|  émiydiit  poiirti 
de  rjét«d«i4eice0rMomimepte  ?,y«j(Qfii|fl&de  l'-ailtkfiiltéylooiil- 
fHélIfar Ja^tftfdittoaicJiirétiMee^  toi  fomnilila  ktm^nflliàardés 
ditKreiÉ) londmi»^  da  (ir^irtqs.'GhDsi:  A^  écci Yof ne  •  ieoalàsiaattD|iieB 
de  tou^te^'|g<99iiH)i^eiN^iU«  le&ftnaJiyAWf»  éteiida6S)d^^  viofB 

5«»rapRori»^îsi>vfcc/k^iiiQra'l©-'l.  i^-.  ':i-.<jv  >;>vrrr»w-  \>  -^ov/l 

Tbomati  dimsf  il^a  it|M^on&  jQ9,,plMA(e»8e^Uell^^^  Ua>8iul)a^ade 
de^flivrei de^ilairii^jfty^  iiipa^é.(^oiif1'ajq$ii,di«e  toni'mitiètfe 
dan&te^t^é{àiir!ffmi}Mm<nm9^  4^»f|WrmçM.  L'9iy^è96  de  iatth- 

i^^anH  |#ui«r^vimtftge^')§titoiiif9idfiVfu(4l>  k^>daii(9eP8de>ia 

fatals  d'i|n#rîfnp0ftopf«i9af iMey^/it  Ttomnineipeoseifas 

nnftqe9oe(,ip^îpfitéti0ieno^  )fifip«rimH  <  i)£iai^i<  ti^sûntaikrap^û 
Christianisme^  qui  tempère  les  rigueurs  de  resclaYîagebl>eili<}lii 

.«el?adffiQl(qi»^s€iM8»j9<^^^HJ09)49tn»  lAKM^i^wl  cc^idaigrioe.  J'u- 

sure»!  <|M^,e«t  rijîgoweiix .  49i(Y^ 

'  w/Wqirfi|  dTOil>^qi|j  #nb9n4fWift  lai  iPf^a4ièns$;à  If  f  sp^il^jt^  /tomf>s 

dépositaire  des  volontés  et  des  droits  de  Dieu  sur  Thumanité. 


cfàdd  l^qu6Ué§*^itit- Thomas  â  f^'i^  dés^trcwei^netnëntsiisuv 

fotei  éfèvrdi!ile&;  etdHina  eorinâitôMee?  de  là  lillérttliimialefêe 
et>piM)Bl[ie4tiitet'pr^ridd <|0'4iidi|>oavirîtràvotr«n  I3*^siècie<. 
Ofi>èHè^ràlt  difli(eilekii06t  tiâ^  on^tage/cètitiu  deses tonteiiipo- 
rdln^  qti)  >ài t  édiaf^pé  è  '«M  érdditlOD/  et  diMii  il  n'ait*  pas  tiié, 
dbàtftfe  fbidiiu^iVtrtiiiaH  uile  (|fièSifoD,'toi»te6>lë»'d6nni9e6i(yat 
de  ¥ftp^»i(yr^ieiii  à 'sén  ms}êtr8iM^dûuk'SùfMm»  néaument  les 

pld9  excellentes*  peiisé6e^d^AH^o(€vde»i4ra6é»él4e8^m9ii«^ 
6€&M^fdâ(fqfties.  n  a  «n  quelque  fiOfte appliqué ià'la<[ihilDtt>{itue 
et'à  Ist'thëcdogiele  ^yâlàmeiqtiHt'iil^aUi^ut'vi^dwiflt^sa  ^Chatm 
d'^^pou^ rintérprétfltlôti'deê  saints ËvaHf^les^-ateoicettefrfif- 
fét<eiit^^ue  •deB-ëmt)rilnti)pfaitb«ophique&  xve  seT^diiisenli  p» 
à  dÊf  Bimf^leAsextraits',  et  ifHë  tanièit  iliabréife,  tantôt  ildc^voteppe^ 
la  <^ASéë  de  ^fi*  modàledvtoi^J^^^M^  U*  l'élève'  là  'un  idegré  aipéi* 
rteui'  d^âfeti tade^  de  'prédsiOD'  et  de  daoté;  <  «  <    .  :  i    • 

»  <Ma)»  peut-Lêttie^fe^tte  4€ictHné  pulrtie  àidesiSMroeb  (Sî.djf*- 
féveffles>'€k)ni  posées  d^étémenls  bi  di>9ev8^/manquje4«lte  drtiAîtf  ^ 
peut^ôtre»  tootesi  ses^tparMds  nea>^t^l6s  )raÉtachée9>  qliis.par 
deft  UeDd'tràMragildsqijri^niaistont apercevoir rîocobéKoefiu 
C'eM'làle-^upçota  qui' vienl^'ia pensée  ea  présenoedas^sys- 
tèrties  dda^'tesqaotett'érodittonifdueniiQ'  gmnidràlë;'  ironie- 
rai-je  que  c'est  le  blâme  ordinaire  que  les  esprits  peu  faattliera 
areb t'bMoli^>éKivent''(x>ii4)Pëi ceniL 'qpi^'Sàn^abdtliiier^to  li* 
ber«é(tlei6ui<  jugement^  ^&ài  Ie(  pMienceiou«lainii)dii»liislddiSif^ 
clai^ér(ptf^iIia'l0€(iUr0'^  Ifétu^^lie.B^croiapaajqjiie  baidoo^iipe 
de^Mi^titiTfaleikias  pn(9»n  êàfë  Uakéè  dai  cofUréiUtwih;:  ivm^i  <i^ 
coUfriA-'Me  i  tmi  '  nq^rocAe^nbfîi  f gtiavay .il  mei  mf uUeratt  pfts^ilp^ 
gil(|Uét)ie»t  "dq  nofnbtfe)  etbdeilaTODiélé  dftsitiodàkfl^queiersaiMit 
d6ctènria<irmlé9J>Uil  jpratad^eapiifa  lier penÉ^il; donc iaiYcif).|duH . 
siear^niàttvea?  Dôsqu^il  a«onlaieiio6à>8iiiyve  ruû>jdoitril^sati^> 

nit^  passl  di  autori,  sempi;e  a  ^memoria.^»  Dissertaxione  sdpra  gïi  .scr^  i^uto- 
yroA  dt  S.  fcnuwo,  p.  29.      *  '       '^ '''     '     '    '      -   .  i '»«  ;i>  .jàii . 


peine  d5noo%^é%wneiaj  Jj^tW^^vre. jweqii"^ 

oef  tous  [les  Mlrcptï^eSip^Wtjs  4fSrj>b|kM8ftphe^,fle  ^'ftnKl#r 

Util t  pas  aussi  fatalement  que  les  théorèmes^  ^)^^t(t^i^%iiq\i/9^ 

qu'il  imhitpmâdm^^Uif'^ni^^miir^^vr^i^ll^^  d^^^Âçes 
jnullifkles; olk)  sii^.fiFàlfmih^  de$,Qoini^DAi9ons,jl«]^^$rt'^fiéQ$y  ^ 
il  est  peiMûs  de.  ;dboi$ir,  pwny^i.i^Uea  sons  j^e^çoxit^^îj^f  iX^\ 
aillai  que  B069uelL>  Féneiloni>Ann£|^ld  atibiei)]d'>aptfQ$;pp^^é-. 
imleinest  ^saUL  mut  Au0»9Un  Qt'sawDtMTl^pffflp^liM-wêiney 
wtsrmoiner  éi Décaties ^,eA\q\\e^  ai^aJgré  Jp^epupr^n^i^omi 
>rcui  quiiU.onti  iaiUtài  ce4drtti^rril^  9e  soni  g?r(^éS|dfa4Q|)itV, 
outos sesiopîDioo^^iBaiiUiTbQmas  *n\w  a:^s.ag|.ai^tTA;npeinit  à 
>  'iard  ties  ttiidàto5Tépaudas>autopr;da.liMi  ;.  ^l  leg  a  ;tou».  étur; 

^<>at.  Aux-âfuaeiiSi  ei;«uxiJlr(|^QS|il  4^'0:pyis  quq  i^rin^l^N^) 
iJipouvaieDtise-owcîlier-ay^p  l'0P«mgnpn)fni;:d()  Ji'JSi^i^ç^. 

vnj  tvj^fâvonaldt^  lafinide  AesiiiitrQ|duire.daii^.sa,i^QÇjtrinei 
:*4i  seul  4or t  iserait .  un^  i  eoicetaiif^i  mMsmi^  en»eri  Amfoff  ii 
I  ^ts,  malgré  la  divacsilé  de$'0pigii3^]<^'<)(ù.  olleiifvrpc^qiP^, 
i'bilosopbie' »e  raékrite  futs  /dfêira  neîcié6}C4>iniiie,qnti  pompila- 
'loQ  fulgaû^e  èi  di^pourvae de  valeur  acHfiiifK|ue4{La  jugeiœioti 
luilaUe  (fu'otidik.tloititietrtef,  e^esl  qu'elle  €st:^Qelarg)es{fnr. 
>^(^e  dont  les  imalémuTQ  toni- Courais' par. réradition>  et  jia 
■^nste  géoérale  pqh  le  4jhrîsf,iaDisme  qui  .^li  de  iràgle  pwt  - 
Técjerles syakèmesyeivadiinfittoeiou  len  rep^ussen dqs qonr  i 

WSIOUS,     t      ,     î.     ,-«•••,)    '.ij.    »  Il  .'I  i!)  j'»  ..m.  m    ■il'),      M  j.    >i    (!.  ' 

'  lReaqlrb<)ibjeciion!qpeia;CTitiqUfiilèrYejrA4^oiiieito  ptiilor,. 
"pbie  de  ëailil.:Tfaioiiia9y.c!ei9tj qu'elle  .manqua  d'Oriijinalité^i 

reproché  esit  «BoiofigraYcà  icoulp<âûtl  (|ue  i'imputeiiop  d<'in.i  . 
'^h<fretKe;.oar  si  le^ dévoila) de  loulpdiildSOplfe'esidWmii^Oflni 
''^ue»(,ii  n'est'pas  temUiau !]iièmft<tegràd'êt,fÊ^iQAfentif >eio^r^  > 
•DaLN^(i9li^p(>iig.i^IeYélfidèleinefillle3iaii»tofciié6tque  Mit.3aii}ii  . 
'ii<>ina^  cfInoMaVDta  ypcMumqxie^danç  iouteàles^branebo^h 
')»  i^hiloitophie^  j»  jd6o<rme*«iMcnd.lufïp<rem^wl94tNQ)ls,. 
•nlendons  pas  ébranler  le  résultat  avéré  de  nos  recherches 
^'^édent^ ;•  mai^^  éans  lëS'  os^vra^e^^de^  toute  ii«luk*6y  aulre 
"^ est Pensemblé/'nutres  feont  les  aéliïîis.  Q\ni  nofussoîl 
"nuis  de  demauder  si,  dans  la  Somme  dé  Xhéologîe  et  dans  la  ' 


~  Somme  contré  le$  Geniils,  le  dessin  général  de  Tœu^re  na 
|)as  un  caractère D0fgt1lîldèni^î(|û^^ilMHi  jusqu'à  la  fin  dans 
l'eiiéculion^  suppose  une  force  d'esprit  ÎDConlestablef  Uartiste 
fl^miAè  n  tô>n>Jhegetfh^n}'|Kl^î^eia  )K&t*T<^!^^'doie, 
ni  même  les  formes  partielles  qu'il  v^pprocbe  dans  une  œuvre 
d^ensemble;  cependant^  il  sera  considéré  comme  ud  génie 
créateirf/^rèdiïité  /fo^il  a  froHsfWft  ôffifed^ô  ftèîlès'li^iporlions 

'  qui  diarmt'nf  la  vue.  ïl  y  àorall  pliiè  (ïu«  dte  la Ylguéuir  à  four- 
uer  en  objecUon  contre  ^âînl  TUojna&  h^  yastesd^oir  qui  a  été 
Faliment  de  son  génje,  f  ^  9H^  '^'  ?  |!^^^^^  ^^  produire  celte 
suite  d'excellents  ôû^ràges^  si  solides^  si  complets,  si  ins« 
Iructifs.  il  convient  d'ailleurs  *3^apprécier  la  vertu  originale 
rt^Qne  am^r^  «^r.let  bruit  qu^eUe  a  t«iit^  fui^.lesjtimf)^  <)u>lle  a 

•laissées  4svB<^  l'tiistolrei  i)an4esi6Qrvîp0a<|U!eli^a'.i^o4WtÀl*£^ 
.  .prU  bttmain.>  Or^  4ouft  ce' d6mie«\  wappicKt^  \peu,t}a^}alèiDes 
.  ^))bito9ûphi4^es|  même. parmi  les^plus  nv^ntés^  ^cNi^wdxatfQl 
.  .k  cokmparajson  <  avi^  ila  doctiwa  <Je  ol'Ai^gf  «de^.  KEoçAçy.  ms\ 
i.hqu'on  le.veyirra  au.livre/SQivaqii^ioù  iiQV9(RaQ9A|eii^ 
^  i^esidiverstis.de rinflu^no^qMQ  It^tborni^me OiOxeffQ^i.f 
il!.}.  ■•....    -    !  u:-.. -'...{.r  )  -i'"î  .'Ctt.'JôLkbÂrir:  • 


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,  ,^'qf Sf9«9ff^  9?n(fHMmi»||f M  iSHîHGAJHW.        :  j*!  3 


L'WSCMPTKIN  'SYR»<aiWOISE  K'  8*-IIGANf0ë, 

"'  '»  .""  •   \:  :»     •*    '":"•     •>,.!!    ^   i'     '  .■      -■  --  .;     .     .11} 

.MONUMENT  NESTOBIErt 

'  '1    *■!     •  r.  •'.<■'    ••:  .    '   .1  ■:.)   ^rrK'.    h   ,:i;.  ;.n  ■     ;  »  ;  'n  ;..i  i  ii-»  i> 

bale,  d'une  traduction  française  de  rinscriptiou  et  des  commentaires  chinois 
'ârii^ùeli  éfe^tLÛâtMé  Îfe(!r;âlfi*sr(tu4  tJe'^notè*  phltolt^l^iiéa  et  htetofi^ïiies, 

■■'^:-'     .  M    /    ;  '    -j  •      •:■■•,     T'/Ti      J  !    •     ,■    .,  ,,•     .,j 

\M  le^èttr^'ileB  Jt»hâ/ei  oM'^apsldoiUe  compri&tôulet'im- 
pbrtefMëile^  laiâi'^f^tûtîôn  de  Nfi<^f^^^  pmir  Hti^  : 
D^ffar^tfj'^l  4efmthmaêiUd9  tit^oripliônimioriknmide 
»Jhiffùn^l^  rOiitMe  é'Vinhhdtmion  éé  A»  tW^^iréM  chrtUeàne 
m  C/^^iji^5  te  7^i|/èfMf  de nmfi êre^JUmteMtY^  ditoùïé  ^^ec 
ud  tel  ^4fiû  iMtifftae6X)6jectién8,  efl  y  a  établi  raulbentfcité'du 
moiyumeMft'Burutf^^i'  grand 'nombre  de  citations 'extraites 
d'ai^^/4Pf  .qbii^ois^  tous  traduits  pour  la  première  fois^  qu'il 
D*a  laissé  aucune  place  au  doute;  et^  en  effets  aucune  objec- 
tion ne  s'est  plus  élevée  contre  celte  authenticité.  On  peut 
dire  que,  grâce  à  ce  travail,  c'est  là  un  fait  complètement  ac- 
quis à  l'histoire. 

Mais  le  savant  sinologue  n'a  pas  cru  que  sa  tâche  fût  pour 
cela  terminée.  Il  a  voulu  donner  une  édition  et  une  traduc- 
tion nouvelles  de  la  célèbre  inscription,  et  on  peut  dire  qu'à 
cet  égard  il  a  produit  un^yrji  ^hef-d'œuvre  de  typographie 
cliinoise,  et  un  modèle  parfait  de  traduction  et  de  critique. 
Nous  allons  décrire  les  diverses  parties  de  ce  bel  ouvrage. 

Dans  une  préface  de  xiv  pages,  M.  Paulhier  expose  qu'après 
avoir  donné  dans  son  précédent  Mémoire  les  preuves  extrin- 
uques,  il  a  voulu  exposer  les  preuves  inlrinséques  de  cette 
authenticité.  Ecoutons  ce  qu'il  dit  du  monument  lui-même  : 

'  Paris,  lUiralrie  de  Flrmln  Didot  frères,  flis  et  C*,  imprimeurs  de  llnstitut, 
me  Jacob,  â6,  et  chez  Bei^amin  Duprat,  libraire  de  rinsUtut,  rue  du  Gloitceo 
Saint-Benoît,  prix  10  fr.  et  16  fr.  avei;  la  planche  de  Hnscrlption. 

'  Voir  les  4  articles  dan^  les  Annales,  t.  xv  et  xvi  (4*  série). 

h*  SÉRIE.  TOME  XIX.—  NMli  ;  1859.  (58*  vol,  de  la  coll.)    14 


MhW cà^kxèh  hlléleu]^.  hfetôrique  et  littJraire,  qu'ij  Drësente,  Le  premier 

nmi(V99  mnoniUia id4fkU;i'kIetiidacMÉlirié*ddfi^  '^Ipèisic  'fe  ses  bropai 
leurs;  ou  que  la  toriiiqHfl|rtj(i|Jrtt{feiviï(»fJilâlttlli^û^ 


ItM  Arji«8f  .ttJi>c4wa«^lk>tidattkJùer^«%ôbiè'  tha«        ffkîrîeiiR  '  *rert»Si 
((àin  Toularent  lëguér  à  la  postérité  (p*  v  ). 

pronoiiciation  et  de  sa  ifftdwqtJ9.i»;iftUB»^,«)u,|j,nfoi,n«,jrti. 

>ii>.t>.fi<i>ilijih    t/l'iiin 


1  .•■<! 


«♦   lllll'fl»    U'M" 


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B1      ).lj[.,nj       '1       ,^.1-j       .    lU'      Uyi     Îl'-J 

fioil    i.li.j   »..'  n<>'  «ih  .  '  I  •n^•',^  -.fT'^'î 

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I     <  J'îhii*,  î  »  -îi;  <i 


^;:  J^iiTarMPtiM9»l9i9iiLtgia)pBéîiàgptéi>io^  ^'mUr^V^^Ai^ 

«ucBoqJittérato  latine;. -fM>  noiTfbneiislss)'iletes  h1«tërMuéS'«t 

du  mot  à  mot,  et  d'une  traduction  un  peu  plus  paWpfiriàfil?*. 
•LaMSfHaepde) «ou9r.ai été  touririe'^^^Mt ^ «irt^ïîAW;"  WiWâ'iédait 

^  toîr  le.  i»«aJto.  fc  x.i,  ^.  m  et  18&  (l-  .«rie),.,,., ,,  ,  .,  ^.„„, ,  ^,  ,„,b 


qiie  teirips  ép  ChiO.pl  ]^l);e>8i/cQnîiftft,pgj^^^ 

CeUddeM.  FMIèiéf'Wât'stas  cÔNtt^^^^  {)ïùs  fldèlé  ^an^;;^ 
btta  et  plite  élégarite'  daqs  iç.  fratnjaaîSp  l^pw  ;»wriwstdé3iwé 
reproduire  c^l^'tj[;^uf^tioi;i;;,  I7)94^6(i«i»e  .aattroU  àtve  sépapée 
des  11(^,^4^  agp0tidice$  l^ùkVêC(knmfmgtvênt^  «t  cette  ptlh 
lriiqaiion>  dous^  aj  sembté'mi  pM'léfiigiâe  poùf  tiôlré  téçti^. 
Nom  y  avoWâ  rtràoilcéi  àti  mdlfl8.pôij(r  ;le  Jm  et  flQÛs 

nous  conienlons  de  renvoyer  à  Fouvrage  même,  que  toutes 
h»  JHblidthèqtiès ides  ^t^âi^  iiWf^,  ^'^eën'é^'des  'maisons 
d'éduea(Koir^«0eolôsid^ti^uk  ^Vàà  CbitîWitinaû^és  réligicfises, 
éQiBart Jtasdriwèlif  lëtafe  fcrtilbfeùéfe.-'    "^   '  '  ^'      '    '   ;  "^ 

£d  attendant,  nous  all(klfa  IdJtéi'léi'^tféli^^^^^à^is  difta- 
Mlyu  qu'en  dénne  JM.  F^iutl^if^  datas  s^Préflice. 

L'IosciipUon  se  eom]^  de  4eiiX4)ailie8  iien  dstincte^  : 

La  1'*  partie  eajL  une  espèce  de  prologue  oa  de  préambale  en  prose  très- 
concise  et  en  quelque  s^è  mopumbWtale,  (tonte^DÏ  ui^  exposé  historique  ra- 
pide de  In  teneur  et  desiiiitécéd^nts'ne  la  doctrine  nôuvef  e,  de  son  introduction 
eo  Chine  par  0-Io-|[en,  fç^re  aérien,  «ons  le  rtoa«^de  Ifempereur  Tai-tsoûng, 
ramiée  635  de  notre  èrerstf^  phases  ^ildrsesf  subi^^end^t  près  d'un  siècle  et 
demi  par  cette  méikie  foi  nouvejle,  au  sein  d'un  grand  empire,  et  au  milieu  de 
plusieurs  autres  doètrineê  Hvales  qui  eberchâienf'à  ^  produire  on  qui  se  dispu- 
taient la  préëmineAce  (p.  y^...|      . .  „,      :      .,.,.  .^ 

La  2«  partie  de  rinscrlptlon  est  un  chant  résumé  de  ik  première  partie,  à  la 
manière  bonddhiqoje;  c^^un  |iyni|i«  en  vers  rlnSte,  eii  l'honneur  des  empe- 
Rurs  et  autres  personnages.  «  dont  les  do<^rs  de  la  '  religion  illustre,  aux 
M  if^i0pit|[||sri>l4n^  v^j^jttm  4^  JUc^faHitf  eli9HllflP4Mf«ll^f(klhP  ëdtM 
•  i  la  postérité  par  une  inscription  snr  pierre,  aussi  durabl4i|(lii  ltlVô<Mf««mÉt(li8 

illêié*,'jkBen«e»b  irui^r^lo^'iit  ««iitifcfë  W^f^ 

t9a^t<t/^Ml»nf  «c^^lf it^^^^ivttfrsn  dMiriAflf«ilfl)c6df' l^iébitftirèUrfcfiles 

eiinolsd^afurd, en  lnà\qnBniV(m^  ai^pe 

deFanoée  sidéÀlfiJ^tMrc^tiiluénie^du  inois  dans  lequel  le  'monument  fut  érigé; 
làOlàtëi  i9H^ef^t)ià^ké^,  md*  \*Mi^'àe!i'\^Çi<^ëMmi^'^^^  des 
fifMfV]«9i8ls)^tl49iiéflBikiM,if  lesideiU'^  t^rfâileiÀâftilh- 

» .  f,yplr.(4iwî<?ikrf*f¥«W  Hre|iAf4i»ftaitibl,ifiÈ>W»«lW«iv<tkqfléliiaei-4é- 
taiis  nouveaux  et  intéressants  sur  les,  différâtes  jpr^je^tiops  dt^Gh^^i^U^me 
danslaChinc  et  dans  l'Inde.  ^  '  ''    '•  *'  *•      '  '^* 


<  uM.  Pniitoîw,  dafia  sj^ n<^te^r rfqnpQ,^e,npnjbr.emt .dé|^|^  sur 

U  laedlrede  riABi3»  .9^w.fie/you4riQf9&.piA*<lii!i^4^e  toutes 
soient  à  l'abri  de  la  critiq^^neArarijcqlior  C6U«s,(|iiirC0iH:ar^ 
«soi  /^sMjliquQ  leô  PPMÂowietVi«lel0u4î$6al'cpqverti  au 
cbBiaUaiM9iiiei)  pt,iqwe.M„P9Mthi^  WPcbe  q  croira  mo  prélre 
4>oiiédhi((UQ;.caaîS'el)^$.^pjt  faiM^^aii^u^/^ibonii^  foî|>arfaitQ, 
etjift fplupaf  l  ^aéesi  à*  dt»  sowcefi  jusqu'à  ce,  aiofnent  inoM- 
.  tewes.  C'eîil  donp  w\  aiçnice  rwdu/à  Ja^soiews  «H  te./çflHq«e 
liistorîqdKB  4|ue.c}e  l^s. produire, bu  ^n4i4Mf^ot  .^f^  soMrçe&aù 
l!oQ;  a^puUa,  /elLeo  |Hil»)i^iU  le:plu$r/9WYan|,lei(ep[t^iOrigipaI 

'i  AptwaJatexteile  Viiipiçcipiiioni.Mi  Faathierdfmir^teficûrele 
texte  syriaque  tel  qu'il  eixMte;8ur!rifi^ripil|ip|i>  qt  pon^^aqlies 
noms  syriaques  de  67  prèlcps  etleups.noms  chinois;  plus, 
24  autres  noms  de  prêtres  donnés  seulement  en  latin,  par  le 
P.  Aîrehe'r,  qui  iesl  dmwépat*  Asséntetii  de  ïéï  îlYC*lè»lh'ienïés; 
te^roHiè;  qite'  M^'^^awHiië^' jAge\'j)eil''#ort\WV'liâfr(fe  est 

'plus  que  t}rdbàblfe  qx\e  le'  P.  Kircher  tftait  die  eé  i^nio^vinent 

des  copiiez  où  fec-àiitiile  qui  non»  nianiûfsent:    »    n 

= '  Après  ciËè  détàîïs;  «h  Irôu ve^24  pttgè^  de  ^m  j>Wto%tott/s, 
c^t\(lwk  et  hî^oriitiiés'  (jUi  é<*làîrdfeseAt  dés ^^fctè  èxtWhie- 
mènt  dbsëurs'et  deJîdafS  de  ï'hîslbli'e,  sôît  du  chrisfiahlsme  en 
Chine,  soit  des  opinions  et  croyances  ^religieuses  des  Chi- 
nbi^.*    '     '!••.'  *'  '    ''•"  •  '    .'■'•-   ■  'titij  >  '  i'  t  j  Mil  i  »  .  • 

•  '  *•  ^   »'■"  •   I  -'j.  TfiM(iétilMi^èb«linèMtail'i%«hMol8r«''''-'ti  -.n»/ 

,,  JSpD-^euleRjenJ  ,les  Chinoi,s  ont,  consigné  dans  î^euf^  livres 
Vinscripliqn  d^  Si  tigon-fou^mab»  encore  ils  l'ont  accompagnée 


et  celle  des  diverses  sectes  qui  ont  été    mtroduités  dabs 


'  Les  ÀnnaUs  ont  donné,  d'après  Kl^cti^ri  le«.|ionis,^yce^  ^T^^  ^9^ 
très,  t.  vu,  p.  164  (4*  série].  .   . 


f  t 


Fèrapfmiott  \1>tt  qiié  lyiémê'erif  i79Ci,  te» -auteuî^â  éliittois 
fï'èo  'tfVtffetîf  ^U'ùhë'  idêe1rëâ-su|)erfli*ie)l0;1l  W  bon  cepen; 
ttentUc^'CidiMÉtre  ee-'^ttt'rfe  ét/pensaflerrf,  eton'aîine  àlire  ià 
traattcli6tt'qiï'ièttd^t1ëMi'Batt!bf«f:  ■  •  '  »  '  =  i  i  .  i,i  »  > 
UàM  ikti'âé^tiâèv  ^Aplh^^^^f'^'  It^ùtbier  ^signale  dd  domi- 

nQlùiâ^rtknMTlt  pak;M'/lIUèaùfafitfih!i;  ci^rhrhe  <^elaest 
juste/^Iès^  Ffifppot*ter  à  Jfeats  atitetirs  isanb  ^ue  le  niji'^nlé-dë 
9on-livn^'ei!i  fût  dittuirmé,  et  ^  V  auf sfit  gagné  lud^mêmedè 
n'être  pas  responsable  des  inexactitudes  qui  s'y  rencontmoft. 
Une '-  tébW  '  \Iés  nnÉiiëVei  iires^hiëri  'AHë  i  èi  frè^omhtode  ier- 
nritïé I^tftrâgt*  elèwfadWte^lésfrécherclledl  '  '  ^  ;^  ''  » 

,  3.  Planche  de  ripscription. 

M,\P3Mtiii^r  j^f  3'.€sLpas.bornéÀ,dpi?ner  Je.lfîx^i^  .cl^i^ofp 
avec; i^ïfp . jtraidpçlioft .  Jitjjér?lç„  talipe ,  :f l,  ^ .^aijjf aisç^,  papç. ,  .pap 
pag^v.  ^ .«,  ^epvô<JKii|ti  j^WOf  i^  (lI^ÇRcriptipa  .^r .  »fle.  (^pM^tJ  p?\gç  ,^^ 
facsimile  typograp^%y^^,^l,.^.ç^ i^^iG,^,\lv^  a^joi^t  le$,  qoii^ 
propire^,l^y,™w  4..fbift0Wj  .tel^.qy;i^;Pntitè  donpés'pa;-  le 
P.  Rifwherî ,4afls4^  f[^,jsi;mfe\gX9^\^,k,^^^ 
j«:(Klu^,4sïiHslç|s,di;vcir^jou,Kr;»gesi  qMJ,  d|çp\v?i  wttjE;,épp^I\if^  9^1 

doqné.içelt^^jjfljsqTipliWr.f JL^.  ,i^ouveU^..fi4U'QW'.  BuWiéç^nPjaf 
M.Pauthier  est  et  plus  exacte,  et  plus  lisible,  et  plus  élég^^^t^. 

Nous  devons  rai^pôlar  ici  qtAe  les  Ânnok$  ont  publié  sur  ce 

mon]amenf,  en.susdece  que  donnij  ici^  B^.  Paiithîer,  4®  la 

forme  de  ïa  croix  mise  en  tète  de  ce  rhonunieot,  donnée  par 

le  P.  Bpyrp,  dans  sa  Gloria  regni  sinensis;  imprimée  à^a  fin  de 

sa  Flora  àinensis  *.  —  2*  La  forme  donnée  par  le  P.  KlVchci*, 

sertïb'lâble  a,  celle  qui  se  trouve  sur  le  lîlonumenl  qui  est  h  la 

Bibliothèqutj  impériale,,  et  reproduite  ici  par  U.  Pauthîer, 

daas  leur  t.  XV,  pu  soql  aussi  reproduites  sept  autres  formes 

de  croix  jat)onaises,,  bouddhistes^  chrétiennes,  de  ;S.  Thomaà, 

el  cônstantiniennps',  -r  3*»  Une  auirt^  fofhle  tin  peu  différence 

de  cette  croix,  due  à  M.  Leonliewki  '.  —  4*^ Enfin,  une  Ytie  in- 

'  Voir  Annales,  t.  xii,  p.  149  (!'•  série). 
'  Voir  Annales,  t.  xr,  p.  122  {Z*  série). 
*  Voir  Annales,  t.  vu,  p.  1&4  (4*  série). 


tmvmreén  tempte-tte'^-npn-fou,  où  se  troûye  placée  en  ce" 
raomeni  même  rin^ç^|)^,i^  ji.f  r^n.  Ir^^rl 

En  ûoissaot  celle  notice^  nouajdevons  dire  que  cet  ouvrage 
de  M.  Pauthier  serautile^  non-seulement  parle  gran^^piunbre 

mière  apparition  du  Christianisme  en  Chine,  mais  encore  par 
les  facilités  ^^'i^Spfymy^^^t^fffii^ropl^ef^i^  d'étudier 
seuls  la  langue  chmoise.  Us  y  trouveront  un  guide  bien  corn- 
rtpde  pôurj  leurs  essaie  d<j  tràducljort;  cai:  ils  auront  sous  les 
yeux  :  1*  là  prononciation  des  caraQtièx^.;i^*^iJii  ti;a<iucJli(^llW' 
térale,  ou  modèle^  pij^ojjj^ppjjqnif if s.^l9HjfiS,les  règles  de  la 
grammaire  et  de  la  syntaxe  chinoises.  Cet  ouvrage  leur 
tiendra  donc  lieu  d'un  professèùFel  les  aidera  à  comprendre 
les  règles  V^osce»  par  Âbel  fiémusat  dans /a  ëFdHISnaire  chi- 
fuHêêiy  bleo<  couiie;  hiea  Jncdmplèlejil^iaiVI^  sédleiiUë^QMis 
ayt^s  en -français.- '^  '■ '^'  •  -.•-r.  .  .-n/o  ^  ■ .  ••  :  . 

*/Toiri4nna/«,  t;VlI.p/i^J  C4«»érieJ.  .  '       ,       ,'    . 

w\  '  .*■"  •                     i  ,  '.      .  '  »    V  ^''  '  ■•'     ï     ...•'"■'    A  ■  .1  ,    ^       "   r  ,•«•.»♦.'"   • 

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•h"»     r     -     t.^'   'm  .  .'ii<«  il    j'  iM[j  <  'Ih' i!  «îi    "    î.   'il;î     -.'î'j-'l'lA 
î'- »  'jli   '      .   ■   '   ,'   lÏMr.    lU-:'»''!-:.   J'il     «'-il    'î.tMl    'Il    1     ,'.  Hj.IHIi'I^ 

.-  •  .iV; .    '  '    »     '••.:•■'.'•  1.  -I  ul  j.    .    .  I'  ■ .' I  ib  •  ]    {'<f    !    j'i  »     7..1  ' 

!•>/  'Je      ■.'...,     '.  ;    )m;    iii'  ry.lt    !  •!    '  .     '<'J  4     i'  '•  ,' •  1-1  .'>  V'   i.f'v:     ;"*'it    «.n'^f»" 

*M     *\     'ir'.b-''      Il   i '111*1    ■'  .       •»ijl-.    i.'l:  b    >'«1'J   ;    '  o'   * 


.1.    i  I.  «it.'    «1  M-  iw«  'il"  I  >/       1    '  "'i        «    icrn    .p^d».!  i.;    >ln'.^ 

àlpDâben<(ûé,  la  ])la^  claire,  la  plus  facue,  la  plus  commode,  la  plué  variée 
«tWplAi*idiÉhillfetfe«de»'thë6lô«iéàr  •  "'•    "'^'^'•'  "i'»n'"M  ^'1    ^  •  •''•'••' 

Il    I        Lj   1  /(Ml     l    '►        "•'!•   1:   /  1      >/•.'.»/'     ♦  «        'I»      I  i    M  ii(  "Ml     ;  ,• 
•      .  '.',.'{•     '    ..  l,.-  !  U     '  .1   I  «    !"•)"-  .|i"l   l.b  !•  Ifiîi      'M-'i.   I   >!.'     •  t 

J>KViOrt9fAffte-DB  STA.TiaTIQU6,RKU6IEl]Sfi<ET  ML'Am.ÙE  «ttOn 
FIER  L£S  DATES,  contenant:  1*  des  tables  pour  ea/ctt/9;^f(^ia^ff.fi^f^9^ 
iifeat  des  Papes  ;  —  2*  des  reeherch's  statistiques  sur  la  série  des  Souverains^ 
Pontifes r-^V^ifé^'^otfbns  sur  la  diplomatique  pontificale;  —  4*  la  liste  de 
tous  les  Mques  de  France  depuis  Voriqine  de  àu^ue  siéfc:  ;- 5*  la  table  gio- 
firapkique  de  tous  les  ivéchés  anciens  et  moilernes  du\nondè  chrétien;  -^é*  la 
ttaiistique  chronologique  derinstituiions  monastiques  ;-^t*  latabtegéographiqite 
de  toutes  les  ahbayt  s  anciennes  et  modernes  de  la  France  ;  —  8*  la  statistique  des 
icritains  sacrés  et  ecclésiastiques,  depuis  la  naissance  de  Jésus- Christ  ;  —  9*  to 
statistique  des  Ministres  des  cultes  et  des  Ambassadeurs  de  France  auprès  du 
Saint-Siège;  —  10*  la  statistique  des  dons  faits  aux  établissements  de  bienfait 
tante;  —  îf  la  statistique  de  l'instruction  primaire,  de  la  justice  criminelle, 
de  la  population,  de  la  mortalité,  et  des  finances  de  la  France;  —  tir  la  sta- 
tistique particulière  de  la  ville  de  Paris;  —  13*  Us  pesanteurs  comparées  des 
principales  substances  de  la  naêumy  ♦>  imuîeur  des  principales  montagnes  et 
des  principaux  édifices  du  monde  ;  — 14*  la  statistique  des  découvertes  et  inven-^ 
Hons;  ~  IS-  def  nombres  utiles  ou  curieux,  et,  16*  U  Traité  de  chronologie 
titrait  de  j* Art  de  vteiFna  lbs  dates,  des  Bénédictins,  par  M.  X***,  membre 
de  jdusieurs  sociétés  savantes. 

Après  cette  liste  des  16  traités  qui  se  trouvent  dans  ce  die- 
tioDDaire,  il  ne  nous  reste  rien  à  dire  sur  son  utilité.  Elle  est 
assez  prouvée,  et  nul  écrivain,  nul  liomme  qui  étudie,  ne  peut 
avoir  un  guide  plus  sûr  et  d'un  usage  plus  facile.  Pour  notre 

'  Prix  :  ^  fr.  le  vol.  pour  le  80UM*rlpteur  à  la  collection  enUëre,  7  fr.,  8  fr.  et 
inime  10  fr.  pour  le  souscripteur  à  tel  ou  tel  dictionnaire  particulier,  52  vol., 
prix  313  fr.  —  Chez  Migne,  éditeur,  rue  d'Ambroise,  à  Montrouge,  banlieue  de 
PiriB. 

'  Voir  le  précédent  article  an  dernier  n*,  cl-dessus^p.  i?7. 


paitr  noua  avouons  que  oam  l'a^oos  contiaueUemeat  «d 
inaif»9«.t  qa^îlâousépaiigm  -beaive^iH^  d^  temps  et  de  iieine. 
Quelle  niasse  dé  volumes  ne  fiiudrait-il  pas  avoir,  et  compul- 
sefj,  pour  Trouver  toutes  les  notions  qui  sont  réunies  dans  ce 
petit  volume?  Nous  devoos  cependant  aîpiiter  que^  bien  que 
Tauleurse  soi L  servi  des  précédonts  tfavaiix  faits  sur^bscfue 
matière,  il  a  lui-même  beaucoup  amélioré  les  ilnalériaux  dont 
ila  (ait  usage;  on  voit  que  c'est  un  habile  homme;et  que  cette 
matière  lui  osl  trèà-famiïièré.  On  devine  facilement  que  c'est 
un^ve  bu'plùlôtùn'l)h)fèfesètir'de  Wcole'rfé^  i^^^  tiu- 
siedrâ  notes  ef  tjiielffties  dîsserlàlrôns'sfôht  jointes  à  chacun  de 
ces' divers  arlldës.  Nous  pouvons  indiquer  utiè  hôte  de  W.  de 
WailIrsUp  ta  daec  dêSÈiUleidèCltMêktr/A  ta  stafisfique  épis-  '' 
copalè,  nou^  eussions  désiMêVibdex'  Oés  lévêdUës  'et  des  évêques 
delà  Pi'adee:  Nôds  dVôrfs  étippïàé  hotrsl^^tilètÀes  par  un  index 
maftufecHr  à  éëttè  làfciîrieVel  Hdité'donsèfillôrtî5'Séfeux'4di  ont 
ce  S^hï^é,  ll'éri  i-à\h'â^  rfréh^é'.  C^t^  piiîà  fco\ti¥nôrfe  ^ùe  )de  tes 
chercher  dans  les  diverses  provinces  ecclésiastiques^  — lalistc 
de  tous  les  évêch'ès  du  Àion^e  chrétien,  celle  des  ài>bayes  sont 
les  plus  comj>lètês  qne  nom  cônrfaissldiisi  Nous'n^vohs  Wetf 
à  ajouter  à  cet  eloge^  si  ce  nVst  de  relire  le  ti^re^  que  nous  ne 
voylpfts  pas  dpnoejr  upe  secQudc?  fois,  .ep  èouméraql  tpu;g^ies 
trakéa  qui  eatrant  dans  cet  utile  dktionn^re.  > 

,    TOm^X,  coa)pren«iH  1226 «oi.  —  tfihj.  PrU^  7  fr. 

DreTi0^i?iAtRâ  if  AI^ECDOTES  CBRËTIENNË^;  péitieé  éànt  les  aànuier 
dt  ta  nHgim,  yfcmt  leé  éiterûBt  'tib''  ûti  ttrilUs;  daiïi  la  vxOèurt  ateéVèput, 
daÊÊtrlw  <mvra\ffts'lesp(mimùfHtim,  dans  un  grand  htmifté  d^àtUns  reeueiU 
rew^flr  ée  trmtt  édifiants,  en/tn  dont  les  histoires  profiinêt,  anciennes  et  nuh-  ' 
dvnter;  fra^^^isH  êi  étiim^itâ;  ptôprts  à  enrirhir  imites  fis  fatfuHés  dé  f esprit 
it  àMtntlifièriouies  celles  du  ttènt;  par  M.  T'Wbbë  VwÀ  JotJttàMitAtsb,  cHdttdàMf 
hondrafrè  de  Idmoges,  direeku¥  de  fOËàvmdéb'  Bitns  Urhsetde  ta  Soetété 
de  Saint -François  Xavier,  de  cette  ville,  ex-préfet  des  études,  et  prtifesseurdt 
Mér0tere  au  M4min(H[irfi  f(ti  Jfptat  ;  auteur  4?uA  a^tf^fn^Ri^bry!}  4'oavrage»^lasA 
aUpj^'^u  d'éilucaMoiy^,,^.^,  ',,,..,  ...■..,..,:,    .r  , 

Ceci  est  en  m^nie  t|9mjpp  ipo  Jtivrç  (]e  iré€réa(fon,Kl'inslrae- 
tîoB..e4  d'édificatian«.M.  )!abbéJi>J]iMRQ^aM4'y  aréuni,  en  effet, 
une  foule  de  ytra|ita4*biist<^ire^  a^eiens  et  môdierjoes,  et  même  < 
cootemporain^ij .qui,coi:^coupç|^t:^i^,n,çei triple  but..  •        .1  i« 

Goiftne  U  Wû\tU^m*m9\  sttnidoulei  lea<TCc|ielki  éB^eB'siarwM/iiiAiiiQCDt-  ' 


pas^oo  \élffUÈû/^U  pàt  €ébt«fne8lttiiifi«,^rétfMtterttii)iiroe  <^m«jrtltin>ÀsHble^é<  ! 
feoiUeler  ^n  ^uclqna^  iMu^  to.<a«liiMâ  dtftplDqics<aè'le8iiiuUèi%fl  amfct  : 

u  milieu  d'une  multitude  de  choses  ^e  plus  souvent  vi^es  Qt  insignifiances,  noua 
ifon»  fiait  nos  efforts' pouf  grouper,  autant  que  possible,  à  la  suite  d^un'e  courte 
mtiMka  bri  idlMéHptldri'd^tAi  dogmëf,  d^he  VclAii;  ùmiéi  tes  WiiMrèt^  Vrél^    • 
meol^mieB  :|Mrlé:ff>hd.0t  '^  fai<roMue;  <|i^  i^y TdHtfdtmti  M  ctiri  éUllIll'.  ' 
épafpe^l^i^flfaiy^reuXT^IO^t^^l^ifH^^q^  Holrd  jtaU«  (||t  • 

matiértaL  te  lecteur  frpuvert  ipuné4i^t^pf ^r^  j^ur  le  s^yiet  ^'lU^ejfvie  d*éta^ 
dier  ou  de  traiter,  quarante  ou  cinquante  pages  choisies  (p.  lO).     " 

rauieur, ,çt  jLous  le?.  ^eple.ui:s,  fjume^OR ^riçii^f^  y  tf ppyerpo t  (^ç, . . 
quoi  in^ress^rjeur  e^prijt^iqlen.rnêJB^  leinpsrfq  qu(?ii  Vor^er.. 
etrédifier,  ^^  praires  ^nip(ïrtifcpl^fr»el,iQus  çeu3{,gHJyoc-:  . 
cupenl  djB  (^técbiso^e ,  trguv^rppt  purchaqiip  dogme. qu'iJft 
ont  à  toseigner^^e^  chf^q^e  \ei:tu .  qu'ils  o^U  à.  expliqiier,.  1«5  . 
traits  les  plu5  prpprçsàle^grayer.ââos  rpsprit  de  l^i\r^  é^èvçs,  j . 

Une  Jqô^e  iks^j^afi^rej  itrè(s-bitin,Jtfj,l,ç,  les  .aiflepa  ^laqs  Içijjre 
recherches.         .';/  '  .      .,    '  .      ,     ' 

i;OBSi:s  ,X  et  XI ;  ^  Paris,  ^  8'5 1 ,  prix,  1 6  fc.   '  , 

DICTIONNAIRE  D^lBÇHÉpWGlE  SXÇR$E,^çonfenar\t,  jfqr  prdreafphaH'     • 
*iqw,  des  notions  sûres  et  eimpiètes  sur  les  antiquités  et  les  arfs  ecclésiasti" 
î«ct',  ï.V'^.tV:-  tâirt'hUêdùre^ïa'sculpïurl'f  la  peinlure,  lànwsaîque^  les  émawf, 
la  ttJyoïa  pekh,  rùrfèWeti^,  la  cinimtque,  efé.,  etc.,  avec  dis  fUsûripixoM'  ' 
rt  in  instructions  sur  VédbtUsemêni  et'lk  résimtrtttiàn  'dês  autels ,  l^  foiàt    ' 
^Jftismaux,  Us  chaires,  les  stalles,  les  lutrins,  les  tables  de  communion,  les 
^essionnaux,  Prs  rërfièréf  âk  eouteûr;îéii  mm  koûré»,  tes^^f^iikents  ecelé- 
fi^iquu',  en  un  mot^  fur  tout  j^^hj^ts  ,st  mo^vmont^^el^ifs  >à,  Uj^ciançs 
de  r antiquité  ci^rétienne,  dans  ks  églises  cQnstr^Ues  avant^  duratU  et  après  Ui 
«ojfffi  dyjg;  suivi  <f  un  Résumé  des  caractères  architectoniques  ou  d*u»i  Coww 
^oichdologiff  chrétienne  ^sppliquéc  sunout  à  Varchitêcture  de»  éolisest  et  (fufi 
tableau  raétbodlque  pr</fr€  4  faciliter  l'émàeitaisonnée  de  lHar  théologie  sacrée 
à  Faide  de  »?  maifir^rei  U  tûMl^j^msemiblp^  ^r  des  gwvure»  »Qii>bre«w»    . 
flhitfiexéciuées^  par  |t  A.  h  BpfiBASSÉvChim>ine  de  l'Église  mff rropo^t^w  d<V.  / 
fcm^Mc,,  etc,  I        '   i 

Aphè9fr\xyîr  été  longtemps  hégligée  elrtiêtne  méprisée,  Far- 
chéologie  sacrée  a  de  nouveau  pris  parmi  nous  le  rang  qui  lui 
coirîiéftttil;'  k  attcjuei' clkî  ë  urt  droî*  îttconleslaM^.  L^arcliéo-^ 
Jogife  ^recquei  *t  païétlil'e  crtilfeè'rve  sahk  doWeses  adtiîirafeui^   ■ 
et  mtmé  ser  cftlhiotiàlafete^ ,  et  loin  ■  dé  nous  de'  vouloir  lui    ' 
ôterle  mérité  des!  brlltertles  t/tialifëjr  qd'ellelmotttre  dan»   ' 
les  nombreux  ntonunietftft,  soitd'arcbtioclurêi  soît  de  Bculp^ 


tSA  NOUVELLE   ^VJ,  yi/WCTatBftWtlMÉOLOGiQCE. 

tn^Çi^W j^HiyHsaa.  cedtefit.ilfMs^ni  «'feM  enfin  tinè  pldcè  à' cet 
aiilff&art,  qniy  né  du  ChuisHânfeime,  sorti  de  la'  toi  et  du  cxBur 
de  nos  pères,  est  différent  sans  doute  de  )'dJ^^.Sr^>.^^  1^ 
surpasse  en  légèreté/  en  cap^ice^  en  SYmbolisipe,  ^p,ipt|{|)j^n 
et  ën'éfét^tioi^.  Connaître  ron^i^çV^a.fpr^i^».ie^4^yç^gper. 
ment,  le  symbolisme  de  Cet  art .  en  étudier  les  secrets  et  les 
perfections,  c'est  ce  ^e  dûit  désït*er  tout  homme  d'étude  ou 
de.goût  qui  passe  devant  nos  belles  ^tliédra^s,  tout  chré-. 
tienv  looi  fidèle  qui  prie  dans  nos  églises.      ,,,.,.   ^ 

'Ot*,  c'est  pour  ràidèr  dans  celle  étude^^ei  luipicilîterla  €om- 
0j^èhénsibn  de  ces  ctiefs-d'œu¥re>  que  M*  l'abtié  Bourassé  a 
f9i|ki^a4îctiDonBire.  '\  /    '. ,     , 

.  Uadenoe  rédactecirs.  M!  rfuênebaulf/ën  a  déjà  rendu  un 
oéhi^té  à^e2  détaillé,  et  Ta  fait  suivre  de  quelques  notes  (tues 
à  la  grande  connaissance  qu'il  a  dç  tpif^  ,çe  q^^  .cf^qp^Pf^f^,^ 
artS'Hû'  rtioy^'âge;no^^^^^^  ..^.  .. 

Mate'Hoiis'dfevonsàhnotèr  ici  les.  divjei:se;s,cçf^v|^^ 
répâfdtiê^vt^n^  c^  deux  VotumeS;  et  qui  les  complètent  ou 
ea  iaeiltteiil  l'étndte. 

'  'i^^Lme  dTptikbétfque  de^  saints  et  dc^  Ieui:S(ea;U4^piQS,.a|^.ixiqt  itmililémi*' 

'2*'lAti  mot  p<i/f(m,  ceux  des  Églises  dç  FnM{çefl.deJfriUia«sei(i4.4w!diwenes 
cèillMflès  dliohdmes  et  dç  femmes.  ..  i  .  »  .    » -..I   irn  i.  - 

"S^  llé^ihé  dés  caractèrç^  arc]iiifctQQi<j[9QB^.pH^p^^,CQIin,^'jUïd)lk)lQ^6  ^mé* 
ttétmèï  appliqué  surtout  aux  éçlis^s.  ,     .  .■    i.  .  -  .     ... 

^'f**  tableau  s)noptique  des  jcarajcièr^  p^pqpf^Ul.  (^e«  8^]^  d(»Khiteçtui»«a- 
d)if^hèlît.s  siècles  du  mov en  Age.  .,    ,        ....    i  ,..;..■..  .. 

'S^i^ahleau  méthodique j^ro^re  f  (acfUler  î'éMvl^cftiaQfU^.^  i*f^ph^iQl#8i« 
«rfh^é'if  rildé  dé  ce  lotion  wre-i"  ,.,  ,^        ...-...!  1. 1  ■{.*.  '«m'-  i    ..•••      • 

^l^iîpi  AU  V;UAbè  BoMraftséia  îiMéré  le  texte  el  la  ivartnMioB,  de 
l'ouvrage  si  curieux  et  si  important,  ayâfftl  poti/'CIthél't' '^  *    J) 

friôf^é^  formant  Une,  èticycfôiied^V  rnrt,ckréiieni,jmip,iiié^ 
ayeç  nombreuses  nt'il4^.cês;AotessoDi  un  4^onipIéiiiin(ilinéce»^ 
ss\in  a  icauvre  de  TutopsiLBy  et  formeolt  èoimtnë  toti^  ih>âtél 

^^    u-ij-     .-o  '    "'i  "  '  K  '-î  î'I  *^'»  "•'-^'•''  ''*•  ■'"'»>"''  ''•  .-••;-;'^-i;.î'^in^  '■''' 
^••tobliôgrjjpWearchwlo^^^  m%  ^  ,p<j^t^,4^;ç,Î^QJPrt^t^.4^tf^%^ 

auttufs  qui  ontlfait^  ^archéojogiç^         ,,,  .,^  , ,  ,    ,,  >,j,  ,,,^^1  .,;  .„,n  -   *i  

"è*  foie  albhabél^e ^e?  aùtcijrâ,  pû^  ^aj^^çe,  d|cl|<)i^pa4rÇp,a3P^c  riQ^j^catkA 

des  endroits  où  ils  sont  cilc8«     ,, .       ,.,   .  ..    ,.•••.«    v»  »  ..  .t>j  ..v»  \"  .'d"*- 

l  WoliiJimofc»; «.'  ai v^vn (r-sëriè^.'      •      -  >  ■  •!  ■ -'■'•'>  i  -  .1  - ■•  •  •• 


toat  de  fuUc .si  le  monuioent  au jl  connaU  ,oi|.ftni'|| .  (^^cba  a  lélf  cité  '^ai^  be 

1  '.U- 


JO^EnftBftè€*Wl)feaialj^queeta^^^  ^         , 


«If 


Il      •( 


T0MK  XIÏI, Qoç[iprenaïit  im cof ,  —  .^$5?,  pfte  r ,7  fr-  ■  ■    ' 

torma  ei  figures  usitées  danslehhson^^d€S^fj,(\\içf^^  çf^Af  ^^chevakti 

rie,  les  marques  des  charges  el  aîoniles^  les  dmemenfset  I*ori^m^  dps^affif^ 
riàii  Us  »J)»  ii\iHri«k  '  ^Iht  MkVhms,  et. )' 'avec  Xn  grand!  nor^hre  deplancfk^ 
^(ffssnmP^'liWr.ifylarMotft'ef  derJûlàUiét,  pélèèi  eCprotîhcês  de  France; 
par  Charles  Grandhaison,  archiviste  paléographe;  suiiii  dt  >PAëH^É'  CflAtV' 
NOLOGJQUE  ^édiu,  défjaraffpns^^  r^fJU^^t^f  arr4^  ef  If^w ptOAnteidei rbtf 
dePrànctde  là  troisième  ràçe,  concernant  le  /oit,  de  2a  noMme;,Dar  I^:  ^4  0*1 

ll»oor  bien  ftirte  sadsiif  fc  b'ut'  et  ïiililiie  ilè'ç'e  ■dicÙoniiflirp», 
ooas  ne  pottToris  inieux  fàirè  ^uede  traDscrire.|e&,)jgf)c^/;^ii- 
yantes  que  M:;dè^^tft^iia{ji'ài1pn;a;ipis^  ,, 

Ce  livre  a  Àé  conçu  dans  le  but  de  faciliter  les  rechere)|^  01  ^*$\vi^  le  irai-  ' 
Tût  des  archéologues  et  des  ërtidits  frapçajs^  qui.  cha^  jour,  rfjpçq^trfj^t  ^aps 
les  châlifeaut'<itl6é  ëgftseë;  ^î^'lës  fal^teiiuy,  tes'armes,' les  câchêis,  jçu^.pfeubles 
et  If»  mbntiftéfiflB  éé  «otite  Mi^,'  dcis'  iîrrifièrrieë  ^anl^  nombre.]^,  |^(tl,  9^u^^^%/^, 
Is  langue  du  blason,  ces  figures  hëraldiqueB  (liraient' le  noni  et  le.  tei^p^  <^s 
fo&d4tdo«8riott'tfés^poéfeé^^t^'ldf''t^''o)^ïéts'd^ 

elle' 

bot  160!  atfli»e  <|ue  cèlbî fttfàfriïé kiijbifrtt*ïràl'j)arHè8  ëspritsVslud/e'ux,  Cp^  ilyjrp^,. 
en  effet,  destinés  à  donner  l'armolrie  d'une  fàiÀlti^  ièonnûe,  sont  raneés  par 
oidre  fif^)i|i))||f qM  M  ^  rdcM^bès^^Màgëet  êntaitA  béA>i  id^tk  uue  ^cmi- 
tionlrè?-prop;Lff^e^tf^^faç|l/Bvi.  .hj,J  «...|îni  i^  l'»  /h  îi'Uî'  i-'  •>i:i".  ""'  ' 


servir 
âm  oittétUniieufaBli»éulll^«kivesti|fstlén;  t^rairnié  HëiTîié'tièoV^iiiiiyu^r  sf 


^^fm)f{  0^  4<»  tan(;<Ve  m^vrf'  ^  tknm^fii  nupéàmY^e  jiu  tfMHttf  <dkiis  Tëi^^ 

▼rage  qu'on  a  entre  les  mains,  Il  arriTe  souvent,  qu'après  de  longum^emWi 

inutilement  passées,  à  tourner  les  pages  de  plusieurs  volumes,  on  jette, U,  de 

à^mûé^té^rti  lë'RvWfeiiëh^îcaà  nitfî  Wt''filriVè''Vouvent;  él  ce^^^ 
rience  personnelle  ton*--  *....-.-...  ....-i^i-.Lwl  lU-WJif  J'iSii.L^L'^ïîl;'^' 

na  «erateni  prow] 

toutes  les  bandes,  toutes  les  fasces  seraienii-#éiiiii^  «useiiiblef  èt^ia^miême'  Aës 


tu         HorvEUB  D  f  mscfCMJûHfkhm  mlOLOGiQCB. 


tnm»  ét^  fkienmx^  ém  piMrift,  des  éféf*^,  éa  ^roos  H  aotres  flgares  ositéH 


rlxs  fn  Riçtreiçnaiit  de  beaucoup  ffspace  où  ellc^  prarfOl  s'fxercfr,  en  lel 
loeaiiMitf,lk*vafiBidire.  '*'  "       * 

li  ae  ^airifa  flos,  ca  eflirt,  4|ik  cTaller  è  11  ponie  de  rocmçe  rnxfermant  t» 
ieofr«  aaa'acgvs  à  ceUe  qn'co  a  «o«»  In  yen%  :  oar  /tm»,  <j  c^f^t  un  %'*n  i  aux 
dUfsCyM  c  fï^landiifB,  et  il«iiAra  tfeiairo-jiir  qufiqnr«r<^iDets  poor  s*a5«urer 
si  rannoÀnecnqaesiionaélé  «a  mm  décrite  dans  ce  lirre.  Comme  les  fliures  sont 
êmm  ks  araiQin0,  taalàt  aniles,  tantôt  en  nombrr,  f  antdC  icrompaziiées  ou  char- 
gées d'autm  pièces,  doos  aTooscra  qaV«  •1f!iifiiif«*raHeTmreTe  tiaTaflen  crfant 
damcte^œ  artMle  bb  pta  êfenda  des  mms-diris-ont  dont  chaciuie'iiê  cdm- 
pnodrait  ^'an  laal  des  étais,  si  je  poB  dirr  ain^,  de  la  f^iire  prindpale 
(*•  a.. 

Tel  est  eo  effet  le  plan  de  Toa^Tage ,  et  nous  pouvons  dire 
qo'if  a  été  exécuté  avec  un  soin  et  une  clarté  eitrèmes.  Aucun 
autre  traité  ne  servira  filus  à  celui  qui  veut  lire  ses  profM^es 
armoiries,  ou  à  celui  qui,  coBMne  le  dit  laulevr,  ^eu\  nrotr 
à  quelle  faoïille  apfMirtiefineiif  les  armoiries  qa*tl  trmrre  dans 
nu  livre,  sur  un  meuble,  sur  un  monument  quelconque*  C'est 
donc  un  Teritable  service  rendu  à  ce  «^nd  nombre  de  per- 
sonnes, qtiidans  ooire  société  prétendue.  républÎÉcaioe  ei  éga- 
ntaire.  s'intéressent  à  la  gloire  de  leurs  aïeux,  et  veulent  s'en 
bnre  bônneur. 

Enumérons  encore  ici,  pour  achever  de  faire  cooMÎtre  le 
Brre^  les  facilités  «]u  a  données  1  auteur  à  ses  lecteurs^  • 

V  m- ti  iixia>rp  alphabet  iqoe  de  t<  o^  les  tenu»  da  Nawi,  poor eeaa  q^  B'aal 
p««  fait  a$^  ^études  p^Kir  en  cnnaître  la  lanr.e.  a^ara  0DiÀfit«e,  du  rcfte. 

2»  Taille  tfphaMi^ae  de»  pT'^niKe?,  nfles  et  ans««ii$  doUk  dont  les  annol- 
Tin  Tni  t  tiliwnw  léim  m  isIubm..    •  . 

3*  Taililc  nis..iu;éi?de»aalièf«s,  aftaaCaoaacln«KaHl  m  niâil.  roMett* 
Ue  de»  d*  comciits  éiandans  ce  vt-toiMe. 

L'auteur  a  enfin  ajouté  301  éaissoHS  ou  wèodéies  é^armoiria 
€i  de  dxoraiions.  en  sorte  que  dans  un  seul  \oliuiM^e|itrsQ^ 
toutes  les  notions  nécessaires  de  Tari  tiéialdique. 

^ammm  xir-xvi.  ^  itis  :  pri^  24  fr.  les  3  toL 

BiC:noX!IAIEE  M  tMLûGIE.  oa  Vùa»tre  matmnOe 

WaAcÀtwtemu  dm  rè§mg  gmimmi^  lo opfcfSg,  wioi 
«"*  Mhm  «a  t  9mumt  mtmnUg  ém  Aaasan  toi 

ex  AKnDA^;  jrw«ifef  fé»rni«js  dci'aaaia^ttf  et 
«X  apyrfe— af  à  €ttte  frmmde  dmsMa  ;  de%Btit  In  fias 
£cs  km  timdn^  Ut  wm%r§et  râufôMl  des  cnoSafif^,  des  aradhaidci,  «t  f«r< 

dr  rfamjjfatffiisa;  àMaatrr  de  rfaKwnînfi>i 


géographie  ^  if^cfe^i  vufA  philo$ùphi4fii9s^camw  fndiesa»  VfiplieaUm^'à 
kjhêologie  na^jç/Z^,  ^fç^  ûra^.^.pIlinidiesiCOfileiiattr  nni^^miitfiiomlrfvtf^^i 

t*  Partie.  —  Histoire  naturelle  des  beptiles,  de9  9ù\U0HBet  dfs  cÉtAiOÉB'i 
c(WQt;l{irr4  4îafinçtiffi  m^ur^  M,  in^H^$$i  migfationtf  uêog^  4ane  l'étxmoïkie 
dome^li^fi^  pt  induitrielifi,^,  CpmprenfMi  dephu:  kÉ  faits  généraux  et  Itk 
loif  remarquabk^  de^ran^off^iéH,  da.la  phy^lùgie  dn  ttnimixus  tëvtébtéé, 
ieKriptipn.des  çr^qw;,  fonction,^  iisimk^tkHk,  et  ftkitioH,  eu^^;.éitcu9iim\iéê 
théories  pantl^éW^  mr  it'^igûi4.4w  éPr^  orgamiséi^i^inéraiiou  gprnité- 
ïïée^  etç.^  Me,  Oro^  de.  flores  fie.«^ofse^  aveQ  aoln. 

9»  rjM^e.  -f-  0,iij^ire  luU^reUf  des  HAmiptaiES'  et[  du.  otacAVi  «  tatoct^ee 
4^tinfiti{ti de$,ugfé^.fi «kl  g^nrit^  eu*;  ^l^Msificaàion itnœursm  t'ntt^Met;  mi-* 
graiions  et  voyages;  nidification  ;  géographie  xoologique;  domestication  ;  ùkage 
dont  récQnonfiie  a9rffl^\^  ^  indjus^ri^ile,  ^<c.  fiis^uésY>i^  tM»  4inerf  eiHétàesintr 
Vorigine  des  êtres  organisés;  théori^  df  l'wii{é.de  cotfiROf flûm;. rtfH^û}i<jjH  d^ 
ilharinks  pariihéiités,  etc,\'  etc.  Orné  dé  tigure^  dessinées  avec  8oi,n;  j^r  l^  F, 
taAf  (d#  Sttlnt-Ctafieb^  éierrihte  delà  âôclékk ^ëolo^iqué  de  France,  de  VA- 
•fidémkt^y9ik.ékm$titnct^ïâ5TUiriH;\tflt.4'^^       ^o  féuirrtq^  itlMM  Vikt 

AëqriéWf  èti^'t^ètl  dè'(crn'|f)s  une  côniiâîssapçe  s*omm^i;;p^p^ 
èxàdle*  dé  Uîiiles  lès  questîcins  (jue  Ton  peut  dém|res.y,i[,j,ç 
fègrfe  nrilhiaï^  se  IrtellHé  en  ^i^t'diê  siijvrè  foutes  lek  djsjqiifr; 
slort»  tjrt  Vélètent dans'ïa  corivérsalfch,  dans  les  livres  Qlc|a^* 
les  joarnaux  quotidiens;  répondre,  quand  on  est  m^îtrp^,  jj^re 
àk  tkitiWfé'y  pfro'|)rî^tair^  ^t  farôfesseni'  queïco'nq'uç^  a  ioi^tes  ^ 
demandes  (jui  pîeuVeht'  être  formulées,  sur  rôrganisaîjoç^jla 
yhjThfnné  de  cfetté*  rfïâssé  d^ê.trës  vivants  dont  nous  sorâtu^s 
entourés,  et  dont  nous  faisons  nous-roêra^spariie^ioerUjSj'cVst 
là  un  bien  grand  avantage.  Or,  c'est  cet  avantage  que  pétivént 
lUMftirer  les  trois  voiufhes  dè'cc  dirtionnait^,"t^y:»lir  celui  (ju^ 
en  aura  un  peu  étudié  l'ordre  et  la  méthode,  et  qui  saura  s\im 

'"ilJilètatt'^^  [ia^-  fâf t séWlêWèffrt  'dri"diidHonVïai1ré  de^ter^ues 
et  de  noms  leeiinïl|liës;^'ii  4  ïaiNri  'vdn'tHtltê^ 'él' t/h  Iraîté'cie 
philosophie ;Cbfé(iepQe,. ^ur  chAqne.questiQDiiDportanle  qui 
ressort  du  règne  animal.  Énuràé^Qp^,(Juel(^j^efn^|^6/.(^^,^çps 
traités. 

.  Aio$iy  sous  la  îùrmt^'introduction  à  la  tête  <to  tsoti  -premier 
dictionmifre,  it  fait,  en  lio  côl:,  un  vrai  ifaitédës  insedeSy  dr; 
li?àî^  mdKirS^ël  d^'ieurs  irifetlHcts:  Après  là  ïefetiire  cfe'cçjtïe  în-| 
trôdiictlôii/oncbnriaU  assez  la  nature  de  cette  partie  àeïa  racei 


zoologiquç,  ppq^eorppr«n(liieiU)utaaJe&ddMri|ftf(M^(|iii  seront 
données  (tans  le  courts  d^l'^i^ypagfu  i-niOft  yvwra  en  méfne 
Wmps  une  5îo{jrapAjs  de  loiis  ce(i&  t(Ui  se  sont  occupés  fl«s  In- 
fectes.,.'.'    i       ■■!    ■■  ,  ',     ■  -      '    ■''  -      ,.    .  .  :  - 

•"VintroductiondaVtoluintikù  98  c6l^,  esl  consacrée  âjeïi>p- 
-kef  l'on'gtni*  du  étrés  ^fjjdnùéi ,  à  discuter  Jes  difféwBl8>tt$s- 
'tèmes,  loùsiiW  où  moinsmatérialistesoupaalbéisfeïfrtÂen 
présenter  là  réfulatuMi.CèslInvarUéls'ptussâvaille  èf  lapins 
utile  de  l'oyiyniçe^  C^f^t,^,[]H'q^|  Aj^jléF  l*(qi««tlQaid« Vn<- 
i'(ï(^'iig'«ppnl'qjiefjt^,^t  o^^&^^^^l^r^ilé  ffi4t^.(9'-MttéideÉ)tt- 
'^écis ih.\csès SI chè^f s. si.}^  m^t|>i;iali3^s qiui  vi^ptlraio^t  -j  tro*- 
'Ver'n'fte  base'Wjïdç^  jppur^p'^yftjriplya  hewi  île  ■recuurir 
'à'ù  cféa|étir /et seraient  àinsf  l^efj.^ps^ïppawBrdéëpittTO- 
m'cA't  (feùrciî.'St!,' j(:paq,p,rnuy^,P9r  le&,expérieaisM,leE--pii|s 
iOri;'s  étles  plus  atjÇjept^e^jiRue^Rfigçpératwnsdit^ssiKïotfl- 
'ii^'tife'  ne  sont  ,<|ii'>)ne  preuy.e, i(io(i>pl(f;^^  Hiy^t^ceB^ootifioea 
i'jilou'lu  tnfourjJij  (aWiè^t;3fi|9p,dç|p^.pHvrflgB»>,8Vwi  traniefi  le 

6VbuVém  iVbsenc^  ^  la  p^i^  d^  ifi^,j^kKi  aa^immiettli  que 

'È6H'liâliiïei^eis^'-|5fa^d(e^^(;i,çflfe,.,,|  ,i,,  ,t, .  ;,,.,  ,  ,k-,i[i  ,i  '  ■ 
''Ûinlrodùciii^ rfi^^a;^ i3o(^^ÇpPfi ^^  qjj,, «pjitienl laifi^hto- 

dans  |oiit  (e  Ijègne^[;i^)f(l,|e^9lÇ^çf;éhll^t^aapBlêaela(MMwltt- 
ÏI'a'fion  'i^e^l'oriire  (^fganiojjfli^l^  Ja,tf|é^tj(W-  IfnHteiir  y  *rpcfe 
l^faWtfemen^  ('liîsi()irçd^,\9if^jlï;^Piy^!^a8,n9»tliéistely*n  eooi- 
'riie|i^p^' mr  ^^e'ujij' d^ 

'ijeàii'iïc  cette  monstriieuse  erreur;  puis  il  les  réfute,  el  expode 
l*fyf3'^fî*^Rf'fi?f/'?--^I^PW*|^^*9H9je^*«IpmS«(fifi.&»ur- 
nlfla  science  mo((e;ri;^Çf ,  Qp,  pf^uJ|,p((u»,|spifiÇ()|rBjquaBditioi» 
'Hîm^  ijij  'ïr^  1)1  c,e,^  pajfçç^i^pi  «v^fi  pa^iutwaii  oD:?*qi 

tfèMpon  i||es,fl(tfi^ti^9  yHri>J^nt|leK>inaléDùlt9k8, 

lëè  pljay;oflm^^i^.âoi^(,jI,fiçtiB*4Â*^ I«:«rp64Bli'oa>ié9*, 
ét^ii!  aidenla^^fi^j^pi^i^[)f|pç,|j^ dilimpsjdénaqstnSBDki.) 


ÊÊOrmtHKm»  DS  II1Ù>EClKC-litÀ¥l(ii'Éf 'dt  âfs'Mt^cni/Vu'i  lut  tèrvmi  de 
fm^g^fnlL  ■  (JettteniitiWtret  ttif  aftHUf  m\giï  'âtiÀé6M^;  '  W  '  ^iHyttoVoVic. 
€liiigiine,  àétiologie,  de  teméiologie,  de  pathologie,  de  thiropeutiquë'it'^ie 
matière  m^icale.k^df^nitif^.af;^,v^^q^i.^((^^e1t^  pl^xfifn4rtih'*etkt\i'deUi- 
iibAà'to^t'te/Meurt'.  Ouvrage  dettjnéà  MM.  Jt!*^^^fl(yf^i^f^fn  «/»flf« 
iiHttiAM«k;feéitimbrtt\iet'iotiétéiâ«  htenfoitance,  eie.  Par  M.^le  ^(IttfVr 
t.  i.  Mfr  «ocmU!  <w4>M  «kt^dè^mi4itéi  ikléUll^  éi  'Xaàuiri'^é  é'i  éro\ettivx 
ii«r^^Y|V^m<>l'l!>^MA>|r«i<«iM'*<^)>))>e'<<>*-JvM<iek'  ''  '''  '\  '"  ""'1 

Vptol-uii>UTte«itfi!  l'dH  t^elrt'  aJtë  !çl*&f)^  n^^slle  inJlis(!f;n^ 
abtelEn  »5et}(fBi^'ëslVià^<^)[|)t)èé'ï  se  vorr|alfaqu'^' nôj|^'ne 
énbç  tfnéi  «d'Une -Vlë'Ctré-'érslViid  inàlàcliè^  qui  'pige^l^ 
prétenoe  (M  l^Mteticed^ua'hoihtiie 'de  l'art,'  in^is  d'iioe  de  ces 
iaAspisUioifiBV'qti}  H^'deîînàWd^iit'ljtiè 'mielduéssoins,  Wi- 
i|ii«sirdiiièd«8'i!otlA&^  à  ^tiifééi'tilûiui^  éii'e  guc^les^  ^s  jn.i^|^- 
<iib»  |e»"{fl^''gt*àV<^'  MèÀibë 'ft'^viehrïenl" souvent  de  C9uses 
ëgèite^'lqo'arilïeu  d^^étlst/ëd'Hiêdrèàl^,  W'i^'  '|iëu"(i'èV'iît<que, 
aunmart  iM#tiutttt«|-èW<Mt'cHiby  h^ihie'.'  Il'b^t.^rès^vrai'  aue,'  cha- 


4|Mi&Mma, «^quë  péhéiMé'WëHib  cbHlih|î^  un''^^jâ1n 'ri'^^^^ 


farp  UE>r«MriMlt!«i  âtJi^'^  I^  i>h\f^|idsî<(ons  W(r^a^^ 
ces  remèdes  ont  eux-mémes''^WVéni'%lësbiti'^ d'être  'éclaires, 
<avi^«à^«riHg«ft>t'  àii't^'aè'  'scieiiè'e. 'Wr  c'est;  ceUp 
«ÙHWiqUetie  tbIUnte'ViëUt'tJtfHl'à  t^ii'^Mèà'HresVt'me^es  ()e 
hMih^ iii'<touiï>l«t»;<éiilé{k'd;tlîstltlVtiBti?|[;Wu<  l^ 
tiqiie»ji««l«'âés'èâi'  '     '     ""  '  ' 

<|ii1l8ld^-i(MS'lé8'Ve(M,Jettéi«'rethgdè<^iii'pc'uvehries'sou- 

tagpn  V>  .-.Ji'l-'-'  <  •!  "  ""'I  •  '"•"  '•  """'  ''" '  '  '''"! 

K<IJouiVriK8<ll»i«:1éiUë{:(^f'tHJaj'dl''é8V:V6H\inellle'âi 
-untibUêmeitr («ditiq Ae."NBi^ 'liki  é8miWèi  J)a8' 'comVtel'éQlppur 
ijÉg»  dMr4hdi»»}««lâéVéfè)|ip^"'Afe^  'talent  '«TahV  sort"  intra- 
AMiMittidliMi idttMélHiè  'dëé' ifriilAes  Iraifês  k^hs 'te  'oo'rn/de 

'ia«dpiieW  dciM»e<ddHtittI1kfè l^  Uy  'dj/ïôttie^les  ^^an tes^'mç- 

dicinaks,  leur  qualité,  la  manière  de  s'en  servir,  et'  d^e.  les 

lfQiiti(ili.4alill<doby  ^Oiir<'ëbÙMl>iët'  tà^sJtil^!'!eIoi^er  les 

^inal^«^<»«»éattAlMW<fi<^i'éU[Ui%'Ûâ  m''^dlVne  un  rr|l 

Mi/oa-tnh4f|M:e6i  «flftlaâ^'sdiifHétnè';  ioliVme  çla'rfô  par- 


,t  'Une  ïtf^fo  de$  maiiéf)$$  bien  faîie  teroiine  l'ouvrK^e  el  aid 
à  s'en  servir  avec  facilité. 

f  ^'^^^^•WOMfiXVm,  comprcnam  cxcv  et  1044  col.  —  ISS2,  prit  7  fr. 

.  r^iHGTlOWiiURE;  HISTORIQUE.  OÊ0GAAPHJK)UE,  BT  BIOGRAPHIQUE  DE 

lâBOlSAfiiGS»  itnbrasêffiH  HtMe  la  lutte  du  chrUHanisme  *td€  ViMlamisim 

^âgi^nwmori9àie('J\»fqu'à  la  prise  dAiger  par  Us  armes  françaises  ;  a 

-"^IMnÉit  teiv  <*TTia^od«cft9ii  <loHl  H  est  prMliii  la  lutte  du  ehr*stuimism€  ei  < 

'^iltislamisme  sn  EspagM;  présoUanU^  âan$  ks  artiOesâont  se  ctm^pose  U  dit 

oitfamkâife^  ckfiquetpattie  séparimm  irat^a,  df.i^tiMre;  de  ia  grfogroiPàie,  c 

^'^Uxibiagraplm  des  eroitades,  et  ie  tableau  ds  h  prol9n$aHon,deia  gnsm  sami 

i')mtri*éd  ^rité  'ehrétienme  et  l'erreur  musulmane,  jusqu^en  1630  ;  imàiqwat 

z'^nfoL^^  fÊkoffm'  (f «Me  tabh)  -que  lé  leetear  trouvera  déafn  du  «of itme,  fardr 

indCRiéiloftfeliiat  itittiéln  d»àtcÊianuair»affrem.uneféÊlléin  suîTie  àm^rétÊoést 

^îWfMiiitdÊsédm^kuri'muêsspMatiakmri  eataeUves  et  dans  lems  tff^U.  Pu 

M.  DtAMvfliiMiiiii ,  membre  de  f^pid^iuif  la  JteJiyiw  catkeàiqÊse.ée  Rxmt 

•itâei»  '..  •  '  ' 

\,.  ,^'il  ¥  9  iUU,  fait  historique  qui  {lit  été  mécooDu  et  défigun 
^id&n&ies  17*^  et  A8*  siècleai,  c'est aflsufénieotrhUtaiffe  des  Croi 
-'SQ(te$.  Les  hîstoriens^catlioliques  se  laismiil aHer »  oamme  sou 
•VeïTt^à  condescenrire  aux  jugements  des  protestants,  osaient  i 
^^^^Qè)à vouer  qut^  TEgllse  avait  eu  quelque  ioQuence  sur  se 

(g^tâcr-^S'  ^cciàcs.  ijes  pliilosoplies  du  ifi*  siècle  sujrvinreat,  e 
:<ie  K^alorsi  qai  déplorerait  la  pensée  et  l'exécution  de  ce 
^•'eïôéttittpns  loîntaînes,  pour  alter  délirrer  le  tombeau  é 
'Ypou|me-t)ieu. 

.o-:ft(£|is.  UM  r/âvircmenl  s^osibl^  s'est  fait  dans  l'opinioo  de 
-iiiskupeoftdu /li»^  siàcl0;.<Ha  aeomprisjil'afcodrd  que  sons  le  non 

de  croisades  il  s'était  agi  de  défendre  la  civilisation  cbrélfenn< 
'èbfitrp'  t,'cm^hisô,enîent  de  la  barbarie  muâulniane,  et  surtou 

ê^^idPlM^'^^^^  ^^^^^^^^^  des  uatioDs  latines.conlre  Ja  donù 
nation  des  bordes  orieatale&y  qui'iii0na0aieQt4e:toui«eiioie£ 
H(«6*4D  la^  l9f  de  téi>r  cimetaire;  %i  en  eifot)  U  s'ten.fatlHPftde  pei 
ÇflfBHAùV^iès  peL>pIcs  îatîns  ne  fussji^nt  réduits  à  Pétkt  de  ser- 
vitude et  d'hébétement,  dans  lequel  se  trouve  encore  la  plui 
g^y^kt^f^rtiejde  la'populalion  g^rdOquei  Or>  c'est  à^faooiitei 
4)|f>^ilQ{M4)j  Ghrfstlà»isfine€«ntre  l-idamsine,  à  fMirnîr  te 
%Mè^lif^'4é  i?iAiMttit6*|iMmp4mfiètittoaS'l«sdpiaDdto>m  f>hitdl 
.l^#4èitf^iteid>rnii^9  merveineux^^qui  se  soM  aoémtiptis^du- 
rant  cette  période,  que  M«  '  ^AuU^BMttikU^z  *ceW6Albt-é-  sdD 


dtction«iftir«i>Ëèonohni»4ie  éi|i(Nidtit  tai-méitie 'le^plaln  >de)son 
œuvre:  .«i.ii  "i.i  )>fi,  n-i.-'iii^ji 

L'aoteur  de  <:e  IHotionoaN  ^f^  pco^o^ikm  ol^ets  pt u^  buVirV^tf^mnier  a 
été  d'offHr  une  exposition  complète  de  la  lutte  du  Christianisme  et  de  risla* 
tiàm^9^p9âu99m^MàÊ^\à,1aitÊieH\î4çf[i4é^  ûàÈ»Uiùimdë  (uiMMa- 
temiJaBqWl  tiosjwre;  cette  entreprite  a^avail  point  eneote  été  tentée;  !.««- 
coud  objet  4ide  Bo«s«totts  60  en  vù6,  a  été  de  préâentfir  fhifteire  des  Croiifidet 
sftus  son  vérttablfl'aspeet,  en  Inv^oqqahtiArinefpaleiiiént'lelémôiifnagedetagn- 
i»Ii8t8i  centempdniina  ^  eMmémoraMet  événements  La^  cWiltoaClon  ehré- 
ticne  qqj  a  fait  de  l'Eniiepe  la  t0Im  <da  mmàêtWt  sartto^de  VéfioqM  liéPOi^De 
é»  goems  sahitaieak  entrepriaés  ^onitipef  la  ba^arte  miiMilinaqe  ,.ioits  les 
Mçkas  de  la  I^f an^  Aoasi  iM «flèrtacamofUnDcéa par  l«  sièelei de LQtber,  et 
}km  eAmitémmit  «0n(inués|»r  etlnt  de  Voltaiie,  ^our  éteifadre  le  flaBil)ea^  des 
lomièrea^i  «nfrayoniiéde Jènnâlem  sor  l'onlver»,  sé¥ônt-iia  natqfellaaibnt 
âttadi^  à  dédatorer  rhist»^'des  ternies  de  foi  <iai  ont  produit  la  aoclété  dont 
le  Satianataia  pcoteatant  et  pbilosoptai^ae  est  le  plm  dangereux  émnoiic:   ■•' 

hxkx  mensonges  aocumalés  depuis  100  ans  ponr  écraser  la  Térité,  noua  aiaos 
dooc  opposé  les  documents  qiU  la  proclament,  ^ons  arops  recueilli  toqtes  les 
preomqfii  ahééi^nt;  hMi-séiîléioièD&  ^iiè  c'est  la  l4pàuté  qM  à  donné'riai- 
fiéElonàa  nUKuVaitieiitidlMGhifUdes^éttiae  ltpètisë«dodilianis  des  sittvaailDS 

ime,  mfis  ]wwa!liyW,/^.w^r^P»y.l^  PJ^W?  pwaiçts  de  ^jnt ^Grégojr^  YJI, 
que  ToDion  des  deux  Eglises  grecque^  et  latine, .par  ^extinction  du  schisme  do 
Constànlinopte,  <fùè' îe ieiduY  i  forthbdoxle  cathoÂcfue  éé  tbù^  Tes  ()r!entaiix 
é9ét«g,êtt<(dé  la'itoiVilinée  ddsatMitMb^  tuif  kls  sOlMtd'd^la  croi«,'éki- 
inMt  dna  te  iaHè!  jfen  * dWmiflliésemaat  «éciïifavflDb  pt  d'unité  dis  RÉgllBe 

caractère  et  des  eifets  des  Croisades,  nous  avons  cherché  à  en  Inspire^  ,upa 
jnste  idée,  et  à  faire  yolr  en  quoi  elles  ont  échoué  et  à  quoi  elles  ont  réussi. 

■ipfliti0ai<le»iR|tebiS'obt  iétéi  ipenr^la'ptepait^tténomstdeÉfaltft'qiilËeirà- 
c^ffifiit.';      ...    I.  -:',   i  , .  i   ,-1  f  I  •    .'.  M     '  •  I  -,  f   ,   !        ••■     ;. 

Le^  biegrap/»^.  qvL  iji^  j^rV^^^^P^Y"  partlçiiUérenieiit  k^  an^iin  d^ 
grandes  scèo^  de  la  lutte  çntre  T^rlent  ipusi\1man' et, rOccident , chrétien,  en- 
^sagent  ices  ^etson6a$es'  ^péc^âlêtn«tit  au  i^okit  de  viié  des  Croisades,  et  ne  lès 
«ift«atifidèredidi8lés«iltrèéMMi]fe;4élétui9^VMs.  '  '      '     t  •.     'i 

stiiatef^  et  le  ^rit^spfilpi^d'apr^ll  ^.POla^ppA  de$  éccifi^f  quiontiaoç^m-* 

pagnëfes  cro^îés  en  Asieet  enAfri^ue(p.  x).  ,    ,    ,..  j     j* 

bileté*.Q%bqr4dM3  tme  MraiucUmét  eiUiri»pages>  Utraos 
ane^^sloîm  gépérth^idatoettei  époquev  en  montre  l06  qo^Utép 
^leq^tate^  eAdpnnenine^vtte  de  reii8emMe;<qai'  peutfiaiatf' 

nr  sÉRiB.  TOME  xtx«  —  NM  i  i  ;  i  859«  (58*  vol.  dé  la  coL)    I S 


m         KOCT»»ft«*HHWÇM>|J|»^«:7**flM>WeFK- 


inflttilé  :  Bibliothèque  des  Croisades,  quh.nf^^ifi^  i^oe^qi^« 
sen'é  les  faite  de  ces  ferres  fameuses.  CeU«  ,|)it)ji54^V^ 

la«^itiaati<iiHi6>wiuaiHg«gycirâgè<r' ■'-■<  :^  ■:.  •!%:.. 

qua  iîrare Teç  articles  aojvenj  titre  iti5  pour^voir  nue  liiçlOire 

*lAdrt6Xî<ïîftfel>tS?1EiWÉtfe  éCHÎrt  ffcuëîf  (&  tous  îés  tytlimes 

qiiî  ahf  troublé  Ta  soeîtté^  depuîi'Vê(âbtissementUu\HfCstiantkmè  'jitsf^à  nos 

iéi^^e^sdUnshoat  nn^iét^kiétmtiù^êet  àvétiemmà  vmimoidQMé;  it  pré- 

llquFet  wciaf,  de  leurs  principes  héiérodoxes'et  c^i^rchiques^  par  M.  te  miarguis 

df  JouwmoT.  •  ''' -'  ''  '^'^'  '•'  •   ^  '"'-'•■■'  ■    •' 

^^HK'^ï'k^«^  pfopr<*nieht  alti-  iT  s'agit  (Tà-feiîr'^xîôtitre 


gfaiHiimf«r<i«da<^pgi  a«o4ësinÉbt8ï>iBlaÉ||wiMÉ  lt9iiMMmli«|^iM 


et  iié  r^réftfeiif  p^  à  eif  àp^liitUëf lès'ëot^cjtfëd^  cdiihllne 
le  Rrtif  tertaîto  gmïVèrtlërtiente/tiàl  ne  erôlèbt  eiï  »cèlà  ^é 
bîrelagaert^  à  l'Elus»!     - 

Cest  ^fitré  tés  érteun  tjtfé  M.  le  marquis  de  Jbftffh>y  ia 
écrit  ^D  livre.  È^otitbiis  '  eotxitiïëût  il  eu  éii^'  M-tAëtùt  1è 
mètifetlebut:    '  J  1      ;  ... 

ée  Btetlonittirè  ti*èaft  qU'itrrlne^id'iUiafTaes  hlétdii<|aefi^  eé  phlfoé6p^t<|ls«à 
dèi  pîiDdl^efc  evifun'  qtti  o*t  tpvéipaté  >lâi  DfoiM»  INtoléiiHi,/VtM|«iin<»i 
phitAt  européenne  de  1789,  qviJ<oq|  ao9iW]Mei^4fln«  |Umt9$i 864. pMseit 

Elles^  ne  jont!  pour  la  pli^rt,  ^e  là  répétition,  id'erreifrs  biea  plus  éncUÎnnes 
et  dont  iota  avôtis  étë  forcée  ùti  inbhtire^  rorigfne'ju&iitiç'aaifti  des  tetopé  ttéè^ 
ncnlÀ  CVoy.  JTantdiéiliiMs).  I^f  ^^^oer  t^te^ iftéoesfilté;  fl  fàniciOfiëidéHr 
que  toutes  les  théories  rérolnUonnaires,  rans  exception,  ayant  eu  ponr  but  de 
soustraire  là  pépies  ati  jong  dit  Gh'rtstftaMsme  €%  dési  ioîrfï^^  établies, 
h  latte  commoiça  dès  l'époque ^où  le ppavoir  religieux  elle  ppuyoi^  çlvU /l'al- 
li^eni,  en  quelque  sorte,  pour  fonder  la  civilisation  actuelle  dé  ffeurope  (p.  io). 

Ecoaloos  aussi  «onifliefit  il  appréeie  l'action  sociale,  qui 
basée  dur  faeeoiVl  de  r^ntorité  spiritueHe  et  de  PaiMoritë  leiny- 
porclle,  a  âonné'kmglemps  au  Thohde  lé  spcctaicle  d'bn  gou- 
vernement "régulier  et  bienfaisant  : 

A  ladiute  de  l'En^ire  romain,  la  force  militaire  et  rinfluencjB  sacerdotale  se 
ittMiYèteat  seules  èbettjées^ dé  Itf^^ectlottdttHuAaéë  éiVfUsé.'Cdsdeuifmi»- 
«DCBtsTttiteDdtcpnliat  ^'uokwill  Ge'q«teaflésilta^.«i«i4yeaiâgè^iieiiietii 
une  Tl^te^tiÇy^  n^  ^uii  Deppp^et  o»f Utidre-  (^  fut  u^  orc^e ,  pQqviipia.  e^  i»an- 
tkoUer^  où  le  prêtre  et  le  soldat»  nien  que  distincts»  Indéjj^en^ants,  et  ptéme 
sépara  l^in  de  Vautre,'  exerçaient  eiî  commun  Tatitorité  suprême,  lé  dîréctlôp 
dehreTpHts  et  iWpoUce  des  côrpe:  iTëttait  un  eompoM  de  ëhettderle'  et  de  té- 
lSf^,-ùttkè4A' i^ébéMni  dsns  le» nuisses dee  peuples,» y  jSotreIttuÉtiU  tfiim. 
km «fp^fivHI  À.rwfc^r iQuis prM»^.  Mspr|*c#^ A.Hwr tpw ^ flwspolpe  * 
Toir  ^^tére]r;ce/^P^^  et  s*évanouii  le  prestige  de  ^ur  poavQiç,  ,^y|s|^t 
croire;  observer  la  morale  et  les  préceptes  de  fË^se  universelle.  Gbaque  sôo- 
verÉn  iéCsAt  ca  devâlt'étre  le  t^reùiiér  chrétleti  de  ses  ISiàts.  Lu  sujets  avaient 
tiosi^aie  doubler  gÉMùtie,  U  tMin^Éilsèiett  paisible  du  «0m«iéiidMinM<dktt8  des 
iluQiIffiionilioléc»  et  torveiflétspar  laireligioti»  la^oeie  km.  isaBetttlHyt  Ib 
9WT|^f  ,)ra^pbl|sfa)t  l'^Mlssançe^  l^leiwpble<  de  4if  ^^^m  ffïïpfp^^h 
Çkritienii.  Tpiit  ce  qui  subsiste,  encore  de  beau  |et, de  vrai  dansn^ii sociétés 
ttiM^inie^^^dér^ve  de  'cette  tnagnifl^ûe  combinaison  sociale,  la  pips  noble  |bt  la 
tâitf^â^tl^e^iièitoib'àlfc|préseAtéél%{s  ' 

k'^JtottfFtoï  «^(tuvè  M^e  rtiitoif  ië  pWndpé'  de'  dés  eireuit 
dans  ëé^  dëux^&ii^^/1a  ^oétri^e'  dî^r  libté  ëlameri;  'et'  Ytssu^ 
^\Aoâiè^»méemri^pti!iîtfie:  tl(*Ml  p6di*t1tidltidd  dédire 
toUFUë  iqtf^rS^èiit'  \iohbe  la'sociiëlé  civile' et'  ietiJBfLlBli^ë;'^ii& 


Sdt  KouvttJUi  vr  t*  RinrcLOPéiHi  THÉoiocsfQne. 

droit  de  Fimprimer,  \oHk  en  effet  de  quoi  bonlcverscr  tontes 
les  idées  de  l'homme  qui  nniurettement  est  un  être  en- 
seigné. 

Ce  bul,^  comme  il  Fa  dit,  fut  portoat  de  dmeiner  le  Chris- 
tianisme, et  le  syslèmc  politique  fondé  par  lui;  ce  qui  consti- 
tue la  civilisation  européenne. 

Ceux  qui  veulent  connaître  les  erreurs  qui  menacent  la  so- 
ciété, et  en  même  temps  en  avoir  une  solide  et  scientifique  ré- 
futation, n'ont  qu'à  lire  ce  Tolume.  Ils  y  trouveront  une  con- 
naissance complète  de  tous  les  faux  principes  qui  minent 
notre  état  social,  et  toucheront  )M>ur  ainsi  dire  au  doigt,  leur 
fausseté  et  leur  inanité.  Ce  volume  est  particulièrement  néces- 
saire à  ceux  qui,  de  près  ou  de  loin,  concourent  à  la  fabrication 
eu  à  Tapplication  de  nos  lois.  Mais  il  sera  aussi  très-utile  à 
ceux  qui  enseignent  la  Philosophie  ou  la  Théologie.  On  les  ac- 
cuse à  tort,  peut-être,  de  se  tenir  trop  dans  les  abstractions  et 
les  théories.  Ici  ils  verront  les  faux  systèmes  philosophiques 
et  même  théologiques,  sortis  des  écoles,  et  appliqués  à  la  so- 
ciété,  et  ils  apprendront  comment  il  faut  les  réfuter  et  les  con- 
tredire dans  l'application. 

Comme  complément  de  ce  volume,  M.  Tabbé  Migne  a  ajouté 
à  la  ftn  l'ouvrage  de  M.  Albert  du  Boys,  ayant  pour  titre  : 
Des  principes  de  la  Révciulion  française,  considérés  eomme 
principe  générateur  du  Socialisme  et  du  Communisme.  C'est  un 
traité  historique  complet  des  grandes  erreurs  sur  lesquelles 
s'appuyèrent  les  auteurs  de  la  Révolution  pour  renverser  l'an- 
cien ordre  de  choses,  et  fonder  le  chaos  dans  lequel  nous 
sommes  encore  plongés. 

A  BONNITTY. 


CAMPBAIENTfi»  MU^  àfifURUHiJi  DAN!»<  iB.  DÉSERT.  333 


CnfYijtte  btbtiquf. 

LES  RATIONALISTES  ALLEtf AISDS  ET  OUELQCES  ÉCRIVAmS  îfS-RA^^ÇAlS, 


I    I 


CONTRE  LE  RECIT  DE  MOYSB 

A  PRQPfl9  DES  CAMPEMENT^  m  l$DAÊUTE8.0AN8  i)e  QÉSERT, 


•    ( 


i    ( 


Le  travail  que  nous  publions  ici  est  extrait  de  1  ouvrage  que  compose  M.  Schœ- 
M,  sooâ  le  tltfe  de  iémonttrûtiôn  critique  de  Vauihendeité  du  PentatêUquet 
^vHètriple rapport  dtta^enctmuHié'hisêorique  -ai  Jfoystf,  êàn>amtewr/>4i 
so»  mUé  'ti  de  êtk  périU^  ^\  .dp^t  Oeut  avoqâ .  ^jà  pi^Ué,  l 'in^rc^çiion,  r  ^p» 
Dotre.4çnUer  volume. t.  i^vui.  p.  323.  G^  aquv«1  article  f^rn^  |e«  chajp,  jlix  et  ^ 
du  2"  volume.  Tous  noa  lecteurs  y  verront  une  nouvelle  pieuve  de  Timportance 
du  travail  de  notre  savant  collaborateur',  et  tiô  pourront  que  former  des  vcjftuX 
{Mmr le  to(f  enfin  publier.  A.U  •      ' 


1  •! 


^  rédt  des  Kombres  n*est  pas  un  fragment  dëtacbfi.  —  11  n'e|t  j>as  «q  contrit 
diction  avec  d'autres  teites  du  Pcntateuque.  —  Réfutation  des  exégètcs  alle- 
mands. —  RecttQcatlon  du  récit  de  M.  Léon  de  Laborde.  — Tableau  nouveau 
deft  campements  des  IsraéHtcs  dans  le  désert.  —  Réfutatton  des  assertions  de 
it  iaMnoant  «w  la  eoofnloa  un  récit  4e  HoyM. 

Le  chap.  xxxiii  des  Nombres  qui  contient  rénuméralion  des 
î^latioDs  de  campements  d'Israël  pendant  son  séjour  de  40  ans 
Jans  le  désert,  a  été  attaqué  de  toutes  manières,  mais  nous  vcr- 
roûsque  rien  lie  justifie  ces  attaques.  D'abord,  il  est  vraiment 
inconcevable,  comment  Voter,  de  Wette  et  Bohlen  ^  peuvent  y 
voir  un  fragment,  un  morceau  intercalé  sans  rapport  avec  ce  qui 
précède.  Comment!  Israël  est  arrive  à  lafindesa  pérégrination, 
il^est  sur  le  point  de  franchir  le  Jourdain,  plusieurs  tribus  ont 
déjà  reçu  leur  part  d'héritage,  ce  qui  nous  garantit  que^déci- 
dé/nent  Israël  ne  se  détournera  plus  de  son  but,  et  on  voudrait 
«|ue  ce  chapitre,  qui  jette  un  regard  rétrospectif  sur  le  chemin 
(Kurcouru, depuis TEgypte  jusqu'au  Jourdain,  et  en  cnumère 

'Vater,  Comfnentar.,  etc.,  m,  455,  sqq.— De  Wettc,  BeiiraegetOXc.f  u,S70 
-  Uohlen,  die  Genesis,  Einlelt,  lxv,  sqq. 


ù|iMft4tt  ittieB^  ifc8Dpp6ie^ipi#^te^Wîè«Étfa4i0T<0èffff9aiq9ieM!U 
pitre  sortit  de  Tunité  de  Fensemble,  qu'il  fût  an  iiHilPâMiSMs 

J4C)^db6ardtVin«lBin>t?  ethawbwIacnMpaHkMttaaMiM- 
r  ticm  MiMiifeiir-dèliioilà^  jfaftHIsiLpUi  loâglhsnfiaio^  eii«{mo:> 
-l' Ijttto^ilrf •iiù)p''jnrtiie^ikroB^ptii^      €^e4JiifM  ^MrM^ 
nnèi]Be;iodTtf|liwiKÉ:nolif  ddciigMoM'èlrâ  <iwoi<irfriî<iHiP^ 

'  wij^'il  fùil'^exaariirtréeJpiiiL  •*]  -iïm'»  riiîT^-^  lo  ,A\o-tv.JoB 
-:    Sranérinppier  à  uDcfinMicndé  Jafdifficpi(évitmi9(9«^ 
'  paÉ?ilyte>a<riÉhiWhi^y  i|aeîne|re:doeriiawii  tt'«i»iimf^rt||ie 
-  IMUMfei«>o«i(lmigt:irarréUiiihjDiMaintéB^ 
4Mlie4wéë^à  r«AilitMe^elTiiTi>âlfDtidée>8W 

coiiti^  pâé  «vee'le'Cb.  àor,  <»i<fti>  lit  feinbundt  TiMmiMtp^ 
la  sUtion  de  SindXy  ttavatnt  cettâ  ds  JBbroCfc JftMtaMeli  ^'11 
fdace  la  ttation  de  iflfaiNik  Bmma  immédîaAtiBfeot^pifèsr  pelle 
40  -Sîruiî;  cTesl  paite  que  TMfera  et  iOtftroft  iJofcmrdâsigaent 
un  ^ul  et  même  campemenl*.  En  leflët,  le:ck«  xitntdtfepa^u 
tMt  qu^toraël  {>arfit  de  lUjIkera  pour  casi|»ei:  âijirîbfvfft  Ma- 
lawi/en le  Usant  ateo  afttenUonycy&  tait  que  lesièmnefaents 
<toi  mothràrent  les  noms  de  tiàiktra  (easbcasemeûlV  «t  de  JTt- 
l^rofA-  AUkiM  (isépulci^  de  la  icomrQitise),  se  pasaent  ^taw  un 
sesl  ^  iMéme  lieu^  où  Ismêl  était  arrivé  du  âioai  apiM  une 
marche  de  trois  joorst^^  Ainsi  notre  docuiBeoU  en  disant^  ▼.  16  : 
'  «  Ms  pdiHreiit  du  désert  de  Stnni,  et  èampèrent  à  Vibrotk  Ha- 
9  îava,  »  est  parfaitement  d'accord  avec  le  cb.  xi^  s'il  oe  men- 
tionne^ le  nbm  de  Tabhan  à  cdté  de  iGbr9(h  B(M»Hh  c'est 

'  Coflàp«.p.  ex.  T.  9,  arec  Èxod»  xr,  27;  t.  14.;  x^nu^  1,  sqq;  t.  Idat  avec 
Num.  1x1,1. 

'  Pour  soiTre  cette  démonstration,  les  lectean  det  Ànmks,  dQive9|>  mettre 
»iHisle«n|«px  la  ^Qe  carie  d¥rV^9^^4e$  hraHiU$  dans  k  désert  donnée  par 
M.  liéoD  de  Laborde,  et  insérée  dans  le  t.  vii^  p.  437  (3*  série).  ~  On  y  pooira 
constater  aussi  les  difTérences.  A.  fi. 

*  VfUênuch,eic.,ir,^S,  -   i    i/ .- 

*  Num.  X,  33.  \\  _ 


Sim  LES  CAMI— ■MllllOBWBittflfcmaSJ'CàlWS  LB  DÉSERT.  I^VÀS^ 

^-a^iitfléWîfn  nu  Inl  li'rj[»  ,oU\nvjeno'l  ')b  ylinu'I  ob  iînog  oiiiq 

compris  9ov^<vsêà!lM  *é<pndttwite  piffioieBfc.  'toiiiirta  i«pl) , 
-«M4li  MtiÂL-tUfil  dés'uprfil  (|ittjdgsatfaMs;gtoérylt,ailiWMir- 

^^rèodiqmMlrfliMrfl^cM  aoitm  M^^OtkqstotetpenidftptTtîMe 
HaUeroîh,  et  campa  dans  le  désfqtdieiAshmhc jMs)  é'jdésort 
«9lK(iraftietfxt^M^iUpkMiBëi0r|dniU  d'èti}fiiiitoli)iiieiQ[sei- 

'4^^«lpèMfl  irnèiiaàntfîdretap  .eftaiHËbdrj^Uttbj^ff  ifféiflstiiliMlre^ 
'  ^SUfMiMsa  AnMidrei*  |durftiS0^vHt)Qif  IwwilAf  «QMœie 
Ii4^riônf»M)lkétodésBrti4^«HMril  ob  noiiKie  r>l 

tf^'Wé|i«è6iwllJ9*iibomprëDdnl|Ata^  à 

•l'IWWiii^^sinfid^^J^'iS^SQ/lm^aiBi^^  Ino?  nu 

^^l«4hi^ilifeii«<<W)fa)liM(Hf  ttmi^ititnihiljniifiéakl^  ^rf^là 

<i  lNayM^mpMni)BQ*dé^teBKutii^ 
"^Ji^Mfr  «rilfM|iM..eëidi»M^^  eUdB)1IaAnM^  à 

iH'  £»«»ipidBd0»àvMk  àifittViqntleâfoOaitf  lem^n^lM^e 
'^1  ffoMjÇ^^testottEidontfonilm^  ol)  9rf3icm 

'i|tleût(  li>-M^4fl5î)I  o')vr,  hiooor/h  ffDfnotir.'hr.ff  f?*^  «.bcioî  a 

f  «^Ç»^  ^i  campè^^^^^^    Dibon  Gad.  Us  partirent 

B  de  Dtbon  6raa,  et  campèrent  a  Almon  molaiatm.  ^iç^pa^jj^nt 
»  d'Atman  DiblatàXm,ei  (^mmtlilkp^^  i»)s^mwm^ 

'  tâht'de^dïfr8t»etfc^;'Vteert(É^ Wïfc^;  Att^^i^éhl4îi»rtéfrté¥frent 
jpj^Vrôvenîr  àWlWàirtÉtfencie'aèg  hômi^ 
sent  des  notions  différentes  dans  celui  ^1  à  ^f^riii^^ji^  Xeide 
--Btrichtsleller.  -   f  «^^vA 


Kta  MMk  ta  mtiqw,  fie  trompe  ;  il  n'y .  a  aucuiie  diflérraoe 
eatre  les  deax  rapports,  ou»,  pour.pacier  plu»  eiactettienl»  la  ^ 
dUléraicQ  191}  e«t  ft^'à  la  su^^Ocia.  Qi  les  oorae  de^^Taf a4  ^^td'ktr' 
nof^  n^  '96  trouvent  pafi  dans  notre  docuoient,  c'esi^qu-ils ne 
jdev»iai9t  l^a^i  s^y  :tr4»iivf i  {Si  Taiiteiur.  tonail  à  dootick*  à  'fi^jirMH 
nérai^e  Tei^etiM^  r^quisq.  G'^$t  iiourquoi  il  4^m|d«ee  tes 
nom»  dea  deux  t$rneote,  XmtA  ui  Àr,non,  qui  m«  tireat^sà 
oonséquanee  dans  la  récit  d^i  ch.  Xixi>  mai^^fui  aaniienl 
ici  .trop  de  latftud^  à  J'îi»aeiaatioB|  par  les  :noniSi  mdaQe 
eai0p$étaWs6ar  les  borda  de  (m  eaux^  de  8orte*4pi^ls  Jfia/fèd 
devient  Dibon  ifiad>  et  r4r«afi)  Almon  DibkOtàm^^^QsÈÊat 
à  Bht,  Mutimna,^  NuMiH  et  Bmiaihy  le  registre  4es  (^aiiH 
pemenla  n'avait  pas  à .  le»  nomiii^r  ,  atteodu  qu'leiiâël  d'y 
eainpa*  pat;  c'étaient  de. simples  haltes.  Qu'on  patUe  letexiè 
préeité  de$  Nofhbres^  et  on  se  coiiYaiocra  à^  la  juatesss  ^ 
notTA  remarque,  M  voilà  les  deux  textes  d'aecord^  car  ébnf 
n'est  pas  tant  un  tiom  propre  qu'un  nom  eoiqimini  ^i  <fQut 
dire  FoUëe;  aussi  lesi»xxle  traduisent  par  ^in|(v).Off^  oeUe  vallée 
étant  située  sur  les  flancs  du  Pi$gah  dont  le  sonamet  ^  nous 
l'avons  vtt  déjà,  s'appelait  Nthoy  le  v.  47  de  notre  dceumeat^ 
reproduit  très-exactement  la  donnée  géographique  <ki  ▼%  ÊO 
eh.  XXI  des  Nwér€$.  Et  voilà  comment  les  deux  documents  se 
contredisent  l'un  l'autre  ! 

L'accord  existe  ainsi  sur  tous  les  auires  points^  là  même  où^ 
au  preitiier  aspect,  ondlrait  la  chose  impossible  :  nous  vooioiis 
parler  du^ v»  ai  de  notre  document,  eomparéau  v.  6y  cb.^  du 
Deuiérotamie.  Aux  Nombres,  on  lit  :  «ctts  partirent  de  MB9é^ 
»  r^hi  ^  icanupôrent  à  B$né  lak<m;  »  et  au  Beuiéranome^i  u  fis 
»  |)artirent  des  puits  (Beéroth)  Bené  Iakan  pour  Mo$eràké^  i^ 
différence 4U'oft  remarque  entre  ces  noms  n'y  fait  rien;  ce 
sont  des  noms  qui  dèiignentifespectivement  des  localités  iden- 
tiquer;,  ilfQsara  est  te  singulier  de  Ufmroih.  Mais  alors  ebmr 
ment  les  lATomb^i»  disent-ils  diamétralement  le^contraire  de  ee 
que  dit  le  DstilénonOftw?  > 

Laaollition  de  cette  difâeul  té  n'est  pas  aussi  difficile  qu'elle 
en  a  Tair^  lorsque  étudiant  aTcc  soin  noire  document  et  le 
complirant  aux  données  contenues  dans  les  ch.  xiv^  x}Ç  et  xxi 
des  Nombres,  et  dans  les  cli.  i  et  u  du  Deulénmojm^  on  voit. 


SUE  LES  CA3ÊPtmmm'ÊitB*»unÈirtBA  'ëjCNg-^E  desbrt.   z^  - 

lie^  Jftj^Yj^te  d!i9fiielipapj>^^  dos^  A^.tfilof^télihr/^^ 

de  «aaïf  onrantite  ûdMe.  premièroimàrclie  v  ctop^l^I)^  9riet7>âd^ 

qnila  JMàta  i»éndkÀàtBj4Q  Cof^^ 

àU>(^^  il  JiAÛHri^Bkn>cftl0ni«ca'4tort  > 

(outilles  ^aitioiisl  Ma.  «ûfièBiÂltiy  et  i]fdm*âitoD»>U)illià  >  ' 
Ili^irtiltEajdoa  ^^i  milite vpoiir  celle  opioiôii*  'kivi^é^^hhÉ9-'  '  1 
mvêmylsfiBik  TtttfiDBtâ.  pmir  U  >d«itxi6me  ibis^  8i  t^n*  ^t  4sti^  <  •  >  ' 
pri9  qoefpfoijnilaifiareiDiàDei  éuftenie  Je^dooutnenti  li^é^utlfti^é    - 

detoièm^  mmià^k  ii  nferii marque  absolunlent  aac&iie^Vi^6l)i 
irefi||iMlbfr)g!MiiitîsDi  a^te  beamcimp  de .  laleni  que  e^^ï  \^ttè/ 
quf;l'a«l()|ir  De  VQtttfmsrétiéter  kS'tnétm  tums^^.  Mal^Oliti  ' 
d'abdcdii'PQtir.Iajpirefliièire  desorate,  on  pclut  objecter  qK^il^e  ^^ 
pouvait  pas  7  a\oir  les  mêmes  siations  qw  cêUedde  la'tH^ë^''' 
mière.  mQoAiQ^  attendqi  qucJa  direcltaa  de  •celle  deseet)!^  1^5^ 
Etsiq(ig$berrn^Atyi^t'f^%i^^vLàeMi  d^ime  certatcici  dMëtt^ë'j  J 
ètre.la^iKèine}  oiiercdUo-qu^ou  avait  saUie ièn>  moitlattti^e'ta^^ 
presfiàlile  ^  SiniiiS\yi  16)<.  Un^œap  dkm}imf  la  4:arte*^^4éf^  ' 
mi6axqaâ^de^toigtiea6is(4iiatkittB.Ud(Htti6im7atc>ir;^  ' 

rai^D (ie.ioe<sitaiiQe»>et^\paur  teatpartviedroiàcftie^l'Faule^^  ■ 
ne  i^omfltkeaucon^  station  id--£isûni;a6er  à  iKufeic Ay  a'0Bt^paiMo  • 
qu'lafa&lr;COJiffkiV]iém0idfià  1«  pqniliaR  qu'il  :atatl  «inooiipàe^ 
\m  9àji%  é»  m^témAflù  dftBs*  l'aJSaire  id^  exf  Ibtateors^*  ^bmiA  ,  • 

mièfe  descente,  de  la  deuxième  montée  et ds^lu  deûxlètn^idito-  '  1 
(%al#^,1i9li9fi2^  :0t  .médites  iVOfnbmf  Ixiyv  tf^S^.AQOim'^ëm^  ' 

«    j  ,    j         . .  '      .      •  .  •  '  : .  '  :..•■'       i  f    I    ■'■ 

'  Xum.xiv,  25.— Voir  le  tableau  dqs  montent  ei&t&desçfntett  cl'aitfè8,p.24l,,  , 
'  BéttiteSi^,  dh;  IM,  48»,  «J.  ,  .    1    .     .»>'■ 


exceptée,  n'étant  donc  venu  iltolÉmf  )lt  ieDg<a^!|}oîiDà|iiêtt)|6- 

g|M4M(^.^lM«M  îittittImiwUadd  Bitmèr«iMiepÉhdstiMle 
qu'il  7  a,  dans  le  récit^  entre  le  ch.  xix  et  le  ch.  xxjoAVml  ot> 
ianci«l'étM^^iîdbîMtiM4(!)0ti!4^ 
»^s«ri(tiyNs^iMf«»itaft»rlabt4lfti8aoi9Mte^  MrfiMPoùkMH 

«fiimr  iiEMfi  t^dembl^bteitfiit  oAQffoffogKiidilidc^qUMloUi^ 

£;t©ttn'#îQte(Sî«(OniiD|tîp|ltfcvjnitrl  .imaunob  9-ïion  ob  i£  ./ 1^^ 
iU >  CeiMPdmhitan ftotidifirridlitîllMittnAi^bilnU        ^1/» :mai 
o^^vximf  Uragl^A  mpttf4!i]M»âlVlu6teimfdMIÉB  kbtU^tmtn^ 
"An^if  Irtfli»  deblai#r  4ntfleyfàiAf)  ficwtjèwiiiiéekliofaaèûda^ 
/««npàf J:a^leKft((l^^aB  )cL'J»iiii^»/(li)v!l/èlitTà©alé faite 
i  I  pfiomj^e  Ani'erif  racone  fff<aflé^9>  «anila)ilOd  ainBétesi!)eidu|tti 
«^jYD^lâl^QiMoiictfiiYtlftto  çttorçii]iieffiDiR«kiD(|QS'|Mife4 
ji<^n))i?^ildji(lUei»inu((eidir.meirfi'«il6ifttcafeBtBM  ÉGqdUsUi; 
;,  (91  /Dimenitan  «piopt  ia«r<^/>œh]  Uâ  (p&ctnmitcdii  lÉraiièdiiiif  ,1 
,  <  p  ilbfUtiM  [d(M0  ii)ûriiSol9è9  poar  ftoinriteaJ  dé  ifB|»dî4FibAi;. ; 

.  >ci|]«fitpftât$t(tota  nimita^w^t^^^  o^^kk 

)ide;Ul^Q;«fimfàev(sf;«  ^Xiterael  rieadlBsâtenditt  Jpasientièviffociil 
rj:i^Mteigmidt'i£<^#m;  Jtpràs  y>aflroirB|wàuii  âeutein  ieÉiin^VUtd 
.)  <|0>JB)iKi»l^î  ^vinA)^tiL€Aiif0nilôltenriioite  iie&fid(qirite9/r^t»6<j 
seur3  de  Seir^  et  de  tournejTjrenir  1^  iior4f?4>ffiei(f»toprdbQbl| 
)  /iBcnià  JaiStaÉîon  dû  I^olmoiiatia'cmvpasaaia'lKOiittlffi^^ 

'X>6Uf.  Il,  1,3,  4.  n   .!i      '.'».'     ..lii: '• 


Sim  LBS  CAMIHBVMaOMainttAUlinilflMS  LE  DÉSERT.   ^âO 

m  «mntiDBfdHinidiélrate^ipcMtâètg^^      àttf«)Mi^f«Ml 

deJéndkofz  .Ho  ol  h  jix  .do  t>I  fiTt:i')  Jh^yi  ^)J  >>ni;l»  ,r>  /  Iiup 
iCh}  isiMjdÉ&iNgnÉbMiiini^lMUi^ 
imènAtipoliilîbntQaVJMjnnUie  \mteAé^^nt^wl  ÛJ^titùp6}h 

au  T.  37  de  notre  document,  ritinérâfireiâu'Bi  jretD«piVélf&>ta 
nnr:idlspkijliffèntiil|e{iraibM^  On 

ertantoriséni  atfHnciveiRObll^dflelRtMé^da  Môltts'ilé  vôifitfit^e 
respèdtfdeiècslîeus^jlarod <f«ie;le fittitv >ljb»te  t^ etiLài( àiJVfé- 
)»  seia  >*kDourtit  AàronisL  itfoMriirétâit  doncprë$^oiinont\0ir, 
puÎBqc»  cfesi  )8uir.  cette: inioiitagBe<qtt'Aaron  rtfioumt;  suivant 
te  dimUe  rapporMu  dbi  sxv'vu  28y  et  duf  oh«  xxii  ki^  V  J  38  .^^^llliis 
ondîi\ffiiè  kl  €!à  JiMCfiEi^eurtttAairbnj  »  efst  iMntérpdMtton 
d'uD\copîate  ignorant^NpBy  mffle  (ois  tiotn  I  (La^preuVé  oef  teime 
qu'il  j)^y  a  iciqi  ititerpakUtiaonp  cMfutidn^  c^^st'qaèTddteur^ 
comme  maa  le  Yerrcxûte  en;  son  lieu^  étail  anvetiéir  fMar 'leisi^et 

de  S0&  dî$paars/à<iïiei»lioniieriteimort  dfAaronvi^utey  0arce 
qu'on  iroit/pac  le  cfa .  xnr>  que  Bené  lakanéimtiMê  à*  peAa  pvès 
au  méiMi  ûndroijl  que  JSadttcft^  où  Dleid  -se  «ânoa'jfta  pat"  1«^  suite 
àJCuriteiOl  à  liiifoeLiii/ûiiportanee  dei  cet  >étéAehient  feMiifue 
raal^up  emplôte/ati  oti4l[iny46inoniVideiradMt;ftipiËlra)tfllid()a- 

•Ni»«feeWirtirtidbi]febélteaëBCTgfia6«J''**  '  ^  '  '  ^'^  >{'  vh- »^ 
'(?#i|M»qrtl<ayif^0#.  9WtMB».  etfesHomlhvv\  IJSâ.'Skil.laeLaborAe  «tait 
SQ  mieux  apprécier  les  excellents  travaux  de  Lightfoot,  de  Raumer,  de  Aanto 
et  de  ïïengttenberg,  il  »e  serait  épargné  l»  regret  d^abonder  dati»  le  ser^s  de  la 
critique  deetrucUTe  de  Tauthenticité  du  Pentatenque.  Qbéiqtië  LfirbOrde  ait 
Toya^  sur  les  lieux,  cela  ne  suffit  pas.  ■'  ^<  ■  ^  ' 


14a  '     sÈfqjTiknotfs  ms  owimûMi 


.  î   ' 


tion^  «t  \]ti'ii  ne  menlibime  même  pas  celui  de  Mme  liikan, 
sans  valeur  aucune  dans  l'Histoire  d'Israël. 

Laborde  place  Kadesch  à  uae  journée  é' EUiongtiber  ^  Cela 
est  d'aalant  plus  étrange,  que  ce  savarnt  D'admet,  et  a¥ec  rai- 
son, qu'un  seul  Kadesch.  Au  Atui.  i,â,  il  est  dit  qa'ii  y  aTiit 
i  i  journées  (achad  asar  iom)  dti  fforeb,  le  omsaif  de  la  presqu'île 
sinaîtique,  à  Sadêsch.  Or,  11  journées  de  marche  fournisseot 
au  moins  une  distance  de  90  lieues;  il  est  donc  évident  qae 
KadBsch,  que  le  te?[te  faittonfiner  d'aiUeursau  désert  de  Faran 
(au  8ud^>  et  au  déserl  de  Tsin  (au  nord*^,)  était  situé  nulles- 
SOS  ehiaicnt  Mor,  près*,  de  la  frontière  méridiotiale  de  Canaan 
t^ar  tiooeéquent.  €e  point  étaûè.  hors  de  toute  eonteslaiioo, 
confirmé  qn'H  est  en  outre  parleCaitde  la  rentrée  dans  le 
camp  de  Kadesch  des  explorateurs  du  Canaan^,  où  poorrailr 
on  placer  ifadescà,. sinon  près  de  Bené  lakaxiy  Mmefoth  étant 
situé  ^u  pied  du  mmit  JBor? 

Enfin,  le  voisina^re  respectif  de  Béni  lakan  et  de  Kadesch, 
de  Moseroth  et  de  Ifor  résulte  encore  de  ce  que.  ces  campe- 
ments sont  suivis  des  mêmes  stations  aux  Nombres  ettfu  Jkur 
téronome.  :  Hor  Haguidgad  ou  Hagoudgod  et  loibaiha. 

Toutes  les  difficultés  que  présente  la  comparaison  des  divers 
itinéraires  étant  ainsi  levées,  nous  allons  donner  le  tableau  gé- 
néral des  pérégrinaiions(tlsraëH\).  11  suffitde  commencer  p»r 
le  départ  de  la  mer  des  algues,  marqué  au  v.  il. 

'  Ouv.  cit.,  p.  127. 
^  Sum,  XIII,  26;  XX,  1 . 
■  Num.  xni,  J6. 

(A)  Voir  comme  nous  l'uvous  dé)à  dit, la  Carie  du  voyage  des Isrà^'lites  dans  le 
desert.de  M.  de  Laborde  dans  les  Annales^  t.  vu,  p.  437  (3*  série);—  celle  du  même 
Voyage  publiée  par  D:  Catmet,  en  tête  de  son  Dict,  de  la  Bible,  in-fol.  —  et  de 
plas  celle  du  P.  Sicard,  publiée  dans  VAtUu  du  cours  complet  de  t'^crctufv 
^iM¥Aiy^^«'l'#t»bé  Migne.  Il  y  a  de  grandes  différenoes  entre, elles  et  eiUre  le 
réciiaeM.Sch(cbel.  A.  i^. 


srH  LES  CAMPEVBIITS  BES-  ISBAÉftlTXS  JUAliS  LE  DÉSERT,    iéé 


o 
e 

a 

2. 

5* 


CAlVAAir. 


(r.3!) 
StaélaiBMBL 
21lffliecqtb. 
}0  HasdunoD» 
19  Mîlhka. 
îS  Thara. 
tT  Thabath. 
WHalModl. 

H  Schafer. 
n  EehaUtba. 
tî  laissa. 
If  Libim. 
19IUI1MI  l>a- 

reto. 
SRiUima. 
S  llatseroth. 
?  Kibroth  Ha- 
it^ (Ta- 
bhéra). 
«Siati. 
S  Raphidim. 
*  Aloasch. 
îltophka. 
)  Désert     de 

Shi. 
1  X«r  Roufe. 
(v.  11} 

^!»rt  d%ptc) 


I"  9ePf  eiile 

2i  la  Mer  Bouge. 
{CT  Tb».  xtt,  2S.) 

{▼.82) 

22  Beiiélakn 

23  HiM-Hagu^. 

gad. 

24  lotbatba. 

25  Abrona. 


(C^.  Xùm.,  xt,  I.) 

27  KaAesch. 


Il*  vofceale 

(Cf.  rfum.   XX,  22; 
txi,  4.  Omi.  n,  1) 

(▼.  «7) 

27  $«de^(Bé- 

né  UÏAU. 

28  Mont     Hor 

(Mosera). 

29  (nagoudgod 
ao  lotbaliia). 

(V.  DtBt.  X,  6,  7,) 


AlHMl^&NS. 

38  Bclh  Haj- 

schimoth. 
37  Nebô  f Ms- 

ga.)     '. 
36  Df^teUiiB 

(Arnon). 
f|3âDlboi\Gad 

(Zared). 
34  l}]é   Raa- 

barlm. 


se 


2 

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8 

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31  Taalmona. 

(V.4I) 


33  Oboth. 
32  niOOtOtt^ 


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§ 

H 


26  Etsfongaber 

(V.  35) 


26  Etsiongaber 

(V.86) 

II*  HoBtée 

de  la  Mer  Ronge. 


i  pattir 

de  Tsalmoaa. 

(V.  42) 


Apvès  que  Tauleur  a  ainsi  terminé,  avec  une  convenance 


PAiiMte»  par  laisiUe  des^lalkoia^  lliWeke  dtaM  ajts  qaltaël 
|ta^sa  entre  l'Egypte  el  k  Gan^aB^  il .  oe  s'ocoope  pliis>  daoïs  la 
troybs  chapitres  qui  ierpniaent  le  Uvire  dei»  Nonàt^,  4»  ^da  l'a- 
T.ei(iir  .qui  \'a  €^  réaliser  pour,  le  peufto  éhi^à  curvoir  ééist  prise 
de  po^?€;$sioB  et  de  la  distriUrfi#a4ki  la  tem»  fNTomiae^-  - 
. ,  Db'aliovd^  ^  loi  de  J^expulçietn  des  Capanteiul»  qiû  termiiie  le 
qb.;Xsifii  (x^  5(Mi»6).  Riiist  dapa  le  eh;  sxjuy,  ladétoitanfeaiion 
ex^idG&.UiuiiQ9>gél>gmpbiqiiea  du  pays  àicxHiqaémr^  et  b 
^^ig9^l4oj[).p»f  Jwr;Qfm,ide^  ibomues  qui  distarSluerpiii  «on 
lot  à  chaque  tribu.  Le  cfa.  xxxy  règle  le  nombre  des  iHMes  lé- 
yMm^  avec>.t^çaîq.qai  eu  dépendra»  loid^  4p8nème  par 
HP^.di^KH^tiqn  du  LM$m^  i  r4W9^d:auta«s  règlemeiÉs  égale- 
q^nlsL\içmiiMs%  conoBrAs^iiirétablisaeMieDtdesiriUeBffenfiige 
poi^  le3  homicides  ioToloqtaîres,  etUtiJ^tigeauce  légale  du 
q^urtre^  suivant  le  cas.  Enfin  ,  daiis  le  ch^  iasxv«,  une  loi  se 
4^PP9rM<^^  ^do^.h^iU^^;  eUe$  ne  se  maitietoni  que  dans  h 
tj^i^u  delçul:s{lè^e9!,.pour^^#(e8  béritageam^ientijaa  toans^ 
l/Qvié^  de  tribu  à  trib^,  d'où  résulterait  à Mfioj  le.dé|ilacemeBt 
i^pmpleides  possessions  ierritoriales^et  la  oonfosioti  de»  tribus. 
^  L^  rapport  d'upitià  de  ces  cb^piUes  entre  eux  et  avec  ce  qui 
préççde,  n'a  certes  pas  JhesQÎQ  d'ètce  démonlcé;  ces  ienles  té* 
uioignenL  d^eux-mêmes  qu'ils  occupent  la  place  qu'ils.doiTent 
occuper.  Si,  conune  le  Toudrait  de  Weiie,  on  lesmelteil  aTant 
l^.tfl^Je  deç  sialions^  c'est  alors  qu'on  pourrait  parler^  et  avec 
rflison,  de  sqlution  de  coutiimité;  et  quant  à  l'olgection  du 
ppçn^.crit^que^atde  r^téfr.*,que  IVdoBiaaiice .  des  cilles  de 
refi^,  telle  qu'elle  est  ici,  aw  chu  xxx¥  <Vw  iA}^  se  tnmvtsen 
)ÇQj;ifràdiçlMm.^veç  Jhuk  iv,.flj^xff,,9j  et  JoMé?  aod^  ^lle  re- 
jfQ^  jwr  upe  eireur  par  ii:oppalpabH  Aux  Itctubres  on  près- 
^ii  VélaU^j^eivent  de  trois  villes  de  iiefuge  nu^  delà  .^  Jour^ 
d^in,  et  dçtirojf  attires,  au  pags:  4e  Gimait.  Au  Dmi*  it^  U, 
^ïs^^^l^iO^^^  trois  delà.  du<  Jçndil^ii;  auiiflMt 

jW^ft*¥  Wrte.^.tfPiÉf>iH€si|Q'fep^  aiu 

tr^fi,4fiiiél*Ue^.«  résulte c^ç^^sa(k  pnéeède  (vj  f^,  %«>,.qi» 

•  ixv,  32. 

>  V. -Exod.  xxi,  bî  ''  ^ 
,  :!.Batff««fej  etc.,/!!!  383«r4qq«    ^ 

*  Ccmmetilar.,  etc.,  ntj  idH, 


SUR  LES  CAWfmmmiiW^tmàÈmaA  wm  le  désert.  Ui 

miiflnsaiil  cfu^Aa  d«ive!y^eg'oilfa**  itéh  AUiiires  ivffles  âviilsf  tjtië 

ntvn  ^TOnibfWlBUti'AxI  ajiBéitfiippbfte,  cmntfié  ntttis^îè  dlrbdk 
aveorfétoll  iau>  cbflf^i^rsflV  tftt'^DMil;  igkitrt fllës  '  déj^  ébiUliës  W 

deibdwifMfAiif».  vQamilà  VfettUItssertiëDt'déHroi^'vfHés  de 

a  eompiBrlfa  ftaî^siiQt  c^4rtwt|û'«in.  VWt'cltflpetoéritau  bh'.  ïx 

<|a11  fRM'toiftf  iédte)i*>^^ortit«D9  fcHtfe^^É  ^bùi'y  ttJWdétecbH^ 
tradiotwkB4'n40«fe$tMtetix'ti^ftV^irft  r€%«fl* 
et  je  npd  félittited» 'fefid'di  èoeii^  4rê(r*e  âm'Vê  erilto|  a^rèi 
«fcui  a«ié^ tf uni kfa^a 'dynlInU)  tiir  ferttie  de  tîelle  ^  ibrtfetié 

Bvre qul,iavccf la.lGf^wiéjié,  tt  èlë  lé  \HAhi  dem\t&\iv\ïià\ti\  delà 
ehlîqdieikitoet^iv^  €lri  ^e  sauràîld^eri  étonnéR  sâûs  fons- 
cieaoîpséû^ie'mp^rt  Mîgteiik  et^lenHflqtte;  leg  Ka^er/les 
*  Wetlè.'les  mVtMënh  ^ïle^Gfomlkf^.^àéfikîènt  feii-é  côflâ*. 
cieneibiiééfncftt  Ifeur  =iHWë  métie*''  da  dêstk'UtJtiyh'; ' lélir  Htëôû 
^aU^rèU^UBô  Jet^^it'l^rriporlfer  Chez  eux  adr  toûlelaatrtJ  fcott- 
wlértliflfiulîrf(aie>eo'dot)|Joiî'a  drèît  de  ^'élbtittef,  c*fest  <|^iin 
crtUipë)CiWhdHqdé^cdtnftîeM;''ilèHtfft>m  se sttit îWsàelà  ^r- 
fe/ûtlqu^lRit mê «i'é/idaAîS  ébn '  C&>ù^  d'Mîoif'è  ^Mës^é'  S* là 

«  caifa.tetlwè^lqift  les  j^itsdi4i>H6nkf  koht'toèlfti^'k  Wcît 

'^  cotoi4uèifck«4(?4Mtdttïeî^^i#-^fYdiadeS'à^^^^ 

«»tttréav^iJto«yIcy^îttJiî't>rf%bàHîtfre5è£^ 
^««s8lD©ii)afeHhtt?->ÈP  til*tè'c|èfeï!lô  '%ÊlWrii'ïritfirfbi4  'flté  hfi'stïMt 

ou,  s'il  l'avait  lu,  que  le  temps  lui  avait  manqué  pour  le  mé- 

'Comple-rendu  d'une  leçon  donnée  à  la  Soii>QDR«i  l^rM.  LeBcfrriffliitf  dans 
^  de  l^aborde,  CommefU,  surl'Ex.  et  les  Nomh.çj^t  UO,     '      v    * 


24i  NOUVELLES  ET  MÉLANGES. 


e^ 


NOUVELLES  ET  MÉUNGES. 


SYRIE.  —  JÉRUSALEM.  Dicouterte  du  couvent  bâti  par  sainte  Pemle  et 
réparé  par  sainte  Hélène . 

«  Jéraaalem,  :i  mare  ISâO. 

»  A  o»ille  pas  environ  à  l'est  de  Bethléem,  vU-à-vis  du  Beit  Sakotur»  et  à  une 
centaine  de  pas  tout  au  phis  du  sanctuaire  de  l'ApparitioD  de  TAnge  aux  ber- 
gers, la  veine  de  Noël,  guidé  par  certains  doutes  sur  l'aulheiiticité  du  sanc- 
tuaire actuel,  après  de  nombreuses  recherches,  et  ayant  fait  fouiDer  le  sol 
partout  où  il  avait  traœ  de  raines,  Je  tiens  enOn  de  découvrir»  à  côté  de  Rem- 
placement d'une  tour  hébralfbe,  la  partie  inférieure  d'un  très-grand  e^uiwiu 
datant  des  premières  époques  du  christianisme,  mais  construit  en  deni  re- 
prises, ou,  pour  mieux  dire,  ayant  subi  des  agrandissements  notables  quelque 
temps  après  sa  fondation. 

»  Au  centre  du  convent  se  trouve  une  grande  grotte  qui  était  consacrée  ao 
culte  ;  dans  un  de  ses  compartiments,  il  y  a  quatre  tombeaux  èhrétiens,  et  au- 
dessus,  sur  la  voûte  qui  se  rattache  aux  ailes  de  la  bâtisse,  les  fonts  baptis- 
maux. Le  pavé  de  l'égiise,  des  chambres  monacales  et  même  des  cùots, 
est  en  mosaïque,  plus  ou  moins  bien  travaillé.  Quant  aux  citernes,  l'une, 
qui  est  immense,  remonte  à  sainte  Hélène  ;  l'autre,  plus  petite,  bien  qu*eRe  soit 
très-grande,  lui  est  antérieure.  Je  fais  continuer  activement  les  déblais,  et  j'es- 
père que  bientôt  des  choses  plus  importantes  seront  à  découvert*  Les  monnaiei 
de  cuivre  que  j'ai  pu  y  trouver  sont  toutes  de  Constantin  le  Grand. 

»  Me  sera-t-il  permis  d'établir  que  c*est  le  couvent  hdti  par  sainte  Paule,  que 
sainte  Hélène  répara,  et  qui  vient  réclamer  ses  droits  à  la  vénération  des  fidèles 
comme  ayant  été  bâti  sur  l'endroit  sanctifié  par  l'apparition  des  anges. 

»  Je  le  puis  d'autant  plus  que  la  tradition  conteste  ce  fait  au  sanetualre,  oo 
cru  tel,  Jusqu'à  ce  Jour  vénéré,  les  tribus  des  Taamrl,  des  Ebteim,  des  Abbidie, 
et  les  vieillards  de  Beit-Sakour  admettant  que  le  sanctuaire  de  la  plaine  serrait 
d'abri  aux  bergers  en  été,  mais  qu'en  hiver  ils  se  retiraient  dans  les  grottes 
immenses  qui  environnent  le  couvent  retrouvé.  Or,  Notre-Seignenr  naquit  ie 
26  décembre. 

»  Les  ruines  du  couvent  m'appartiennent,  c'est  dire  que  l'E^isa  catholique 
romaine  y  a  seule  des  droits.  Les  supérieurs  du  couvent  grec  se  montrent  fort 
irrités.  A  leur  instigation,  le  pacha  gouverneur  de  la  ville  a  fait  emprisonner  les 
cheiks  de  Beit-Sakour  pour  n'avoir  pas  fait  avorter  l'achat  alors  qu^ll  en  était  temps. 

n  Agréez,  etc. 

»  ChARLBS  GUAUUHl, 

»  Agent  des  S"  if*-  des  Messageries  impériales, 
»  Directeur  des  Postes,  • 

[Univers  du  8  avril.) 

>._        ■   ■     -  —  -   -  -       -  ^^ ^ 

Versaillei.  —  Imprimerie  de  BEAU  /eiuie,  rue  de  rOtragtrie,  SS. 


t4tt 

ANNALES 

DE    PHII<«S«P1I1E    CHlftÉTIEHriV 

tlttmfr0  112.  —  a»ril  t859. 
39cf(tn0r  it  la  {lapante. 

U  MÉMOIM  DU  PAPE  CLÉMENT  V, 

VE?iGÉE 
CaUTBfi  I<ES  ACClJSATIOiVS   DE  VIIiliASTI, 

PAR  LA  DÉCOUVERTE  DE  DOCUMENTS  NOUVEAUX. 

Continuation  de  Texamen  des  4  conditions  imposées,  dit-on,  par  le  roi  au  pape. 
—  Iz  4*y  l'abolition  de  la  mémoire  de  Boniface  VIII.  —  Des  bulles  concernant 
les  pouvoirs  des  papes.  -~  De  la  6*  condition  que  le  pape  aurait  acceptée  sans 
la  coonaitre.  —  Merisonges  de  Villani. 

La  pins  importante  de  toutes  les  conditions^  la  4*,  celle  d'à- 
bolîr  la  mémoire  de  Boniface  Vlll,  ne  s'étaye  sur  aucun  fait 
de  réelle  exécution.  Clément  avait,  comme  on  l'a  vu,  obtenu 
une  première  fois  le  désistement  de  Philippe  des  accusations 
eo  forme  contre  Boniface  VIII  pour  crime  d'hérésie,  entrée 
illégitime  au  pontificat  et  conduite  scandaleuse;  et  il  s'était 
réservé  l'affaire,  à  lui  et  au  concile  général.  Le  roi  ne  cédant 
pas,  il  avait  paru  autoriser  les  procédures  devant  le  Saint- 
Siège;  mais  tout  se  passa  au  tribunal  du  pape  en  délais,  in- 
terlocutoires et  préliminaires  jusqu'au  désistement  officid  du 
roi ^  Enfin,  dans  un  consistoire  tenu  à  Avignon  en  i31i, 
après  les  informations  nécessaires,  il  déclara  et  prononça  que 
Boniface  VIII  avait  toujours  été  bon  catholique,  exempt 
d'hérésie,  et  qu'il  devait  être  regardé  et  tenu  pour  un  vrai  et 
légitime  souverain  pontife,  avec  ordre  de  brûler  toutes  les 
pièces  de  la  procédure^.  En  outre,  dans  sa  première  séance, 

*  Voir  le  2*  article  au  n*  précédent,  ci-dessus,  p.  165. 
'  Yoy.  Fleury,  liv.  91,  n-  43,  44,  45. 

'  Rohrbacher,  Histoire  de  VÉglise,  Ut.  77,  t.  xix,  p.  509,  d'après  Sponde. 
«m.  1310,  n**  3  et  4. 

nr*  sÉBiB.  TOME  XIX.  ~  N""  112;  1859.  (58*  vol.  de  la  coll.)  i6 


tu  LA  MÉMOIBE  DU  PAPE  CLÉMENT  Y 

le  concile  général  de  Vienne,  même  année,  le  pape  présent, 
déclara  la  même  chose,  à  savoir  que  Benoît  Gaetano  avail  été 
légitime  pasteur  de  l'Eglise,  quil  avait  vécu  et  était  mort 
catholique,  et  n'avait  rien  fait  qui  le  rendit  coupable  d'hé- 
résie^  En  même  temps.  Clément  Y  décréta  qu'on  ne  pourrait 
jamais  reprocher  au  roi  ni  à  ses  successeurs  ce  qu'il  aurait 
fait  contre  Boniface  ou  contre  l'Église^.  Par  des  précautions 
si  souvent  renouvelées  pour  l'avenir,  il  semblait  faire  hau- 
tement connallre  combien  la  conduite  du  roi  Philippe  avait 
été  contraire  aux  intérêts  de  l'Église  ,  et  à  l'honneur  dû  au 
Saint-Siège.  Voilà  pour  les  personnes.  Sur  tout  cela,  silence 
de  notre  auteur. 

Quant  aux  actes  et  à  la  doctrine ,  M.  Rabanis  tranche  la 
question  avec  exactitude,  sans  doute  pour  le  fond ,  mais  trop 
brusquement  par  ces  paroles  :  «  Benoit  XI  avait  rendu  à  la 
D  couronne  de  France  la  plénitude  des  prérogatives  dont  elle 
»  avait  toujours  joui  au  point  de  vue  canonique,  et  il  ne  restait 
»  rien  à  faire  de  ce  côté  ^.n  En  effet,  par  ses  bulles  des  18  et 
i9  avril,  et  du  13  mai  1304,  ce  pape  avait  révoqué  la  suspense 
de  donner  des  licences  en  tliéologie  ou  en  droit  prononcée  par 
Boniface,  et  révoqué  la  réserve  de  poun^oir  aux  églises  cathé- 
drales et  régulières,  ainsi  que  la  suspen&iou  des  privilèges  ac- 
cordés au  roi  et  à  ses  officiers^.  Toutefois  Clément  V,  pour  apai* 
ser  le  roi,  crut  pouvoir  faire  de  nouvelles  concessions,  mais  seu- 
lement  apparentes,  et  qui  n'engageaient  directement  en  rien  le 
Saint-Siège.  11  déclara  (i"'  février  1306),  que  par  la  bulle  Vmm 
Sanctatn  de  Boniface  Vlll,  les  Français  et  leur  roi  n'étaient 
pas  plus  soumis  à  l'Église  romaine  qu'ils  l'étaient  auparavant; 

*  Flenry,  liv.  91,  !!••  43  cl  56,  d'après  Villanl,  ix,  2Î.  —  Lacurie»  îoe.  cU.  — 
Brumoy  Jiv.  xxxv,  t.  xii,  fwg.  350,  359;  liv.  xxxvi,  même  tome,  pag.  433,434^ 
d'après  Viliani  et  d'après  Raynaldl,  aimo  1312.  n*  15.  —  Rohrbacher,  Hitt,  di 
VÉglise^  liv.  77,  t.  xix,  pag.  550,  d'après  Viliani,  S.  AntODin.  Raynaldi,  etc. 

'  Flcury.Iiv.  91 ,  n»  56.— Brumoy,  loc,  cit.,  pag.  433.— Rotirbacher,  Ioe.  âtat, 

*  N*  XI,  p.  39.  11  indique  en  note  Raynaldl,  Fleury,  et  «  la  curieuse  et  inté- 
ressante eolUetùm  det  priviléget  aceordéM  à  la  couronne  de  France  par  le  Saim- 
Siige,»  qae  MM.  A.  et  J. Tardif  ont  réunis  et  publiés  (Paris,  1855),  et  doot  les 
Ànnalee  ont  donné  l'analyse  et  les  principales  dispositions  dans  leur  tom.  xui, 
(4*  sérieV  n*  de  février  1856. 

*  Fleury,  Hy.  90,  n*  41,  année  1304*  d'après  Raynaldi»  1304,  n**  9,  10,  et 
YBùt,  du  diff.,  p.  230. 


VEK6ÉE  PAR  LA  DÉCOt\ERT£  d'UN  UANtSCRlT.  247 

ensuite,  à  la  même  date^  il  révoqua  la  bulle  Clericis  laïcoSy  et 
il  établit  qae  l'on  devait  observer  tout  ce  qu'avaient  ordonné 
ses  prédécesseurs  dans  le  concile  de  Latran  et  dans  les  autres 
conciles  généraux  contre  les  laïques  qui  exigeraient  indûment 
d'une  église  ou  d'un  ecclésiastique  des  tributs  et  des  imposi* 
lions  de  quelque  manière  que  ce  fût^  ou  qui  pour  cela  don- 
neraient conseil,  aide  ou  faveur.  «  Il  y  avait  là  certainement^ 
»  dit  M.  Artaud^  un  esprit  de  conservation  des  droits  du  Saiut- 
9  Siégea  »  En  effets  c'était  la  conârmation  du  droit  ecclésias-* 
tique  de  l'époque,  dont  Bonîface  VII!  avait  voulu  maintenir 
l'application  en  s'opposant  à  la  violation  de  ces  canons  dans  le 
royaume  de  France  ^.  Enfin,  par  la  bulle  déjà  citée  du  27  avril 
13H,  Clément  révoqua  et  annula  toutes  les  sentences  et  cons- 
titutions non  comprises  au  Sextedes  décrétâtes  préjudiciables 
àrbonneur,  aux  droits  et  aux  libertés  du  roi  et  du  royaume, 
données  depuis  la  Toussaint  de  l'an  1300  ^. 

La  difficulté  de  la  concorde  roulait  toujours  sur  la  bulle 
VnamSanclam  du  18  novembre  1302,  insérée  dans  le  Corps  du 
droit,  d'après  laquelle  dans  l'exposé,  la  puissance  spirituelle 
doit  juger  la  puissance  temporelle  lorsque  celle-ci  s'égare  y  ce 
qui  exclut  toute  idée  de  pouvoir  direct  et  ordinaire  sur  Tad- 
mioislralion  temporelle  des  étals,  ou  de  supériorité  féodale; 
et  dont  le  dispositif  déclare  que  ioxUe  créature  humaine  est  sou- 
mi$e  au  Pontife  romain  pour  être  sauvée*.  Sur  quoi  Fleury 
professe  que  c'est  «  une  vérité  dont  personne  ne  doute,  pourvu 
>  qu'on  restreigne  la  proposition  à  la  puissance  spirituelle. 
•  Dieu  ne  permit  pas,  suivant  cet  historien,  que  Bonîface  ait 

'  Artaad,  règne  de  dément  V,  t.  m,  p.  107.  —  Fleury,  liv.  91 ,  n*  3,  ann.  iZùê. 
Les  deux  bnUes  furent  données  à  Lyon. 

'  Voy.  Rohrbacher,  Hist,  de  V Église,  t.  xix,  liv.  17,  pag.  452  à  454,  et  503. 

>  Reury,  liv.  91,  n*  47,  d'après  Raynaldi,  ad  annum  1811,  n«  26,  et  d'après 
i'ffiit.  du  diff-,  p.  59'^,  601.  -  Fleury  omet  la  restriction  non  comprise,  etc. 
Voyez  Tasalyse  de  la  bulle  dans  firumoy,  HitL  d$  V église  gallie.,  liv.  xxxt, 
t.  m,  p.  £61.  Rohrbaclier  fait  observer  au  reste  contre  Brumoy  [ibid.  p.  339), 
etautres,  que  Clément  V  n'a  jamais  révoqué  la  dëcrétale  Unam  sanctam,  loc:cit, 
pag.  SOS. 

*  Fleury,  Hist.  eeelés,,  Uv.  90,  n*  18»  année  1302,  d'après  1*  Raynaldi,  n**  12 
et  13;  )•  Conc,  p.  2444  ;  3*  Extravag,,  comm.  de  majoritate  et  obedientid,  1. 1, 
Ut.  8.  On  regarde,  dit  Fleury,  cette  fameuse  décrétale  comme  Touvrage  du 
eoDciledeRome. 


248  L4  MÉMOIRE  DU  PAPE  CLÉMENT  V 

N  tiré  la  conséquence  qui  suivait  naturellement  de  ses  pria- 
»  cipes  ^B  Nous  sommes  d'avis  que  la  pensée  de  ce  dispositif  ne 
saurait  se  séparer  de  celle  de  l'exposé^  et  qu'il  exprime  bien 
en  effet  la  doctrine  enseignée  par  les  docteurs  les  plus  saints 
et  les  plus  approuvés^  dont  ce  pontife  a  emprunté  les  texteS; 
à  savoir  :  que  le  droit  de  correction  du  Pape  à  l'égard  de  tout 
fidèle^  quelle  que  soit  sa  dignité,  même  des  souverains,  comme 
de  protection  contre  tout  infidèle  persécuteur,  est  inhérent  au 
pouvoir  spirituel ,  et  appartient  au  Siège  apostolique  comme 
divinement  institué.  Au  reste,  cette  bulle  n'ajoutait  rien  à  la 
jurisprudence  en  vigueur  au  moyen  âge,  et  reconnue  parles 
souverains  catholiques,  en  France  comme  dans  les  autres  pays, 
sous  les  prédécesseurs  de  Philippe  le  Bel. 

Dans  l'effervescence  de  la  lutte,  cette  doctrine  si  simple 
était  encore  moins  comprise  peut-être,  que  depuis  elle  ne  Ta 
été  à  la  fin  du  17*  et  au  18*  siècles.  Pour  couper  court  aux  ridi- 
cules interprétations  que  les  légistes  faisaient  de  la  bulle.  Clé- 
ment déclara  que  quant  à  son  exécution  elle  ne  regardait  pas 
la  France,  dont  l'état  resterait  le  même  qu'avant  cette  bulle  ^ 
Il  laissait  ainsi  les  rapports  du  royaume  avec  le  Saint-Siège 
tels  qu'ils  étaient  avant  les  maleittendus  de  la  querelle  du  roi 
avec  Boniface,  avant  les  exactions  des  officiers  royaux,  avant  la 
fraude  dont  s'était  plaint  Boniface,  et  par  laquelle  Pierre  Flotte 
avait  envenimé  ce  triste  démêlé,  en  substituant  au  roi  une 
injonction  irritante  à  la  bulle  Ausculta  Fili  ^.  Il  faut  tenir 
compte  de  la  difficulté  des  conjonctures  :  il  y  avait  là  de  la 
part  du  Gascon  plus  d'habileté  que  de  faiblesse. 

En  somme,  dans  les  actes  du  pape  Clément  V^  il  n'est  rien 
qui  ne  trouve  son  explication  ou  sa  justification  en  dehors  de 
l'histoire  des  conditions. 

Par  la  4%  le  pape  se  serait  obligé  (qu'on  y  fasse  atten- 
tion !  ) ,  non-seulement  à  mettre  en  jugement  la  mémoire 
de  Boniface,  mais  à  la  flétrir  ;  non,  ce  n'est  pas  encore  asseï; 
il  y  a  dans  le  texte  à  la  détruire  et  à  l'anéantir  :  ce  qui  ino- 

'  Fleury,  ibid. 

'  Bnimoy,  loc,  ci%,  et  Raynaldi,  an.  1311,  n.  31. 

'  Voyez  le  différend  admirablement  raconté  dans  Rohrbacher,  Hi${,  univers, 
d€  VEglùe  catholique,  t.  xix,  p.  448  et  suif. 


YEIfGÉE  PAR  LA  DÉCOUVERTE  B^CN  MANUSCRIT.  U9 

plique  de  la  part  d'un  archevêque  un  des  plus  grands  crimes 
que  l'imagination  humaine  puisse  concevoir,  celui  de  pro- 
mettre d'avance  condamnation  avant  toute  instruction  et 
toutes  procédures^  et  cela  contre  un  souverain  Pontife,  qui, 
mort,  ne  pouvait  plus  se  défendre  que  par  le  souvenir  de  ses 
œuvres,  et  cela  au  moment  de  prendre  possession  de  la  même 
chaire  de  saint  Pierre,  afin  d'y  monter  flétri  lui-même  dans  le 
fond  de  sa  conscience,  aux  yeux  d'un  roi  et  de  plusieurs  té- 
moins, de  son  propre  frère,  de  deux  de  ses  neveux,  par  cet 
abominable  marche-pied.  C'en  est  trop!  Mais  ces  mensonges 
ont  fort  bien  servi  à  affaiblir  la  Papauté,  et  à  encourager  Thé- 
résie  qui  bientôtaprès  commença  à  déborder  sur  la  chrétienté! 
Quelque  odieuse  pourtant  que  soit  cette  4*  promesse,  on 
conviendra  facilement  que  de  toutes  ces  prétendues  condi- 
tions ,  la  plus  monstrueuse  était  celle  que  Bertrand  de  Got 
acceptait  sans  la  connaître  :  car  après  cette  4%  il  devait  sup- 
poser quelque  chose  de  plus  atroce  encore  et  de  plus  contraire, 
s'il  était  possible,  aux  règles  de  la  justice.  Aussi  à  mesure  qu'on 
remue  et  qu'on  creuse  ce  sinistre  récit  de  Villani,  et  qu'on  y 
introduit  la  lumière,  on  se  rassure  comme  lorsqu'après  un 
rêve  lugubre  on  retrouve  les  objets  et  les  situations  dans  leur 
réalité.  Mais  que  pouvait  donc  être  cet^e  6*  grâce?  Aurons  nous 
encore  la  curiosité  de  la  rechercher?  «Vecerius*,  Papire-Mas- 
vm  et  d'autres,  dit  M.  Rabanis  dans  une  note  ^^,  ont  pensé  que 
cette  6^  grâce  consistait  dans  la  concession  à  Charles  de 
Valois  du  titre  impérial.  Ciaconius  veut  que  ce  fût  la  transla- 
tion de  ce  même  titre  sur  la  tête  des  rois  de  France  au  préju- 
dice des  rois  de  Germanie^.»  On  pouvait  là-dessus  faire  les 
conjectures  les  plus  diverses.  Ce  qui  est  certain,  d'après  M.  Ra- 
banis, c'est  qu'il  est  faux  «  que  l'élection  de  Henri  de  Luxem- 
1»  bourg  ait  été,  comme  le  prétend  Villani,  le  résultat  d'une 
»  surprise  faite  à  Philippe ,  et  d'un  escamotage  opéré  par  le 
tPape  de  concert  avec  la  diète;  d  car  «  il  s'écoula  plus  de 
»  cinq  mois  depuis  le  moment  où  Philippe  en  entretint  Clé- 
»  ment  V  {M  juin  i308),  jusqu'à  celui  où  elle  fut  accomplie 

»  BUtoire  de  l'empereur  Henri  VU,  Hagon,t632. 

'N'Knotelyp.  4. 

'  Yoy.  Moratori,  Scriptor.  rer,  ital,,  Milan»  1738,  t.  xiii,  p.  333 


t50  LA  MÉMOIRE  MJ  PAPE  CLÉMENT  V 

»  (iSnoY.  4308).»  Clément,  loin  de  contrarier  par  tous  les 
moyens  Téleclion  de  Cliarles  de  Valois,  comme  il  faudrait  l'ad- 
mettre si  l'on  s'en  rapportait  à  Villani,  le  recommanda  chau- 
dement à  la  diète,  et  se  prononça  nettement  en  sa  faTeur  K 
Voltaire  a  donc  écrit  à  tort  :  «  Ce  pape  Clément  V  fait  tout  le 
»  contraire  de  ce  qu'il  avait  promis.  Il  fait  presser  sous  main 
»  les  électeurs  de  nommer  Henri  comte  de  Luxembourg^.» 
Mais  c'est  dans  Villani  seul  qu'il  faut  chercher  cette  6*  condi- 
tion; c'est  lui  qui  est  absolument  obligé  de  nous  la  fournir. 

Suivant  Viilani^,  dès  le  temps  que  le  pape  Clément  était  à 
Lyon  pour  son  couronnement  (nov.  i305),  le  roi  Philippe  lui 
déclara  quel  était  l'article  secret  qu'il  lui  avait  fait  jurer  pour 
parvenir  au  pontificat  cr  lui  disant  que  c'était  de  condamner  la 
mémoire  de  Boniface  VIII  et  faire  brûler  ses  os.  (En  1307),  le 
roi  réitéra  cette  demande  à  la  conférence  de  Poitiers,  et  pressa 
fortement  laPape  d'y  satisfaire.  Le  Pape  elles  cardinaux  furent 
fort  troublésde  cette  proposition,  etc.  Le  Pape  se  repentit  fort 
de  son  serment,  mais  n'osait  s'opposer  à  la  volonté  du  roi  ;  il 
eut  recours  au  cardinal  de  Prato  comme  à  celui  qui  savait  tout 
le  secret  de  ce  qu'il  avait  promis  au  roi.  Le  cardinal  lui  fournit 
l'expédient  du  renvoi  de  l'affaire  à  un  concile  général,  a  Voilà 
en  résumé  le  récit*;  voilà  comment  l'historien  florentin  ac- 
commode à  sa  fable  deux  faits  historiques,  la  demande  de  pro- 
cédure contre  le  pape  Boniface,  et  la  convocation  du  concile 
de  Vienne.  Si  le  Pape  et  les  cardinaux  furent  si  troublés,  c'est 
qu'apparemment  celte  étrange  demande,  en  supposant  pour 
un  instant  qu'elle  ait  été  faite  dans  ces  ternies,  était  toute  nou- 
velle :  dans  l'hypothèse  des  $ix  conditions,  le  Pape  et  ceux  des 
cardinauxqui  avaient  trempé  dans l'inirigueauraient  dûTeD- 
tendre,  je  ne  dis  pas  avec  une  tranquillité  complète  (car  la 
Hfiysjiére  de  la  hontçAuse  en.trevue  pouvait  par  là  se,  découvrir . 
«ux  yeux  du  Sacré-CoUége  tout  entier),  mais  au  moins  comme 
une.cbpse  prévue  /l'avance^  d'autant  mieux  qu'elle  n'était  qu/^ 

'  I  Rabanis,  n*  xxiv,  p.  12, 7S,  d'après  Baluce,  Fte*  du  Papet^FÂvigHon,  t.  n, 
f,  1 19,  et  Raynaldi,  aà annum  1308,. t. iv,  p.  449, aurtout  la  nott  de M%iau . 

'  Annales  de  V Empire,  Henri  VU,  année  1308. 

^  Liv.  viu,  c.  91. 

*  Dans  Fleury,  liv.  91,  n*  13,  année  130T.~M.  Rabanian'eq  a  paa  fait  meo- 
lion. 


YERGÉB  PAR  LA  DiCOUVERTE  d'DN  MANUSCRIT.     251 

la  répétition  et  la  conséquence  de  la  4*  condition  tout  d'abord 
e^Lprimée  :  car  évidemment  si  Boniface  pouvait  être  jugé^  «'il 
était  déclaré  hérétique ,  si  sa  mémuire  était  flétrie ,  il  fallait 
user  envers  ses  cendres  de  toute  la  rigueur  marquée  par  les 
lois. 

Ainsi^  ce  récit  accessoire  vient  démentir  le  récit  principal. 
Cette  fameuse  condition^  si  grave  qu'elle  devait  rester  encore 
secrète;  lors(|u'il  s'agit  de  la  dévoiler^  Villani  ne  la  trouve 
pas!  11  est  réduit  à  en  reproduire  une  déjà  indiquée,  en  y 
ajoutant  seulement  une  circonstance  qui  excite  l'indigna-- 
tion,  mais  ne  fait  que  soutenir  l'ignoble  audace  de  la  4*  de- 
mande. 

VI. 

Diseusdon  sûr  le  jour  de  l'entrevue  do  pape  Bertrand  de  6<.t  et  de  niilippe  le 
Be},  d'après  le  jonmal  nouvellement  découvert.  —  Emploi  du  temps  de 
Bertrand.— Supputation  des  visites  et  des  distance»  jour  par  jour.  ~  Emploi 
du  temps  du  roi  jour  par  jour,  prouvant  sa  présence  aui  environs  de  Paris.-* 
Erreurs  et  inadvertances  de  Villani.  —  Preuves  tirées  de  la  correspondance 
do  pape  et  du  roi. 

Après  avoir  cherché  à  suppléer  au  peu  de  développement 
qu'a  donné  M.  Rabanis  à  la  discussion  des  conditions,  arrî- 
Yons  avec  lui  au  fait  matériel  de  Ventrevue  \  «  Ceci,  dît  l'au- 
»  leur,  est  un  calcul  de  jours  et  d'heures  que  l'incroyable 
*  précision  de  Villani  permet  d'effecllier  d'une  manière  à 
»  peu  près  infaillible,  n  11  s'agit,  en  effet;  d'un  intervalle  de 
35jour5,  en  rétrogradant  du  jour  de  l'élection,  5  juin  1305, 
Yeille  de  la  Pentecôte  jusqu'au  l*'mai;  car  évidemment  les 
cardinaux  une  fois  d'accord  sur  le  candidat  à  élire,  ont  dû 
faire  sur-le-champ,  après  une  si  longue  réclusion,  la  procla- 
mation du  nouveau  Pape.  Ft7/ant  l'indique  d'ailleurs assezclaî- 
rement  :  e  co$xfti  fatlo  di  présente. 

a  Parlant  de  là  nous  n'aurons  pas  à  chercher  longtemps  la 
»  date  de  Tentrevue.  Aux  ii  jours  que  le  courrier,  parti  le  !•• 
»  ou  le  2  mai,  employa  pour  venir  à  Paris,  ajoutez-en  6  (|ui 
»  furent  employés  par  le  roi  à  faire  le  voyage  de  Saintonge,  et 
»  meltons-en  i  ou  2  qui  durent  être  perdus  en  préparatifs, 
»  nous  aurons  19  à  20  jours,  en  d'autres  termes  nous  tombons 
>sur  le  18  du  le  20  mai,  époque  nécessaire  de  la  rencontre» 

'  N-  IV  à  XXII,  p.  49  à  67. 


252  LA  MBMOIRE  DU  PAPB  CLÉMENT  V 

»  heure  de  cette  conjonctiou  fatale  qui  jeta  le  monde  chrétien 
D  hors  de  son  orbite  ^  Cherchons  donc^  à  Taide  du  journal  de 
p  Berlratuide  Got,  en  quel  lieu  il  se  trouvait  dans  ces  mémo» 
»  râbles  et  sinistres  journées,  d 

Mais  d*abord  tenons  compte  avec  M.  Lacurie^  de  Tenvoi  du 
message  par  le  roi  à  Tarchevéque  de  Bordeaux  ^.  11  a  néan- 
moins omis,  ainsi  que  M.  Rabanis,  de  supputer  le  temps  né- 
cessaire au  courrier  du  roi  pour  se  rendre  en  Gascogne  auprès 
de  l'archevêque,  et  à  l'archevêque  pour  aller  joindre  le  roi 
près  de  Saint-Jean-d'Angély.  Nos  deux  auteurs  paraissent  con- 
céder que  lessix  jours  marqués  par  Villani  auraient  pu  suffire, 
ou  plutôt  peut-être  ce  point  aura  échappé  à  leur  attention. 
Pour  ce  double  voyage  de  780  kilomètres  (195  lieues),  à  savoir 
de  630  kilomètres  pour  le  courrier  de  Paris  à  Bordeaux,  et, 
pour  Tarchevêque,  de  150  kilomètres  de  Bordeaux  à  Saint- 
Jean-d'Angély  ^  il  parait  difficile  de  ne  rien  ajouter  aux  six 
jours  que  Philippe  employait  en  même  temps  à  se  rendre  à 
marche  forcée  de  Paris  à  Saint-Jean-d'Angély,  en  faisant 
20  lieues  par  jour,  pour  franchir  ainsi  un  parcours  de  480  ki- 
lomètres ;  car,  si  le  courrier  avait  un  jour  d'avance  sur  le  roi, 
il  avait  aussi  210  kilomètres  de  plus  à  (aire,  et,  s'il  a  pu  aller 
plus  rapidement,  et  c'était  difficile,  Tarchevêque  a  dû  aller 
beaucoup  moins  vite^.  L'entrevue  serait  donc  parla  reportée 
à  Tun  des  jours  de  la  dernière  dizaine  de  mai;  mais  n'im- 
porte :  le  journal  contient  de  quoi  répondre  à  tout. 

Résumons  les  explications  de  M.^Rabanis  : 

Après  six  années  de  guerre  avec  l'Angleterre,  Bertrand  de 
Got  avait  trouvé  les  domaines  de  son  archevêché  ravagés. 
Sujet  des  Anglais,  il  éprouvait  d'ailleurs  continuellement 

'  Nf"  XT,  p.  50  €t  xxi,  p.  66.  —  M.  Tabbé  Lacnrie  ajoute  un  ou  deux  jours 
aux  car()inaiix  pour  préparer  leurs  dépêches  et  l'envoi  du  courrier  à  pliUippe  le 
Bel,  et  recule  ainsi  au  ^\  mai  la  date  qui  résulte  des  distances  pour  Tentrevo^. 
Voy.  Utihersité  catholique,  t.  x,  p.  224  et  230  (2*  série). 

^DUtert,,p.2'i9. 

'Carte  des  Postes.  —  Âflat  hûttorique  delà  France.  Paris,  UM*,  i76S. 

*  M.  Lacune  considère  comme  un  tour  de  force  dcmt  noua  donnent  quelQn^ 
rares  cxeniples  les  coureurs  au  clocher  de  pouvoir  faire,  même  dans  la  force  de 
Fftge,  comme  était  Philippe  le  Bel,  âgé  alors  de  37  ans  tout  au  plus,  un  voyage 
à  cheval»  armé  comme  on  rétait  alors,  de  80  kilomètres  par  Jour,  peodaot 
12  jours  consécutifs,  p.  224,  229. 


TENGÉB  PAR  LA  DÉGOUYBRTE  D'CN  MANUSCRIT.     2S3 

leurs  rapines.  Durant  la  première  année^  la  riche  abbaye  de 
Sainte-Croix  de  Bordeaux  était  \enue  à  son  secours.  Ensuite^ 
Philippe  le  Bel,  par  différents  actes,  avait  essayé  de  reconsti- 
tuer la  manse  épiscopale.  Bertrand  de  Got,  néanmoins,  tou- 
jours nécessiteux^  chercha  des  moyens  d'existence  dans  Tusage 
de  son  droit  de  visite,  a  Cette  visite  commença  deux  mois  avant 
»  la  mort  de  Benoit  XI,  successeur  de  Boniface  Vlll,  et  lorsque 

>  rien  ne  pouvait  faire  prévoir  la  fin  mystérieuse  du  Pape  ré- 
»  gnant  et  la  prochaine  vacance  du  Saint-Siège.  Le  voyage 
i  pontifical  de  Bertrand  de  Got  devait  être  long,  car,  outre  son 
B  diocèse,  la  province  ecclésiastique  en  comprenait  cinq  des 
»  plus  vastes,  Agen^  SainJtes.AngoulémejPérigueux  et  Poitiers. 
B  qui,  démembrés  depuis,  en  ont  formé  neuf  :  Agen,  Condom, 
^  Saintes  f  Angouléme,  Périgueux,  Sarlat,  Poitiers,  Luçon, 
B  Maillezais.  »  Il  traversa  rapidement  les  diocèses  d'Agen  et 
de  Périguenx,  puis,  laissant  de  côté  les  deux  évêchés  de 
Saintes  et  d'Angoulème,  qu'il  se  proposait  probablement  de 
visitera  son  retour,  il  commença,  le  il  décembre  1304,  par 
les  abbayes  de  Nanteuil  en  Vallée,  et  de  Charroux,  la  visite  de 
Fimmense  diocèse  de  Poitiers,  où  il  séjourna  six  mois,  et  où 
nous  le  trouvons  encore  pendant  tout  le  mois  de  mai  1305, 
c'est-à-dire  à  l'époque  assignée  pour  l'entrevue.  Plus  le  mo- 
ment de  l'élection  approche,  plus  il  s'éloigne  de  Poitiers  et  de 
Bordeaux,  sans  se  rapprocher  pour  cela  de  Paris.  Dans  ses  di- 
verses résidences,  il  se  tient  toujours  a  une  vingtaine  de 
lieues,  distance  moyenne  de  Saint-Jean-d'Angély,  et  depuis 
le  f  mai,  de  95  à  470  kilomètres  de  cette  ville,  comme  le 
note  exactement  M.  Lacurie  ^ 

«Le  12  mai,  il  visite  le  prieuré  de  Fontaines;  le  13,  l'abbaye 
»  de  FonUnaulx;  le  14,  il  vient  au  prieuré  de  la  Chaize-le-yi-- 
»  comte,  toujours  dans  la  banlieue,  ou  peu  s'en  faut,  et  à  la 
^  Roche-sur-Yon;  il  s'y  arrête  le  samedi  1 5  et  le  dimanche 

>  16  mai,  en  faisant  constater  que  c'est  à  ses  propres  coûts 

>  et  dépens^  et  non  par  son  droit  de  visite.  Le  17,  il  achève  la 
«ifisile  du  prieuré,  et  le  mardi  48,  il  se  rend  h  celui  des  Es- 
»  saris,  à  18  kilomètres  de  la  Koche-sur-Yon.  Le  19,  il  visite^ 

'  iHfMTtoiton,  p.  221  à  223.  M.  Laeorie  avertit  qae  ces  distances  sont  prises 
àToU'oiseaa. 


S34  LA  MBMOIRH  DO   PAPE  CISMIMT  ¥ 

»  tout  auprès  de  là,  le  prieuré  de  Mouckamps  ;  le  tO,  ceux  de 
9  Segamay  et  de  Puybéliafd  ;  le  21  et  le  22,  eeu\  de  ChaUau- 
9  mur  et  de  Treize-VetUs.  Le  dimanche  avant  rAsceosioUi 
»  23  mai,  il  séjourne  dans  le  prieuré  de  SahU-Jatm  de  Mau* 
»  létm,  s'arrête,  le  lundi  24,  à  MaUiivrt  ;  le  25,  à  Satnl-C/émoit; 
a  le  26,  à  SiËini-Cyprim,  près  Bressuire;  le  27,  à  i^r«isiiîrc;  le 
»  28  et  le  29,  à  Sainl-Jacques,  près  Thouars  ;  le  30,  à  Parlke- 
»  noy....  Mais  nous  voilà  au  30  mai;  il  nous  resterait  à  peiue 
«  le  temps  de  faire  revenir  le  roi  à  Paris^  et  son  courrier  ne 
a  pourrait  plus  être  rendu  à  Pérouse  pour  le  5  juin.  C'est  tout 
a  au  plus  s'il  irait  jusqu'à  Lyon.  » 

.  Ainsi,  Bertrand  de  Goi,  dans  le  cours  de  ces  deux  années 
1304  et  îSOîi,  n'a  pas  séjourné  à  SairU-Jean^Angélp  ni  dans 
les  environs*  Comment  aurait-il  pu  quitter  brusquement  on 
subrepticement  le  cours  de  ses  visites  pour  s'y  transporter  et 
faire  ainsi  40  ou  50  lieues,  en  comprenant  aller  et  retour, 
sans  que  son  absence  fut  remarquée,  a  On  m'accordera  bien, 
9  dit  l'auteur,  que,  pour  ce  voyage  et  pour  le  temps  consacré 
»  à  la  négociation,  il  aurait  fallu  cinq  ou  six  jours,  en  mettant 
o  la  chose  au  plus  bas,  vu  que  le  service  des  relais  de  poste 
»  n'était  pas  alors  très-bien  organisé,  comme  chacun  sait.  Les 
»  opérations  de  la  visite  ne  sont  suspendues  ou  enrayées  à  au* 
x>  CU06  date  ^  »  Notons  encore  que  cette  escapade  aurait  été 
efTeetuée  sous  les  yeux  d'un  clergé  jaloux  et  irrité,  en  face  de 
l'évéque  de  Poitiers,  Crau^ter  de  Brugeê,  qui  n'avait  pas  craint 
de  prendre,  trois  ans  auparavant,  le  parti  de  l'archevêque  de 
Bourges  contre  son. propre  métropolitain  dans  la  querelle  de  la 
prinialie,  d'un  homme,  suivant  M.  Rabanis,  haineux  et  vindi- 
catif, qui  devait  épier  toutes  ses  démarches ,  au  contraire, 
saint  homme  suivant  les  histoires^,  mais  enfin*  queBfirtraod 
de  Got,  devenu  {lape,  déposa  de  son  siège? 

*  M.  Lacurie  pense  qu'elles  le  forent  les  t&,  16  et  17  mal,  parce  ^ue  l'arcbe- 
Téque  a  fait  constater  qu'il  demeurait  à  ses  dépens,  durant  ces  trait  journées,  i 
\êi  Ghalfco^le-VlccRBte.  Ne  visitant  pas,  se  reposant  de  ses  fatigues,  il  ne  pouvait 
grever  le  prieur  (Distert.,  p.  239),  mais  son  séjour  n'en  est  pas  moin<(  marqué, 
4t  les  délais  des  distances  ne  permettent  nnllemeot  de  placer  fenlrevue  pen- 
dant ces  trois  Jours. 

'  Brumoy,  Hûf.  de  l'Eglise  gaU<c,,U  tu,  p.  34%  à  949.  -^  RoInrlMciwr»  Hiif. 
univ.  de  VEglite,  t.  xix,  p.  607,  &0S. 


VRfGÉB  PAR  LA  DBGOUVBRTE  D'UN    MANUSCRIT.  955 

De  son  côté^  Philippe,  suivant  YiUani,  vint  au  rendez-vous 
en  pelile  compagnie^  c'estrà-dire  avec  Vincognito  le  plus  sé- 
vère/puisque  nul  historien  contemporain  n'a  soupçonné  le 
Yoyage.  II  lui  a  fallu,  en  effets  se  dérober  fort  habilement  à  sa 
cour^  à  ses  ministres,  à  son  peuple,  comme  l'archevêque  à  sa 
Dombreuse  suite.  L'itinéraire  officiel  du  roi  et  ses  actes  authen- 
tiques nous  le  montrent  pendant  lout  le  mois  de  mai^  à  i50 
ou  200  lieues  de  Saint-Jean-d'Angély,  séjournant  soii  dans  les 
eovirons  de  la  capitale ,  aux  lieux  de  ses  résidences  habi- 
tuelles, soit  dans  les  (krovinces  voisines.  «  Dans  les  derniers 
>  joursd'avril,  nous  le  voyons  successivement  au  Piessis,  près 
D  Senlis,  à  Villers-Coêterets,  près  Soissons^  enfin  à  PariB,  où  il 
B  était  encore  le  3  mai  ';  Du  3  au  18  de  ce  mois,  les  actes  ne 
«  donnent  pas  l'indication  des  quantièmes^  mais  seulement  des 
s  résidences^  qui  sont  Germigny^en-Brie,  Becoiseau,  h  l'entrée 
»  de  la  forêt  de  Crécy^  et  CAà/res-sous-MontIhéry  ;  le  i9^  il  datait 
B  de  Poisfy  2,  le  25  de  Caehcmt  ^^  et  le  i*'  juin  il  était  revenu  à 
8  Poiuy.  »  Or,  d'un  côté,  d'après  le  texte  de  Yillani  et  le  calcul 
des  35  jours,  il  est  impossible  que  l'entrevue  ait  précédé 
le  19,  ainsi  que  l'établit  M.  Rabanis  au  n"*  xxi  ;  d'autre  part,o  du 
ei9  an  25  mai,  dit  M.  Lacurie,  Philippe  n'avait  pas  pu  faire 
•  le  voyage  de  Saintonge  ou  de  Poitou  et  revenir  à  Paris,  d'où, 
»d'aprës  Villani,  il  a  dû  expédier  un  courrier  à  Pérouse 
«  douze  jours  avant  l'élection  qui  eut  lieu  le  5  juin.  »  Enfin,  si 
Teotrevue  est  repoussée  jusqu'au  22  ou  23  mai,  pour  donner 
le  temps  à  Parcbevêque  d'y  arriver  de  Bordeaux,  ou  même 
d'un  autre  lieu  de  la  Gascogne,  plus  éloigné,  l'impossibilité  de 
l'arrivée  du  courrier  à  Pérouse  dans  le  délai  est  encore  plus 
manifeste.  Cette  entrevue  n'a  donc  pas  eu  lieu,  c'est  un  fait 
é>idemà)en|t  cotttrouvé  #« 

'  M.  l'abbé  Lacurie,  dans  0a  di$s$ri(afion;  indique  les  prlnotpaux  actes,  trois 
mandements  datés  de  Paris  ;  le  premier,  le  mercredi  après  la  Quasimodo,  28  avril 
130S;  le  second,  le  vendredi  après  la  SainleOroii,  7  mai  ;.  le  troisiènle,  du 
3 mai;  p.  225. 

'  UHfis  patentes  ou  mandement  adressé  au  prévôt  de  Paris  touchant  iesmoa- 
lUiics  (datées  de  Poiisy,  10  mai),  imêmê  dâseH. ,  ibid.). 

'  hè^iement  tonehaut  le  prix  des  vivres  et  denrées  (daté  de  Cachant»  îS-mai). 
^émt disserî.,  ihïd,  -    ,    ,.,       , 

*Rabint8,n**  xvi  à  tm,  p-  50  à  67;  n*"  vu»  p.  22  à  24;  n«*  xivn,  p.  81» 
ïLT,  p.  144.  —  a.,  Lacurie,  disserL,  p.  220  A  226. 


256  LA  KBMOIIIB  DU  PAPB  CLÉMimT  Y 

L'auteur  signale  ensuite  diverses  erreurs  et  inadvertances  de 
Villani  sur  plusieurs  faits  les  plus  notoires  et  les  plus  incon- 
testés de  rbistoire  de  France  pendant  les  premières  années  du 
44*  siècle.  Il  en  conclut  que  cet  historien  étant  déjà  septuap^é- 
naire^  ou  à  peu  près,  lorsqu'il  comnnença  à  coordonner  on  à 
rédiger  ses  souvenirs^  sa  mémoire  ou  ses  notes  et  sa  prédilec- 
tion pour  les  anecdotes  durent  régarer  bien  souvent,  et  qif  en 
donnant  place  dans  ses  annales  au  «  fantastique  épisode  de 
»  l'entrevue,  »  il  a  beaucoup  trop  écouté  «  ses  préventions  ita- 
»  lienncs.  »  Au  rapport  de  tous  les  historiens,  Philippe  le  Bel 
a  fait  deux  voyages  à  Poitiers  pour  conférer  avec  Clément  V, 
en  1307  et  1308.  Villani  parait  s'être  souvenu  que  Philippe  n'a- 
vait fait  que  deux  voyages  dans  l'ouest  de  la  France,  et  il  n'en 
marque  en  effet  que  deux.  11  recule  le  premier  en  1305  pour 
y  placer  la  fameuse  entrevue,  et  le  premier  voyage  de  Phi- 
lippe en  Poitou;  en  1307,  il  fait  le  second,  puis  il  ne  parle  pas 
de  celui  de  1308,  et  tandis  que  le  souverain  s'abouchait  avec 
le  Pape,  du  11  juin  au  20  juillet,  Philippe,  suivant  Villani,  au- 
rait voulu  aller  trouver  le  pape  à  Avignon^  pour  avoir  une 
conférence  avec  lui.  Or  on  sait  que  Clément  n'établit  son  sé- 
jour en  cette  ville  que  huit  mois  plus  lard,  à  la  fin  de  février 
ou  au  commencement  de  mars  1309  ^ 

Enfin  l'habile  auteur  de  ce  petit  volume  complète  sa  dé* 
monstration  par  la  eorrespo*%dance  de  Clément  V  et  du  cardi- 
nal Na|>oléon  Orsini  avec  le  roi  :  rien  n'y  trahit  et  tout  y  dé- 
ment l'existence  antérieure  d'un  pacte  simoniaque.  Clément  V 
dit  en  propres  termes  dans  sa  lettre  au  roi  de  France  da 
45  octobre  1305  :  «  C'est  le  XI  des  calendes  d'août  (  c'est-à-dire 
9  le  20  juillet  précédent)  que  malgré  notre  répugnance  et  ce- 
»  dant  à  des  instances  réitérées,  nous  avons  donné  notre 
B  consentement  authentique  et  public  à  notre  élection.» 

Quoi  !  Clément  V  dirait  à  Philippe  «  qu'il  n'a  accepté  le  sou- 
j»  verain  pontificat  qu^avec  répugnance,  lui  qui  avait  vendu 
»  son  âme  pour  l'obtenir!  Le  roi  et  le  pape  voulaient-ils  donc 
B  jouer  par  correspondance  une  comédie  inutile*?  » 

*  Rabani4,  n*"  xiiii  à  xiv»  p.  67  à  75»  n*  xivii,  p.  80,  8S,  izviii,  p.  81 

*  Id.,  n**  xxM,  p.  7S  à  80;  xzxi,  xxxn.  p.  97  à  106.  —  a.  Berthier» 
Diicoun  précité,  p.  12. 


VENGÉE  VASL  LA  DÉCOUYEKTB  D'uN  MANUSCRIT.  S57 

La  discussion  de  M.  Rabanis,  en  trois  [>ages,  sur  la  lettre 
écrite  à  Philippe  le  Bol  par  le  cardinal  Napoléon  Orsini  après 
la  mort  de  Clémenl  V,  nous  parait  être  un  des  morceaux  les 
plus  remarquaUes  de  Touvrage.  Orsini  s'y  montre  dévoué  à  la 
France  et  au  roi,  il  dit  même  que  Bertrand  de  Got  a  été  choisi 
à  la  fois  eu  vue  du  bien  de  l'Eglise,  et  en  vue  du  roi  et  du 
maume  ;  mais  il  assume  sur  lui  seul  cette  élection  qu'il  re^ 
grelte  et  le  cardinal  de  Prato  est  complètement  effacé. 

Lrs  complaisances  de  Clément  envers  le  roi,  qu'il  ne  faut 
point  exagérer  ^,  comme  l'a  fait  l'auteur,  mais  toujours  sans 
énoncer  ni  discuter  les  actes  du  Pape  ^,  s'expliquent,  suivant 
lui,  soit  par  la  faiblesse  de  caractère  de  ce  pontife  dont  il  con« 
menait  lui-même  ^,  soit  par  les  nécessités  de  la  situation  qui 
après  l'ébranlement  causé  à  l'Eglise  par  la  lutte  de  Boni- 
tace  VIII,  commandaient  au  Sacré-Collége  et  au  Saint-Siège, 
sous  peine  de  schisme,  de  s'unir  à  tout  prix  étroitement  avec 
la  France  et  de  a  répudier  solennellement  la  (politique  de  Boni* 
slace*.  »  Ce  dernier  point  de  vue  est  loin,  suivant  nous,  d'être 
eiact:  il  ne  peut  jamais  y  avoir  d'avantage  pour  l'Eglise  à 
consener  à  lotit  prix  la  bienveillance  d'une  puissance  quel* 
conque.  L'esprit  gallican,  qui  tient  à  se  montrer  imf>artial 
dans  ce  petit  et  cependant  important  ouvrage,  laisse  percer 
malgré  lui  ses  inévitables  contradictions  :  l'Eglise,  à  l'en 
croire,  ne  pouvait  faire  autrement  que  de  sacrifier  ses  maximes 
à  celles  du  royaume,  et  pour  récompense,  à  travers  beaucoup 
de  louanges,  savez-vous  ce  que  reçoit  Clément  V?  Les  phrases 
que  voici  :  a  Par  rap[)ort  à  ses  anciens  souverains  surtout  en* 
»  \ers  le  roi  dç  fronce,  il  ne  sut  jamais  être  le  chef  de  la 
»  chrétienté,  il  ne  put  jamais  s'élever  à  la  dignité  de  caracr? 
»  tère,  à  l'indépendance  et  àia  hauteur  de  pensée  que  voulait 
1»  sa  position,  etc.  ^.  »  La  Papauté  fait  donc  bien  de  se  tenir 

I  * 

*  Voyez  les  histoires  ecdésiastiqnes,  et  GaiUardln,  Ilist,  du  moyen  dge, 
chap.  x\vf, $  2,  t.  m,  p.  Il  à  lIS.  — •  Laborie,  ditsert,  ^.  24d. 

>K*  xuf  et  dernier,  p.  144. 

*  S*  XXXI,  p.  96. 

'N*  xvf,  p.  144.  ^  Bertrand  de  Got,  né  dans  la  Guyenne,  feudataire 
dlduuard  h*  et  archevêque  de  Bordeam,  étai(  à  la  fois  sujet  du  roi  de  France 
«idu  roi  d'Angleterre.  Cest,  ainsi  que  l'explique  très-bien  M.  Rabania,  un  des 


SS8  LA  lÉflOlRE   DU  PAPE  €LtllE!IT  Y 

ferme.  La  vérité  est  d'ailleurs  que  Clément  Y  sut  en  plusieurs 
circonstarices^  par  exemple  envers  les  Vénitiens  etrcmpenmr 
Henri  Vil,  soutenir  avec  une  vigueur  apostolique  la  supréma- 
tie du  Saint-Siège.  Encore  une  fois,  au  fond,  le  Pape  gascon» 
même  à  l'égard  de  la  France,  n'a  rien  sacrifié  des  droits  de 
l'Eglise.  M.  Rabanis,  en  ctlanl  sa  lettre  au  roi  Philippe,  du  15 
octobre  130S,  peu  après  TélecUon  et  avant  le  couronnement, 
ne  dît-il  pas  que  «  Clément  se  conduisait  envers  Philippe 
»  comme  s*il  n'avait  nullement  à  le  ménager  età  le  craindre*?  b 
La  translation  du  Saint-Siège  à  Avignon  s'explique  au  reste 
très-suffisamment  >  par  la  situation  des  Etats  Romains,  dont 
nous  avons  donné,  d'après  l'auteur,  un  aperçu  au  commence- 
ment de  cet  article  :  «  La  Papauté,  dit  M.  Rabanis,  devait  s'exi- 
»  1er  de  Rome  jusqu'à  ce  que  l'anarchie  et  l'usurpation  eusfcnt 
»  fait  leur  temps;  il  est  bien  clair  que  Philippe  le  Bel  n'avait 
»  pas  besoin  d'acheter  Clément  V  pour  qu'il  restât  en  France ^.» 
Le  séjour  prolongé  des  paf^es  à  Avignon  ne  fut  pas  sans  incon- 
vénients; M.  Rabanis  le  reconnaît,  et  même  d'un  stvle  assez 
romain  :  a  Là  en  effet,  dans  sa  petite  enclave  le  Saint-Siège  ne 
»  paraissait  plus  qu'un  satellite  de  la  couronne  de  France  *.  « 
Il  ne  veut  pas  et  avec  raison  qu'on  en  rejette  toute  la  faute  sur 
Clément  V  *.  On  s'est  étonné,  dans  les  temps  modernes,  dit-il, 
«  que  le  conclave  soit  allé  chercher  un  Pape  au  fond  de  la 
»  Gascogne  pour  faire  de  la  Papauté  la  vassale  du  roi  de 
»  France,  »  et  l'on  a  cru  volontiers  qu'il  y  avait  là-dessous, 
«  sinon  un  crime,  du  moins  quelque  douloureux  mystère. 
»  Rien  de  plus  faux  néanmoins,  sous  quelque  face  qu'on  en- 
»  visage  les  faits  *^.  »  —  «  Le  fait  est  que  le  conclave  agissait 
»  dans  sa  pleine  liberté  coffim^  dans  sa  pleine  conviction,  et 
•  que,  lorsqu'il  nomma  un  Pape  français,  il  fit  volontaire- 
»  ment  ce  qu'il  crut  lui  être  commandé  à  la  fois  par  la  ncces- 

motifs  qai  justifient  son  âection  comme  ayantageuae  à  rSglise  dam  les  circoa- 
slmces  d'alors.  Voy.  n*xxxiT,  p.  109,  llO. 

*  N*  XXVI,  p.  79. 

*  N*  xtn,  p.  1S3. 

»  «••  XLii,  p.  132  ;  XL¥,  p.  I4«, 

*  N*  xuii,  p.  13S. 

*  N-  xui,  p.  131  ;  xuv,  p.  136  à  l«. 
•N'xxxT,  p.  ttl. 


VZlfGéC  PAR  LA  DÉGOCYERTE  1>'CJN  MANUSCRIT. 


JIW 


n  site  du  mom^nt^  par  Fintérêt  du  Saint-Siège  et  par  le  bien 
»  de  la  Chrétienté  ^  »  Telle  est  l'heureuse  conclusion  à  laquelle 
nous  conduisent  le  Journal  des  Visites  et  Tagréable  dissertatioo 
de  M.  Rabanis. 

A  la  suite  de  ce  travail  intéressant,  l'auteur  a  imprimé  le 
texte  entier  du  journal  de  la  visite  pastorale^  dont  M.  Lacurie 
svait  déjà  extrait  tout  ce  qui  est  le  plus  directement  de  na- 
ture à  détruire  le  fait  prétendu  de  Tentrevue  de  Saint-*Jean 

d'Angély  *. 

Cette  nouvelle  pièce  historique  doit  nécessairement  trouver 
|i!ace  dans  les  Annales  de  philosophie  ;  aussi  eu  donnerons-nous 
les  principaux  extraits  dans  le  prochain  cahier. 

Louange  à  Dieu  qui  permet  que  la  vérité  se  découvre,  et  que 
le  mensonge  se  confonde  lui-même  par  ses  propres  précau- 
lionSj  ou  que  l'erreur  tombe  devant  des  preuves  matérielles  et 
lM:ȍitivcs. 

A.  Gbiveau  de  Vannes. 

Septembre,  octobre,  1858. 

â  m 

^N*xxxvii,  p.  115. 

*  Dissirt.,  dans  VUniversi^  catholique,  t.  %,  p.  321  à  228  (2«  éérie). 


'    « 


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,  MO     LAOVtLTA  CAfTOLIOi  OOtmiB  LA  BBVDI  'BH  LOU?AIN. 

,.,,;..  Obierwâtiim»  piéDminâirtt.  {'  :•  >  >  n  . 

'    «Utfe  question  intéressante' se  débat  flepuis  qtieUjtte 'temps 

enire  la  Retue  cathMqvt  de  l'Uni verilté  de  Lom'ajn,  et  la  Ci- 

viltà  cattolicaàe  Rome;  il  s'agit  de 'èavoli'feî Te  Cardinal  Gerdil 

'•  a  coflservé  jU5<frà  la  flfr'  dte  *â  Vie  !#»4  ï>Mvi;rfllbrts  Wonibles 

qu'il  avait  eues  dans  sa  jeunesse,  en  tSvetir  des  doctrines  dnto- 

.  logiques  du  P.  Malebrancfac^  ou  bien  si,  arrivé  à  «l'ego  indr  et 

1  îfislniit  par  l'expérience,  il  lésa  abandotioées. 

La  /?etuedeLotivaln  e^totrA'trlehientOnlologîste,  êlsnrcetk 

4tueslioo>:sa  li'ouiue:eDiphi&ie«ri*&f»dif»tftifabeoTtl  avot  l<^m  les 

Rationalistes.  La  Civiltà,  dans  un  grand  nombre  de  ses  artfeleâ, 

..idiOiçintré  k<  danger .d4î.ce$.ystèmey  ^tcsûmbienil^est  favorable 

"  A)MiL  prétention»  des  ennemis  de  la  Révélation.  Ausst  a-t-elle 

'•cherthé  à  ôtcr  à  cette  théorie  l'appui  et  rautorîté  du  eardinal 

,[. ,  Sur:  le  fonds  mêmç  de  la  question,  on.  sait  quelles  Àwuiks 
hiool  cherché  à  écarter  du  débat  l'autorité  de  tel  ou  tel  nom.  Et 

en  effet,  surla  constitution  première  et  essentielle  de  TSme  et 
*  delà  raison  humaine,  ijncl  liommeen  connaît  avec  certitude 
j  jies  ^ecrets?  Dica  ne  scmble-l-il  pas  s'ep  être  réservé  l'en lière 
:,/pQ« naissance?  Voilà  pourquoi  sur  ces  questions  tpremières 

tnoms  faisons  une  démarcation  profonde  entre  ce  qui  est  défini 

'et  ce  qui  n'est  pas  défini,  et  par  conséquent  resté  à  Tétai  d'o- 

jpihîôn  et  de  système. 
, ,  Après  celte  remarque,  npus  oonvenons  que  lorsqu'il  s'agit 

d'opiiiionSy  rauiorité  des  divers  philosofiiies,  sans  être  décf- 
^fMve,  ne  laisse  pasqcie  d'avoir  une  influence  légitime'.  —  De  là 

le  soin  de  la  Civilià  de  faire  remarquer  que  le  cardinal  a>ait 
.«handonné  ses  opihioiia  Ontologiques.  Et  Mr  ce  fait,'fl  rious 
'pareiLqu  elle  a  eomplélemeat  réussi.  Nous  publions  ce  travail, 
(jj^pce  qu'il  nous  pandi  destiné  à  rectifier  sur  un  poiniinipor- 

lalit  ropinion  commune  que  Ton  avait  sur  le  cardinal,  et 


DU  pRinuaHi  ontologishb  m  cabdinal  geidil.       264 

parce  que  les  systèmes  ontologiques  nous  paraissent  un  des 
plus  grands  dangers^  où  semblent  se  jeter  assez  ouvertement 
DD  grand  nombre  d*auteurs  catholiques,  soit  en  France,  soit  à 
l'étranger. 

Mais  avant  de  publier  ce  travail, nous  croyons  devoir  consi- 
gner ici  quelques  fails,  qui  se  seraient  passés  dans  Tintérieur 
de  la  rédaction  de  la  Civiltà  catlolica.  Ce  sérail  la  séparation 
qui  a  eu  lieu  entre  les  rédacteurs  et  les  PP.  Passaglia  et  Scbrai- 
der.  Voici  ce  qu'en  ont  dit  les  journaux^  et  ce  qui  n'a  pas  été 
démenti,  que  nous  sachions. 

Le  11  février  dernier,  la  Voix  de  la  vérité  disait,  d'après  son 
correspondant  de  Rome  : 

Le  savant  père  Passaglia  a  quitté  TOrdre  des  Jésuites.  On  croit  que  cette 
sortie  tient  à  la  nature  de  certaines  opinions  philosophiques  soutenues  par  le 
B.  Père.  11  est  maintenant  professeur  à  ITniversité  romaine. 

Puis  le  Journal  des  débats  du  19  ajoutait  ces  nouveaux  dé- 
tails: 

•  te  P.  Passaglia,  l'un  des  plus  distingués  d'entre  les  Jésuites,  s'est  séparé 
dernièrement  de  la  Compagnie  sur  laquelle  il  avait  Jeté  un  certain  éclat.  Depuis 
tongtemps  il  y  a  dans  la  Compagnie  de  grands  dissentiments  dont  les  murs  du 
couvent  du  Gesù,  quelque  épais  qu'ils  soient,  n'ont  pas  entièrement  gardé  le 
ieeret.  Il  y  a  parmi  les  Jésuites  un  parti  progressiste  qui  veut  rendre  autant  que 
poisibie  renseignement  et  les  doctrines  de  l'Ordre  compatibles  avec  i'e^prlt  de 
notre  temps  ;  l'autre  parti,  celui  dont  la  Civilià  caltoHca  exprime  fidèlement 
les  idées,  ne  veut  pas»  même  dans  la  forme,  faire  aucune  concession. 

•  Le  parti  progressisîte  parait  avoir  succombé  :  le  P.  Schraider  fut  envoyé  & 
Vienne,  le  P.  Ptustiglia  fut  enlevé  À  ra  chaire  de  théologie  du  Collège  romain. 

»  Le  Pape,  toutefois,  ne  voulut  pas  permettre  que  l'enseignement  public  fût 
privé  des  talents  d'un  homme  d'un  mérite  généralement  reconnu  ;  il  confia  an 
P.  Passaglia  le  cours  de  philosophie  à  la  Sapience,  Au  commencement  de 
ruinée  scolaire,  ce  cours  a  été  Inauguré.  Quand  la  semaine  dernière  le  savant 
professeur,  pour  la  première  fols  depuis  sa  sortie  de  la  Compagnie,  est  allé  faire 
sa  leçon,  il  a  trouvé  la  vaste  cour  de  l'établissement  remplie  par  la  fo!.le,  et  de 
broyants  applaudissements  ont  éclaté.  L'abbé  Passaglia  les  a  aussitôt  réprimés. 
U  le^on  finie,  les  applaudissements  ont  de  nouveau  retenti,  encore  plus  vifs  ; 
M.  Tabbé  Pasi*aglia  a  encore  imposé  silence  en  disant  ces  paroles  :  «  Pour  mon 
>  bien.  Messieurs  !  » 

U  est  bien  entendu  que  nous  prenons  le  fait  en  lui-même, 
sans  accepter  la  responsabilité  des  détails.  Mais  ce  que  nous 
pouvons  lyouter  concernant  les  opinions  pbilosophi(|ues  du 
P.  Pasfoglia,  c'est  que  c'est  lui  qui  a  patroné  à  Rome  les  doc- 

iv«  sÂRiB.  TOME  XïL.  —  NMi2;  1859.  (58«  vol.  de  la  colL)    17 


26^     LA  CllVaTA  CATTOLtCA  COWTBS  VA  ftEVUK  NS  LOUVAIN. 

trines  du  P.  ÇhcusUdy  par  une  appvobatioD  coaçue  en.cesteniies, 
et  nii^  eu  té(e  au  li\re:  J9e  la  valeur  de  la  raimn  humaine, 

J'ai^Q  avec  toute  ratlention  guej*al  pa,  le  liTfe  ayant  pour  titre  :  2>f  la  va- 
leur dt  là  taUoh  htiimaine,  qol  avait  été  soumis  i  nion  crtaoïen.  Je  n'j  ai  rin 
trouvé  qui  me  parût  digne  de  censure;  au  éMtraire,  J'j  A  trouvé  pgu3ieu» 
choses  dites  avrc  science  et  sagesse,  et  très-opportuncs,  et  même  nécessaires  au 
temps  actuel.  En  conséquence,  j'en  félidte  de  tout  mon  cœur  l'écrivain,  et  Je 
qnis  d'accord,  auprès  d^a^rsonnes  que  cela  regarde .  de  procnrei:  la  publication 
^  cet, oifvra^  excellent  et  opportun.  Karol.  Pas&*6ua,  S.  J.< 

II,  fj^ui.  noter  ici  que  te  P.  Passaglia  était  un  des  professeurs 
du  Collège  romaifiç  fti  que  rnainlenant  il  n^es^  plus  ni  de  la  So- 
ciété de  Jésuif  ni  profeçseuv  au  Cottége  romain,  — La  seconde 
approbation  de  ce  livre  e^t  conçue  en  ces  ternies  : 

Très-révérend  Père  Général,  , 

J'ai  lu  l'ouvrage  qui  a  pour  titre  :  De  la  valeur  de  la  raison  humaine,  que 
fapprouve  fort;  c'est  pourquoi  je  pense  qu'ir doit  élre  publie. 

^  BlatttLLnwsAiOBE.S.J. 

'  ii'<  (Il    ;•!   ,M   •' ,1  *Ub ilei  rédacteurs  de  ia-Ctnliâ  calio/û«4 

'  Notis  avoÉfl  laissé  à 'Je  plius  habiles  que  .noua  te.  6ûin  d'exa*- 
injnlel^le'  Uvhf  du  Fj  Qmsiel.-ei  Von  a  tu  que  le  P.  Veniun 
en  ai  fMt' une»  longue- céfiltatfoov^  dont  tious  'aTons  docusé  le 
Bômtnaiife^  Itoits  n«n)a<2oiMenteroos'rci  de' mettre  te  (i^re  de 
l|iH4fiièsi-ilns  des  du|;dlresxidce.livre^.q4|ie  nouAfurei^oqfi  dfiQS 
tetaMefaile  par  iePL€iia^tèlt 

Oe'^p#ut-lB  IlâiMih  hlmlâlBeiii^ni'éne'Sdctétd  aàns  IrÉdftieo.  —  9etooo* 
nalnaiàiff' qnej  pourrait  ^^ir' une  soeiéié  eans  tradition.  —'Delà  parole 
etdelApofl^lUté^fle  8e|i,LQv^tion.— De  la  civilljsaUon  sjpontanéede^  sauvages. 

Tels>sont  iestjtres;-cettxqui  voudront:  plus  de  détails^,  h^ 
trouveront  dans  le  livre. 

Voici  maintenant  Tarticle  ehtier  de  laClDMà/'siirk»  opi- 
nions pïîlosopTiîtjaeîi  du  cardinal  GeMîl. 

*       *  A.   BbHNBTTY. 


.     REPONSE    A    DEtX    ABTÎCtES    DE    LA    Renik    ^B    L&UVatfi^. 

'  •  il 

''  Le  but  que  «'est  proposé  l'auleur  de  fes  deux  articles  est  de 
prouver  <!|ue  Viïluslre  cardinal  GerdU  n'atMindonna  jamais 
X0nl€fQaim^jm'il^y4i\m^^^^^  <ten?  9?^  jeunesse,  cpntr^ire- 

'  •'•Vbrflrtilnrta?«,t/xnpiJ- »l'«twrttalite*^*eé^       .   •  .^    »i   . 
'  BèfSùe  ôatkùliqne,  àab/  18âl»,  Ifv.  n,  |>.  942,  à  m,  pi  Téa.         -:     '  •'     • 


iBeal k'ce qu'avait «piite^Mi à  pjM^ie.ur^repr^^la  CipUtà.cm::, 
tolica  ^,ei  c'est  poura'U.4u'ils9Qnt  wlitulç^  ;,5ur/a/^r«'(efi4u^ 
rétraclaiian  de  (ïerdif  ^.  Avant  d'entrer  daq^  Te^Eainen  d^  ç^ 
ariides^  nous  avoo^ià  adresser  à  >U  CUumns,  qui  en  ,esl  Taii-: 
teur^  deax  petites  réelamations. 


'  '    '  ,.'.,,, 


I. 

La  première»  c'^  qM^il  cite  eoptinuu)Ieinent  un  opuscule 
anonj/me,  qu'il  djt  lui  avo\r  été  ^p^dié  de  Borne,  dont  i^l  ^^it 
laj>ase  de  toutes  ses  dé/nons|lrations,  si^ns  jamais  indi((^ùer 
Qéaamoinsi  ni  le  lieu^  ni  TéjxDtque  de  sa  publication  ^,  D^  telle 
sorte  que,  malgré  toutes  nos  recherches,,  hous  n'ayops  pu 
réussira  le  trouver.  En  allendanl,  M.  Claessens  se  complait  à 
eu  exalter^  sfins  C(^sse  le  méjrite^,  disant  entre  autres  cliosçs, 
qu'on  trouve  daQ5,c6t  Oi\m^\4^ rigueur, 4e,  iéducliomlçgjiquifj 
solidité  âe^^me  mêiaplaf^ique,  sûreté  de  méthode,  imparlialité 
de  discussion,  critique  jwSieiêUse  et  âéliccue;  tellement  qu'on  y 
trouve  fénnt  au*  plus  haut  degré  4oMt'  ce  qui  est  capabUr.de 
porter  la  eoth^ietion'  même  dains  le^  e^itft  les  pluâ  hiôstilcs  à 
rOfflôlogispffie.  Yoiiis<le>yoiyezy'quâl  trésor  ^irécieux  !  Maie  où 
a-1-il  paru?  quand?' et  chez  quil  Ne  verlmm  quidem.  £11  vénité 
ce  procédé  sent  un  pBu  la  barbarie v  Naiis  «tlniulep  lia,p|iélfi 
en  nous  montrant  un  morceau  bi-friàndy  et  ensuite  imnis;ref 
fuser  la  postubilitè  d'en  faire  l'aoquisition  !  Nous  tH^,  f>pu^oo# 
nous  décider  à  croire  qae  VopusetUe  n'eût  aucune  indication, 
non-seulement  de  nom,  —  puisqu'il  paraît  anonyme,  — 'mais 
[»as  même  de  lieu  et  de  temps,  à  sofi  frontispice;  car  dani  ce 

;  CiviUà  italtçli^,  1. 11^  p.  62^,  Ct  l,\i\l  p.  78  (3*}BéfI^).  . ,  / 

>  n  est  très-vrai  qae  nous  ne  nou^  sommes  servis  qu'une  seule  fois  do  mot  de 
ritractatUfn^  ^  ^Tf^fos  ^e  ce  que  quelque  autre  avait  pensé  de  Gerdih  et  nods 
atons  même  mitigé  cette  expression  par  la  forme  disjoncUve,  en  nous  expri- 
mant ^Mli  Yn  «£i  i^JioUm»^a)9tmiJr«>  pxypttmiaii^iV^cUiie&pv^lérieurea 
•  d^GerdU«  n^^t  gpll  puisse  être  absolument  compté  parmi  les  défenseurs  de 
»  fOntologlsme,  qu  ÎJs  disent  avoir  étëVétraclé  ou  idù  mollis  ébahdonnépur'liii.  • 
•^3*'flpfn«  t'i«,  V*  ^^  Mate.qmni  ^fis.j«voQ0;|MirléeD  mtf9 x^op,  fwm 
ifavi^toujpar^  employé  .que  Je  ra^t  ^bç^fo/i^^ei  cçia  à,de^tn,  pour  la  ralaoo 
qu|»,iK>\)8  dirons  plus  bas.  ,        ,         ^  1     •      "  *  * 

^  ïii  seule  indicatlbn  pfus  etpiicKé  quMf  en  do^nc'esl  U  suivante  :  Dit'\ik¥- 
dinaU  G.  S.  Gerdil,  Sogglo  de'  grandifishni  4orU  deUaCt«ti<4  tatmliça  ft^no 
>  l'Ontologt^mo  cottollco.  -^JUttera  çui  t^  Àmiço^  >  B^uCt,  ltki(l«,  K  M^  « 


264     LA  <:iVILTA  CATTOLIGA  CONTRE  LA  REVUE  DE  LOCVAIN. 

cas  nous  ije  saurions^ comprendre  pourquoi  yue  œuvre  aus^i 
ê^r|rihàble  àulrâît  youl^  sltitroduire  dfins  le  public  çn  caçhptte, 
cbrtîifte'tib  iiVVe  îttiprlmé'fiirtîvejfnent. 

I  .11 

^^iia^'iyétftidët'élîfé  rèclaiiiâtiori,  c'est  que  îif'  Claessens,  au 
llèii'^è^  iïoûîi'ètila^  Car  il  fie  Cfjsse.de  nous 

refïfdéhfef'^afee  lés'fiaroles 'de  son  anonyme  de.n'avofr  poi 
^dr^Wi  rOn^bfoi^ibé  co^fco/iqrtie,  sans  prendre  jamais  la  peine 


'V>î'<îi\iTCnt'à  rétidehce'qu^ils  rt'ont  pas  compris  en  quoi  vw- 
»"ktstc  rï^ntôlo^hme  dés  SS.f  ères  et  des  Docteurs  * .  »  JVïaîs  n'é- 
tàït-ëèl t»ïlè ïé'éas d^jbuter aussitôt* Ory  sachez,  pour  votrp in- 
stWctWiii'kjtté  r&ritôtogisme  des  SS.  Pères  et  dés  Docteurs  est 
(JeïAr-'ti. 'Cela  n'ôt*^  àWrâitëté  d'un  g^nd  èecodrs pouï- refaire 
l{t-dfefetié'ri6^'ét\l(rè^;*çif  iiùî  featt  si  à  là  »n  nous  ne  seriorts  pas 
éàriii  iiè  fe  ï)r7oyû6/è  ighorùhûè  dé  Iti  question  que  M.  Claessens 

^  Kcîi  -llcHit-^é^ifii^  totitè  'rnëpriie/chté'ndônfe-nôus  bien  ':  nous 
n^SuWdh^'ï)à^  l/)Vétendti'qÎTe  M.  Claessens  nous  épargnât  le 
susdit  reproche.  Nous  savons  bien  que  le  blâme  est  dans.cer- 
t^jps  caplè  ^erpW  rèfùg^  ppur  cacher  le  vide  d'une  théori»; 
qu^t.qMieifli  ^QiÙA  ^TM)Mf,.  ç!ç3i.  IVï^e^  te  plus  ffrqqu Wl«ie»t 
maniée  par  les  Ontologistes.  Mais  ce  queinoju&aiirtonsidé^réy 
c*^  lqû&>  isàljfeferit  de  ofe  ^etirede  défense,  îl  nouê  eût  dît  éir- 
stijte'ëÏÏi)euVle  paroles  c;0  quldomMuh  propretnentPOnlologisme 

cath4ig^^M'^Ç>^mm^^mi  ï:ép9n(lra.qu'i|afeit  cela,.ample- 
mMiâ»m4'2^utr^.pA8«figes4fê  laTi?«,iPuei«^^o^  il  a  cberohé  par 
ronaiyse^iifêtoriifuie  l'opitnic^»  de  phisfeuro  d^enlre  les  princi- 
pal 'parWSâWS  d^tfh-  tet  système.  MaJs  W  »buis  ne  nous  fai^ns 
paSj^iHùsJbn^il^  semblé  quVéc  ces  passages  on  lie  peut 

cpWîsyJr^fgj^nCpVpsé,  fiar  4>s^vp^3  JeS|  Hhr4sesacQogtMqpée& 
ds^^1msonf1màvevnllûy  àdprmme,  de  l'infini^  dYtfiiiiifn^tftimdi* 
reël^)"  el(le9''03tpH(»tiob«'d'après> lesquelles  c»sei  est  une  aflRrire 
sebrèié,  hiylétértëitsé'.  încWàble,  inconcevable;  indéfinissable, 


;i 


"  ..     '•     -     I    .  •►.  I 


.  •    •  ••.••"■•  -I  :    :  I.»  ./  i  il.',  ,#  I     i^t 

DU  PRÉTENDU  ONTOLOGISME  DU  CARDINAL  6ERD1L.  i265 

chose,qu'on  peuil  en  recueillir  clair^inenl^.çi'e^^  qq|5j  le  fjper^^r 
objet  de  notre  intuition  é^^feçte  çst  ,Difi^  Ijii^ip^  (j^i^i  se  f^jt 
présenta  notre  esprit,  sans  l'intervention 'd'aucune  espèce  bu 
ap[)areuce  créée.  Mais  à  peine -U  lecteur  a-t-il  été  persuadé  de 
cela,  \oilà  qu'il «>urgit  jUpe  d^flç.uUéj  (;'estqu',uijp.^ein^lja^le 
doctrine  ne  conlood<i  la  cpnnaissaucejde.  jil^qrajrjfi.^Ypyf^fj^ri 
avec  celle  de&6icnAcureua:.4an§iiecieU  ftl.  Ç^aifj^ç^^  f;^)i-c,^^ 
qu'bn  [>eut  direav^eiî  4foe/terquej  iqi-M^  P^r.f^sil^  f^fv«^ic;(ï 
ontol^igue^ nous  m,  vpypns.  pas  prppf^uigi^  pijç.M^ i^^)ç,(^if\ir\^ 
el  comme,  ou  .pourrait,  iJerTi^aqdeï;  ce  quiç  .ç^ç^l,  |Q^fi  J^e^  |d;<|?ît^^  il 
ajoute  avec  le,  même  JVJ.jilQellj^r,  .que,,ç't|^t.,i>tpi4j./|i/:«;^yie. 
éclairani: noire  intellysieri^  .[,  Dq.^r^liq^^,^n,déj[jp>ti]WJt  Qn,;i^ 
sait  p^^  d'une  fn^nièye,  précisjB.çg.que,Cie^tjPifpPfeiïjjejii,flup:çe| 
que  l'on»  yoii[ï^r,\HntuUi(yi.  4^i,l'Qm(^^ 
nous  aurioi|s,^Mrtput|ypulu  appr^ndr^!  .(j^el^i^ç,  çlf9^e  jcje  i^^t^ 
et  de  prépis  *  s^vc^r,  ?i  X^^  Y» j J  ^>!,eji,.  qt  qpell,^.ç;lpi9S^,  pn^ , Wtf  ep[ 
lui;  si clest V^W  Qu.^'?a7î>^effcçy  1^.  fç^qljité^p^.iH^j^q^^ ,s/ .ç(e  q'ieif). 
rien  de  tout  cela,  mais  seulement  les  archélype^^^]  \i^^s,u}èm^^ 
les  archétypes,  mais  leseulacte  quf.crée.le?  Çl^^Ç^s  j&n,fje^ofs 
del,ui;  si  pas  niême.  l'acte^  çréq^ear^  rc\^'^,^^^\fi^vf}^lïi^%^^l^^^ 


C'ei^ton  plaifir  ct^aiiQ^nt.jen  vérité,  <Ea«4>ntipndre  Q|)p(]|9M0Bl^esQ9p|ifttt^^ 
la  dilTérenee  dQ  la  t7i«ion  onloloyi^vc  4'^vec  la.  vision  p^ati(iq)ie^  lU  vpu^  dis|e[i^^ , 
que  la  diflerçnce  con^istp  en  cect  que  maintenant  la  ^Tem\è}^  perçoit  Dieu  sfkns' 
k  coniprmdre,  —  r.omme  si  les  Wenhcureui  dans  le  ciel  comprénaierft  Dreu;—  ' 
D]flïqle»bt  elle  regarde  Dieu  sont  kn  àspm  non.  Molt/niàiàrf  iatif^à^  Âètéà' 
ttiU$i .T>cofn^«  «S  on'  poqTail}  oniGldérer  la.  ralatloh  'à'qniélvi-siis- pertftTPlr I 
cet  être  ;  r-  maîQtenaqt  on  voit  en.  I^eu  h»  qj^iriliut^ft^ p^^n fVjjffu^,. ^  i^ipf^^. 
EL  en  Dieu,  tel  qu'il  est  en.lul-méme^  une  choso  pouvait  çtre  séparée  de  i'fifjtre; 
—  aalntpnant  on  volt  ïe^  seuU  archétypes  éiernefs  j  --  comme'  si  tes  arche-  ' 
tTpes^mvalent  ètfe  vns  ailleurs  que  diirîs  l'intellect,  et  quéPîntallèèt  ért'oléU 
D«tfidentlflaU  puaféc  I'essi\nœ)--^maHitenàtitoxivoit  t)iett8ettli0incht<^mmeii 
éuesans  Uv^ùes^  —  comnte  jil'étresans  Irmitéloa  riaftnil^  atraolne^^éPonaM'^t 
toalt  pas  préetsément  l'essence  divine;  -*  maintenant  on  nevfi.t;^/c(st^f|err^ 
l^cie  ttnon  /e  fonds  de  Vêtre  divin ,,—,  comme  si  une  métaphore  aqssi  Impropre 
^time  eipUcationi  et  c'est  ainsi  que  les  OntotogisiescrolèM'explttl'uei'cbnl-  ' 
ment  leur  vision,  bien  qu'elle  ait  Dieu  pour  objet  immédi^^  sq  difi^ingi^Slif^- 
IDOÎDS  de  la  vision  béaiifique. 


966     LA  CIVILTA   CÀTTOLlCACÔlNTRlS   LA 'RË>tfe  tfK  L0CV"A1N. 

1    1  «  '  j       • 

miere  qin  sort  de  Dieu,  mais  lî^esCpas  T)ieii  et  h'ésl  pas  înémc 
creaflure,  un  quid  terttum;  si  pas  même  la  lumière,  fnaîg'fln 
clah-obsciÀr,  comme  on  dîràit  un  trépukiile;  î^i'pas  mêhitî  tru 
crépuscule;  maïs  une  autre  chose,' \mhi]ùH\  fattit  érffin,  enflrt, 
certes,  que  Ton  \oîe  quelqut^.  chose  par  ladite  intuition  .Venir 
nous  dire,  comme  (a\{\c\  fA.Clsiéssen^,  ^ue  (etrai  Dieu  '.  écMrt 
immédiatement  la  Raison  de  tout' homme  qui  rient  en  de  monde, 
que  nhcompréhensible  lumière  du  Verbe  éternel  rûponne  inees- 
êàmmènt  sur  toute  âmishumnihe *  ;  cè'nVSl  âfffrO  Chbâé'àn  fbhd 
que  nous  répéter  en  français  ce  que  partiii'noUâ  tout  (5afho- 
lique  entend  en  latin  à  la  messe.  Mais  que  Tonlez-Vons  ?  II  y  a 
une  espèce  d'Onlologisme  qtii  n'aime  pas  à  descendre  à  de 
trop  menus  détails,  se  plaisaht  à  s*ai¥êter  de  préférertce  dans 
les  géhéralités  et  dans  le  vague.  Il  est  trop  Jalbut  de  ^és  épi- 
ibètés/et  il  rie  faut  pas  le  trôùt)ter.  Passons  donc  à'  la  simple 
discussion  de  ta  controt^erse  historique  qiH  rtlî^us  t)dCTipiB  ici. 

I  in.  , 

'I  ''il 

M.  Claessens,  poar  démontrer  que  Gerdil,  dans  ko  ouvrages 
postérieurs  à  la  Défense  ',  ne  c-essa  jamais  d'èlrcOntolo^stts,  a 
réèours  d'abord  à  deox  arguments  extrinsèques.  L'un  d'eux 
èë(  célui-^  :  U  parait  improbable  qoe,  s'il  en  eût  été  ainsi,  au- 
cun des  non^breuï  lecteurs  ne  s'en  fût  aperçu  pendant  les- 
piiie  île  pluls  d'im  demi-siècle^  jusqu'à  ce  que  la  Scieuza  s  Ftde 

'  àé  Naple^  et  la  Civittâ  €(Utolica  de  Rome  eussent  fait  une  aussi 
importante  déconverle. 

'  Nous  répondons;  qu'il  t^stétran^ey  eo  vérité^  iqu'un€nloio- 
ciste  propose  sérieusement  un  argument  semblable.  Et  ne 
doii-it  pas  tenir  poiir  indubitable  que  dans  saint  Augustin  oo 
a  fini  par  déeouvrir  l'Ontologismê^  bien  que  personuie  pendant 
pliisieur^  siècles  ne  s'en  soii  douté  le  moiiH  du  tti^nc|e1<>tn- 
m<ent  ^onc  ce  qui  est  pour  les  Ontologisle^  uo  Tait  inoonies- 
tàblé  -par  rapport  à  un  temps  si  loiïg^  devient-il  improb^M^? 

*  par  tiappôrt'à  une  bagatelle  de  cinquante  ans?  loi  iDéute  la 
toiilpat^ison  t^^end 'de  Pimpertane^y'parce <]tie«pen4ai)l»piu' 

'  "*  tffentt!  dk  ffnhWnf  dû  P.  MaUt^tant^  sur  la  fifeturs'etil'oHsiifi^fs  Idêtf 
.  ^Ml'eiainien.éelf .  LMke,¥QUiim*;Tiirin^  I748,!et'daiis  le  t  ly  f^t  f^lHm 
de  Rome. 


DU  PRÉTENDU  0NT0i06ISM£  DU  CARDIIHAL  6ERDIL.  267 

sienrs  siècles  les  scola^liques  non-seulemept  n^  s'aperçurent 
pas  de  VOniçlogisme  de  saint  Augmtin^  inais  le  hièrenV expres- 
sément, bien  qu'ils  lussent  et  étudiassent  avec  une  ardeur 
extrême  les  ouvrages  de  cet  illuslrê  Përè.'On  pè^ut  dire  la 
même  chose  de  saint  Ansdme>  de  saint  Bonaven^ure  et  a^tr^s 
Docteurs;  Uur  Ontologime  est  une  dècoUiv'erie  loùlè  récente, 
faite,  s'il  plait  à  Dieu,  par  les  seuls  Ontolpgîstes.  Quelle  m UK 
veille  donc  que  nous  aussj  nous  fassions  nos  décou vertes  âàns 
aite  chose  d'aussi  peu  d'importance,  que  celle  dont  il  s'agit 
présentement?  Et  Tart  des  découvertes  sèrait-il  par  tiasârd  le 
privilège  exclusif  des  Ontologisles?  "  '  ' 

Mais  cessant  de  répondre  ad  hominem,  nous  disons  que  Tar- 
guracDt  de  M.  Claesseos  est  purement  né^atifi  et  par  conisé- 
quent  ne  prouve  rien  selon  les  règle$dela  saine  critique.  Per- 
sonne, pendant  plus  d'un  demi-siècle,  ne  dit  que  Qerclil  avait 
abandonné  TOntologisme,  mais  personne  aussi  né  sôulint'le 
contraire.  Les  autorités  manquent  d'un  côté  comme  de  Tautre. 
Et  pourquoi  manquent-elles'!'  par  la  raison  très-simple,  que 
jamais  dans  la  suite  ne  fui  agitée  un6  semt^lable.caqtroyerse. 
Et  la ebntroverse  ne  fuLpas-agitée>  pai:ce,queje  het^p^pe^'en 
foisaiipas  sentir,  puisque  personi^e^  ava/it  qçs  deiTijMQr^jtçmps* 
ne  s'appuyait  sur  ra^itorjté  deOerdilpour.la.défea^^idQ  )!ûn- 
totogismci  Maintenant  on  a  remarqué  caqu^.tu^paravf payait 
passé  presifue  inaperçu.  Estnce  doj^iquulqui^  |çb|Q3^  4;l'é(r;aqge 
qne  de  nonveavx  besoins  qui\aurgia(^ent^fa^9nnt.inaUrei  de 
nouvelles  considérations  et  de  nouvelles  4écoiLvçc|çsqi(i, n'a- 
vaient pas  d'abord  été  Eaiies?  Qui^  sapf*  fes.Qnlp)o(fi3lcs^  oserait 

L'tirf^lnent  -^a  HL  Gi^e8Mifi<  variait  (tn  ippjd»,  ^i ,  It'Qnjtjiilo- 
gisme  de  Oerdijl  avait  fail  dans,c6.teffipsTl4  l;)^auf:o.qp  dp  bruit 
dans  le  monde  philosophique,  s'il  avait  été  cqr^  lesté,  ps^r^^^sa- 
vant»^  s'il  «irait eu ilBftafltagQnisk^9t,d^S]dé$ei)^;ifi;*90,  ^jjes 
critiifoes  étt  avaieal  eatnepri&ljei^annw  ^ni  la  p^nCrpic^tant  ^vec 
ses  divers  ouvrages^  M^  iOua-«tK)a.yu  cek^  .àTépoque  dont 
notis  partons?  Ce>D*est  paa  eert^inemen^ipairf^i.  j)iPius.,Qp,  (ut, 
il  est  vrai,  principalement  en  Italie,  le;s.V9lymes.de  1  ijlustre 
écrivaîD^  on  les  étudia  avec  ardeury^on  adnîir^  lasublià^ité  de 
son  génie,  la  solidité  de  sa'doctriûe,  sa  miMéii  pnyvidentielle 


à  une  époaue  aussi  coupable  que  le  fut  le  siècU  dernier.  Ma» 
tout  delà  eut  pour  otyet  nrnjn^3e  ^tendue  M*  )es  coboue-n 
sances  encjclopédiques,  tournées  vers  la  d^fensb  de.|a  reli- 
gion, el  non  le  système  Oniologiqiu  tmpl^fgéàiff'éiifînsa  de  Mw- 
lebrc\nche.  On  loua  même  le  livre  qui  porte. ce' lUre,  mais:  on  y 
distip^ua  toujours  la  partie  qui  ay«,it  trait, à  la  réfutation  dû' 
médecin  anglais^  de  celle  qui  regardait  b  di^fen^Kle  VenUiou-^ 
sias(e  français.  La  première  f ut  regardé»^  comme-  }a  principale^ 
et  rcçiit  à  juste  titre  de  magnifiques  élogeâ;.la  secondé  (baissa 
presquç  inaperçue  ou  .ne  fut  louée  que  so]i>i:emeiitet  an  termes 
généraux  'i  Cette  manière  de  procéder,  .c(ç  ^pajrer  dans  les 
louanges.de  Touvrage  susmentionné  de  QerdU  la  partie  qui 
combattait  les  ppncîpes  de  Lockç.  de  cçilej  qui  dé{eiKlait  les 
principes  de  Alajebranche  ^  montre  pli^tâtcfue  roginion  c&m- 
mun^  étdit  qye  La  vision  en  Dieu  était  étrangjèfe^  ^  doctrine 
métapliysique  de^autrçs^ouvr^Çes  qu'il  avait  pqbliés»  ' 

L^aAtre  ai^gument  ^^IrinscquQ  appt^rtéiiar.M.ÇlaeBsénB est 
Vautorité  des'PP.  Scaii  ef  Fqntana^,  daos  1%  ilM/aee  ttettmiM 
qu'ils  ont  uiise  en  tête  de  VAverti^sem^  .dan»  Je  IV*  volume 
des  Ofiuvres  de  Gerdil  de  l*éditiop  ropaaioe  dii  flBOfi.  Mats  cette 
autoriliÇ  ppuve,  pliilôt  le  coi^irair^j  çomiae  aeta  cefiswt  clai- 
rement des  ç^|>re$sions  de^  deux  révérepd^  l^èufes.quq  nous 
avonç  libmmès  dans  t'endroitindiqMÇ  plu&JUMit.  Coft'^.^n  par* 
lant|^es  prçjygés  qui  existaient  tpujwrç  cootce  le  système 
idéd[o^(]uê  4^  (j^rdil',  e^p()^é  d^s  là  fléfens^^Ms  s'expriment 

*  Que  la  Défense  de,  Halebis^ophe,  taot  '  gue  vé^i^t  Gerdili  ne  ftl  pks  ^ratië 
brait,'  ^1  ce  n'e^tqu^nt  à  la  partie  qui  regardait  la  réfutation  de.ljocke,4;>e6t  cm 
qui  réâftAlt  dtatt-emènt  encore  de  Véloge  IHtéràire  de  Gerdil  fait  par  H*-  Père  et 
dans  lamM  caniinfll  f^KUKr/VoièiMïMikmèht  if s^etprinte  ad  sujet  de  ce  livré  : 
■  Tel  (ut  le  succès  du  premier  cooilmt  du  jeune  héros  (M  ÈénûfUtration  de 

>  l'iv^mortalftf,  ^  .r4v\^  f^(f^  U<m^}i  Qt  l&8H:oBdi«ç'éstr«-dh«  ià'  vifé^ae 
»  eonfr^  le  mlnys  ^adversaire,  eut  un  sembUUe  (rioraptlQ,  au  moins  jpomr  ce 

>  qui  (ÂDcMte  i'ôb]et  prlnèipal  de  V^e  systi^me  tant  vanté,  dt*  la  nature  €t  d«.  ,  '< 
»  l'ori^né'dèS'  Mée9./i»'(1bineYdès'y)fttft7'^4'dè*  Gfeidfn,  èclition  de  Naples  1863.  , 
Gette.f«|!ffit^q»ii  ^inwnf^pûur\WànÈ**ékiVêi)êtif^^^^  ayéi'ciaïre- 

On  oeut  con^iulter  enpore  la|Sfa^»a  ^^<rAf>>Ai) V«  1%,  f.  ^îi.H  l'IWrtdrtoef ^ 
tieaphuoiùpHfJb  de  Bruleri  On  peut  consul  ter  encore  les  excellents  oi^;rajea  d^^ 
abbés  Bergier,  Pey,  etc.,  ains^i  que  le  P.  Yalsecchl  elle  par  Péditeur  d3  Bolo^e^  . 
préfac$4«iitr.fot.'jp€fl|ifl99«iNM^&H^'^^  ^M-  Pétrin,  ^hfMé'À:  ^.WâhV,  ' 


^  ..r  ''• 


DO  /PiiÈmmu  o^OLOGisiffB'  i)C  Ckinniki  GBRoa.    '^  269 


DSi  :'  a  Et oeiik-et  (  é^esi-  a-dife  U$  stujd^ls  préjugés  }^il  sç  prp;   , 
f»osa  de lesfaiife  desser'danis ïe Tnénîe  avis o\i  Avertissement 
diiûs  ledudl  il  féduït  â  deè  termes  tels  et  retlîfie  de  telle,  ma- 
nière  lé sentVnent qu^I  a  défcndt|,  que  personne  ne  pQurra,  ^ 
('lus  désormais  àbuseV"  sdué  aiicun  prétexte^  pour  le  (JisçredÎT  ,, 
ter  ou  le  loumer  énf  tîdicnlé,  de  l^exprçssîon  impropre  et  fj-    , 
^niiv€,avec  laquelle  irfalelirancllc  ravait  préseplé,  cerlajn^-'  j 
n)eittsaiu?  tro^>dëpt*tidence'.  n  6n  parlé  ici,  ç.ofîriiyie  on  ,yoitji  ,. 
e  rééuçtHmet  âe'^ectifiedtiôn^  èl  non  Je conûrmation.  Or,!  pn  , 
ererfuti!oo>  ^aiMn«'  citaîe  ce  qui  est  jplus  6u  iriolijp  boçs  de  la, 
'\f  \OBUû  rêctvfU  que  ce  c[\û  est  plus  ou  moins  4^  Iravers,  .  j 
outce  qui  pou^ri^aH'  ressortir  de  ce  ^émoignaf^e,  c'p§t  quç^ 
M^rèsbi^oifctHiié'fexpHmée  parGerdil  dans  l'4vff ^wmeni^ 
n  ilwt  Juger  qpel  est  proprement  son  système  icjéolojijqijti  et^ 
^  ^ns  dans  lequel  il  croyait  ponTOÏr  entendre  lîj  théorjfij  de^  .., 
liait  brandie^  dépouillée  tiij  ses  phrases  métaphoriques,  .qiii . 
'nUondaoïDëesèôfriniô  peu  prudentes. Par con$éque;il  Iputç^^  1 
ûc|U€siiMse  n\ddUà'voif  quelle  est  la  (doctrine  cxpriniéç.. 
î'^iH  Y AxertiiéeniefUj  si  die  est  On tilôgique^  commue  le  dès^p^  ^  / 
W  Claesseaiioosielfeestdfeimélhilemènt  pppQs^e  àrOntoto- j^,^ 


''^'me.cohiinenoiisledéïllontrônâ.  ban^  ce  second  cas,lpu^ce  ^/^ 
Fie  l'on  poprrah'^ulenlt,  c^estqiil; ,  tïen  que  G^irdil  ail  paru    * 


linleetdaiffe,et  en  expllquafitlesenépropr^'dçs  expressions;  „  j 
Jt  Malebrafidie,  donlri  avait  eplendÛ!  s^  .Sfii!;vir„4an*.le  ti^ejuji  i:  n 
îttj^figi^ré  0t  înriprçippç.i^ç^,  fiq,„Xoâlà.«<asseai4K]UBr  les  arpi»i>'>^  : 

Quaal  aux  iotrinsàques,  il  yen  a  égalbrtiënf  deux  :  l'un,  c*es!  ;  ^^  * 
on  ne  peut  tirer  delà  doétrine  exposée. par  GenliJ  d^Mi^jè-M  , 
aHf  deVotirjine  du  ^çn^  mo7:<^(^,^iiCMne.  i>iieuve'eon4ren8a  •  • 
r^vérançé  datiB  VOntol^/^ilfie^  l'aiilre^  ^on^^seuieniKîfttit^^ 
^^>lème  n'est  pas  répudié,  mais  qu'il  est  mêtTfe  pllis  fbne-"j^" 
"i€of!flnrté  dans  VAvei-tissemmtyyafljfflé^^ 

yaant  ap  J)rjçnf^içr,  vojc^  çommeni< nous  aisûfi»  raisonné  r  -'  ' 
rdn, dan» Qç, Traité,  s'atlacheà  établit^  Ws'  prtttcl^eâ  tdcfdà^i   • 


t 


ifTO     LA  CiViLTA  QATTOUCA  GONTRB  f.A  IIEYi;^  W  I.OU.TAIN. 

mentaux  de  la  mot'ale  ei  de  la  religion  '.naiurcUe^  et,  néan- 
moins il  n'a  recours  à  aucun  principe  Outolopque,  notais  s«tu- 
lemenl  à  des  principes  entièrement  contraires*  Dono,  il  faol 
d|reqnMI  a  renoncé  à  l'OntologiBnie.  Or^  M.  Clacsseos: accorde 
Taniécodent; — et  U  ne  pouvait  pas  ne  pas  l'accorder^  puisque 
c'esi  nn  fait  évident  dont  tout  le  monde  peut  s'assurer.; — mais 
il  nie  lé  conséquent^  et  la  première  raison  sur  laquelle  ils^ap- 
puie,  c'est  que  notre  argument  est  négatif.  Nous  répondoDS 
que  notice  argument  est  négatif  quant  à.  la*  forn)«;>  mais  non 
pas  quant  à  la  valeur.  La  raison  de  cela,  c'est  qu'il  n'est  ftas 
îré  du  simple  silence,  mais  du  silence  dans  des  circonslaoces 
où  on  aurait  dû  absolument  parler.  Car  la  doctrine  Ontolo- 
gique étant,  aux  yeux  des  Ootologistes  et  de  M:  Claessens  Ini- 
même,  le  fondement  de  la  théodicée,  de  la  morale  et  de  h 
psychologie  <;  Gerdil  ne  pouvait  pas,»*- s'il  eût  contiimé  à  être 
Ontologiste,  —  ne  pas  recourir  à  une  semblabled^trine  dans 

:nh  ouvrage  mi'il  établissait  lesl!>ases  deices  sciences.  Et  nous 
Cffliflrmoirs  ceci  par  l'exemple  da  Gerrlil' lui-même  £\i\\,  quand 
il  était  Ontologîste-daAis  sa  jeune$se,.  agit  précisément  de  la 
sorte  en  dictant  leê  PrinxApes  mitaphysifpues  de  la  morale  chri- 
tierine^y  ouVragô  qu^ll  ne  publia  jamais  pendant  sa  vie.  Com- 
ment se  fait-il  donc  qtià,  traitant  au  fond  la  rneme  matière^  il 
use  d'un  procédé  si  contraire?  U  paraît  que  M.'Ciaessens.sent 
la  force  die  cette  observation;  et  il  a  recours,  en  conséquence, 
ànn' second  arguraeni,  ennous  disant  que  Gerd^li  dans  ce 

'  traité  du  semfMiral,  n'a  recours  à  aucune  idée  oololDgique, 
que  parce  qu'il  emlendait  raisonner  «4  kominem  contre  les 
athées  et  les matévialisles.  Gela  est^t  bietiiCQrt|iia?;b;t  coimoent 
estait  àr^rivé  à  tes£(voir1>^tleisftarrivé!àle  savoir,^  dU-il>  ()arce 
tfue  «saint  Augustin' lu i^méraé agit  de  la  sorte  eoulre  les  Batio- 
naltsiesmamehéensy  disant  lexpifessément  :  «  Pancer  que  nous 
»  avons  ad'aireàdes  gensqui  pensent^  parlent  et  agissent  en  tout 
À  côritre  Tdfdre,  et  nie  savent  dire  autre  chosé^  ce  n^est  qu'il 
»  laul  d'abord  rendre  raison;  je  ferai  ce' qu'ils  demabdenl,  et 
j^riiserai  d'une  métliode  que  j'avoue  être  vicieuse  dans  les  dis- 

..    '.  «  Ldi  ilpcUiiie^  vraiment  foadfiiiiçplales  ea  Uiéodicoe»  «i^.fnoc^  et  ea  psy* 
.  «huU^gie.  •  Unue,  k  l'eadipit  inU^^ué,  p.  $4â*    .     .      ,  ,      , 
'  Voyez  CiviUà  cattoUca,  l  vji.  p.  DO  (3*  «érie). 


Dr  PftiffKNDtJ  ONTOLOGtSMB  DU  CAittlINAl.  6ERD1L.  '        ^7t 

»  ctifeions'.D  Dé  même  ici  Gerdil^  mû  de  compassion. {)our 
les-  pdnrres  atbéeé  et  matérialistes,  a  voulu  imiter  la  grand 
évêque  d^Bipponeet  les  anciens  apologistes^  qui  ne  dndai- 
gnarent  pas  quelquefois  d'adopter  momentanément  qiuelque 
hypothèse  fausse  en  elle^^méme,  mais  bonne  polir. en  tirer >tles 
raisonnements  pnnement  relatifs  ^ ... 

Nous  avouons  quccette  observation,  que  ie  susdit  ouvia^e 
deGerdil  avait  été  écrit  ad  hominem,  et  n^a\Bitque  des. argu- 
ments d'une  valeur  purement  relative  et  non  absolue:,  ncjus 
avait  échappé,  comme  elle  avait  échappé  jusqu'ici  à  toiis  «eux 
qui  l'avaient  lu  avant  nous.  D'où  l'on  voit  que  messieurs  Jes 
Ontologi^tes  ne  sont  pas  si  dirflcilos  à  [termettre  de  nouvelles 
découvertes  dans  lefe  écrits  de  Gerdil,  pourvu  qu^elles  se,  fas- 
sent pour  favoriser  l'Ontologisme.  Néanmoins,  que  voulez- 
^ons?  Nous  ne  saurions  encore  y  croire.  Attendu  que,  lorsque 
saint  Augustin,  pour  argumenter  ad  hitmimm  contre  ses  ad- 
versaires, se  décidait  à  adopter  leurs  fadx  principes,  il  en  don- 
nait alors  avis  au?t' lecteurs,'  qûodfateor  f>iliosum  esse,  smci- 
piam,  —  afin  qu1is  ne  fussent  pas  induits. en  erreur,  en 
prenant  pour  une  urguiheiltation  dans  un*  seai  «absolu  celle 
qui  était  seulement  dans  un  sens  relatifi.  Mais  dans  le  Traité 
de  Gérdil,  où  trouve-t*onuh  semblable  avi»?  ' 

En  second  Hea>  si  iclGerdil  ne  fait  qu'imiter<  les  anciens 
apologistes,  en  adoptant  une  hypothèse  fausse  polir  an  tifer 
des  argnmeilts  puremeiit  ad  hominem;  ce  traité  du  sens  moral 
devra  donc  être  considéré  comme  un  ouvrage  qui^  pris  dan3  le 
sens  absolu  et  indépendant  de  *ce  butvelatif,inesert  à  rJen.On 
sAcriRe  afnsien-holiDeatiiM  àfOntologidme  une  œrivred'une  si 
baule  portée,  et-si'admirèsdessavanfs.^LeoardînalFôntana, 
dépositaire,  de  Pai^oidd  M.  Chiessonsj'des  opinions  de-Gerplii, 
dans  son  Elo^e  /ifl^raty^,  appeUd  ce  ti^aité  un  omrage  vraiment 


'  !       ' 


'QaoDlain  cum  us  /dpI)U  res  est,'qai  omnia  contra  or()inem  et  eentiunt  et 
lôquuntur  et  gerunt;  nihilqiie  aliud  maxime  dicuiit  ni^i  ratipnem  prius  esse 
reddçndam;  morem  lllls  geram,  ei',  qûoàTatfeor  in'rffspotariào  vili/)surfi  ëssc, 
suscïpfffln.'  Pt  twoWftî/»  fcfct.'fdkh.,  Ilvi  t;>et'2/îrt.  içt^*»  P^  f  3h,  édlt-JM^ine. 

*  «  Il  n'ignorait  pas  que  les  premiers  apologistes  du  Christianisme  et  les 
pbs  Ëa^triar  Itères  ttePEgH^é  eonsentafenl  parfbi«ift<  ado^rter  momentanément 
quelque  hypothèse  fausse  en  ell<^-inémej  éforrt  ils  tit*aient  une  focile  d'arguments 
purement  relaUfs,  qu'on  appeHe  ad  hwnïrmn.  «  Rèvue\  ibid\,'^.  709. 


%TH    LA  wwu  CAi)T0ucA.€ORnB  lA  Mircuiirts  tlOtrAlN. 
merveilletix  qui,  avec  la  Dissertation  sur  l'eiistence  de  Dieu, 

d'un  tfpfnqi/^çi,  jOprppé^iMfcr  .Çf(^r«|ii^iit  se  <{OMilM-lhîltmeof)etle 
i<j(éq  f  ue^  cet,  pif  yfW^  n'a,d;fiuJkQ  mériti^qUA  d'adoptariHiMmo- 
t^péqfiept  f^xfp  by.iK>t|i^6^  ^upsq  pQur  fin^lirer/4e6  dcfpifiicnto^ 
ad^  h(fminttn?.  .BQ?mi  ,fondQineote  I  J^Uo^  i^émonsUniloosl  ;ufie 
h^ppttfèsc  fj^uç^,  £t4es  9rgigaDBpUi4'«imi(al«)]rirdlatm|  Mé^ 
tb.fjd^  ,y^^(P^ni ji^aih^fitjqij^  »|)réfti£Â9n  {çéomélf iqUêiVCon-» 
meuçer,  par^ç^.qiie  ïq^  3iVii;v>^,qU^e ifAWiK  fiMf'^ft  4€Mier 
niqn]|«{  avis  piqt,l^(î^«r4.!  J^Jq  yirit^.ii  joa^^embleiRM  r»i»t»* 
najbjlf^fle  r(îCQypï:t  à  .\4nf.a|UB8^,çui'WMfiç.  ligliPMi^Mffeulr^t»^ 
p9prra.ii  pn .  ^ire^,R^^lftt,.p(Hv  f^\tp  fOaiWiF,  ^OK 1  prulolq^trs* 
quq^  ,51  Gçr^iU  quajo^d  vii^éçiivam'prà  W  i*«  ]*PW  ^0||«i<jrGo«ti- 
niiait  a  être  O.filpJlpgjfttj?,-  U  ft',adipit^iMMtiph»f  iW^niwJiguadde 
D^ctjf^^tç  de  ji:ft^k)lflgis^pe^^ft  Hi^  «wVfiqfW  ,sarïç.liMi(ui  »e 
put  élaî^lir  ie^.fond^iw4^fle^MKiQ0iPrt^  mo- 

ralp,,ç;est-jà-dii;e  tapt;^u,n9,içt  d^,>,uQ,sp^aM(i«Mi;pr^tMftte; 
et,ufti^pQi|sé.iiuçj;^t  ijjcpqjt  {lq^y,9if^]<t^(;on«ptffWî4,i$e^dîWRll»e' 
d'y  TecoMfiç  ^^?,ç^\  trai^év  I<Q"*  €Qn»Hrf)nai^.Wpnirau«^'|î^» 
peut^tre.De.cont^qteraipps  du  ^to^ut  )|L  Çlfi'e4sen&Alli(|>.eri  Jm» 
Onf^ologisl^jp^  dpl^j  aoAteqjr  tqu^  VÛi?:tpU)«iw^  j^WO^laiit,  — 
çti^rf,  fïô^ïf /— tpfJl^l^  vféf  itp*,ra(H^l^,4^riigip4^  ejifu^tcrou- 
lerâi/en t  par .oçjj^, v>^in^*,yéfi(abl(^m«n* •  wu« •  W  | É»v^nfi..qi*«i 
pqr;ti  prendr<^.3  f <¥W?  pe  p^uwQn?^  .p^ii  Jaire  4'd^iff(i!<^f;f)ssio& 
Pçut-êlre  quÇjVw^mw  de\yAver(ipemmt.*3^w^f^rmf^t  Koo- 
ca^joq  (|^,pr»ppa^i«v?fîlqw/çb.QW  fl,w.awljwaef«iiôtti:  lçi»H)iir 
tologj3t^?,;J^^^PQ^s4pocd.i?oq^SJ^  h-m^   .m^  ■ 

!  Vp|cl.to>  trf(|uoMoa\deB<piit>lf»  y9fctee»4€«HàdUiiat*4-«>SbB»lâ«êe«iÉl» 
»  partie  (de  V ïtUroduction  à  V étude  de  la  Religion),  on  Ut  avec  une  enUère  salis- 
»  facUoQ  deux  dinortalions  c^èbres,  .l'une  eur  Vorifine  eu  n^  moral- et  f  bIi- 

•  Uemri^eMUnee  de  Dieu  et  eimmortahlé  des  neatireiiiiÊeUtgieiitek.tlïm 
m  niAt' tduf ea  4((a  vralnient  prddigieoipé)  puh<jae/  "povff  lé  fond ,  e^Uk  ié&Hiiefh 
»  nent  ^  en  fr^^^peu  de  fùgêt  ifiNer  Mf  fùnâmnèku  et  tt9  ééwtMtifrùHè^  êe  (^ 
»  reliffian  naturelltf  quairt  A  la  fonne,  eUestuérlflam  nvHuifqUë  laWf  ûufte  te 

•  «afralfique  éloge  donné  à  Çefdtt  par  MairAii  et  confirrué  par  Kaliotli,  qu'A 

•  portait  dana  tous  bcb  discoun  eet  eifprlt  géométrique  qui  manque  éoUTCiit 
»«u%.4Séoniètres  WK^ménus.  «JFisire  MltértÊirè,  «te,  p.  SO.iiiSé^  ikîns  ie 
l"  Tol.  des  0£uvref  de  Gerdil.  Naples,  1863.  .....     ... 


Là  dMUrHi«',  ' eif^^  ^|5laf  G^rdir  dans  ■  \ ÀvtrHésèinént ,^ ék\  * 

rw«iw-p>uf^sOtalé»rft-'q«e/qiWtttf  G^^^      kfiVff  sdr'  l^brï^liy 
iu  «ni  w^ûft  il  îde^it '«^e  c^mîweAieiit'OHtblôgiélc^ 
bfasairtniittnipïé  calCufdefldtèî^'dJdclle  m 
SOT  rmjems  ^  sèn$  Smrâl  vil  le  jttur  en  A  V»»,  l'iiéfer^/i^et^èHf  ' 
tni787;  dfcmJ^I'Gerdihsè'iWobti^  Ohlblô^islfe  dais  ée  aerhiW,'^ 
il  né  poatahnlêtrëf  aê^Orildbffiste;  a'a  miihs  étiespVît,  quarid  ' 
!i  ccritH'lp'Tip«wler.''«€*te  donè 'à^JU^tltiè^' ce  rtiëMVré'dé*" 
^mels'UHfttmtr(fOi/ù(Aô^iste'dàtiàrAtèrtià^      el  pour  ïe  ' 
lwtifleriMîîClab3èenssle''prtityo^'e  dé  rfémdillrei-'  que  l'ireir-" 
'i^mntÀe'  i^tiilMi'  atîClittè  réipudîatlbïi  *  de  rOhloWîsïnê, 
fiia» eï!  'e*'p!iilÔt  liïïti  ^dlaWhle  ébrtfirhiatlon  ''.  EcdntÔns-ôn^ 
lf^preu?fe§,  ïWii«qti^Viflrt^feeluV--ci  mrMm  aes'àrgiiments;' 
UiAohlIte'ë^è-ntié^ilrtbiïi'l^sG^itsSÔri  '   '"'"' 

M.  Clàttfcsèttë^cbWméhèfe  p^r'  dire  'qiré  lé  MrmiA  aifil  à*' 
entre  les-ihalAk/îMItUlè'  «iéi'(y^5^ï>ràirk«'r^^^^      'làCivtil^' 
:a«oi/m- id«lrdlt''|«ècé'à'|iièèe'l6ril^  nbttè  tràgîlè  argii-^' 
Jenlatîorivettq^ë;  ètt  diifvtfnf  tbnféiVéé  Wf^lés^^d^^  là  mairie'. 
nti«Tue;irah(aïySé!lHWrérf'M'  p^riddèk','  trtàtc^  Ve^  jlhfeb',  '' 
lyiles  les  pAWlëè'  de  VÂveftlhi!ejfnè\\l  ;'éh'  éorrip^ré  érilre' e)iès  ' 
lowtes'lerf  paHi^s^  iouÉ  les  paséaigefe;  tous  les  înciderrts^'et  cpn- 
^inl  toùif'leâ'léciëùt^  t'en 'tirer  d*èux-mêtYîes  des  cbhse-' 
l^<'ncei?;'àoxyô«lë^'dtîè' Jûaîtffedàè  «Inâlj^e'Côrtdiift  Ib^lqùe-" 
f'H^Dt/Mâfsiimt'n^î  loti  le^  des' ftiâ^rrffllitibgri 
!  M^i>^ttt^  d^la  thèse?  ~l*aë  si  vhe^!  elles  âr/'iveronl  plus  ^ 
^^'  M.  aàessénïi^oiilf nuë  ^t  diiy  qu« de  là  lil  ^ulte  que  ribu>'  ' 
n'avons  rien  cofftt>**te*âaHftèët«é  rtfatlèffe/ëliLiUè'ttiôiîi's'SO^hifeô  ' 
ioflibés daiM:«ne pâoyafttot^norM^e  dié  la qué8Hn¥k.  tî^nôo^e  ceflà 

^>mt  4«  GeidUtro^  daif  your  POBtclogiBme;  i^uisqmt'fcn  àrgoméntanl  06ntf4 

^^/jTue  dftiM  JetoBift  vuy  p.  «TS^ia^  aétû).^  M^iDteOBiU  il  ie  fteorapalt  ponran^ 
'«iiitqtiei  «  J«  ieiBarqM6«<enpM(ant  «411e  j'ai  eb  tbrt  île  mettre  «n*  doute  fatH 
•  i^bticîié4«fW(i««0m#if  >f(Arv«i»tf«  ï/nt^ià6it,:p.  644).  Et  k'^aiUr(Icfr«n«  < 

'  tUcwf^triiKlhirrfi^^  Lc«|>a99»«iIuiain«uM8de9oaiberft<Mmentv>-(P*  ^^N* 

HAunieiefQtiitMra.fans.^ute  eotnine  un  iphare  è  ôhaptan  qa&  «^éolai^i 

^v:'ob6curdttoarà  toiir.    .  k>'    -  '     '      :  ••  >    i       ••''       •     '  ••    ' 


27i    LA  ansTA  iCimoLiCA'  ccnaiis  ua^iuvub  4«  liPUVAfR. 

peut  passer j  mats  les  prea^es  de  la  thèse?  -^  Un  raomenl:'— 
M.  Glaessens  reprend  qiiè  d^  là  ii  ré$(iite  en  second  liefi,  que  le 
vénérable  t)rélât^  qui écrivityen  4787,  les  pages  si  lumiaeuse9de 
VAvertiisement^  ne  fitautrectK)se  que  mieux  développer  Ce  qu'il 
avait  écrit  en  i  74$.  Ceci  est  la  même  tbèee  en  d'autres  ieroMs; 
maie  les  pretives?-*^AriBstaat,— Af.  Glaessonsse  met  à  (aire en 
deuKifiingaes  pages;  une  digression  sur  rorthodoiie  Platonico- 
augustinienne^  et  sur  la  témérité  de  l^  CitUlà  caitoUeaieB 
Voulant  Tattaquer. '-^  Sait;  maiâ  leè  (ireuves  de  la  thèse?  — 
M.  ClaesQens  qdnc)utque  VAv0rlmemtnt  est  d'uii  bout  à  l'itutn: 
et  dans  tous  les  sens  une  éclatante  confirmation  de  la  Défense 
éeMalebranchey  etderOntologisffie  catholique^.  Et  les preaves? 
•^ Allez  les  cher<tber  dans  \é  Méznoirc^  aaonyme,  qUe  M.  Claes- 
sens  nous  anhonce  sans  indication,  et  dbnt  il  dit  que»  par  dé- 
faut d'espiice,  il  ne  peut  rapporter  les  passages.  Noutelle  es- 
pèce de  démonrtration  d'une  valeur  vraiment  Ontologique  ! 
Et  n'«st-oe  pas  là  80  jouer  évidemmeol  des  lecteurs^?  • 

,f  «  Cette  pièqe  imp^f tante  fst»  d'un  bout  k  Tautre  et  dans  toqs  les  sen», 
•  l'éclatante  conQrmation  dje  la  Défense  du  seniiment  de  MalebraAche  et  de  TOd. 
»  tologistric  calhonquc  »  {Hevue,  ip.  649}.  - 

''  H.  CFaesi^nb  'n&  s*t>fà'nserâ  pas  de  ciétte  'phrate'iiD  peu  libre.  GVst  ow  de 
celles  dont  il  dit,  quand  il  dédare  que  nous  ne  savons  ce  que  nous  dis^ra, 
qo-'eMep  ne  sont  pas  des  mén^g^ment^oratoires,  n3|ii3  qui  sont  adniises  eatre  con- 
frères ;  l'rure  confrères,  telle  cordiale  franchise  est  reçue  (p.  70?) .  Et  puisque 
nous  en  sommes  à  ces  expansions  fraternelles,  M.  Claessens  nous  penftettradfl 
fidtet  quelque  autre  peUtè  chose  que  nous  n*at>proavoo8  paa  dans  Fon  écrit. 
I**  \\  ndtsattcUioé  pnaaque  toluiourâ  dlavoii  soutenu' que  Gerdil  rétr€cta  rOnta- 
IqsM^c^.  quaod  aoufi  liispiv^  Bciileinent,  4;onime.  nouB  rayons  remarqué  plas 
ta4Ut/que  Geniil  Vabandonna,  Soutiendra-t-il  qu'abandonner  et  rétiact^r.'c'eât 
Ta  même  chosel  Nous  pourrions  cfémontrèr  que  non;  puisque  pour  l'abandoo 
«Uflli'W  simple  nëgligericè  dé  ce  qu'on  falaise,  tandis  que  la  rétracta liwr  seiaMe 
etprtm^r  quelque  éhose  da  positif  et  de:  solehnel«  paiticulièreDient'qqaiiui'eïe 
fp^rendM<^4yndn]^l9eii'aMuint(ich  çnui  &'ftùQO(ïïiflit- devant  le  ciel  «e  Itkfertip.  - 
2"  M.  Claessens  réunit  quelquefois,  comme  à  la  page  701,  diverses  expressions, 
étt  qui  ^ne  ^otil  pas  toUfea  Brapkfyéiès:  par  noua,  oi»  qiri  n'ont  pas  été  empkvfées 
■ifÈiiê  le  iMâiiiie"ftut  ««•datifijftfmémcis  pas^eAi'^Jenrormimt  une  seule  période, 
1)-  ajbute  t  Cest  tesOûd.  Geta'  n'ëat  pua  t»lenf.  QuaMi  on  cite  un  passage  on  aae 
pnypos}tl(«^  d^tii  attteuri  surtout  qaiand  «'est  pour  le  critiquer,  U  faut  avtirli 
dëntrafesiie  4e  la  rapporter  (ette  qu'elle  est  — z*  U  prend  nne  propositloo  qae 
ftdua'AVôiis  avatiréeeti  fomie  dé  sentence  A  la  fin  d*Uff  artide  (ritnicd  c«//oiîea, 
t.  Ml,  p.  91,  3*  série),ie«  il  en  fait  la  prémiato  d'un  sytlogisme,  d'où  l*oatîre 
à  priori  la  répudiation  que  fait  Gerdil  de  rOntoiogiattte  en  jiuus  attribuant  ce 


^W  PBÉTBNK- <>in'<IU>01SVfl  DU  GjIBBINAL^GBllDIi./  .     %Ttk 

^Uis  puisque 'M.  Claesâènë  n/apas  même  ipris  la  peine  de 
O0U9  {indiqubr  eontnsénknl  dans;  q«iellei  fiértode  oii  î  phrase*  àê 
YAvertismmMi  se^troqvo'  là  coofii^mationde^.rOntolo^tnei 
dont  H  lait  gi^fid'hrait/voyonsitsi  notis  serons  asseshenreli:! 
pdwre»  £»!!%'  là  découverte <eni reliant  eet  Avifliasefumi  iavec 
une  nouvelle  attention.  Leâ'poiMs  aiiixqiïel$  Gerditij  nùDàne 
son  sjjtèthe  idéologique, sont  les  surtoBis  que.nou9ranpOEtooB 
trecses^propres  paroles i     '  .    .    «       i  ii..f. 

«  Oe^tslèmè,  dib  GeixiH,  d'aprè$  la  manière  au' moins  dont 
»  il  ra>  donsidéfé>  se  rédiriiaa  fond  à  œs  quelques  principes 
Bqui^iteiit.'i    '-    >..  .    •    i-,.  -  .      f  '   »•!   ■  •,.' 

»  1*  Que^  dans  iki  j^enceptioB  d'uta^ 'objet,  it  cmlYÎent  do  dis»^ 
»tinguG^  l>/fMlt>n('i'affeiM»e)'de  riDteIieët,iqÀi  perçoit;  de 
»  Yespéce  o^  iiÉa^eiint3lligitate  qui.  repiréseiUe Fobjel  lui^wéme 

B.2t<}ueiydakiS'la  simple {ierceptîoti^  Fidteneot.est  pa^if^  set 
»  Ion  rartciennemhiiAfiéadoptéëaprèsAri^tote  duns  leséoolefi j 
»  Intelligere  est  (fuoddam  pati  ^ 

B  3*  Que  celte  ()rémîëre  opération' dç  lliitellecl,  à  laquelle 
«  on  donne  en  logique  le  nom  de  simpk  appréhension,  n^qst 
»  pa$  aiqe(te  à  jorreury^coninie  toutes  les.  écoles  en.  oon- 

•  'viennent:  ,'    ■  -  ■     -<•..'■         •   s.--'  ■   i-  ;  -i-  :■    ';    •..; 

»  4»Qne  çéltë  sîrtiple  perception  est  produite  dans  l'âme 
9  par  l'action  dç  pieu,j;iqn  dans  le  sens  que  Dieu  révèle,  ou 
» ]N^iU^.  à  .^éftpijiYert  so^.i^s^nce  à  llespritt  humain  dw# 

•  celle  vie,  comme:  il  arriverait)  d'tin  tableau,  ptoin  de  figurea 

»  qui  serait  iflacé  rtévant  les  yédx;  et  dans  leqtirf  chacun  pow^  • 
B  rail  fixer  à  loisir  la  vue  sûr.l'ôbjet  qu*il  aîme/âlîl  à  côntemf 
B  pler,;  .çof^me  !  pld^euiris  ..cepenidAnt  llonl  entendu  d'ap^è^ 
a  rexprewion  figuuée  dt^Malebcanobey  prenaat  dei  ià  loecasipa 
>  de  le  traiter  de  'visionnaire,  mais  bien  dafis'le'sent^^  que 

i7ibsMa)e>tfi<  P(  Taa^rGela  encore  ne  y»  pag  ble^;  quand  on  dqit.réfuter  u^  ad- 
n*fakp«(il«l&a6  lei9lteren^r9BaBtje»pr(^9atUi9iifl'par,pii^09i4lttBA>.i9t ^siM- 
wmeiBraUt.i^aiPifaiionTiaiiteato^ ^aiUvPonl^^dfe  une» cbos^r  atee  Vautrfl^.C^Ute 
âéSkaieiMjBit  auitoatfiéeeâNiijrp  humvI  o»;Yeui.«Qw««p  IrMiUfloniaAetd&riMdlii- 
lir  à  dfiiMfiidf  rums'ihrgYerre  et  pastoui^wrt  é$àonn4  ^errA  #t  doyiçnQdfia 
me  'hj/p$îMte^p<mr'Wi'f0Si9me.i{It,,wbid.u  Noua  poorrioi»  faixe4'aiareAJ0- 


270      LA  CIVILTA  CATTOLICA  GONTHE  lA  REVUE  DE  LOUTAIll. 

D  Dieu  qui  contient  éminemment  les  idées  de  toutes  les 
»  choses,  en  imprime  par  Son  action  sur  Tesprit  la  ressem- 
»  blanœ  intellectuelle^  qui  ë^t  Tobjet  immédiat  de  la  perœih 
»  tion.  » 

'  Ainsi  parte  Gerdil  dans  VA'fkrtissement  qnî^  par  son  ordre, 
comme  l'assurent  les  ^itetirs  de  Ro/ne^  fut  mis  à  la  tête  de  M 
seconde  édition  de  la  Défense  de  Malebrancbe,  par  l'éditeur  dd 
Bologne  ^    < 

\  Or,  que  M.  Glaessetis  nous  disetdans  lequel  de  pes  quatre  ar 
ticles  se  trouTe  la  conrfirmélion  d^  l^ntologisme.  ^t-ce  dan< 
le  premier?  Mais  on  y  établit  plutôt  ce  que  les  Ontologistes  âbl 
horvent.  cona  pejui  et  iongu»,  c'eët^sHdire  rexistence  dVspêcei 
intelligibles  qui  reprësenteiit  I'()b}tït  à  l'esprit.  Est-ce  par  ha- 
sard dans  le  second  du  dan0  le  troisième?  Mais  on  y  établi 
dei^x  choses  admSseë  par  tons  les  sdolastiques^  qui  sont  appe 
lés  ipai:  les  Ontologisfes,' pour  les  décrier^  du  nom  de  psiyché 
logueêi  Reste  donc  le  quatt^tènie  poilii.  Mais  tant  s'en  faut  qii'ot 
y  confirme  ronlolbgisme,  qu'on  le  rejette  au  contraire  de  li 
manière  la  plus  claire  et  )a  plus  explicite^  puisqu'on  y  affirm 
que  Faction  de  Dieu  sar  notre  eSpirit  se  réduit  sealement  | 
produire  ea  nous  les*  ressembtanci^  nUèlkeîueUeê  de  ses  idéejj 
auxquelles  ressemblances  intenectuelles  on  avait  donné  pld 
haut  le  nom  d'espèces.  Qh(^  tout  homme  de  bonne  foi  dise  en 
suite  si  cela  peut  s'appeler  Ontotogisitie.  ^ 

.  On  répliquera  :  mais  ici  Gerdil  ne  parle  pas  de  rétracter  soi 
ancien  système  idéologique;  G*e^  très-vrai  ;  et  c'est  pour  cet 
que  nous  n'avons  pas  employé  le  mot  de  rélraclaiUm,  mais  I 
mot  d^abandon.  Si  encore  celui  ci  ne  satisfait  pas^  qu'on 
substitue  le  terme  de  réductiwi  ou  de  rectification,  que  nou 
avons  vu  plus  haut  avoir  été  employé  par  les  PP.  Scati  i 
Fontana.  Peu  nous  importent  lés  mots,  pourvu  que  la  clioi 
reste.  Que  Gerdil  dans  cet  Avertissement  apportât  un  gran 
changement  au  système  idéologique  de  la  Défense,  au  moir 
comme  cela  parait  par  les  paroles  de  Malebranche  dont  il 
faisait  usage^  cela  ressort  avec  évidence  du  témoignage  dt 
deux  PP.  Scati  et  Fontana,  dépositaires  des  pensées  de  Gerdi 

'  Voyez  les  OEuvret  de  Gerdil,  t.  iv,  édition  de  Rome  de  1806   Ce  iémt 
gnage  des  éditeurs  romains  a  été  retranché  dans  l'édition  de  Napies  de  18Ô3 


lesqi)e^  alpslqu^  ddus  TavoQS  cftpporté  plus  haot,  disent  en 
ternies  pr^S;  qif  il  rédmt.  et  rt»tipè]p  smiiqvftf  qu'il  mait  dé- 
fendu. Et  en  quoi  qo^îBtetit  cette  rçductioû  et  cette  rectidca- 
tioD?  A  expliquer  dans  quel  sens  il  entend  qu'on  peut  interféré- 
ter  et  a4metye,  .1^  vi$im  4»  BkUy  eipoBée  par  Malçbranche, 
a?ec  j»eu  de  prp^mce^dapB  des  pbcases4mpropres  et  figurées. 
Ensuite  ce  ^^s  e^t  rédisiit  j^r  Gerdit  a'ceci  il  que  Dieu  ne  noas 
présente  pas  son  essence  pour  y  contempler  immédiatement 
I(»  idées  étçrfiell^S;;  .mm  )4at6t:  que  Dieii>  ayaMt  e^  lii)  de 
8einbbb!lQs^4^j'  1^0  iHipiin?^.: dans t3M>t^  'esprit  lares^nl- 
blaoe^  iai^ctufÙç>.|  Ici.  la  iTIsjoii  eoi  Dieii>  est; expliquée  psir 
Gerdil,  d^, la i iqânpe, fiiaiiière  >qtte\ saint  Thpmas  explique  Jb 
ti$im  do^t^)^  ra^(»9S(  4(^»$U($  de^  saint  .Angusbn^  c'est^à-dira 
non  ohjîeptivè^  9ed  iÇOtKU|(»l«r#' La.  seule  idifférenûevo^éslipie 
Gerdil  ccoi^.flue.ç^t^p.  qausalitédivioefsst  placée  dans!  lapf^ 
ductiofi  /d^^^^4^^,in(el{4<^w«//ei:  qpe  Bleu  opère  dans  «otne 
esçï;i\,  ,ef  /saint :i;boi9as  p^nsç  «qdk'^Ue  qs(  placée  dan^  la^omi- 
BianicaliQQ  qi^i Di^.faiit.ià  uo^e .eapcitde. /a veirtui dé '/brtmir 
ces  tupéce^  paf  jcHijA^r^fiiim^  m  4  6âf  erjpAnt  surf  das  meissemiUéê. 
Mais  Tunç  let;  V^nire  dooiçifle  est  infini menl  élbignéë  de  f  On- 
tolpgi^iue^ q uL  spcçteadi vau'fond^  4U&.{K)usî percenons  direct^- 
nm^êil'^m^}édWL\Ameni  D^iemeaiMirinéaidyfiaiBs  Tintek'veiition 
d'a^cune.esp^pu.iI«Mii8e(iB(telleetive;  «  .v  i  •:>  .  ini 
£n  résumé^  dans  cet  4.i?ef ^îsseftMiif|iG^dU/d-après  le.téfiMi- 
gnagç  de^(;aM  ci,46  ïi'o^lana^idépositsuneâ.deises  pensées;  k*é- 
duit.^  de  •meilleuf^^^rm^  et  rectifie  3Qni  système  idéologique. 
Cette  jçéiiaction  et  F^ctiftc^lion  eatcopaignée  dans  quatre  pointe 
quenops  ai;o9^  jndÂqués  plwibaut.  Oni&'y  trouve  pas  rbiVrbfë 
de  VOniologisme^  mai^  plutôt  une. doctrine  entîèreihent  bpipo- 
aéeàçe  sy§tèa]|e..Di9nc  Jl:|aut  dire  qucGerdil^  ou  abandonna 
rODtoV)gi^ipe  qi:|;il.|ayaii|)ri>fie^éi  ou,qu'il:n6t  fut  jamais  On- 
^olûgiste.dan^  sa^apière  de. penser^  bien  qu'il  parût  tel  dans 
laforfne  di|.}a^gag€|y  qu'il  entendait  dans  un  sens  impropre*  et 

fîg^ï^f   ;.   '..I    ...   .       :...V      ;  :...;'■  ■.!'..     •■         "î  "-' 


I    I  ' 


Ëtici^sans  en  dire  daTaptage,  terminons  eb  priant  M.  Claés^ 
sens  d'observer  que  rontologisme  n'e^  pas  und  de  ces  que^ 
lions  au  sujet  desquelles  on  peut  rester  indifférent.  C'es^ten 
Tâin  que  les  Onlologistes  s'efforcent  de  s'appuyer  sur  quelques 

iv*  SÉRIE.  TOME  XIX.  —  NM12;  4859  (58»  vol.  de  la  coll.)    18 


S78     LA  ayiLTA  GATtOUGA  CORimB  LA  BEVOB  DB  LOnVAIN. 

allégations  des  saints  Pères.  Le  même  M.  Claessens  nom  fût 
entendre,  par  les  paroles  de  M.  Tilts,  qu'il  n'est  point  de  sys- 
tème tellement  faux,  ni  d'opinion  iellement  eitra^agante,  en 
faveur  de  laquelle  on  ne  puisse  troaTer  des  preuves  dans  les 
saints  Pères,  interprétés  d'après  des  idées  préconçues  ^  La  lé- 
n\é,  c'est  qoe  la  base  de  tout  Tordre  surnaturd  est  Tincapacité 
naturelle  de  Tintellect  créé  de  voir  Dieu.  De  là,  la  nécessité  de 
la  foi  et  de  la  grâce,  pour  disposer,  former  l'homme,  et  le  oeo- 
duire  par  la  main  à  Tacquisition  de  cette  Yîsion  béatiflque, 
pour  laquelle  il  est  uécessaire  que  rîntellect  soit  conforté  par 
la  lumière  de  gloire^.  Les  Ontologistes  établissent  comme  na- 
turelle à  rhomme  une  connaissance  intuitive  de  Dieu  ou  vi- 
sion, qu'ils  veulent  dire.  Ils  s'efforcent,  il  est  vrai,  de  la 
distinguer  de  la  vision  de  gloire,  au  moyen  de  diverses 
distinctions,  dont  nous  avons  déjà  parlé.  Mais  celles-ci,  si 
on  les  considère  de  près,  non-«eulement  sont  gratuites  et 
répugnent  à  la  simplicité  de  l'Etre  divin,  mais  seraient-elles 
rationnelles,  elles  constitueraient  entre  l'une  et  l'autre  vision 
une  différence  de  rapports  et  de  degrés ,  mais  non  d'essence. 
M.  Claessens  insiste,  et  dit  que  l'Église  ne  s'est  nullement  pro- 
noncée sur  ronlologisme  moderne.  Je  l'accorde,  que  voulez- 
vous  inférer  de  là  ?  Qu'il  n'est  pas  permis  aux  écrivains  ca- 
tholiques de  l'attaquer  et  d'en  faire  connaître  les  dangers? 
Bfalheur  à  nous,  si  une  telle  opinion  prévalait!  Toutes  les  er- 
reurs non  encore  condamnées  —  (  et  qui  peut  jamais  condam- 
ner toutes  les  erreurs  pos$tflîe^=-  pourraient  donc  librement 
se  répandre,  se  fortifier,  jeter  de  si  profondes  racines ,  qu'il 
serait  ensuite  impossible  de  les  extirper.  L'Église ,  pleine  de 

*  ft  En  citaot,  à  l'appui  de  quelque  principe  arrêté  d'avance»  un  certain  nom  - 
m  bre  de  passages  isolés,  il  n'y  a  pas  de  système  aussi  faux,  ni  d'opinion  aussi 
•  extravagante,  en  faveur  de  laquelle  on  ne  puisse  trouver,  et  roo  ne  trouve  en 
»  effet  chaque  Jour,  des  preuves  sans  nombre  dans  tous  les  ouvrages  des  Fera 
»  et  même  dans  les  saintes  Ecritures.  •  Revu^  de  Louvain,  ISSS,  p.  706,  et 
1847,  p.  623. 

'  Au  concile  général  de  Vienne,  sous  Clément  V,  fut  solennellement  condam- 
née cette  erreur  des  Bégards  :  Crtatura  intellectualis  mm  indiget  lumme  glo- 
Tùe  ad  Deum  videndum  beatique  fruendum.  Qu'on  ne  dite  pas  que  la  définition 
tombe  complexlvement  sur  le  videndum  beaièque  /hiendum,  parce  que,  quoi- 
que cela  soit  vrai,  il  est  vrai  cependant  que  la  Jouissance  béatiflqua  est  la  suite 
nécessaire  de  la  vision  immédiate. 


nv  vuÈmofo  atrroumsms,  vo  caminal  gerdil.      279 

mansuétude  et  de  sagesse,  ne  cotadamne  une  erreur  que  quand 
elle  est  arrivée  à  une  évidence  tticenteslable,  et  cette  évidence 
s'obtient  par  la  discussion  préalable  des  savants.  C'est  pour- 
quoi les  oombals  adeolHqiies  de  ses  apotogistes  ont  toujours 
précédé  chaque  définition  de  l'Eglise.  C'est  un  fait  tellement 
notoire  dans  Thistoire  ecclésiastique,  que  ce  serait  perdre  son 
temps  que  de  le  prouver.  Dira-t-on  que  de  cette  manière  on 
nuit  à  ruDÎté  de  FEglise,  et  on  éclaircit  les  rangs  des  soldats 
qui  combattent  Fennemi  commun?  Nous  répondons  que  toute 
UDÎté  soHde  doit  être  fondée  sur  la  vérité;  et  qu'avertir  les 
combattants  de  ne  pas  se  servir  d'armes  qui,  au  lieu  d'offenser 
rennemi^  le  favorisent^  ce  n'est  pas  affaiblir  Tarmée,  mais 
assurer  le  succès  de  la  bataille. 

(  Extnlt  de  la  Ciriltà  cattoliea,  4*  série,  t.  i,  p.  325, 27  jantler  ldS9) 
Trôduit  pst  l'Abbé  Tr.  Blanc,  curé  de  Domaian.     . 


'     •     .       I  •  ., 


S80  DBonsiO!!  -mm  l  im ns  u  mhj 

.  ■  . 

DISCUSSION  SUR  U  NOTHM  K  L'UNITÉ  DE 

CHEZ  LES  ANCIENS  PEUPLES^ 
Mm  ••!>  «•   FAeaAévile  «m   ■■•«riptt^Mi  et  Bc 

A  PROPOS  mm  MÊlIdiRB  DE  M.  RENAN 


1.  ObservatioDS  prëliminaires. 

Une  discussioD  intéressanje  sous  plus  d'un  rapport  a  eu 
lieu  pendant  le  mois  de  mars  au  sein  de  l'Académie  desi  Ins- 
criplions et BellesLettres,  à Toccasion  de  la  lecture  d'un  Mé- 
moire de  M.  Renan  ayant  pour  titre  :  Nouvelles  considérations 
sur  le  caractère  général  des  peuples  sémitiques,  et  en  particvr 
lier  sur  leur  tendance  au  Monothéisme.  Un  grand  nombre  d'as- 
sertions ont  été  émises  par  les  divers  membres  sur  les 
croyances  des  anciens  peuples  à  l'unité  de  Dieu,  On  y  a  tu 
surtout  une  vire  opposition  s'élever  contre  les  assertions  de 
M.  Renan^  que  l'on  représentait  généralement  comme  ayant 
l'approbation  de  l'Académie  et  approuvées  par  elle.  Sous  ce 
double  rapport^  cette.discussiop  mérite  de  trouver  place  dans 
lesÂnnales  de  Philosophie  ;  nou^  allpn^  donc  en  rendre  compte 
en  nous  servant  de  la  rédaction  publiée  par  la  Revue  de  V In- 
struction publique.  Qupicyie  cette  Re\tie  ait  une  grande  pré- 
Tention  en  faveur  de  3(.  Renan,  et  que  sa  rédaction  s'eji  res- 
sente^ cependant  plusieurs  académiciens  désintéressés  nous 
ont  assuré  qu'elle  était  en  général  impartiale.  Nous  ajouterons 
nos  propres  observations  à  la  suite  des  principales  questions, 
et  nous  tâcherons  de  discerner,  autant  que  nous  le  pourrons, 
ce  qu'il  y.  a  d'exact  ou  d'erroné  dans  les  diverses  assertions, 
souTcnt  contradictoires. 

2.  Thèse  soutenue  par  M.  Renan. 

l.  a  Pour  juger  le  caractère  d'une  nation  et  d'une  race,  il 
faut  considérer  ce  qu'elle  a  fait  dans  le  monde,  ce  pour  quoi 
elle  a  marqué  sa  trace  dans  l'histoire,  ce  en  quoi  elle  a  réussi. 
Cela  posé,  quelle  est  l'œuvre  de  la  race  sénutique  envisagée 


AD  SEIH  DE  L'AGADÉlf»  DB8  INSCRIPTIONS.  S8i 

dans  l'ensemble  de  Thistoire  universelle?  Celte  œuvre,  c'est 
éridemment  la  pridkatiûn  et  la  fondaiiondu  Monothéisme.  Les 
trois  grands  faits  généraux  par  lesquels  la  race  sémitique  fait 
S90  apparition  hors  du  domaine  étroit  que  la  géographie  lui 
assipe,  sont  le  judaïsme,  le  christianisme  et  Vislamisme.  Ov, 
en  quoi  se  résument  ces  trois  faits,  auxquels  nul  autre  dans 
rbîstoire  des  religions  ne  saurait  être  cotnparé?  En  la'conver- 
tien  du  genre  kuimain  au  tuUe  ^hm-IHeu  untQHe.  Aucune  partie 
dn  monde  n'a  cessé  d'être  païenne  que  quand  une  de  ces  trois 
religions  y  a  été  portée..^.  Une  sorte  A'inocxAation  sémitique  est 
nécessaire  pour  rappeler  l'espèce  humaine  à  ce  qu'on  a  appelé 
la  religion  naturelle/ &vec'asset  peu  de  raison,  ce  semble, 
puisque,  en  réalité,  Fes^pèce  humaine,  en  dehors  de  la  race 
sémitique,  n'y  est  guère  arrivée  par  ses  instincts  naturels.  » 
Telle  est  la  thèse  soutenue  et  développée  dans  ce  mémoire. 

3.  Observations  de  If.  Bonnetty.  ^ 

Une  remarque  essentielle  à  faire  dès  le  début  et  sur  le  fond 
même  de  celte  thèse,  c'est  le  vague  où  elle  est  posée,  et  la 
fousseté  de  la  direction  qu'elle  imprihie  à  tonte  la  question. 
On  donne  une  mission  à  la  race  sémitique,  mais  quand  exer-- 
ça-t-elle celte  mission?  On  dît  i  Son  œuvre  est  la  prédicùtiori 
elh  fondation  du  Monothéisme.  Mais  quand  la  racé  sémitique 
apparut  sur  la  terre,  le  Monothéisme  était-il  connu  ou  jn- 
coDDu?  On  ne  dit  rien  dé  tout  cela,  et  la  thèse' est  ainsi  sus- 
pendue  en  l'air. 

L*histoire  nous  dit  qu'au  temps  de  Sem,  fondateur  de  la 
race,  le  Monothéisme  existait,  et  était  adopté  par  tous  les  au- 
tres fils  de  Noé,  fondateurs  des  autres  races.  —  Dans  la  suite 
des  temps,  ces  races  laissèrent  obscurcir,  mais  non  entière- 
ment périr,  la  croyance  à  l'unité  de  Dieu.  Ce  n'est  pas  toute 
la  racede  Sem  qui  conserva  cette  croyance,  mais  seulement  la 
famille  d'Abraham,  le  peuple  juif,  en  un  mot,  par  une  pro- 
tection et  une  surveillance  spéciale  de  Dieu.  Encore  cette  race 
manifesta-t-elle  toujours,  avant  la  captivité  de  Babylone,  un 
penchant  marqué  vers  le  polythéisme.  Voilà  encore  la  réalité 
et  l'histoire. 

D'ailleurs,  il  est  très-vrai  de  dire  que  les  instincts  naturels 
D'oot  jamais  ramené  les  peuples  a  la  religion  nommée  natu-- 


rdte  avec  assez  peu  de  raisoD,  comme  le  dit  M.  Remo.  -^ 
Voilà  la  Traie  position  de  la  qo^oa.  Ecoutons  les  déveloHio 
mente  de  M.  Renan  ; 

4.  Suite  de  PexpaBitioit  de  M.  Reotn. 

a  M.  Renan  commence  par  établir  que  si  le  judatjme,  lecAr»* 
tianisme  et  Vislamisme  lui-même  sont  l'œuvre  d'une  seole 
tribu  de  la  race  sémitique^  on  ne  peut  s'empêcher  de  tstire 
figurer  ce  trait  dans  le  caractère  général  de  la  race  tout  en* 
tière^  car  a  le  caractère  général  d'une  race  doit  être  dessiné 
»  d'après  celui  des  fracUons  qui  le  représentent  le  plus  côm- 
»  plétement.  »  Mais  l'auteur  espère  prouver  qae  le  JMm^ 
ÛiéUme  n'a  pas  été  Tapanage  du  seul  peuple  juif  dans  la  race 
sémitique,  et  divisant  les  sémites  en  deux  bi-anches  :  1*  les 
nomades  ou  Arabes^  Hébreux  et  peuples  voisins  de  la  Pales- 
tine^ et  ^  les  populations  sédentaires  formant  les  sociétés  plus 
organisées  de  la  Phénicie^  de  la  Syrie^  de  la  Mésopotamie,  de 
l'Yémen,  il  s'applique  à  démontrer  que  le  Monothéisme  a  tott* 
jours  eu  dans  la  première  de  ces  branches  son  boulevard  le 
plus  sûr^  et  qu'il  est  loin  d'avoir  élé  étranger  à  la  seconde. 

»  Pour  démontrer  la  première  de  ces  deux  choses^  il  feat 
prouver  que  le  fond  de  la  religion  hébraïque,  dès  la  phi» 
haute  antiquité^  a  été  le  Monothéisme^  et  2*  que  les  Botres  sé- 
mites nomades  ont  dû  avoir  à  Torigine  une  religion  peu  diffé- 
rente de  celle  des  patriarches  hébreux,  n 

s.  Observations  de  M.  Bonnetty. 

Ces  considérations  sont  justes  ;  et  l'on  voit  déjà  que  M-  Re- 
nan a  modifié  ses  anciennes  opinions^  d'après  lesquelles  toutes 
les  races  sémitiques  auraient  été  toujours  complètement  Mo- 
nothéistes. —  M.  Oppert,  le  premier,  nous  croyons,  lui  a  faiil 
observer,  dans  les  Annales,  que  les  sémites  phéniciens,  ly- 
diens, assyriens,  avaient  élé  polythéistes  ^ 

6.  Suite  de  l'exposition  de  II.  Renan. 

«  L*ensembie  des  écritures  juives  nous  présente  les  Hébreax 
comme  Monothéistes,  au  moins  depuis  Abraham.  On  a  invoqué 
en  faveur  de  ^attribution  du  polythéisme  aux  Hébreux  primi* 
tifs  la  forme  plurielle  d'Elohim  au  lieu  du  singulier  £/oa/i; 

'  Voir  rarticle  Erreurs  de  M,  Benan  dans  son  Histoire  des  langues  sémùiquetf 
par  H.  Oppert,  Annales,  t.  xtii,  p.  87  (4*  série). 


AU  SBBI  DE  L'AGADtelR:  1«9  UfSCHIPTiONS.  M3 

mais  celle-  forme  est  ua  idiotisme  propre  à  la  langue  hé-^. 
hmpue,  et  qai  s'appliifue  aiu  mots  abstraits  aussi  biea  qu'à 
ceux  qui  impliquent  une  idée  de  majesté.  Le  poiyttiéispie, 
d'ailleurs,  ne  réside  pas  da^s  le  simple  fait  de  conceToir  le 
principe  divin  comme  une  pluralité;  il  part  de  la  distinction 
fondamentale  des  principes  du  monde,  chacun  de  ces  prin- 
cipes ayant  son  nom  propre  et  son  individualité,  To^s  les  au- 
tres noms  de  la  divinité  chez  les  Hébreux  expriment  Vétre  par 
êxeeUmee  H  %mq\ie. 

ttU  n'est  pas  pQ^sible  de  concevoir  le  changement  complet 
qui  se  serait  accompli  au  profit  des  Abrahamides,  et  aurait 
bitde  cette  tribu  pqlylhéiste  les  plus  zélés.partisans  de  l'unité 
divine.  Il  faudrait  regarder  cette  tribu  comme. très- supérieure 
eo  intelligence  et  en  viguepr  de  spéculation  à  tous  les  peu-- 
ples  de  l'antiquité.  Ce  qui  e^t  insoutenable,  car,  à  part  la  su* 
périorité  de  son»  culte,  le  peuple  juif  est  up  défi  moins  doués 
pour  la  science,  1^  phiIpsophie«  l'art  militaire  et  la  politique; 
ses  institutions  sont  purement  conservatrices;  les  prophètes, 
qui  représentent  excellemment  son  génie,  sont  des  hommes 
essentiellement  réactionnaires  qui  se  r£i)orlent  toujours  vers 
un  idéal  aaUrieur.  Ck).pimçnt  expliquer  dî^ns  iin  semblable 
milieu  une  révolution  d'idées iaussL profonde?  Il  faut  ajouter 
qu'un  abime  sépare  le  Monothéisme  sémjlique^  qui  est  une 
religion,  du  Déisme^  principe  philosophique,  capable  de  satis- 
iaire  quelques  esprits  cultivés,  mais  qui  a  toujours  été  im- 
puissant à  remuer  les  masses.  » 

7.  Obserrations  de  M.  Bonnetty. 

Ces  réflexions  sont  justes  encore.  Si  les  Àbrabamiles  avaient 
été  polythéistes,  rien  ne  prouve  que  d'eux-mêmes  et  |>ar  la 
force  de  leur  esprit  propre,  ils  fussent  jamais  devenus  Ifono* 
Uiéistes.  Les  Hébreux  ont  toi^ours  adoré  et  enseigné  le  Dieu 
de  leurs  pères,  un  Dieu  essentiellement  traditionnel*  Les  pro* 
phètes  furent  réactionnaires,  puisque  cette  expression  plaît  à 
M.  Renan  ;  mais  ce  n'est  pas  à  un  idéal  antérieur,  mais  à  une 
croyance  explicite,  positive,  révélée  de  Dieu  et  traditionnelle, 
qu'ils  rappelèrent  toujours  le  peuple  juif,  a  S'il  s'élève  au  mi- 
»  lieu  de  vous  un  prophète  ou  quelqu'un  qui  dise  qu'il  a  eu 
»  une  vision,  et  qui  prédise  un  prodige  et  une  merveille;  — 


28i  DISCCSSIOlf  SUR  L'imiTÉ  DE  DIBD 

B  et  que  ce  qu'il  ait  annoncé  arrive,  — «  et  qu'il  vous  dise  ; 
B  Allons  et  suivons  des  dieux  étrangers  qw  vous  ignores,  et 
D  servons-les  ;  —  vous  n'écouterez  point  les  paroles  de  œ 
p  prophète  et  de  ce  songeur....;  mais  que  ce  prophète  et  cet 
9  inventeur  de  songes  soit  puni  de  mort,  —  Si  votre  frère,  le 
B  fils  de  votre  mère,  ou  votre  fils,  ou  votre  fille,  ou  votre 
D  femme  qui  repose  sur  votre  sein,  ou  votre  ami  que  vous  ai- 
D  mez  comme  votre  vie,  vous  dit  en  secret  :  Allons  et  suivons 
B  les  dietAx  étrangers  que  vous  ignoriez  vous  et  vos  pères,  ne 
»  vous  laissez  point  aller  à  ces  discours....,  mais  tuez4e  amssi- 
»  tôt  ^  » 

On  le  voit,  ce  n'est  pas  à  un  idéal,  mais  à  un  Dieu  tradition* 
nd  que  les  prophètes  ramènent  le  peuple  choisi.  Aussi  som- 
mes-nous encore  d'accord  avec  M.  Renan  quand  il  dit  que  le 
Monothéisme  n'est  pas  Vasuvre  personnelle  de  Moïse. 

s.  Saite  de  Texpotitlon  de  M.  Renan. 

a  Le  Monothéisme  n'est  pas  et  ne  peut  être  l'œuvre  person- 
nelle de  MoTse.  Il  ne  l'a  pas  davantage  empruntée  à  l'Egypte. 
L'état  de  la  religion  égyptienne  à  cette  époque  reculée  nous 
est  inconnu.  {Objection  de  M.  de  Rougé.  Voy.  plus  bas  la  dis- 
cussion.) L'œuvre  des  réforAiateurs  juifs  consista  surtout  à 
épurer  le  Monothéisme  primitif  du  culte  des  Apis  et  des 
som'llures  paîenties  qu'il  avait  contractées  en  Egypte.  La  fa- 
mille ieraélite  arriva  Monothéisie  en  Egypte,  et  loin  que  cetta 
religion  soit  un  fruit  du  cbntact  avec  les  Egyptiens,  c'est 
contre  les  souvenirs  de  l'Egypte  que  Moïse  et  ses  adhérents 
ont  à  lutter  pendant  le  séjour  au  désert. 

»  On  a  dit  que  l'époque  patriarchale  et  mosaïque  dans  la 
Bible  a\ait  été  retouchée  dans  un  sens  Monothéiste  aux  épo- 
ques modernes;  M.  Renan  ne  peut  admettre  que  ces  retouches 
aient  altéré  la  physionomie  de  ces  antiques  récits.  En  tous 
cas,  une  telle  épuration  n'a  pas  dû  s'exercer  sur  les  noms  pro- 
pres, et  parmi  ceux  que  Ton  trouve  avant  Moïse  dans  la  Bible, 
il  n'en  est  aucun  qui  implique  le  polythéisme,  et  plusieurs, 
au  contraire,  impliquent  le  Monothéisme.  Tous  les  récits  gé- 
nésiaques,  fixés  dans  leur  forme  actuelle  à  une  époque  très- 
reculée,  sont  essentiellement  Monothéistes.  » 

'  Deut  lui,  1-0. 


AV  SEW.  m  h'ACAVtmE  DES  rnSGRIPTlONS.  MS 

9.  Observations  de  M.  Bonnetty. 

Jusqu'ici  nous  sommes  encore  d'accord  avec  M.  Renao , 
sauf  les  explications  que  donnera  bientôt  M.  de  Rougé  sur 
les  Egyptiens.  Oui ,  la  famille  israélite  arriva  Monothéiste 
en  Egypte^  et  tous  les  récits  génésiaques  sont^  comme  il  le 
dit,  mmiiellement  Monothéistes.  Mais  d'où  leur  venait  cette 
croyance?  Et  comment  se  fait-îl  que  la  famille  sémitique ,0X1 
plutôt^  car  ici  commence  Terreur  de  M.  Renan,  que  la  fa- 
mille abrahamique  soit  toujovirs  restée  Monothéiste?  C'est  ici 
la  question  essentielle  ;  elle  est  digne  de  toute  l'attention  du 
philosophe  et  du  chrétien  :  écoutons  M.  Renan. 

10.  Suite  derexpofiltioTi  de  M.  Renan. 

«  Hais  si  les  Hébreux  étaient  Monothéistes  à  l'époque  pa- 
triarcale, cela  équivaut  à  dire  quils  l'étaient  par  les  instincts 
tes  phàs  profonds  de  leur  constitution  intellectuelle.  Il  est  vrai 
qu'à  ces  époques  reculées ,  le  Monothéisme  n'eut  pas  cette 
pureté  sévère  qu'il  atteignit  plus  iard  à  l'époque  des  pro- 
phètes, et  surtout  de  Josias.  Mais  comment  s'étonnerque,dans 
les  religions  dont  Tessence  est  plutôt  négative  que  positive^  en 
ce  sens  qu'on  s'y  est  proposé  comme  but  principal  d'éviter  les 
pratiques  superstitieuses^  il  y  ait  toujours  beaucoup  de  diffé- 
rence d'individu  à  individu^  et  que  1^  Monothéisme  rigoureux 
n'ait  été  que  le  fait  d'un  petit  nombve  T. C'est  par  ïaristocreOiB 
qu'il  faut  juger  du  caractèn»  d^uod  race;  Pour  expliquer  de» 
caractères  tels  que  Moïse ,  Élie ,  Jérénoie  et  les  autres  pro- 
phètes, le  poëme  de  Job,  la  'fhora^  .les  psaumes,  il  faut  sup- 
poser chez  ce  petit  peuple  une  aptitude  spéciale  qui  la  porté 
à  revenir  sur  la  même  idée  religieuse  avec  un  degré  inouï  de 
ténacité,  et  Ton  sera  autorisé  à  juger,  par  suite,  du  caractère 
général  de  toute  la  nation  par  ces  personnalités  saillantes  qui 
deviendront  comme  les  manifestations  mêmes  de  son  esprit. 
H.  Renan  admet  donc  que  depuis  une  antiquité  qui  dépasse 
tout  souvenir,  le  peuple  hébreu  a  possédé  les  instincts  essen- 
tiels qui  constituent  le  Monothéisme.  ]> 

II.  ObservaUons  de  M.  BonneUy. 

Cest  ici  que  M.  Renan  abandonne  la  réalité,  l'histoire,  pour 
se  lancer  en  pleine  tnéta physique,  en  suppositions,  en  sys- 
tèmes, il  s'agit  d'expliquer  la  croyance  des  Hébreux;  s'il  y  a 


quelque  chose  de  clair^  de  certain  dans  le  seul  livre  qui  nous 
a  oaaservé  leur  hîsloîre^  c'est  qu'ils  croyaient  à  une  religvm 
q«i  avait  été  révélée  de  Dieu  à  leurs  pères,  qui  était  arrifée 
joaqu^à  eux  par  «ne  tradition  non  interrompue ,  et  qu'ils 
tfansmeitaient  par  l'enseigùement  à  leurs  enfants.  Or,  voici 
que  M.  Renan  attribue  leur  croyance  aux  ttaltucls  U$  pim 
ptofimds  de  leur  eonstiiuiUm  itUeÙeeîueUe. 

Cette  sul>slitution,  toute  arbitraire,  produit  des  conséquences 
immenses.  En  effet ,  voici  le  raisonnement  de  M.  Rèiian  :  h 
race  sémitique  est  Monothéiste  par  la  farce  de  sa  eatMittam 
ifUellectueUe ;  donc  les  peuples  polythéistes  avaient  et  ont  une 
eonsUtuticn  intelleetueUe  différente.  —  De  là  plusieurs  races^; 
de  là  justification  du  polythéisme  comme  résultat  d'une  con- 
stîttilibn  naturelle  et  âifftrenU,  etc.,  etc. 

Nous  n'avons  pas  besoin  de  faire  nos  réserves  sur  cette  pu- 
reté séi?ér€  du  Monothéisme,  qui  serait  venue  plus  tard,  et  sur 
cette  arùtoefalie  de  croyance.  La  pureté  a  été  primitive ,  et 
tous  les  prophètes  y  ont  ramené  le  peuple  juif,  et  dût  été  en 
cela  réactionnaire$y  comme  le  dit  M.  Renan.  Il  est  très-?rai 
que  ce  sont  les  chefs,  les  aristocrate  de  la  nation,  qui  con- 
servent la  croyance  |Hire.  il  y  a  de  tels  aristocrates  dans  le 
christianisme,  ce  sont  les  évoques. 

12.  Suite  de  reipMtièa  de  M.  Reoan. 

«  Or,  si  Ton  adhiet  que  eetfè  religion  ne  fut  et  ne  put  ètie 
ni  le  fait  d'un  ^rand  mouvement  philosophique,  ni  un  em« 
prunt  fait  à  l'Egypte,  il  faut  de  toute  nécessité  y  voir  le  résal- 
tat  d*une  certaiue  eomtihUion  intellectuelle  tenant  à  la  race; 
c'est  ce  qui  porte  M.  Renan  à  se  demander  si  les  autres  sémi- 
tes^  en  raison  de  leur  conformité  intellectuelle  et  morale,  même 
avec  les  Hébreux,  n'auraient  pas:  participé  à  la  croyance  ea 
un  Dieu  unique. 

»  Toute  la  famille  des  peuples  rattachés  dans  la  Genèse  à 
Tharé  :  les£(ioimles,les  IsmaéliteSy  les  Ammonites,  les  HàobitUt 
les  ThémaniteSf  etCv,  familles  très-distinctes  des  CbananéeaSi 
parait  avoir  pratiqué  à  un  degré  de  pureté  fort  inégal  le  culte 
du  Très- Haut.  A  une  époque  relativement  moderne  les  Hé- 
breux se  firent,  il  est  vrai,  un  système  d'après  lequel  la  race 
de  Tharé  aurait  été  idolâtre  avant  la  vocation  d*  Abraham.  Mais 


▲U  SB»  ]«  ifACkVÈMÏR  DIS  INSCRiPTlONS.  2§7 

lieD  de  semblable  ne  se  lit  dans  les  documents  bien  plus  a&i" 
cieos  de  la  Genèse  {Objeelion  de  M.  MonJu  Vay.  la^^discussioa 
plus  has)^  L^histoire  des  palriarches.  suppose  même  le  coa* 
traire.  Plusieurs  des  noms  propres  qui  figurent  4ansla  généa- 
logie de  ces  tribus  impliquent  le  Monothéisme.  Melchisédecb 
était  prêtre  du  Très-Haut.  L'histoire  de  Balaam^  qui  corres- 
pond à  une  circonstance  assurément  historique,  nous  montre 
chez  tes  Sémites  contemporains  de  Moïse  un  prophète  porlonl 
dtt  nom  de  Jéhavahy  quoique  adonné  extérieurement  au  culte 
de  BaaKPeor.  Il  est  vrai  qu'en  général  les  autres  tribus  Thé^ 
nichites,  qui  n'étaient  point  préservées  de  l'influence  étran- 
gère a'vec  autant  de  soin  que  les  Israélites ,  s'adonnaient  aux: 
religions  idolâtriques;  mais  ce  fait  arri\a  accidentellement 
pour  les  Hébreux  eux-mêmes  et  ue  prouve  rien  contre  l'apU^ 
tttcb  native  de  ce$  tribus  (\m,  à  l'époque  de.  leur  annexion  sous 
les  rois,  paraissent  avoir  conservé  des  (râpes  profondes  d'afQ- 
mié  religieuse  avec  leurs  vainqueurs^  caïc  on  ne  mentioane 
point  d'efforts  ftiits  par  les  jQifs  pour  les  convertir.  » 

Ift.  ObservaUons  de  M.  ifionnetty. 

Ceci  rentre  tout  à  fdit  dans  ce  que  nous  avons  dit  :  les  tri* 
Ims  sémites  avaient  conservé  plus  ou  {moins  explicitement 
quelques-unes  des  croyances  primitites,  et  par  conséquent 
avaient  plus  ou  moins  d'affinité  avec  les  Hébreux  ;  mais  la 
même  affinité  se  trouve  chez,  d'autres  .peuples.  iDans  tous  les 
cas  il  ne  s'agit  aucunement , de  eonfarmiié  bUeUecêuelle,  comme 
sowce  de  cette  croyance.  , 

14.  Suite  de  rexpositlon  dé  Mi  Reiuoi. . 

«  Les  tribus  sémites  ont  pratiqué  en  religion  une  sorte 
i'écleciiime  sans  préjudice  d*un  fonds  persistant  de  Mono- 
théisme patriarcal.  M.  Renan  tire  ses  preuves  à  l'appui  de 
cette  opinion  de  la  légende  de  Rutb,  qui  établit  une  entière 
tolérance  entre  le  culte  de  Moab  et  celui  d'Israël^  de  la  poésie 
parabolique  qui  n'est  pas  exclusivement  propre  aux  Hébreux, 
«tdu  poème  de  Job,  dont  la  scène  se  passe  chez  des  peuples 
voisins  de  la  Palestine^  et  qui  sont  évidemment  de  purs  mo- 
MhUsUs.  (Objection  de  M.  Alfred  Maury.  Voy.  la  discussion 
l^usbas). 

*  M.  Renan  soutient  la  même  thèse  pour  les  anciens  Arabes 


9SS  TOSGCSSIOlf  SCI  L^ITÈ  M  BBIT 

rattachés  à  Abraham  par  Ismaël ,  nom  essentiellement  Mono- 
ikiiiU.  Les  docamenls  nous  font  malhenreusement  défaut 
pour  tonte  la  période  qnî  sépare  Ismaël  de  Mahomet;  mais  on 
trouve  du  moins  des  noms  propres  ^  des  inscriptions  et  des 
notions  éparses  dans  les  écrirains.  M.  Renan  cherche  à  dé- 
montrer qne  différents  noms  prapres  d'Arabie  donnés  par 
Hérodote  peuvent  être  ramenés  à  tu»  $en$  monoihéiste.  M.  Cans- 
sin  de  Perceyal  croit  qu'à  c6té  et  an-dessus  des  divinités  par- 
tieolières  que-chaque  tribu  adoraH  à  l'époque  anté -islamique, 
il  y  avait  ttne  dMnUé  tupérieure,  ÀUak^  auprès  de  laquelle  les 
auti«es  dieux  u^étaient  que  de»  anges^  La  Caaha  Mt,  selon  toute 
apparence,  lecenlns  d'un  coite  Monothéiste  «rrailt  d'être  souil* 
lée  par  des  pratiques  idolMriqoes^  Elle  s^appeh  toujours  la 
•  Maison  de  Dieu.  » 

»  Quant  aux  auteurs  arabee,  ils  affirment  tous  que  le  culte 
primitif  de  f  Arable  fui  le  MùnôtMiame  pur*.  Cest  évidemment 
là  une  conséquence  du  système  «adopté  par  Mahomet  et  de  la 
prétention  d'après  laquelle  Fîslamisme  ne  serait  qu'un  retour 
à  la  religion  d'Abraham.  {Objection  de  M.  Ravaisson.  Yoy. 
pins  bas^la  dîBCUssionv)  On  -sait  que  te  Ghrisiétaît^  «ne  des  di* 
iqnités  révérées  dans  lUedjaz/On  prétend  qu'une  image  de 
Jésus  et  de  Biarie  fut  trouvée  à  Hépoquede  Mahomet  parmi  les 
idoles  de  ia  Oaaba. 

j»  M.  Renan  cite  ensuite  un  grand  nombre  de  noms  propres 
arabes  de  l'époque  antè*isiamique,  et  même  anté-chrétienne, 
empruntés  aux  auteurs  grecsv  aux  papyrus,  aux  înscriptioas 
grecques,  himyarites  et  Moaitiques,  aux  médailles,  et  qui  sup- 
posent tous  un  ÂÊmothéiime  ass«9  pur.  i» 

15.  ObfierràtiODtf  &e  M.  BoimeUy. 

Tout  en  faisant  nos  réserves  sur  cet  écleetieme,  ou  système 
philosophique  que  M.  Renan  attribuerait  au  peuple  juif,  nous 
accordons  l'ensemble  de  ces  considérations,  et  nous  désirons 
voir  publier  les  nombreux  monuments  indiqués  ici  du  Ifono- 
théisme  primitif  de  VArabie. 

16.  Saite  de  l'exposition  de  M.  Renan. 

«  C'est,  ajoute  le  savant  auteur  des  Langues  sémitiques,  no 
fait  remarquable  que  de  retrouver  ainsi  dans  l'ancienne  Ara- 
bie des  noms  semblables  à  ceux  dont  on  attribue  d'ordinaire 


AU  SI»  M  L'AGADiMIS  DBS  INSCRIPTIONS.  2S9 

riotrodoctionà  l'isIaiDisine.  N^eston  pas  en  droit  d'en  con-* 
dure  que  le^tdu  eu  Dieu  supféim  formaU  le  fond  du  cuUe  de 
f Arabie  aoanl  tiektmieme  f  Ei  ces  noms  ne  sont  pas  le  contre- 
coup de  la  grande  importance  que  le  judaïsme  avait  puisée 
en  Arabie  longtemps  avant  Mahomet.  Le  judaïsme  n^a  pu  ins- 
pirer Veeprii  mùncihmte  aux  tribus  de  V Arabie,  si  cet  esprit 
n'eût  éU'tn  elles.  Il  leur  eût  tout  au  plus  donné  des  pratiques 
religieuses.  D'ailleurs^  si  les  noms  propres  avaient  été  intro- 
duits en  Arabie  par  les  .Tuifs ,  ce  serait  des  noms  juifs.  L'isla- 
misme était  en  réalité  une  réforme  bien  plutôt  qu'une  révo- 
lution radicale.  Si  le  Monothéisme' eût  été  inoculé  à  l'Arabie, 
il  y  eût  paru  timide;  indécis,  mêlé  de  vieilles  superstitions. 
Tel  ne  nous  appartdt  pas  l'i^amismè^  qui  a  été  beaucoup  plus 
Monothéiste  que  le  judaïsme  et  le  christianisme  au  7*  siêde.  Ja« 
mais  Fidéal  du  Monothéisme  sémitique  n'a  été  plus  compté* 
tementatteintquepar  le  Koran.  Plusieurs  dogmes  chrétiens 
sont  regardés  par  les  musulmans  comme  entachés  de  po]y« 
théisme.  Ce  n'est  pas  seulement  à'  l'époque ^le. Mahomet  que 
se  décèle  cet  instinct  de  réactioiii  puritaine  cootre' les  <Dompli* 
cations  ou  les  superstitions  dont  les  cultes  tendent  à'se  cbiar- 
ger  en  vieillissant.  Et  toutes  les  ■  fois  ^^ueJa  race  arabe  a  pris 
part  au  développemetu  du  dogme  qu'elle  avait  créé,  ç^a  été  pour 
le  ramener  à  sa  simplicité  primitive ^  altérée  pari  les  peuples 

convertis. ,    ♦••-•■  .  i  .••.• 

>  Le*  Wahhabisme,!  par  exemple>  ne  doit  pas  être  considéré 
comme  un  contre-coup < du  christianisme  ou  de.  l'islamisme^ 
mais  comme  uti  nouvel  islam>  plus  Monothéiste  qw  les  deux 
religions  précitées.  Ce  Monothéisme  pur^  renouvelé  par  les 
Wahhabites^  se  concilie  avec  une  sorte  de  fierté  dédaigneuse 
et  presque  cavalière,  dont  le  poème  de  Job  parait  à  l'auteur 
être  le  vrai  miroir  dans  les  temps  anciens.  Il  s'en  faut  bien, 
au  surplos^ue  le  Monothéisme  soit  le  produit  d'une  race  qui 
aies  idées  exaltées  en  religion.  C'est  en  réalité  le  fruit  d'une 
race  qui  a  peu  de  besoins  religieux.  C'est  comme  minimum  de 
religion,  en  fait  de  dogme  et  en  fait  de  pratiques  extérieures, 
que  le  Monothéisme  est  surtout  accommodé  au  besoin  des  po- 
pvlations  nomades.  C'est  pour  cela  que  les  Bédouins  sont  les 
moins  pieux  des  musulmans,  et  que  c'est  chez  eux  que  l'isla- 
misme est  le  plus  pur.  [Objection  de  M.  Texier.  Voy.  plus  bas 


fM  BI8G088ION  SDR  l'UNITÉ  DE  DIKU 

In  discuBsioD.)  On  chercherait  yainement  chez  les  Arabes  bo- 
mades  les  superstitions  et  les  dénotions  q«i  ont  terni  le  cotte 
imifaire.  Aussi  l'islamisme  du  Soudan  est-il  bien  plus  oon- 
forme  à  la  pensée  primitive  du  prophète  que  celui  d'Egypte, 
de  Syrie  et  de  Constantmopie.  Afais  ce  poritantsme  oonfine 
parfois  à  rihcrédulité  (Objectimu  de  MM.  Ravaisson  et  Gui- 
'  gniaot  Vùif.  plus  bas  la  discussion.)  L'Arabe  bédouin,*  i  force 
de  simpliQer  sa  religion,  en  vient  presque  à  la  supprimer. 
C'est  le  moins  mystique  et  le  moins  dévot  des  hommes; 
c'est  moins  pour  lui  une  religion  positive  qu'un  prétexte  d'in- 
erédulité. 

»  L'islamisme  est  d'autant  plus  pur  qu'il  reste  plus  excla- 
siveroent  renfermé  dans  la  race,  ce  qui  revient  à  dire  que 
l'islamisme  est  Vexpression  même  de  l'esprit  arabe,  et  dans  un 
sens  plus  étendu  de  l'esprit  sémitique.  On  peut  dire  la  même 
chose  du  judaïsme^  qui  ne  oonserve  sa  pureté  que  tant  qu'il 
ne  sort  pas  de  la  race  israélite.  Il  faut  donc  reconnaître  dans 
la  branche  nomade  de  la  famille  sémitique  une  sorte  de  Mo- 
nothéisme latent ,  riêultat  dé  sa  eon$tittUion  psychologique, 
souvent  oblitéré  par  des  causes  du  dehors ,  mais  reprenant 
toujours  le  dessus  et  conservant  toujours  au  fond  la  notion 
«liifpl^  de  la  divinité,  d 

\t  17.  Obflerrations  de  H.  Bonnetty. 

'  Dans  cette  exposition;  vraie  sur  plusieurs  points,  nous  note- 
rons 1 

1*"  Cette  assertion,  que  l'islamisme  était  plus  pur  que  le  ju- 
daîsBfie  et  le  christianisme aU'  7*  siècle.  —  M.  Renan  vent  par- 
ler sans  doute  de  quelque  superstition  locale,  qu'il  prend  pour 
le  christianisme. 

t"  La  race  arabe' détetopponl  le  dégme  qu'elle  a  crié.  «^  Au- 
cune preuve  n'est  donnée  de  la  création  de  ce  dogme.  L'Us- 
toire,  au  contraire,  prou ve 'qu'elle l'areçude  sonore,  bmaS, 
qui  le  tenait  de  son  père  Abraham,  Ceci  est  la  réalité  et  non 
le  système. 

3"  On  pose  de  nouveau  le  Monothéisme  comme  réeutUU  de 
la  cmstilulitm psychologique;  c'est  encore  là  un  système  mo- 
derne, inconnu  aux  races  arabes^  ou  sémitiques.  Toutes  ont 
dit,  soutenu^  enseigné,  que  leur  religion  leur  venait  de  leursan- 
cêtres,  et  que  les  réformes  qui  avaient  eu  lieu,  telles  que  celle 


AU  SUN  DE  L  ACADÉMIE  -DES  INSCRIPTIONS.  291 

de  Mahomet,  avaient  pour  autear  une  révélation  immédiate 
deDiea;  ceci  est  bien  différent  du  système  qui  Tattribue  à  la 
constitution  psychologique. — C'est  la  réalité^  c'est  rhistoire, 
et  non  le  rêve  et  |e  système.  • 

Tel  est  Tenseroble  du  mémoire  de  M.  Renan;  examinons 
maintenant  la  discussion  qui  a  eu  lieu  au  sein  deTAcadémie; 
elle  a  offert  une  physionomie  et  des  résultats  très^eurieux  et 
très-iroportants. 

18.  0l«ea»sl«B«  4al  •ni  eu  lieu,  les  \4j  \^  eé  2S  mars,  ào  «ela 

de  Tilieadénile. 

«  —  1*  Dans  la  séance  du  11^  à  propos  du  passage  :  a  Dira- 
•  t-on  que  le  Monothéisme  juif  est  l'œuvre  persoilnelle  de 
s  Moïse?  Mais  un  tel  changement  serait  sans  exemple  dans 
D  l'histoire  de  Tesprit  humain ,  et  il  faudrait  expliquer  où 
»  Moïse  lui-même  aurait  puisé  cette  idée  qui,  évjdtetnitïent, 
»  n'était  pas  chez  lui  le  fmit  de  la  réflexion  philosophique. 
»  En  Egypte,  dira-l-on  sans  doute.  Mais  Tétai  de  la  religion 

■  égyptienne  à  cette  époque  reculée  nous  est  trop  inconnu 
B  pour  qu^une  telle  assertion  puisse  offrir  une  sérieuse  vrai- 

■  semblance.  " 

«M.  de  Bougé  rappelle  qu'il  a  démontré  dans  un  mimoire 
communiqué  à  TAcadémie  en  1857  que  la  religion  de  ràn- 
cienne  Egypte,  à  utie  époifue  trè^- reculée  ;  avait  été  le  Mono^ 
Ihéimê.  Le  texte  dont  H  à  donné  •  la  traduction  est  ferme!  et 
l'interpréta ti on  qu'il  en  a  proposée  ne  parait  au  savant  égyp- 
tologue  pouvoir  présenter  aucun  doute^ 

»  M.  Renan  a  cherché  ce  mémoire,  mais  il  n'a  pu  se  le  pro- 
curer.    .  ■     -••  ■'■','■    y'.     '    ' 

s  M.  de  Rougi  dit  qu  en  effet  il  est  demeuré  inédit  ^ 

»  M.  Guigniaut  remarque  que  ce  Monothéisme  est  loin  d'ex- 
ciare  le  polythéisme  et  qu'il  se  concilie  même  assez  bien  avec 
ce  principe  dans  la  religion  égyptienne..  • 

^  Uanalyse  en  a  été  publiée  dans  nos  comptes-rendus  de  févilef  1857,  rtlm- 
priniés  en  volume.  Voy,  p.  62.  —  Non-seulement  le  dogme  de  Y'dnité  ditine 
Tetsoftait  des  interprétations  db  savant  consorYatenr  du  Lonvie»  mais,  on  y 
voit  la  Bodon  salrante  exprimée  de  la  manière  la  plus  poslUvo  :  Diêu  q^i  ^ejv- 
fendre  lui-mime;  le  texte  dit  même  :  Ego  generator  gignens  meipsum  (traduc- 
tion littérale  seipsum),  super  genua  matrit  mex  (littër.  suœ).  Sur  une  stèle  de 
Berlin,  on  lisait  :  Non  genuit  Deus  suhstantiûm  eorum  (Deorum),  $ù  es  qui  ge- 
nmsti  Beos  quoiquoi  tunt.  (Ifote  de  ta  Revue  de  Vinst.  publique). 


392  IHBGCflSIOfl.  SDft  L'CHIIS  DB  WEB 

»  M.  Renan  ne  croit  pas  ioutefois  que  Tobsenration  de  H.  de 
Rougé  implique  dans  sfi  pensée  que  Moise  ait  fait  aux,  Egyp- 
tiensl'emprunt  du.  Monothéisme. 

dM.  deilotf^  reconnaît  dans  le  Monothéisme  des  Egyptiens 
et  cçlui  des  Hébreu^  deux  faite  jégakitieni  incontestables^  mais 
il  croît  qu'il  n'y  a  aucuqe  appa^noe  de  rapport  entre  eux.  • 

•    19.  Observations  de  M.  BonneUy. 

Le  mémoire,  dont  il  est  ici  parlé  ^  a  été  publié,  d'après  le 
compte-rendu  de  la  AevtAe  de  Vinstruction  publique,  dans  les 
Annules  de  philosophie,  t.  xv,  p.  309  (4«  série),  mais  avec  plu- 
sieurs développements»  d'après  les  renseignements  donnés 
par  M.  de  Rougé  lui  même.  Ainsi,  aux  textes  rappelés  en  note 
par  la  Revue,  il  faut  joindre  les  suivants  : 

«  1**  Dieu  UN,  vivant  dans  la  vérité,  q\xî  a  fait  les  choses  qui 
»  existent,  qui  a  créé  les  existences. 

I)  2«  Le  Générateui*,  existant  SEUL,  qui  a  fait  lé  ciel  et  créé 
»  la  terre. 

»  3»  La  Seule  substance  éternelle,  qui  a  créé  les  divinités. 

»  4**  L'UNIQUE  générateur  dans  le  ciel  et  sur  la  terre,  non 
»  engendré.  » 

Voilà  urt  Monothéisme  bien  caractérisé.  Mais,  comme  nous 
ravons  dit  alors,  ce  Monothéisme  des  symboles  et  peut-être 
des  mystères  n'empêchait  pas  le  polythéisme  des  masses, 
comme  le  dit  M.Guigniaut.  Aussi  M.  Renan  a  raison  de  dire 
que  ce  n'est  pas  aux  Egyptiens  que  Moïse  a  emprunté  l'unité 
de  Dieu,  et  M.  (le  Rougé,  en  convenant  de  ce  fait,  a  renda 
pourtant  servipe  à  lascieoce  en  constatant  *  la  croyance  primi- 
tive des  Egyptiens  à  Tunité  de  Dieu. 

20.  Saite  de  la  dSdcussion. 

•  ». 

<(  S""  ;Dans  la  séance  du  18,  la,  discussion  est  engagée  d'a- 
bord par  M.  Mur^k,  qui  qite  deux  passages,  l'un  du  livre  de 
Josué,  l'autre  du  livre  intitulé  y  Agriculture  des  Nabaléens, 
d'où  il  semble  résulter  que  Tharé  était  idolâtre. 

»  En  ce  qui  concerne  le  passage  de  Josué,  M.  Renan  répond 
qu'il  ne  peut  le  faire  prévaloir  sur  le  passage  de  la  Genèse^  où 
on  ne  trouve  nulle  mention  d'une  différence  religieuse  entre 
Tharé  et  Abraham.  Le  chapitre  de  Josué  où  se  trouve  ce  pas- 
sage est  un  sermon  qui  est  eensé  prononcé  par  Josué  devant 


AU  SBIlf  DB  i/aCABÉKIB  0B8  IHSGRIPTIONS.  2S3 

les  Israélites;  ce  son l  ces  morceaux-là  qui  accusent  évidem- 
ment parleur  manière  une  réiadi&n postérieure  et  probable- 
ment contemporaine  au  Deutéronome.  Quant  an  livre  des 
Nsbaiéens,  il  est  impossible  de  fotider  des  raisonnements  sur 
un  livre  encore  si  peu  étudié  par  la  critique,  tl  semble  qu'on 
est  porté  à  en  surfaire  l'antiquité;  quand  on  voit  leq  palriar^ 
ches  juifs  y  jouer  exactement  le  même  rôle  que  dans  les  apo- 
crypbes  de  l'époque  qui  précède  et  suit  l'ère  chrétienne^  on 
est  bien  tenté  d'admettre  que  ce  livre^  tout  en  contenant  un 
fond  très-ancien,  a  dû  être  remanié  et  complété  à  une  époque 
relâtîTement  moderne.  » 

21 .  ObftervaUons  de  M.  Bonnetty. 

n  y  a  peu  d'observations  à  faire  ici.  Josucdit  expressément: 
«Vos  |)ères,  Tharé,  père  d'Àbrabam,  et  Nachor..-  ont  servi 
»  des  dieux  étrangers  ';  »  il  est  en  outre  parlé  dans  la  Genèse 
des  dieux  que  Racbel  avait  dérobés  à  son  père  Laban  ,  et  em- 
portésdans  sa  fuite  ^;  cela  prouverait,  contre  la  thèse  de  M.  fte- 
nan,  que  les  Sémites  étaient  aussi  portés  au  polythéisme,  et 
que  si  Abraham  et  sa  race  s'en  sont  préserv^,  c'es(  par  une 
élection  et  vocation  spéciale  de  Dieu,  comme  le  dit  la  Bible. 
C'est  sans  preuve  que  l'on  a  recours  aune  rédac(tonjpo5iérteûr6 
pour  nier  ce  fait.  Quant  au  livre  des  JUjfabatéetis ,  les  Annaks 
ont  indiqué  les  nombreux  documents  qui  y  sont  contenus''', 
mais  il  n'est  pas  publié  et  nous  ne  pouvons  r;ep  en  dire. 

21.  Suite  de  la  diacussiob. 

«  La  discussion  devient  ensuite  beaucoup  plus  générale  et 
porte  snr  le  fond  même  du  mémoire  de  M.  Rènah, 

9  M.  Maury  combat  l'idée  de  l'auteur  tendant  a  attribuer  à 
iousies  peuples  sémitiques,  et  à  eux  exclusivement,  la  notion 
du  Monothéisme.  Quant  aux  religions  de  certains  Sémites  que 
M.  Renan  convertit  au  Monothéisme,  il  est  douteux  qu'elles 
en  présentent  tous  les  caractères.  A  ce  compte,  dit  M.  Maury, 
il  faudrait  voir  aussi  le  Monothéisme  dans  lareligiondesChinois. 

»  M.  Yillemeun  déclare,  s'il  lui  est  permis  de  donner  son  opi- 
nion sur  le  fond  d'un  mémoire,  où  la  hardiesse  des  idées 

'  Jotué,  ixiv,  2.  —  Le  Syncelle  ajoute  qu'Abraham  brûla  cei  idoles,  et  que 
Tbaré  persista  dans  leur  culte.  (Chronoiog,,  p.  99.) 
'  GaUte,  xixi,  30^32. 
'ififiokt,  t.  XVI,  p.  336  (4*  série). 

vr  sÉaiB.  TOME  XIX.—  N*  Hî;  1859.  (58»  toi.  de  la  eolL)    19 


Mi  DIMJMIOH  SVti'  h\jwrt  MS  Dttl^ 

semble  égaler  la  profondeur  du  savoir^  qu^il  ne  peut  recoip- 
naître  dan?  la  relfglon  de  ces  peuples  sémites  les  oâraelères 
d*Unité  divine  que  son  jeune  confrère  leur  aUriboe^.  Sans  aller 
chercher  ses  exemples  anssi  loin  que  le  savant  auteur  des  Re- 
ligions dé  la  Grèce  qui  a  pris  la  parole  avant  lui,  il  faudrait  at- 
tribuer, d'après  les  raisonnements  de  M.  Renan^  des  tendances 
Monothéistes  même  aux  rdigitms  de  la  Grèce .  M.  VilleiBaiD  ne 
croit  pas/quant  à  lui,  que  le  Monothéisme  soit  Tapanage ex- 
clusif d'une  race.  Il  persiste  à  penser  que  la  notion  fondamen- 
tale et  naturelle  du  Dieu  unique^  si  bien  en  harmonie  avec  les 
besoins  deTbomme  de  tous  les  pays,  a  été  reconnue  et  mise 
en  pratique  par  notre  race^  dès  les  plus  ancfins  tenips.  Tels  sont 
du  moins  les  grands  principes  qui  ont  guidé  e4  éclairp  Bos- 
suet^  Newton  et  Leibnitz,  et  il  ^ùi  coâteraitdelesafaandooder. 
Quant  à  Bossuet,  on  peut  arguer  dé  Tintérât  théolôgique  qui 
le  fis(isait  parier;  mais  pour  les  deux  eminents  esprits  qu'il 
vient  de  citer  après  lui,  il  ne  lui  paraît  pas  permis  de  mettre 
en  oubli  les  vérités  qu'ils  ont  embrassées. 

0  M.  Renan  répond  que  la  notion  d^n  seul  Dieu  ne  ressort 
nullement  de5  Védas,  qui  sont,  comme  chacun  sait ^  le  phis 
^cien  monument  de  notre  race  indo-européenne;  que  la  re- 
ligion des  Chinois  ne  présente  pas  plus  Tidée  d'un  dieu  unique 
avec  les  caractères  et  les  attributs  qu'on  lui  trouve  dans  la 
Bible,  que  les  Religions  païennes  de  la  Grèce  et  de  Rome.  U 
voit  dans  ces  dernières  des  dieux  subordonnés;  mais  celte  su- 
bordination est  un  fait  moderne.  A  l'origine,  les  Védas  en 
font  foi,  il  n'^  a  nulle  classification  entre  les  dieux;  c'est  plus 
tard  que  l'on  cherche  à  mettre  de  la  hiérarchie  dans  l'Olympe 
et  à  l'organiser  en  monarchie.  Rien  de  semblable  chez  les 
peuples  sémites;  rien  qui  puisse  être  assimilé  à  des  demi- 
dieux,  à  des  héros.  On  y  voit  des  serviteurs,  des  anges',  Acs 
instruments  dociles  de  la  divinité,  mais  n'ayant  aucune  per- 
'sonnalité,  aucune  indépendance,  aucune  ressemblance  par 
conséquent  avec  les  dieux  inférieurs  des  autres  cultes,  o 

23.  Observations  de  M.  BonneUy. 

M.  Maury  soutient  avec  raison  que  M.  Renan  a  tort  d'attri- 
buer le  Monothéisme  à  tous  les  peuples  sémitiques,  et  à  eux 
exclusivement.  L'histoire  nous  dit  :  1°  Que  le  peuple  juif  seul 
a  persisté  dans  la  croyance  à  l'unité  de  Dieu;  i"  que  différeuls 


Al)  SEIK  DE  L'j^CAD^lE  DBS.  DiSqilVTIONS.  SK93 

peuples  sémitiques  forent  entachée  de  polythéisme  ;  3*  que 
parmi  toutes  Itss  autres,  races.,  lanoLipa  d'ut\  Qieu  uojque 
s'était  coDscirvée  plus  ouinoias  CQ^rgs^meat^  —  M.  VUlemain 
s  soutenu  avec  saison  qu'un  Z^tettuntquaa^té,  reconnu  dès  les 
plm  anciens  temps  ;  il  aurait  dû  dire  dés.  I^  .création  de 
l'koMM^  dés  la  dàpersiqn  des  fils  as  Noé,  -*-:Pious  regrettons 
qo'aucun  de  messieurs  les  académiciens  n'^t  eu  le  courage 
déposer  laquestio^daqs ces: termes^  £11^  çst  daps  les.  ajççer- 
ticm&dfi  la  plupart  d'entre  ^\ix,  mais^  coi^me  parmi  les  poly- 
th^tes,  eUe  y  est  vç^ilée,  obscurcie. 

M.  Renan  nia  que  la  npUoni  de  Diei^i  sç  trpuyô  dans  les  Vé- 
diur  Nous  lui  indiqijheronsf  VQptiscuU  publié  il  n'y  a  pas  long- 
temps .par  an  l^ralime  célèbre^  JKm'tfohmn-Rgi,,  converti  au 
Cbristianisme,  et  qui  prouvaity  par  des  iexte^  ppsitifs/  qpe  les 
anciens  F^edos  admettaien,^  l'unité  de  I^in^u.  Cet  opuscule  est 
intitulé  ;  jiôfiéyé  ^  Vedianla^ou SQluUim  de  tQu$  lesVié^as^J'ou- 
xrage  le  plus  célèbre-  ^t  le  plus  vénéré  de  (a  théologie  brahma  - 
nùpie,  établissant  Vuniifi  de  VÉtr^  suprêm^a  ^t  qm  lui  seul  est 
fobjetdelapropitiatim^t  du  culte.  ISquç  .avons  inséré, ce  cu- 
rieux document  dans,lesylr»na/^  ^  (  .  > 

Quant  aux  CMnm^  nou^  vou4riop^sayoî,r $i. M,. Renan  pour- 
fait  mîeui  exprimer  V unité  dei  JHeu,  que  par  le  signe  ^ 

Thien^  formé  de  ^  ta^  grand,  et  dît  signe  |  y,  seul,  et  si- 
gnifiant Seul  grand;  les  Chinois  y  ajoutent  ordinairemenl  le 
terme  ^  hoang^  composé  de  |^  tse^  par  soi-même,  et  de 

J  vang,  roi,  c'est-à-dire  régneaU  par  èoir^méme  ^  ou  par  le 
signe -j^lay,  grand,  et;^^A:y,  comble,  où  {/tand  Comble^ 

divinité  à  laqjuelle,  dit  Sse-ma^sien  a  les  anciens  rois  sacri- 
faierU  tous  les  septjours^?  »  —  D'ailleurs,  s'il  y  cherche  les 
caractères  et  les  attributs  du  Jehovab  de  la  Bible,  il  a  raison 
de  dire  qu'on  ne  les  trouve  plus  dans  les  documents  qui 
noas  en  restent..  Mais  tout  porté  à  croire  qu'au  commence- 
ment ils  étaient  identiques. 

*  V9ir  Amalegf  t.  ix,  p.-  432  {V  aérie). 
'  Qwt'king,  c.  m,  4,  édit.  Pauthier,  p.  S3. 

'  Voir  dans  le  Ste-  ki  de  cet  Hérodote  de  la  (Ihîne,  les  Pa-chou,  liv.  vi. 
Nous  donnerons  bientôt  le  te&te  entrer  de  cet  important  passage. 


296  DISCUSSION  SUR  L'UNITÉ  DK  DIEU 

24.  Suite  de  la  diaoïsfiion. 

«M.  Wallon,  président,  demande  s'il  faut  croire  alors  que  h 
race  sémitique  seule  ait  eu  l'idée  du  Dieu  unique?  N'y  a-t-il 
pas  dans  le  culte  de  certains  peuples  sémitiques  des  pratiques 
idoiâtriques? 

»  M.  Rewm,  tout  en  reconnaissant  le  Monothéisme  comme 
fondement  des  religions  sémitiques,  prend  soin  de  le  dégager 
de  tous  lés  accidents  qui  semblent  Tobscurcir.  Il  en  est  de 
même  de  toutes  les  religions  philosophiques  dont  les  formes 
accidentelles  du  culte  doivent  être  soigneusement  distin- 
guées des  principes  dont  ils  s'écartent.  A  ce  compte,  il  serait 
facile  à  un  observateur  superficiel  de  confondre  les  formes 
religieuses  usitées  dans  tel  petit  Tillage  de  la  Calabre  airec 
ridolâtrîe,  quoique  la  religion  qui  y  est  pratiquée  ailles  prin- 
cipes les  plus  purs  et  les  plus  élevés. 

i>  M.  Ravaisson  ne  croit  pas  que  Ton  puisse  attribuer  à  tous 
les  Sémites  le  culte  du  Monothéisme,  et  il  cite  pour  preuvede 
cette  opinion  le  passage  d'Hérodote  où  il  est  dit  que  les  Arabes 
pratiquaient,  outre  le  culte  de  leur  dieu,  celui  d'une  auU^  di- 
vinité femelle  qui  rappelait  la  Mylitta  de  rorient.  Le  savant 
interprète  de  la  métaphysique  d'Aristote  ajoute  que  la  religion 
de  Zoroastre  était  une  sorte  de  Monothéisme,  et  que. cette 
religion  était  originaire  de  la  Médie. 

»  M.  Guigniaul  considère  cette  dernière  opinion  comme 
entièrement  abandonnée  aujourd'hui.  C'est  un  fait  depuis 
longtemps  hors  de  toute  contestation  que  la  Bactriane  a  été  te 
berceau  de  la  religion  de  Zoroastre. 

D  M.  Renan  répond  à  la  seconde  objection  faite  par  M.  Ra- 
vaisson que  le  Dualisme  n'est  pas  le  Monothéisme ,  que  de 
nombreuses  traces  du  culte  primitif  de  la  nature,  le  cnlte  du 
feu  parexemple,  restent  dans  le  culte  des  Parsis,  et  qu'enfin  ce 
culte  n'est  jamais  arrivé  à  un  Monothéisme  rigoureusement 
formulé.  Les  efforts  que  font  les  Parsis  de  nos  jours,  sous  l'ac- 
tion des  missionnaires  anglais  et  de  la  philosophie  européenoe, 
pour  arriver  slu  déisme  à  force  de  contre-sens,  en  sont  la  meil- 
leure preuve. 

»  M.  Adolphe  Régnier  demande  la  parole  pour  combattre  ce 
qu'il  y  a,  selon  lui,  de  trop  absolu  dans  la  réponse  que  M.  Ite- 


AU  SEIN  DE  l'académie  DES  INSCRIFTIONS  297 

flan  a  bite  à  son  éniinent  et  éloquent  conrrëre  M.  Villemain, 
lorsqu'il  a  déclaré  que  dans  les  livres  \édiqnes  il  n'y  avait 
point  de  trace»  de  Monothéisme.  Il  lui  serait  facile  de  citer  tel 
passage  du  Rig-Véda  d'où  ressort  évidemment  Tidée  d'an 
Maître  suprême.  Il  cite  par  exemple  un  passage  d\ine  hymne 
à  Varouna^  dont  M.  Max  Muller  a  puhlic  la  traduction^  et  où 
Varouna  est  représenté  avec  les  attributs  du  dieu  suprême. 

B  M.  Rerum  croit  que  l'ou  pourrait  citer  plus  d'un  passage 
des  Védas  dans  lesquels  le  texte  présenterait  la  même  image. 
Mais  on  n'en  peut  rien  conclure.  En  effets  l'hymnographe  est 
toujours  porté  à  exalter  par-dessus  tous  les  autres  le  dieu  qu'il 
célèbre,  à  peu  près  comme  le  dieu  Topique  était  dans  l'anti* 
qnité  le  plus  grand  des  dieux^  et  comme  le  saint  Topique  est 
de  nos  jours  le  plus  grand  saint.  De  même^  dans  la  poésie 
orientale,  le  souverajn  auquel  on  s'adresse  est  toujours  le 
souverain  du  monde,  le  souverain  unique.  Il  faudrait  d'ail- 
leurs que  le  Monothéisme  ressortît  de  l'ensemble  des  hymnes 
védiques.  M;  Renan  demande  ^  son  savant  confrère,  si  bien 
informé  sur  ces  matières,  s'il  croit  qu'en  dressant  une*  théo- 
logie védique,  on  arriverait  à  une  doctrine  monothéiste? 

»  M.  Ad.  Regnierréponi  :  «  Assurément  non.  » 

1»  M.  Laboulaye  croit  que  le  travail  de  son  jeune  conft*ère 
est  une  thèse  dont  il  est  bien  difficile  de  tirer  des  conclusions 
scientifiques.  C'est  un  système  que  pour  son  compte  il  ne 
peut  ailmettre,  car  il  lui  répugnerait  de  croire  que  des  races 
humaines  sont  dépour^ies  du sent/men^ de  Tunité  divine,  c'est- 
à-dire  du  sentiment  de  la  divinité  elle-même. 

»  M.  Renan  ne  dit  point  que  la  notion  de  la  divinité  soit 
étrangère  aux  autres  races  ;  puisque  la  plupart  d'entre  elles 
étaient  aptes  à  la  recevoir  en  raison  même  de  leur  perfectibilité. 
D'ailleurs  M.  Renan  n'a  pas  été  aussi  absolu  que  le  croit  son 
savant  confrère.  La  question  est  du  plus  au  moins.  Il  n'a  pas 
prétendu  étabNr  que  les  autres  races  fussent  incapables  d'ac^ 
tepter  cette  notion,  mais  seulement  elles  ne  l'ont  pas  inventée.» 

2&.  ObMiraUons  de  M.  Bonnetty. 

Dans  toute  cette  discussion,  nous  n'avons  à  remarquer 
qu'une  chose,  la  conclusion  de  M.  Renan»  à  savoir  que  toutes 


298  Disccssio!!  scK  LhmttÈ  DB  msc 

les  raee$$ont  apU$  à  reeevair  la  nMioD  de  TuDUé  dmne,  mab 
sealeraent  qa'elles  ne  Tont  pas  mvmtée.  —  U  y  a  là  cachée  la 
prétention  que  la  race  $émiique  a  int^enié  cette  notion.  C'est  ce 
qu'on  lui  demande  de  prouTer.  Bon  opinioa,  nous  le  savons» 
est  que  U  désert  est  mmothéiaie  ^,  et  qae  c'est  là  que  la  race 
sémitique  Fa  trouvée  :  fnais  il  ouMiede  dire  à  quelle ép(K)ae 
et  à  quel  sémite  on  la  doit.  Sem  était  fils  de  Noé;  il  avait  Ura- 
versé  le  déluge,  et  ce  n'est  pas  du  diëert  qoll  avait  reçu  cet 
enseignement. 

3t.  Suite  4e  la  dUciiaikm. 

a  —  3*  A  la  séance  du  «5,  la  discussion  reprend  à  propos  de 
Vindi/férenee  religieuse  attribuée  par  M.  Renan  ani  Bedoiiins. 

»  M.  Texier  ne  croit  iws  que  cette  indîCTérence  soit  attestée 
par  tous  les  voyageurs.  Quant  à  lui,  il  a  toujours  remanpié  ta 
scrupuleuse  exactitude  avec  laquelle  le  Bédouin  acoompUi 
toutes  les  prescriptions  de  sa  loi  religieuse.  U  n^a  jamais  vu  un 
seul  Bédouin  manquer  à  Tobservance  du  jeûne  du  rbama- 
dan,  ni  se  dispenser  de^  ablutions. 

p  M.  Benan  n'a  pas  (fil  que  te  Bédooin  se  fût  affranchi  de 
toutes  pratiques;  il  constate  senlement  qu'il  est  moins  reli- 
gieux que  le  musulman  des  villes.  C'est  l'opinion  des  voya- 
geurs, qui  se  trouverait  âinsr  en  oppo^tion  avec  le  témoignage 
de  son  honorable  cdiifrère.  H  cHe  entre  autres  Burkbardl. 

»  M.  ilfaury  insiste  sur  rautok*iU3  de  Bnrkhavdt. 

D  M.  Ravaisson  signale  lé  passage  àû  mémoire  où  11  esl  dit 
nue  le  Monothéisme  conduU  à  tme  simplitité  f  idées  religienses 
qui  confine  parfois  à  VincréduHté.  B  pense  tout  le  contraire. 

»  M.  Gwgniaut  piit1a$^e  lë^ntiment  de<M.  Ravaisson. 

»  M.  Ravaisson,  professant  une  opinion-  toute  contraire  à 
-celle  de  l'auteur  du  inértioire,  cherché  à  la  justiSer  en  mon- 
trant pourquoi  le  t*olylhéisme  est  plus  près  de  l'Incrédulité 
que  le  Monothéisme  :  la  pluralilé  des  dieta',  diUI,  semble 
exclure  le  respect  religieux;  quand  on  sie  fait  ail  contraire  de 
la  divinité  une  idée  trèb-éîcvée,  ttn 'arrive  nécessairement  aa 
Monothéisme,  et  ce  sentiment  doit  conduite,  à  ce  qtfil  semble, 
à  la  foi  la  plus  vive  et  fa  irtus  fervente.  Dans  le  polylhéisitie 
au  contraire,  on  ne  peut  avoir  de-DIenqu^uoe  ndtion  très-îm- 

«  Voir  les  ciutlons  textuelles  dans  les  AnnàUt,  t.  xvii,  p.  86  (4*  série). 


AU  SBIH'INS  ILfAGAOAVlB  MS  USSGlUrnONS.  t99 

pardile;  car,  pair  Tessence  même  de  cette  religion,  celui  qui 
la  professe,  eo  prenant  partipour  ta  pluralité,  u'établit  pas.de 
si  grande diSéreoee AutceDi^U^ et  ^bomprie qpe Je  Monothéiste 
qoi)  faisant  de  Dieu  un  être .  trèa-différent  djç.  luj,  trouve  |)ar  là 
même querien :ne  saurait  lui  êirecomparé.  . 
•D;Mw  ilfnan.TépMfd  qu'en  logiqi/te  son  oavaDl  xx>nfrère  ne 
peoldianqiierd^afvoir  j^sod»,  mais  ta  ionique  du  peuple  n'est 
paS'OeUeidbraciiletii.Qn  ^^yeuit ipppo^er  ici  au  faisonnemqnt  un 
exemple  assez  connu  :  c'est  le  livre  de  Job. 

»  M. Le Cferc trouve en^^etque  Jok  tnite  la  divinité  avec 
a»es  de  iamiliprUé  et  beaucoup  d't^udace.  .. 

0  M.  M$nan  insiste  WfO  ce  iait;  par;  il  conclut  bien  en  faveur 
desalhèseet  contre  les  .arguments  philosophiques  qu'on  lui 
oppose.  Le  livre  de  Job  e^tim  mouquient  essentiellement  sé« 
niti^iae  et  mqnpUiéiste^  #t  personne  ne  peut  méconnaître  que 
hdivinitèn'y  S(9it>trai,iée  aivecune  hardiesse  incroyable. 

»  M.  B0çai$$^cr0itq^'i^B  ne  peut  établir  de  jugement  sur 
ce  point  que  par  comparaison,  lit.sijUQMS  rpettpns.en  présence 
la  famUianîté  ineonte^(9ib4e,^  J|ob|[^rla,nt  de  Dieu  avec  l'irré- 
\éreueeidâ9  écrîvains' :polYtt)éisle3  tel^  qi^'Homère  et  Aristo- 
phane, on  aeralraippé.de  la;  différence  des  sentiments  et  du 
lai^BgQin9pirés.pac.leS(denx.  i^^ligions. 

»  M!.  JU9M:man$,  i^ite  le  Proo)étliée  cofunoe  exemple  du  peu 
de  respect  de»  pol^ttiéi^tei^  pour  Ieu|rs  dieux. 

»  M.  'JR$nan,  népoodi  ()Me  dans  Ij^  J^romélbée  le  poète  ne  pré- 
MHile^pas-rhomiDe^en  facedeJQi^n.pu  çn  lutte  avec  lui,  mais 
qu'il s'tagit: de  deuisidivinitési  c|ont.ji'\iu^  est. rebelle  à  l'autre. 
C'est  unei|«ei^]e.deroisp^pe. qui. n'a  ^ucmu  rapport  ayec  le 
senUmeoidontil  sfocçupe  et.&ur  jLequel  on  discute. .        , 

»JiL- Jliitiliyjreîveaant.sur.le  jugement  qM^  vient  fl'^^re  porté 
ftalaliteiMiit  au  Uvce  dçtJiobj, croit  qif'on.cf^it  tir^r  de  cet  écrit 
un  .atttrei  easeigiBinnenl  qye  qelju^  flp .  ra.udaç^  hun;iaine  en 
préaenoeide  la  dii^riniléi^que.ppur  ^,^  ilp'est  toujours  attaché 
àla>tliè8e,fiaaleduli;pr«,d'w  ressort  Tinstruçtipu  mpralé  qui 
^i\iia,mmi90m,  wmmlont^  4^„f}i(^u,,el  p^x  ordres  de  la 
tïméne^^  et  c'?i^,là  leiOvqd,  m^V^  fie  ce  f9i,nieu^  épisode. 

»  M4t/?«MM^  sansiUi^rquef  la.tti/è^  fipate  puisse  éire  ainsi 
comprise,  pense  qu'on  ne  peut  se  refuser  à  admettre  qu'il 


tOO  DIIGO0HON  BUR  I/VHIIB  DE  BIB1} 

règne  une  excessîTe  liberté  et  une  audace  inouïe  dans  le  lan- 
gage de  rbomme  parlant  de  Dieu  dans  tout  le  livre,  et  qu'il 
est  bien  difficile  de  concilier  ce  langage  avec  le  respect  que 
supposent  toujours  la  Traie  croyance  et  la  solide  piété. 

D  M.  Chiigniaut  croit  que  la  révolte  de  rhoranie  contre 
Dieu  ne  saurait  être  invoquée  comme  un  fait  caractéristique 
de  telle  ou  telle  religion  ;  c'est  un  état  accidentel  et  violent 
qui  est  malheureusement  de  toutes  les  religions,  mais  dont  il 
lui  parait  impossible  de  rien  arguer  pour  ou  contre  la  thèse 
de  M.  Renan.  Il  faut  considérer  que  la  révolte  contre  Dieu 
n'est  et  ne  peut  être  permanente.  C'est  un  état  transitoire,  et 
il  pense  avec  M.  Munk  que,  dans  le  cas  de  Job  dont  il  s'agit, 
il  faut  considérer  le  résultat  final.  «-*-  Reprenant  ensuite  l'ar- 
gument au  point  où  Ta  laissé  M.  Ravaisson  sur  l'incrédulité 
que  M.  Renan  croit  remarquer  parfois  chez  les  peuples  Mono- 
théistes, il  ne  pense  pas  que  Ton  puisse  tirer  de  la  fameuse 
formule  :  Pieu  seul  est  Dieu,  un  prétexte  à  l'incrédulité.  11  lui 
parait  que  sur  ce  point  il  y  a  contradiction  dans  le  savant  mé* 
moire  de  son  confrère  :  Nulle  part,  dit  M.  Renan,  le  Mono- 
théisme ne  se  trouve  plus  -enraciné  et  plus  ardent  que  chez 
les  Juifs  au  temps  d'Abraham  ;  pourquoi  donc  représenter 
ensuite  les  mêmes  peuples,  dans  les  mêmes  conditions  so- 
ciales, avec  les  mêmes  caractères,  les  mêmes  besoins  qu'au- 
trefois, et  nous  dire  que  leur  religion  d'aujourd'hui  confine  à 
l'indifférence  et  à  l'incrédulité  ?  Le  Monothéisme ,  tel  que 
M.  Renan  l'a  envisagé  dans  son  •  principal  ouvrage ,  est  itn 
fruit  de  latrie  nomade.  La  contemplation  dans  le  désert sem* 
ble  favoriser  le  développement  de  la  notion  monothéiste. 
Le  jeune  et  savant  auteur  des  Langues  sémitiques  a  constaté 
que  le  Sémite  s'éloignait  d'autant  plus  de  son  Monothéisme 
primitif,  qu'il  se  mêlait  aux  peuples  sédentaires;  et,  partici* 
pant  dès  lors  à  des  idées  plus  complexes  touchant  la  divinité, 
il  perdait  le  sens  profondément  religieux  qui  caractérisait  sa 
croyance.  M.  Guigniaut  ne  peut  comprendre  comment  le 
Monothéisme  se  trouverait  ainsiavoir  sa  racine  et,  a  la  fois» 
sa  négation  dans  la  vie  nomade  du  Sémite.  * 

»  M.  Renan  croit  que  le  savant  auteur  des  Religions  dau 
Vantiquiti  a  exagéré  le  sens  du  passage  qui  fournit  matière  à 


AU  aElH  Bt  ]t*AGADilllB  IME8  mSCRIPTIONS.  3(H 

sa  judicieuse  obserration.  La  contradiction  est  réelle;  mais 
eBe  esldans^les  faifs.  Il  y  a  là  des  faiis^  qui  s'excluent  en  appa- 
rence, mais  qui,  en  réaîttét  se  rattachent  à  une  même  cause. 
Le  fond  de  TesprH  religieux  du  Sémite^  c'est  le  besoin  de  sim* 
pticilé,  l'horreur  |K)ur  les  pratiques  tiombreuses  él  les  obser- 
viBces  superstitieuses.  Cela  aboutit  d'une  part  au  Mono* 
théisme,  et  d'une  autre  part  aussi,  dans  certains  cas^  et  chez 
les  natures  moins  religieuses,  à  une  sorte  d*indifférence. 

»  U.  lÀbouktjfe  distingue  deuï  faits  dans  le  passage  du  mé- 
moire que  Ton  discute  :  i*  Croyance  et  dévotion  de  l'Arabe; 
2*  incrédulité  du  Bédouin  :  sur  ce  second  fait  il  est  de  l'avis 
de  M.  Renan,  et  il  rapporte  à  cet  égard  l'autorité  de  Burton, 
qni  présente  exactement  sous  le  même  iour  que  Burkhardt 
le  caractère  des  Bédouins.  Mais  alors  comment  expliquer  le 
bit  du  Wahhabisme,  qui  e*st  précisément  sorti  de  l'esprit  des 
Bédouins.  Personne  plu^  que  les  Wahhabites  n'a  montré  de 
zèle,  de  fanatisme  même  dads  la  défense  et  la  propagande  de 
la  foi  religieuse. 

»  M.  Nàlàlis  dé  Waiiiy  i*elève  les  mêmes  contradictions 
apparentes  que  MM.  Guïgniaut  et  liibôulaye  viennent  d'in- 
diquer. \ 

1^  M.  Benan  répond  que  les  deux  faits  ne  son!  pas  aussi  con- 
tradictoires qu'ils  le  paraissent,  et  que  les  Wahhabites,  dans 
la  réaction  religieuse  qu'ils  x)nt  dirigée,  ont  préconisé  surtout 
le  principe  Monothéiste  du  pur  islam,  et  se  sont  élevés  contre 
la  superstition  musulmane,  i  Leur  principe  était  que  l'œuvre 
la  plus  méritoire  serait  de  ren'verser  le  tombeau  de  Mahomet 
et  ceux  des  imans.  » 

27.  Obserrattohs  de  itf.  Bonnetty. — Colidusion. 

Nous  avons  peu  de  chose  à  noter  dans  cette  discussion,  si 
ce  D'est  l'opposition  presque  générale  de  TÀcadémie  aux  sys- 
tèmes et  aux  assertions  de  M.  Renari.  —  D'ailleurs,  la  discus- 
sion se  perd  dans  des  généralités  où  chacun  a  plus  ou  moins 
raison. 

Pour  condnsiou,  toôns  ferons  remarquer  que  M.  Renan,  en 
établissant  que  le  Monothéisnie  est  un  prodiiit  de  la  constiti^ 
ti«  naturelle,  de  Vinsîinet^  de  la  psychologie  essentielle  de  la 
race  sémitique,  se  trouve,  sur  ce  principe,  d'accord  avec  tous 
1^  catholiques  qui   soutiennent  que  le  Monothéisme  ou 


réftgtoh  riaiurêlle  est  l'effet  de  Vacte  créateur  de  rftomme  ou 
du  développement  speniané  et  ntHurd  de  4dn  intelligence,  ou 
de  je  ne  sais  quel  influx,  ou  lumière  innée,  pariieipie,  ou  d'un 
lens  divin  naturel,  eic,  en  un  mot,  de  tous  les  catholiques  qui 
en  ce  moraerif  se  sont  faits'bnVologîsiès/où^Pfaloniciens.  et 
font  une  guerre  acharnée  à  ce  Traditionalisme  de  fantaisie, 
qu'ils' ont  eux-mêmes  créé  et  jiiii^aibi  n»QiK)e.  Ge  sont  là  des 
systèmes. 

Si  Ton  entre  dans  la  réalité, 'ëTque  Ton  consulte  Texpé- 
rience  et  l'histoire,  on  trouve  qu'à  quelque  époque  c|ue  M.  Re- 
nan, ou  SCS  alliés,  pla(iênt  les  Séinitéë^  des  SémiLs  aTaienI 
une  société,  avaient  përe  et  mère,  qui  lèfur  avaient  appris 
l'existence  de  Dieu,  et  leur  avaient  donné  la  religion  dite  natu- 
relle, quoique  Vliomme,  laissé  à  sa  natare,  ne  rapprenne  ja 
mais,  comme  Va  remarqué justemeritM.Keiiâri.fcèquî  prouve 
au  rç^te, que  ce  n'est  pas  unecomtituiiûnintettectuelte  différtnii 
qui  a  fait  tomber  et  maintenu  les  autres  racés  dans  le  poly^ 
théisme^  c'est  que,  comme  le  faît'êncdi'e  observer  M.  Renanj 
quand  la  race  sémite  leur  aeosergrié  lé  Monothéisme,  M 
constitution  intellectuelle  l'a  tout  de  suite  acjcepté.  Cl*est  la  raa 
japhéli^ue  de  l^Occident  qiii  à  accepté'la  pîl3nfriëre  la  doctrinl 
chrétienne  j  les  enfants  deCham,  en  Abyssinie,  sdDt  devenu 
chrétiens,  tout  aussi  bien  que  l^'hâbilants  du  Paraguay,  en! 
fants  die  ^ eau  rouge  ou  de  peau  jaune.  Ce  n'est  donc  pas  l 
constitution  intellectuelle,  mais  l'enseignement  qui  fait  l{ 
croyance,  sans  nier  cependant  et  les  inslinbts,  et  les  propeo 
sions,  et  Jes  aptitudes  respectives  de^  différentes  raéesctde 
différents  individus.     •  '        ' 

Voilà  ce  que  nous  appreiinenft  Thistclire  et  l'etpérîétice  joui 
nalière  depuis  nos  jours  jùsqû^à  Àd&m.'  Quant  à  Adam 
comme  c'est  un  homme  a  part,  un  hobinie  miraculé»  ^  pos^ 
tio^i,  ou  la  manière  dont  il  à  reçu  ^  croyaiice,  ûé  dSèvt^ait  pa 
être  mentionnée  ici  comme  le  font  lés  Ontbld^istés.  Et  qu 
s'il  faut  en  parler,  on  dbit^  ou  au  hioîns  on  peut  dfre  cjfue  Diei 
lui  a  donné  ses  précepteis  en  lui  parlant  i^oktô  une  certaine  fartri 
«orporeHe,  comme  l'enseigne  S.  AiiliUslin  ^: 

Nous  donnerons  la  suite  cte  la  diicusaion  dans  notre  pro 
chain  numéro.  A.  Bonnsttt. 

*  Voir  le  texte  entier  dans  les  Annalei,  t.  tu,  p.  1 10,  etvni,  p.  881  (4«  série}. 


poirriFiCAT  los  ;PAPBS  w  j«ov  ra  PU.  303 


PAPES  QUI  OOT  PORTÉ  LE  NOM  DE  PIE, 


r-    !   .'» 


L'Église  est  ujie  armée  campée,  au  m^i^u  du  monde  pour 
faire  la  conquête;  ,dej|3  ,^}us.  £lle  couvre,  ^vec  ses  tentes  >  un 
immense  espace  ;  coinme ,  Israël ,  elle  déploie^  sous  l'œil  de 
Dieo  et  au  milieu  des.  plaints  fertiles^  sa  force  et  sa  magniQ- 
cencf^.Tout  Ti^niverslft  çpntemple^  et  chaque  jour  viennent 
kii  demander  fisijite. des.  peviplades'notivelles,  attirées  par  la 
beauté  de  ces  pavillons  où  dojt  habiter  le  vai  bpnheur  ^  Mais> 
comnm  Israël >  ell^  est  eplourée, d'ennemis  contre  lesquels 
elle  doit  protéger  s^  epfaqtSj  et  dont  la  main  victorieuse  s'ef- 
force de  courber  la  tète^afiq  ^e  |eur  (airç  connaître  ^  à  eux 
aussi^  la  douceuî:  de  son  joug.  DepuiS|  dix:huit  siècles  qu'elle 
est  sortie  dans  1(^,  désert  dç  la  viçi  jauiavs^elle  n'a  pu  s'endor- 
mir un  instant  dans,  la  paix^  jamais  ell/e  n'a  pu  remettre  sa 
puissante  épée  danç  le,|o^^rcau.  L'Ëçlise  n'abaissera  son 
glaive  que  quand,  elle  n'^iifa  pluç  d'adversaires^  et  elle  en 
aura  jusqu'à,  la  fin  d,6s  ten^p^*  !^11q  ne  repliera  ses  lentes  que 
|H)ar  entrer  dans ,l<^^.iiiurS|  dé  la. Jérusàlenj)  éternelle,  comme 
ces  milices  infatigables  qui  ne  rapportent  leurs  drapeaux  et  nç 
retourpent  fouler  le, spji^^e  ;l$i .patrie  que  quand  elles  ont  vu 
fuir  tous  leprs  ^pn^rpis  et  qu'élis  ont  donné  à  leur  pays  les 
proyiijices  qp'elle^  devaient  çonquérirl 

U  vie  de  l'Église  est  donc  un  cokpbal  sans  terme. 

tour  être  digne  4'clte  et  popr  remplir  sa  mission^  le  chef 
qu'elle  9.  reçu  cj^.^é^ps^iQtiri^t  pe,çlevftiLêtre,  et  n'est  ep  ep'pt, 
qu'uu  soldat  cpurbppé^  Caippapt  toujo,urs  au  milieu  de  ses 
légions  fidèles^  il  ne  çonpait  ^e  la  i^oyauté  que  les  soucis  et  tes 

'Quim  pnldun.ttibértiaeflto  taii,  Jaco/b,  et  tentorfa tua,  vbraêl!^ Mimer,, 


304  pomrfficAT  beb  PAm 

Teilles  da  gouTemeinçnt ,  qne  les  fatigues  et  leç  périls  do 
champ  de  bataille.  ^ 

On  peut  dire  aiême  que^  dans  cette  moisson  de  trayaux^  de 
fatigues  et  de  blessures,  le  yîcaire  de  Jésu&>Ctinft  a  .toujours 
eu  la  part  la  plus  abondapte.  Gomme  le  divin  Maître,  en  effet, 
le  serviteur  des  serviteurs  de  Dieu  s'est  toujours  exposé  sur 
la  brèche,  il  a  toujours  plac^  au  premier  rang,  son  dévoue- 
ment et  son  courage.  Aussi  que  de  pontifes  on,!  trouvé ,  dans 
la  lutte^  les  chaînes  de  la  captivité,  les  tristesses  de  Texil  ou  le 
laurier  sanglant  dq  martyre! 

N'est-c^  lias  cc(nti;e  le  chef  que  s^  tourne  naturelleoient 
toute  la  fureur  de  la  guerre  comme  toute  la  rage  de  renier? 
Dans  une  knélée,  les  soldats,  qpi  aperçoivent  autour  d'un  cas- 
que la  éourohne  d'or  du  souverain,  dirigent  vers  ce  but  Jeur 
bouillante  ardeur;  car  la  défaite  de  celui-là  décide  la  victoire, 
et  il  y  a  plus  de  gloire  à  le  frappçr  ou  à  le  vaincre  qu'à  ren- 
verser dans  la  poussière  des  bataillons  entiers., 

Ce  chef  de  l'Eglise,  il  est  vrai,. est  couronné;  sa  tente  est  le 
Vatican,  soh  siège  est  un  trône,  et  il  en  est.qui  sont  offusqués 
de  cette  grandeur.  MÂis  enlève-t-e)ie  au  souverain. Pontificat 
ou  modifle-t-elle  ce  caractère  sous  lequel  nous  aimons  à  le 
présenter  ici?  Non,  an  contraire.  G^te  splendeur  terrestre  a 
été  créée  (flus  pour  nous  que  pour  la  Papauté.  Dieu  Ta  per- 
mise pour  assurer  Tindépendance  de  notre  guide  suprême. 
Dieu  Ta  permise  pour  que  la  plus  haute  puissance  spihtndle 
fût  au  niveau,  même  humainement,  des  plus  hautes  puis* 
sances  de  la  tçrre,  avec  lesquelles  elle  devait  traiter  des  inté- 
rêts rehgieux.  Dieu  l'a  permise,  perce  qu'ici  les  luttes  ne  sont 
point  stériles,  que  chaque  bataille  livrée  par  TEglise  et  son 
chef  est  suivie  d'une  victoire,  et  qu'il  est  juste,  par  con- 
séquent, que  la  gloire  du  combat  et  la  gloire  du  triomphe 
rayonnent  perpétuellement  confondues  autour  du  même 
front  * . 

D'ailleurs  cette  souveraineté  temporelle  n'est  pour  le  pape 
qu'un  fardeau  de  plus,  une  source  de  travaux,  de  peines ,  de 

'  Nous  donncm  pYos  tws  (au  Pontificat  de  Pie  VI)  les  raisons  qui  démontrent 
que  la  souyeralneté  temporelle  des  papes  est  une  haute  con?enance  et  même 
une  nécessité  relatiTe. 


Qt*i  oirr  poRTi  le  non  ra  pie.  S05 

combats  ajoutés  à  ses  sollicitudes  de  pontife,  un  autre  cercle 
ajouté  à  sa  couronne  d'épines. 

Anssi;  itialgré  et  ménie  à  ctute  de*  sa  magnificence ,  tou- 
jours e^-il  ^ue  le  Vatitail  n'est  qu'une  tente  t|ut  û'a  jamais 
été  an  lien  de  repos  ;  et  que  criui  qu'elle  abrite  y  veille  sous 
les  armes. 

Si  l'on  Tout  se  faire  une  idée  Juste  du  souverain  Pontificat, 
il  faut  se  le  k-etprésenrer  sous  ce  double  aspect  d'une  royauté 
d  d'ub'cômtaiandement  militaire.  On  doit  voir,  dans  celui 
qui  en  est  revêtu,  un  chef  qui  tient  le  sceptre  d'une  main  et 
ré{)ée  de  fautre,  potrr  qui  la  lutté  ocfcupe  plus  de  place  que 
le  gouvernement,  et'dont  le  gouvernement,  même  intérieur, 
est  une  autre*  espèce  de  hitte,  parce  que  Terreur  et  le  vice  se 
glissent  à  chaque  instant  dans  son  camp,  et  soulèvent  ou  sé- 
duisseni  une  partîle  dts  ses  sujets.  Le  pontife-roi  est  comme  les 
I>refnier8  chefs  des  Francs  qui  régnaient  dans  l'enceinte  de 
leur  camp,  et  qui  donnaietit  l'épée  posée  sous  leur  tète;  ou 
plutôt  il  est  connne  Moïse  qui  tout  à  la  fois  conduisait  ses 
phalanges  contre  Edom  et  Amalec,  écrivait  ses  lois  sous  sa 
(ente,  et  en  sortait  souvent  pour  apaiser  les  révoltes  du  peuple 
ingrat  doat  il  était  fe  sauVeur. 

Ceux  qui  auteieht  voulu,  pour  le  souverain  Pasteur,  une 
royauté  moirïs  lourmebtée  et  plus  puissante  selon  le  monde, 
%  trompent  étrangement. 

Le  souverain  Pontificat  est  dans  les  conditions  voulues  par 
sa  constitation  et  sa  destination.  Gomme  œuvre  divine,  créée 
poar  le  temps,  il  a  sa  base  sur  la  terre,  tandis  que  son  som- 
met  toache  le  eiel.  Comme  l^homme  faible  et  agité,  il  devait 
tire  exposé  aux  >  fatigues  et  aux  combats ,  mais  il  devait  y 
résister  et  né  jamais 'fléchir  comme  la  forte  divine  qui  l'a 
formé.' '  .        •       . 

Et  puis;  cette 'douée  âeuterainété  n'estreile  pas  pius  tou- 
chante ainsi? 

Elle  ne  veut*  |)as  sétilemeot  une  obéissance  extérieure,  elle 
ti'a  pas  seulement  beik>iii  d'étonner  par  sa  puissance  et  de 
subjuguer  par  la  crainte;  comme  elle  règne  sur  les  âmes,  il 
lai  faut  Tafinditir  des  Cœui^.  Nous  admirons  le  Pontife  com- 
mandant et  triomphant,  mais  nous  l'aimons  davantage  avec 


30G  1»ÔMTIFIGAT  DBÀ  '  PAPES 

ses  luttes^  sa  faibl(3sse  et  ses  persécutions.  La  Papauté  nous 
apparaissant  sous  la  forme  de  PieVIàrradié  de  son  palais , 
poussé  de  poste  en  poste  sur  la  terre  étràng-ërë^  pauTre,  dé- 
pouillé, malade,  abreuvé  d^m^iltes  éottiihe  Jésius-Cbridt  daos 
'son  chemin  du  calvaire,  efeayànt,  pour  obéir  à  un  pouvoir 
brutal,  de  reprendre  son  douloureux  voyaiçe ,  et  s'aflhissant 
enfin  dans  une  suprême  défaîllance,  ne  trouve-t-elle  pas 
mieux  ainsHe  chemin  de  nos  cœurs  que  si  elle  se  montrait 
toujours  à  nos  yeux  au  milieu  des  magnificences  de  Rome, 
avec  ses  ennemis  frémissants  e^  budiiliés  sous  Téelat  de  la 
triple  couronne?... 

Humbles  et  faibles;  ndiis  sommes  attendris  et  consolés  en 
nous  retrouvant  nous-fnêmes  danis  cie  cju'it  y  a  de  plus  grand 
sur  la  terre. 

La  vie  de  Inhumanité  soiif{V*ànte,  agitée, 'triilitan te,  se  ré- 
sume  dans  la  vie  de  TEglisé ,  et  là  vïe  dé  FËglise  se  trouve 
résumée  d'une  manière  édatàrite  dans  celle  de  son  auguste 
chef..  ' 

L'histoire  de  la  Pat)auté  e^  donc  un  abrégé  de  Thistôire  de 
l'Église  et  des  luttes  de  l'humanîté  siir  la  terre. 

C'est  à  ce  point  de  vue  qu'il  faut  se  placer  pour  lîife  This- 
toire  desPape^,  c'est  celui  ôU  nous  nous  Volumes  mis  nous- 
même,  pour  tracer  un  tableau  imparfeitdu  pontificat  de 
quelques-uns  d'entré  eux. 

Entreprendre  cette  tâche,  c'est  dérouler  plusieurs  épisodes 
de  cette  guerre  de  dix- huit  siècles  que  l'esprit  de  mensonge 
a  livrée  à  l'esprit  dé  oiefu.  d'est  montrer  la  part  qu'y  ont  prise 
quelques  Pontifes,  et  publier,  jiar  conséquent,  ce  que  ces 
morts  illustres  ont  fait,  dans  leur  temps,  pour  le  salut  et  le 
bonheur  des'  peuples,  et  pour  la  cause  de  la  civilisation.  C'est 
donner  aussi  une  idée  générale  de  Taction  bienfaitrice  de  la 
Papauté,  puisque,  animés  par  le  tnême  esprit,  développant  la 
même  loi,  les  Vicaires  de  Jésus-Christ  ont  lehdu  tous  au 
mêine  but. 

'  Et,  comme  ce  travail  n'est  que  le  récit  de  glorieux  combats, 
avant  de  le  commencer,  et  pour  comprendre  la  lutte,  il  faut 
connaître  les  adversaires,  leurs  atomes  et  leurs  attaques. 

D'abord,  il  ne  s'agit  point,  de  la  part  de  l'Eglise  et  de  la  Pa- 


QUI  O^J^BjriH;  hH  Npjf  DE  PIE.  307 

paaté,  d'uflv  a^res^^iqn.yjolente.l^.  prédiQatiop.  de  TEvangile 
n'est  point  une  gu^rra  ordinaire.  Avpc  ses  a()ôtres  et  ses  i.njs- 
sioonaires,  le  souverain,  PooUfliqai  a  cqmmencé  et  poursuit  la 
propagsitioa  p^ciflqu^  de  U  vçrité^  Ceux  qu'il  veut, soumellre 
iie^J7t.poipt,$eS)eiinepiis.  Ses  mains  aniie^leur,  présentent 
le  code  diyin  de  la  cbârité^  jettent  sur  le  sol  à  con(|uérir  la 
semeaco  clyrétieiine,  et  donnent  encore  pour  l'arroser  le  sang 
gàiéceux  des,  plus  .dévouas  Cîtdies  plus  chers, enfants  de  TE- 

C'est  d'euxrmêo^çs  que  les  peupjles  endurcis  repoussent  ce 
don  précieux  et  méconnu,  deviennent  les  ennemis  de  |eur 
bienfaUeur,  et  toqr^entlfi^^s.épéçs  contre  sa  poitrine^  comme 
ces. sauvages  anin^aux  qui  cberçlient^  déchirer  la  main  qui 
rompt  leur  chaîne. 

Deux  ^rtes  d'ejppemis  .çnt  attaqué  la  Papauté  et  TÉglise  : 
des  ennemis  eflérieu;;^, /des  ennemis  intérieurs. 

Lesoirt  delà  yéri^,  c'est.cj'^voir  pour  adversaire  tout  ce  qui 
n'est  pas  elle  :  —  qui  non  est  mecum  contra  me  est.  —  Tous  les 
[roots  qpe  ip'a  ppipt  tquçhé^  l/eau  du  baptême  se  dressent 
menaçants  contre^  r^]|se^i  S|qn  cb(|f.,Tout  ce  qui  ne  porte  pas 
le  nom,  cbr4tîe,n  ^  une  haipe  profonde  |JOur  notre  bannière 
saaée,  et  l'attaque  dès  qu'il  l'aperçoit.  Quand  la  croix  s'éleva 
sur  le  calvaire^,  portait  li^Saifve.urdvi  fnç^de,  quelques,  cœurs 
fidèles  l'entouraient  ;  mais  la  foule ^des  jujfs  l'insultait  et  mau- 
dissait rapguste  vjctin^e-  Oèsque  l'Eglise  a  paru,  commandée 
par  Pierre  et  ses  suçcesseui^s,  toqtesjes  puissances  de  l'erreur 
oui  rugi  ci  se  sont  rM^a  sur.^elle,  ^  l'exemple  d^  ces  nations 
jalou^  qui  se  lig\ièrent, contre  le  jpepple  de  Dieu  sitôt  qu'il 
eul  paru  au  dés<^rt  guidé  par  Moïse.    ,  ,         . 

Le  paganisme  romain,  l'islamisme,  l'idolâtrie  de  tous  les 
temps;,  toutes, les  fausses  religions  du  monde  ancien  et  du 
monde  moderne,  ont  déclaré  lagyerre  à  FEglise,  et  surtout  à 
son  suprême  Pasli^ur. 

Mais  que  les  étrangers,  que  ceux  qui  n'ont  jamais  attaché 
leurs  lèvres  aux  mamelles  de  l'Eglise  la  méconnaissent,  l'in- 
sultent et  la  combattent,  c'est  une  folie  qui,  jusqu'à  un  certain 
point,  peut  se  comprendre.  Le  comble  de  la  furie,  c'est  le 
crime  d'un  fils  qui  repousse  du  pied  sa  mère  et  qui  la  frappe. 


J  » 


.Yfipi  pepeodant  à  qud^rOiilf^ges^lsoDb  lîirée?  l'BiilîaetMiA 
^ag^qt^f  Oiezlel  cn4c«#p^/.C«r  cri odîett!  411e -M^Sauev 
entendit  un^  fois  en  pp^^^B|B»^|, ^^Êfit  'fV urtigit wyalè/ tliK- 
gl^  eH  le  ^u^eraio-Poalfle  L>mtenilMt  oum  bortifiitthaïae 
^oujç  de3  ran^  de  lemffîPtaft^QMi^iat^v^QPdMH  ^ùffhà^jkk 
.^  at^ifué  les  (}ag:iiies.  le.schisipeia  turm^^itc  la  cbaîmidft^t 
Piçrje  et  i^oiéfia  8ii|»rèiiie.wAon|ûi.niQ|^é(6'a>Y«csnfif»^M 
et  ^s  sarcasmes  sur  les  pe4:s9one»el  lesjcfapscB.aaûilaskleMItp 
^;i[qnt  le  |kOiiToirlemporeI,4aQfi.%jalM9ÎQ  et  ^st  oftpval, 
a  lancé  ses  vagues  furieoffs.pf  nlJcQ  IqlrAw  du-lhlof  ffaÉMr 
(l^p^upleç chrétiens;    ,     :.   ••    i  .  ,       '  *  r*:\ 

^  \  Ct^s  dçiix  espèces  d'a4\ei:9^iBe9ii te»  ennemi»  entérifturt  eliMs 
enne^s  iiUérieiirs>  pcm^sts  p^r  l^iniémesilnalincto,  m-itw 
mi^ux  dire  inspirés  par.  fe  mèm^  gafâe  wfeDMh  ofti  ^oai^aliu 
lé  p9i\T.erain  Pontificat»  pMpp^.ite  fyw^ 
lés  armes  de  l'esprit  ctjS(Tec  jk^.amie^Td^b  CQq^^.'aTet  kt^aê- 
pt)i$ipie  et^vfc  )aYUd^iu^,j(|in|jQy^t^wÀtpi^^ 
^sôuveul  loqtâUfoisc^s.dfuïglaiTfeq.  . .  î      i     .•.     M  t.\' 

'  Pe):)^aQtquelçs  bér^^  J9a|dt9iaflt|Oomip^>des!irag8MJm- 
^mpndes  autowr  de  Is^  hacquedaHeFnajtpaTfsrswt  lifs  pl«niete 
slëf;ies  de  rère.qhcétieqn^^,  JLputes.le^toreed  dti.pagaiiiaBnto<ie- 
VJaieqt.  Yattai^per  le  fer  çiiani^k^^i^t  it>agi«laiei»t los-^tilBilnm- 
£iié$  du  ,plu3.  pur  Faqg  .^e^^d^le^^  .40'Oelaîr«tea.  StosTeioÉ»- 
llçijJiOfes  surtout^  AM^i|>,0ajp^.Wie$p9<)ef de. trois  aèelef;;ii 
infuip  <^.'u,o  s^ul  Pape  se,gl^^^vaQt4>Kvqir.p,Q:$aitfr(la  liabne 
'djroiartjre.  .  .  •  .  !■»....  -  î  •-.  '  -i  ^  ..•  .j'I-i  •?  .* 
^  ^  Les.  «i^prisabl^s  Césars,  df  Bas-fimpirer  cmi  :avàiejitiiriHir 
l^d^.ies  çubtiliti^  MiH^ttlu^^!des,docieui:s,gih3ds^  appBlèix^ 
,ej:)cpre  à  Jeur  aid^  uon^aftoniQaevgiiettapeiÉls^'lfeitflét  ià 
lj)^ulajliléis.        .       ..  .;     ,,.,,  /  ;,.  .f  .     î  • ,:     .* .  .ïiM  uh  : 

Plus  tard,  tandis  que  les.Çapiosiootnpriintîâiit  teriniasMK 
mijisu^oiajies,  saw!va|e«|^,r|j:urppQ,oattioUqiteiet  nbusi oUisèr- 
V^ieql  une  patrie  cUréljpfiin^^.jn^qrâni^bB  pas;à  re^te^rld» 
^ressloas  in.cessanles,de9ieilipeiiMtis*<dfAUeiBa^i«,:  eiKhe tid^ 
^iî^h'^AiP^^  apajsç,!^  Ài:^u|fî^<iré):iDU«fiibteli  (UosdoulMrMrta 
encore  pour  leur  cœur?  .jnii.- jho  i  «HU'jifjfii 

..fElr.dai)Sce(le  graad^  tevqp^tedtiiprotèsUnfîsirievi^ileNé- 
ebainemenl  fQolre  le  oMi<^  H^Uaev'Idlqraislleslîblisdiy^ 

0£    C-Uo-K,   Il  kfVM;  <?r8{  ,îrtt  ^/:  —  ./w  :wt)r  .4nu<i*vi 


Qin  OHT'  tOBXk  U  MH  M  PIB.  300 

Luther  et  d6  tou»  les  dogaiàtifteurB  réformés  jusqu'au  bl** 
Touc  des  s^ats  huguenots  du  eonnéiable  de  Bourbon» 
800$  les  voûtes  du  Yaticav  et  éh  Sain^Pferre  de  Romel 

.Eofin,  la  dernière  et  terrible  gaérre,  celle  du  Ratioqalisnie 
impie,  yaste  tourmente  dont  le  souffle  nous  agite  encore  ai 
poîssaninnent»  commencée  par  la  ligue  des  beaux-esprits  et 
des  écrivains,  s'est  (Continuée  a^eo  la  haine  et  les  sourdes  me»' 
aées  des  Joseph  11  et  de  ses  émules,,  et  a  éclaté  par  les  excbs 
sanglants  de  la  RévbluiîoB,  diresaaat  sa  iéte  hideuse  jusque 
dans  le  palais  de  Pie  Vl  et  de  Pie  fX. 

Et  à  toutes  les  époques  de  l'histoire  de  l'Eglise,  combien  de 
tais  les  Vicaires  de  Jéeus-dhrkA  ne  vh^nt-iis  pas  d'audacieux 
aoti-papes  leur  disputer  la  tiare  I  Combien  de  fois  ne  durent** 
3s  pas  quitter  les  mors  de  leur  capitale  et  leurs  Etats  devant 
les  rébellions  d'oo  peuplé  caprideux  on  les  rntr^ues  sacrî* 
léges  des  Arnaud  de  Bresse  et  des  Mazini  !   > 

Dans  une  guerre  si  vite  et  si  persévérante,  jamais  l'Eglise 
et  la  Papauté  n'ont  été  prises  au  dépoorvu.  Elles  ont  en  leurs 
soldats  pour  chaque  espèce  d'agresseurs  et  des  forces  diverses 
dans  clûque  attaque.  Dans  les  persécutions,  FEglise  a  eu  ses 
martyrs;  contre  les  bérésies,  ses  conciles  et  ses  docteurs; 
contré  les  efforts  de  l'islamisme,  ses  croisés;  contre  l'impiété 
armée,  ses  guerriers  cblrétiens.  *  Et  ce  sont  lesPa^x^s  qui  ont 
encouragé  les  martyrs,,  convoqué  les  conciles,  soutenu  et  di- 
ligé  les  docteurs,  appelé  les  creiiés,  béni  la*  écrivains  dévoués 
à  la  religion,  et  prié  pour  les  nobles  défenseurs  de  l'Eglise 
ronatne.  Bien  p4us,iôuteè  ces  forces  militantes  de  l'Eglise, 
QOrinâii^es  ils  les  ont  réunies  da«is  leur  personne,  et,  suivant 
les  différents  besoins  des  temps,  ils'ont  mis  au  service  de  Dieu 
ci  du  monde  chrétien  leur  science,  leur  autorité,  leur  oea«- 
flge^  leurs  souffrances,  leur  saBg.  i 

Cette  part  aegusks  de  lumières,  d'ioirépidtté,  d'amertumes, 
de  çomba^,  aueim  des  Pape»  peut^tre  ne  l'eut  f dus  grande 
que  cbacuB  des.  neuf.  Pontifes  .dent  &ous  voulons  réunir  les 
DOQs  en  un  ceccVs  luoufieiiXk  oomaie  les  neuf  iteucMs  d'tme 
radieuse  couronne. 

le  nom  béni  ée  Pie  qu'a  adoplé,  à  son  élévation  6«r  le 
boQe,  le  noble  et  saint  Pontife  qui  règne  aujourd'hui»  a  brillé 

i^  sÉais.  TOME  XIX.  —  NMi 2;  1859.  (58*  vol.  de  la  coll.)    20 


310  l>dNTn?ftiAT  M8  PAPES       • 

d'an  si:  pyr  éclat  choqué  fois  qu'il  a  paru  ^r  TIldriKoii  de 
l'Eglisê'y  qu'il  nous  a  semblé  que  Dieu  y  a\aît  atUiché  une 
gloire  toute  particulière^  el'qu^il  le  destinait  à  des  Pontifes 
oboibis  entre  tbus  pour  l'aâcoHipKssemeht  éclatant  de  ses 
desseins. 

Un  nom  n'est  |>oint  quelque  chose  d'indifférent.  Presqtie 
lotis  les  noms  de  l*Ancien^Testament  sont  significatifs  et  pro- 
phétiques. Dans  l'histoire  des  souiremins^  et  surtout  dans  celle 
des  Papes^. beaucoup  de  noms  sont  providentiels.  Un  lien  mys- 
térieux unit  les  personnages  qui  en  sont  honorés.  Ht  n'est 
donc  point  une  pure  fantaisie  d*éerivain  de  rapftrocber  ainsi 
et  d'unir  en  un  seul  cadre  des  pontificats  séparés  par  le  temps. 
Un  auteur  Ta  fait  pour  les  Papes  apj)elés  Grégoire.  Nous  Tes- 
sayonis  pour  ceux  qui  ont  porté  le  nom  de  Pie.'  Ce  xt6m  glorieux 
est^  il  nous  semble  au  moins^  significatif  et  prophétique^  el 
merveilleusement  fait  ponr  la  iuission  confiée  aux  neuf  sou- 
verains qui  Tont  porté.  '        ' 

La  piété  c'est  la  tendresse  de  l'amoiurdivinj  le  doux  reflet 
de  la  religion.  Elle  voile  ce  que  la  piratique  du  devoir  a  d'aus- 
tère, elle  enveloppe  la  pénitence  d'un  charme  surhumain. 
¥Ale  est  à  la  vertu  ce  que  le  parfum  est  i  la'  fleur,  ce  que  ta 
grâce  est  à  la  beauté.  C^est  sa  compagne  et  ello  la  fait  aimer. 
Son -caractère  est  donc  Vamabilile>  la  doneeur. 

El  quels  pontifes  ont  mieux  tnértté  ce  titre  de  Pietnque 
ceux  qui  l'ont  cfa#isi  pour  nom?  'qpneiPie  I  offrant  l'auguste 
victime  an  fond  des  catacombes;  que  Pie  V  obtenaù'l,  par  ses 
ardentes  prières;  la  victoire  de  Lépante;  -que  ce  Pie  Vi  dont 
l'angéHque  figure,  dont  les  yeux  levés  vers  le  ciel  et  baignés 
de  larmes  pendant  qu'il  célébrait  la  messe,  (rappaient  d'ad- 
miration les  protestants  et  les  incrédules  eux-mêmes  ;  quâ  ce 
Pie  VII  que  nos  pères  ont  ccmlëmplé*  agenouillé  etreeoeilli 
au  pied  des  autels  de  notre  France;  qne  Pie  VlIIy  le  ftir  reli- 
gioiitë  Ae  la  légende  propbétk|i!ie>  einfin  <pDe  Pie  IX  dont  la 
tille  éternelle  a  si  souvent  vU' les  pieuses  slatioU'et<lonll'oni- 
v^rs  connaît  la  teiidre  dévotion  à  la  Mèrefde  Dieu  et  à  sa  Con- 
ception immaculée?.... 

C'est  l'Agneau  qui  est  le  coaquérant  thi  monde  S  «t  celui 

*  Àpoealtfpse,  xvii,  14. 


Qll  -i^fiJ  .FOUTE  UE  >OJa  DE  PIE.  dli 

ijDÎ  a  dit  :  a  Heureux  ceux  qui  sont  doux>  parce  qu'ils  po^sé- 
D  deront  la  terre  ^  »  a  voulu,  pour  S4iivre  celte  loi  du  monde 
moml,  qiie  ce  fûiThumble  piété^  dont  la  douceur  est  la  fleur, 
qui  fît  flédiif  la  force,  brisât  la  puissance  et  comnraudâi  aux 
vents  et  à  la  mer.  C'est  dinsi  qu'il  a  sauvé  son  peuple  par  la 
tendre  et  fervente  Esther  et  par  la  chaste  Judith,  qu'il  a  fait 
de  nos  pères  une  oaUon  chrétienne  par  les  prières  de  (Uolikie 
et  qu'il  â  humilié  les  ennemis  de  la  France  par  la  douoe  et 
pieuse,  bergère  de  Domréniy.  Les  Papes  qui  ont  porté  le  nom 
de  Pie  semlilent  av(»r  eu  pour  mission  le  triomphe  de  cette 
loi  diiriae  i|uî  fait  vaincre  les  loups  par  les  agneaux  ^»  Dieu 
les  a  appelée  au  gouvernement  de  l'Eglise  dans  des  circoos- 
taoces  solennelles  et  difûciles.  Ils  ont  pris  en  main  le  gou- 
vernail d€  la  barque  de  Pierre  au  moment  des  plu«  grands 
orages.  Ils  se  sont  trouvés  assis  sur  le  trône,  quand  le  péril 
de  l'erreur,  de  l'invasion,  des  révoltes,  des  sanglants  excès 
était  à  son  comble,  et  ils  ont  été  l'instrument  des  victoires  du 
chef  invisible  de  l'Eglise.  Aux  pieds  de  Pie  II,  de  Pie  IV  et  de 
Pie  Y  8'arrêtcflt  le  flot  des  conquêtes  mahométanes  et  les  pro- 
grès de  l'hérésie.  Sur  le  cercueil  do  Pie  VI,  contre  les  murs 
du  château  soUlaire  de  Gaëte  se  brise  la  fureur  de  l'impiété  et 
de  l'anarchie.  Enfin,  devant  la  calme  résistance  de  Pie  VII 
s'incline  et  s'hnnailie  la  volonté  de  fer  de  ce  gloiieux  conqué- 
rant, ebfant  chéri  de  TEglise,  qui  avait  rouvert  dos  temples, 
mais  ()ui  oublia,  dans  un  moaient  d'ivresse,  sa  mission  (>rovi* 
denlielle  et  dont  Dieu  purifia,  par  tant  d'amertumes^  les  der- 
nières adnées  à  Sainte-Hélène,  tandis  que  le  captif  de  Fontai- 
nebfeau  s'ac^seyait  paisiblement  sur  le  trône  du  QuirinaL 

Pour  résumer  ces  detniètû^  considérations  :  il  y  a  donc  un 
liep  mystérieux  (et  c'est  là  ce  qui  motive  le  rapprochement 
que  nous  avons  (ait  et  juatifie  notre  entreprise),  il  y  a  un  lien 
mystérieux  entre  ces  neuf  pontifes  :  c'est  la  mission  qu'ils  pa- 
raissent avoir  reçue  de  vainere  la  puissance  de  l'erceur  ^t  la 
violencGf  par  ce  qu-il  y  a  de  pkrs  doux  et  de  plus  aimable  dans 
la  vie  maiale  et  par  cooséquent  sur  la  ierre,  par  la  fnété.  Et 

•  Mathieu,  v,  5. 

'SlQ pr««mfirt  ffibQiM'osrfeiMmi'forUtuâiliem, eùm  oves  Fuj^oaticerint.  — 
S.  Iwïïû.  Chrys.  m  Matth.  Homil.  xxiiii. 


9i^  J.^  PONTIFiCAT  DES  PAPES 

nous  eussions  oe^re  gue.pouje  fravail  r^^ 
du  sujet  Ces  luttes  saintes^ ces  liclô'fr^s  Mîràc'ménàl&^ètlèu^^ 


sujet  et  être  de  quelque  utilité  à  la  jeunesse,  à  làqbëlf^w- 
touLfillaest  destinée  '  ''^'^  ^')Thh'yuiiiUj  *£  êJ 


leur   ' 


pomi 

tl^^.^^ljjj'Lwe  vj^riiê mu^ eç^^^         eûcptf-.,.,'  ' 

'    Pour  atteindre  notre  bui/hotis  'ne  sdrarfclà  ()(^rat"èttfrê? 
claus  tous  les  détails  dQrhi^^ire];^^m)us  nous  somnioé'^Jè^^ 

*W  fJjî  SW^UîB  ,enLrçlienk''ten(la'nces  'é^ 

ment  spirituel  et  temporel  des  panc^  dont  ïious  nous  bcoi- 

attàL'es  ae  ri^^îise'el  suf  fâ  hènem'èn{&'M^£in^t^^^^ 

<:oiiduire  nous-meme  les  voyageurs  sur  la'rnoiragne^  ms^^ 
nous  leur  avons  indiqué  du  doigt  lë^'V^iilfë^  (M(^ét(l^^^M 
hauteurs  sublimes  où  il  fallait  niontetf^ict  :dbà  ûk  di^iftjri- 
raient  deB^ntifnMrtriiiSlIses,  un  vaste  horizon  et  des 'beautés 
dignes  de  leur  admiration  et  de  leurs  pinceaux. 

**  Ceci,  bien  entendu»  n*ft-rkw  iTainelM^f ,  qnnl  qa*ll  en  ac/lt  He  cm  Mo»  Û 
n'en  restera  pas  moins  vrai  qu'il  y  a  de  curieuses  analogies  entre  ces  fentlTci 
et  que  ridenttlé  de  leur  poslUon  doit  frapper  un  esprit  sérieux  et  aeoootuiDé  à 
dladler  Taetion  de  la  Providence, 


QUI  Om  PORTC  LB^  Noil^W  PIB.  ^1^^ 

Nota.  Les  oeuf  ponlificals  que  nous  nous  propos9T|s  tfè  w 

gues,çelçbrçs,dç^ 

I.  V--  -^ — 


m.  La  guerre  avec  le  cafionalîsme  el.l'âttiaWiHi^.  '"  ♦  "*'"^** 

La2*cohriprenalesreiaies  :  '      '.    ,  ..     ^  ' 

DeJ 

lesTii, 

SaÎQj-Siëgê'j'  STjnpWmesifunestés 

De.Pje  m,  pbalife,d  un  jour,  mais  anime.des  metnés  seali- 

menls-     '^'^t/^  <r!«Tî;To7  ^f/(»if'',^t!i»  '..(nni-ir  Jl.  "/Ju.  ^-jj  Ihj.mj 

^  îhÇ  î^i^q^^ W^niina  le  coilaie  deTrenté,  et*  /Ôcttipà'  fcM- 
DePieTL  qui  uèchit  p^r  sa  douceur  rhqsiiriie  de  Joseph  Ii^ 

atecune  rare  sagesse^  là  barque ue  Pierre  aif  mnietr  de  CQf 

orage.    .  T.Lin;,!.: 

Eflfi^  de  Ptie  ne,  qopl  les  travaux  et  les 'glorieux  combes  se 

dp       I      I      ^^-~    ~^J^''  ^'îi_j  /u<r  <-.:,     "V^..,,i  '.i.>'i  :î'(,n'in... 


314  CONGOft0AT 

ii.'i  t'    ■'!'   ''iiii,i"i-   ,'i  'UN,  .4  nniiii      mi.M     ,j   i.  iin..iM    1    M.'= 


I »«  «■ 


I 

ENTRE   LE  SAliVT-SIÉGE   ET  LE  ROI  DE  PORTUOA^i, 
Sur  le  patronat  de«  Indes  A  de  lu  C^lne. 


Les  événements  qui  g'accom plissent  en  ce  moment  en  Orient,  donnent  une 
Inoportance  extrême  au  concordat  «uivant.  Dieu  veuille  que  la  couronne  de 
Portugal  use  mieux  de  la  faveur  qui  lui  est  accordée,  qu'elle  n*en  a  usé  par  le 
passé,  et  qu'elle  ne  suscite  plus  de  nouvelles  entraves  à  l'e^painsion  du  ehrlsUa- 
nisme  dans  ces  contrées;,  et  qu'ainsi,  le  Saint-SIége  n'ait  pad  à  regretter,  de 
lui  avoir  aecordé  cette  faireur.  A.    B.    • 

Au  nom  de  la  Trinité  très-sainte  et  indivisible. 
Sa  sainteté  le  souverain-pontife  Pie  IX  et  S.  M.  très -fidèle  le 
roi  D.  Pedro  V,  ayant  résolu  de  faire  un  traité  ^lour  régler, 
d'un  commun  accord,  la  continuation  de  Texercice  dés  droits 
du  Padrpado  de  la  couronne  portufçaîse  dans  Hnde  et  dans  la 
Chine,  ont  nommé  à  celle  fin  deux  plénipotenliairesi,  à  savoir: 
pour  Sa  Sainteté^  le  très-émînenl  el  très-ré\érend  sjîlgnedr 
cardinal  Camillo  Di  Pielrô,  pro-nonce  apostolique  en  Portugal, 
et  pour  Sa  Majesté  très-fidèle,  le  très-excellent  seigneur  Ro- 
drigo d«  Foucesca  Magalbaës,  pair  du  rojaume,  conè^eillcr 
d'Etat  effectif,  ministre  et  Secrétaire  d'Etat  honoriaire,  grànd'- 
croix  de  Tordre  de  Notre-Seigneur  Jésus-Christ,  lesquels 
ayant  échangé  leurs  pleins  pouvoirs  respectifs  et  les^  ayant 
trouvés  en  bonne  et  due  forme,  sont  convenus  des  arliclcs  sui- 
vants : 

Art.  !•'.  En  vertu  des  bulles  apostoliques  respectives'  et  cû 
confprmité  avec  les  sacrés  canons  l'exercice  du  droit  de  Pa- 
tronat de  la  couronne  portugaise  continuera,  quant  à  Tlnde 
et  à  là  Chine,  dans  les  cathédrales  nommées  ci-dessous. 
:  Art.  2.  Quant  à  Tlnde^dans  l'église  métropohlaine  et  prî- 
maticale  de  Goa  ;  dans  l*église  archiépiscopale  ad  honoreth  de 
Crapganor;  dans  Téglise  épiscopale  de  Cochîn  ;  dans  Téglte 
épîscopale  de  Saint-Thomé  de  Mélîapour  et  dans  Pégli^éf'épiV 
copale  deMalacca.  •*  i. 


SUR  LE  PATRONAT  II99i  iNDV»  £T  DE   LA   CHINE.  315 

AH.  3.  Osant  è  ta-  Cbme  :  àsn»  Tégltse  éfûseopalfi  de  Ma« 

cao.  '.   •       '         , 

Art.  4.  Il  demeure  convenaj}LU5  la  province  de  Kouani-Si 
ne  dépendra  plus  désorauii&  de  \^  juridiction  épiscopale  de 
Macao,  et  i)ar  conséquent  du  patronat.  Sa  Sainteté  se  réservant 
do  prendra  librement  à  l'égard  de  cette  province,  et.daiia  YiTk- 
térèt  des  fidèles^  les  déterminations  qu'elle  jugera  convenables 
d  nécessaires. 

Art.  S.  Le  Saint-Père  se  réserve  de  faire  la  même  chose  à 
1  égard  de  Vile  Hong-Rong,  laquelle,  qocique  renfermée  dans 
la  province  de  Kouang-Tong((lanton),  sera  séparée  delà  juri-^ 
diction  épiscopale  de  Macao  et  du  patronat. 

Art.  6.  La  juridicLioa  de  l'évèché  de  Macao  et  le  patronat 
dans  la  Chine  comprennent  donc  désormais  le  territoire  qui 
leur  appartient,  selon  les  .bulles  respectives,  à  savoir  :  Macao, 
la  province  de  Kopang-Tong  (Canton)  et  les  îles  adjacentes  ;  il 
faut  en  ej^cepter  seulement  la  susdite  province  de  Kouam-Si  et 
rîle  de  Hong-Kong,    . 

Art.  7.  En  vue  des.  considérations  de  convenance  religieuse 
présentées  pa^r  le  Saint:Siége  relalivenjent  à  la  création  d'un 
nouvel  évêché  sur  quelque  partie  du  territoire  actuel  de  l'ar- 
ctievêché  de  Goa„  le  gouvernement  portugais,  connue  patroni 
contribuera,  autant  qu'il  est  ep  lui,  à  ce  qiie  celte  création  se 
réalise  convenablement  dans  lés  limites  et  dans  les  localités 
jugées,  d'accord  avec  Jç /saint-siége,  les  plus  convenables  potrr 
la  bonne  a4^)iaistration  de  cette  Eglise  et  la  commodité  des 
fidèles.    .   , 

Art.  8«  Vîleidq  Pulp-Pinang  demeurera  séparée  de  la  juri- 
diction de  révéché  de  Malacca  et  du  patronat  :  Sa  Sainteté 
pre^dfa  4  son  .égard  les  mesures  qu'elle  jugera  utiles. 

Art.  9,  Mais  Vile  de  Singapour  coutinuer^  d'appartenir  au 
même  évêché  de  Malacca.  On  pom;ra  établir  dans  cette  ville  la 
résidencç  epiçcopale,  le  prélat  conservant,  le  titre  d'évêquede 
Malacca.    .     .        ,  ,  ,     .   * 

Art.  lO.iIfC  tefritoire  de^  chacup  des  évçchés  sulfragants  de 
rjadeiCi-^eesus  p?tentiotmés  devra  avoir  ujie  extension  telle 
que  la  jurid^cljon  épiscopale  .puigse  s'y  exercer  avec  prompti- 
tude et  d'une  manière  utile  :  les  hantes  |)arties  contractantes 


lot  poissible,  on  mette  an  aax  mésinieJitigMMi  l3liHÉ]P.pcfftii^'i 
trapi«j^uilyi?  .^aijp^p^  çl^-^^n^  ;PpflfW«ti9tti>fite8çnltb(am' 

a^iditJi(9r|fie^,ou,i<rup,jrçg[iWTO^^^ 

M-n'^^t  P^P>JS?,|^Wfi».<^^1»^  .<Hifr««roiitl'.pDftai*étîJ, 
,^ç(evf^ ^^c^.ff\ijl,,^}ipin,^.(|ii9i<«a-4Q>>-«!'<o>tl  élâf«i4* 

,^j-^,,13f  ,p«iRS(Çfi  l)H^«)j?^^w«K]m)b«tktasi{MUAiefecantnc- ' 
Iwf^^,  t)ioqui)^t>.^M  «^ftfpf^^ÏM'i^iwaidsiu.iOMiinriaraiRr;-' 
animés  d'un  esprit  de  conciliation  et  connaissant  haa-ieéàlàf^  ■ 

^ç(  d^lfir^  ^'  pçfi  rj^cmiiÙs^aipe^'ViiU^l»  .motttssxtoiritoiM»  ; 
où, j^ff^ijr^, Vl^qFd.pP9Feftq  «Obie,  k^  >tia«rte»  l^istiëB.  taoninitH  ' 
tafjfé^  ^  ,i'^^f çi«^  4u..  I^nfift  t  de\>lft  •  HMronbe  1 1^  I  VbH^ 
doif  «;9nt^pU€;iif,  i!,,l,„,|i,  ;,.,ii.-.i/  <■..!  .-,  ,,i-  =..  •.!  ,- •  .ji.-».i/ .  •'_ 

ilrj,,fi^,^f)^,l^jMr|i^dfi(l0ni(OHli  qtirdeneateroatl^ 
d€3,^imjlfjif,a§§|gçé^B:SB^  d)|iM)9fi«A  snftoffiBrtéa^siDlndtg  «■' 
pourra  créer,  avec  les  formalités  compétentes,  de  nounauV' 
ô^di^,jçt^lop»,fi9fl?çiWçeW  y^Hr.MfS:  HemrcM  àû  lAIrénât 

l'institution  canonique  à  la  personne  qn^Bs'.Af^iealé'itieM'^flH-  \ 
^fj^l^mm^ftkêf»m6fli9mfiiV6f^iab  iné^fro|JoUlWiib 
**^jMti.)  y  J-.  .(l'jilfJi  J;.  ajjisiuhoq  ,oI.!ii<>l)  n»  Jii;l  ■'.liinl  yin^ii' 
El  les  hautes  parties  contracta^hA  iideHMlifbab:  «Kacdort' I 


8im  IX  PATBORAT  VÉif^mtl^l  ET  DB  LA  CHINE.  317 

taée,  les  commidMA-e»4«^iél)^tof  «lté''iV6tififniks'6ccut)enY'^e^ 
l4rcàccDdscttg»tiouvdéffitUiV«Jtltt>À8«ëScf'4(it  boft'êfA;  ^réé  sur 
l«iéqrifpi«qdaiinèt)te<aFOlM^lii«;'èd'^Àiifbrthil'ë'aic'élesÔ^ 

\etiiMapA9s=Si^SÊX^ëi'i^Misim^m<,m  Tl/ior'nëTi'l!'dë'ia  si-'' 


I, 


samairSet-dtat- deitcfaosek'ic^ihueHft'Iiul^qu'à  1^  coriètilWl)(oh'  ' 
(MMiiqxB4éihi«hrè4lei^}«««(ié^iVfm'4tt^'<yrrgë:  ""  '''''"'' 

sqflii#SDls  a»>nildèitr3^Bè^«ÙAd\!foifl'ëi'k'*é\\pVèliTàAf,  'ël'(|ÙQ 

la  promolion  canonique  des  évéqaes  respeéflii  'ifà'i'l^cît^tiiiini', 

l'wn»ar>âeiav<]ttril(UeU(»nt>r«féil^dt>6HlatHl^  dû 'MéW^rl-f^-  , 

ié<|ni<aeraiarBainou*i8i«n!e86i>«<étnéM!it^tfr'  lé' SàhitiBiêé^  dàW' 
taàOàadbaeà.u-.t.'-v.nfUi-j  \-<  nniinii'.di»-)  •..:  !  ■.,'■;  :m; T.  cifniii'. 

diocèses  suffk^gants  de  l'Inde  et  que  le  siège  épisconart' sét^' 
poiitMi4e>tna|^ete<i»tté9M«6fM}itéi-^tiVèftin  PémrtKc  ëUVrlèfd^. 
la  |9éniitatidn(.4|e  >ré»é(}t^,'->teiite  p»>lë'f(>Vli^^  |)»ti-dii'ti6i'(ui'  ' 

îié  expédiées,  le  \icaire  ou  les  vicaires  apostoliqties  "(^^t'Vësl-" 
<)efMK)aar)k"levDHdiif  ti»AléVêêtié>^^^M.ftiéiimt  WcbeW-  ^ 
T«ne(rt^(Afln.i9iie  ileiifMrélËl'' KmKtti4-  (iUissë  ^ottterhtlf  "él>6  '° 

imàutiuni  ■>\.  ,'.<U\u\\<]nMn?.-Mi'i;\<.\  --il    i.-'»-    i  >>i-)  r-riuci 

làRbilA^  bb  ptésentHhMé^W^t  6éB'dèd««hTié)('é^'Alël'B^,'^tif  ' 
en  font  partie  intégrante,  sera  ratiK><i^t> lëi  m\!iïêà"piiii\ëè'^ 
CQiitrBdilckK,(4lios  fatiO^BttbteséfMtl^tilifaiipësi'Lfstto^Vè . 
<iaB(.-iMifailte>HioU  qMH(li^r«qftt(li<^td<«è'âà'kig/fafury;'i(^tf'  < 
pltiUfljJB'ii-e^IftMlîbteip  ')m!"=-Ti;i  j;I  ù  uni-iuuni. .  iiuitiiJi.Uiu  I 

fitift)lrdp)ifo<D  l«»t>MMip«t<«tftia<M'«W9A-/)iMtieé<dHt  'iT^é'l^^' 
même  traité  fait  en  double,  portugais  et  italien,  et  y  onit'sm- 


318  €Oifeoiiiuflr 

Fàié  à  Lt5boniie>  le  24  février  i€^7. 

Camillo,  tardinai  Oi  Pibtiio^  promm^ce  apotMiqyiA^ 
-^  Rodrigo  da  F^^itseca.  Magauiabs. 

Annejce  A.  Dans  l'article  6  du  (raiié,  m1  69t  dédané-  que  ia 
juridictio'n  derévêqtïe  de  Macao doitcompiH^ndre  ia  provinoe 
de  Canton  (Kouang-Toag)  et  les  île»  adjacentes^  panni  4e8- 
quelles^  quant  aux  chrétientés»  la  prihctpale  est  rUe  de  Hai- 
nan  r  vu  cependant  ce  qui  s'est  décidé' dans  ijes  conférences  et 
pour  les  motifs  discutés  alors  par  lef^  deux  négociatburs^  on  a 
j!igé  opportun  de  prolonger  pour  un  espace  de  temps  déter- 
miné Texercice  etoiusif  de  la  juridiction  ordinaire  de  Tévéque 
de  Macao  dans  les  territoires  de  ladite  province  et  dans  ilk. 
Cet  espace  de  temps  a  été  limité  à  une  amiea  et  ne  pourra  être 
prorogé:  cette  année  devra  oommeticép  le  jour  où  lie.tnulé 
aura  été  ratifié  par  les  hautes  parties  contractantes  9  Tanoée 
finie^  rarticli*  6  aufa  son  exécution  complète.  En  indme  tempe, 
le  négociateur  portugais  soussigné  promet  que  le  royal  patron 
portugais  augmentera  le  nombre  d'liab}les>et<édt7kitlM  mtasHm- 
naires,  qui,  outre  ceu^  qùi«e?âistent  déjà^isk^mphliecit  à  conser- 
ver et  à  propager  la  foi  «îatholique  dans  ces  régions. 

£t  afln  que  cet  accord  spécial  ait  ia  force  du  traité  et  soit 
considéré  comme  en  faisant  partie  intégrante,  non-seulement 
il  est  signé  par  les  deux  négociateurs,  mais  encore  il  sera  ra- 
tifié conjointement  avec  le  même  traité  par  les  deux  parties 
contractantes.  {Suivent  les  signatures,] 

Annexe  B.  Dans  rarlicle  13  du  traité  sur  le  patronat  de  la 
couronne  portugaise  en  Orient,  il  a  été  dit  qu'on  donnerait 
connaissance  aux  commissaires  chargés  de  proposer  les  cir- 
conscriptions  respectives  des  diocèses  de  Tlndc  mentionnées 
dans  le  même  traité,  des  territoires  où  les  hautes  parties  con- 
tractantes sont  convenues  que  Texercice  du  susdit  iiatronat 
royal  portugais  peut  continuer;  les  soussignés,  pléui|)otea- 
tiaires  pontifical  et  portugais,  déclarent,  pour  la  complète  in- 
telligence du  même  article,  qu'en  vertu  d'un  accord  des 
hautes  parties  contractantes  susdites,  le  territoire  du  patronat 
de  In  couronne  de  Portugal  dans  llnde,  c'est  le  territoire  de 
rinde  anglaise,  entendant  par  ces  paroles  les  terres  soumises 
immédiatement  ou  médiatement  au  gouvernement  britannique; 


5UR   LE  PATRONAT  l>8B<<|pDBS  ET  DE  LA  CHINE.  31& 

les  commissaires  nommés- pourla  drcoâscripUondesKlioQèses 
devront  par  oon6é(|iieot  avoir  en» vcie,  d'un  côto^  que  les  loca- 
lités appartiennent  bton  à  Yinde  anglaise  dans  le  sens  indiqué 
plus  haut  ;  ils  devront  encore.avoir  en  vue  l'élablissement  de 
missions-  portugaises  et  les  fondations  de  religion  et  de  piété 
d«^  aox*  efforts  et  à  la  générosité  du  gouvernement  de  Portu*- 
gai  et  de  ses  sujets  (M^clésjastiques  ou  séculiers^  qu^nd  bien 
inénie>qnelques-unes  de  cesbbsdatiqns  ne  seraient  pas  ac* 
taellenaent  administrées  par  des  prêtres  portugais  :  d'un  autre 
côtey  il& penseront  à  Tassistanoe  spirituelle  la  plus  promple  et 
la  plus  eomraode  possible  que  let pasteur  doit  a  «on  troupeau, 
selon  I^élendue  et  la  distance. des  missions^  le  nombre  des 
chrélieDlés  et  d'autres  circonstances  qui  devront  attirer  leur 
attention^  dans  un  but  identique. .    . 

LeS'  soussignés  déclarent  en  outre  que  les  hautes  parties 
contractantes  entendent  que  cet  acte  aura  la  même  force  que 
le  traité;  et,  comme  tel,  obligera. les  deux  dites  parties  contrac- 
tantes que  les  soussignés  ont  rbûnneur  de  représenter, 

LeS'naéiiies  hautes  parties  contf«c4antes  le  ratifieront  con- 
jointement avec  le  traité.  .  .   (Suinent  les  sij^naluns.}. 


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nqér  liûtrç,  Qoais^  cein4^A,iqu»«iirM)iliigneinoHta'i^wl^iq«[^  fie  J^nlinllf  • 
M^i-(^£'a^p  ilA9a  W4X  \t|i8v  A1oi8'aftuB.qqBS(Bwim«>)léQië^^i)Waftr«dfn> 
com0;le.o,p^s^)K^§  ï^l^mf^^if'  partA»4tt  tonte  ]CVIsl^#li^))aseiicaVëp«fl; 

v^'^ttlt'XXXV,  comprenant  1260  col.  —  1857.  Prix  44itjil«ffilar«la>  ^i  >  ' 

95.  S.GRÉGWMmNAZIAN:}B^  OnisiUl. 

tinople,  né  en  to^,  Tnd^rren  390.  —  Ses  œuvres,  craprès  l'édition  des  Woé^it- 
tifii. ^îl/tPriéfiiot(  iéii^fftte.rfnr8'(p8rli0».^^ t^Sir  ii?.  tii^'drtaMMtfëÉMu.'^de . 
se^i^jSitd^.auiVuir»  IriCi.  ptnte  prâi^^^bti^^.  l^êéad[tM.^4:TMbigtf^ 
autpu». --i6, f^rat)e*4e.Ptfdltloi»iM  MiAi,  \^m,'^^:if!tmé^tHj^fiaia^, 
—  r^ld.^  <4e  l'édlttan  detiror0l/^ai4i/»t)€Oy>^  IMO.  ^1  /d.;  ^'MrUM. 

6AKfM^dfa.ai«iUitiidai  doot  «lest  «aM&l  Gpégoire.^'^2;  fi^àvt¥h^  <ffi^  >&•  ffté§. 
--iè.dU^oM^ayoopf^/'attf  «th(Kec'de8iéillt6ttw;aM^  dfWsé^.  '^ISiirlalMiMie 
PàqM£.r-iretll)..SfiQ.apidoffieî)H4^  liViei  Vimvédltve»  tMttf^  Jirfièn,  --'Vl.Slir 
la  paix  entre  les  moines.  —  VU.  Oraison  funèbre  de  son  frère <lMtVfl  ^-^'^WAâ, 
Sm*  sa  sœur  Gorgonie.  —, IX.  Apologie  à.  son , pto y 77 3^ > AWrW^ même  àaon 
retour  après  sa  l^fe."^  \iVk  Élttt  'Ôrtèblrt^  (ïfe^RjMe'.'i^  XII.  Autre  à 


Oraxspn^  lunepre  ae  soi^p^i^ev  nn  AlA^;3ur!Ms^a«sc9«tt»:el  4#  ^rtxtt.ê^aa^..^ . 
XXs^Jii  ^ogm^,et,de  la  (Hàq«UtiiMoni4fiii4iév4«qeâ'r^0QiiU  fitag*!  ^  frilld.^tha*' 

-  X^V.^Ja'toaaOj$e'a'.Héi;9q  Jf  i^bàj<i«op|i(e,  ^r^jaVÎtifiMriat-lâbiMvA'aiMi' 

mtowé.^i^Vin;  suiT.  là  théQ)pgie,.f  pix'ÏCm^^^^^  ^ 


ni 
lui-même. 

irariter 


kT.  sur  us  uiaiiYJs.  — ivivn^  v  i^.oui  iui«-iii 


pajrnç  m 


FATiouy3f5,pflpfipt'V..nT.j41i^'*a-B. 


tUV.  SDf  lenoarau  Jour'cTu  Stisncur.— XLV.  Sur  la  »1nicPAque.  —  Ap- 
iit',  ieriU  apoetyphei.—  XLVl.  Slfrmflcillnn  sur  Eieclilel.  —  XLVn.  De  tt 

'"les  aslronomw,  grec  Beulemcnt.  — XLIX.  S*  lilr —    — ■"  "-  ■" 

.  .   .. — V     •"■-■i#;'«te'ae<;r 

iiOitfi ■"'  -""■  — 


<-u>L)'Uirs'[ilii»i 


k.lnunolidt 

(/•mmenlalces  niT  ,13  ^K^nflq{f#qt.QrAg(>)re;    par  Elie,   m«tropo1iti 

j^P^^ihv—   —      " 


-i«,  Mili 


'te'â»?*iï»i«.Œir,K'î!? 


JvibTRttat 


ll-slè- 


it  dlesdans  J»  coininentairea^^sij;Liil_i>M  matières.  —  IB.  Id.  Dtswi- 
ff  ItriDimatlcalee.  —  I9.  Commentaires  aur  16  discours  et  que Iques  poémcE 
■  S>uui  Stn^tif.,mn^umt  lBrtHw»li«.nf.«l*rd'i*v*ii(e  de  Setron, 
\>  archetCqne  IrHerticTée,  SD  1 1*  tUcle.  —  30.  Cultecifon  et  exposition  dn 
'  re-,  doDt  fait  mention  S.  Grégoire,  djw^,u,|,7|,i9vef  |Kje:C<ii*KlV1>e 
i''.\'Qimui.  —  31.  Aotres'reiitaWuésdu  m  j  ni;,  su  Mes  éluges  de  S,  | 
«  ki -stiHtM  '  Ituqlirwv  >  firédl  de' Jbtj  ^ixa^' liiêirre  '  »  TeMrbéiit ' 

^-«ihàO^ào  jon,?r4T(iiGiulreppn'BlliU«'lè  P^W.'^oë  de'lïiiaHè,  s'il' 
'noUt,  — i>^.AuVut^t)t>'i'  ^"t  •^oaymi  rorife  «MdobrE  «mtre'JtlAeW.  — ' 
■■'■j  ilffl  discours,  compara  avec  l'ordre  ancien,  et  rite  veria.-T-.l luter.  JMWlj- 

«t-û.ji(éfuB.daLVdUei«r;  iT-UliiaiUni'auinitn>lre<dai¥4t,'aTeirM«f^''' 
b:i>«vna|^.>r  Ùl£  &Hinpbiife<rie,MiK«alanrifetJl>~^i«iM^I>lpu<l(lfMi,- 

^■ù.  unu mst  ti^uetioififftl»iStléi«)o)=«t^WadoaUimtati.tiMi>'dnl)nH'd))'' 


onlei(l(»D 


;;'i(b«feixxyi^;'c6'iMrWnï''i(^*/éôi.--igJ»: ',■>'. 


^  s.  cesAIttt^nèn^dA.^OMBltaBi'avftJte^Mu'-^T^tffilDRues,  ou  r«- 
m  ï  137  giMsUoiu^-;-  Initx.  I .  Dea  ilmllitudea  emplçTéw  j)ar,S,  fioS»olÇ»r 

■  :-^ÏÏ^5al3Sfrt^aœ 

■njit  illli  TJMriiltin    llil    tft'l'-'     il' Il    '•  "1     '"■    ''"'   "'"'     '  I     'J'.^ 


%2  TRAMTlOlf  CATHOEIQUE. 

extraits  de  divers  aatturs  -^  IV.  DIbcouth  sur  le  paralytique  eCsBrks  mob  :  .Vr 
juges  pas  selon  la  face. 

98.  DIDYMIC  d'Alexandrie,  mort  en  390,  prof<>st>fur  de  YétoU  de  «etie  ville, 

auoique  avputîle,  dès  >(ni  bas  âge.  -—  1.  Notice  de  Fabridiu. —  2.  Aatre  nj>tice 
e  Mingarclli,  en  2  li\re?.  —  3.  TAnoignages  des  aiitenn:,  au  nonittfip<le  |0|. 

—  I.  De  la  Trinité,  en  3  livres. --4.  Lettre  de  Minganlli  sur  ce  traité^  ai*'e  indtz 
des  mots  inuhités.  ->  11.  Livre  sur  l'Epprit-Saint,  en  latin  seulement,  tradiieti-  d 
de  5.  Jérôme.  —  lU.  Livre  contre  les  Manichéens.  —OEuvrct  cxJgétiffms, — 
Vf.  Fragmenta  sur  la  Genèse,  sur  1  Exode,  sur  le  2»  livre  ded  RoLs  fcur  Job.  — 
V.  Exposition  sur  les  P?aumes  —  VL  Autres  fragments  sur  les  i^aumes.  —  VII. 
Fragments  sur  les  proverl)es.  —  YIIL  Fragment  du  c/>mmentalre  sur  l'étan- 
gile  de  S.  Jean.  —  IX.  Fragment  sur  les  Actes  des  Apôtres.  —  X.  FriçmeDt  «ur 
la  2*  épitre  aux  Corinthiens.  —  4.  Questions  et  dérensesde  Didyme,  oa  enar- 
rations  sur  les  épitres  catholiques,  pariYeVt.  Lucke,  éditées  en  1829^2.  —XI. 
Enarration  latine  sur  les  épitres  catholiques,  on  latin^  avec  intercalation  4ri 
fragments  gi*ecs. 

99.  NECTAIRE,  archevêque  de  Constantinople,  en  381.^  h  Notice  de  €€•- 
landius,  —  L  Enarration  sur  la  fête  de  S.  Théodore,  martyr,  et  sur  le  jcuue  d 
l'aumône.  i,lndpx  des  mots  grecs  difficiles  du  traitédeDidyme  sur  la  Trinité.— 
2.  Indes  d^es  matières  sur  le  même  traité. 

TOUS  XL,  comprenant  1292coL  —  1858.  Prit,  10  fr. 

100.  PHILON,  évêqucde  Carpasie,  dans  l'ile  de  Chypre,  vers  Tan  400.  —  OEu- 
Tres  d'après  Tédiiion  de  Giacomellus,  Rome,  1772'.—  1.  Notice  et  préface  de 
Gallandius,  —  1.  Enarration  sur  le  Cantique  des  cantiques. 

101.  S.  ASTÉRIUS,  évéque  d'.Ama^ène,  métropole  du  PoBWvnp  l'an  400.- 

—  1.  Notice  de  Fubricius.  —  2.  Préface  de  Comhe/is,  —  1.  21  homélies.  —  ip* 
pendite.  —  3.  Extrait  de  PhoUus^  sar  les  écrivains  du  nom  â*Âstérvu9: 

102.  NËMEàTïjS,  évéque  d'Emisène,  en  Phénicie.  vers  l'an  400.  --  1.  Nelicp 
de  Gallandius.  —  2.  Prefaoe  de  l'édition  de  Mattluei,  pour  son  édition  de  1807. 

—  3.  Explication  des  sigics,  et  notes.  *- 4.  Préface  de  l'édition  d'Aaverr*  1j6S. 
suivie  ici.  —  5.  Jd.  De  l'édition  d'Oxford,  1671.  —  6.  Notice  de  Fmkricius.  - 
I.  De  la  nature  de  l'homme,  avec  notes  et  variantes.  -^  7.  Notes  de  TéditioD 
âH)xlord.  ^  8.  Index  des  auteurs  cités.  —  9.  Concordance  des  pages  dos  éditlfrDS 
d'Anvers  et  d'Oxford.  . 

103.  Le  B.  JhROME,  théologien  grec,  vers  l'an  400.—  ? .  Notice  de  GalUmdius, 

—  1.  Dialogue  sur  la  i^ainte  Trinité,  entre  un  juif  et  un  chrétien.  —  IL  instiuf- 
tion  utile  à  tout  chrétien,  sor  l'effet  du  baptême,  et  lei notes  d'un  chrétien,  en 
dialogue.  —  111.  Dialogue  surla  Croix. 

lOi.  S.  ORMESilîS,  ahhé  de  Tabennltc,  en  345.  —  J.  Notice  de  Gallandivi 

—  L  Doctrine  sur  l'institution  des  moines,  en  latin  seulement.  —  II.  Des  A\ 
pensées  des  saints.  Id. 

105.  S.  SERAIMON,  évoque  de  Thmuite,  en  347.  —  I.  Notice  de  GaUandias 

—  1.  Livre  contre  les  Maniihéens.  —  11.  Lettre  à  l'évéque  EudoxUis,  avec  i-ré- 
face  de  JfaL  —  ïll.  Lettre  aux  moines  alexandrins,  avec  préface  du  même. 

106.  S.  PACHOMllîS,  abbé  dcTabenne,  en  348.  —  1.  Notice  de  Caîland^us. 

—  2.  Sa  vie,  dans  la  Patrol.  latine,  tome  73.  —  I.  Sa  règle,  traduite  par  S.  Jé- 
rôme, dans  la  Pairol,  laUne,  t.  23.  —  IL  Préceptes,  lois  et  lettres  ,  ibid.  — 
111.  Ses  préceptes,  grec-latin. 

107.  S.  ANTOINE  le  Grand,  abbé,  en  356.  — I.  Notice  de  Gallandius, -'2.  S* 
vie,  tirée  du  martyrologe  é«}T)tien.  -  3.  Sa  vie,  par  S.  Athanase,  dans  le  26*  vo- 
lume. —  I.  Discours  aux  moines,  dans  la  vie  citée  cl-^dessus.  —  IL  Discours  sur 
la  vanité  du  monde  et  la  résurrection  de.s  morts,  en  latin.  —  lU.  20  discours 
ou  sections  À  ses  Als,  les  moines,  td.  —  IV.  Lettres  traduites  du  grec  en  foUn 
par  Valerius  de  Sarasia,  id.  —  V.  20  lettres,  traduites  de  L'ariil^«  par  ^^<^- 
Iwm  Ecch^llensit,  id.  «~  VL  Autre,  CAtraile  d'une  lettre  de  l'évéque  4mmoff. 
grec-Jatin.  ^  VIL  H^es  et  préc'epties,  latin  traduit  de  l'arabe.  —  VJUl.  E«:ei- 
gneraenb^  spiritueif,  joints  aux  règles,  id.  —  IX.  Adoionitiooa  et  enâeignoBMots 
aux  moines,  td,  —  X.  Quelques  sentences^  recueillies  de  la  boache  rin  vieil- 


PATROLOGIR  GRECQUfi.  •—  4*  SIÈCLE.  323 

lard,  Hpièssa  mort,  id.  —  XI.  Quelques  iiUerrogalians  suivîtes  dp  ses  nîponses. 

-  XII.  Quelques  dires^,  dn  même. 

loS.  S.  THEODORE.  «Iibé,  en  367.  —  1.  Lettre  à  tous  les  monastùres,  sur  la 
Pique,  an  l«m«  2;i  de  la  Patrolagié  latine, 

109-110.  SERAPION  et  PAPHNUCK.—I.  Règle  pour  les  moines,  au  tome  10* 
de  la  Patrot.  latine»--  II.  Autres  fèsç'es.  tbid. 

il  I.  S.  ISAIB,  abbé  en  *72.  —  i.  Notice  de  Gallandius.  —  l.  29  discoure,  en 
lathi.  •*-  U.  68  préceptes  ou  conseils  adressés  aux  novices  dans  Tétat  monas- 
tique ;dan<  la  Pafroi.  latine,  tome  lOa.  —  IlL  19  chapitres  sur  l'exercice  et  le 
Te?o«iflhdeox.  fifrec-ltlin.  —  IV.  Deux  fragments. 

)I2.  EVAGRJLS  du  Pont,  moine  de  ScUé,  en  390.~  1.  Notice  de  Gallandius. 

-  1. 106  cbapiires  pratiques.  —  U.  Les  raûsons  des  choses  monadiales.  —  111. 
»  chapitres  oD  règles.  -  IV.  Sentences  spirituelles,  par  ordre  alphabétique* 

-  V.  Autres  sentences.  —  VI.  Sur  les  8  pensées  tlcieuses.  —  Vil.  Autres  sen- 
tences, pour  ceux  qui  habitent  dans  les  couvents  et  les  hôtelleries.  —  VIII.  Sen- 
ttnres  pour  les  vierges.  —  IX.  Sur  le  mot  grec  Triwf,  dans  lu  Patrolociie  latine, 
t.  2î.  —  X.  Fragmeul  d'un  livre  Intitulé  :  Le  Gnostiquo,  —  XI.  Fragment  d'un 
livre  iolltulé  :  6(J0  problèmes  ^ostiqucs,  dans  les  ouvrages  des  Maxime,  aa 
tome  Z  de  cette  palml«gie. 

113-114.  MACAlRES  Oes  deux).  —  1.  Lettres,  discours,  règles  et  prières,  au 

tome  34. 

m.  —  s.  MARC,  ennlle,  voir  à  fan  460,  dans  Diadcchus  le  photicien. 

116.  —  S.  JEAN  Lycopolitien,  ou  Tabbé  Shenutius,  dans  la  série  orientale  qui 
sera  publiée.  , 

HT.  PEKES  EGYPTIENS,  analecta,  ibid,        ' 

TOMB  XL1>  comprenant  1200  ce!.  —  1858,  25  fr.  les  3  vol. 

118.  S.  EPIPBANF-^  évéque  de  Gonstanee,  dans  llle  de  Chypre,  en  367.  — 
^œuvres,  d'après  l'édiiion  de  Peftau.  Paris,  1622,  et  Cologne,  1082.  —  t.  No- 
tice de  Fabrieiut.  —  2.  Dédicace  de  Petau,  au  cardinal  de  Larocbefoucaud.  — 
3.  Avis  aux  lecteurs.  —  4.  Témoignages  des  anciens.  —  5.  Sa  vie.  recueillie  de 
la  hoache  de  Jeon*  un  de  ses  disciples,  greo-latini  ^  0.  Continuation  de  ra  vie, 
par  PoiuMurt  évéque  de  Rhinecorara,  en  Eiçypto^  td.  —  7.  Actes  de  sa  vie, 
d'après  (es  Bo^andistes.  —  8.  Préface  du  P.  Pfltau^sur  le  Panarium.  *—  1.  Lettre 
à  Acacius  et  Paulus,  qui  lui  demandaient  d'écrire  contre  les  hérésies  -*  IL  Le 
Pofurmm  ou  ÀreuH,  contre  80  hérésies,  livres  1"»^  et  11«,  comprenant  64  hé- 

XLII,  comprenant  1 128  col.  — <  18S8. 


(5.  Eviphane,  —  Muite),","  Contre  les  hérésies,  livre  II*  et  111»,  de  la  CS"  à  la 
Bû*  hérésie.— m.  Courte  et  véritable  exposition  de  la  foi  deTEKlise  catholique  et 
apostolique.  -  IV.  L'Anacephaleosis,  ou  sommaire  de  ce  qui  a  été  dit  dans  le 
Panaiiuoi.  —  Apftendice.  —  9.  Dissertation  sur  l'année  de  la  imssance  du  Christ, 
par  le  P.  Tetau,  —  10.  Diss^ert.  sur  Tannée  et  le  jour  de  la  Passion  du  Sei- 
gneur. —  1 1 .  Dissert,  sur  le  mode  de  pénitence  dans  l'ancienne  Eglise.  —  12.  Sur 
les  chorévêques,  —  13.  Du  double  cycle^  et  de  la  raison  des  eiiibolismes  — 
U-  Récit  des  IJsl,  Socrale  et  Sozomène,  sur  le  concile  de  Sirmium,  le  faux 
synode  d^Ancyre,  cl  les  autres  aotP5  semî-ariens,  et  leur  réfutation.  —  15.  De 
quelqufô  anciens  rits  de  rEgDse.  —  Table  des  Matières  des  deux  volumes. 

TOME  XLÎII,  coipprenant  12Î88  col.  —  1858. 

{S.EpipHane,'^mite).--U.^^u  lecteur,  t>«r  le  P.  Petàu.  —  V.' L'Anceratus, 
on  l'ancre  de  la  Toi  j  en  IJO  chap.,  précédé  des  lettres  écrites  par  les  prêtres 
TarrwMif  et  Matidlus,  ouî  lui  demandaient  des  instructions  sur  le  Père,  le  Fils, 
et  le  SalM'Esprit.  —  VI.  Des  mesures  et  des  poids.  —  Vîl.  Des  12  pierres  qui 
étaient  sur  la  robe  (TAârort,  â:rec-lairn.  et  sniVie  d'une  ancienne  version  latine, 
•Wî  préface  de  l'ëdilenr  Po^inius.  Kome,  1743.  —  17.  Index  des  matières  de 
«tl8  ver^laii.  —  i^.  Quelques  variantes  éditée^  par  TifChenddrfs  en  16S&w  — 
VUl.  Sut'  les  70  farterprètes,  et  sur  ceux  qui  traduisent  à  faux.  —  IX.  Lettre  à 


334  TRADITION  CATHOUQUB. 

Jean,  évéque  de  Jérasalem.  tradaclion  latloe  de  S.  Jérôme, — X.  Aatn  à  S.  Jé> 
rôme,  id.^  Ouvrage*  douteux  ou  supposés.  —  XI.  Sar  les  Propbèletv  leur  mort 
et  leur  sépulture,  suivi  de  deux  nouveaux  texlcB  grecs,  aaaei  difféieots,  édités 
en  18S5  par  Tischendorf,  —  XII.  7  homélies.  —  XIII.  Du  mystère  des  nooibm. 
—  XIV.  ExplicaUon  sur  le  Pfayriolo^e.  ^  19.  Avis  de  rédilrar  nr  la  Utarsie 
^es  PrésanctKlés ,  et  Texorcisme,  qui  lui  sc«l  attribués.  —  20.  Oissert.  sur  Ja 
diroDologie  des  empereurs  romains.  --  2t .  Ce  que  c'est  que  la  foUe  et  Ifs  mi- 
nu9a  des  monnaies  dans  I*Epiphane.  ^  22.  Sur  la  Pénitence  dans  rim  iwi 
Aaeipilne  de  PEglise,  contre  Maturius  Simonius,  —  22.  Autre  diâsert.  contre 
Saumaise.  -  24.  Autre  contre  dilTérentes  aasertions  du  WiéwM.  —  htdes  sur  las 


au  S*  siècle.  ~  1.  Notke  de  Fethri- 
Uareellus,  en  français.  —  I.  KxpU- 
cation  de  févangUe  selon  saint  Jean,  en  vers,  giec-iatln.  —  ).  Index  grec»  — 
).  L'aristarque  sacré,  ou  exercice  sur  la  mélaphrase  de  Monnus  sur  S.  iean«  par 
îkanid  Weinsius,  —  S.  Index  grec  sur  ces  exercices.  —  6.  Index  lolm  sur  kf 
mêmes.  —  II.  Les  Dionysiaques»  arguments  des  48  chants,  avec  rinvocmtion  d« 
1**  chant,  et  le  13*  chant  tout  entier,  grec-français,  d'après  TéditioD  etlnUa- 
dactlen  et  notes  du  comte  de  MareéUus. 


NOUVELLES  ET  MELANGES. 


ITAUE-R(»XE.  Litres  mis  à  Vlnàex,  —  Par  décret  du  1 1  avril,  pnbBé  le 
20,  ont  été  condamnés  lestmvrageB  salrants  : 

Le  Livre  de  Job,  traduit  de  l'hébreu  par  Ernest  Renan,  membre  de  rinstitnt 

J.  Michelet,  lUmotir. 

Dictionnaire  des  conciles,  par  Alletx,  nouirelle  édition  augmentée  d'une 
analyse  historique  et  critique  des  conciliabules  nationaux,  tenus  par  les  oonsti- 
lutionnels,  en  1798  et  1801,  par  l'abbé  Fllsfean,  donee  eorrigaiur 

P.  Enfantin  18&8.  —H.  Saint-Simon,  1813,  Science  de  rhomme,  PhysiMogk 
religieuse, 

La  mia  opinlone  intomo  alla  Teandria  di  Maria  Vergine  e  délia  Chiesa  Càtto- 
lica,  per  Fraiicesco  Lavarino.  Vauteur  s'est  soumis  louàblemeni  et  a  répromté 
son  ou/vrage. 

Die  speculavite  Théologie  des  h.  Thomas  v.  Aqnin.  etc.,  seu  :  Speeukuim 
Iheologia  i.  Thomœ  de  Aquino,  Doctoris  Angelicl,  in  suis  pneclpuia  lineameD- 
tis  systematice  exposlta  a  Doctore  Joan.  Nep  Paulo  Oischinger. 

Die  Christliche  Weltanschaunng,  etc.,  i,  e.,  Mundi  Contemplatio  ChrisUum 
fa  sua  relatione  ad  doctrinam  et  vitam,  auclore  Doct.  Leopoldo  Trebych.  Vin- 
dobonae  I8&2.  Deereto  Fer,  F.  Àugusti  18&8. 

Kotolisches  Andenken.  etc.;  hiUnè  Ter6  :  Uemoria  catholiea,  auctoro  Thomas 
Braun  Sacerd.  Dioc.  Passarien.  Dec  eoâtm. 


▼«nnllti.  —  loipriaeria  d«  BEâU  jraat,  m*  àê  POnapirh,  St. 


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Aioi^  tÊS  PATKf ARCHES,    PluÙi4a^y:)i!A&€WMÉ(^là^    Éil^l^^ 

GOmiUNION  AVEC  LE  SAUtT-SlÉGE^ 


~1»E8    PRÏCRfiS    POUR    XA    PAI3L. 

La  guerre,  ce  fléa\i  .des  peuples  et  des  rois,  vjent  d'éclater  entre  deux  princes 
chrétrem  et  catholiques.  Les  années  françaises,  allant  soutenir  Tarniée  piémon* 
taiie»  i^t|e5|fmnéef  ^kiM^dss«/^  trouv^D&^en  (réunce^^jteoAHi^'rïe  fÂïii4'^|-é^ 
Koir  quelles  .suites  peuvent  avoir  (^'j|rpti<ki%4iU4fi6#'>Cî«itiMte46  dàs  Që'd^ 

^^^fffPP^^^^f^i^^^^'^'^Wi^-  ^'^n^^I'l^^  miteioetdnkoiinii  qnl  ntkii 
dajiila  Qiain  de  personne,  est  dans  £eUe  de  Dieu.  Yx)il4'{pow4]ioit2elii{'<i\ii^6t 
son  Vicaire  spr  ja  t^ie et  qui  esl;l^pôw:il/58  {fp\»  patiQnaqntVonfcsccwMlîHllre, 
éltvê  la  Y9ÎX  av^nt  ^e  conil^t.ppi|ro)i4çpui^  X  tou^  (Q^i^hcéticap.  d'adt^sser  Hû 
IXeu  dfe^'arméjSâd^  fen'enic#  pr/j^fiC^,  S'^Pfiifl^'M.^eni^k)  nialMfi^nirouiyif^ 
la  5^, JÇfjp  j^ /ijij^liçn^4fi^v^  ^%^immi0f.  4  liôUe  «iMldOqMi^bléi 

-Vêttémbtè^  Frères,  salul  el  bénédiction  aposloliqii^-Mio  .n 
Ëji  cé^çbraixt  a^^  V<^usu>ii^46Hto  tr<^'^^f<<?<i^^<^ii^»i^^t 
<iajR^i#:rè<i^iM^.w(i«r,)l6  «DtoiiQi)t»i»t)iiver8âir^  en  n^^ère  fa^^ 
cal,  Notre  sainteintèi'e  VÉgliseTafi^èHé  &  IS  tiliémi^iredéf  tôiis;|.es* 
ftliSè9;^1és  éon^oiantes  patoiy  dis \ç^l6  h^  paU  cmçjg 

m^^ufaiqiie  de  Dieu,  Nbtre^^aig^i^jr)Jé^u^nObr<i«tv  jsessuMtilé;. 
ajQc^^jQii:,t]§aig(&tt^ki»  RM>«i^i -délnikjlâitjraiitiàe'da  démotiyia 
si  so»Tenl,  el  avec  tanld-'anyoïkT'^  aittiOttcêe'â'sè$'âii^d{irej^'T'et' 
voilà  q\xe,en  même  temps,  le  cri  sinistre  de  la  guerre  s'é- 
lève au  milieu  des  nations  catholiques  et  retentit  à  toutes  les 
oreitles.  Tenant  ici*t>as,  malgré  Notrej^idignité,  la  place  de 
Celai  qui,  s^^Q|.dii>  seTâ  S6Jaj)âM^4iii0ia€ii4ée,  tf  aniioncé 
V  sÉaiE.  TOME  MX.  —  NMi3;  1859.  (58-  vol.  de  la  coll.)    21 


aS6  EHCYCUQUB  DK  6.  S.  VIS   IX  . 

-.  '  •  '  • 

par  la  yoiic  de.  ses  anges  la  paix  aux  hommes  de  bonne  wlonU, 
qui  ressuscitant  d'entre  les  morts  et  montant  au  ciel  pour  s'y 
asseoir  à.  la  droite  du  Père,  laiss^a  la  paix  à  ses  disçipUs,  Nous 
ne  ppuYons  pas,  pressé  par  les  sentiments  |)articuliers  et  pa- 

,  ternels  de  Notre  amour  et  de  Notre  sollicitude,  surtout  àl^ard 
des  peuples  catholiques^  ne  pas  prêcher  sans  cesse  la  paii,  et 

.  Npu^ appliquant  de  toute  la  force  de  Notre  esprit  à  inculquera 
tous  lés  paroles  mêmes  de  Notre  divin  Sauveur,  ne  pas  répé- 
ter sans  flp  :  Pcix  vobis,  pax  vobis/  C'est  avec  ces  paroles  de 
paix  que  nous  nous  adressons  à  vous  avec  aniour,  vénérables 
Frèresi  qui  clés  appelés  à  partager  Notre  sollicitude,  afin  que, 
^âns  votre  piété^  vous  excitiez  par  votre  zèle  et  tous  vos  soins 
iès  fidèles  conflés  à  vôtre  vigilance,  à  élever  leurs  prières  \ers 
le  pieu  touiTPVfissant,  afin  qu'il  dopne  à  tx)us  sa  paix  si  désirée! 
Selon  Notre  devoir  pastoral,  Nous  avons  déjà  nous-mêmes 

'ordonïic  que  dans  tous  Nos  États-Pontiflcaux  des  prières  pu- 

'l)liques  soient  adressées  au  Père  très-clément  des  miséri- 
cardes^  Mais,  suivant  Jes  exemples  de  P^os  prédécesseurs,  Nous 
avons  de  plus  résolu  d'avoir  recours  à  yos  prières  et  à  celles 
de  rEgïi^etout  entière.  C'est  {Pourquoi  Nous  vous  demandons 

"piar  cette  lettre.  Vénérables  Frères,  de  vouloir  bien,  suivant 
les  inspirations  de  votre  zèle  pour  la  religion,  ordonner  le  plus 
tôt  possible  des  prières  publiques  dans  vos  diocèses,  aûo  que 
les  fidèles  confiés  à  votre  sollicitude,  après  avoir  imploré  les 

'  secours  de  ta  toute-puissante  intercession  de  la  très-sainte  et 
immaculée  Vierge  Marie,  mère  de  Dieu,  prient  avec  ardeur  et 
supplient  le  Très-Haut,  dont  la  miséricorde  est  inépuisable, 
dé  daigner,  par  les  mérites  de  sonFils  unique.  Notre- Seigneur 
Jésus-Christ,  détourner  de  nous  sa  colère,  faire  cesser  les 
guerres  dans  toute  l'étendue  du  monde ,  éclairer  des  rayons 
de  sa  grâce  divine  les  esprits  des  hommes,  remplir  leurs  cœurs 
de  Tamour  de  la  paix  chrétienne,  et  faire  par  sa  vertu  souve- 
raine, qu'étant  tous  établiiMt^eiHpaciDés  dans  la  foi  et  la  cha- 
rité, s'appliquant  à  mettre  en  pratique  ses  saints  commande- 
ments, demandant  d'un  cœur  contrit  et  humilié  le  pardon  de 
leurs  péchés,  s'éloignant  du  mal  et  faisant  le  bien ,  ils  suivent 
en  tout  les  voies  de  la  justice,  soient  pénétrés  les  uns  pour  les 
autres  d'une  charité  permanente,  et  obtiennent  ainsi  le  bien- 


DBHANDAKT  DES  PBIÈRES  POUR  LA  PAIX. 


3t7 


fait  d'une  paix  féconde  en  fruits  de  salut  avec  Dieu^  avec  eux* 
mèmes^  avec  les  autres  hommes. 

Nous  ne  doutons  en  aucune  manière ,  Vénérables  Frères, 
que  ieà  sentiments  dont  vous  êtes  animés  pour  Nous  et  pour 
ce  Siège  Apostolique  ne  vous  portent  à  répondre  avec  zèle  et 
empressement  aux  désirs  et  aux  vœux  que  Nous  venons  d'ex- 
primer. Uais  pour  que  les  fidèles  fassent  avec  plus  d'ardeur  et 
plus  de  fruit  les  prières  que  vous  ordonnerez^  Nous  voulons 
ouvrir  le  trésor  des  grâces  célestes  dont  le  Très-Haut  Nous  a 
eonGé  la  dispensation  et  en  répandre  sur  eux  les  richesses, 
Cest  pourquoi  nous  leur  accordons ,  dans  la  forme  accoutu- 
mée, im«  tiidtit^mce  de  trois  cents  jours^  qu'ils  gagneront  chaque 
fois  qu'ils  assisteront  à  ces  prières  et  qu'ils  les  feront  dévote- 
ment. De  plus,  pendant  le  temps  que  dureront  ces  mêmes 
prières,  Nous  leur  accorderons  une  indulgence  plénière  ^,  ga- 
gDer  une  fois  le  mois,  le  jour  où,  après  avoir  été  purifiés  par 
le  sacrement  de  la  Pénitence  et  fortifiés  par  la  très-sainte  Eu- 
charistie, ils  visiteront  religieusement  quelque  église  et  ils 
adresseront  à  Dieu  de  pieuses  prières  à  la  même  intention.  . 

Il  Nous  est  doux.  Vénérables  Frères,  de  profiter  de  cette  oc- 
casion pour  vous  témoigner  de  nouveau  et  vous  confirmer  lès 
sentiments  de  bienveillance  que  Nous  ressentons  pour  voys 
tous.  Recevez,  comme  un  gage  de  ces  sentiments,  la  bénédic- 
tion apostolique  que  Nous  vous  donnons  avec  amour  du  fond 
de  Notre  cœur,  à  vous-mêmes.  Vénérables  Frères,  et  à  tous  les 
fidèles,  clercs  et  laïques,  confiés  à  votrq  sollicitude. 

Donné  à  Rome,  près  Saint-Pierre^  le  27  avril  1859^  la  trei- 
zième année  de  notre  Pontificat. 


328  RÉPOfVSE  AU^  ATTAQIISS 


rr   --»-■»■ 


m  u  vmmm%  mmmu  du  pap^. 

ET  RtPOHSÏ  AUX  ATTAQUES  tWÎ  lUf  E«T  fOWET. 

•  '  u  puissance  témpoi**»*  ^u  Pape;  et  toote  l'wlmmisImHoo 
de  S  S.  Pie  rX,  sont  en  ce  moment  l'olyet  des  attaques  les 
plus  maivemanles  et  les  pl«s  violentes,  prrnfiipalementfiB  Ké 
morii  e£  en  Belgique.  Tous  tes  |oupnaux  anti-cfecttwo»,  et  qud- 
nties-uns  de  ceux  qui  se  disentchrétiens,  présentent  le  gouTer- 
nement  temporel  du  Pape  sous  lesoouteurs  les  plus  ùusees  el 
les  pluscalothhie«8és.  Bien  plus,  d'ignobles. pamphlets,  dirigés 
con  tre  l'Eglise,  ses  cto^ances,  ses  cérérootMes,  te  Pape«t  tous  sas 
ministres,  sont  mis  pubUq«i«mènt  en  veste.  Nous  signatoas 
spécialement  la  qMHtm  Romaine  far  Ednumd  ÀboM,qat,  ub- 
M-imée  en  Belgique,  est  ««  ce  moment  étftlés  cbe»  4ou6  les 
'S)raires  de  Paris,  et  où  l'on  insolite  et  l'on,  eatemn te  à  ptoiar 

rEglî'-e  el  son  chef.  On  crot«*t  entendre  Ite  cri  funeste  des 

Juifs  :  Toile,  lolU;;erttcifye  «m»  ».  On  n'attaque  ailMi  qued«s 

gouvernements  que  l'on  <veut  détraire. 
A  «es  attaques,  la  CMttà  eattoliea  de  «onie  «  ré()ondu  par 

un  exposé  vé^i^què  fondé  «ur  des  «alooU  et  des  fciils,  «t 

çapaWe  de  ■coH'Vâinôre  tous  «eut  qui  n'oot  i«is  pris  d'avance 

la  résolution  de  n'être  jamais  «onTaincns. 
Cet  éprit  a  été  traduit  en'frariçais  sous  1e  titre  de  :  La  qws- 

tiot^Uaiiemè  m  1 8  59 .  A  cette  traduclion,  Mgr  Gerbdt  a  joint  une 
'préface  ou  sont  réunies  et  présentées  a\ec  une  grande  torce 

et  une  'grande  lucidité,  la  plu  j»art  des  questions  qui  émeuvent 
.  le  moade^ace  momeot  s^r  le  gouvernement  temporel  du 

Sàiril^iége.  —  C'est  celte  Préface  que  nous  pubhons  ici  pour 

que  les  Annales,  qui  ne  peuvent  traiter  tes  quesUons  poU- 


>  Brochure  ln-8'  de  72  pages,  à  Paris,  die»  Gaume  frtre.s  rue  Cassette,  n  «. 
prix  1  fr. 


CONTRE  LA  PUISSAT9GB  TEHPORSLLC  DU  PAPB.  3S0 

ticfiies^  offrent  à  leurs  lecteurs  les  données  tliéoriques  et  his- 
toriques de  cette  grande  question  ^  A*  B. 

« 

cr  Le  caractère  d'unlirersalité  de  l'Eglise  catholicfue,  de  cette 
société  spiritoelle  qui*  a^éteid  à. tous  Ufr  lieuxi.ii  renfermé, 
dès  i'opigiaîe»  deux  questions  qjue  la  Providence  devait  ré- 
soudre. /  ]     t  1 

»  Comoient  te  Chef  de  l'Eglise  pourra-t-i)  exercer  librement 
son  ministère  universel,  s'il  es(^  sous  le  rapport  politique, 
dans  la  condition  de  sujet? 

»  Sfy  au  contraire,  il  est  indépendant,  c'est-à-dire  souverain, 
son  ponvoir  politique  ne  nuira*t-il  pas  à  la  confiance  filiale 
due  à  l'autorité  dn  Pontife  snprênve,  en  donnant  de  Tombrage 
aux  intérélB  tempords  des  nations  spirituellement  soumises 
aux  lois  de  la  subordination  catholique? 

>  La  PpoTîdenca  divine  a  répondu  à  la  première  de  ces 
questions  eu  suivant  une  roarct]^  qui  précède  d'ordinaire  la 
formaUon  des  grandes  choses^  Il  y  a  presque  toujours  une  pé- 
riode de  temps  durant  laquelle  une  suite  de  circonstances  fu- 
nestes, de  TîMènoes,  de  perturbaiionSi  prépare  les  insUtulioiis 
salutaires»  parée  <)u'elie  amène  à  en  comprendre  la  nécessité. 
Commenrl  les  premiers  Papes,  sous  la  hache  deSipersécuteurs, 
en t-îh' détendu  la  liberté  de  leur  ministère?  Par  un  moy^n 
bien  simple:  ils  mouraient/  Le  catalogue  des  Souverains^Pon- 
ti(es,  depuis  saint  Pierre  jusqu'à  l'avènement  de  saint  Sylves- 
tre, est  un  martyrologe  de  trois  siècles» 

»  Après  cette  époque,  lorsque  plusieurs  des  successeurs  de 
Constantin  se  mirent  à  torturer  la  foi^  ou  que  leurs  rempla- 
çants en  Italie,  les  chefs  des  nations  conciuérantes,  firent  des 
inTBsiUns  dans  le  domaine  des  doctrines  religieuses,  Tindé^ 
pendante  des  Pontifes  n'eut  souvent  pour  garantie  burnâine 
que  le  caractère  personnel  de  Tautocrate  qui  régnait  sur 
Rome.  Quelquefois  la  crainte  d'un  soulèvement, populaire  ar- 

'  Nous  désirerions  voir  traduire  aussi  en  français  un  opns4îu]ê  que  nous  irendns 
de  recevoir,  et  où  des  documents  tfès-nombrtfitx  et  trè&-coiicIiiants>fiom<)(Sprta 
nt  mééttMtoi»  des  letteui's  imparttaui.  En  vôld  le  titre  :  GU  $\ati  p/intificii  e 
Qii  itaîi  tardû  riposladel  conte /g?iaiio  Costa  délia  Torre,  deputato  di  Varraze 
alla  lettera  indirexatagli  dal  Cav.  marchese  Giacchino  Sap,  PépoU  da  Mogna. 
-Torino,  presso  CerutU. 


rftta  les  medares  Tiol^^ntes  dont  iis  èlAleni  menacés,  l/antres 
foid  ils  eurent  le  partage  des  anciens  PajH^s^  Teitl^  Ja  captivilé, 
la  tnoïi  dans  nn  cacbot.*  Par  toutes*  ces  épreuves,  il  détint 
visibleque  l'Eglise  possède  lïne'force  qui  liil  est  propre,  dis- 
tincte des  appuis  poUtliîuès.  Dieu  aTOît  Voulu  (|ue  cette  Térité 
fAt  eonsfafée  par  une  longue  et  âoulonreuse  expérience/ Mais 
ii^àevînt  visible  aussi  qu'on  état  de  choses  où,  dans  l)eaucôup 
dé  cas,  la  liberté  du  monde  chrétien,  personnifiée  dans  cetlo 
de  son  ^hef,  n'avait  été  sauvée  qtte  par  rdes  cîCpédlents  hé- 
rcSqnes  ou  des  accidents  pk'ovidentiels,  tfevaît faire  plêrée  S  une 
sitoalion  définie,  à  cet  «ordre  fince  que  des  institutions  seules 
peuvent  créer.  ..»'., 

^  »  POOT-  garantir  autant'que  possible  le  P&pe  conlfé  des' me- 
naces de  vidleïices,  d*e*il  ou  âei^risdn,  le  moyen  le  plus  sèr 
était  de  lui  donner  nk  trôlie.  Cette  grande  institution  fat  le 
couronnement  de  ce  qni  s'était  successivement  opét^  daiss  les 
autres  parties  de  l'orgatrisatfon  ecclésiastique,  ôh  l'on  avait 
rehfiédîé,  par  des  ttiesui*es  stables,  aux  plus  graines  inconvé- 
nîenls  des  situations  précaires  et  flottantes.  Dans  les  premiers 
temps,  les  chrétien^  n'avaienl  ieu>  suivant  les  circoristances, 
qfi^  des  sanctuaires  ^titétYatns  ou  improvisés;  mais  lé  mo- 
rirent  arriva  où  te  iiégiflarî<é  du  service  religieux 'fut  assurée 
par  la  construction  des  églises.  Les  œtrvres  de  la  piété  etde  la 
charité  n'avaient  été  <fabord  sofitemies  matériellement  que 
par  les  subsides  variables  des  collectes  :  la  création  dé  9a  pro- 
priété ecclésiastique  permit  de  subvenir  d'une  manière  fixe 
à  réntrclién  du  culte  et  aux  besoins  des  pauvres.  Le  ministère 
dès  EVéques  ftit  protégé  par  les  lois  civiles  elles-mémies'contre 
lé  pouvoir  artiitrafretrue  raneiénrife  législation  laissait' aux 
fonctionnaires  de  l'Etat.  Sous  tous  ces  rapports,  un  avait  sut>- 
stitué  à  la  ressdurce'dès  expédients  le  bienftiit  permanetrt<4es 
ihfetilùtrons.  Ce'progt^s  devait  s^arôomplir  aussi  au  s^mmet^ 
l'Eglise.  La  souveraineté  téntporélle  des  Papes  f*l  Ici  doMtiOQ 
de  leur  indépendanbe. 

*  »  Voilà  comment  la  Providence  a'  réponde  à  la  première  des 

questions  qti'impti^uait  t'ôrf^anisation  de  I^Egtise  tathdlique. 

Elle  s -est  chargée  aussi  de  IrépOtt&re  à  la  sebohdii.        •    '  '   '  • 

liLe  pouvoii'  temporel  da  Pape  ne  saurait' êl^re  uh'stijetde 


COimiE  LA  FVttSAlfCK  TBKPOHMJIkDU  PAPB.  WUf 

méfidfi^e  etd'alamw  mmrJk9simtérô^fP0]itîqa^;âe^  peqpl^s^ 
puisque  €6.  pouvoir»  i^idi^ï^eat  graad>  <e^  ma^neUaipoiit 
bibles  Supposons  c|Qe  Je  Toncjuin  oo  la  JfapopjdevQuanA  cbrér; 
tiaizs,  se  rallftebeotaiis  Ëgli^s  qiiii  ont  pojur.  cbefs:r^ippqi^U^, 

deRossiç'oa  I4  r^io^  d/ApgleWrra  :  il3;96n|ienti^vUab)ein6f^^ 
{daoés  60wla  piçiesi$k^4es'4^«xi  colit^s^e»  po)itiqMp«  iv>iUil^içq^yf 
coHun^ciauXy'  dont  ils  fiuraient  accepté  Xa.  suprémaMa  rqji^ 
gieuse,.Qui  ne^xHt^  au,çant|[!aire^^pe^'3'ilsfdoww?Dit!le.noB(|^, 
de  Père  .an  Pontife  iquîjrèga^  au  Vaiican^  le&c^noqadu  .cbà-f. 
tew  Saiot'-Aôge  qe  ir4J^iA^t»\f:nl  ui  leurs,  ci^^  m  ]^\krs  jpfisis'^ 
{wlitii)i]0fiieo^<^  il^  BersEieot  demaii^ca  ^lu'ils  étaient  bie^,  ,UAnr. 
gleterre  et  la  Russie  songent^  avant  tout.  Tune,  ^  QuyWc  /4^ 
marcbâi  pqur.  les.  produits  de  ses  maQufactiire^>  T^V^iqe^à 
conquérir  des  positions  sticatégiques  pouc.sa  diflooiaiiei  et,ae9T 
aim^  ;  la  supifém^ie:  ecclésiastique  d^.  Içurs  souy^^r^st  ,n^ 
chaoge  rien  4  celai  et  sert  à  cela.  C^te  tçndaajCUripré^toô^^rT. 
nautç  est  fdfuos  la.force  des  çbpscfi;  ils  ne  qonl  obefs.c^ieuf^. 
Eglises  que  paijcejqn'iU  sont  roîs^.Le  Pape  i^'esl  roi  quetpa^p^ 
qu'il  est  le  cb^f  de.  la  catholicité.  Cetle  situation  ip>|ei:se;  il^ 
€(mstitiie<d^ns  d'^^Mres  rapports  avec  le  uïOAde.i  Soi^l  inl^râl^ 
supcéflpa^est^d'p^yrir.des  églises^  de.conqu4r^r,(d^  jauieç^Af 
multiplier  parloui,  non  ses  serviteurs»  naaisr  s^  ei^fa^t99,.jç|, 
par  conséquent  d'être  en  paix  avec  tous  les  pajfs.iqmloi^lp^f;?} 
tie  de -sa  famille  upiverseUeui^sQnleiofce  bui^nç^  l'opin^A 
publique  !du  monde  clircitier},.  proi^lame^u'U  e;(iste,^iUrie,la, 
Papauté  eilagueiri)^  agressive  autanid'antipalbif.qfu'eptnts  ,hdr 
simple  sacerdoce/ et  la  violences  ^jas  doute,;  (ePapiqiejt,  \& 
prélre  peuvent  se;  dépendre  lor^W^  ^  né^s^^té  V^gp;  n?ajs|. 
hors  delàji  la  inaiBSuéiuden'es^  pas  ^e\](iem^  Line,  copyi^f^ncef 
dfi' leur  position^*  elle  en  est  rjs^sencev  bI  c'est  fu;:twt'^t^  P^^> 
comi^u  que  Je .  senliipepi  uAlr^rsel  a()fpiiqH^i9.,i9napE^^,^f^ 
l'E^iw :  EcçlesiaabhftrrfA a^angn^ne^i  Atqsiiç.c^r£iql^;^e,f)fi^ jaj 
P^paiMéu  1^  pçeuHfr  intérêt  «de  l^iPapauAé^^^ifelespe  n\^r[ 
rielie  de  la  Papauté  lui  interdisent  d'être, p|r4;)iy,opfU),^|Pa,p  ^j^, 
caiaclèr^j,  e)l(BrPe  4pHr  p>as,  Vétre.; .pap  siep.  julipi;^ ^i^'^M  ?^^pt 
paslélrr;  par.fia  fa|ibikes§eiinaMneli^  eUejnf>;RÇMJl,,p^,.l'iéire^, 
Que  si  l'on  objifqjait.,  jaalgr^itputy.^ue,  çeiiç..  sittbljifl[^^  ilflpjuifri 
sant)e.peqtrÇomfrH^  q^elques  e^epp^ons,  i^ffK^  ko^p^^i^^iplk 


demander  te  qu'il  faudratf  peiner  de  ^autorité  patervettfft  tte 
gouvernement  dés  EtAis^  du  droit  de  propriélé,  l^ase  de  luiso* 
ciélé  humaine^  si  l'on  devait  en  Joger  3or.q«dgiie6  costPeds 
ou  possibles.  Dans  tous  les  ordres  de  choses,  tout  oe  qa'oo 
^ut  prétendre,  c'est  que  les  ifistttutiojàs  soient  bonmes  :  lêseï* 
ceptions  ne  comptent  pas  éaos  rorgaaisaiioii  swsiakdv imnide. 

0  Sous  ces  divers  aspects^  te  poiiTOfi'  temporel  d69  VftpesA 
été  iiné  production  naturelle  des  idées  et  des  sentiiiiieol»<pii 
ont  constitué  le  monde  chrétiem.  Il  n*y  a  jamais  eu  de  sottre- 
ratneté  qui  ait  eu  sa  raisot)  d'être  daWs  deft  l]|esoÎDS.ai|SSÎ  prih 
fonds,  ifui  Ait  correspond  a  à  des  idtéréts  d'um  ordre  aussi -gé- 
néral, qui  se  soit  rapportée  à  nu  but  amsi  éleré»  Aussi  a^t-elfe 
été  en  butte  à  bien  des  haines  >  c'ett  le  privilège  46s  grandes 
et  saintes  choses^ 

D  Dans  l'époque  moderne,  elte  â  ea  pourieoflcmis  acharné» 
tous  les  adversaires  de  la  Révélation  :  leurs  docteurs  n'ignorfnt 
pas  que  la  Pdpauté  est  la  clef  de  voûte  de  l'édiiloQ  chrétietn,  «t 
que  les  sectes  protestantes  sont,  comme  Ta  dt^  récenfHMAl  Tm 
d'eux,  les  mille  portes  par  lesquelles  on  sort  du  Gbristianisitie. 
Us  attaquent  à  Rome  la  couronne  du  monarqpe,  parée  qire 
rhomme,  dont  elle  cejatlef(ODt,.estJe  seiidhomme.<iMiélèfe 
la  croix  sur  le  monde. 

n  Ils  ont  pour  alliés  tous  ceux  qui,  dans  les  r»Dgs  d'nii 
vague  christianisme,  sont  pins  protestants  q«ie  chrétiens.  Le 
protestantisme  anglais  s'est  placé  là  eu  première  ligoe^  Qb  se 
rappelle  quels  cris  de  joie  il  poussa  dans  se^  iourfiiwx,  dan^ 
ses  tribune^,  dans  ses  chaires,  lorsque,  il  y  a  dixans^  ce  je  ne 
sais  quoi  d'ignoble  et  de  sapglaiii  qoi  s'appeJirift  la  GdosH* 
tuanie  romaine,  proclama,  la  déchéance  de  la  Papaulé.  Li 
haine  invétérée  du  prqlestqiatisipe  ai^glats.  est  devenue  plus 
âpre  par  suite  de  ses  blessure^:  récentes.  Une  foiule  d'bomimsi, 
dont  il  était  tler  ajuste  titre,  ont  déserté  PBgtife^e  Henri  <VUI 
pour  f-entrer,  dans  celle  dft  s^nt Pieprrt\^  «qt  ies;  yieqK,$iégeSides 
évêques  catholiques  se  sont  relevés  sous  des  titres  BomreaiHt./ 
On  pense  à  Londres  que  jadfsslçoctian.^oudu  motifs  VatH^n- 
drissemeiit  de  la  soiiyeraineiié()ia  Pape^mir  l^Etad  i^qmaiiirfiersK 
une  bopne.  reyapifhq  du,  rét^bUtsen^çAt.de  i^  .hién^cbie  f»r 
paie  en  Angleterre »        •...,..   ..• '.nir.î.^fr  '•  • 


COhTRE  LA  'PÏ/MJÙitiE  tVMPOllËtLlif'  DD  PAPE.  3^3 

i  En»  p($Iîlk|aey  tous  les  pai*lïà  ré*Voïntionnaires  s'ont  Iv^uès 
contre  le  gottvemafnent  des  Papes,  cela  va  sarts  dire.  Maïs  il" 
e9(  bôtf  d&^elfiai^er  qvle  cbactin  d'eux,  toilt  en  s'associant  à 
la  haine  eoit><rtune,  a  soft  grtef  sfpééial  et  âa  Séhi  plus  en  venî- 
mée  contre  lui.  Les  comrtiiiniste^,  les  socialistes,  destructeurs 
du  droit  de  propriété,  savent  que  le  Vicaire  de  Josus-Christ  ilé 
sniipHmiera  jatHMA^  te  geptièmé  précepte  du  Décalogue.  Les 
démocrates,  ennemis  dê^  toute  biértrchië  Sociale,  déscspèrèrrt 
d'avoir  k  Pape  po»t  comiflice.  lanfais  les  républicains  systé- 
matiques; prêts  à  re»€^ci^elér  le$  serments  de  hairie  à  la 
reyaiiléy  ne  partiolweroril  mts:  Paftes  '  d'aVoir  imprimé  sur  le 
fronldsg  rôW  un  caraotèi*©  îti  éiitré  qu'ils  Tont  fait  respecter 
dans  te»  prrnc<»«  inerties  qUî  tes  pérsééutaleni.  Pourquoi  h'a- 
joateraîs-je^  pas  que  des  bommes  attachés  à  des  dodtt'iries 
moins  radicales  et  qui  se  prétendent  plus  sages,  ont  aussi  leur 
rincmie  oômtré  le  Vatkffn,  pett  disposé  à  sanctionner  leurs 
cMceptiM^I  Ils*  sont  loin,  ^ftersonne  n'en  doute,  de  consfyirer  ' 
bdestructtwrde  la  souveraineté  temporelle  dés  papes;  nriais,  ' 
su  fond^  tts  lie  seraient  pas  fâches  qu'on  lui  donnât  ce  qu'ils 
appeU»»nt'  mie  le^ôn. 

»  Cf>  divises  haines,  quelquefois  en<ï6riti}es,  mais  toujours 
Nantes,  édatent  et  «e  coateont  lorsque  des  cîrcorisfaViCéé  ' 
particotlèrf!»  provoquent  leur  elxpWMon  ^îmoltanée.  C'est  ce 
(pe  news  avons' vu  dans  ces  de'rhîfers  mots,  à  Toccaslon  de'ë 
débats  sur  PltlAio.  Les:  jôumali*  tévohitiofifnâîres.  soit  en  re- 
ligion ,-MiM6in  politique,  onlreddublé  d'iistttce  et  d^elTorfs  [lotir 
produira  auK  yeuit  de  Topitifon  pUhHqi^e  la  plus  odieuse  fàn-^ 
lasmagorie.  Bôpéler  des^as^erUôns  gratuites,  inexactes,  corh-^' 
pléteimniemnéés,  sans  (fire  un  mot  des^ëfutc'itidns;  mettH^' 
en  himièit;  ceqttt  w'^^iitpas  e#eachèr  dàtife  Tombre  ce  qui  est,  ' 
Uile  «léféleui^invatiable  tactique.  Oh  m  trouvera  Hes  prouves 
sttrsftondMrfte^dai^  Féeril  qtti  isoit  (îéltè  i^féffece  ;  en  altendârit," 
je  donnôî^ely  ïwir^antic^ati<)n,  qttett^ies  édthnlîllioTis  de 'ce  ' 
Tasie mensonge;  -'■-»■     -   '  '  ■•  »>-"  '  •!"■  '-'=;"• 

*'0e»  Jottrn«iibrtt?ïitKyelam'«'d1inè  hianièYé  ^i  li*aiïchànte' 
^s)  tkmàm  ta  MeésMêdë  Uémiri^éfVaàrmniMraiioiid^^^^^^  ' 
nandfi,  ^fm  HeMc^^p  4ë  ^ns,  et  hi«itié  'dé»  écfivIiitM^;'  qttf' 
ont  l'habitude  de  penser  et  de  lire^  croient  que  la  graiide'pàrtfe^ 


38é'  •:W<>rfa|l  AiPI^.AV«M2PM  y.i  '.'.M-^ 

djfa.fidoetjionB. civiles  est  coBfiéQàdo»  pfètre«t  Om ^4wum'^ 
tpéljuftquL'H  révidejfiee  lai  ftiutff lé- ()e;  c^t»r^\làgfiti(m',.m^ 
prouvé.  p^r4eacUffireS'0fficiiel9  c|u«  lfi$>eQ^léaiwtfi||iQ&)«f  far- 
tk^M^^nt  à  fadmintôtratioQi  tempareUû.jqiAei  dam-  «o^  Acïès* 
faible  .prD()Oi?ti0D.  Qu'ont  iié(H>0dD)O^  Î9^rnaui;.|.lla<>iifrgaffdé 
le^fàilewe.  .:■  .  ;■  ^  ■  ••;'..;'•.,,.;•..:'».!.>;  :oi  ^  i  ^ 
..});U6  ont  vpiflu  faire  entendre  que  les  intéTéU/iS^iti. indivis 
é^kf  wi  collectifs  d^  cUçy4n$^  ($ori^H!:!f^;ai<a%ic<iprtflf4.d;tm 
oAniniarûtimqrbitraifre.  Qa  a  dérouté a^iu^  kun&ï^Wiie  Ja«* 
hleau  des>  iastitulioas  muiitoipa}ei9ieipn(^yin4ialre9j;  Moteur  a 
fait  jiemarqoer.qu'uUes  re|M>$ânt  fW:  de^  {ii^QdewçoterpliisîsùiiSj 
el^]à  iceriaios  égarda,ipli»libpe»^u6toe  le>8PQtii0'ibasi3ad6fl 
iB8tiUi$ioils  aoalogqes  daoa  beaucouti  de>pafa,deri'£ui»fie« 
s^nsiqxcepiér  la  France.  Qu'otib-ijis,  r^dodu  èioelat-ProioiMl 

»  Ilâ  ont  prét^nda  qtifi  les  pimcef  na  I9nl.()i5m>tfîeii  à  ot^ 
cim  0OMUnMe.  On,leliir  a  répliqué  qu'eUep^aonis^URiiec&Ea  use 
CsBsulte^  émapéo;  ,par  voie  (d'élection^  desicona^ila  ipco?ja- 
ciaùfy  ef  que  la  inod^ratiDn  deâ.impQt6iferait,eiirvieià<bien'des. 
peuples  qui  paienL  un  régime  parl^meiitaire.  Qu'xwtTite  rér 
pohdhtNoiivéau^ silence..  i         ;     .  i     .   »    i; 

-M  Us  ont  «uppoeé  que^toiites.le&questionBnrelalai^.à  r^Mt. 
cMl  despersqnnès  et  à  ieurs  propriétéê  «oui  exdmitmnerd  ri- 
gUes{  pur  lfs&  .dispqdtions  à»  d^ait  tocffionî^vr^  quev  dU'restei.ik 
neoodnaiâsentguàrôj  On  laor  a;fiiiit.obeei?verj<)ue  fiiileapres- 
cifiptionk  qui  fiKikientlÇiCairaetère  spécial  du;  drcât [canonique 
ré^isseni  tertaihes  >iliatièhres  i  dani  VEiai,  fioniaÎj^>  oonfima  ani- 
jourcÇtanni  enoiMrd  en  Anglételtre,  il  n'en «éat  :paf  <inoins  Ktat  tfoe 
leifonsd  d&  (a' législation  -ciitile  eat  fanoiem  droiij  foiliatu,  qui 
est  éu^i  la  base  dé  notre  icodq  aè  dephmeupdiautttea^.qiif  C6 
àroiiy  rectifié  dand  cequ'iliaitfaiil;d'of)(>oséaiiobrialiail^inewA: 
élé  modifié  par  les  ipapes  <seldn.iea  besoins  olies  CQB(^ji}9mW, 
de  laiCLviUsaiion  cÙ^étieuBS^  :Qil;'0Dt-il8  répopdH:?  Dmi^ubi  te 
silence.:'"'!' '•'■'1"  j  '■'   '     '    i '•  '•      •''    1»  /.' •  ;  ^'-l  ^(ir>>  <  ■ .  m  . , 

;  oMls'optiyeraéidesffabirièssilDÏé  smrtidé&tlmm  f^aQtiMimft. 
On>les'  a  priés  d'établir  une. cdmpmûaeiijeiÉtde'Jài  «ondftiM 
des  indigente  sous  ieri^imeeatfaoliqDe /des  fllatâ^de  Ijl^^iliae  et. 
laisctpatiea  des  pautres  soit  à  Londt>f8^  par j0sqitifl(8>i<iui trois. 


COIfTU  LA  rtJtttiMB  nMPMÊlUai  DU  PAPB.  3W 

miHe  60Bt  mùrU  de  feiiii  dans  <U3S  dernièreig  eniiées>  comme' 
cela" tient  4'ètre  constaté)  soil  en  hlânde^oii  la  faim  ;le8idé^! 
cime  pérîediijUeineht  On^  a  demandé  à  ce^  mém^s  jojuvnauXi 
si  Ton  voit  sortir  dési  provinces  romaines  ces  grandes  colon jes- 
de  IftrintBère'qii'co  appelle  émigratioD,  et  i^ui  vont  lebqrcher* 
dans  les  forêts  de  rAmérique  et  jusqu'aux  extrémités  diigtobe' 
lepâinque  lesel  natal  leuriTefa^so.  Ot^lcor  a  rappelé,  comme 
fait  lîolotre  oi  incontestable^  que  le^  peuplé  romain  se  nourrit 
f\m  sainefoeni  et  à  meâlour-  marché  que  ne  peut  lefaire  le 
peitplé  éeS'pa^s  les^plOQ  tantes  par  ks  économistes»  On  leur  a 
rappelé  aussi  que  ta  population  a  été  généralement  .préservée 
de  cette  hialàdie,  d^  cette  rexcitatlo»  fébrile,  -dévorante^  qui 
p<mss6  avec -une  sorte  de  frénésie  à' >racquisitioii  des  jouis^^ 
sauces  i  ma  térielteSr  et  qui,  pairtoutLoùeUe^  s'est  déxeloppée^ 
produit  autant  de  désordres  que  de  malheurs.  On  les  a  inritéB- 
à  se  pas  taire  que  celte  population^  cp^'ils  représentent  sons 
des  couleurs  ai  tristes,  offre^au. contraire;  d'apràs  les«  témoi«« 
gnages-unanimesdesiojageui^s  impartiaa^,  le  spectacle  dîune. 
gaieté  babitoelle/ qui  n'esttoulleitneiiile  privilégie  dqs  peuples, 
malheurènx^  Qu'ont41s.répon<}u  9  Silence^  silence  J .  t       -,  '    . 
9  Je  ne  crois  pas  qu'on  puisse  trouver idans  Thistoire  de>la, 
presse^  depuis- soixante  ans>  un  sysiétm^' erreurs <ei  de  men* 
son§e$  soutenu  avee  autant  de  peneeri  et  de  persévérance. 
pour  aiwugler>  ^ur  u,n  objet  déterminée  l'opinion  publique. 
Nous  |je  devons  n^liger  avicun  moyen  de  détruire  lesdangot 
reuses  illusions  qu'il  a>  produites  et  qu'il. eoituetieD^i  Liexo^i-. 
leni  tratail  de  la  CMità  eûttolûa,  traduit  dans  les  coknmes  ie: 
rtVfsri,  correspopâ'bienà oebut.  Mais iea abonnés  du  jour^i 
oal  français,  que  4e  précédents  articles  avaient  déjà  instdruits. 
sur  lefood  de  la  question ,  soat  précisément  Jai  classe  de  lelîr 
t^urs qtU  avait  le  moinstbiesoinde la  npuvelkiât  vcrelumiàrd 
({tirant  apportée léS' pi^ges-si ^ouchàutesdeila  Jlmt^e  romainel > 
Bn  tes  publiant  ai  part>  en  les^di^trilMiantde  tauaootésyon.led. 
placera  sous  les  yeux  d'une  autre  partie  du  public  qui.neidëf-: 
iBandécpt^i  ^^  édainéeu  Tou  t  catholique  iiqui.  comprend  à 
qoet|ioiQt  il  test  itaécessatrey  surtout  en  ceimooient^i^edéfenh 
dre  ué^  gk-abdo  ^el  saiolotc^uée  sLindignelraent  4t»vi^tie,ac(> 
prooapsva<ql|elquesiei)eipaplâires  d'un,  écrit  auf  si  jdéoi^f^ipiouE 


l^sftï^e'èirtuièr  atiiîiui*  dé'  Iti-i.  t^^^tearrè«i  les  €Hré8,  *«« 
ébilnrWitiaîiî^s'tdiglfeiifecy,  lës^'ttMsOrti'^i^udlidii,  tes  asso- 
c1â*HbiiS Mb 'didrtlë;  les  todfes'èàlhblî^ufesî,  â'emt*e$scroBt, 
tfôtfs  en  àVÔh^'là  'é'ôrtflâtîëe,^dé^è|yôritlré  a  éef  ttppe\: 
•'W'-Màfe;  kî  s'èlBfcrçânf cte'rtfabKtTà'^riM'  Wb,  les'ca- 
«iWlï(|oès'  dcS-vénl  du^W  repoussa 'dvec=  enfèi^îê  les  faux  prin* 
éî^Jés  dfe  ardltfràbllfe'qùé'lés  étinemiî^  dti  Saint^îêge'vlennerf 
de  fabriqueKiouf  lèB'tdtirtet  <îCh<re^lfiï:-La'  plupart  dWre 
éttii=ii*«éfefet  |Sks'  tfërrtëndët-  fôrtaëllè^ënt  te  ilmnitchon  de  h 
ébih^èMfieti'tihtpûtène  àeé  Pàpisi,  ll^s&i^i  <ihë  "eeif (Èto  itnpii 
ffîiurfiil  aufeulie  diàhéë  de  sucbfcs.  hëé  dynasties'  proteslan 
Ûle^-îtièthèéy&ù  mtiinè  if^Veéqiië  toutes,  sërttfeiitctfhijécsd 
là  pfe^lutftatibti  prbfohdë  (fthme  pttreJïlè  catsrsBropbe  pro 
tèlît-abrts'Fôrat»è'ë6<*lal  déjfe'  sfébi'àWë.  On  «ftnlqué  si 
^àtidt  msHtti  tibtt ,'  '  si  '  '«rdltetrteri  {[  liée  '  à'  '  Torglâmsalioti 
rfidndeéhWliètiv  Vëttàtt  àfe'écfttulefj  11  Se  torttierartt-à  su  ph 
tetf  de  téfe^gôtMWëicfBfî  dè^ôTënf  lefe  peujUés'ôt^où  Ip^lroratirae 
tombent  en  débris.  Mais  les  ennemis  de  la  Papauté;  tout  ci 
dWsittî\iléifït'  ïéUW  ftrr^lètef-pett^êè*  ;  '  ëtWërit '<f ffô  les  cicton 
fclàhcë^  àctttëlfefe  iëUt  pétmèttteHt'  deWettf^eti  aiiatit  dès  priij 
élpès'  et  die  )lit&t6itiîët  -dys'  m«sùt*es  dbhl!  te  résultat  serait  tf  hJ 
itirtifer;  d'èlffaîAKK  die  miner  ïe  goutcrriemetit  Sdu  Pape. 
'■  ^  En  eôrtiëqiïértce,  ils  demandent  rfabord  que  le^  premièn 
p«iësWtéës^aéTEtnfopë;\ï*éufcfië^bu^ïro*i-ëtl  cfjugrès,  wipoj 
M'^Fap^,  ètittëî  qu'à' (jrte^iites  •fftltt^es-'prfnfeëà;  d«r  rifem 
Sàfiè ItVi^imè  {ntérièwir'dé  leiilrs'Etttà.  C'eii  demander  que 
tê!éy<îdiirdhhéè^  msséotWte  f^éToltilîott  par  en  ba'ut;  corn 
Ikééiilagôgil^'Hë^itwfert'^'tihepâ^ctibàs.  SI  des^oiiTeniri 
«tHlènt-tfèiti'fi!iésde"Iètli'iMétien'<fàlriv;ë; 'cette  déchédncë  sor^i 
^ttë  destrbëlîbrt'dU  dftït  :  Id'Révolutiort  n^egt  pas  autre  dios^l 
!LiA  RépiibW^iie  ffart^aîse  avdit  i^étlttte,  Sdr  led  rtJîwes  de  l'a^ 
tfèrtttré'WôïîttfChfèv'  Urt'  flircddli^e^  flé  dtiq  citoyens  :  VEiiroi 
WarHit^ud'dltiHîtoiPe  de'  «Hq'pùlssd'nèes'  sàr  dès; débris  i 

i^dhîgéttat^iV''  •' •';^"  ^  ■  '  •  "^     ••    •'   '  "•■"         ' 

'*<  KéynarqlrezVeh'oôlféf;  •qti'e'é'est  dërtiatt-der  â  ces  pois«inr 
ite  jotïe^*ri  Wlë  daîtiért1eiïtcoht'r^diëtbirtî,d'tfVoirdeux  \m 
tet  d\[rtl!A'Wë8!4tès'|^ott¥^fà'mêAw^qtiéltfett',  de  dttemii,  en 
ftaWartfd'ari  dftrfé;  non  èttse  ret^wirnaût^Jel^oWe-  En  effd 


COTTTBE  U  ,£q)$^4i¥CE  ,T^Pp|lKIA%  DU  PAPE.  •      337 

w  daç  grie($idwt  ,<w  wHic^ile  J^j  redif^s^naeAt,  c'est  qii^  M 
sottvetain^Hé  dp.quejques  pifinces  Uali.eps  pénible  lésé^  p^r 
cerlaijii  MifiJes  de$..;ir3ifcé^.H}u:iJp  oot  çQpclps,*yec  J'AujU-iptip. 
Pour  remWier  k  cela, , le  Congre^  J^v^it  dire,  d'abçfd  r .  r^9W 
\oaU)ns  xij^e,  cJwi;sie*fPM>««;nftïn^t*?  sqs  Etats ,.çhaq.\if  §pu- 
ii«ip.S((>M'iodépeMda^l;,^t^l  dp  suite  aj>rès  i,l  qjoulerfii|j: 
Nous*ouk>na4Uiç.lesou.vei:^ii3  d§  Rom^  d^pi^de  dp  nous  dpfls 
le  goûver» ww?nl  4c  .$ps  .^I^^Sr  E^t-^çe  .sou^e^able  î 

»  Efilril  oéwissaîre.de.fappeltir  qup,  p^r,pii  ,les  pui^^iVîçs 
qui  meilraieal  la  main  si^r  la  grçtade  institution  duimf^(jfi 
catholique,  U  y  (Mi  a  trops^ni  ne  soqt.p^s  caibol^ques;  qu^ 
rune  d'elles,;  KAngleterpe,.  ne  reconnaît  pa?  çiflçiellement  Jç 
goaveniemeali  romain  j  que,  «eol^.  antre  lp9  »*Ucmi&  PsToiep* 
tantes,  elle  reluse,  depuis  trois  siècle^,  d'entretenir  avec  lui  des 
tdations  diplomatiques;. qu'elle  maintient  une  loi  en  \ertu  de 
toquelle.ses  n)is.«e  pourraient  sans  foi^faUur^  recevoir,  wnp 
letlre  du  Pape?  .Estelle  en  position  dp  lui. donner  un.  conseil 

d'ami?  PaASQO^-      i  ... 

»  Les  «aliénais  du  gouvernpinent  rooiain  ont  imaginé  une 
seconde  wroWnaison,  §1  à:^n  içôlé,  itS;  yw\eni  que.  les  cinq 
piiis6anc«8  sUmmiscent  dans  legouyernement^u  I^ape.mal^ro 
le  Pape,  itepiîéJwd^nti  id'nn  aulire  côté,  que  1^  Francp  et  i:AHr 
triche  dnii^entpFendrç  Vensagm^^fit.de  ne,  pfi$  inlervenir  dans 
ktas  où.lt  2ape  récli^merait  leur  appuL  Les  deux  prpmiprpf 
pmssaiBces  catholiques  reponçeraiejpl.non-peulpment.à  leiur 
droite , mais  a,ttssi  à  Iciur  devoir  de  protéger  a  Rpmp  Iq  premier 
intérêt  de.  la  ^atholi«itévEiji?8  y  rpppnpeJC^îientppMr  encourir 
ger  le8;f»pérances  MJç^.pçp^el^idetpi^^Jie^.cpnspir^tpnrss,  df 
tois^lea. fauteurs  de  trQuJ?)ie5,  ,poiw  pprflie,Wrfi.a,u.p<^rti;.qwî  a 
pltnté  ses. tente?  à  Turin,. de  wenacQi^  inlp^npment  le.gajnl- 
aége  de-sott  tntèrvenliofli  ^n^ctniW.e-.  J^op^  la  F^^e  ï?e.p§«t 
tpuloir  qufi.lagiîand?f<BirvrojJe  piwlçmaçnÇjSpi.UiiOpiWcrPr 
chée.auipetU  oba^4ott.llèyQ^tip^p^^rp  dw..pipfnp;it,,,Npn,,A^ 
France  n'abjurera  pas,  sous  l'Empire,  Taq^iq^p  mj^W 
<}ttfoU&  a- remplie  Mgttèqe  .squ^  la^  RépHl)lif|ue,  ^^s  ide.ux'  pre- 
wnèfeswpuissances  dq. te. <?hr,éM<Ço